La Digue de St Adobe [zone publique]

Malgré l'agitation de la mer, un homme se trouvait au bord de l'eau. Aspharoth était là, songeur, en pleine méditation. Assis en tailleur sur un rocher, torse nu et les cheveux au vent. La lune illuminait son visage, se visage si caractéristique à sa race, contenant tout la grâce de leur déesse. Une peau blanche, des traits fins et sensuels tels ceux d'une femme. Sur cette face pale venait se posait deux yeux d'un bleu gris, comme si on avait dérobé le bleu de la mer et le gris blanchâtre de la lune pour en faire une couleur unique. Tout son être dégageait une certaine noblesse mais également de la souffrance. Des larmes courraient sur son visage pour aller se jeter dans la mer.

Aspharoth était dans un état second, une concentration intense. Souvenir du passé? Réflexion sur sa futur toile? Nul ne le sais. Dans cet état rien ne pouvait le déranger, même lorsqu'une vague venait pour le faire chavirer. Elle n'arrivait même pas à l'humecter, une force spirituel se dégageait de lui formant une protection contre toute chose extérieur. Cette force, il la mène à se guise, décidant de qui ou quoi pourra passer à travers. Ce soir il discute avec le vent, seul se dernier peu aller caresser son visage et faire danser ses mèches grise devant ses yeux.

Tout à coup Aspharoth ouvrit les yeux, son interlocuteur venait de lui apporter un son très doux et très mélodieux. Ce son l'intriguait, au point même de lui faire quitter sa méditation. Il recouvrit ses épaules d'une légère cape et ramassa son sac. Il partit ainsi à la quête de se chant merveilleux. Ce chant chaud et réconfortant, affectait Aspharoth. Il ne pleurait plus, il marchai les yeux fermé, ne faisant confiance qu'en ses oreilles. Les pieds à moitié dans l'eau il suivait la digue. Et lorsqu'une bourrasque de vent venait à le séparer de cette mélodie, il s'arrêtait net. Une fois que le son était de nouveau présent à ses oreilles il reprenait sa marche.

Après plusieurs arrêts dût au vent et un bon moment de marche, il aperçut une femme particulièrement jolie, entouré de mille lumières. Cette prodigieuse mélodie viens d'elle? Intriguait plus que jamais Aspharoth s'avanca peu à peu vers la fée, n'espérant qu'une seul chose, qu'elle continue de chanter...

Ah... Le goût salé sur ses lèvres du aux embruns la rendait fébrile. Les yeux fermés, elle continuait de se livrait à ce moment de plaisir intense de vider ses poumons de tout souffle. Le tatouage dans son dos devenait lumineux lui aussi, quasiment scintillant. Le tissu rouge de sa robe attestant de son rôle volait dans la brise au même rythme que ses pas. Elle qui avait si peur de l'eau, elle qui avait faillit se noyer, était au bord d'une mer agité à vous noyer n'importe quel marin.

Puis soudain le dessin au creux de ses omoplates se dissipa pour faire apparaitre une paire d'ailes aussi grande que la chétive créature. Les reflets irisés aux couleurs plus diverses que l'arc-en-ciel donnaient à ses boucles chatains quelque chose d'irréel. Ce corps n'était que rêve... Un rêve d'enfant lumineux et éphémère, quelque chose de fragile menaçant de s'écrouler à chaque instant.

Le corps de la jeune fille fit un tour complet et s'arrêta subitement. Il y avait quelque chose qui approchait. Non plutôt quelqu'un. Les papillons de lumière se firent plus nombreux et menaçant. Ils protégeaient leur maitresse en créant un rideau hostile.

- Qu... Qui est-là ?

La voix qui était d'une puissance surprenante se retrouvait réduit à un murmure à peine audible. Elle mourait d'envie de s'enfuir à travers cette mer déchainée pour rejoindre Sul-Nâr, disparaitre de honte d'avoir était découverte. Doucement sa main se tendit droit devant elle en montrant l'inconnu dont elle ne discernait pas encore les traits et aussitôt, les petites créature de lumière se précipitèrent vers lui jusqu'à le frôler. Surprise, Kyara détailla l'homme en plissant les yeux comme si ce qu'elle voyait était étonnant. Les traits de cet homme lui faisaient penser à ceux d'une femme.

- Qui êtes-vous ? Répondez ou mes papillons se feront une joie de vous brûler.

Coup de bluff, aucune envie de faire du mal. Et puis de toute façon son aura lui indiquait qu'il ne ferait qu'une bouchée de ses petits protégés. Imperceptiblement, elle continuait de reculer et sentait de plus en plus la mer s'agiter derrière elle. Seule en pleine nuit dans un lieu désert avec un inconnu... Pas vraiment de quoi la rassurer.

Ebloui par le spectacle auquel il venait d'assister Aspharoth resté bouche bais. Il n'en revenait pas. Une fée! Il savait pourtant que les fées existaient, il l'avait lut dans des livres pendant son enfance mais il n'en avait jamais vu. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Elles se faisaient toujours plus discrètes, pour que personne les voient. Et la sous ses yeux il venait de voir une fée ouvrir ces ailes...

Tout à coup en voyant le visage au légers traits apeuré de la créature, il se rendit compte que sa force spirituel était bien trop forte pour pouvoir y tenir compagnie. Il diminua donc grandement en espérant que la fée reprenne confiance en elle. Il ne c'était même pas rendu compte que quelque papillons lui avait frôler le visage. Pourtant ça l'avait marquer vu qu'il avait traverser sa protection. Dans tout les cas pour passer inaperçu c'était loupé. La femme l'avait vu et du coup avait arrêtait de chanter...

- Qui êtes-vous ? Répondez ou mes papillons se feront une joie de vous brûler.

-Euu.. Je suis Aspharoth, un peintre à la recherche de l'inspiration. N'ayez craintes je ne vous veux aucun mal.

La fée continuait de reculer vers l'eau.

-Attention, arrêtez de reculez, où vous allez finir par tomber à l'eau. Et par ce temps attrapé un mauvais rhume. Si je vous effraie dites le mois je partirais, je ne veux en aucun cas vous déranger.

Aspharoth commença à reculer peu à peu pour que la fée arrête de se rapprocher dangereusement de l'eau.

Le capitaine Malouk avait entendu parler de cette digue inspiratrice, craint de tous, pour ces vagues dévastatrices qui s'écrasent en hurlant sur ce si petit pontont. Mais le capitaine était un vieux marin, qui connaissait la mer comme si lui même l'avait inventé, et il connaissait bien son bateau, qu'il fit lui même.

La grand voile était attachée, le vent trop fort aurrait causé de nombreux dommages si elle avait été déployée, peut-être chavirait-il, peut-être se déchirait-elle ?
C'est pour celà que seul le grand foc claquait au vent.
Il tenait la barre, avec fermeté, et ses mains brulait de serrer si fortement. Son visage était ruisselant de sueur, de sel, et de larmes.
Il se laissait bercer par le chant de la mer, presto, forte.

Une lueur ...
Sur la digue, une jeune femme ...
ou une sirene ...
Se meut et se meure ...

Le capitaine se rapproche, il est dans le vent.

une déesse ...
Elle va tomber !!!

Trop de monde, trop d'agitation... Et trop peu de temps pour rêver. Voilà maintenant des jours que son promis n'avait plus mis le nez dehors et son absence lui manquait. Aeris laissa ses pas la guider du Collège à la Digue St Adobe où elle avait passé de si agréables moments. Tout était calme, si calme... Sauf ça. La gardienne s'approcha du bord pour détailler la tache sombre qui avait retenu son regard.

* Hmmm... Un orage. Et il se rapproche *

Loin d'avoir peur, la jeune femme s'assit et laissa ses pieds nus glisser sur l'eau au gré des courants. En tant qu'Atlante et donc ancienne insulaire, elle était habituée aux temps plus qu'orageux. Et celui-ci lui rappelait particulièrement la tempête qui avait précédé son naufrage, des années et des années auparavant.

Ca y est, les premières gouttes de pluie arrivaient et commençaient à dégouliner le longs de sa chevelure blonde. En un instant, Aeris fut trempée. Elle grelottait déjà, et ses pensées se remirent à vagabonder au loin. Ce n'était plus un amas de nuages qu'elle voyait au loin, mais des yeux. Un visage. Son visage. Ses yeux, ses pommettes, sa bouche... L'amour n'est pas aveugle, bien au contraire.

Il ne lui manquait plus que ses bras, pour s'y blottir à nouveau.

Chromatique Nombre de messages : 2373 Age : 31 Date d'inscription : 22/11/2007

Dans les rues d'Atalante, vagabondait un elfe, qui depuis quelques jours seulement était revenu sur les traces de son passé. Il avait été absent, parti, loin, pendant des mois. Sur les pavés témoins du passé, il marchait lentement, sortant de l'académie, rendant visite à quelques personnalités de la ville, ne se souciant de rien. Ou presque.

Il s'approchait de la mer, regardait alors les vagues déferlant sur les rochers déjà usés par le sel et les intempéries. Il y avait comme une magie incertaine en cette après midi de fin d'été, où la pluie commençait à tomber sur la tête nue de Mido. Il apercevait au loin la digue de saint Adobe, qui survivait malgré toutes les épreuves qu'elle avait du subir au fil des ans. Mais elle n'était pas seule en ce moment étrange: Une silhouette, bien connue, se tenait à un des rebords, dans le vent et l'onde, attendant quelque chose, ou quelqu'un.

L'elfe se pressa, et prit le chemin menant à l'avancée de pierre qui s'élançait dans la mer. Quand il fut à l'entrée de ce lieu reconnu, il pu enfin voir clairement la personne. C'était celle qu'il avait lâchement laissé seule dans le pays, celle qu'il aimait tendrement, et qu'il avait demandé en mariage il a déjà quelques mois.

Il reprit sa marche. Plus il avançait, plus son coeur battait la chamade. La jeune femme ne se retournait pas. Elle portait une cape noire qui couvrait son corps frêle et grelottant. Ses cheveux blonds couleur du blé étaient trempé par l'ondée qui semblait prendre en puissance, au mileu des nuages noirs et des éclairs. Quand il fut à son niveau, il ne savait plus que faire. Il laissa son orgueil de côté, et prit Aeris dans ses bras comme il ne l'avait jamais fait. Il ne pouvait plus alors la lâcher. Il la fit se retourner et l'embrassa tendrement.

- Depuis si longtemps ... Aeris ... Je t'aime.

Une présence se fit sentir derrière Aeris. Un homme dont elle crut reconnaitre le pas. Hésitant et rapide, il se rapprochait.

Et l'Atlante se sentit serrée comme jamais. Comme si douleur, absence, peur avaient disparu. Comme si passé, présent et futur s'étaient mêlés en cet instant pour ne laisser que le bonheur magique de se sentir ainsi aimée.
Reconnaissant l'odeur familière et suave de l'homme de sa vie, la jeune femme s'abandonna complètement dans ses bras. Elle frissonnait, bien que la sensation de froid se soit envolée. Elle tremblait de joie et d'amour, de ce trop plein d'émotion qui essayait de sortir d'elle comme il pouvait.

Elle pleurait. Heureusement, la pluie masquait les larmes qui coulaient le long de son visage déjà trempé. Plus rien n'avait d'importance de toutes façons. Il était là. Peu importait sa fuite, sa longue absence qui l'avait laissée comme une enveloppe vide.

- Depuis si longtemps ... Aeris ... Je t'aime.

Il l'embrassa alors tendrement, et elle lui rendit son baiser, passionnément.

- Moi aussi. Mais pourquoi ? Pourquoi es-tu parti comme ça ?

Le temps était vraiment mauvais, le vent entrainait les vagues et à présent elle pouvait sentir la langue glacé de cet océan se délecter de son frêle corps. Toutes les boules lumineuses qu'elle avait envoyé vers ce qu'elle croyait être un ennemi se dissipèrent. Maintenant seules ses ailes colorées illuminaient encore ce drôle de couple se tenant l'un en face de l'autre, créature de nature différente qui semblait s'être plongé dans un duel de regard sans animosité.

Finalement elle détourna la tête et aperçu au loin un bateau pris dans cette mer agitée. Il s'approchait, le vent en poupe, il glissait tel un oiseau dans le ciel pour atteindre un perchoir bien mérité. Kyara était bien trop près du bord, elle le savait. Mais quelque chose attira son attention, deux aura tellement douce qu'elle poussa un léger soupir de plaisir.

- Prenez bien soin l'un de l'autre...

La jeune fée ouvrit sa main et envoya dans l'obscurité une nuée de papillon dorée pour accompagner l'amour de ces deux êtres. Puis son regard revint se poser sur l'étranger. Un peintre... Très bien, il n'avait pas l'air réellement dangereux ou plutôt, il ne semblait pas lui vouloir du mal. La jeune femme s'arrêta.

- Aspharoth dites-vous ? C'est donc vous... L'enfant laissa trainer sa voix sur les dernières syllabes comme si elle eut été le vent. Vous avez un talent prometteur à ce qui se dit dans l'Aelis. Puisse votre muse ne jamais vous abandonn...

Une vague, bien plus grande que toute les autres vint envelopper le corps chétif de la jeune fille. Un cri aigu vint s'échapper un court instant de ses lèvres avant d'être aspirée par l'eau. Elle perdit pied et connaissance dans cette étendue salée. Laissant seulement dans l'air un message de son esprit.

* Je ne sais pas na...*

- Aspharoth dites-vous ? C'est donc vous... L'enfant laissa trainer sa voix sur les dernières syllabes comme si elle eut été le vent. Vous avez un talent prometteur à ce qui se dit dans l'Aelis. Puisse votre muse ne jamais vous abandonn...

Aspharoth, qui touché par les douces paroles de son interlocuteur, n'eut même pas le temps de la remercier qu'une énorme vague l'emporta dans l'étendu d'eau... Comment est-ce possible? Il ne l'avait pas senti venir! Il n'hésita pas une seconde et se jeta à l'eau pour aller sauver la belle. Elle ne semblait pas savoir nageait et s'engouffrait dans les noirceur de l'eau. L'atmosphère devenait de plus en plus étouffante. Il fallait faire vite. Les nombres de bulles d'air qui s'échappaient par ses lèvres diminuaient à grande vitesse. Le peintre accéléra et arriva à sa hauteur. Malheureusement elle avait déjà perdu connaissance. Il se dépêcha de ressortir de l'eau, arrivé sur la digue il l'enveloppa dans sa cape qui était reste sur le sol et la posa. La jeune femme cracha de l'eau et retomba inconsciente, mais elle respirait. Aspha était trempé son plongeon, la pluie, ses cheveux dégoulinait mais il était serein elle est sauve. Il rester un problème il fallait la mettre à l'abri. Il scruta autour de lui et vit un refuge pour pécheur. Il pris la fée dans ses bras et courut se protéger des intempéries. Il fallait la réchauffer son corps était d'une froideur, mais comment? Il pourrait la prendre contre lui la chaleur de son corps la réchaufferait mais qu'elle serait sa réaction à son réveil? Un feu impossible sans bois. Il pris le risque de la prendre délicatement contre lui et de l'emmitouflait dans sa cape pour que sa température corporel remonte, attendant ainsi qu'elle se réveil.

Le noir... Le vide... Le chaos... La peine... La peur... L'angoisse... Et cette ombre qui s'approche doucement de son âme comme pour la lui reprendre. Comme autrefois... Il fait froid... J'ai peur... Elle a peur... Laisse moi sortir encore une fois ou tu mourras. Elle est perdu. Et c'est qui ? Non ! Pas encore ! Je suis heureuse laissez moi ! Je suis enfin heureuse...

- Mmh...

Maman, pardonne moi de t'avoir tuée. Non ne pointe pas ton épée vers moi ! Mais qu'est ce que tu fais ?! J'ai toujours su que tu étais envie ! Alors s'il te plait... Ne m'oblige pas à te tuer... Navrée. pas le choix. Du sang, des larmes, des cris, encore du sang et puis ... toi. Qui pleure ma mort ? Vous ? Pourquoi ? Je ne suis rien à vos yeux, vous êtes un ange et je devais veiller sur vous. Pardon...

- Non...

Qu'est ce qu'il se passe ? Pourquoi tout le monde me regarde avec cette expression d'effroi ? Qu'ai-je fais ? Pourquoi ? Je ne voulais pas les tuer... Pardonnez moi ! IL m'y a obligé, IL est cruel ! C'est lui qui veut votre mort... et la mienne. Je ne veux plus tuer sur commande. Je veux vivre heureuse. Qui êtes-vous ? Un homme en armure... Qu'elle est belle toute faite d'or.

- Pardon...

Ne me regardez pas ainsi ! Je ne suis pas un monstre ! Je suis juste moi... Pardonnez moi, s'il vous plait... Pardonnez moi... Pourquoi m'utilise-t-on toujours ? Suis-je un objet ? J'ai été humaine... alors ne m'en veuillez pas. Et vous ? Oh... enchantée. Un vagabond ? Puis-je rester à vos côtés quelques temps ? Merci...

- Je dois par...tir...

Je ne t'ai pas trompé ! Je ne veux plus être avec toi ! Et puis, tu m'as lâchement abandonné... alors fuit ou je te tues de mes propres mains ! Nos enfants ? Elles sont mortes... Kyara... Sara... Toute deux... Je n'en veux plus ! Pourquoi tout le monde meurt sous mon regard ? Moi aussi je veux mourir. Vivre pour l'éternité est un cadeau empoisonné ! Je veux vieillir !

- Mourir...

Je veux être heureuse... Tu oublieras tout... Tu souffriras de ton ancienne vie. Tu ne pourras pas t'en souvenir. Je ferais tout pour que tu souffre autant que tu m'as fait souffrir en partant. N'oublie pas que je suis ****. Qui ? Pourquoi ? Que ça s'arrête ! Laissez moi mourir... S'il vous plait... je veux juste être...

- ... Heureuse.

Qu'est-ce ? C'est chaud, doux, agréable... Oh, je me souviens...

...

Sa main glissa le long du torse nu collé à elle. Le lit était étrangement dur, mais qu'importe, il était rentré plus tôt pour lui faire une surprise. Ses doigts agiles vinrent taquiner le bas de son dos... Comme d'habitude. Elle poussa un soupire de plaisir. Il ne réagissait pas, son sommeil devait être encore lourd. Le voyage avait du être épuisant.

- Mmh... Green...

Elle n'avait pas envie d'ouvrir les yeux. Son corps tout entier réclamé cette douceur et cette tendresse. Il faisait encore nuit. Instinctivement, elle fit basculer le corps de son compagnon pour se pencher et l'embrasser tendrement. C'est étrange le goût de sel de ses lèvres... Du sel ? Depuis quand était elle rentrée ? Soudain, tout lui revient en mémoire. Le peintre, la vague, sa perte de conscience. Tout. Ouvrant les yeux, elle écarquilla ses prunelles noisettes en se jetant en arrière en même temps que le jeune homme se redressa. Ne laissant que son corps agirent, elle gifla avec violence celui qui venait de la sauver. Elle réalisa que ses vêtements collaient à sa peau. Elle recula dans un coin d'ombre.

- Vous... vous n'êtes pas mon époux...

Le corps de la jeune femme se réchauffait peu à peu au contact de celui d' Aspharoth. Elle avait le sommeil agité, elle bougeait la tête comme si elle essayait de se dégager d'une étreinte qui la faisait souffrir. Une voix émanait de son corps, mais ce n'était pas cette douce voix qu'elle avait lorsqu'elle chantait. C'était une voie bien plus grave et cristalline. Il ne comprenait pas très bien ces paroles excepter la dernière: "Heureuse". C'est a se moment que la fée commença a passait sa main sur le torse puis le dos du peintre. Surpris Aspha ne compris pas ce qui lui arrivait, c'était la première fois qu'il recevait des gestes si tendre. Il n'avait connu que souffrance et combat à mort. Tout se passa très vite. Et ses lèvres se trouvèrent au contact de celle de la femme qu'il venait de sauver. Son passé lui revint à la figure, un prince, un guerrier, cette fillette, cette jeune fille, celle qu'il aimait, Keliana... Le retour à la réalité fut brutal, Aspharoth venait de prendre une gifle de plein fouet, qui le désaxa et lui fit tourner la tête.

- Vous... vous n'êtes pas mon époux...

- Non, en effet. Il pris sa mâchoire dans sa main et massa sa joue. Mais en tout cas il est très chanceux de vous avoir comme femme. Lança -t- il en la regardant dans les yeux. Enfin je suis désolé, je ne voulais pas que ça tourne ainsi. Accepterez-vous un jour de me pardonner pour ces quelques instants?

La fée recula encore un peu plus dans son coin d'ombre.

- A oui n'ayait crainte, ma cape ne prend pas l'eau, vous n'êtes pas obliger de vous cachez ainsi. Il lui tendit la main pour l'aider à se relevé en essayant d'afficher un sourire réconforteur.

Nombre de messages : 181 Age : 43 Date d'inscription : 24/09/2008

[edit : changement de zone]

Le coin de la cabane s'éclaira légèrement, une lueur bleuté vint caresser les murs noirs des alentours. Les ailes qui étaient devenues sources de lumière se replièrent timidement. La jeune fée était confuse, son mari lui manquait-il tant ? Gifler avait du être une punition bien dure. Un sourire s'échappa des petites lèvres roses, ce jeune homme savait flatter une jeune femme.

- Très bien pardonnez moi... Le ton de la jeune femme était bas, presque inaudibleOublions, cela, rien ne s'est passé d'accord ?

Sa main frêle vint remettre en place le lourd manteau de son sauveur. Une mèche de cheveux chatouilla son nez et la fit éternuer. la pudeur l'obligea à nouer de nouveau ses cheveux d'un geste gracieux, ainsi son visage fut dégager et laissa briller ses deux billes noisette. Cette situation lui parut insolite, et soudain la voix de Kyara raisonna dans un rire d'une nervosité joyeuse.

Pardonnez moi, c'est idiot mais j'ai faillit commettre un adultère à cause de mon inattention. Elle reprit sa respiration. Et maintenant je suis là, avec vous dans une petite maison de pêcheur et trempée de surcroit.

Les ailes lumineuse se dissipèrent subitement dans une nuée féérique, lui permettant ainsi de se laisser tomber à terre pour reprendre son souffle. Elle avait l'impression d'avoir raté quelque chose, d'avoir oublié un rêve ou une vie. Elle s'était souvenue mais IL lui avait tout repris une fois de plus. Destinée cruelle et maudite... La mélancolie se diffusa dans toute la pièce, suintant le long des murs pour les pourrir involontairement tout comme l'eau le faisait dans les fissures qui paraissaient plus visible rendant la maisonnette inquiétante.

- Ai-je dormi longtemps Messire Aspharoth ? J'ai l'impression que l'aube va bientôt poindre...

La pluie continuait de tomber sans fin. Assis sur le rebord de la fenêtre Aspharoth regardait les nuages gris crachaient leur fines gouttelettes. La cabanes était triste, sombre et totalement déprimante mais au moins ils étaient au sec, enfin presque si on prend en compte les quelques fuites de la toiture et les fissures dans les murs. Le peintre paraissait en pleine réflexion, on pouvait apercevoir encore une marque rosé sur sa joue. Une lueur s’éleva à l’opposer de la pièce. La fée se réveilla enfin, Aspharoth se tourna alors vers elle.

-Oublions, cela, rien ne s'est passé d'accord ?

En guise de réponse Aspha lui adressa un sourire suivit d’un hochement de tête pour faire comprendre qu’il était d’accords.

Pardonnez moi, c'est idiot mais j'ai faillit commettre un adultère à cause de mon inattention. Elle reprit sa respiration. Et maintenant je suis là, avec vous dans une petite maison de pêcheur et trempée de surcroit.

- Ce n’est rien. Il ne sais rien passé, uniquement un… il chercher le mot, un baiser. Ceci n’engage en rien, pour moi ça pose pas de réel problèmes, mais c’est plus pour vous et votre tendre. Je pense que la meilleur solution est de pas en parler et personne ne le saura. Je serais garder se moment d’égarement de votre part, qui m’a permis de découvrir une sensation que je n’avais jamais rencontré: la tendresse, au plus profond de moi.

-Ai-je dormi longtemps Messire Aspharoth ? J'ai l'impression que l'aube va bientôt poindre...

-Vous avez dormis deux bonnes heures.

La fée grelota.

* Il faut que je trouve quelque chose, sinon elle va prendre froid. Ma cape ne suffit pas a la ré chauffer. Mes pouvoirs ?*

* Non ! Aspha tu as juré ! *

* Rah toi tais toi ! Si je ne le fait pas elle risque de tomber malade.*

* Réfléchit l’aube se lève, le temps va se réchauffer… *

* T’es vraiment trop conne comme conscience, il pleut… de plus le vent commence a se montrer présent. J’utiliserais mes pouvoirs et c’est tout*

Il scruta la cabane et aperçu un petit barbecue, un bidon de taule découpé en deux. Il le pris et le positionna au centre de la pièce. Il ramassa ensuite quelques morceaux de la cabane tombé par terre, ne suffisant pas il en arracha pour avoir suffisamment de combustible. Il les laissa tomber dans le bidon. Il en approcha sa main et claque des doigts. Une étincelle apparut, enflammant le contenu. Le feu éclaira l’abris, et ils virent a quoi ressembler cette maisonnette.

-Vraiment miteux cette endroit, m’enfin, approchez vous du feu pour vous sécher. Puis il retourna s’asseoir sur le bord de la fenêtre.

Devant tant de violence Aspharoth se sentit mal. Il se laissa tomber à genoux, le visage dans les mains, il avait le souffle court. Les yeux grand ouvert, les pupilles dilaté, des goutes de sueurs coulant sur sont front il commença une discutions avec sa conscience.

* Et voilà je t'avais prévenu... *

* Tais toi *

* Utiliser tes pouvoirs pour sauver cette inconnue était de la folie. *

* Je sais toujours ce que j'ai à faire. *

* Je n'en doute pas, je n'en doute pas. N'empêche tu as toujours était faible... Rompre une promesse que tu t'étais faite pour sauver un fille que tu ne connais même pas, cela relève de la plus grande faiblesse. Tu es un guerrier bon sang!*

* Tss et toi toujours aussi stupide. C'est bien pour ça qu'on a dut s'entretuer... On a jamais eu la même vision de l'honneur. *

*Tu me fais rire avec ton honneur, regarde où ça ta mené. Un prince déchu, bannit de son trône. M'enfin casse toi de là avant que tu ne te contrôle plus, sinon tu va nous refaire le massacre Daboul'Ro *

* Ouais c'est ce que je vais faire mais je n'ai pas besoin de toi pour savoir ce que j'ai a faire. Et n'emploi plus jamais le terme de prince.*

Aspharoth se leva, ne remarquant même pas la transformation de la jeune femme qu'il avait sauvé de la noyade, il s'éloigna du groupe marchant comme il pouvait, toujours une main portait au visage. Il quitta ainsi la digue pour rejoindre son atelier.

Nombre de messages : 5651 Date d'inscription : 22/11/2007

Le temps était calme en ce matin de doux hiver,
l'océan clapotait plus ou moins fort, caressant les contreforts de la Digue plus que la brusquant.
Le vent salé était moins fort qu'à l'accoutumée, on pouvait venir sans danger jusqu'à la pointe de l'éperon pierreux.
Et c'est ce que Ramrod avait fait.
Appuyé mollement contre un moellon un peu plus haut que les autres, l'Âme damnée contemplait le large,
de la toute gauche à la toute droite, lentement, prenant le temps de s'arrêter dans son panoramique pour observer ici les nageoires de drôles de créatures au loin, s'ébrouant entre deux creux, là le curieux dessin de l'écume qui semblait dessiner des visages fugaces ...

Il regretta de ne pas avoir emmené ne serait-ce qu'un crayon et un bout de papier.
Il soupira. Une main, soutien, vint se poser nonchalamment sous son menton.

Le temps est calme ... On doit apercevoir au loin Belthil, en cherchant bien.
Belthil et ses tours ...
Hm.

Ses pensées vagabondèrent un moment, totalement replié sur lui-même.
Puis, la réalité le gifla. L'Âme damnée se leva subitement, comme ayant oublié quelque chose, mit ses deux mains dans ses deux poches, et reprit le chemin pavé, étroit, vers la terre ferme. Vers le Collège.

Nombre de messages : 181 Age : 43 Date d'inscription : 24/09/2008

Malgré l'angoisse qu'avait subitement générée sa proposition de visiter la Digue, sentiment que n'avait pas compris Lùthien, Aspharoth et l'elfe étaient partis pour Atalantë. Chevauchant sa moto, Aspharoth accroché à sa taille, Lùthien avait profité avec plaisir des heures de voyage. Le défilement des paysages fantastiques de Ter Aelis, la présence chaude du corps d'Aspha contre le sien, la vitesse... autant d'éléments qui l'exaltaient, emportant son esprit dans des vagabondages incertains où elle avait l'impression de ne plus exister.

Ils laissèrent la moto en arrivant en ville, parcourant les rues en silence, Aspharoth circonspect, Lùthien impatiente. Bien que d'origine sylvestre, l'elfe adorait l'océan, son odeur piquante et salée, sa force qui peut vous broyer en un instant, son immensité qui vous rappelle à quel point les êtres vivants sont petits. Et le spectacle qui s'offrit à elle quand ils débouchèrent sur la Digue invoquait tout cela. L'océan était en furie, jetant ses vagues sur la côte pour l'arracher à la terre, tempêtant, hurlant, noyant l'air dans une myriade d'embruns. La jetée était impraticable, sauf pour les fous suicidaires. Le ciel était bas, couvert, orageux, à l'unisson de l'eau, renfermant l'horizon dans une prison gris-bleuté, pesante.

Le coeur de l'elfe battait haut et fort, au diapason de l'océan rageur. La vie coulait à flot dans ses veines, formidable sentiment de force. Elle offrait son visage aux embruns avec une joie sauvage et quand elle se tourna vers Aspharoth, ses yeux brillaient d'un éclat farouche.

Pendant le voyage Aspharoth s'apaisa. Le vent iodé sur sa peau pénétrait en lui chassant ses mauvaises pensées dans les profondeurs de son corps. Le contact de Lùthien l'aidait également à se calmer.

Lorsqu'ils arrivèrent sur la digue la mer était déchainée, déchirée et s'empalait sur les rochers acérés. Cette violence de la nature symboliser l'humeur du gardien qui lui aussi était déchiré de l'intérieur. Déchiré entre les fantômes qui le hante et l'elfe qui l'accompagne. Peu à peu il avait fini par s'y attacher mais cela était devenu trop dangereux. Pour elle surtout, comme pour lui. Chaque jour sa résistance diminuait, chaque heure ses forces s'exténuaient, chaque minute son cœur ralentissait...

L'elfe se retourna et le peintre lui souris et la pris dans ses bras. Entre tempête et calme, il était l'océan et elle était sa terre. Le mal qui ronge peu à peu ce qui l'entoure. Il n'avait plus le choix maintenant, il fallait l'oublier et se séparer d'elle dans les jours à venir, avant qu'il ne soit trop tard.

Essayant de paraitre serein Aspha lui proposa d'aller marcher un peu sur la jetée.

Nombre de messages : 181 Age : 43 Date d'inscription : 24/09/2008

Lùthien jeta un regard interdit à Aspharoth quand il lui proposa de parcourir la jetée, face à la furie des flots. Il faisait visiblement des efforts pour cacher son malaise mais ce n'en était que plus flagrant. Oui décidément quelque chose n'allait pas. L'elfe posa une main légère sur le bras de son compagnon avant d'acquiescer de la tête.

Avançant sur la jetée, comme au travers des vagues furieuses qui s'écrasaient en d'immenses gerbes, elle fut rapidement trempée. Bien qu'elle craignait un peu de se faire emporter par les éléments, elle ne pouvait se défaire d'un sentiment de bien être et d'exaltation face à ce spectacle dantesque. Ils étaient à quelques pas seulement du bout, complétement entourés de murs d'eau mouvants et rugissants. La puissance qui se dégageait était telle qu'elle les empêchait d'avancer.

Tournant résolument le dos à l'océan, Lùthien planta son regard doré et fier dans celui tumultueux d'Aspharoth.

Parle. Je t'écoute.

Ses mots se perdirent dans le mugissement des flots mais Aspharoth put les deviner sans difficulté.

La mer était déchainée, une vague se leva sortant de son lit pour fondre sur les deux personnages. Force à l'état brute, tirant sa puissance de la nature. Prête a tout ravager rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Pourtant sans même détourner ses yeux de ceux de l'elfe, d'un geste magistral du bras, Aspharoth détourna la vague qui vint s'écraser sur la jetée derrière eux. Bien que le bruit de l'océan fut trop fort pour entendre les sons émanant de la bouche de Lùthien, le peintre lu les mots qu'elle prononça sur ses lèvres. Aspha leva sa main au niveau de son visage. Il se concentra et ferma son point, c'est alors qu'apparut une aura bleuâtre formant une sphère autour d'eux. Ils étaient comme seuls au monde, aucun bruits ne transperçaient, le vent ne caressait plus leurs visages. Ainsi ils pouvaient enfin parlaient sans être dérangé par les éléments. Par moment une vague venait les engloutir mais l'eau courrait sur les parois de l'aura. Soupirant le peintre pris la parole.

-Ce n'est pas facile à expliquer... Je t'ai pas tout dit sur mon passé. Lors de mes trois mois de voyage j'ai rencontré mon frère jumeau. Steleroth... Mon frère démoniaque. Une vieille prophétie existe chez mon peuple. Tout les dix milles ans lors de la naissance d'un héritier il arrive que deux enfant naissent. Un au yeux turquoise et aux cheveux blanc, la lignée dite pure. L'autre aura les iris rouge sang et les cheveux couleur terre, la lignée maudite.

Aspha marqua une pause et regarda la réaction de Lùthien. Il continua avant qu'elle prenne la parole.

-La tradition veut que le fils maudit soit abandonné sur le grand fleuve. La prophétie énonce aussi une chose pour l'enfant pure. "Il mourra ou vaincra son faux frère." D'où l'abandon, afin d'éviter la rencontre des deux hommes. Cependant je l'ai rencontré et affronté dans un combat sans merci qui dura plusieurs jours. Après de multiples blessures et pertes de sang pour nous deux, je finis par lui transpercer le cœur... Oui mais voilà, la prophétie qui est dite au Gold n'est pas complète. Dans son intégralité ça donne:

"Il mourra ou vaincra son faux frère, ne faisant qu'un à tout jamais."

Je l'ai appris à mes dépends. Son esprit pénétra en moi par mes blessures. Faible au départ, il a pris de la puissance a chacun de mes meurtres durant la guerre. Chaque goutte de sang verser, chaque vie prise par mon épée le rendait plus fort. J'étais lié a lui sans pouvoir rien faire. Lorsque j'ai erré pendant quinze ans il était toujours là, me dictant mes faits et gestes lorsque j'étais en colère. Pendant cette période j'ai torturé un grand nombre d'innocent pour assouvir sa soif de sang. Puis vint la rédemption de ma Déesse et mon arrivé en Ter Aelis. A ce moment ci j'ai scellé mon épée dans une grotte au fin fond des Récifs Acérés. Laissant mes dragonnes qui m'avaient toujours suivis comme gardiennes de cette partie de mon âme...

Il replaça une de ses mèches de cheveux puis continua.

Un Gold a besoin de son épée pour vivre, même si il ne s'en sert pas. J'ai trop longtemps gardé Steleroth au fond de moi sans m'en servir. L'utilisation de mes pouvoirs d'abord pour sauver Kyara puis l'autre jour au lac n'a en rien arrangé les choses. Plus je m'en sert, moins je peux me battre face à Steleroth. J'ai donc besoin d'aller rechercher Razelga. Les larmes de la Déesse, ma fidèle épée pour me ressourcer...

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Lùthien ne réagit pas quand Aspharoth écarta la vague, ni même quand il les entoura d'une sphère protectrice. Le fracas de l'océan n'était plus qu'un grondement sourd. Le peintre prit la parole, avec réticence. L'elfe l'écouta, longuement, sans l'interrompre. Ses yeux dorés ne quittaient pas le regard d'Aspha. A la fin de son récit, elle eut un sourire.

Nous sommes plus proches que tu ne le penses. Même moi je ne l'aurais pas imaginé. Quelques éclaircissements de ma part t'aideront à le saisir.

Sa voix, tendre, se fit encore plus douce. Elle plongea un instant son regard dans l'eau qui les entourait avant de revenir aux yeux du peintre.

Plus qu'un garou, je suis possédée. C'est ce qui se rapproche le plus de mon état réel. sauf que ce n'est pas seulement mon esprit qui est atteint, mais mon corps aussi. Mais passons, ce n'est pas le plus important. Non ce qui importe c'est que c'est bien un second esprit qui m'habite et que donc je dois me battre contre lui afin de rester moi-même. Comme toi, j'ai perpétré de nombreux massacres à cause de lui, surtout plus jeune où je n'étais pas assez forte pour le combattre.

Elle caressa doucement la joue d'Aspha.

Mais, d'année en année, de combat en combat, j'ai appris à le connaître, à l'accepter et nous sommes parvenus à une sorte d'accord. Comme tout garou, une nuit par mois, il a libre champ. La plupart du temps, il reste sagement confiné dans mon esprit, influençant légèrement ma façon d'être. Mais s'il me sent faible, il tente de prendre le pouvoir, c'est pourquoi au sortir des nuits de pleine lune je ne reprends pas le contrôle total en un instant.

Souriant, elle repensait à leur nuit au Parc.

Bref, je connais ce que ça fait d'être deux, dont un qu'on n'apprécie pas particulièrement. Il faut une soupape, s'accepter à défaut de se comprendre. Le combat ne finit jamais mais une trêve peut s'instaurer.

L'elfe se pencha vers le peintre et l'embrassa doucement.

J'ai foi en toi, tu y arriveras. Tu reviendras quand tu seras prêt. Trouves ton équilibre

Les fracas de l’eau dans le visage imperturbable de cet Ange amoureux des Digues glacées. Les flots se suspendent dans l’élan, fixent le visage mélancolique, et finissent par l’aimer. Elle le connaît, elle l’a senti au plus profond ses entrailles. Il a joué longtemps avec Elle, à modeler l’onde et le vent, la poussière et la lumière. Une onde de puissance essentielle éclate au moment ou les vagues s’écrasent sur Sanz. En quelque centième de secondes les gouttes d’eaux deviennent des cristaux de neige qui flottent tout autour de lui. On se croirait dans l’irréalité d’une boule de cristal ennuagée. Les cheveux sombres du jeune Prince frémissent à chaque coup. Pourtant son regard est vague est immobile. Il sonde l’Azur comme s’il y cherchait d’improbables raisons. C’est chez lui, la Digue de Saint Adobe. Tout promeneur qui s’en approche sent dans son cœur poindre une présence invasive, obscure et oppressante. Parfois c’est un vent de quiétude, parfois c’est un soupçon d’orage.

Sang domine l’eau debout, sur une pointe de glace qui naît des rivages pour finir à vingt mètre au dessus du niveau de l’Océan. A ses côtés une enfant porte son arme. L’arme est surement trop grande pour elle mais sa force agile la tient sans l’once d’un effort. Elle semble pâle, évanescente figure d’une âme triple. L’Enfant a tourné son regard pourpre vers le jeune couple qui affronte l’onde qu’un Ange sans Mémoire éveille sans cesse.

Laisse les tranquille Awen…

Ils sont beaux…

Laisse les tranquille.

J'ai foi en toi, tu y arriveras. Tu reviendras quand tu seras prêt. Trouves ton équilibre

Aspharoth caressa la joue de l'elfe et l'embrassa.

Je ne sais pas ni quand ni dans quel état je reviendrais, mais je n'y passerais pas. Ce double à beau être aussi puissant que moi, je ne lui céderais pas.

Dans un dernier regard plongé dans les yeux de Lùthien, Aspha se retourna et pris la direction de récifs acérés. Il marchait au bord de l'eau déchaîné. Le vent caressait sa peau, faisant virevolter ses cheveux créant des ondes argentées mêlées aux gouttes d'eau qui tournait autour de lui. Il avançait les yeux fermés, guidé par son cœur qui battait en s'accélérant plus il se rapprochait d’Elle. Elle était la, non loin de lui, non loin d'eux. Ce témoin du passé, celle qui l'a accompagné toute au long de sa vie et qu'il a lâchement abandonné par peur. Cette arme, cet éclat d'âme. Partie manquante du Prince. Elle le sent venir, elle l'appelle, elle cri, elle veut sa liberté. Instinctivement il s'arrêta. Le peintre se tourna alors vers la mer. Toujours aussi tourmenté, elle se fracassait sur les rochers tranchant, se déchirant dans de grands fracas. D'un geste vif du bras Aspharoth anéantit les mouvements ravageurs de l'eau. C'est alors qu'il s'avança dessus marchant lentement. Autour de lui un cercle se forma, créant des petites lames d'eau qui s'entrecroisaient. Il sentit une présence, un observateur importun. Onde spirituelle en action. Jusqu'à aujourd'hui Aspharoth n'avait pas ressenti une onde spirituelle si haute, rivalisant presque avec la sienne. Afin que l'intrus ne sache pas vers où il se dirigeait Aspha descendit sa force spirituelle au plus bas ? Personne hormis son maître ne pouvait déceler sa présence lorsqu'il etait à ce niveau. Après quelques minutes de marche il arriva sur une île rocailleuse et posa enfin les pieds sur la terre ferme.

Devant lui s'élevait une petite montagne, rochers pointu tentant de trouer le ciel. Il posa délicatement sa main sur la roche lisse et froide. Un éclair bleu la parcourra et la fendit en deux, les gigantesques bloc de pierre s'écartèrent, faisant trembler le sol d'une force inimaginable. Les rayons du soleil pénétrèrent à l'intérieur de la grotte, qui venait de s'ouvrir devant les yeux du Prince. Les faisceaux lumineux furent renvoyés par quelques chose constitué d'écailles et mobile. Dans l'ombre, deux yeux bleu apparurent, puis deux rouges. Lentement deux grandes dragonnes s'avancèrent dans la lumière. Majestueuse et imposante, celle aux yeux de saphir portait des écailles blanches immaculé. Quant à celles de la dragonne aux yeux rubis, elles étaient noir de jais.

Aurora... Sephora...

Aspharoth caressa tendrement les têtes de ses fidèles gardiennes. Puis son regard se posa sur un socle de pierre. Dessus était posé une épée, son épée. Placé délicatement sur une toile noire broder au fil d'or, dessinant des arabesques royales identiques à ceux de son manteau.

Razelga. Enfin je te retrouve.

Il se dirigea lentement et se mis à genoux devant l'autel. Il posa délicatement ses mains sur la lame d'argent. Au contact du métal une force pénétra en lui, poussé d'énergie, monté de puissance. Aspharoth sentait ses pouvoirs lui être restitué. Cependant grâce à ce gain de force, Steleroth devint plus puissant et commença à s'en prendre de l'intérieur au Prince. Il porta ses mains au visage, son crane le brûlait de l'intérieur, se tordant de douleurs, Aspha essayait de résister mais en vain.

* Laisse toi faire! Tu n'en souffriras que moins. Haha. *

Le souffle court le peintre toussa. Des gouttes de sang perlèrent sur le sol grisâtre.

* Plus tu résistes, plus tu as de chance d'y passer... *

* Tu ne me tueras pas... Tu as besoin de mon corps et donc de moi pour vivre. *

Peu à peu les cheveux de lunes d'Aspharoth prirent des reflets châtains. Ses yeux bleu gris étaient à présent injecté de rouge. Rouge dût au sang mais aussi à la couleur des iris de Steleroth. Il prenait petit à petit possession du corps du prince. A bout de force, exténué, Aspharoth tomba inconscient. Il se réveilla le lendemain matin. Apparemment maître de ses mouvements.

* Comme la si bien dit ton amie aux oreilles pointues, il va falloir que tu apprennes à partager ton corps. Tu sais comme autrefois... *

* Comme tous ces meurtres? Jamais je te laisserais. Quitte à devoir me tuer que de me voir prendre des vies à nouveau. *

* Hum, à la limite je veux bien épargner certain Aelisséens qui te tienne à cœur, mais j'ai des pulsions à assouvir, je veux ré-entendre le doux chant de Razelga tranchant, découpant, déchirant la chair de tes victimes. Et je veux revoir se liquide carmin recouvrir ton visage comme lors du massacre Daboul'Rho. Mmmh oui quel plaisir de sentir ce sang chaud sur ta peau... *

* Cependant, je ne te laisserais pas l'occasion... Je compte bel et bien rester dans cette grotte. T'enfermant ici avec moi. *

* Tu mourras si tu reste ici. *

* Peu être. Mais personne ne mourra par ma faute. *

Aspharoth ramassa alors son épée et s'allongea entre ses deux dragonnes, serrant sa lame contre lui. Il comptait rester là. Jusqu'à ce qu'il trouve une solution pour protéger les êtres qui lui étaient devenu chers.

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Lùthien avait regardé Aspha partir, presque serein. Elle était heureuse. Encore une fois, son instinct ne l'avait pas trompé en l'emmenant en ces terres, fertiles en esprits doubles. Ce qu'il sortirait de cette confrontation, elle n'en savait rien et surtout, elle n'y pouvait rien. Son rôle s'arrêtait là.

Ses yeux furent attirés par une silhouette, flottant au-dessus des flots déchaînés. Près d'elle, une enfant, portant une arme bien trop grande pour elle. L'elfe est intriguée mais une vague lui rappelle qu'elle ne bénéficie plus de la protection du peintre. Prudemment, elle quitte la jetée, rejoignant l'abri relatif de la terre ferme. Appuyée à la rambarde, elle s'offre aux éléments avec une joie sauvage et fixe l'étrange couple de ses yeux dorés. En elle, le loup gronde.

Laissez les tranquille

Les mots frappèrent l'Ame floue mais n'eurent pas d'écho. L'enfant s'approcha perlée de gouttes vaporeuses. Ses yeux aux pupilles fendues se posèrent sur Luthien avec l'air d'une jeunesse triste et curieuse.

Pourquoi vous vous cachez Mademoiselle... ?

Une vague poignard fila droit vers Anwen qui n'eut qu'à lever un doigt pour la voir percuter de plein fouet une barrière mentale en un choc comme un coup de tonnerre.

Laisse la tranquille.

La voix de Sanz devint plus impérieuse. Un tressaillement de ses sourcils marqua un léger agacement. Les flots bleus étreignirent l'Ange avec plus de passion. En elle le Loup gronde.

Ne t'approche pas du Loup, Anwen.

L'Enfant Hésita. Quel Loup. Elle connaissait seulement Sanz comme Loup blanc des Nuits sans Lunes, rôdeur incertain des temps oubliés. Lentement elle tourna sa tête vers son double, un battement plus tard se métamorphosa en guerrière au front ceint d'une opale aveuglante. Son corps s'allongea et Luthien avait devant elle désormais une Amazone au visage saturées d'arabesques. Ses pas sur semblaient marquer leur empreinte dans les rides marines.

Sanz fit tomber ses murailles d'eau. Il fixa Luthien. Son aura libérée souffla violemment la digue.

Les Loups ne chassent pas le jour.

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