Je suis un ours extrapolaire

J'avance dans mes circonvolutions linéaires au gré de mes approches littéraires. Partant du Sud en passant par le maure, travaillant l'Est à prendre du lest, voyageant d'Ouest à l'Ouessan, juré au Nord pour l'épauler, je me fais simagrée des gréements d'un navire flamboyant. J'extrapole, c'est ça l'inconvénient. Si l'on ne peut comprendre alors que j'aime surprendre, c'est apprendre qui m'évite de me méprendre.

Quand je bouge de pages en sages, de visages en images, c'est l'illumination de mes pérégrinations qui teinte d'élans mes élucubrations, tout plein de mots qui s'emballent, déballent et refoulent, juxtaposent au regard des mouvances bénignes. Dans ma réalité, c'est le battement irrégulier du lyrisme chevalier qui berce mes suffisances laconiques, on baille, on fuit, on s'extasie et sans plus me presser je m'ébaubis. D'un geste de la main, au sourire du requin, j'apprécie sa franchise et sa matière qui me donnent en bonnes formes de quoi délier les langues et les pupilles. Hey.

L'explication à l'incompréhension s'épand en de longues oraisons qui n'amènent qu'à une conclusion qui suit le point se posant avec difficulté, mais quel panache, sur mon paragraphe tôt déclamé. La rugosité du langage, la pureté du vocabulaire, les travers de la grammaire, voici autant de raisons pour préférer à l'idiome quotidien de plus amples expressions. Prendre le temps de décanter toujours mes idées détruit ma créativité, s'il me fallait attendre d'avoir mûri pour profiter de la joie des incompris mais qui savent, c'est aujourd'hui qu'on me verrait drapeau flottant dans le ciel azur.

Nul besoin d'apprendre pour connaître la vérité, je suis inculte et inadapté, sans cesse en butte avec ma société, jamais au cœur de sa félicité. Dans bien des domaines je reste profane, profanateur, ignare déconcerté occupé à flirter avec toutes ces connaissances éparpillées. Je manipule sans connaître des fragments de pensées, m'imaginant les maîtriser et m'échinant à les agencer. C'est la pirouette de l'abusé qui s'étonne et prononce ; c'est chouette.

Nombre de messages : 5651 Date d'inscription : 22/11/2007

Je vais oser, pour une fois, un commentaire non seulement totalement sensitif mais négatif. Je m'en excuse par avance, mon Aillas.

Je n'ai pas lu ton texte. Le titre m'a attiré ("ours extrapolaire" ohoho), et je suis resté sur le perron. Pourquoi ? A cause de l'emploi du "Je", sans doute, à cause des volutes grammaticales dont tu sais faire preuve mais qui m'usent désormais, aussi.
Les derniers textes que j'ai tenté d'approcher de toi portaient tous ce dénominateur commun du "Je", de l'introspection et de la recherche du soi. Au début, je lisais. Maintenant, ça me fatigue à l'avance mais ça n'est pas propre à toi : j'ai une sainte horreur de ce qu'un prof à moi qualifiait de "masturbation de l'esprit". J'évite, donc, maintenant, de lire. Tu me contrediras peut-être, mais je pense que tu devrais te sortir de cette réflexion sur le soi : ça te nuit, ça te fait (très justement) tourner en rond - puisque tu ne parles que de ce que tu connais le mieux- et ça te fait considérer dans l'écrit uniquement que la représentation ou l'extrapolation du toi.
Finalement, tu te parles à toi-même alors pourquoi devrais-je m'immiscer ici, moi qui cherche une petite ou une grande histoire à lire ?
Je suis sincèrement désolé, mon Aillas. Je tenais à être franc sur ce coup : je ne lis pas et je t'explique pourquoi.
A toi (si tu le souhaites) de me prouver, par un autre texte, que tu sais faire autre chose qui puisse m'intéresser ou, par celui-ci, en quoi l'avis ci-dessus est infondé.
Dans tous les cas, je suis encore ouvert.
Heureux Orange

Héhé.

Il existe deux types de textes : les miens et les vôtres. En exemple, des textes comme la Plaidoirie du Croisé ou le Bruit du frigo sont des textes qui rentrent dans la seconde catégorie. Celui-ci est de la première. J'écris parce que j'aime ça. L'oublier m'a fait du tort, je n'ai pas réellement l'envie de m'écarter à jamais de mes péripéties de vocabulaire, c'est un exercice, une pratique qui me fait beaucoup de bien.

Alors, je compte bien te satisfaire de textes qui te fassent plaisir, mais je ne lâcherai pas cette branche-ci, elle m'est trop importante. Juste ça, et puis c'est bien naturel que ça n'intéresse pas.

Citation :: La rugosité du langage, la pureté du vocabulaire, les travers de la grammaire, voici autant de raisons pour préférer à l'idiome quotidien de plus amples expressions.

Vas-y ! prouve-le !

Non, là je sais pas, c'est trop flagrant. Que ça te fasse du bien certes, maisl à je pense qu'il y a pas mal de superflu. Autant j'avais bien aimé les deux précédents, Croa et les phrases indistinctes (bien que j'ai rien compris à ce dernier ^^), autant ici je trouve que c'est juste poser des mots pour le seul plaisir de le faire. Ok, il y a de jolies formules je dis pas, mais ça fait toc, comme s'il y a avait moins d'honnêteté et de spontanéité dans celui-ci.

Citation :: Maintenant, ça me fatigue à l'avance mais ça n'est pas propre à toi : j'ai une sainte horreur de ce qu'un prof à moi qualifiait de "masturbation de l'esprit". J'évite, donc, maintenant, de lire.

Quoi ?! le Chef Ramrod a bien dit qu'il avait la flemme de lire, à lors qu'il y a plein de chouettes d'histoires un peu partout dans les bibliothèques qui ne parle pas d'Aillas ?!
et dire que PERSONNELLEMENT MOI-MEME JE écris des histoires sympatoches sans aucun style ni talent qui n'ont que pour seules ambitions de divertir les ADs ?!

ça me fait penser à ce qu'on pourrait qualifier de "rap littéraire", si l'on peut m'excuser cette immonde barbarisme. Je n'aime pas le rap, pourtant, ces lignes déclamées par un "je" sonnant et dissonant (oO) ne sont pas pour me déplaire.

Après, cela donne l'impression de quelqu'un qui a besoin de philosopher, d'exprimer quelques "grandes" idées, sans approfondissement derrière. Attention, je ne parle pas ici de bâclage de la réflexion -point du tout- mais plutôt d'une approche à reculons. C'est l'impératif d'écrire sur un sujet qui prend le pas sur une démarche philosophique de longue haleine, ardue et souvent laborieuse.

Quoi qu'il en soit, si le contenu pur est critiquable (c'est vrai qu'on lit beaucoup de textes de ce genre ces temps-ci dans les bibliothèques), je ne suis pas rebuté par le style qui "use" mes deux comparses. Ces quelques paragraphes portent en eux l'âme des comptines. Un cheminement de l'esprit retranscrit sous un jour enfantin. (poil à l'alexandrin ! Très Heureux

)

Nombre de messages : 5651 Date d'inscription : 22/11/2007

dvb a écrit:: Quoi ?! le Chef Ramrod a bien dit qu'il avait la flemme de lire, à lors qu'il y a plein de chouettes d'histoires un peu partout dans les bibliothèques qui ne parle pas d'Aillas ?!
et dire que PERSONNELLEMENT MOI-MEME JE écris des histoires sympatoches sans aucun style ni talent qui n'ont que pour seules ambitions de divertir les ADs ?!

Aucunement la flemme ! Le manque de temps, peut-être oui, me contraint à ne pas tout lire. Je ne suis qu'un très moyen lecteur des Biblios, et je me cantonne, à tort, bien souvent aux auteurs que je connais déjà mais JE LIS.
Par contre, tu m'expliqueras comment s'articule ta dernière affirmation/question pour que j'y réponde ? Très Heureux

Je te connais, mon Dave, tu ne souffres ni de manque de talent ni de style. Et je lis ce que tu écris, alors que ce n'est pas fait pour me divertir expressement - ô misère.
Tire la Langue

En quoi le "rap littéraire" est un barbarisme ? Affirmer que le rap n'est pas des lettres et non élitiste, c'est lourdement se tromper. Dieu que je traîne avec des slameurs et des rappeurs qui ont parfois une connaissance de la langue bien supérieure à ce qu'on peut trouver sur Ter Aelis. Il n'y a ni barbarisme, si ce n'est celui de généraliser un mouvement et le juger par là même. Le rap peut bienheureusement être justement littéraire. Modernité, sonorité, et société ne sont pas aux antipodes de la littérature qui elle aussi, cherche souvent à dénoncer. Deux moyens d'expressions différents mais de là à faire dans la généralité, ça m'horripile. Le rap peut parfois être considéré comme de la poésie (et de loin meilleur que pas mal de poésies mal foutues qu'on peut trouver de jeunes auteurs dit littéraires).

Quant au texte d'Aillas, j'ai toujours dans l'idée que même un exercice doit suivre un but. Ecrire pour écrire j'en connais un rayon mais l'exercice doit se justifier par non une masturbation intellectuelle mais un axe de progression précis. Là, sincèrement, je n'en vois. Je suis un peu comme Ramrod, je n'ai pas lu et j'ai honteusement la flemme de le faire. Les quelques extraits diagonaux sur lesquels j'ai jeté un oeil, ne m'ont pas donné envi de faire plus.

Le principe de ce texte ci était de dénoncer ma propension à l'extrapolation. A priori, j'en ai trop fait à ce sujet. Ca ne plait pas ou, dans le meilleur des cas, peu. Je sais ce qu'il me reste à faire désormais. Lapin

Aillas a écrit:: Le principe de ce texte ci était de dénoncer ma propension à l'extrapolation.

but atteint j'ai envie de dire !

» Je suis un creux
» J'y suis
» Je suis
» Je suis
» Je ne suis qu'une merde