[Aeliversaire] Un an déjà ! Champagne !!

Œil pour œil, dent pour dent. Sa mentorette venait de se venger lui arrachant bon nombre de cheveux.

* Rester zen... *

Il prit sur lui cachant la douleur et afficha un légers sourire.

- Mmmh ce sont plus mes activités extra-boulot qui pompe sur mes heures de sommeil... Enfin bon.

Il réfléchit alors à la deuxième question de l'elfe. Puis une idée lui vint à l'esprit. Elle ne payait rien pour attendre et il allait lui répondre au tac o tac.

Quant à toi, fréquenter un gardien est une excuse pour plus m'en donner?

Il la regardait dans les yeux affichant un grand sourire. Et tac.

Invité

Aenaril rigola mais se récupéra bien vite. Il ne voulait pas insulter la demoiselle. Il lui fit un sourire bienveillant, avant de lui dire :

- Il est fort probable que vous ayez entendu parler de moi. J'ai hanté un temps la cité blanche, autrefois. Et puis je n'ai jamais cessé d'être à proprement parler. Mais enfin, j'imagine que cela ne doit pas vous semblez rassurant. Je suis loin d'être immortel - enfin, si, peut-être un peu quand même, je n'ai jamais fait attention - mais j'ai la moitié de mon sang qui est divin. Du coup, j'ai hérité d'une présence forte en ce monde.

Il se rendit soudain compte qu'il parlait de lui, et s'arrêta. Il n'avait toujours pas répondu à la question de la demoiselle.

- Que viens-je faire ici ? Et bien... voyez-vous Tàranis, j'ai ressenti un appel. Cela doit provenir des sibyllins. Non, en fait, cela provient des sibyllins. J'en suis sûr. Je n'ai pas pu résister à remonter à la surface des souvenirs de Sephiroth quand elle a commencé à être présente dans ce monde qu'est Ter Aelis. Il se trouve que mon éveil devait se faire le jour d'un évènement capital...

Il s'arrêta, songeur. Puis, avec un peu d'hésitation, il lui fit part de son hypothèse :

- J'imagine que la concentration de réjouissances et de tensions dans cette fête, hésitant entre le mal et le bien, m'a amené à devenir un intermédiaire entre ces camps.

Il se reprit, par souci de modestie :

- Enfin, je veux dire... Que j'attache de l'importance à montrer que le mal n'est pas forcément chaos, il peut être soumis à des règles élémentaires. Le savoir-vivre et le bon sens ne sont pas absents de la partie obscure d'un être. Vous me suivez ?

Il lui sourit à nouveau, il savait bien qu'elle comprenait. Il se permit de lui retourner sa question, dans un haussement de sourcils qui feignait visiblement l'interrogation :

- Et vous, pourquoi vous cachiez-vous, et que faites-vous ici ?

L'elfe avait écouté les explications de l'homme dont les mimiques tantôt souriantes, tantôt modeste et toujours douce faillirent lui arracher un franc sourire. Mais elle se contenta de conserver son visage poliment intéressé et prit un air étonné lorsqu'il termina son propos par la question:

- Et vous, pourquoi vous cachiez-vous, et que faites-vous ici ?

Oh!... Je ne me cachais pas!

Son rire se fit nerveux tandis qu'elle se tordait légèrement les mains, cachées dans son dos.

Disons que... j'aime aussi la solitude. Il y a eu des tensions particulières dans cette fête. J'ai juste préféré m'en éloigner un instant.

Elle le fixa dans les yeux, le regard légèrement dur et triste, mais grand sourire aux lèvres.

Voulez vous boire quelque chose? Il y a des cocktails très sympathiques!

Franz éteignit Marlbo du pied avant de pousser la porte. L’allure désinvolte, elle était partie pour faire une entrée remarquable mais prise par une soudaine envie de passer inaperçue, elle s’en est abstenue. S’apprêtant à ouvrir, elle posa sa main contre la porte et ne put s’empêcher de grimacer : quelque résidus, servant à masquer une haleine putride, étaient collés aux extrémités de la porte. « Satanés aeliséens ! » murmura Franz, souriante.

En entrant, une odeur de fraise ainsi que des vapeurs de menthe s’exhalaient jusqu’à elle ; elle n’eut pas besoin de tourner la tête pour noter la présence du buffet près de la porte. Un décor faste pour une atmosphère frénétique, témoignée par ces sourires.

Elle reconnut quelque visage familier, s’usait les yeux à suivre les pas de danse et accrochait à sa mémoire chaque détail. Novice dans l’Art de porter des talons, elle s’empressa de s’asseoir. Franz portait une robe rouge et assise au coin d’une table ornée d'argenterie, elle attendait.

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Egorann arriva à la fête, surprise d'y voir tant de monde. Elle se traita mentalement d'idiote. Pourquoi il y aurait peu de monde à un anniversaire si peu commun? La fête battait son plein. Tout le monde semblait joyeux. Idrial et Aspha s'ébouriffaient mutuellement. Dans un coin, Tàranis et un homme qu'elle ne connaissait pas dialoguaient. Elle haussa un sourcil. L'elfe semblait mal à l'aise. L'autre était de dos, elle ne pouvait ainsi pas voir son visage. Sur la terrasse, deux femmes s'embrassaient, deux femmes d'après leurs silhouettes. Elle plissa les yeux. Se dirigeant vers le bar, elle attrapait de lambeaux de conversations étranges. Elle haussa les épaules, attrapa un verre à pied rempli d'une boisson indéfinissable au gout de papaye, et s'adossa au mur en sirotant sa boisson.

Elle ne savait plus trop si l'ambiance qui régnait dans les deux scènes qu'elle avait vu étaient celles d'une fête. La tête lui tournait. Elle ferma les yeux, respirant longuement, et les rouvrit pour observer ce qui se passait autour d'elle. On se débrouillait parfaitement sans elle, apparemment. Son pantalon violet sombre lui faisant mal, elle alla s'assoir sur une chaise, à coté d'une jeune femme.

Bonjour. Franz, c'est ça?

Une jeune inconnue s'est aventurée jusqu'à Franz. Afin de briser ce silence qui caractérise l'inconnu, elle entama la conversation, convaincue que la jeune femme à la robe rouge était Franz.

"Bonjour Franz, c'est ça ?
- Il se pourrait bien que ce soit moi. Pose ta main sur la table et écarte les doigts."

La jeune fille, ne voulant pas créer un froid enquiquinant, se sentit obliger d'accepter sa demande inattendue.
Franz tendit le bras de manière à atteindre un couteau, et sous le poids consternant de la fainéantise, demanda à la jeune fille de le lui remettre. L'inconnu de sexe féminin retint son souffle, et plissa le regard en gardant néanmoins, un œil à moitié ouvert comme témoin.

"Tu as fini ?
- Non, je ne comptais rien faire, c'était juste pour te voir faire cette tête-là. Tout le monde fait cette tête-là. Sais-tu où est Cassiopée ? Elle devait me rejoindre."

Grendelor soupira.

M’occuper des autres est justement le seul moyen que j’ai de ne pas m’apitoyer sur moi-même toute la journée.

Se renfonçant dans le canapé, elle laissa son regard dériver.

Mais bon soit, puisque je t’ennuie je j’insisterais pas.

Une pointe de regret perçait dans ses paroles et la jeune femme tomba dans un mutisme inquiétant. Son esprit recommençait à faire des siennes et des bribes de pensées lui parvenaient des autres invités.

…pratique les dragonnes…

…l'embêter…

…la colère de Dieu…

…zen…

Elle ferma les yeux pour y échapper. Une douleur sourde lui tiraillait le ventre. Le lien avec Cassiopée était si ténu qu’elle sentait à peine sa présence. Une énergie froide s’infiltrait dans son corps. Grendelor la repoussa, pâlissant sous l’effort. Brusquement tout s’arrêta. Avec un nouveau soupir, elle tendit une main tremblante vers son verre qu’elle but à longues gorgées. Décidemment, quelque chose n’allait pas avec cet enfant. Ou n’allait plus.

Perdue dans ses pensées, ses paupières cachèrent ses pupilles turquoise.
Retour en arrière.
Répondant à l’appel de Cassiopée, elle s’était rendue sur la Digue. Sa vie avait pris un cours différent en présence de l’Ange Noir.
Un frisson lui parcourut l’échine. Souvenir d’une journée d’horreurs qui avait paru durer toute une Vie.
Le corps crucifié de Kyara. Celui exsangue de cassiopée.
La Rage.
La Peur.
L’espoir.
L’Amour.
La Rage.
Réminiscences.

Ses longs cils s’ouvrirent sur un regard à la couleur changeante. Rouge. Bleu. Piqueté de Noir. Le corps tendu comme dans un effort intense, la main de Grendelor jaillit et attrapa le bras du gardien. De sa bouche crispée sortirent des mots affolés.

Endors-le, vite !

Un tourbillon de vent s’élevait dans la salle pendant que l’air se chargeait d’un effluve lourd et entêtant.

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Tu as fini?

Non, je ne comptais rien faire, c'était juste pour te voir faire cette tête-là. Tout le monde fait cette tête-là. Sais-tu où est Cassiopée ? Elle devait me rejoindre.

La jeune elfe ne savait pas s'il fallait rire ou se vexer. Elle choisit une troisième option: répondre.

Je ne sais pas. Je viens juste d'arriver. Elle est peut-être dehors. J'ai cru l'y apercevoir.

L'inconnue soupira puis ferma les yeux. Mal à l'aise Egorann tapa avec son pied contre sa chaise la faisant ainsi reculer de quelques centimètres. Au bout d'un moment, elle se leva et se dirigea vers le buffet. Elle entassa un paire de saucisses sur un assiette, et dégusta, silencieuse. Elle observait.

L'elfe grignotait tranquillement la dernière brochette!
Écoutant à peine les remontrance de Gren, il perçut quelques pointes de regrets dans ses dernières paroles.
Il se dit qu'il valait mieux ajouter quelques chose et vite.

Tu ne m'ennuies p...

Avant qu'il ne finissent sa phrase, Sephi sentit son bras se faire happer.
N'étant pas préparé, il tomba légèrement en avant.
Il n'entendit distinctement que les derniers mots, ou les seuls qu'elle avaient prononcés:

Endors-le, Vite!

La regardant, il vit un effroi inscrit nettement sur le visage.
Que venait-il de se passer ?
En tout cas, il n'avait plus le choix, il allait devoir essayer.
Reprenant ses esprits, l'elfe s'approcha.

Essaye de détendre s'il te plait, sinon je risque bien de ne pas m'en sortir!

Sa voix était calme, douce, comprenant l'urgence de la situation, il avait cessé d'être ailleurs.
Gren, se décontracta légèrement, enfin guère plus que ce que la situation devait lui permettre.
L'elfe posa ses mains sur le ventre de Gren, puis ferma les yeux.
Il semblait partir...

Quelques bourrasques de vents violents semblaient bouger autour, charger d'un air malsain, lourd.
L'elfe appela une légère brise, il devait se protéger de ce vent qu'il n'aurait voulue contrôler.
La brise tourbillonna légèrement renvoyant ainsi les particules vers d'autres endroits.

Se reconcentrant l'elfe partit à la recherche de l'esprit de l'enfant, il devait l'empêcher d'agir.
Le visage ruisselant sous l'effort, il parvint devant la représentation de l'esprit de l'enfant.
Une once de terreur apparut sur son visage, sa peau palissait...

Il avait trouvé l'esprit, mais une partie de celui-ci l'empêchait d'approcher, lui envoyant des vagues d'ondes terrifiantes. L'elfe s'approchait, évitant les rejets maléfiques, leur résistant.
Chaque pas vers son but devenait plus dur.
Quelque chose, où quelqu'un dans l'enfant voulait l'empêcher d'y parvenir.

A cet pensée, Sephi trembla de tout ses membres. Gren devait s'inquiéter, son physique devait paraitre bien pâle.

Arrivant, à l'endroit voulus, l'elfe commença à entrainer le jeune esprit dans un monde de rêve.
Des hurlements stridents retentissaient, une partie de l'enfant résistait.
Une violente bourrasque de vent les entraina tous dans le monde, refermant la porte caché.

*Ici, tu ne pourras plus rien faire, ton bon côté reprendra le dessus.*

Laissant l'esprit de l'enfant, l'elfe s'envola vers une longue chaine de montagne, ignorant les cris de rage et de joie de celui-ci.
Il devait sortir d'ici, et regagner son corps.
La porte des montagnes serait suffisamment éloigné, pour qu'il ne comprenne comment s'en défaire, avant que l'elfe ne scelle provisoirement son imaginaire.

L'esprit du petit n'était plus, à première vu, enfermé ailleurs comme en plein sommeil, scellant la porte imaginaire, qui permettrait plus tard de rendre son esprit à l'enfant.
L'elfe se retira.

Le voyage avait été fatiguant, il n'avait plus de force, une fois de retour dans son enveloppe, il tomba, endormi.
Son visage n'était plus aussi joyeux qu'à l'habituel, marqué, par le vécu.

* Je ne pourrais oublier ces horreurs, qu'on a essayé de m'insinuer.
J'espère juste, que cela fonctionnera ...
AU moins là bas il verra de belles choses.
Mais je ne pourrais y retourner pour le moment.*

Ces quelques pensées rapides finirent d'endormir l'elfe.

La confiance qu’elle avait en Sephi et le calme de sa voix la détendirent. Elle sentit l’esprit de l’elfe s’infiltrer dans son corps. Réceptacle de douleur et d’une énergie incontrôlée, celui-ci se cabra sous la tension qui lui était infligée. Grendelor ne maîtrisait plus rien et ses sens exacerbés l’inondaient d’informations, menaçant de la submerger. Le tissu du canapé lui irritait la peau, la lumière de la salle lui brûlait la rétine, l’obligeant à fermer les yeux, le brouhaha des conversations lui vrillait les tympans. L’odeur qui se répandait dans l’atmosphère lui faisait tourner la tête et, ayant reconnu l’un de ses sorts, elle craignait qu’une étincelle ne provoque l’embrasement du zeppelin.

La peau de ses avant-bras la brûlait et les mains de l’elfe sur son ventre étaient la source d’une chaleur intolérable. Dans les affres de sa souffrance, la jeune femme sentait les efforts du gardien qui semblait se battre contre l’esprit de l’enfant. Elle ressentait leurs émotions, marquées au fer rouge dans son cerveau en ébullition. Alors qu’elle sentait que son corps n’allait plus pouvoir supporter cet afflux d’énergie, l’enfant atteignit enfin le monde des Rêves et s’apaisa.

Haletante et en sueur, Grendelor rouvrit les yeux. Bleu. Le vent était tombé et l’air était à nouveau respirable. Le retour de Sephi dans son enveloppe lui laissa une impression de vide alors qu’il s’endormait instantanément près d’elle, épuisé et le visage marqué. Reprenant lentement son souffle, la jeune femme écarta une mèche de cheveux du visage du gardien et posa ses doigts sur son front. Le contraste entre les deux peaux était saisissant : celle de la jeune femme était rouge, bouillie, comme sortant d’une douche trop chaude, alors que celle de l’elfe était d’une blancheur presque cadavérique. Sa respiration était cependant normale et son corps détendu. Luttant contre un vertige, Grendelor s’infiltra rapidement, vérifiant l’état physique de son ami. Rassurée, elle se retira et observa avec curiosité ses mains. Remontant prudemment les manches de sa robe, elle retint son souffle en voyant que les marques qui couraient le long de ses avant-bras pulsaient d’une lumière bleutée. La pulsation semblait ralentir en même temps que son cœur retrouvait un rythme normal. La dame turquoise reprit lentement sa respiration. Le sceau avait tenu bon.

Un rapide état des lieux lui apprit que personne ne semblait avoir remarqué quoi que ce soit. L’esprit de l’enfant était toujours enfermé hors de portée mais son corps n’avait subi aucun dommage. Elle-même présentait plusieurs lésions internes outre l’état de sa peau, mais rien qui ne pourrait guérir seul, ce qui était heureux car elle n’avait plus aucune énergie pour le faire elle-même. Hébétée, épuisée, elle caressait machinalement les cheveux de Sephi allongé près d’elle, puisant du réconfort dans sa simple présence, se laissant bercer par le rythme des conversations ambiantes.

Ce qui semblait être une main, passait sur ses cheveux.
Un rêve ? La réalité, l'elfe n'aurait su le dire.
Vision d'horreur, esprit hurlant, souvenir récent remontant en surface ...
Corps transi, froid intense, goutte de sueur gelant sur le front même de l'elfe.

Disparition de la douleur, rapide ...
Décidément, il avait subit plus que ce qu'il ne pensait.
Forcer son esprit, avait-ce été le bon choix ...
Garderait-il des séquelles ? Oublierait-il ?
Tant de question en suspens, tout en cherchant le repos...

Douce respiration de l'être endormis, calme.

Violente crise, la douleur l'emplit de nouveau, intensément, trop.
Réveil brutal, regard hagard, à la recherche d'une forme, ombre qui n'est visible.
Rien.

Rassuré, l'elfe retombe dans un léger sommeil.
La respiration se calme, quelques couleurs semblent réapparaitre sur sa peau.

A quand le prochain accès de peur panique ? Viendra-t-il ?
Que de question, se cognant dans le cerveau, rythmant la vie interne de l'elfe ...

Cassiopée avait bien imaginé une petite escapade dans un pays inconnu, mais le lieu de la fête ne s’y prêtait guère. Aussi quand Haven insita pour qu'elle le mène vers quelque animation, elle chercha des yeux où elle le guiderait. Elle était bien tentée de se diriger vers Aspharoth, mais ce dernier était en franche compagnie qu’elle ne souhaitait pas déranger à l’instant. Elle n’oubliait pas sa chasse au sybilin, mais elle avait le temps… Un long regard circulaire lui fit prendre conscience de Grendelor. Sa sœur, semblait bouleversée. Leur lien, atténué par la proximité des liens de confrérie, ne lui laissait entrevoir que des scènes douloureuses que Cassiopée avaient si cruellement vécues qu’elle se refusait de s’y glisser à nouveau, de peur d’y laisser le peu de conscience qu’elle avait conservé de ce terrible voyage effectué dans les réminiscences de la digue. Grendelor était avec Sephiroth 4x4 et elle le savait suffisamment attentif pour lui laisser une place qu’elle ne pouvait assumer à ce jour sans faire du mal à sa sœur.

Au moment où elle pensait guider Haven vers les grandes orgues, elle aperçut la Belle Franz, chaloupée comme sirène, attablée à proximité. Ainsi, la jeune dévergondée avait sorti sa frimousse. Comme elle attendait depuis longtemps sa venue, l’ayant maintes fois invitée à venir profiter de sa compagnie, Cassiopée décida que Franz serait une jolie animation pour son compagnon de la soirée et se dirigea vers sa tablée. La moue moqueuse de la jeune fille défiait une jeune fille que la dame des étoiles avait croisée lors d’une fête précédente.

« Bien le bonjour Belle Franz ! Je suis ravie de vous voir enfin sortie de vos antichambres !
Votre petit minois est bien plus à sa place dans ces espaces grandioses à déguster des friandises qu’à vous languir sur des divans sans confort ! »
Puis ce tournant vers la jeune fille :
« Bonjour. Il me semble vous avoir rencontrée auparavant ? Auriez-vous la gentillesse de me rappeler votre nom ? »
« Je vous présente Haven ».Ce dernier ne put résister à l’instinct mâle de gonfler ses pectoraux et à faire pulser d’une manière sensitive le mercure sous sa peau.

A reculons comme d'habitude, Smirtnoff vient remettre ses pieds sur le zeppelin festoyant. La dernière fois qu'il avait franchi le seuil de ce véhicule, c'était en tenue d'Adam. Cassiopée lui avait permis de faire une 2e entrée du genre et il avait sourit en coin, mais, pas pour cette fois. Un peu lazzy comme à chaque fois, un peu malpropre, un peu pas présentable, il entre dans les lieux en titubant comme si il était pressé d'en faire le tour et de ressortir. L'acrylique sur les coudes, l'air d'un crachin d'automne ébouriffé il s'avance sans regarder les activités, seulement les visages, repère tout un tas de connaissances qui survivront sans révérence et puis il s'arrête, dressé aux aguets, guilleret, aéré, sa pupille s'accroche sur la tache rouge qu'est là-bas. Hmmm, mieux qu'une tache rouge, une forme féminine, gracieuse et anguleuse, attrayante, papoteuse, notre Franz nationale.
Le vampire ne s'en va pas la saluer, mais il prend le temps de détailler la scène, la mine renfrognée de la demoiselle, sa crinière de cheveux noirs sur des épaules de chair blanche, quel joli visage. Le couteau qu'elle tripote renvoie quelques éclats de rouge et de foule charmée, la tronche d'Haven récemment rapprochée.
Smirtnoff a fini de disséquer la miss, il se remet donc en route et dans sa quête du Graal il retrouve Cassiopée, qu'il cherchait, qu'il n'a plus vue depuis un certain temps.
La dame d'étoiles porte les traces de combats difficiles, les traces également de son métier de tutélaire, elle est fatiguée.
Il vient près d'elle, sournoisement par 19h et se colle sans la toucher, juste d'une main autour de son bras, juste le menton sur son épaule, subitement doux et immobile.
-Je suis venu vous voir, mon âme. Un endroit où l'on est sûr de vous rencontrer.

Il s’agite, tourne et gémit. Ses yeux s’ouvrent, perdus et se referment sur ses cauchemars. Grendelor continue sa caresse machinale et chantonne doucement pour l’apaiser.

Un courant d’air froid se déplace dans la salle. Ses yeux vagues accrochent la silhouette pâle, dégingandée, qui se colle à sa sœur. Un sourire flotte sur les lèvres de la belle. Ces deux là se sont trouvés plus qu’on n’aurait pu le croire.

Des gens bougent, parlent, rient. Elle n’entend rien, ne voit rien. Finalement sa perception s’est resserrée, sur elle, sur lui. Dans son cocon comateux, tout lui semble loin, futile. Seule sa présence est réelle. Il est froid, glacé, apeuré. Bougeant doucement, elle pose sa tête sur ses genoux. Sa main rougie sur son torse, elle sent son cœur, petit oiseau affolé. Elle fredonne toujours. Ailleurs. Bulle protectrice.

Comme toujours dans ces cas-là, elle agit sans savoir, sans conscience. Elle Veille. Calme. Le rythme redescend, les frissons s’espacent. Sérénité. Le travail est fait et bien fait. Chaleur. Douceur. Le noir de la nuit s’éclaircit, les rêves s’apaisent.

Sur sa peau, la lueur bleutée est toujours là. Elle ne pulse plus mais irradie doucement, visible sous le tissu. Sa conscience s’enfonce et la réalité perd sa substance. Le monde devient un ciel étoilé où des lucioles colorées dansent. Etincelles de Vie. Belles. Fragiles. En Equilibre. La gris-rouge frôle la jaune-bleu et explosent en un artifice harmonieux. Le violet métallique côtoie le feu pétillant. Et là, près d’elle, un vert mordoré palpite, léger. Si elle soufflait dessus, il s’envolerait, loin, très loin. Il ne faut pas. Le protéger du Noir qui s’insinue. Le retenir. Elle le cueille délicatement de ses mains fines et pose son Gardien. Sourire éclatant.

Quand la lumière revient dans ses yeux, Sephi repose détendu, un léger sourire aux lèvres. Elle fait de même et continue à fredonner. Calme. Sérénité. Paix et Amour.

Franz était ravie. Elle attendit Cassiopée depuis son arrivée et celle-ci, plus impressionante que jamais, profita de la situation pour lui présenter son compagnon de festivité.

« Je vous présente Haven ». Ce dernier ne put résister à l’instinct mâle de gonfler ses pectoraux et à faire pulser d’une manière sensitive le mercure sous sa peau.
- J'ai déjà entendu parler de toi auparavant. Cependant, je ne saurais dire à quelle occasion. Heureuse de te connaître. Cassiopée, qu'est-ce que je te sers ? Haven ?" demanda Franz, enthousiaste.

Dans un éclat de surprise, Franz planta le couteau au milieu de la table tant sa joie était démesurée - à l'image du Talent qui s'amenait vers eux, d'une démarche fêline.

"Par tous les saints, Smirtnoff !"

Intriguée, sourcil relevé, Franz remarqua que l'Artisan tenait dans sa main une sorte de toison. Cassiopée, perturbée par son sourcil expressif suivit le regard franzais.

Sommeil agité. Léger chant, retentissant comme une mélodie apaisante.
Apaisement. Calme, sérénité. La douleur part.
Musique retentissante, légère, à peine audible, mais calmante.
Battements de cœur se ralentissent. Espoir de mieux.

Nouvelle Attaque.
Plus faible ? La douleur ne reste pas.
Sensation de poids au niveau des jambes.
Yeux clos.
Qu'est ce ? Questionnement, sans réponse, hormis cette douce mélodie.

Chute, environnement noir, très noir.
Qu'est ce ?
Explosion de lumière. Où est ce ?
Monde merveilleux, y rester, à tout prix.
Enlèvement, arrachement à la beauté des couleurs.
Douleur intérieur, refus de perdre tant de beauté.
Faible résistance. Où est la volonté ?

Elfe perdu. Ramener dans un monde qu'il avait quitté.
Pourtant, sourire aux lèvres.
Musique douce, agréable à l'ouïe, bonheur simple.
Détente, calme, le mal est partit.

Sephi ouvre les yeux, tout est calme, tant mieux.
La fatigue est là, muscles endoloris, pourquoi ?
Tant pis, il a aidé. Et cette musique, chant, l'attire toujours.
La voix, il la connait, mais fixer le plafond ne l'aidera pas.
Puis, ses lèvres se détendent, un mot les franchit, un seul.

Magnifique.

Journaliste Nombre de messages : 1000 Age : 27 Date d'inscription : 23/12/2007

Par une implacable vérification de la théorie des cordes, Haven se retrouvait soudain dans le zeppelin, tandis qu'un instant plutôt il visitait une bijouterie...

- What.
The.
F...!

Il n'eut pas le temps de terminer que déjà Cassiopée, ne semblant rien avoir remarqué le trainait dans la salle qui n'avait toujours pas bougé. Même architecture gothique, mêmes tapisseries dorées, mêmes tables remplies de victuailles, mêmes invités... remplis de victuailles également !

- Bon et on va où, en fait?

Ne recevant pas de réponse, Haven soupira. La gardienne semblait décidée à l'amener quelque part, puis se ravisa et changea de direction subitement. Elle s'arrêta devant une femme, apparemment jeune... Mais Haven n'aurait su dire à cause des couches de maquillage multiples. Le faciès en restait néanmoins agréable. Lorsque Cassiopée le présenta à ladite Franz, Haven soupira légèrement.

- J'ai déjà entendu parler de toi auparavant. Cependant, je ne saurais dire à quelle occasion. Heureuse de te connaître. Cassiopée, qu'est-ce que je te sers ? Haven ?"

- Déjà entendu parler de moi? Ah bon déclara Haven, un peu surpris. Continuant sans transition: - Moi j'ai déjà vu votre robe quelque part... Mais elle reste sympathique ajouta-t-il en souriant nonchalamment. Ce fut le moment que choisit Smirtnoff pour arriver et parler avec Cassiopée...
- je prendrai du vin. Rouge de préférence dit-il à Franz

Elle le perçut au moment même où il posait son menton sur son épaule, avec toute la délicatesse et la légèreté d’une âme sans âge. Cassiopée ferma un instant les yeux, goûtant le plaisir de le sentir si présent.

-Je suis venu vous voir, mon âme. Un endroit où l'on est sûr de vous rencontrer.

Smirtnoff lui exprimait par ces mots rares son attention et la dame des étoiles faillit perdre pied alors que son émoi envahissait son être et le soulevait pour lui donner l’impression de n’être plus sur terre.

Elle posa la main sur celle du vampire qui enveloppait son épaule et son bras, pénétrant cette chair glacée et morte qui l’emportait toujours vers les mondes insoumis de l’âme protégée de son ami.

Savourant un court instant la caresse, elle ouvrit les yeux pour contempler devant elle Franz et Haven. Ce dernier contemplait sans vergogne le décolleté de Franz alors que la Belle fascinée, regardait derrière son épaule. Son regard était si intrigué qu’il motiva Cassiopée à le suivre pour contempler à son tour Smirtnoff.

Le vampire n’avait pas dû se laver depuis des jours, sa peau avait pris de couleurs que jamais un autre que l’artiste n’aurait pu créer et ses vêtements mélangeaient les genres comme les goûts : les aplats de peinture cohabitaient avec débris de cookies ou de viandes en sauces.

Pourtant c’est vers ses mains que tous tournaient les yeux sans pouvoir réellement concevoir clairement ce que cachait cette toison …

Magnifique.

N'est-ce pas, chuchote doucement Grendelor.

Elle pause une main chaude sur le front de l'elfe et sourit.

Merci.

Les yeux encore emplis de cette vision féérique, le monde a pris un nouveau relief.

Ne sont-elles pas splendides ces âmes qui se cachent en nous?

Sa voix n'est qu'un murmure, pour ne pas briser le charme. Entre deux phrases, la jeune femme fredonne toujours. Sous ses doigts, les flux se rééquilibrent et la fatigue physique du gardien s'évanouit lentement, comme une marée qui recule.

Comment te sens-tu?

Le chant retentit toujours, entre les paroles de Gren.
Ainsi c'était elle.
Une main chaude se pose sur son front, douceur rassurante.
Une question puis une deuxième arrivent aux oreilles de l'elfe.

Il laisse le temps défiler quelques peu, laissant son corps se restaurer sous l'influence de la jeune femme.

Quel magie ...
Tout âme est splendide, si elle fait ressortir son bon côté. ajoute-t-il en souriant.

Me sentir bien, alors qu'en l'espace d'un laps de temps court, j'ai vu et subit plus d'horreur que dans toute ma vie.
Le temps de m'en remettre sera long.
Mais tant que j'ai réussi, et que toi, tu vas bien.
Je pense que j'en serai satisfait.

Machinalement, l'elfe repose sa tête sur le bord du canapé.
Continuant d'écouter le doux chant.
Comme une drogue l'envahissant.

Idrial ne cacha pas son sourire. Toutefois, elle aurait tellement aimé pouvoir lui donner raison.

Si seulement c'était le cas. Mais non, mon petit padawan. Sache que ce n'est pas la raison pour laquelle tu n'as plus de devoirs. Le fait est que je ne juge pas utile de t'encombrer avec ça. Je reconnais que tu as beaucoup de travail à abattre sans ça.

Elle lui fit un clin d'oeil mais constata que sa réponse ne le satisfaisait qu'à moitié.

Ne t'en fais pas, je ne t'abandonne pas et tu le sais ça.

L'elfe posa alors la main sur l'épaule de son élève. Un geste qui se voulait rassurant. Aspharoth était une des quelques personnes qu'elle appréciait le plus ici. Elle l'aimait son padawan. Un apprenti hyperactif qu'elle n'aurait échangé pour rien au monde, et ce même s'il adorait l'agacer. En outre, il était un excellent remède contre la mauvaise humeur ou les coups de blues passagers.
A cette pensée, elle se rappela sa mine soucieuse de toute à l'heure.

J'y pense ! Tu me dois quelques explications. C'était quoi cet air tourmenté tout à l'heure ?

Si seulement c'était le cas. Une certaine mélancolie raisonnait en ces mots. Mais avec un clin d'œil et une main placé sur son épaule, Idrial enleva toute les inquiétudes que cette phrase avait créé en lui. Un sourire se dessina sur son visage. Malgré que son passe temps favori était d'en faire voir toute les couleurs à sa mentorette, soit dit en passant pour un mentor graphique c'est un peu le comble, il l'aimait et tenait énormément à elle. Non sans déplaire à Steleroth. Enfin.

J'y pense ! Tu me dois quelques explications. C'était quoi cet air tourmenté tout à l'heure ?

Ces paroles ramenèrent le peintre à la réalité.

Euu, quel air tourmenté?

Il aurait bien volontiers parlé de sa double personnalité à Idri'. Mais la présence d'Aillas l'en empêchait. Il n'était pas encore très stable. Lorsque le guerrier d'antan remonte la surface, il ne se contrôle pas totalement. Bien qu'il garde sa conscience, il agit plus sous des pulsions. C'était dangereux pour un gardien. A chaque instant, risquer de ne plus se contrôler et de se mettre à attaquer des aelisséens. Si le conseil venait à l'apprendre il pouvait être destitué. Le jour où il contrôlera ses pulsions il pourra alors l'avouer sans crainte mais la c'était pas le cas. Il tenta un regard voulant dire: je t'expliquerais plus tard ou seul, à sa mentorette. Si elle ne le comprenait, il lui expliquerais tant bien que mal.

Nombre de messages : 5651 Date d'inscription : 22/11/2007

Le Zeppelin n'avait jamais été si animé.
Les discussions battaient leurs pleins depuis plusieurs heures déjà, lorsque les Âmes damnées prirent enfin la décision d'entrer dans le dirigeable polymorphe.

Cela étant dit, ce fut Ramrod qui entra en premier lieu, discrètement. Il jaugea d'un regard latéral les nombreuses personnes qui se trouvaient là, souriant de manière entendue à ceux dont il accrochait le regard. Il cherchait gentiment, alors qu'il s'approchait du buffet, la maîtresse de cérémonie, Cassiopée l'étoilée.
Recevant quelques regards surpris de le voir arriver seul, Ramrod soupira : il n'aurait jamais dû écouter les paroles du carnicureuil, il y a quelques instants :
"... Naaaan, toi, le yaourt, tu rentres en primo solo, tu prépares la salle, et nous avec la noireaude, on arrive après ... en standing ovation toussa. La classe, ça fera un teasing et pis tu laisses la part belle à l'ot bomb ..*PIF* ... à la charmante demoiselle ta mie, qui adore rectifier les mots physiquement .. snirfl ..."
Maugréant encore une fois contre le poilu bleu, l'Âme damnée aperçut non loin la silhouette anthracite et sinistre du Directeur des Beaux-Arts, Smirtnoff. Cassiopée ne devait pas être loin, il se dirigea prestement dans sa direction.

Nombre de messages : 2050 Age : 26 Date d'inscription : 07/02/2008

Egorann restait cloitrée dans son coin depuis le début de la soirée. Les conversations se poursuivaient sans elle, pour changer. Elle avait l'impression d'être invisible aux yeux des autres. Soudain, la porte d'entrée du fon s'ouvrit et une tête familière y passa. Ramrod! Enfin arrivé! Il avança vers le centre de la salle. Egorann se décolla de son mur. Un frisson traversa son dos. A force d'y rester appuyée, elle s'engourdissai. Elle s'étira, et s'approcha de l'Ame damnée qui continuait de marcher.

Raam! Ca fait longtemps, que je ne t'avais pas vu! Comment vas-tu? Oui, je sais, je sais, je me précipite sur toi, alors que tu cherches surement quelqu'un, Cassi, Smirt, ou quelqu'un d'autre... Mais je m'ennuie un peu. Enfin, je veux dire, j'ai personne à qui parler... Donc bon... Et sinon, quoi de nouveau?

Comme Smirtnoff ne semblait pas vouloir bouger, Cassiopée lui prit doucement l’écheveau qu’il tenait entre les mains. La toison était rêche et dure et ressemblait à du crin. La dame des étoiles sourit, songeant aux magnifiques créations que le vampire avaient composé sur les chevaux. Ainsi sa passion pour le corps et la fluidité de ces animaux ne tarissait pas...
Smirtnoff semblait perdu dans ses pensées lointaines et seuls les mouvements alentours pouvaient l’inciter à émerger de ses songes.

Alors que Cassiopée s’apprêtait à se servir un verre de vin rouge pour accompagner Haven et Franz, elle aperçut Ramrod qui faisait son entrée dans le zeppelin, cherchant des yeux quelqu’un. Leurs regards s’accrochèrent un instant le temps d’émettre un vœu et Cassiopée se disposa à accueillir l’âme damnée avec tous les égards dus à sa lourde tâche quand ce dernier fut arrêté par la jeune fille qui parlait avec Franz un moment plus tôt.

Ne souhaitant pas gêner leur conversation, elle décida de s’installer au côté de Haven tout en encourageant Smirtnoff à prendre place avec eux.

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