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 Le Temple des Origines

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Drystan
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MessageSujet: Le Temple des Origines   Le Temple des Origines Icon_minitimeVen 20 Déc - 22:48

« Quel est la raison d’être de l’Histoire ? Protéger l’Equilibre. Protéger ce qui fut, protéger ce qui sera. Mais il y a bien plus qu’une simple mission dans les entrelacs de l’Incarnation d’Ebène. Il y a cette vocation, implacable et infinie, de protéger les Savoirs d’antan et les rêves de jadis. D’arpenter l’infini à la recherche d’un secret, à la recherche du passé. Car si l’Histoire n’est point née en cet Univers, ce dernier est devenu sien.
Et elle protégera à jamais ses Origines. »

La Septième Page.

-

L’éclat opalescent du sable s’écoule dans la nuit. Il n’est que le vaisseau fugace de la Lumière, elle qui choit sur ces plages lointaines avant de disparaitre dans l’Océan. Au regard des ténèbres, ces lieux semblent merveilleux. Les terres s’étendent, amalgame de forêts et de plages, sur une presque-ile inconnue, là où nulle empreinte humaine n’a jamais bouleversé le cours du temps. Là ou seuls les enfants les plus nobles de la nature ont un jour vécu. Où tout du moins, c’est ce que l’on crut. Car, dans les profondeurs de la forêt, dans une clairière si gigantesque que l’ingénu l’imaginerait plaine, une pierre roule. Elle n’est que le résultat de l’évolution, du vieillissement de toute chose, de ce vieillissement qui mène un jour à la renaissance des vérités les plus nobles. Car, d’une pierre, nait une avalanche. Le sol s’ouvre sur les Cieux, dévoilant un cercle parfait que seule la Lune éclaire. Incrustés dans ses murs, sont les marches ancestrales forgés par un peuple des Origines.
Une de ces civilisations aujourd’hui disparue qui, autrefois, fut détentrice des secrets.
Et ces secrets rayonnent en ces profondeurs. Leur puissance est si grande qu’elle retentit jusqu’au-delà des mers, jusqu’au-delà des étendues, jusqu’en ces montagnes immenses que sont celles d’Echoriath. Là, elle fut entendue.
Car en ces royaumes d’Aelis, il y a de ces consciences qui peuvent ouïr les murmures de l’invisible.
Les comprendre. Et les écouter.

A l’instant où retentirent les échos du Savoir, l’Histoire était assise sur les marches du Palais de la Confrérie.
Ses doigts arpentaient la Lyre des Harmonies, jouant à nouveau la Sonate des Larme. La Guerre, les innocents, le carnage perpétré par ces Confréries en quête d’une domination absurde et sanguinaire. « Nous avions du y prendre part » Pensa-elle. « Parce que le Sang nous imposait cette Guerre, pour défendre nos valeurs. Mais ces valeurs devaient-elles naitre dans le Sang ? Qu’était-il advenu de ces rêves jadis, ces rêves de vie, d’évolution et de grandeur ? Nous avions tant changé. Tant combattu.
Les noirceurs qui s’étaient emparées de l’esprit du Prince avaient envahi bien des âmes… »
La dernière note retentit dans des cieux dépourvus de toutes brumes.
Et, en réponse, un souffle d’immatériel, ici visible au seul regard de l’Histoire, balaya Aelis, parcourant les plaines jusqu’à s’éteindre dans les Hauteurs de l’Orgueil. L’Histoire y vit un message. Le message d’un royaume lointain.
L’appel de la connaissance. A l’instant où ces mots invisibles heurtèrent ses consciences, l’Histoire sut. Sut que, par delà l’immensité, les secrets s’étaient éveillés et que, bientôt, viendraient mille âmes afin de souiller de leur cupidité la mémoire du Temps. Que nombreux seraient ceux qui tenterait de s’en servir à leur avantage, de les détruire ou de les purifier. Et que quelqu’un se devait de les protéger, de les immortaliser, de les sauvegarder en un lieu ou nul ne pourra les atteindre : dans le cœur même de Ses Limbes.
Lorsque les gardes achevèrent leur ronde, ils ne virent point l’Incarnation d’Ebène. Sur les marches étincelantes, il n’y avait que l’éclat d’une Lune opaline et celui, plus subtil, laissé par le silence soudain d’une silhouette disparue.
Ils ne virent pas, non plus, l’Aigle d’Ebène qui planait dans les Cieux, lui qui partit en direction d’un ouest lointain, ombre noctambule effaçant parfois la splendeur d’une étoile. Il vola longtemps.

Ses ailes le portèrent au dessus des montagnes et, de leurs battements, elles arrachèrent quelques cristaux à ces majestueux sommets. Il navigua entre ces étendues éternelles jusqu’à franchir les brumes. Maints paysages mirifiques furent alors contemplés, sans que l’Histoire ne s’en soucie véritablement. Des bois aux teintes d’émeraude, de jaspe et de vermeille, aussi vastes que des océans, que seuls entrecoupaient des hameaux désuets et des bourgades solitaires. Des rivières turquoises sillonnaient cette verdure, y laissant apparaitre des vallées aux plages ivoirines. Sur leurs eaux naviguaient des embarcations construites de ces mêmes arbres qui les entouraient, apportant marchandises du large afin de les troquer contre les trésors des bois. L’Aigle plongea, suivant les clapotements indolents des fleuves. Sous sa ramure, les poissons s’enfuyaient, de peur de ne devenir rien de plus que des repas dans l’estomac d’un rapace. Et, pour certains, telle fut leur destinée. Ce n’est parce que l’Histoire agit parfois à l’égal d’un Dieu qu’elle ne ressent pas des faiblesses animales. Puis, les eaux s’élargirent. Des îles vinrent croitre en leur cœur, doigts de pierre dressés vers les astres. Les rivières tournoyaient autour d’elles, accompagnées dans leur voyage par des voiliers orangés, croisant vers le matin. Là, l’Oiseau quitta les fleuves en direction des plaines. Elles étaient immenses, nues, tremblant sous la marche de meutes si colossales qu’elles s’étalaient jusque dans l’infini. Sous l’égide des vents, les herbes, brulées par le soleil, s’agitaient en une danse lancinante.
Et, dans le lointain, les rayons de l’astre du matin se reflétèrent sur l’éclat du métal.
En d’autres temps, l’Histoire n’aurait point prêté attention aux esprits prêts à s’entretuer.
Mais l’une des consciences recélaient en son sein un avenir glorieux, à l’égal de son passé. Elle y vit un Aélisséen. Et l’un de ceux qu’elle avait connus, avant que la guerre n’éclate et que les amitiés se brisent. Un des frères d’âmes de son incarnation d’autrefois, Drystan Hayarn. Le servant de l’Unique, Lay. C’est pour cette raison que l’Histoire n’hésita pas. Elle chut d’entre les Cieux, prenant l’aspect de celui qui protégea autrefois Aelis.
Un aspect qu’elle n’avait pris qu’une seule fois depuis son retour, lors du Siège de Galvorn. Sinistre vision que fut alors le Héraut du Sang pour les Guerriers de la Lune et du Soleil. Mais, hors d’Aelis, les querelles d’antan ne pouvaient elles point s’oblitérer au profit d’alliances solides ? C’est ce qu’espéra l’Histoire à l’instant où elle libéra Drystan. Celui-ci devint alors son Aspect dominant et sa conscience supplanta les autres dans la hiérarchie de l’Incarnation d’Ebène.

-

L’Estropié atterrit souplement. Ses frusques devinrent cape, recouvrant d’amples tissus. L’éclat d’albâtre venu de ses invisibles prunelles s’oblitéra, laissant place à un bandeau couvert de mille symboles cabalistiques. Autour de ce dernier, chut une crinière aux reflets de néant. L’enfant de l’Unique affrontait ou, plutôt, terrassait ses adversaires sans qu’aucun ne parvienne à l’atteindre. Ses katars virevoltaient autour de lui tels des lames pourvues d’une volonté propre. A chaque geste, une vie disparaissait. Les ennemis qui échappaient à ses coups périssaient sous les griffes d’un félin qui, s’il avait su exprimer ses émotions, aurait mis en avant son ennui face au combat.
Un archer s’avançait, invisible au regard de Lay et de son compagnon. Il n’eut toutefois point le temps de tirer, ne serait-ce qu’une flèche. La vie quitta son corps à l’instar d’une brise, happé par les Harmonies d’argent. L’Histoire, peu importe son aspect, n’aimait point éteindre une flamme dans la douleur et les larmes.
Le cadavre s’effondra lourdement, attirant l’attention de l’Enfant.
Drystan le contempla alors, par delà le voile de la plus ancienne des Magies, et, imperceptiblement, le salua.
Ils allaient devoir composer ensemble, semblait-il, pour le meilleur ou pour le pire.

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MessageSujet: Re: Le Temple des Origines   Le Temple des Origines Icon_minitimeSam 21 Déc - 0:21

Laylay

Une journée comme les autres pour une mission comme les autres. C'est ce qu'on pouvait entendre grincer entre les mâchoires serrées de Lay, alors que celui-ci s’apprêtait à croiser le fer.

Toute cette histoire commença quelques mois auparavant, lorsque Exodus, profitant d'une absence prolongée du primat, jugea bon d'envoyer les enfants sur des missions aux objectifs plus que douteux. Aussi Lay avait du traverser le pays montagnes après fleuves après désert, au nom d'un étrange détournement de charcuterie, sur lequel malgré son insistance il n'avait pu avoir d'autres informations qu'une destination et un nom. Pour l'Unique, mais surtout avec l'intention d'offrir un entrainement honorable à son protégé poilu, Lay accepta ce voyage lui permettant enfin de savourer les joies de la solitude.

Seul il ne l'était plus vraiment depuis qu'il avait rencontré Syroko. Même si celui-ci savait se faire parfaitement discret lorsqu'il décidait que l'heure de jouer ou de manger (ce qui va souvent de paire) était venue, il n'en demeurait pas moins qu'au fil des semaines les muscles de la bête gonflaient à mesure que son ossature se développait. Ses mouvements étaient devenus plus rapides, plus puissants. Le mignon chat était à présent un redoutable prédateur, mais ce que l'on oublie souvent de dire à propos des prédateurs et plus particulièrement des félins, c'est que ce sont avant tout d'irrécupérables feignants. Préférant de loin un bon bain de soleil aux cotés de Morphée qu'un harassant entrainement.

Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis son départ. Lay avait enfin retrouvé la piste de sa mission, il s’apprêtait maintenant à remplir sa part de contrat en versant le sang des hérétiques voleurs de cochonnaille sacrée de l'Unique. Cette charcuterie avait au moins eu le mérite, grâçe à son odeur, de mettre en appétit Syroko, qui dès sa rencontre avec les brigands ne songea plus qu'a mettre la dent sur la marchandise au fumet si savoureux. Ses pas conduits par la volonté de l'Unique, les mouvements de ses lames guidés tel un théâtre de marionnette, Lay n'avait aucun doute en l'issue de ce combat et prenait un plaisir non dissimulé à voir sa bête déchainer sa force sur les brigands. Ce qu'il n'imaginait pas une seconde en revanche c'était de se retrouver nez à nez avec son ancien compagnon, celui-là même qu'il avait connu alors que ses jours étaient encore bien sombres. Son visage se figea et son teint perdit de son éclat, l'Enfant semblait avoir vu un fantôme.

" D...Drystan... C...c'est toi ? "

Un sourire se fit enfin entrevoir sous la capuche maculé de sang. Lay fit comprendre à l'animal que les hostilités étaient maintenant terminées. Celle-ci s'empressa de disparaitre, sans doute à la recherche de quoi combler l'appétit suscité par ce petit exercice. Lay s'approcha de celui qu'il connaissait autrefois comme un ami.

" Beaucoup de sang a coulé depuis ce temps où nous nous forgions des amitiés Drystan pas vrai ? "

Laylay souleva sa capuche et se dirigea vers l'homme qu'il venait d'abattre. Après avoir tranché sa tête il l'enveloppa dans un sac.

" Ne fais pas attention, c'est pour un paiement, tu vois de quoi je veux parler. Mais dis-moi plutôt, que me vaut l'honneur de ta venue ? J'ai du mal à croire au hasard, je lui préfère très largement le destin, mais je ne pense pas que celui-ci conduise à de si folles rencontres. "




Dernière édition par Laylay le Sam 21 Déc - 13:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Temple des Origines   Le Temple des Origines Icon_minitimeSam 21 Déc - 13:45

Drystan contempla longuement son ami d'antan, reflechissant aux raisons de sa présence en ces Lieux. Un simple chargement de victuailles ne pouvait être une simple raison. Soit Exodus, guidé par sa légendaire bedaine, avait vu quelque chose de plus grand qu'un simple stock de nourriture, soit la destinée s'était infiltré dans le cours du temps, conduisant Lay en ces lieux, en cette heure. Et Drystan, guidé par les souffles de l'Histoire, devina que l'Enfant serait une clé qui lui permettrait d'accomplir sa Quête. Que s'il n'était pas la puissance, il possédait en lui de ces forces qui bouleversaient les montagnes. C'est pourquoi il s'adressa à lui, en ces termes.

" Nous ne croyons pas au Hasard. Il n'est que l'excuse prudente que donnent les ingénus afin de justifier ce qui advint. Nous croyons en la destinée, Lay. Et ta présence ici est sans doute l'écho d'un schéma plus grand, plus majestueux et moins alimentaire. Je vais vers l'Ouest afin de répondre à un appel. Là bas, un puits de Savoir s'est ouvert, et des secrets liés aux origines y sont nés. Bien des âmes sombres ont entendu cet écho et marchent à présent vers ce Temple des Origines afin de souiller et détruire ses secrets. Alors, je m'en vais les défendre. Et toi, que feras-tu, ta sinistre besogne accomplie ?

Les morts ne manquent pas de patience, mon argent peut attendre. Je me doutais bien que si l'Unique m'avait guidé si loin du continent ce n'était pas pour quelques brigands sans cervelles. Cette légende est certes intrigante, mais qui me dit que tes intentions sont louables ? Et surtout pourquoi le Sang aurait-il besoin de l'Unique ? Pourquoi maintenant ? "

Lay ne comprenait toujours pas cette mystérieuse aura qui l'entourait et prenait possession de son corps en certaine occasion, mais il savait mieux que quiconque qu'elle était la clef de voute de bon nombre de secret.

" Ne te méprend pas Drystan, je n'ai que faire de ton temple, seul mes origines m'importe.  "

Drystan eut un discret sourire, sans prétention d'aucune sorte. Les interrogations de l'Enfant étaient louables et, qui sait, sa vérité serait peut-être voilée au cœur des Vérités.

" Nos intentions ne sont pas louables. Elles sont. Leur Louabilité dépend de ceux qui les conçoivent. Sont-elles louables pour l'Unique ? Je le crois. Car si votre vérité est juste, alors elle sera transcendé par les preuves qui, peut-être, sont cachées en ce temple. Nous n'avons pas besoin de l'Unique en tant que tel. Nous avons besoin de toi, car les souffles de l'Avenir t'apportent à des destinées plus grandes que le détroussement de charcuterie. Si tu es là, c'est parce que tu as un rôle à jouer. Mais si tu crains la route que je te propose d'emprunter, je le comprendrais et j'accepterais ton choix. Car elle est dangereuse. Ceux qui y sommeillent regorgent d'une telle puissance que même moi, je ne suis pas sur de pouvoir les terrasser. Il y aura mille pièges, énigmes et dangers. Et sans doutes bien des hérétiques. "

Lay éclata de rire, mais son sourire était bien trop pincé pour être franc.

" Tu me connais bien mon ami, flatteries et promesses d'aventures. Il ne m'est encore jamais arrivé de refuser une mission qui me promettait telle violence. Mais sache une chose avant de prendre la route, mes honoraires ont bien augmentés depuis nos jeunes années. Alors j'espère pour toi que cette aventure sera également l'occasion de se remplir les poches. "

Sous l'égide de l'Histoire, ce fut Drystan qui répondit. En son esprit brillait déjà le spectre de l'Aventure et il n'attendait qu'une chose, reprendre sa marche afin de protéger ces secrets d'un temps ancien. Y trouvaient-ils des trésors ? Oh, sur une épopée d'une telle envergure, sans nul doute.

" Nous l'espérons pour toi. Si tu es prêt, alors partons. La route est longue et nous avons bien peur de ne connaitre que peu le chemin. Une condition, toutefois... La charcuterie ne nous accompagnera pas. "
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MessageSujet: Re: Le Temple des Origines   Le Temple des Origines Icon_minitimeSam 21 Déc - 14:46

Les deux hommes repartirent, sans la nourriture. Ce qu’il advint de cette dernière, nul ne le sût. De fortes présomptions furent toutefois établies à l’encontre de Syroko, lui qui empesta la cochonnaille durant les deux premiers jours de marche. Jours de marche qui furent au demeurant paisibles, traversant les plaines brulées de ces royaumes lointains, où seul erraient les meutes de quadripodes et les rapaces naviguant à même les brumes.

Lay et Drystan ne s’adressèrent que peu la parole, perdus entre les Limbes de leurs esprits et dans le ressentiment des querelles passées. Les hommes avançaient rapidement, dormant peu ou prou, n’interrompant leur voyage que si l’indispensable le demandait. Le climat changea, imperceptiblement puis de manière radicale. La végétation se fit plus dense, l’air plus humide et la faune plus présente.
« Nous avons du dévier vers le Sud, pensa l’Histoire. Ainsi, le Temple se trouverait sous les tropiques… »
Autour d’eux, croissait la lisière d’une forêt. Ses ramures étaient majestueuses, alliage de mille teintes réunies en une seule : vermeille, doré, pétales de jaspe, d’azur et d’opale, tel étaient ses parures que revêtaient les arbres.
Les chants d’une faune innombrable retentissaient entre les branches, avant de fuir en un bruissement devant la course du Félin. Lui escaladait les branches avec la souplesse enthousiaste de l’animal qui, après une longue absence, retrouve enfin sa demeure. A chaque bond, son pelage semblait s’effacer dans cet océan de verdure.
Il filait sur les cimes afin d’y trouver une proie à sa mesure et, vif tel le vent, il s’en emparait.
Les deux compagnons avançaient plus péniblement en cette tiédeur moite caractéristique d’une forêt tropicale. Pas un pas ne s’entrecoupait de racines, de cours d’eau ou de boues, invisibles mais affamées.
De tels obstacles n’étaient toutefois pas suffisants pour endiguer la marche d’un Enfant et d’un Confrère. A nou-veau, le soleil chut, pour laisser place à la nuit. Nuit qui s’incarna à l’égal de ténèbres voraces en la forêt, obligeant les aventuriers à prendre un peu de repos. Les conversations autour d’un feu ne furent guère plus prolifiques que celles entamées durant la marche. Etait-ce un reflet de la rancœur forgée par la guerre, de cette hargne qui perdure lorsque tous semblent avoir perdu bien plus qu’une simple bataille ? Où était-ce un écho de ces esprits intérieurs multiples et mouvants qui habitaient à la fois en Laylay et l’Histoire ?
De telles consciences n’ont pas besoin de discuter avec autrui lorsque tant d’interlocuteurs dansent en leur sein.

Le jour revint, le quatrième depuis la rencontre. Et, aux alentours du zénith, le silence se fit. La forêt devint muette, sans que Syroko n’ait étripé le moindre volatile. Les Aélisséens s’arrêtèrent, aux aguets. Drystan percevait certes des perturbations dans les Harmonies d’Or, mais elles étaient si nombreuses, échos d’une forêt où régnait une vie si prolifique qu’elle en devenait omniprésente. Et les créatures qui marchaient dans l’Ombre, si créatures il y avait, étaient de celles qui savaient disparaitre au regard de l’omniscience. Il fit un signe discret à Lay, lui intimant de se rapprocher. Ce dernier n’en eut pas le temps. Un sifflement trancha l’air et, alors que l’Enfant se retournait, Syroko bondit, happant le manche d’une lance avant qu’elle ne frappe son maitre. Des sauvages. Hostiles, subtils et diablement énervés. Les pensées des deux hommes s’entrecroisèrent et ils surent que le temps n’était pas au dialogue.
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MessageSujet: Re: Le Temple des Origines   Le Temple des Origines Icon_minitimeLun 6 Jan - 20:46


Tout se passa très vite, en une fraction de seconde Syroko brisa le manche de la lance qu'il venait d'intercepter tel un cure-dent, à la fraction suivante il réussit à percevoir un craquement de branche, trahissant malgré lui l'habile lanceur. Lay avait eu le temps de constater que cette attaque surprise ressemblait étrangement à un guet-apens. La végétation, encore plus dense ici que n'importe où ailleurs, aurait pu permettre de camoufler une armée entière. Les sauvages avaient la connaissance du terrain, un avantage indéniable tant la visibilité était réduite par les feuillages, mais Lay n'était pas du genre à reculer devant le danger, bien au contraire. Son instinct de chasseur et ses sens en éveille il agrippa la fourrure de Syroko et se hissa sur son dos.

La forêt auparavant si paisible était en train de se transformer en un véritable champ de guerre. Des sauvages aux hurlements atroces jaillirent des fougères encerclant bien vite Lay et Drystan. D'un geste discret Drystan dégaina une étrange lame aux reflets mystérieux, une dizaine de sauvages tomba instantanément à genoux. Drystan n’eut pas le temps d'esquisser un geste supplémentaire avant d'être pris de terribles migraines, les images défilaient dans son esprit à toute vitesse, il vit une population de sauvages toute entière, puis une seconde, il vit la peine et la guerre, puis la tristesse et le chagrin, il vit la fin d'un peuple et la disparition de l'espoir. C'est à cet instant précis que l'Histoire compris que son geste ne pourrait-être réparé. C'était tout un monde qui était en train de s'écrire à ce moment précis, le futur ne devait en aucun cas être perturbé, il avait compris qu'il était en présence de l'avenir et non de la réponse.

Une seconde, un éclair, un craquement, Lay n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Le sol s'effrita sous les pattes de Syroko, Lay aggripa sa fourrure pour ne pas tomber, Le sol venait de se fendre en un instant emportant tout ce qui se trouvait sur son chemin dans le plus profond de ses méandres. D'un geste félin, l'animal s'éloigna du danger se hissant avec grâce sur la branche d'un arbre solidement figé dans le sol. Lay contempla le chaos opérant dans la jungle, il avait seulement pu percevoir le doux murmure d'une harmonie avant que des cratères se forment, le séparant d'une bonne partie des sauvages. C'est seulement à ce moment qu'il constata que Drystan c'était enfui, il lui était difficile de penser que son ami d’antan puisse être un lâche ou un traitre, mais pourquoi fuir à ce moment précis ?

Lay ordonna à Syroko de partir sur les pistes de Drystan, bien peu d'indices peuvent échapper aux sens aiguisés d'un félin de sa classe. C'est pourtant avec grand mal qu'il se lança à la poursuite de ce dernier, autant pour fuir les sauvages et leurs flèches que pour suivre ses instincts de traqueur. Lay n’eut aucun mal à repousser les quelques assauts aériens que tentèrent les sauvages déjà posté sur leur chemin, leur équipement était des plus précaire, et il constata que ces primitifs mettaient toute leur âme et tout leur cœur dans le combat pourtant perdu d'avance. Après quelques minutes les assauts cessèrent et l'animal ralentit, il devait probablement avoir enfin retrouvé Drystan.
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MessageSujet: Re: Le Temple des Origines   Le Temple des Origines Icon_minitimeJeu 9 Jan - 2:38

Les pas de Syroko caressaient la végétation en un délicat frottement, filant entre les branches épaisses. Les bruits s’étaient tus derrière et, à l’identique, le silence s’étendait dans les lieux environnant. L’animal et son maitre entrèrent dans une clairière au sol recouverts par des écorces et des feuilles. Un entremêlement de troncs s’amoncelait au cœur des lieux. Du coin du regard, il remarqua la silhouette de Drystan s’avançant discrètement sur la lisière.
Syroko s’avança et, à l’instant où il posa ses pieds sur le ramage, Lay comprit que les troncs n’en étaient point et que ces imperfections dans le bois n’étaient point dues au hasard mais bien à la présence d’écailles. Et lorsque sous les pas du guépard craquèrent les feuilles, le Serpent s’éveilla. Ce n’était point la variété de serpent appréciable car petite que l’on croisait autrefois dans les serres de Sul-Nar. Non, c’était le serpent dont la taille égalait celle des tunnels croisant sous la cité montagnarde. Un véritable colosse aux teintes d’émeraude et de jaspe, dont les yeux s’enflammèrent tels des rubis lorsqu’il contempla l’enfant de l’Unique. Ce dernier fut prompt à la réaction et, lorsque l’animal lui fondit dessus, il libéra immédiatement la fureur de ses lames. S’en suivit un implacable duel entre la nature et l’homme, ainsi que son compagnon félin. Et, celui-ci, malgré sa foi implacable en l’Unique et sa bravoure sans faille, reculait lentement sous les coups de la bête.
Ses katars tranchaient les écailles sans pouvoir les briser, contrant les crocs mortels et repoussant les assauts de la monstrueuse créature. Syroko tournoyait autour de lui sans pouvoir lui entailler les chairs. Puis, la lumière trancha.
Et d’un souffle, l’Harmonie balaya les cieux. L’éclat de l’or et de l’argent s’unirent sous l’aspect d’une Lame venue d’un autre temps, d’un autre lieu : l’Aëlkam. Sous la puissance, le Serpent ploya. Ses harmonies se brisèrent et, finalement, la bête périt, tranchée en deux. Au centre de ce déferlement incantatoire, se tenait Drystan, l’épée tendue au niveau de son épaule, un genou posé à terre.


Dernière édition par Drystan le Sam 18 Jan - 13:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Temple des Origines   Le Temple des Origines Icon_minitimeJeu 9 Jan - 18:59

En un souffle, Drystan se releva. Le cristal ephémère du sang d'un défunt fila le long de sa lame. L'éclat lui même se ternit et il se retourna vers Lay, l'air foncièrement énervé :

"Ne t'est-il pas venu à l'esprit que si nous contournions le Serpent, c'est qu'il y avait une raison ? Nous venons juste de condamner une espèce magnifique, dangereuse et parfaite, en exécutant froidement le dernier male encore en vie, exception faite d'un ancêtre qui sème ses écailles derrière lui, de cette race ? Est ce que tu conçois seulement les possibilités de schisme temporel qui peuvent découler d'une telle action ?"

"Tout ce que je vois c'est que depuis toute à l'heure tu t'enfuis et tu te défiles sans raisons apparentes, je n'aurais pas tué ce serpent, j'en aurais tout au plus prélevé un ou deux steacks"

Drystan conserva en son fort intérieur la remarque comme quoi découper un serpent en morceaux risquait fort de l'amener vers une mort des plus indélicates. Il se contenta de répondre en un grognement :

"Il se peut que nous eussions mal dosé notre coup. Une question d'habitude. Et nous ne fuyons pas. Nous préservons. Nous avons tous nos perceptions de l'environnement. Nous y voyons le futur des peuples et, si nous nous étions battus et si nous avions triomphé, chose qui, sans nul doute, serait advenue, nous aurions faussé l'avenir d'un peuple et altéré l'essence de l'avenir et, ainsi, de l'équilibre. Alors, nous nous sommes volontairement éloignés afin de ne pas les mettre dans une situation qui les obligerait à venir mourir sous nos pas. Nous n'avons pas fui !"

"J'ai pas pour habitude de me retrouvé dans des guet-apens aux airs de carnaval emplumé, j'avais peut-être besoin de me défouler, mais n'empêche que tu m'as foiré mon coup là !"

Malgré ses grognement incessants et son énervement apparant, Drystan retrouvait sa contenance. La douleur profonde induite par la mort du Serpent, celle là même qui résonne avec la fin d'un peuple, s'était atténuée et ses consciences renaissaient de leurs cendres. Ainsi, lorsqu'il parla, ce fut avec un léger rictus :

"Si tu veux te défouler, tape sur les arbres. Il y en a plein et la chute de l'un d'entre eux a fort peu de chances d'altérer l'Univers."
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MessageSujet: Re: Le Temple des Origines   Le Temple des Origines Icon_minitimeVen 17 Jan - 16:16

A nouveau, l'égide du silence protégeait la marche des deux compagnons. De mélodieuses brises volaient entre les hautes branches de la forêt. Qu'importe là où leurs regards se posaient, il n'y avait que bois, immenses et majestueux, sans sentier ni chemin à emprunter. Ondulant en une hypnotique valse, les ramages glissaient jusqu'au sol, recouvrant ce dernier d'une parure émeraude. Drystan distinguait, sous cette verdure, une matière changeante, abandonnant la moiteur et l'inconsistance d'une terre meuble afin de revêtir la dureté de la Pierre. Et même s'ils étaient toujours au cœur de la végétation, celle-ci devenait plus espacée, laissant parfois apparaitre les rais d'un astre lointain. Les aspérités rocheuses étaient nombreuses.
Il ne fallut pas longtemps à l'enfant et au confrère pour découvrir une crevasse praticable.
Les conteurs l'auraient décrite telle l'empreinte de la lame d'un géant, traversant la rocaille sous le joug d'une antique bataille. Sa marque demeurait, abrupte, puissante. Quelques acrobaties furent suffisantes aux deux hommes afin d'atteindre les profondeurs de cette faille et, là, ils s'avancèrent lentement, jusqu'à découvrir l'entrée d'une caverne. L'air qui s'en échappait sonnait à l'odorat de Syroko tel les cloches d'une libération prochaine. Car oui, ces souterrains menaient en d'autres lieux, loin de l'atmosphère humide et oppressante de ce parangon florifère. Loin, dansaient les arômes de glorieuses montagnes aux pics escarpés et aux neiges éternelles...
Lay² perçût immédiatement les sentiments de son compagnon et, d'un geste, signala à Drystan que cette noirceur serait sans conteste la meilleure des voies. Et, ainsi, les voyageurs entrèrent en cette antre de folie. Chaque pas rendait l'obscurité plus oppressante, plus terrifiante. En quelques instants, toute lumière disparut. L'Aspect de l'Histoire laissa ses mains glisser dans la torpeur jusqu'à enlacer un éclat d'Harmonie afin de l'illuminer. Et, lorsqu'il le fit, il ressentit le Chaos. En ces lieux, la première des Magies perdait toute logique. Elle était perdue, tyrannisée par l'illogisme d'un lieu sans cœur ni limites.
Et, parce qu'il était un fragment lointain de cette puissance, lui ressentit ces ombres s'insinuer en son royaume. Il murmura, alors, la voix éteinte :

"Lay ? Veux-tu allumer une torche, ou ramener la lumière en ces lieux, de quelque manière que ce soit ? Cela nous est impossible en ces terres corrompues. Nous risquerions de nous briser, tout deux, si nous employions les harmonies ici. Leurs répercutions nous seraient inconnues... Il te faudra nous guider. Nous suivrons l'écho de tes pas. Nos yeux sont aveugles, ici."

Le concerné acquiesça. Même si son affinité avec les enchantements du commencement était moindre que celle de Drystan, il savait percevoir, via sa relation privilégié avec les forces de l'Unique, cette démence poisseuse qui hantait l'air et, même lui, sentait le malaise et les hallucinations croitre. Il sortit de sa besace les instruments adéquats et, quelques instants plus tard, les lieux miroitaient sous la pâle lueur d'une torche. Il en ne remarqua pas les traits tirés de son compagnon d'infortune, comme tendus par un combat intérieur.
Parlant à lui-même, l'homme prononça quelques mots :

"Ces terres ont été abandonnées par l'Unique voilà bien longtemps. Il n'y reste plus que les ombres impies de ces démons cachés sous la terre et condamnés à ne jamais revenir. Et ils ne sauront altérer la volonté que notre seigneur m'aura conféré."

Et ainsi continuèrent les deux hommes. Le temps semblait éphémère, inconstant, dans les profondeurs, seulement rythmé par l'éclat décroissant des torches et les grognements de Syroko. Lay², protégé par sa foi, parvenait à contenir les souffles de la folie et les hallucinations à distance, ne percevant que des ombres perdues dans les confins. Quant à Drystan, il souffrait des aberrations infligées aux Harmonies et ses souffrances se matérialisaient tel un voile distordu apposé au réel. Il marchait lentement, usant de toute sa puissance pour ne pas succomber au Mal. Et, alors que l'aspect de l'Histoire naviguait sur cet océan d'incertitude, ils atteignirent un croisement. Cinq voies s'offraient à eux et, lorsque le confère chercha à percevoir les chemins empruntés en ces lieux, il sut qu'ils étaient arrivés aux portes d'un labyrinthe. Non pas physique, car l'air venu d'ailleurs balayait chacun des corridors de pierre.
Mais mental, car, en ce domaine, même les sentiers devenaient éphémères et changeants :

"Si nous parvenons à résister aux ombres, nul chemin ne nous égarera" Dit-il "Il vaut mieux nous séparer, à présent. Afin d'éviter que l'un d'entre nous ne blesse autrui en succombant à la folie.
Choisissons nos voies et arpentons les jusqu'à la lumière. Que pouvons-nous souhaiter de plus, si ce n'est cet éclat a présent trop lointain ?"



Dernière édition par Drystan le Sam 18 Jan - 13:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Temple des Origines   Le Temple des Origines Icon_minitimeSam 18 Jan - 12:59

 Laylay 

Laylay n'hésita pas une seconde, il avait foi en sa destinée et jamais n'avait craint l'obscurité. Bien longtemps il l'avait même considérée comme sa maitresse, sa compagne, sa complice, celle à qui il pouvait faire confiance sans vergogne et sans faux semblant. Qui mieux que l'obscurité peut camoufler vos côtés les plus sombres et taire vos moments les plus douloureux. Pendant bien des années c'est grâce à noirceur du ciel et de l'esprit que Lay avait pu survivre alors pourquoi en aurait-il peur à présent, le temps passe, change mais l'esprit reste et c'est dans cet état d'esprit que Lay se dressait droit et fier prêt à affronter tout ce qui se présenterais devant lui.

Il Jeta sa torche au sol, ferma les yeux, pris une grande inspiration et poussa un cri bien plus proche de celui d'une bête que de celui d'un homme. L’écho lui revint déformé et distordu au delà du possible, il lui était bien impossible d'imaginer les épreuves camouflée dans la noirceur de son esprit. Fuir n'était pas une option, jamais le brave ne recule face au doute, aussi il fonça tête baissée sans réfléchir. Être confronté à lui même et à son esprit était surement la chose la plus terrible qui pouvait arriver à Lay, nul n'était encore parvenue à découvrir tout ce que renfermé son esprit. Le Primat lui même émettait les plus grands doutes quant à ses capacités psychiques, aucun humain n'était capable d'encaisser les coups ou de déchaîner la terreur comme Lay, il avait quelque chose de surhumain en lui, et au détour d'un chemin chaotique cette chose aurait certainement pu faire du corps de Lay un amas de lambeaux ensanglantés.

Malgré sa confiance Lay tomba à genoux après seulement quelques pas, la chute fut lourde et brutale, son esprit avait été absorbé par l'antre de la grotte, son corps n'était plus qu'un amas de molécules inertes et inanimées. Dans les tréfonds de son esprit tout était devenu distordu, plus rien ne ressemblait à ce qu'il avait pu connaitre auparavant, l’intérieur de son âme n'était plus qu'un vaste champ de bataille dont il ne distinguait ni les protagoniste ni l'issue. Une terrible lumière semblait jaillir de toute part tentant d'effacer toute les atrocités qui tentaient de s’immiscer en lui. Lay pensa immédiatement distinguer la lueur de l'Unique combattant le péché et le chaos qui s'insinuait en lui par tous les pores de sa peau.

La douleur était horrible et insoutenable, mais son impuissance l'obliger à la subir sans broncher, la prière était son seul échappatoire et son dernier espoir. Lay récita une à une toute les prières que Tear avait pris tant de temps à lui apprendre, elle telle la lueur d'un brasier au beau milieu de la nuit, elle était le phare qui le ramenait peu à peu vers l'espoir et le courage de l'âme. Quand ses yeux se rouvrirent Lay pu entrevoir une lueur, son esprit avait enfin pu percevoir la sortie de ce labyrinthe sinueux et tordu, sans se presser il traina son corps terriblement affaiblit par cette épreuve jusqu'à la sortie pour pouvoir enfin emplir ses poumons d'un air tendre et paisible.
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MessageSujet: Re: Le Temple des Origines   Le Temple des Origines Icon_minitimeSam 18 Jan - 14:30

"Lorsque le chaos s'élève, nous ne pouvons fuir. L'obscurité, jamais, ne marchera dans nos pas. Tel est le coût que possède la puissance. Afin de l'utiliser, nous devons la servir. Afin de la protéger, nous devons nous sacrifier. Regarder la nuit et ne point choir. Affronter la fin et ne point disparaitre. Si nous fermons les yeux, qui les ouvrira sur la nature même des choses. Qui la comprendra, cette folie assassine qui rode là où nul ne va ?"

Echo des pensées de l'Histoire remontées jusqu'à un esprit plus vaillant, ces mots s'incarnèrent et se murmurèrent à l'oreille du Veilleur*. Et, comme son compagnon d'arme en d'autres lieux, il laissa l'ombre venir.
Et, dans ce chaos, alors que son esprit vacillait sous le joug d'ombres plus présentes que jamais, il écouta. Il écouta la fin, tendit l'oreille afin de percevoir le silence et, au-delà, cette mélopée indistincte des Harmonies lorsqu'elles naviguent en ces landes d'immatérielles. Il perçut leur douleur et il la fit sienne. Alors, les hallucinations, la folie, la colère, tous revinrent, plus puissant que jamais. Autour de lui se dressèrent ses myriades étincelantes que sont celles de la première. L'Or et l'Argent devinrent un éclat de lumière aux reflets de ténèbres et l'Aspect perçut la corruption. Elle entra en son sein tel un démon d'acier, déchirant les conscience immatérielle et altérant les pâturages des Songes. Des bois de démence se dressèrent dans les forêts de son âme, lacérant les dernières parcelles des sanctuaires d'antan pour y laisser Sang et Larmes. Les consciences hurlèrent, d'un seul cri, d'un seul sanglot.
Mais ce n'était pas la première fois.

"Autrefois, la nuit s'est étendue sur nos royaumes. Autrefois, nous avons tout perdu. Les Harmonies sont mortes sous le joug du Démon et, avec elles, est tombé notre peuple. Cette corruption aura déchiré nos entrailles, lacéré nos chairs et rongé nos âmes. Sommes-nous morts pour autant ? Non. Nous sommes là, vivants, fiers, prêts à protéger ce en quoi nous croyons. Nous pouvons être lumière et éclat, force et vigueur. Et lorsque la fin s'emparera de nos chairs, que folies et démences seront les sceptres de notre avenir, nous résisterons.
Nous traquerons la source du mal et nous l'anéantirons. Pour l'équilibre. Pour l'Harmonie..."


Et, par delà le bandage aux symboliques lointaines, une flamme sembla naitre. Les tissus s'embrasèrent, laissant place à deux prunelles d'éclat et de lumière. Alors que les Harmonies virevoltant autour de lui semblait acquérir une pureté nouvelle, Drystan psalmodiait quelques mots, échos d'une éducation lointaine sur laquelle sa conscience s'était érigée :

"Sous l'éclat du Crépuscule, danseront trois étoiles. Une d'or et deux d'argent. Trois cristaux d'infinis dont découleront toute chose, tout équilibre. Cette valse éternelle, nul pouvoir ne saura l'interrompre. Nul force ne saura l'altérer. Car ces astres auront leurs Gardiens. D'aucuns qui, au prix de leur vie, les protégeront.
Et lorsque tous mourront, un parangon viendra et préservera. De ses mains surgiront l'apothéose d'une pureté nouvelle et même au cœur de la nuit la plus profonde, rien ne saura arrêter son souffle !"


Et la lumière fut. Il existe nul autre phrase pour décrire la force de l'Aspect lorsqu'il libéra sa véritable puissance. Il n'y eut plus de corruption. Il n'y eut plus de noirceur. Ephémères et parfaites, les Harmonies libérées coururent le long des parois, devant visible, le temps d'un soupir, aux regard de l'Humanité. Drystan s'avança alors dans le tunnel, son être tout entier brulant de cette vigueur intérieure, celle là même qui protège et reconstruit plutôt qu'efface. Il avait souffert et sentait l'altération rongé les profondeurs de son être, mais il n'avait point chu. Ce mal aurait sans doute un impact sur son avenir... Néanmoins, celui-ci n'adviendrait pas en cette heure.

Se fondant à la première des Magies jusqu'à ne plus devenir qu'un courant, il rejoignit l'issue du tunnel et, là, s'y réincarna. Lay² s'y trouvait déjà, le regard tendu vers le lointain. Sous ses yeux s'élevaient les magnifiques escarpements rocheux d'immenses montagnes, lesquelles s'élevaient jusqu'aux neiges éternelles. A l'Est, perduraient les bois qu'ils avaient exploré, lointains et le Veilleur comprit qu'en cette caverne, la corruption de l'Harmonie avait altéré jusqu'à la notion de temps et d'espace. Ils avaient sans doute erré durant des jours et marché des centaines de miles, sans que ce voyage ne pèse sur leurs épaules. Et, à l'Ouest, régnaient des princes de glaces et de cristal. Par delà cette frontière, se tenait sans doute le Temple tant attendu. Mais, en ces lieux, ils ne seraient pas seuls.

"Nous devons être prudent, à présent, Lay². Nous avons ressenti le mal en ce labyrinthe. Et celui-ci possède une source. Une créature des temps anciens attiré par ce joyau de connaissance qu'est le Temple qui, sous ses pas, sème la corruption et la folie. Nous n'avions point compris la raison pour laquelle les sauvages nous avaient traqué. Elle nous est connue, à présent. La démence qui les aura frappé est la même que nous avons affronté dans les profondeurs. Et, plus nous nous approcherons de notre but, plus elle sera puissante.
L'Ennemi nous attendra là bas car il sait que nous arrivons. Nous l'avons prévenu de notre venue. Et il nous craindra. Car il sait ce dont nous sommes capables."


*Le titre "Veilleur" est l'un des plus communément utilisé pour décrire Drystan Hayarn, non pas à cause de Ter Aelis, mais en raison de ses origines, par delà les frontières et de sa maîtrise des Harmonies, apanage d'un unique peuple, en des temps jadis...
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