Je suis un creux

Spoiler:

Spoiler:

Je suis un creux.
Un vide de mots,
Idées qui s'échappent,
S'envolent,
Tourbillonent.
Néant tourné vers le monde,
Je me remplis de courant d'airs,
Ephémères.

............


La lumière qui brillait en moi faiblit
Sans elle, l'obscurité me lit,
Me vit,
M'oublie.

............


Tout n'est que cris,
Incessants, envahissants…
Abrutissants.
Ils me perdent sans lumière,
Etincelles.
Eteins Celles.




Un autre, pas le même style du tout.

Dit moi, l’as-tu vu ?
Ce petit bonhomme au chapeau pointu ?
Je l’ai perdu…
Mensonges. Mensonges !
Il s’appelle Père Noël,
Ce petit bonhomme, ce petit bonhomme,
Je l’ai rêvé…
Oublié… Oublié !
Il apporte des cadeaux,
Ce petit bonhomme, ce petit bonhomme,
Qui était si près…
Envolé ! Envolé…


Et encore un.

Spoiler:

Il était une fois,
Milles creux, milles vœux,
Milles âmes entrelacées,
Milles épées ensanglantées,
Milles promesses brisées,
Milles rêves murmurés,
Et milles regards détournés,
Il était une fois,
L’Humanité.


edit pour dvb: mieux comme ça ?

Sacré florilège ^^


J'ai pas accroché à tout, pour des raisons autant personnelles qu'esthétiques !

Je te laisse quelques impressions, tu en feras ce que tu veux... ce ne sont que des ressentis immédiats

Citation :

Je suis un creux.
Un vide de mots,
Sans protée sans buts.
Je suis sans phare,
Et bien que le vide m'emplisse,
La lourdeur qui m'entoure m'abat.

J'ai envie de dire dommage ! Parce que si l'idée de la coquille vide est intéressante pour un texte court, là tu remplis de force cet espace avec trop de notions éparpillées. Trop. Tu le dis toi-même, tu es vide de mots, alors pourquoi en rajouter ?!

Sans portée, sans but = à mon avis "sans but" est de trop déjà : l'idée de but, sous-entend la recherche d'une causalité, de quelquechose qui va au-delà du poème (donc qui ouvre déjà l'esprit sur autre chose)

Sans phare = un phare, c'ets immense, imposant, lumineux, voyant. Le sens premier et son symbolisme l'emportent sur le point que tu cherches à mettre en évidence : l'absence d'un guide. Et je trouve que cette notion même de guide, tend à faire entrer à l'esprit un individu extérieur, une force qui là encore dépasse les limites du texte (limite qui se trouve être TA coquille vide : rien dedans et rien dehors !)

Le vide m'emplisse = oxymore d'une évidence crasse, mais pour le coup ça tombe plutot bien. A ceci près qu'il y a la répétition de "vide" (outch ! une répétition ça prend de la place... surtout lorsqu'on parle de vide ^^)

La lourdeur qui m'entoure m'abat = là je suis plus mitigé avec ce vers : j'hésite à penser que là aussi il est trop remplit (groupe nominal + DEUX groupes verbaux !) ou au contraire si, justement cette "lourdeur" qui agresse et écrase la narration, n'est pas une belle conclusion pour jouer sur le contraste.




Tout n'est que cris,
Incessants, bruyants, envahissants…
Omniprésents.
Ils me perdent sans lumière,
Etincelles.
Eteins. Celles.
Elles.

J'aime bien celui-ci ^^

A mon avis dans ton énumérations d'adjectifs, il y en a un en trop qui coupe le souffle de la phrase.
bruyants : certes ce sont des cris
envahissants et omniprésents : les deux notions dans ce contextes ont pratiquement la même portée (donc à mon avis au final il faudrait enlever "bruyants" et remplacer "omniprésents" par un autre adverbe... et non un adjectif pour respecter l'effet)

Etincelles / éteins celles = han super ! dommage pour le point entre "éteins" et "celles". Je trouve que l'idée gagnerait à ne pas se trouver découpée par ce point. tout comme la toute dernière ligne casse un peu l'effet (oui tu as voulu jouer sur la réduction mais on vois surtout la force de la division de la ligne précédente)

Citation :

Dit moi, l’as-tu vu ?
Ce petit bonhomme au chapeau pointu ?
Je l’ai perdu…
Mensonges. Mensonges !
Il s’appelle Père Noël,
Ce petit bonhomme, ce petit bonhomme,
Je l’ai rêvé…
Oublié… Oublié !
Il apporte des cadeaux,
Ce petit bonhomme, ce petit bonhomme,
Qui était si prés…
Envolé ! Envolé…

Ah çuici est pas mal ! (accent brestois)

Construit, rythmé (très chantant même)
Et là je vais juste faire un petit aparté quant à l'importance de l'orthographe dans la diffusion de l'idée exacte !

J'ai buté sur l'avant-dernier vers :
"qui était si prés"
plus exactement sur "prés"
en quelques secondes voici ce qu'il s'est passé dans mon cerveau : j'ai lu "prés". Pour moi "prés" c'ets le pluriel de "pré". Mais comme ça n'avait rien à faire là cette idée de pâturage, j'ai compensé par les points de suspensions (qui sont là uniquement pour la construction). Du coup j'ai cru que le mot était coupé par la notion de "envolé" à la ligne suivante. Autrement dit le père noël était quoi ? Il était pressé ? il était présent ?
Il m'a fallu un petit laps de temps pour comprendre qu'il y avait une faute

Le père noël était près XD
(voilà, ça c'ets juste pour tous ceux qui dise encor ke la gramère et l'otogrffe on sen ba les stek)

Citation :

Il était une fois,
Milles creux, milles vœux,
Milles âmes entrelacées,
Milles regards entrecroisés,
Milles épées ensanglantées,
Milles promesses brisées,
Milles rêves murmurés,
Milles folies pardonnées,
Et milles yeux détournés…
Il était une fois,
L’Humanité.

Huit fois quand même... un peu ça va, mais là c'ets beaucoup trop.
La chute est pas trop mal, mais en regard de cet amalgame de clichés (c'est pas péjoratifs hein ! c'en sont ! et je suis partisan du cliché pour faire passer les idées de la façon la plus simple)



Bon, alors, non, je ne suis pas méchant ou dur en disant tout ça !
Si j'avais trouvé ça mauvais je n'aurais pas passé autant de temps à tout reprendre par le menu (pas que ça qu'à faire !). En fait je trouve que ce sont là des formats intéressants qui ont l'avantage d'explorer très rapidement chacun leur notions, sans tomber dans l'ultra court (parfois méprisable dans son minimalisme éhonté.. et j'en ai vu pas mal en dehors de TA ! heureusement la mode n'est pas encore arrivé ici ! et je ne parle pas des haikkus ou autres formes complexes qui elles au contraires sont construites et intéressantes).

En fait tu parviens à une forme simple et efficace : en un mot concis

Je t'encourage vivement à continuer, mais en pesant un peu plus le sens du mot, pour parvenir à un effet encore plus abouti

Dv' a pas mal déjà détaillée et de façon plus experte que moi.
En fait j'ai cliqué car je suis un creux, je trouvais que ça sonnait très bien, ça faisait vite écho et ça marquait, après effectivement il y a trop de choses quand on cherche à faire ressentir la notion de vide. C'est dur d'écrire quand finalement le sentiment demande beaucoup d'économie, car on doit parler avec de l'intellectuel pour retranscrire l'émotionnel.
Fais attention aussi aux fautes, car tout de suite ça arrête : envolle, hum il suffit d'une aile pour le faire ^^

Le truc du père noêl complétement barré, là j'ai trouvé que c'était décalé mais ça faisait plus pied de nez, et le dernier fait présentation de il était une fois la vie ^^
c'est pas mal écrit mais ça fait plus ajancement de bons mots, de sonorités.
Je trouve que ceux d'avant paraissent plus intimes, profonds même si plus maladroits

Hey ! J'ai bien aimé la première séquence. En terme de choix des mots, il y a pas mal d'éléments assez râpeux ("l'obscurité me lit, me vit" ; l'obscurité te vit ? si l'on considère qu'il s'agit du verbe vivre au présent de l'indicatif, qu'est-ce que ça signifie concrètement ? De même, "étincelles/éteins celles", il y a de l'idée mais ça manque de subtilité) et des combinaisons de termes qui manquent de poésie, mais en revanche il y a une rythmique intéressante au niveau de la lecture. C'est un peu comme un morceau de percussion, on sautille d'un mot à l'autre.

Le second poème est un peu plus étonnant. Le choix du thème est intéressant, et son traitement enfantin, bien que peu original, est bien vu. C'est plutôt drôle, attention cependant, puisque tu ne cherches pas particulièrement d'unité au niveau de la longueur de tes vers, à certains gouffres :
"Ce petit bonhomme, ce petit bonhomme" (11 pieds)
"Qui était si près" (5 pieds)
On a une grosse différence du nombre, ce qui fait qu'on est obligés de lire assez rapidement le vers répété, pour garder une certaine harmonie dans la lecture.

Le dernier poème est mon préféré.

Citation :

Il était une fois, (6 pieds)
Milles creux, milles vœux, (6 pieds)
Milles âmes entrelacées, (8 pieds ; alors que le vers précédent était coupé en deux, on a une relance qui coule en bouche, une montée en puissance du poème avec une augmentation du nombre de vers qui permet des formules et des vers plus développées)
Milles épées ensanglantées, (8 pieds, on est dans la continuité de la séquence)
Milles promesses brisées, (7 pieds ; on commence à redescendre vers la fin du poème)
Milles rêves murmurés, (7 pieds)
Et milles regards détournés, (8 pieds, on recule pour mieux amener la chute)
Il était une fois, (6 pieds)
L’Humanité. (4 pieds, boum ! la chute tombe efficacement)

L'arrangement de tes vers est bien fait, et rend la lecture très poétique. Après, on a un vocabulaire lyrique assez courant et éculé (entrelacé, ensanglanté, murmuré), mais le tout a une bonne cohérence et ça tombe bien. Bonne chute, quand on pourrait s'attendre à une classique histoire d'amour, tu viens parler d'un sujet plus grand, tu ouvres.

Merci Rorschach !

Green merci pour le com, je note qu'il faut que je compte les pieds lorsque j'écris ^^

Deux remarques vite fait j'ai pas la possibilité de direnplus présentement.

On dit SYLLABES bordel. Allez chez les saxons si vous êtes fetichistes. On a une langue syllabique.

Et en ce qui concerne les syllabes dans les poèmes que green a relevé. C'est une bonne chose de correler métrique et rythme, même lorsque les vers sont libres. Mais une chose : un passage de onze binaire a cinq, bâh c'est ni plus ni moins qu'un cinq cinq cinq. conclusion, non seulement ça pose pas de problème de lecture, mais en plus c'est loin d'être la cassure de rythme recherchée.

Pour conclure, ne te soucies pas des mètres, mais du rythme. C'est très important, même si le rythme peut être induit par le mètre.

Oui chef !