WIP Erlidann [Noémie]

Version précédente de l'intro:

1er extrait :

Dans un flot d'images sanglantes, elle se rend progressivement insensible aux travers de ses semblables. Son armure dégouline en une larme isolée. Ses atours se dispersent autour du canapé. Son bouclier de notes s'égosille sur une pile de lettres. Son esprit se refroidit, des yeux au cortex, malgré les couettes entassées. Un homme et un autre, une femme et les autres.... Une vie comme une autre ?

Pendant ce temps, un bellâtre déclame avec l'habileté d'un dramaturge :
« … Et n'oubliez pas ! L'Agence est là pour vous ! Victime de la crise ? Plus rien ne va ? Peur de l'avenir ? Prenez votre destin en main avec l'Agence ! Nous avons LA solution à votre problème. Vous y trouverez un emploi adapté à votre profil dans une société qui comprend les besoins humains. Une sécurité sociale à toute épreuve, des horaires qui s'adaptent à vos besoins, vous allez oublier vos heures de travail ! Contactez nous au 0 800 801 802, nos conseillers vous attendent ! »

« Pourquoi pas ? Ça ne coûte rien d'essayer. Et il faut bien manger... Allez ! J'me lève et j'appelle. Peut-être que j'y arriverais cette fois-ci. »

S'extirpant de sa rêverie, Noémie se retourne maladroitement sous le poids de ses couettes. Sa main tâtonne sur la table, déclenchant une pluie de factures. L'ordiphone en main, elle prend une grand inspiration. Elle rejette fermement son cocon de chaleur, numérote, s'assoit et prend son courage à deux mains quand une voix enjouée s'empresse de lui lancer :

« Bonjour et bienvenue à l'Agence ! Cet appel est gratuit depuis un poste fixe. Pour plus de renseignements quant à nos offres tarifaires, appuyez sur étoile. Sinon, patientez.

…

Merci.

…

Si votre demande concerne un service urgent, tapez 1 ; si votre demande concerne une offre d'emploi, tapez 2 ; si vous souhaitez déposer une réclamation, tapez 3. C'est à vous! »

« Allez, je peux le faire ! », lance Noémie à son écran.

« Merci. Veuillez patienter pendant que nous recherchons un conseiller-opérateur qui se fera un plaisir de vous répondre. »

Les quelques notes d'une musique à la mode sont très vite interrompues par une voix dynamique et assurée.

« Bonjour et merci de votre appel ! Vous souhaitez postuler à l'Agence ?
- Euh... Bonjour. Oui, c'est bien ça, j'ai vu une annonce à la télé qui...
- Ah oui, je vois très bien ! Vous souhaitez donc intégrer une société à taille humaine ! Dans quel secteur géographique vous situez-vous ?
- J'habite à Crique-bleue dans le D…
- D'accord ! Je vois parfaitement ! Nous avons effectivement des locaux près de chez vous. Vous n'aurez pas beaucoup à vous déplacer pour venir, c'est un de nos engagements clés, le respect du collaborateur... Je vous donne donc rendez-vous demain à 15h30 dans nos locaux de la Nouvelle-Paris. Je vais vous demander votre nom, prénom et votre adresse, vous recevrez dès demain votre convocation.
- D'accord... Noémie T., 5, impasse du centre à Crique-bleue.
- Très bien Noémie, c'est noté. Votre convocation vous attendra demain matin dans votre boîte aux lettres. J'ai bien répondu à toutes vos questions ? Nous nous efforçons de fournir un service irréprochable, c'est pourquoi nous mettons un point d'honneur à ce qu'aucun futur-collaborateur ni client ne raccroche sans être pleinement satisfait de nos services.
- Euh... Oui... Je crois.
- Très bien, bonne soirée Noémie, à demain ! », conclut son interlocuteur avant de terminer la communication.

Avec un léger sourire mi-figue mi-raisin, Noémie repose son ordiphone sur la table basse. Toujours assise sur son canapé, elle se demande comment elle a pu réussir si facilement à avoir un entretien d'embauche. Lasse, elle se rallonge et remonte le son de l'écran qui la replonge dans un demi-sommeil béat.

2ème extrait :

Brusquement réveillée par la sonnette de la porte, Noémie se lève en sursaut, répandant son thé froid sur son parterre de lettres. D'un bond, elle rejette ses couettes, enfile son peignoir qui trainait là et jette un œil au judas. Un homme en uniforme bleu marine estampillé d'un A majuscule se tient devant elle, une casquette sur la tête, un ordiphone dans la main, une lettre grand format ornée du même A majuscule argenté. Passant la main dans ses cheveux, elle tourne la clé et ouvre à demi la porte.

« Oui ?, lance-t-elle d'une voix mal assurée
- Bonjour ! Benjamin Than, service courrier de l'Agence, division Nouvelle-Paris. Vous êtes bien Noémie T. ?
- Oui.
- Très bien, une signature ici s'il vous plaît ?, dit-il en lui tendant son ordiphone et un crayon. Merci ! Voici votre lettre ! Bon démarrage ! Au revoir! »

Bercée par le chant de l'eau qui bout, elle regarde fixement l'enveloppe en papier kraft, tentant de rassembler ses idées : un coup de fil hier, un rendez-vous à 15h30 -un entretien d'embauche-, l'enveloppe, au contact si étrange, comme liquide, lui paraît comme anachronique. Pourquoi envoyer une lettre quand un mél revient exactement au même ? Le claquement sonore de la bouilloire la ramène à l'instant présent. Petit à petit, ses pensées coulent dans sa tasse avec deux sucres et du lait, la ramenant graduellement dans son état normal. Un travail, c'est bien ça, un travail : elle a postulé pour un travail ! En tant que ? Ah, un questionnaire à remettre lors de son entretien dans sa lettre de convocation ? Remplissant consciencieusement le formulaire, Noémie vide son café avant d'aller prendre une douche et de se préparer pour son rendez-vous.

3ème extrait :

Suivant son guide, Noémie parcourt de longs couloirs avant d'arriver dans une petite pièce meublée d'une table en demi-lune, de deux chaises argentées, d'un téléphone et d'un reposoir à prospectus. Elle s'assoit et se retrouve seule face à une brochure intitulée : « L'Agence, leader de l'esprit libre ! » surmontée d'un A majuscule argenté. Des chiffres, des graphiques et des sourires professionnels semblent l'inviter à la rejoindre dans des représentations de réunions de cadre dynamique, des femmes et des hommes vêtus d'un costume impeccable et d'une bonne humeur semble-t-il parfaite.

Un homme d'une trentaine d'année dans un costume-cravate argenté entre au bout d'une demie-heure, un dossier à la main et lui lance :
« Bonjour Mademoiselle T., un fâcheux contre-temps m'a retenu, veuillez excuser ce retard. Vous avez trouvé facilement ?
- Bonjour Monsieur, oui, très facilement, merci répond-elle en lui serrant la main. »

"Très bien ! Vous serez donc payée quarante mille eurocrédits par an répartis sur douze mois virgule treize avec une prime pour chaque mois de présence plus une prime de motivation répartie à raison de cinq pour mille par mois sur douze mois. On rajoute à cela un panier repas de onze eurocrédits virgule cinq par jour de présence à l'Agence et par jour de mission à domicile. Car le télétravail est une solution souvent favorisée par l'Agence qui permet à l'emploi de s'adapter au salarié et non l'inverse ! Bien entendu, vous ne toucherez pas la prime de transport de 5 eurocrédits par trajet domicile / agence dans ce cas précis, cela va de soit. Notez aussi la mutuelle unique que notre société souscrit pour vous, car VOUS êtes au cœur de nos préoccupations, dans une démarche de qualité et de suivi de nos valeurs, à savoir l'humain d'abord car l'humain est l'avenir. Vous serez couverte par une assurance vie en cas de décès non-réversible imputé ou non -s'il a lieu lors de vos engagements contractuels, cela va de soit- et dans la limite d'une fois par an. Vos horaires de travail seront déterminés selon votre affectation suite aux résultats de votre test de compétences que vous avez remis en arrivant.

Vous commencerez lundi. Pas de questions ? Très bien, je vais vous raccompagner" assène le commercial avant de se lever et d'ouvrir la porte avec un grand sourire. Noémie range à la hâte ses affaires et emboîte le pas de l'homme en costume qui s'élance déjà dans les méandres de l'Agence.

EDIT : centralisation des différents éléments dans un ordre relatif.

le paragraphe d'intro en fait un tout petit peu trop à mon goût. On sent l'envie de jouer sur les notes mais la première allitération en met tout de suite plein la bouche (s'insensibilisent/ses semblables). Dans une intro de prose, je trouve ça too much.

La seconde phrase est elle beaucoup trop longue.

Citation :

Un homme et un autre, une femme et les autres.... Une vie comme une autre ?

ça je trouve ça chouette par contre ^^

Reste la pub à la télé : ça c'ets vraiment accrocheur pour annoncer la nouvelle.

C'est une ébauche, mais c'est bien court !

Tu vas faire la suite bientôt ?

D'accord ! Tu es le deuxième à me dire que le premier paragraphe est trop dense, tes précisions un peu plus avancées m'ont aidé à comprendre le soucis. Merci à toi.

Une ébauche, oui. C'est le deuxième morceau d'une idée que je mature depuis quelques temps. (Le premier a été posté ici il y a quelques mois. Actuellement,j e fais des recherches sur mes personnages, leur état d'esprit, leurs motivations. J'ai écouté plusieurs répondeurs automatique de grande société pour me donner des idées pour l'Agence.

En gros, je suis dans une phase où j’agglomère des idées et de cela sort des passages plus travaillés et mis en forme comme celui-ci.

J'ai toujours du mal à faire un seul texte en longueur, donc je prend le principe à contre-pied et je crée plusieurs petits passages qui, je l'espère feront au final un tout cohérent.

J'espère avoir répondu à ta question.

En effet, j'aime faire sonner ce que j'écris. Et je cherche toujours que mes mots jouent ensemble. Je n'avais pas considéré ça d'un point de vue extérieur. Thélésias disait hier que c'était trop pompeux, ça se recoupe avec ce que vous me dites.

Donc, pour la peine, j'ai tenté. Je me suis posé à une terrasse de café et j'ai continué à écrire ce texte, j'ai avancé sans trop me prendre la tête. Au final, j'ai pas écris 50.000 mots mais j'ai du doubler la longueur du texte.

Je remet en forme le début, je complète et je reposte ça.

Dans un flot d'images sanglantes, elle se rend progressivement insensible aux travers de ses semblables. Son armure dégouline en une larme isolée. Ses atours se dispersent autour du canapé. Son bouclier de notes s'égosille sur une pile de lettres. Son esprit se refroidit, des yeux au cortex, malgré les couettes entassées. Un homme et un autre, une femme et les autres.... Une vie comme une autre ?

Pendant ce temps, un bellâtre déclame avec l'habileté d'un dramaturge :
« … Et n'oubliez pas ! L'Agence est là pour vous ! Victime de la crise ? Plus rien ne va ? Peur de l'avenir ? Prenez votre destin en main avec l'Agence ! Nous avons LA solution à votre problème. Vous y trouverez un emploi adapté à votre profil dans une société qui comprend les besoins humains. Une sécurité sociale à toute épreuve, des horaires qui s'adaptent à vos besoins, vous allez oublier vos heures de travail ! Contactez nous au 0 800 801 802, nos conseillers vous attendent ! »

« Pourquoi pas ? Ça ne coûte rien d'essayer. Et il faut bien manger... Allez ! J'me lève et j'appelle. Peut-être que j'y arriverais cette fois-ci. »

S'extirpant de sa rêverie, Noémie se retourne maladroitement sous le poids de ses couettes. Sa main tâtonne sur la table, déclenchant une pluie de factures. L'ordiphone en main, elle prend une grand inspiration. Elle rejette fermement son cocon de chaleur, numérote, s'assoit et prend son courage à deux mains quand une voix enjouée s'empresse de lui lancer :

« Bonjour et bienvenue à l'Agence ! Cet appel est gratuit depuis un poste fixe. Pour plus de renseignements quant à nos offres tarifaires, appuyez sur étoile. Sinon, patientez.

…

Merci.

…

Si votre demande concerne un service urgent, tapez 1 ; si votre demande concerne une offre d'emploi, tapez 2 ; si vous souhaitez déposer une réclamation, tapez 3. C'est à vous! »

« Allez, je peux le faire ! », lance Noémie à son écran.

« Merci. Veuillez patienter pendant que nous recherchons un conseiller-opérateur qui se fera un plaisir de vous répondre. »

Les quelques notes d'une musique à la mode sont très vite interrompues par une voix dynamique et assurée.

« Bonjour et merci de votre appel ! Vous souhaitez postuler à l'Agence ?
- Euh... Bonjour. Oui, c'est bien ça, j'ai vu une annonce à la télé qui...
- Ah oui, je vois très bien ! Vous souhaitez donc intégrer une société à taille humaine ! Dans quel secteur géographique vous situez-vous ?
- J'habite à Crique-bleue dans le D…
- D'accord ! Je vois parfaitement ! Nous avons effectivement des locaux près de chez vous. Vous n'aurez pas beaucoup à vous déplacer pour venir, c'est un de nos engagements clés, le respect du collaborateur... Je vous donne donc rendez-vous demain à 15h30 dans nos locaux de la Nouvelle-Paris. Je vais vous demander votre nom, prénom et votre adresse, vous recevrez dès demain votre convocation.
- D'accord... Noémie T., 5, impasse du centre à Crique-bleue.
- Très bien Noémie, c'est noté. Votre convocation vous attendra demain matin dans votre boîte aux lettres. J'ai bien répondu à toutes vos questions ? Nous nous efforçons de fournir un service irréprochable, c'est pourquoi nous mettons un point d'honneur à ce qu'aucun futur-collaborateur ni client ne raccroche sans être pleinement satisfait de nos services.
- Euh... Oui... Je crois.
- Très bien, bonne soirée Noémie, à demain ! », conclut son interlocuteur avant de terminer la communication.

Avec un léger sourire mi-figue mi-raisin, Noémie repose son ordiphone sur la table basse. Toujours assise sur son canapé, elle se demande comment elle a pu réussir si facilement à avoir un entretien d'embauche. Lasse, elle se rallonge et remonte le son de l'écran qui la replonge dans un demi-sommeil béat.

Spoiler:

Tiens je viens commenter sur le sujet, donc.

Et notamment ton dernier texte que je trouve très sympathique.

Bon on a clairement pas assez d'éléments pour vraiment juger d'un ensemble ou quoi mais le grand point positif c'est l'impression qui se dégage, en particulier du dialogue avec le conseiller, de vitesse, d'une vitesse qui empêcherait de réfléchir (Noemie en particulier bien sûr), et d'une organisation qui justement n'est pas à taille humaine.

Par contre je suis toujours perplexe devant l'introduction quoiqu’elle soit bien plus agréable que la première.

(et wtf les numéros de téléphone du futur, faut pas avoir des soucis de mémoire x)

Merci de ton commentaire Thélé.

Et j'en viens à penser que mon texte aurait peut-être plus sa place en W.I.P. mais ce n'est pas le sujet ici.

Nous sommes d'accord, ce n'est qu'une accroche, une première partie.

J'essaierai peut-être de polir à nouveau la première phrase mais comme l'ont dit dvb et Aligby, je vais avancer et écrire pour pas rester à végéter sur le début pour le rendre parfait.

Et... Le numéro écrit comme ça est-il plus simple ? A l'oral, ça passe très bien d'après un ami mais en effet, écrit tout d'un bloc c'est moins compréhensible.

Ah, l'action se passe dans le futur ? Comment le sais-tu ?

Yo yo! bon j'ai écrit à côté en lisant à la suite tes propositions de texte et ces avancées et les remarques des autres, donc je te donne mon opinion à la suite de tout ça.

Effectivement comme Dvb je trouve le premier paragraphe un peu indigeste surtout pour commencer une nouvelle, roman, histoire, après en le relisant je m'y suis habituée donc à voir, et il est vrai que des fois il faut avancer tu pourras y revenir plus tard, l'idée est d'avancer, et ensuite de peaufiner.
Cependant oui pour commenter un peu il est important de penser à la mélodie des mots mais là c'est vrai que tu as tendance à trop appuyer sur la sonorité et finalement ça prend le pas sur le sens je trouve. Après je te dis en le lisant plus loin ça m'a moins perturbé peut être car il y avait plus de texte à la suite pour éponger.

Ali' a raison, il faut s'obliger parfois à se donner des objectifs, un challenge d'écrire la forme générale le début, la fin et le reste vient à la suite et permet de nous orienter. Je suis un peu comme toi j'ai un roman détâché avec plein de morceaux à droite, et à gauche qui s'envolent et pourtant tout ça peut se réunir mais il faudrait que je m'y mette vraiment. En effet les wip sont un bon exercice aussi pour se recentrer.
Je pense que ce texte a peut être plus sa place en wip ou en tomes longs à toi de voir comment tu veux travailler aussi. Mais je te soutiendrai dans cette aventure. Je me lancerai peut être aussi dans "mon roman" en même temps, et reprendre crazy birds.

Par la suite, c'est assez intéressant aussi que tu prennes un perso principal féminin, c'est assez rare je crois en tout cas dans ces lieux que les hommes écrivent à la place de femmes et vice-versa.
J'aime bien l'image de " la pluie de factures" de la poésie en plein milieu d'un récit " réaliste"
Le jeu avec la messagerie, l'interaction téléphonique est vraiment bien rendue à l'écrit.
The' a pas tort pour le numéro, même si c'est dans le futur, peut être dire qu'elle le note quelque part serait plus logique, mais ça enlève de son apathie c'est pas faux.
D'ailleurs un ordiphone ça existe pas, hein, pas encore?

Pourquoi tu n'as pas écrit le nom de Noémie?

Je suis partagée pour l'expression sourire mi-figue, mi raisin, déjà je me demande si t'as pas déjà utilisé cette expression auparavant, dans d'autres écrits non? je trouve que ça change mais qu'en même temps c'est un peu lourd comme expression à lire et un peu maladroite.

Hum et pour la fin le son sur l'écran j'aimerai savoir ce que c'est, elle remonte le volume de l'écran, mais ça me parait trop flou.

Tout d'abord merci du déplacement et du commentaire !

Ah ? Je suis étonné que ça vous choque le numéro de téléphone... 0/800/801/802 ça me paraissait très facile à retenir... C'est un numéro qui existe déjà pour je ne sais plus quel annonceur...

Je reverrais plus tard le premier paragraphe comme déjà évoqué.

Citation :

D'ailleurs un ordiphone ça existe pas, hein, pas encore?

Et bien, si. C'est la francisation de Smartphone. Un téléphone qui va sur internet, a une puissance brute supérieure ou égale à de nombreux ordinateurs du marché, n'est-ce pas un ordiphone ? Mais vu que le terme n'est que peu usité, je comprend que ça passe pour un néologisme.

Citation :

Pourquoi tu n'as pas écrit le nom de Noémie?

Je l'ai écrit deux fois. Mais jamais dans la bouche de l'intéressée ni dans une description la concernant. Je me suis dit qu'en la dépersonnalisant, en la décrivant pas par son nom, ça permettait de la rendre plus apathique, plus passive. L'idée est-elle bonne, je ne sais pas.

Pourquoi un personnage féminin ? Et bien, l'idée m'a séduit en me lançant dans cette écriture. A la base, je me suis dit qu'alterner entre plusieurs personnages pouvait être intéressant mais je me suis plus concentré sur elle. Raconter l'histoire d'une personne de l'autre sexe est peut-être plus difficile mais le défi m'a branché.
Un second personnage masculine est une idée qui suit son cours, je verrais si elle se concrétise, quand le magma d'idées aura pris forme.

Mi-figue mi-raisin ? C'est une bonne question, je regarderais ça.

L'écran ? Celui de la télévision... ou pas ? Elle regardait quelque chose avant de téléphoner. Sans doute un téléviseur ou à tout le moins un écran relié à un média. Est-ce si important de savoir ce que c'est que cet écran ?

Ce qui m'a fait penser que c'était dans le futur, outre l'ambiance très moderne, c'est le Nouvelle-Paris (car à ma connaissance il y a eu diverses Nouveau/Nouvelles Ville/Pays pendant les colonies mais pas de Nouvelle-Paris, donc selon moi soit c'est une uchronie soit c'est un futur :p )

Et tu as édité le numéro ou c'est le même ? C'est curieux là c'est un numéro de téléphone classique (enfin format états-unis à un chiffre près) donc si c'était comme ça depuis le début, j'ai dû fumer la moquette quand j'ai fait mon commentaire x)

Par contre j'ai vu que tu voulais revoir tes dialogues mais personnellement ils me paraissent pas mal, très dynamiques. Bien sûr c'est pas encore clair qui est quoi et qui est qui mais c'est pas choquant au début.

D'accord, je vois.

Le numéro de téléphone est le même depuis le début, oui. J'ai juste séparé les numéros en paquet de trois fois trois plus un. Ce qui fait 10, le nombre de chiffres français.

Oui, deux - trois trucs me paraissait pas top dans les dialogues mais bon, on verra plus tard si ça me choque toujours.

C'est possible de me le sortir des archives ?


Edit'Chik : Done

Déjà, merci Haalysse d'avoir pris me temps de me lire !

Citation :

Je dois avouer que j'ai buté sur "elle s'insensibilise" ^^ mais c'est peut-être à cause de ma légère dyslexie.

C'est toujours bien à savoir pour rendre la lecture plus agréable !

Énigmatique ? Il me semble en effet avoir utilisé force de métaphore et cela rend peut-être le tout opaque...
Une femme devant le 20h qui s'endort, nue sous les couettes avec son baladeur qui continue de tourner par terre et qui est un peu morose.

Mais la différence entre les deux est sensible, je l'entend bien, elle résulte de deux moments d'écriture distincts et ça m'ennuie. Dans la première, j'ai joué vraiment fortement avec les mots et les images alors que dans la deuxième, j'ai raconté l'histoire.

Haalysse a écrit:

- lorsque l'opérateur de l'Agence demande à Noémie son nom de famille, pourquoi dit-elle juste "T." ?

En effet, s'il y avait une raison, je ne l'ai plus.

Haalysse a écrit:

- j'adore son adresse. "Impasse du centre de la Crique Bleu". Je veux la même adresse postale ! :-p
- "des yeux au cortex" >> je trouve cette image difficile à comprendre en première lecture puis assez agressive. Tu me diras, ça correspond également aux pensées de ta jeune protagoniste.
- "un bellâtre déclame avec l'habileté d'un dramaturge" >> :-) !!!

J'avoue que pour cette adresse, je me suis amusé, c'est une légère référence.

Agressive ? Peut-être, j'y songerais mais j'aime bien l'image et son effet.

Haalysse a écrit:

J'ai l'impression que la pensée de Noémie apparait un peu comme un cheveu sur la soupe dans le fil du texte. Peut être peux tu l'insérer juste après une phrase montrant qu'elle sort de ses pensées ?

Un exemple ? Je vois mal où.

Haalysse a écrit:

Par contre, je ne comprends pas pourquoi Noémie à un sourire mi-figue mi-raisin à la suite de la conversation. Je l'aurais plutôt imaginée mettre du temps à réaliser que la conversation était finie et qu'elle avait son entretien...

Je vais revoir ça vu que ça a dérangé plus personnes !

Haalysse a écrit:

Last, but not least (bon, c'est une remarque qui sert à rien, certes, mais j'aime bien cette expression ^^) : je trouve cela étrange de remonter le son de son écran.

Pourquoi ? Une télé, c'est un écran, à plus forte raison ici. Bon, ok, je vais retravailler la description dans ce cas là.

Haalysse a écrit:

Enfin bref : à quand la suite ? :-) Ou à quand une nouvelle version ? Comme tu l'as dit en courant d'air : on se bouge mon p'tit erli !! :-p

A quand la suite ? J'ai déjà des bouts de la suite sur un calepin, des fragments épars, je revois ça et à tout le moins, je remanie ce qui existe déjà.

Je t'invite à aller lire "Retour arrière" qui est un léger bond dans le futur avec le même personnage principal.

La suite, remaniée plusieurs fois. Je rame un peu sur les enchaînements et les conclusions. x)

Brusquement réveillée par la sonnette de la porte, Noémie se lève en sursaut, répandant son thé froid sur son parterre de lettres. D'un bond, elle rejette ses couettes, enfile son peignoir qui trainait là et jette un œil au judas. Un homme en uniforme bleu marine estampillé d'un A majuscule se tient devant elle, une casquette sur la tête, un ordiphone dans la main, une lettre grand format ornée du même A majuscule argenté. Passant la main dans ses cheveux, elle tourne la clé et ouvre à demi la porte.

« Oui ?, lance-t-elle d'une voix mal assurée
- Bonjour ! Benjamin Than, service courrier de l'Agence, division Nouvelle-Paris. Vous êtes bien Noémie T. ?
- Oui.
- Très bien, une signature ici s'il vous plaît ?, dit-il en lui tendant son ordiphone et un crayon.
- Merci ! Voici votre lettre ! Bon démarrage ! Au revoir! »

Bercée par le chant de l'eau qui bout, elle regarde fixement l'enveloppe en papier kraft, tentant de rassembler ses idées : un coup de fil hier, un rendez-vous à 15h30 -un entretien d'embauche-, l'enveloppe, au contact si étrange, comme liquide, lui paraît comme anachronique. Pourquoi envoyer une lettre quand un mél revient exactement au même ? Le claquement sonore de la bouilloire la ramène à l'instant présent. Petit à petit, ses pensées coulent dans sa tasse avec deux sucres et du lait, la ramenant graduellement vers dans son état normal. Un travail, c'est bien ça, un travail : elle a postulé pour un travail ! En tant que ? Ah, un questionnaire à remettre lors de son entretien dans sa lettre de convocation ? Remplissant consciencieusement le formulaire, Noémie vide son café avant d'aller prendre une douche et de se préparer pour son rendez-vous.

Haalysse a écrit:

Pour être honnête, cette suite me plait moins que le reste. Je trouve que ton atout c'est la construction de tes phrases - leur sonorité - et là on sent qu'elles sont moins bien travaillées que dans les autres parties que tu as publié - d'ailleurs, ça me fait penser que tu devrais les regrouper dans un post pour faciliter les commentaires :-p

Oui, pas faux. Je vais défricher ça !

Haalysse a écrit:

Dans le dernier paragraphe, j'ai l'impression que tu souhaites nous retranscrire les pensées de Noémie, qui, en toute logique, sautent du coq à l'âne - hi han - mais ça en retire de la lisibilité et j'ai du relire ce texte pour comprendre les idées qui en ressortaient.
En fait, je crois que j'aurais supprimé les deux points en mettant un point, et je serais allée à la ligne avant "Un travail ..." ou alors en mettant cela en italique ses pensées pour que le lecteur soit moins confus ?

C'est effectivement l'idée. Si ça perturbe trop une fois ce passage terminé, je corrigerais. Au moins, j'ai l'info.

Haalysse a écrit:

Il y a toujours le "Noémie T." > tu as oublié comment tu voulais la nommer ? ^^ Tu as la flemme de chercher ? Ou ça a dorénavant un intérêt spécial ?

C'est volontaire.

Haal a écrit:

Erli a écrit:

au contact si étrange, comme liquide

> comme du liquide ? presque liquide ?

presque liquide, je vais remanier ça.

Haaly a écrit:

A quand la suite ?! Je crois me souvenir que t'avais répondu au post de Chikoun disant qu'il fallait écrire régulièrement , non ? dit malicieusement celle qui n'avance pas : sa nouvelle, son roman SF, sa recherche d'avatar pour TA, son étude de Eicher, ses dessins diverses et variés ... ^^

A maintenant !

Suivant son guide, Noémie parcourt de longs couloirs avant d'arriver dans une petite pièce meublée d'une table en demi-lune, de deux chaises argentées, d'un téléphone et d'un reposoir à prospectus. Elle s'assoit et se retrouve seule face à brochure intitulée : « L'Agence, leader de l'esprit libre ! » surmontée d'un A majuscule argenté. Des chiffres, des graphiques et des sourires professionnels semblent l'inviter à la rejoindre dans des représentations de réunions de cadre dynamique, des femmes et des hommes vêtus d'un costume impeccable et d'une bonne humeur semble-t-il parfaite.

Un homme d'une trentaine d'année dans un costume-cravate argenté entre au bout d'une demie-heure, un dossier à la main et lui lance :
« Bonjour Mademoiselle T., un fâcheux contre-temps m'a retenu, veuillez excuser ce retard. Vous avez trouvé facilement ?
- Bonjour Monsieur, oui, très facilement, merci répond-elle en lui serrant la main. »

"Très bien ! Vous serez donc payée quarante mille eurocrédits par an répartis sur douze mois virgule treize avec une prime pour chaque mois de présence plus une prime de motivation répartie à raison de cinq pour mille par mois sur douze mois. On rajoute à cela un panier repas de onze eurocrédits virgule cinq par jour de présence à l'Agence et par jour de mission à domicile. Car le télétravail est une solution souvent favorisée par l'Agence qui permet à l'emploi de s'adapter au salarié et non l'inverse ! Bien entendu, vous ne toucherez pas la prime de transport de 5 eurocrédits par trajet domicile / agence dans ce cas précis, cela va de soit. Notez aussi la mutuelle unique que notre société souscrit pour vous, car VOUS êtes au cœur de nos préoccupations, dans une démarche de qualité et de suivi de nos valeurs, à savoir l'humain d'abord car l'humain est l'avenir. Vous serez couverte par une assurance vie en cas de décès non-réversible imputé ou non -s'il a lieu lors de vos engagements contractuels, cela va de soit- et dans la limite d'une fois par an. Vos horaires de travail seront déterminés selon votre affectation suite aux résultats de votre test de compétences que vous avez remis en arrivant.

Vous commencerez lundi. Pas de questions ? Très bien, je vais vous raccompagner" assène le commercial avant de se lever et d'ouvrir la porte avec un grand sourire. Noémie range à la hâte ses affaires et emboîte le pas de l'homme en costume qui s'élance déjà dans les méandres de l'Agence.

Haalysse a écrit:

Yeay une suite !  

J'aime beaucoup ce texte. Plus que le précédent qui m'avait laissé sur ma faim je ne sais plus vraiment pourquoi. Et ça donne envie que ça avance >> au boulot   !

Très rapidement, mes remarques :

Erli a écrit:

meublée d'une table en demi-lune, DE deux chaises argentées, D'un téléphone et D'un reposoir à prospectus

Ajout.

Pour ce qui est de l'absence de réaction du personnage principal, c'était, au départ, volontaire mais plus j'écris moins je la fais réagir. Il faut que je vois si j'arrive à intégrer ses réactions dans l'aspect monolithique du monologue qu'elle se mange... Sans casser la dynamique.

Anastasis a écrit:

Énigmatique, cette Agence. Je trouve que le texte est efficacement servi, mais c'est difficile de juger un fond dont on ignore tout. Ce que je peux dire, c'est qu'il y a une épaisseur qui se développe, un certain malaise, un effet réussi en somme. Ton personnage gagnerait à s'approfondir mais c'est peut-être prévu ; je vais rester dans le secteur pour voir comment ça se goupille.

La transition entre cette introduction troublante et la suite, d'une texture plus réaliste (dans le sens du réel) donne un goût particulier à la lecture. Ça renforce le sentiment flou qui coule sous la surface de l'histoire.

Pourquoi découper avec des "extraits" ? C'est pour montrer où tu t'arrêtes et reprend le texte ?

Erlidann a écrit:

Un homme et un autre, une femme et les autres.... Une vie comme une autre ?

Cette phrase sonne drôlement bien.

A bientôt Erli  

Merci Ana. A rebours :

C'est la phrase que j'aime plus moi aussi !

L'idée était de garder une cohérence avec les réponses postées en dessous et de garder la lisibilité du topic. A voir si c'est une bonne idée, je suis ouvert aux suggestions !

Encore une fois, j'essaye de mixer les styles avec un style particulier, factuel et carré quand on parle de l'Agence et un style plus élaboré et "poétique" pour Noémie. Peut-être est-ce cela qui donne ce "malaise" ?

Dans tous les cas merci beaucoup de vos retours ! Je vais remettre ça en forme dès que j'ai du temps donc potentiellement en début de semaine prochaine.

Histoire de, ça avance, des corrections effectuées sur le début et pleins de morceaux à droite à gauche...

Il faut juste que j'arrive à mettre ça dans un ordre logique !

Bref, au cas où, je donne des nouvelles.