Parce qu'il faut bien une première fois

C'est un peu la vexe de vouloir venir présenter un "machin" parmi les vrais amateurs de poésie de céans, mais bon... comme dirait mon ami Kap :

Citation :: "un poète c'est comme un poulet sans L"

(... ça vole pas haut !!)

Du coup je voulais juste savoir si j'avais bien compris les bases de la technique du sonnet.
Je vous laisse un tas de pierres pour me lapider...
Parce qu'il faut bien une première fois Violence12

Parce qu'il faut bien une première fois Violence12

Au milieu du chemin, porté par mes pensées
Obscures comme la forêt, j'avançais sûr de moi
Sans que vienne me troubler ni effroi ni émoi
A travers un grand val jusqu'à une rive ansée.

Là je m'y reposais; sauf et mes plaies pansées
Mon voyage reprendrai pour des mois et des mois
Guidé par les anciens, leurs mots par devers moi
De tout mon coeur battant, trouver ma fiancée

Nulle porte à ces Enfers, nul feu en ce giron
Point d'entraînant Virgile, ni de vil Cicéron
Car toujours seul je vais tel un nouvel Orphée

Béatrice se languit, tandis que moi j'arpente
Jour et nuit de bons pas, bravant le dieu Morphée,
Purgatoire, Paradis, suivant les pas de Dante.

La forme du sonnet est respectée, même si la moitié des rimes sont suffisantes seulement.

Pour le fond, je le commente pas, étant donné que ce n'était qu'un essaie de technique du sonnet. (a noter que ton sonnet est vach vieillot lol)

Je kiffe ce genre d'essai Heureux Gris

Parke ca me fait penser à pleiiiin de textes à la fois.
Là, j'ai la mythologie, une chanson, le dormeur du val et demain dès l'aube qui me sautent spontanément à la gueule.
S'comme si tu avais fait une soupe knorr avec un mélange de bio, de recette de grand-mère, des recettes raffinées et une touche de moderne Dance

Voilà, j'ai fini d'être cinglé, je retourne dans mes cahiers Très Heureux

Ouai mais nan ! vous avez complètement raison :-D

Les références sont grossières mais c'était juste qu'un prétexte forcément; j'ai pensé "poésie" - "divine comédie" "mythologie" toussa toussa

Pour la technique, j'ai fait avec ce que j'ai compris en lisant deux trois articles (wiki est mon amie), du coup je sais pas ce que c'ets un sonnet qui sonne vieillot, ni ce que sont des rimes suffisantes (j'en ai une vague idée mais stout).

Merci les gens ^^

dvb a écrit:: Ouai mais nan ! vous avez complètement raison :-D

Les références sont grossières mais c'était juste qu'un prétexte forcément; j'ai pensé "poésie" - "divine comédie" "mythologie" toussa toussa

Pour la technique, j'ai fait avec ce que j'ai compris en lisant deux trois articles (wiki est mon amie), du coup je sais pas ce que c'ets un sonnet qui sonne vieillot, ni ce que sont des rimes suffisantes (j'en ai une vague idée mais stout).

Merci les gens ^^

Tiens donc, voilà des notions de "base" assez complètes Heureux Gris

http://users.skynet.be/fralica/refer/theorie/annex/versif.htm#form

Et là, il me semble qu'il y a un peu plus d'approfondissement : http://jardindenfants.chez.com/versification.htm

Heureux Gris

Sephi, je te permets pas de poster des liens hors Ta alors qu'ils y a des cours sur la versification dans l'Hémicycle des Cours Magistraux (dont un de moi à propos de la versification complexe, qui n'intéresse donc pas dvb pour l'instant). Quand je disais vieillot, je pensais surtout à la façon dont tu cites tes références ^^ Le sonnet en lui même est correct.

JE t'invite donc à lire la versification de base selon Irrumo, disponible dans l'académie.

https://ter-aelis.1fr1.net/grand-salon-f152/elements-de-metrique-classique-t1341.htm

Voici le lien du cours d'Irrumo ^^

Le sonnet est une forme poétique héritée de Pétarque et qui se répand en France à partir du XVIe siècle. Il se compose de deux quatrins et de deux tercets d'alexandrins. Jusqu'ici tout va bien. Qu'est-ce qu'un alexandrin ? C'est un dodécasyllabe (un vers de douze syllabes) avec une coupe accentuelle à la sixième syllabe. Cette coupe que l'on appelle césure ne peut pas tomber en plein milieu d'un mot ou d'un groupe de mots étroitement liés, il ne peut pas non plus porter sur un [ə] (le [ə] ou "e" muet est féminin, tout ce qui est féminin est faible et mauvais), sauf cas particuliers. Le sonnet classique s'efforce de tendre à des rimes riches ou suffisantes (au moins deux phonèmes communs) et fait alterner les rimes féminines (en "e") et les rimes masculines (les autres) ; les rimes équivoques ne sont pas conseillées en versification classique (exemple : "Tout cela descendait, montait comme une vague [...] On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague" - Baudelaire). Qu'est-ce qu'une syllabe ? C'est un phonème vocalique (un son voyelle) pouvant éventuellement se voir greffer un ou plusieurs phonémes consonantiques: on peut donc dire qu'il y a dans un mot autant de syllabes qu'il n'y a de phonèmes vocaliques, à une exception près, celle du [ə]. Le [ə] se prononce toujours à l'intérieur d'un mot (attention, dans le langage courant nous avons tendance à manger des [ə]). En fin de mot, il se prononce si le mot suivant commence par une consonne ou un "h" aspiré, il ne se prononce pas si le mot suivant commence par une voyelle ou un "h" muet (on dit qu'il y a élision). En fin de vers, le [ə] ne se prononce jamais. Reste le problème de la diérèse, elle peut intervenir quand il y a une semi-consonne (le yod dans "lion", le ué dans "lui", le wé dans "voir") : la règle veut que l'on fasse la diérèse quand le mot latin possède deux syllabes là où le mot français n'en a plus qu'une (exemple: "li-ion"). On en a fini avec toutes les règles de versification et de phonétique de base (on n'a pas parlé des groupes accentuels, mais c'est un peu délicat) : on peut attaquer la correction.

Au milieu du chemin, porté par mes pensées
Obscures comme la forêt, j'avançais sûr de moi (14 syllabes)
Sans que vienne me trou/bler ni effroi ni émoi (13 syllabes, césure mal placée)
A travers un grand val jusqu'à une rive ansée.

Là je m'y reposais; sauf et mes plaies pansées
Mon voyage reprendrai pour des mois et des mois
Guidé par les anciens, leurs mots par devers moi
De tout mon coeur battant, trouver ma fiancée (on n'oublie pas la ponctuation)

Nulle porte à ces Enfers, nul feu en ce giron (13 syllabes, le feu au giron, la métaphore est curieuse)
Point d'entraînant Virgile,/ ni de vil Cicéron (13 syllabes, césure sur un [e], mais je kif Dante)
Car toujours seul je vais tel un nouvel Orphée

Béatrice se languit, tandis que moi j'arpente (13 syllabes)
Jour et nuit de bon pas, bravant le dieu Morphée, (de [le] bon pas, singulier, c'est un cas de suppression du déterminant, attention)
Purgatoire, Paradis, suivant les pas de Dante. (13 syllabes)

Evidemment, à chaque fois qu'il y a une ou deux syllabes de trop, la césure est mal placée, je ne l'ai pas tout le temps indiqué. Si tu as des questions, tu n'hésites pas. L'alexandrin est un vers particulièrement compliqué, surtout si l'on veut appliquer à la lettre les règles classiques. Les poètes de la modernité ont tendance à reprendre l'alexandrin en biaisant certaines de ces règles, on pense par exemple à Hugo qui triche sur la césure en tranformant l'alexandrin en trimètre ("J'ai disséqué / ce grand niais / d'alexandrin", avec une diérèse sur "ni-ais", la coupe 6/6 s'est transformée en coupe 4/4/4).

Mea culpa, je m'étais focalisé sur les rimes sans faire attention aux pieds...

Journaliste Nombre de messages : 403 Age : 40 Date d'inscription : 09/02/2008

bon, ben puisque tout, ou presque tout ce que je voulais dire a été (mieux) dit, il ne me reste plus qu'à apprécier ta syntaxe (excellente dans les tercets), qui malgré un ou deux (max) passages hasardeux laisse plutôt rêveur. (ça tombe bien)
Le gros problème étant donc les alexandrins. Sur ce sujet, Goldmund est suffisamment précis. les quatrième et sixième vers sont faux également.

N'hésite pas à faire un tour au cours de l'académie TA (ce que je vais faire de ce pas ; j'savais pas qu'il y avait des cours sur la poésie). D'ailleurs, messieurs les professeurs, serait-il possible d'avoir un cours sur les allégories ? (dernière tentative avant envahissement des boîtes mp) Edition : merci !

On t'attend pour le second essai (et là, je sortirai mon clavier en premier !)

Ah oui effectivement en effet... je sais pas compter les pieds !!

Je commence à comprendre, mais j'irai lire les cours. On verra si j'ai tout compris à la prochaine tentative.

Tu as raison, j'ai compté un peu vite, et surtout je me fais un devoir snob' de ne pas compter sur mes doigts, ce qui m'amène parfois à laisser passer des phôtes. Personne n'est infaillible, cqfd.

Et en parlant d'infaillibilité, je n'ai pas de touche sur mon clavier pour exprimer le "e" muet (qui se note avec un "e" à l'envers). Lorsque j'écris [e], je fais allusion à ce "e" muet, mais je me rends compte après coup que ça peut amener à confusion. Je vais chercher un "e" renversé sur le net et faire du copier-coller. Edition: je l'ai trouvé mon [ə].

Va pour les allégories.

moi j'aime ça :

"Nulle porte à ces Enfers, nul feu en ce giron
Point d'entraînant Virgile, ni de vil Cicéron
Car toujours seul je vais tel un nouvel Orphée"

ça me rappelle tous mes cours de latin et la magie de tous ces mythes ...

» SOTW#3 [Shakrat Vainqueur]
» Parce qu'il fallait bien emmerder Kinder.
» Parce qu'on a tous droit a une deuxieme Impression ...