[Recueil] Fil dépensé

Spoiler:

Un échange cordial mais badin qui s'entremêle de mots inexprimés comme une discussion inavouée au milieu de délices tout enfantins : la fête bat son plein. Les langues s'aiguisent, les mots se déguisent et les corps dansent. La soirée file, les jeux défilent et les règles n'ont plus de sens. Quand soudain elles l'accusent. D'une voix diffuse c'est lui qu'elles visent, elles l'appellent tricheur, ce joueur qu'elles manipulent à leur guise. Car d'un mouvement, il a un enfreint une règle qui jamais ne se brise. Coup sec et infâme. Fou en échec par la dame.


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L'esprit dépasse la matière
Ce qui est pris aujourd'hui aurait pu l'être hier
Mais maintenant, je suis ici, je ne vis pas demain
J'avance dans l'hier en étant présent aujourd'hui pour concrétiser demain
Mon passé m'entraîne, il ne me traîne pas dans un présent révolu pour asphyxier demain !
Je suis, je pense et je réalise.
Maintenant !

C'est une très bonne idée que celle-ci, bribes de pensées, tu te rendras surement compte au bout de plusieurs posts qu'il y a surement une logique, une ritournelle, un fil qui les relie même inconsciemment.
J'aime beaucoup la prose, je la trouve plus poétique que le vers qui pour moi toujours empêche, oblige et généralement rend moins fluide la langue et souvent la limite dans un carcan.
Je te conseille d'aller voir le recueil de Rei qui est très intéressant et qui s'approche de cette démarche.
J'ai eu un peu de mal avec certaines formulations, sensées entraîner la mélodie, la musique mais un peu convenues genre les mots se déguisent, et l'allitération la soirée file, les jeux défilent, me plait pas des masses, je n'ai rien contre les répétitions, mais là je trouve que l'effet ne marche pas. J'aime mieux la " seconde partie " de ce court texte.
Même quand une idée jaillit, ça vaut le coup de la dorloter et de la partager.

Merci à toi pour cette réponse.

Citation :

J'aime beaucoup la prose, je la trouve plus poétique que le vers qui pour moi toujours empêche, oblige et généralement rend moins fluide la langue et souvent la limite dans un carcan.

Je suis mitigé sur la question, parfois, ils permettent de cadrer des idées et de leur donner une forme précise qui aurait diverger en éclats de pensée s'il n'était pas dans ce carcan. D'un autre côté, la liberté complète de la prose, c'est comme plonger dans la mer, ça fait peur mais on y trouve le plaisir grisant de pouvoir avancer presque dans toutes les directions pour faire ce que l'on peut.

J'ai lu le recueil de rei, effectivement. L'idée de base me semble similaire à la mienne, en effet.

Insurrection vaine dans les vagues de l'indécision
Invasion saine dans les tripes nouées d'inaction
Le moi s'exacerbe comme un con pour étouffer les aspirations expirées
Une fois repus, le calme revient, inspirer, expirer, un rayon de soleil, un sourire

Je préfère ta première intervention à celle-ci.

La première, celle du joueur dans la soirée (joli thème, belle approche ^^ je like !) a cette fraîcheur immédiate et perceptible. Avec très peu de mots tu poses un décors, une ambiance et une histoire.

Citation :

La soirée file, les jeux défilent et les règles n'ont plus de sens

Moi au contraire j'aime particulièrement cette phrase charnière. Déjà parce qu'elle reprend la construction de la phrase précédente ("Les langues s'aiguisent, les mots se déguisent et les corps dansent") et ensuite parce qu'elle amène très rapidement au "point" central du récit : si les règles n'ont plus de sens elles n'en demeurent pas moins là !

Triche ! éliminé !

Mais ce n'est qu'un jeu. Un jeu de Dames et un jeu de Dupes !

J'aime vraiment la façon dont tu as dissimulé une construction et un ressenti assez complexes, derrière un panneau léger et badin.

Citation :

Insurrection vaine dans les vagues de l'indécision
Invasion saine dans les tripes nouées d'inaction
Le moi s'exacerbe comme un con pour étouffer les aspirations expirées
Une fois repus, le calme revient, inspirer, expirer, un rayon de soleil, un sourire

Celui-ci par contre, j'aime moins.
Cette versification libre se veut plus construite, mais je trouve qu'elle est trop "matérielle" pour être vraiment libre et détachée.

Merci à toi dvb. Le second que je l'ai moins travaillé, c'était plus un cliché... Une sorte d'instant, un état d'esprit fugace.

Moi j'aime bien aimé, ce second instant
( au fait pourquoi fil dépensé?)

juste, j'aurai écrit plus repu que repus, et j'aurai joué de la ponctuation à la dernière phrase, avec un ; après le calme revient.

Pourquoi fil dépensé ? Parce que c'est un fil de pensées et que les pensées s'enfilent et se défilent. Elles vont dans un sens et dans un autre. Elles filent et se dépensent. Une fois passées, elles sont dépensées. On peut aussi les repenser. On peut par la suite les redépenser dans un cycle sans fin.

Dépensons nos pensées enfilées.

Repu plutôt que repus ? Ah, possible. Je corrige.

L'esprit dépasse la matière
Ce qui est pris aujourd'hui aurait pu l'être hier
Mais maintenant, je suis ici, je ne vis pas demain
J'avance dans l'hier en étant présent aujourd'hui pour concrétiser demain
Mon passé m'entraîne, il ne me traîne pas dans un présent révolu pour asphyxier demain !
Je suis, je pense et je réalise.
Maintenant !

(En-tête mis à jour.)