Un fou dans la cité [rp public]

Ce fut alors qu'il cherchait le bâtiment A322, levant la tête pour essayer de se repérer, qu'il l'aperçut. Une tâche. Une tâche qui bouge, fut ce qu'il pensa en premier. Puis son cerveau fit l'analyse. Ce n'était pas une tâche mais un corps. Un corps humain escaladant, tel une araignée ou un lézard, la paroi vitrée du plus haut immeuble de Belthil, le symbole même de la ville, la tour Jadh. Fasciné, il ne quittait plus des yeux les mouvements lents et précis de l'homme, émerveillé et le souffle coupé par la peur.

Quelqu'un le bouscula mais il ne détacha pas son regard du grimpeur et la femme pressée, attirée par son immobilité, suivit le même chemin. Un cri d'effroi lui échappa quand elle aussi comprit de quoi il retournait. Petit à petit, en divers endroits de Belthil, se formèrent ainsi de petits groupes figés dans la stupeur, la crainte et l'éblouissement.


Il n'avait pas peur. Pourtant, rien ne le retenait. Ce qu'il faisait, il le faisait pour la gloire, pour l'adrénaline, pour le vent dans ses cheveux. Le dessin qu'il portait sur son T-shirt disait toute la folie à laquelle il participait.

La tour de Jadh, imposant monument de la ville de Belthil, le plus grand, reflet de la puissance de la ville au sein de Ter Aelis. Comme à son habitude, Eilana travaillait dans son bureau au 83 ème étage de la tour. La jeune cyber-humaine travaillait depuis peu dans la tour, elle s'occupait essentiellement de la sécurité interne des étages supérieurs concentrant les pouvoirs de Belthil en tant que cité administratrice. La jeune femme était plongé dans son ordinateur, réparant une faille informatique repéré plus tôt dans la matinée par l'un de ses collègues. Un fil sortait de sa nuque et était branché sur le moniteur, elle semblait totalement absente.


Dehors le désordre se poursuivait, l'homme semblait monté toujours et les cris des passant éberlués se multipliaient. Ces derniers contenaient des cris de stupeur, fureurs voir d’émerveillements pour les rares passants, arrivants présent à ce moment. Le fait qu'un homme ose, visiblement souiller la grandeur de Belthil plongeait ses habitants dans un état de fureur statique impensable. La vie semblait arrêté, devant l'audace de cet homme portant le sigle de l'effronterie lunaire. L'homme continuait son ascension, ne semblant pas faire attention à la foule.


La pâle lumière du soleil filtrait à travers la grande baie vitrée du bureau refléta l'ombre du grimpeur. Troublée, Eilana sortit de son monde, se tournant instinctivement vers la vitre. Par réflex, elle se releva d'un bond, puis resta figée, bloquée par le sourire, la joie qui rayonnait du visage. Les cheveux d'Eilana retombèrent sur ses épaules, tel une cascade violette. L'homme sembla se stopper un instant, avant de reprendre sa folle aventure vers les hauteurs de Jadh. Si il comptait vraiment atteindre les sommets, il devait lui rester presque autant de chemin. La jeune cyber-humaine jeta un coup d’œil vers le sol en s'approchant de la fenêtre, au moment où les pieds du grimpeur disparaissaient, et la foule s'amoncelait au pied de la tour directrice de Belthil.

Cet homme est fou pensa-t-elle, puis elle retourna vers son bureau et prit de quoi avertir ses supérieurs leur avertir l'arrivé d'un homme étrange. La réponse n'attendit pas, il fallait à la fois calmée la foule qui semblait ne plus savoir que faire et s'énerver lentement devant un tel outrage et l'absence de réaction. ET si besoin prendre des mesures pour stopper l'homme, au vu de ses intentions à l'approche des derniers étages les plus protégés. Un pass d'accès jusqu'au sommet, lui fut donnée à l'étage supérieur. Les ordres données, Eilana se dirigea vers les ascenseurs, elle devait rattraper cet homme pour le surveiller.

Le dédale de tours et gratte-ciels qu'était Belthil avait quelque chose de grisant. Fuser à toute allure et frôler les glaces pour se voir de près dans un virage virtuose. Glisser entre des mailles de poutrelles et de câbles d'un pont du 50ème étage. Piquer jusqu'à en fermer les yeux et faire voler dossiers, feuilles et chapeau dans un cri de bonheur shooté à l'adrénaline. C'était un beau et grand terrain de jeu pour les volants, au grand dam des marcheurs et autres navettes.

Après une courte pause enrobée d'un sorbet exotique aux côtés d'emplumés envieux mais tout aussi peureux. La petite boule à miaou s'étira longuement, sortant griffes et crocs, puis se laissa tomber de sa branche. Elle retomba sur ses pattes après deux battements d'ailes et se faufila entre jambes et roues.

Quelques carrefours plus loin, un troupeau de badauds médusés attira son attention. Et il vit ce drôle d'énergumène en soif de sensation forte. Un timbré sans aucun doute. C'était ça le plus intéressant. Le chatange déploya ses ailes. Il sauta sur les jambes d'une dame et s'accrocha sur la manche de son voisin pour se retrouver sur la tête d'une demoiselle éberluée. Un petit cri perçant par réflexe et il se retrouva dans les airs, les tympans douloureux. Il vola en spirale pour se retrouver plusieurs dizaines d'étages plus haut à quelques centimètres de l'alpiniste urbain.

- Bonjour ! il bifurqua derrière son autre épaule après s'être arrêté devant le dessin de son T-shirt, totalement barré sans nulle ombre d'un doute, Oh, toi aussi tu veux attendre la lune en plein jour ? C'est une idée plutôt saugrenue, amusante même !

Astriel tourna sur lui même et se retrouva la tête à l'envers.

Concentré, l'Araignée, comme le surnommaient ses confrères, décrochait les ventouses qui reliaient sa main droite au verre avant de les recoller plus haut, continuant ainsi son ascension. Il savait que son défi risquait d'attirer l'attention de la sécurité du bâtiment, quand bien même il ne visait aucunement d'acte politique ou terroriste mais simplement la beauté du geste. Concept difficile à intégrer pour les pontes nombrilistes de la cité administrative.

Cependant, il ne s'attendait pas du tout à ce qui fit son apparition devant lui : une boule de poils avec des ailes, qui lui parlait. Surpris et décontenancé au moment où il n'avait plus que trois points d'appuis, l'alpiniste partit en arrière brusquement. Quelques "pop" se firent entendre comme d'autres ventouses se détachaient, de sa main gauche cette fois-ci. L'adrénaline fit vivement revenir l'Araignée contre la paroi vitrée, le coeur battant et le souffle court.

Non, mais ça va pas de faire peur aux gens comme ça ! s'écria-t-il d'une voix aigüe de fillette, totalement en contradiction avec sa morphologie de grimpeur professionnel.

Le coup de peur passé, l'Araignée contempla son étrange interlocuteur et ses paroles parvinrent jusqu'à son cerveau. Avec un sourire rêveur et tendre, il répondit.

Oui, notre Mère le Lune est si belle, même en plein jour alors que sa pâleur l'efface presque de notre ciel.

Son regard vert se perdit dans la contemplation de la pleine lune, visible en plein jour comme cela lui arrive parfois. Cependant, il reprit bien vite son ascension. Les ventouses n'étaient pas prévues pour qu'il reste statique.

C'est un hommage que je lui rends aujourd'hui, ajouta-t-il en repartant à l'assaut de la Tour Jadh. Veux-tu m'accompagner, drôle de petit chat?

Eilana arriva dans les étages les plus sécurisés de la tour, deux gardes cybernétiques l'attendait à la porte.

Où en est-il ? Et a t on une idée de ses intentions ?

Aucune idée, mes les directeurs ont demandé qu'il ne franchissent pas cet étage. Il devrait être là d'ici quelques minutes que fait-on ?

Hum, je vais descendre à sa rencontre, si il arrive jusqu'ici descendez-le sauf contre-ordre de ma part.

La jeune femme s'approcha de la vitre, actionna l'ouverture. Elle sortit une sorte de grapin qu'elle fixa au mur et s'attacha au fil d'acier. La jeune femme sauta dans le vide, ses cheveux violet virevoltaient sous la vitesse de la chute. Elle s'approchait très vite de l'homme et du petit chat qui voletait à ses côtés.

Alors que l'Araignée reprenait son ascension, une nouvelle péripétie se précipita à sa rencontre. Le frottement du filin lui fit lever la tête. Bien lui en prit car la nouvelle arrivante descendait droit sur lui, qui n'avançait pas forcément très droit, il faut bien le reconnaitre. Il eut à peine le temps de commencer à se décaler sur la gauche que la silhouette ornée du panache violet s'arrêtait presque sur lui, à peine un poil plus haut. Dans sa précipitation, l'Araignée perdit l'équilibre et ne dut qu'aux réflexes de la nouvelle venue de ne pas s'écraser 90 étages plus bas.

A nouveau plaqué contre la paroi vitrée, l'homme s'écria, encore sous le coup de la peur :

Mais c'est une manie dans le coin de faire peur aux saltimbanques?! Vous voulez me tuer ou quoi?! On ne peut plus faire une performance tranquille dans ce pays?!

Et sans plus attendre, il tenta de rependre son ascension, commençant à se demander s'il pourrait aller jusqu'au bout.

Eilana arriva rapidement sur les deux gêneurs, dans un réflexe elle rattrapa le grimpeur. Son arrivée avait visiblement surprit. La réponse du saltimbanque qui recommença aussitôt à monter la surpris quelque peu. Remontant d'un cran, ses deux pieds vinrent se poser devant la trajectoire de cet homme, l'empêchant pour le moment de monter plus haut.

Vous tuer ? Non, sauf si cela s'avérait nécessaire. Je suis chargé de la sécurité de ce bâtiment et voyez vous mes employeurs n'aiment pas trop votre tendance à grimper vers le sommet de cette tour.
Et qu'entendez vous par performance ? Pour monter il faudra convaincre mes employeurs de ce que sont vos buts.

Eilana, regarda le chat-ange d'un air intrigué, qu'est ce que ce truc faisait aux côtés du grimpeur!
Pour la moment la jeune chef de la sécurité était calme, attendant juste les réponses. Elle se connecta avec ses employeurs, usant de ses ajouts cybernétiques. Ces derniers entendraient ainsi la réponse de l'homme et donneraient leurs instructions par la suite.

L'Araignée regarda la nouvelle venue avec de grands yeux ronds. Dans son monde très simple il ne voyait aps du tout ce que venaient faire les considérations de gros bonhommes coincés dans leurs fauteuils de cuir. Il parla d'une voix passionnée, limite extatique.

Une performance! Mais voyons, vous ne sortez jamais de votre bureau ! Voyez la bannière que je porte, fit-il en montrant son dos, je suis là pour montrer que grâce au soutien de notre mère la Lune nous pouvons tout réussir, même monter tous les étages de la plus haute tour de Belthil, ultime symbole du pouvoir ! Grâce à elle, rien n'est impossible et même les déshérités peuvent se faire connaître et reconnaître dans leurs forces et leurs faiblesses. Moi, qui suis né dans le caniveau de Galvorn, me voilà aujourd'hui le centre de l'attention de la plus grande des cités aelissiennes alors que je ne fais que ce pour quoi je suis né : grimper ! N'est-ce pas formidable?

Pendant son discours, il n'avait cessé de faire de petits déplacements de droite et de gauche afin de maintenir son adhérence mais sans jamais tenter de monter. Il sentait bien qu'il ne fallait pas non plus chercher à forcer le passage, la jeune femme lui faisant face n'ayant pas l'air commode.

Je suis là pour le symbole ! D'autres que moi pourront montrer que cette escalade est possible aussi de l'intérieur mais ce n'est aps mon rôle. Moi, j'escalade, c'est tout. Je me fiche bien de savoir ce qu'il se passe à l'intérieur de cette tour, ce qui compte c'est de montrer que tout est possible quand on porte la Lune dans son coeur !

La jeune humaine avait écouté l'homme parlé, gardant un œil sur cet étrange chat.
A la fin de la tirade l'homme elle entendit ses supérieurs discutés nerveusement, avant d'arriver à aboutir à une décision finale. Eilana enregistra le message, et s’adressa au grimpeur.

Il semble que vous pourrez poursuivre votre ascension, à plusieurs condition cependant.
Vous êtes autoriser à réaliser votre exploit, cependant quiconque tentera de le faire par l'intérieur se verra immédiatement poursuivit pour intrusion aggravé, vous devrez faire passer le mot dans votre milieu. Cette action sera unique et toute personne tentant de faire de même se verra ramener au sol de force, et je devrais vous accompagner jusqu'au sommet afin d'assurer votre protection en cas de chute. Mes chefs ne veulent pas avoir la responsabilité de votre mort parce qu'il n'auront rien fait.
Pour finir vous serez priez d'escalader sur une autre façade, celle-ci étant trop exposée aux regards de la populace.

La jeune femme attendis la réponse de l'homme, si il refusait elle devrait faire en sorte de le ramener à terre sans effusion de sang, sauf si cela s'avérait nécessaire, mais dans ce cas il faudrait d'abord disperser la foule de manière considérable. Le centre d'affaire Belthilien ne se voulait pas en première page du Canard à Hélice pour énoncer les divers horreurs commises sur la tour de Jade et perpétrer par eux même.

Le petit félin renifla l'air. La jeune femme sentait une certaine froideur bio-mécanique brouillée de parasites électroniques. Si elle n'était pas cybernétique de la tête au pied, elle avait perdu en chair et gagné en éléments composites. Où était-ce simplement le milieu dans lequel elle se trouvait qui lui prêtait ce nuage technologique et sans âme ? Il souffla fort par sa truffe comme pour chasser cette odeur de ses narines, en vain.

Il écouta sans broncher les exigences qu'elle apportait avec elle et ne la lâcha pas du regard. Visiblement, elle se méfiait autant de lui qu'en réciproque. Il tiqua d'un battement d'oreilles en pleine conversation mais se garda d'intervenir, la laissant terminer. Simple politesse.

- Par l'intérieur ? C'est une idée bien saugrenue. Quel intérêt de "monter" par dedans ? Non mais vous êtes sérieuse ? Vous croyez franchement que si je devais venir visiter pour quelque raison que ce soit, mais plutôt dans un versant belliqueux, lui ou moi ou n'importe qui passerait par ce chemin ?...

Un aspect germa dans la suite du raisonnement. Si jamais quelqu'un en profitait pour faire ses noises dans le coin, ils seraient illico ciblés comme complices pour avoir faire une "sorte de diversion". Mais ce serait assez gros, à moins qu'ils cachent des choses importantes dans ce bâtiment. Une chaude curiosité tissa sa toile dans son esprit. Une autre fois peut être.

- Un autre versant ? Il n'y a que celui là où le soleil éclaire correctement à l'heure qu'il est.

Il jeta un regard vers le bas.

- Et puis ça leur fera un sacré truc à raconté à ces gens curieux.

L'araignée éclata de rire à l'idée saugrenue de quelqu'un tentant l'ascension à pieds par les escaliers de la Tour de Jadh.

Allons, quand je dis "escalade de l'intérieur", c'est une métaphore. Je parle bien sûr de grimper les échelons et d'accéder "légalement" aux étages les plus hauts.

Il était étonné du soutien du chat volant mais s'en réjouissait.

Quand au versant, je ne peux effectivement qu'utiliser celui exposé au soleil car la chaleur générée permet une meilleure adhérence de mes ventouses. Sinon, vous aurez effectivement du travail à faire pour éviter que je ne m'écrase en contrebas.

Sur ces mots, l'homme reprit sa montée. La femme le suivrait ou bien le forcerait à redescendre. Au moins, il aurait tenté sa chance. S'il trainait encore trop, le soleil se coucherait et toute sa journée n'aurait servi à rien. Il serait obligé de trouver autre chose pour montrer à la face de Ter Aelis quel était la grandeur de la Lune.

Imperturbable la jeune femme attendit la réponse de ses supérieurs, l'arme braquée sur le chat-ange. En cas de refus, il était le plus à même de poser problème. La réponse vint rapidement :

Laissez faire, mais à la moindre suspicion tirer. Et protéger ce fou, il manquerait plus qu'il s'écrase au sol ...
Faites disperser la foule au plus vite.

Un bref contact avec son officier chargés de disperser la foule et des grenades lacrymogènes et autres outils de dispersion sifflèrent en contre bas. Eilana s'écarta de l'homme.

Vous pouvez continuer, mais c'est moi qui déciderait si vous enfreignez la sûreté des lieux. Je vous suggère d'éviter de regarder trop à travers les vitres.
Sur ces paroles, elle s'éleva de nouveau dans les airs, tirer par son filin d'acier.
Elle s’arrêta à mi chemin de l'endroit d'où elle avait sauté, attendant l'homme et l'étudiant dans ces mouvements.

A peine la femme s'était-elle écartée qu'il s'était remis à progresser vers le haut. L'heure tournait et avec elle ses chances d'atteindre le sommet de la Tour Jadh avant le coucher du soleil s'amenuisaient. Aussi, bien que progressant toujours prudemment, l'Araignée accéléra le rythme. Concentré, l'homme ne prêtait aps du tout attention à ce qui pouvait se passer de l'autre côté des vitres. Il s'imaginait que les gens le regardaient passer avec un air étonné voir affolé. Cela le faisait sourire ce qui contrastait avec le sérieux de son escalade, faisant transparaître l'enfant de la Lune. Il avançait, serein, une main, un pied, une main, un pied. L'effort lui coûtait pourtant et la sueur perlait sur son visage, ses bras, son dos. Le plus embêtant était ses mains qui devenaient moites. Même si les ventouses étaient attachées par des sangles, ses mains glissaient parfois dans leur prison et menaçaient de rompre son équilibre.

Le temps passait, long et monotone. Pourtant l'Araignée restait imperturbable et concentrée. Il venait de dépasser le centième étage, environ les deux tiers de son escalade. Tout en bas, dans Belthil, les groupes amassés autour de la Tour avaient été dispersés. Mais ils se reformaient toujours, un peu plus loin, un peu plus grands. Ils étaient tous fascinés par cet homme minuscule qui s'attaquait au plus haut symbole de la ville.

L'homme grimpait, grimpait. Le sommet se rapprochait, mais il commençait à fatiguer, ses mains semblaient glisser. La jeune femme se tira à sa hauteur, elle atteindrait bientôt la zone d'où elle avait plongée vers l'homme. Et après ce point il devrait continuer seul.


Vous me semblez bien fatigué, est-ce prudent de continuer ? OU souhaiteriez vous que je vous passe quelques chose d'ici 2-3 étages si cela peut vous aider. Dans tout les cas je devrais vous abandonnez je n'ai pas de quoi vous suivre dans mon bureau.

Eilana se maintint au niveau de l'homme, calant la remonté sur son rythme.

Il avait refusé l'aide de la jeune femme et elle l'avait laissé quand il avait dépassé son étage. A nouveau seul, l'Araignée avait ressenti une nouvelle exaltation à rendre cet hommage à la Lune. Certes, il n'était pas l'un de ces seigneurs lunaires aux pouvoirs si impressionnants que la simple présence de l'un d'entre eux dans une pièce suffisait à en vider l'air. Il avait vu les fabuleux hommages qu'ils avaient rendu la Déesse-mère près de son autel. Mais lui, simple humain, à la force pure de son esprit et de son corps, il allait faire honneur à sa Confrérie d'une manière que tout un chacun pourrait admirer. Lui, qui passait inaperçu, ferait une performance qui serait vue par tous.

Ce fut ainsi galvanisé qu'il poursuivit sa lente escalade. Il ne sentait plus la douleur, ni la chaleur du soleil. Il ne voyait que son objectif. Alors que le soleil rougeoyait, il atteignit le dernier étage. Quand les derniers feux s'éparpillèrent dans le ciel, il attacha la bannière lunaire au sommet de la Tour Jadh. Levant la tête, l'Araignée pu voir le visage souriant de la Lune qui le regardait. Elle était fière. Il le savait.

Épuisé, il resta là quelques minutes, se trouvant confronté à un problème auquel il n'avait pas réfléchi : comment redescendre? Ce fut l'une de ses consœurs qui le sauva. Elle apparut sans qu'il s'y attende et ses longs cheveux bleus lui permirent de la reconnaitre instantanément. Il commença à bredouiller une question quand elle l'interrompit doucement :

Tu es un fier Lunaire. Allons fêter ton ascension chez nous.

Et posant sa main sur son bras, elle les téléporta dans la taverne souterraine de la Confrérie.