[Projet 2012] Lobotomie incontinente.

Et le crâne ouvert cri famine car le cerveau rouge est suspendu sur un crochet de boucher au Louvre pour se faire photographier par une horde implacable de touristes. Et le sadique guide tire dessus comme on tire la chasse avec autant de retenue qu'une personne ivre urinant dans la rue de nuit.

Et le crâne ouvert est remplit petit à petit, pelletés à pelletés par les maçons qui sont tout sauf franc car la loge a autant de prestance et d'élégance que l'Oeil devant lequel ils s'agenouillent lâchement, tendant amicalement et inlassablement leur crâne ouvert.
Et les autres maçons, les premiers, remplissent le crâne ouvert de ce béton ignoble qui est la bêtise, la télévision, les mensonges, l'hypocrisie, la prison de verre, les trahisons, les salades vertes, les silencieuses et assassines voitures électriques, les skates à réaction, les bouffons orateurs pingouins mais bergers du troupeau de crânes ouverts.
Béton des intellectuels inactifs démagogues parfois gratuitement parfois contre le prix d'un livre. Béton des manifestants du dimanche pour qui sortir dans la rue permet d'éviter un repas avec la belle famille aussi chieuse et chiante que moi.

Et béton du chat beige attentif et passif pour qui dormir, miauler et se lécher le cul est ce qu'il fera de mieux dans sa vie. Béton du lecteur potentiel qui approuvera, fera et dira : oui oui, avant d'aller se toucher comme hier, comme demain, comme après demain, comme après après demain mais pas comme après après après demain car il s'allumera une cigarette entre deux cours, entre deux heures de taf fatigant liberticide et manipulateur. Au final, se toucher reste plus constructif.

Et béton de cette pluie qui mouille, de ce soleil qui réchauffe. La pluie réchauffe l'esprit sombre car le réconforte dans ses malheurs. Tandis que le soleil mouille de rayons heureux et coupe-faim le niais nain de jardin sociopathe souriant et meurtrier.
Brûle rire cauchemardesque et je t'enterre vivant aux côtés de l'amitié tombée au champ d'honneur le mois dernier.

Béton liquide, grisâtre, vomitif, dégoulinant de ma moelle arrachée contre mon gré ; de ma joie volée par les tristes clowns, pathétiques pluie vivants, craints et respectés au Cirque, maudits et décriés dans les salons de thé bourgeois pour qui avaler le balai est un plaisir et au bar populiste pour qui crier le plus fort méritera une pinte gratuite offerte par le patron.
Ce béton remplacera mon cerveau. Je vous le brade son utilité était devenue malvenue, considérée comme caduque. Je vous le jette dans les bras. Vous entarte de ce qu'il a de pire avant que ce que les autres ont de malhonnêtes ne s'y ajoute.

Je devine des idées mais, ça n'engage que moi, j'ai un mal fou avec ces flots de mots qui s'étalent en une mélasse qui ne veut plus rien dire. Puisque c'est pour le projet, je me suis forcée à aller jusqu'au bout. Mais mon cerveau décroche à chaque phrase. Remarque, c'est efficace du coup comme lobotomie. Je sens tout de même le message. Il reste un bloc indigeste et incompréhensible.

C'est un genre que je n'aime pas, rien à voir avec la qualité du texte où on sent qu'il y a eu un travail. C'est à peu près tout ce que je peux en dire.

Charmante croisée entre tes recherches personnelles du moment et le thème du projet.

Comme Grendelor le dit si bien : les idées sont là mais peut être mériteraient-elles un traitement plus classique et plus "grand public" pour trouver leur place dans la construction du projet.

Merci à vous deux d'avoir lu et commenté. Oui les idées sont balancées phrases après phrases, et cela fait tout l'intérêt du texte.
Pour en avoir parlé avec dvb, je l'ai prévenu que le texte ne sera pas retouché. En effet, il n'est certes pas transcendant, mais au moins "juste" car cohérent.

Citation :: [...] on sent qu'il y a eu un travail.

A vrai dire, non, il n'y pas eu de travail à proprement parlé. C'est un one-shot comme la grande majorité de mes textes. Ecrit sur mon lit avant de m'endormir car les idées se pressaient et m'empêchaient de trouver le sommeil. Le prochain quant à lui et entrant également dans le cadre du Projet (que j'ai d'ailleurs écrit dans la foulée de celui-ci) est d'un style plus classique et sera travaillé a posteriori.

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