La Coquille
Si la puissance s'élève au sommet et la malfaisance se repend dans le Galv, il faut des quartiers dotés d'un certain équilibre, où se construit l'avenir tant humain que matériel du Wilmar. Ces lieux sont la Coquille. Erigés à l'heure du renouveau, ils représentent l'espoir d'un peuple enfin libéré de ses conflits. Ils sont tels des champs labourés par le sillon de transports magnétiques, eux qui parcourent l'immensité à la vitesse de l'éclair, afin d'acheminer les ressources d'un bord à l'autre du vaisseau. Leur éclat nacré se reflète sur des tunnels de verre et d'acier, lesquels vibrent sous les pas des Aéliens. Militaires, cadres, explorateurs, robots, scientifiques. Tous les arpentent, doté d'un but commun : faire vivre leur demeure. C'est ainsi qu'ils quittent leurs logements dénués de personnalités, petits cubes blancs en un assemblage colossal pour rejoindre les diverses industrie qui ponctuent la coquille. Confection, construction, réhabilitation, recyclage. Tout y est bâti afin de conserver l'autarcie du Wilmar. Des vapeurs d'albâtre s'échappent des usines, rependant une brume sordide dans les avenues.
Au détour d'un couloir, il est possible d'entendre le hurlement d'un Cynder, l'un de ses vaisseau d'appoint qui constitue le cœur de la flotte Wilmarienne. Et de voir, s'affairant autour de ces mécaniques, des centaines d'ingénieurs, de soldats et de voyageurs, préparant une prochaine bataille, une nouvelle aventure. Quelques adolescents en quête d'odyssées y discutent avec des cyborgs lacérés par le temps et les batailles. C'est là, le regard tourné vers d'invisibles étoiles, que perdure la véritable nature des Aéliens. Celle de l'espoir, des découvertes et du rêve.
Quelques habitués des bars paisibles de la Coquille s'imaginèrent victimes d'hallucinations lorsque, marchant entre les laboratoires qui enserrent l'Astre du Wilmar, ils tombèrent nez à... Tentacule face à l'un des rares "étrangers" vivant à bord du vaisseau. La science ne se soucie guère de l'aspect de ses collaborateurs, ni de leur nombre de ventouses, tant que leur cerveau s'avère capable de les conduire vers un monde meilleur. Rythmé par le doux chant des explosions, qu'accompagne la mélopée des alarmes et le rire soudain d'un chercheur qui vient de trouver une nouvelle dimension, l'Univers scientifique aura acquis, malgré lui, la réputation d'être l'endroit le plus joyeux du vaisseau.
Et aussi le plus majestueux. Car il suffit d'un regard pour contempler, par delà les écrans et les vitres teintés, l'Astre qui, par son Energie, alimente tout le Wilmar. Et il n'existe point de plus mirifique spectacle que celui de ces arabesques azurées qui tournoient langoureusement sur la surface de cette naine, y traçant le regard d'un colosse endormi. Un trésor inégalé, superbe, merveilleux et foncièrement instable.