De quelle couleur est le cheval de Louis XIV ?

De quelle couleur est le cheval de Louis XIV ?

C'te putain d'équidé n'a pas de couleur,
Il est un leurre parmi les leurs,
Se fait embaucher comme tailleur, comme tirailleur
Avant de se tirer ailleurs.

Il a la rime facile, aime jouer à pile ou face et ça le fascine
De voir tout ce noir choir, sans que les mille et les cents
Démêlent et sentent
Le lacet insidieux qui se resserre sur eux.

Abandonnés, poils au nez, là-bas ils donnent les nés,
Enveloppés dans un voile, ils sont livrés à des timbrés.
Le cachet ne passe pas, la pilule lui reste en travers
De la gorge au cheval de Louis XIV.
Il s'était caché en libellule, sans soutien dans un chenal d'orge,
Le facteur temps est important tant pour l'affrontement
Contre ces cons de porcs que pour croire en l'espoir d'une victoire.

Le cheval de Louis XIV vole au secours des bénis-oui-oui.
Ces uniformisés égoïstes conformistes cubistes expressionnistes humanistes
Et tutti quantiste.
Il leur propose un monde rose où une nanoseconde serait floribonde,
Où une note serait du hip-hop qui dépote,
Où les blondes sont si serrées que tu peux t’enivrer d'une femelle bien roulée.
Boire, fumer, aimer se mélangent ; c'est irréel.
Les sens n'ont plus de sens sans ce sang nuancé,
Les pigments fondent, les tons montent, les coloris grondent.
Ils chassent le confort pour miser sur l'audace.

Leur nouveau cheval de bataille est celui de Louis XIV,
S'il n'a pas de couleur il a un cœur hors norme,
Une énorme fleur au bout du fusil.
Quand il tire son coup ça fuse il le dit,
Qu'il profite des hippies et de leurs cachetons, pour enfin se transformer en caneton
Moment épique ; il transpire et est transe ça devient hippique.
Oublie l'inique il ne prit que Niké,
Sur l'autel devant lui : du brie
A l’hôtel Châtenay-Malabry.

C'te putain d'équidé n'a pas de couleur,
Il est le souvenir loué par les photograveurs,
L'Ernesto des poulets de Loué, le sceau de Henri -guet et de Antonio -ra.
Le Guevara dont on rit,
Le cheval de Louis.

C'te putain d'équidé n'aura pas son nom dans la rue,
Ni d'émission présentée par Jean-Luc Delarue.
Mais pas de démission ni de déni d’alcaloïde de coca,
Tout juste de quoi s'essuyer une fois fini le caca.
C'est celui qui le dit celui qui y est,
Moi j'dis que c'te putain d'équidé est un héros,
Un justicier masqué façon Zorro.
Et qui des chevaux ou des poulets basquaise sauce mayonnaise
Ne le font pas pour le fric, la trique ou les bosquets ?
Seul le cheval de Louis XIV est assez délicat,
Pour donner suite à ces délices cas
De conscience déliquescents.

C'te putain d'équidé n'a pas de couleur
Et ne sait pas lire l'heure.

Toujours pas super à l'aise avec tes poésies, mais le jeu sur les sonorités me plaît beaucoup. Et j'arrive plus ou moins à suivre l'histoire \o/

Bref, chapeau cher Mentor (:

Citation :: C'te putain d'équidé n'a pas de couleur,
Il est un leurre parmi les leurs,
Se fait embaucher comme tailleur, comme tirailleur
Avant de se tirer ailleurs.

L'utilisation de "putain" dès le premier vers, on sait directement à quoi s'attendre. Ceux qui n'aiment pas le genre n'ont pas besoin de s'attarder plus longtemps sur ton poème. Un beau geste de compassion pour nos ami(e)s lecteurs, je salue l'effort.

Citation :: C'te putain d'équidé n'aura pas son nom dans la rue,
Ni d'émission présentée par Jean-Luc Delarue.
Mais pas de démission ni de déni d’alcaloïde de coca,

Tûûûûûûût

Louis XIV ? Jean-Luc Delarue ? Coca ? Bordel, que c'est beau toutes cette incohérence. Enfin j'en connais un ou deux qui te ferais la leçon (à coup de bourrage de crâne d'ailleurs)

De quelle couleur est le cheval de Louis XIV ? Chiffr10

De quelle couleur est le cheval de Louis XIV ? Chiffr10

Très bel hommage à Jean-Luc Delarue, merci !

J'ai carrément aimé.
Faut dire que les jeux de mots et trafics de sonorités ça a toujours été mon dada(da)[delouisIX] favori. C'est un peu comme un slam qui se décroche et pourtant encore à certains moment j'ai un peu trébuché. Surement parce que c'est un chemin assez dur que de tenir à la fois un sens cohérent et aigu tout en maintenant une sémantique et une musicalité toute particulière. Sur plusieurs passages j'ai senti comme un flottement alors que tu versais trop dans le sens ou trop dans le jeu.

Au delà de ça, il y a un truc que j'ai un poil regretté, ce sont les quelques contradictions et manques de clarté dans le sens de ce que tu as écrit. On devine bien l'idée générale, mais pour que certaines strophes ne deviennent pas une simple toile de rimes et de jeux entrelacés, il faudrait que le sens soit plus fort, peut-être renforcé par des images plus frappantes (ou appropriées ?) qui ajouterait au tableau du canasson sans perdre ton panache.

Voilà, à que bon. C'té chüette.

Je suis assez de l'avis d'Aillas : c'est dynamique et musical, décalé et appuyé, mais j'ai aussi ressenti un peu ce flottement. Si le propos est assez bien tenu dans l'ensemble, il perd un peu de panache par moment.

Mais ça reste quand même un peu badass

ouèch

Aillas a écrit:: Sur plusieurs passages j'ai senti comme un flottement alors que tu versais trop dans le sens ou trop dans le jeu.

Il est en effet difficile de tenir parfaitement un rythme sur plusieurs couplets lorsqu'il existe seulement dans la tête et, malgré sa simplicité, il y a un certain bridage : les envolées sont hasardeuses, les changements de temps décelables. Et puis j'aime bien partir en freestyle, ça n'aide pas.
Personnellement, je pense que ce flottement s'installe à partir de : "Ils chassent le confort pour miser sur l'audace." (pour l'anecdote, je me suspecte fortement d'avoir oublié un ou deux vers avec des sons en -ace/-asse/-sse, ce qui fait que "audace" sort de nul part).

Ceci étant, après relecture et l'avoir "rapé" à voix haute, ça passe au niveau du rythme, mais ça doit être parce que je suis le seul le connaître.

Aillas a écrit:: ce sont les quelques contradictions

Des exemples ?

Aillas a écrit:: manques de clarté dans le sens de ce que tu as écrit. On devine bien l'idée générale, mais pour que certaines strophes ne deviennent pas une simple toile de rimes et de jeux entrelacés, il faudrait que le sens soit plus fort, peut-être renforcé par des images plus frappantes (ou appropriées ?) qui ajouterait au tableau du canasson sans perdre ton panache.

Je prends note, bien que je ne sois pas, du tout, un fervent partisan du "don obligatoire de sens", j'essayerais pour mon prochain texte en cours d'écriture (et sur lequel je butte quelque peu) d'en tenir compte.

LIS a écrit:: L'utilisation de "putain" dès le premier vers, on sait directement à quoi s'attendre.

J'aime à croire que les gens (hormis les nouveaux pour sûr) s'attendent à tout et n'importe quoi avec moi désormais. Aussi, le "putain" n'est pas volontaire (ces deux phrases n'ont pas de rapport ? je suis d'accord).

LIS a écrit:: que c'est beau toutes cette incohérence.

Toi aussi tu es beau, 'fin j'imagine, peut-être, ou au moins à l'intérieur, ou les deux. J'aime beaucoup tes chaussettes en tout cas.

Lumière

merci à vous de m'avoir commenté, Go Ask, dvb, LIS et Aillas, ça me fait un gros zizir t'as vu.

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