Saint Royaume.

Spoiler:

I. L’Ame.

I.

Pourpres diamants virevoltant dans les airs.
Gouttelettes scintillantes peinturlurant,
Cette terre d’ébène, lacérée par la mer,
Où s’écoulent à présent mille filets de sang.

Portés par les vagues, cadavres et squelettes,
Au sommet de l’océan, au cœur de noires crêtes,
Charriés jusqu’aux récifs, déposés sur les plages,
Semblant être rochers égarés sur le rivage.

Petits visages blancs, gravés dans le sang, sur lesquels ruisselle un flot de gouttes éternelles. Masques. Eux. Encore et toujours, jusqu’aux confins du monde, jusqu’au plus profond de l’enfer. Ces éternels mensonges, ces lâches tromperies. Sur le sable ils s’étalent, obstruant les ruisseaux, piquetant cette ténébreuse immensité d’une infinité de faces ébréchés. Masques rapiécés. Lacérés. Fracturés. Finalement emportés par la tourmente, disparaissant dans la brume.

Il ne reste qu’elle.
Ni supercheries.
Ni cachettes.
Ni illusions.
Rien.

Si ce n’est…
L’Ame.

II.

Cœur palpitant sur un visage lacéré,
Sanglantes balafres s’asséchant lentement.
Sombres cicatrices gravés à tout jamais,
Dans les limbes infinies d’une âme d’argent.

Larmes vagabondant le long des paupières,
S’infiltrant dans les plus ténébreuses plaies.
Yeux d’émeraudes au milieu des rivières,
Aux teintes vermeilles, aux sanglots effacés.

Assis par delà le rebord, prunelles perdues dans les vagues, l’esprit attend. Un refuge dressé au cœur des reflets. L’abri des souvenirs, des vérités. Dernière demeure d’un enfant oublié. Royaume, enfoui fin fond des âmes, gardant les indestructibles trésors, protégeant les eternels souvenirs, les croyances invaincues. Chassant impitoyablement ceux qui osent profaner ce sacro-saint de l’irréalité. Terre déchirée par ces invariables printemps, l’insaisissable temps.

Survivant à l’ensemble.
Invaincue par le tout.
Les plaies du passé,
À jamais gravés,
Sur ce visage,

Que l’on nomme…
L’Ame.

II. Pandore.

I.

Voile dominant l’immensité déchainée,
Lumières miroitant sur les flots assombris,
Par la rage incertaine de plages rongées,
Par des souffrances aujourd’hui endormies.

Blanche tour brisant l’océan tumultueux,
Pyramide d’étoiles, Château éclatant,
Perles de vent en cette toile enchâssant,
Mystérieux chemins d’un monde fabuleux.

Geôle gigantesque sans porte aucune, si ce n’est un pic d’éternité dessinant en l’obscurité une passe excentrée, un halo incrusté dans les aspérités de cette interminable soirée. Route menant en cet autre monde, territoire des hommes, pays des larmes, des drames, des soupirs et des rires. Lieu inaccessible aux savants marchant en la contrée des âmes, ceux qui ne peuvent vivre en paix, voyant toujours une faille en leurs bonheurs, une lueur en leurs terreurs.

Ligoté en ce royaume de sages,
Observant au delà les rivages,
Noyé dans un lac de regret,
Face à ce monde de paix,
Triste cœur brisé.

Elle…
L’âme.

II.

S’inscrivant en l’immensité enflammée,
Avance l’armée des nuages déchainés
Fureur astrale traçant en l’étendue,
Trésor ouvragé aux parures superflues.

Flottant, happé par d’insaisissables courants,
Il fut emporté dans les méandres du vent.
Serpent inanimé, glissant tranquillement,
Jusqu’aux terres ensablées des sages savants.

Vint alors ce coffret, brisant d’une lame d’argent les cadavres craquelant, écrasés par l’écume tourmenté, laissant dans la brume les corps écharpés, enfouis sous un flot déchainé, chevauchant faucons d’abimes et serpents de jade, pour finalement se ficher aux pieds d’un chevalier harassé, guerrier tourmenté, prisonnier d’une cage d’invisibilité. Emporté par la folle espérance d’un songe trop souvent rêvé, lui l’ouvrit. Dans un infernal concert de gémissements assoiffés, pleurs de chiennes effondrés rêvant de baisers enflammés, hurlements d’enfants déchirés dans des cuves carbonisés, jaillirent chevaliers d’une apocalypse noctambule, sentiments assassins plongeant dans les eaux d’une terre aux apparences maudites, sanctuaire d’une divine tranquillité.

Écrasé par ses noirs compagnons,
Enfouis au cœur des malheurs,
Fantôme impalpable,
Larmes d’éternité
Souffle de clarté,

Un trésor tant espéré…

Alors que la tourmente dévastait le royaume énucléé, le corps, l’âme, l’esprit s’affranchirent et s’unirent, marchant sur un filin instable dressé par delà un fleuve d’acier, épines aiguisés tel des lances décharnés. À chaque pas glissant, toujours se retenant, yeux fixant l’horizon, prenant foi en d’improbables espérances, quêtant une inexistante clémence.

Fin.

Drystan Hayarn.
5 Février 2010.

J'attends la suite pour commenter réellement ce texte. Mais l'idée et la construction sont intéressantes. Saint Royaume. 199849

Je n'ai pas fait gaffe aux fautes, mais j'ai vu qu'il manquait un accent à "éternel" dans le premier paragraphe. Et le "peinturlurant" du début de va pas du tout, il détonne avec le reste de l'ambiance, je trouve.

Voilà, c'est prometteur, j'ai hate de le voir fini ! ^_^

Ha. Ben, si je l'ai posté ici, c'est parce que je compte appliquer une forme semblable, ainsi qu'un style semblable, sur une grande partie de la suite. C'est pour cela que chacune des parties peuvent être commentés indépendamment, non pas sur le fond, mais sur la forme. Histoire de savoir si j'écris - toujours - comme un pied ou si le style usité dans cette "expérimentation" est potable.

(Tout ça pour dire que tu n'es pas obligée d'attendre la fin pour un commentaire complet.)

Juste pour dire ce mélange de prose et de vers et le subjet en lui même indique pour moi qu'il n'a pas vraiment sa place ici, c'est un essai poétique. A voir dans l'autre bibliothèque

Bon, ben si le comité de lecture parle...
Green, un petit transfert de sujet ?
(S'iiiiiiil te plait)

Je réitère ma demande au près de l'administration, tout en la doublant avec un MP. Je promets, en contrepartie, de corriger les deux fautes découvertes par Cordélia Mecilerte, tout en consacrant mon actuel temps libre sur ce texte - Et la confrérie, oui - pour le terminer le plus rapidement possible.

PS :

Fini.

Je vous laisse donc ce texte, en espérant, après plus d'un année active dans le monde de "l'écriture", avoir fait un semblant de progrès, voire, qui sait, avoir réussi un texte. Le tout est dans le premier message. Je recherche, encore une fois, à sublimer ce texte, donc, si vous pouviez me mener en cette voie... Voila. Amusez vous bien.

Drys'.

PS : J'ai gardé le "peinturlurant".

Tiens, je passe du côté obscur de la bibliothèque pour voir ce qui s'y passe. Ça permettra peut-être à Cordelia de se souvenir qu'elle repasserait une fois le texte fini, or ce texte est fini et elle n'est pas repassée. Honte sur elle. Mais revenons à notre mouton brouteur de fenouil.

Citation :: Pourpres diamants virevoltant dans les airs.
Gouttelettes scintillantes peinturlurant,
Cette terre d’ébène, lacérée par la mer,
Où s’écoulent à présent mille filets de sang.

Portés par les vagues, cadavres et squelettes,
Au sommet de l’océan, au cœur de noires crêtes,
Charriés jusqu’aux récifs, déposés sur les plages,
Semblant être rochers égarés sur le rivage.

Le peinturlurant est juste de trop. Surtout avec la suite qui se veut rouge et noire, teintée de ténèbres. La sonorité est trébuchante en elle-même et donne un décalage dans le sens qui ne correspond à rien et n'apporte pas l'effet escompté. Personnellement, je trouve ce mot bien de trop.

Aussi, je verrais bien "sur les plages" et "sur le rivage" s'interchanger pour donner les deux vers suivants (dont j'ai la sensation qu'ils sonnent un peu mieux, et que le chtit poème s'achève avec plus de drame) :

Citation :: Charriés jusqu’aux récifs, déposés sur le rivage,
Semblant être rochers égarés sur les plages.

Citation :: une infinité de faces ébréchées.

Pour la petite faute. ^^
Ce bout de prose est agréable à la lecture et fait une très bonne transition pour la suite. Sa propre chute correspond parfaitement avec l'image employée, la grosse bourrasque.

Citation :: Sombres cicatrices gravées à tout jamais,

Un soucis avec la féminité ?

Citation :: Chassant impitoyablement ceux qui osent profaner ce lieu ? sacro-saint de l’irréalité.

J'ai l'impression qu'il manque un mot. Sacro-saint est un adjectif, par conséquent, l'employer seul dans ce contexte semble quelque peu bancal. Bon je passe directement au commentaire global, désolé de ne pas décortiquer tout le texte en entier mais j'avoue ne pas en avoir la patience aujourd'hui. $Clin d\'Oeil$

La construction du texte, des coloris et des typologies, le rend intéressant. Surtout que les effets sont assez bien utilisés et ne choquent pas. La poésie est le squelette, habillée de blanc elle emplie ce rôle à merveille. Les lettres fines et cassées rappellent les os qui bâtissent le texte.

Les annotations de gris, proses plus libérées bien qu'ancrées toujours dans le même conte, la même histoire, sont un peu plus lourds, j'ai trouvé. Pas d'un ajout de consistance mais davantage comme une redondance. Alors que le premier de ces fragment m'a enchanté, les suivants m'ont semblé assez durs à digérer.

Pour ce qui est de la chair de ton texte, je trouve l'idée sympathique bien que dépositaire d'un manque de réflexion qui la plombe un peu. Cela donne une sensation gênante de texte naïf sur le bien et le mal, les aléas de la vie et tout le tintim'.

Toussa toussa. Haïs moi.

J'en étais contant. Maintenant, je te hais. Surtout que je ne fais que très rarement allusion au "Bien" et au "Mal". Pas que je sache, en tous cas. Tu peux me les montrer ? J'avais tenté ici, au contraire, tenter de représenter l'isolement des "Sages", éternels insatisfait incapables de se fondre dans la masse, de ce mentir, isolé dans un royaume tristouille, macabre. Le dernier chapitre est une référence directe au mythe de Pandore. Alors que cette homme va détruire son refuge, cette prison fictive qu'il s'est lui-même créé pour s'isoler du monde réel - Tout n'est pas dit dans le texte - à l'instar de ce qu'a fait Pandore en libérant les maux sur un monde autrefois "Vierge" de ceux-ci, il va, lui aussi, retrouver cet espoir - C'est ça que tu trouve Naïf ? Voila. Par redondance, que vois-tu, exactement ? Bon. Je vais le corriger, voir en réécrire une partie, mais, si possible, après avoir eu ces réponses à ces menues questions, histoire de ne pas adopter les conseils d'Al d'un seul coup.

Je donne au passage le lien d'une illustration allant avec ce texte : Ici.

PS : Au fait, c'était un critique positive plus que négative ou le contraire ?
Et... Merci ^^.

Aillas a écrit:: Ça permettra peut-être à Cordelia de se souvenir qu'elle repasserait une fois le texte fini, or ce texte est fini et elle n'est pas repassée. Honte sur elle. Mais revenons à notre mouton brouteur de fenouil.

Je te pue, na ! J'avais prévenu que je n'avais pas le temps, la semaine dernière. Maintenant, je l'ai, et je suis là, na !

Bref.

J'aime toujours beaucoup la construction. Par contre, par contre... j'ai rien compris ! >< Y'a trop de mots pour mon petit cerveau. Trop d'images, trop de pierres précieuses dont je dois deviner la couleur, trop de couleurs, d'ailleurs, apposées côtes à côtes. Trop d'images dont je dois décoder le sens. Promis (oui, je promets beaucoup mais heureusement je tiens mes promesses), j'essaierai (là réside toute la subilité de ma phrase) de prendre le temps (il m'en faudra beaucoup) pour décoder ton texte et donc le commenter plus avant.

À ma décharge, je suis en cours de sociologie du langage, d'où la difficulté que j'ai à comprendre ce texte...

Le Drystan est un autre langage que celui de l'humain aussi ! ^^

Je floode pas, je lirai ton texte plus tard pour donner mon avis

Aillas m'a compris, lui, cela veut donc dire que mon texte est relativement traduisible. Je vous souhaite bonne chance à toute les deux ^^. Si jamais vous avez un problème sur une image, y'en à des tordues, je l'avoue, n'hésitez pas à me demander des explications ^^.

Citation :: Vint alors ce coffret, brisant d’une lame d’argent les cadavres craquelant, écrasés par l’écume tourmenté, laissant dans la brume les corps écharpés, enfouis sous un flot déchainé, chevauchant faucons d’abimes et serpents de jade, pour finalement se ficher aux pieds d’un chevalier harassé, guerrier tourmenté, prisonnier d’une cage d’invisibilité. Emporté par la folle espérance d’un songe trop souvent rêvé, lui l’ouvrit. Dans un infernal concert de gémissements assoiffés, pleurs de chiennes effondrés rêvant de baisers enflammés, hurlements d’enfants déchirés dans des cuves carbonisés, jaillirent chevaliers d’une apocalypse noctambule, sentiments assassins plongeant dans les eaux d’une terre aux apparences maudites, sanctuaire d’une divine tranquillité.

Trop c'est trop. Il se passe peu de choses dans ce paragraphe et pourtant tu fait surabonder les métaphores, les comparaisons, toutes ces images qui sont censées illustrer l'action, la poétiser, se retrouvent à la dénaturer de trop de fioritures extravagantes. L'emploi d'adjectifs trop solennels, de superlatifs trop romantiques, d'expressions trop lourdes, empâte ce passage et fait passer à côté de la poésie. Et trop de trop sonne creux de creux.

Citation :: Alors que la tourmente dévastait le royaume énucléé, le corps, l’âme, l’esprit s’affranchirent et s’unirent, marchant sur un filin instable dressé par delà un fleuve d’acier, épines aiguisées telles des lances décharnées. À chaque pas glissant, toujours se retenant, yeux fixant l’horizon, prenant foi en d’improbables espérances, quêtant une inexistante clémence.

Pour le bien et le mal, le filin est désigné comme le sentier du bien dans la multitude des maux du monde. D'ailleurs pour traiter de ce paragraphe, tu apparentes un fleuve d'acier à des épines, à des lances ce qui choque un tantinet, vaudrait mieux quelque chose du style " Un filin instable dressé par delà un fleuve d'acier d'épines aiguisées telles des lances décharnées" afin de rendre ta phrase plus correcte. Ca prend même plus de rythme j'ai la sensation.

Ton poème n'est pas mauvais, c'est un bel effort, je pense qu'il est loin le temps de tes premiers textes. Apprends à te maîtriser, à corriger ton insatiable appétit de beaux mots. Fais nous plaisir par plus de légèreté, plus de concision, plus d'efficacité. Heureux

Je prends en note tes conseils, Aillas. J'attends juste les avis des demoiselles pour envisager - Voir faire, autant dire les choses telles qu'elles sont - une réécriture.

Bon... je m'attaque à la bête ! Je commence par des commentaires linéaires et très spontanées, puis viendra une vue d'ensemble et mon avis général. Saint Royaume. 199849

Drystan Hayarn a écrit:: I. L’Ame.

I.

Pourpres diamants virevoltant dans les airs.
Gouttelettes scintillantes peinturlurant,
Cette terre d’ébène, lacérée par la mer,
Où s’écoulent à présent mille filets de sang.
Ok, je vois bien l'image. Une terre lacérée par la mer ? J'adore ! Par contre, j'aurais mis une virgule ou même rien du tout, à la fin du premier vers : la suite est dans sa continuité, c'est gênant une telle rupture.

Portés par les vagues, cadavres et squelettes,
Au sommet de l’océan, au cœur de noires crêtes,
Charriés jusqu’aux récifs, déposés sur les plages,
Semblant être rochers égarés sur le rivage.
Le dernier vers a une rythmique bancale : la deuxième partie est trop longue. Spontanément j'ai oublié de lire "le" devant "rivage" pour rétablir l'équilibre. Et d'ailleurs, je ne sais pas si tu as essayé de faire des vers avec une métrique régulière, mais si oui c'est complètement foiré ^^

Petits visages blancs, gravés dans le sang, sur lesquels ruisselle un flot de gouttes éternelles. Masques. Eux. Encore et toujours, jusqu’aux confins du monde, jusqu’au plus profond de l’enfer. Ces éternels mensonges, ces lâches tromperies. Sur le sable ils s’étalent, obstruant les ruisseaux, piquetant cette ténébreuse immensité d’une infinité de faces ébréchés. Masques rapiécés. Lacérés. Fracturés. Finalement emportés par la tourmente, disparaissant dans la brume.
J'aime beaucoup ! Sauf le "ténébreuse immensité" : ténébreuse détonne parmi le reste des mots. Tu vois, je me disais : "ouah, super le travail sur les sonorités !!" et la Paf! j'ai eu mal... et puis le mot est trop long aussi, ça fait trop à côté d'"immensité".

Il ne reste qu’elle.
Ni supercheries.
Ni cachettes.
Ni illusions.
Rien.

Si ce n’est…
L’Ame.

II.

Cœur palpitant sur un visage lacéré,
Sanglantes balafres s’asséchant lentement.
Sombres cicatrices gravés à tout jamais,
Dans les limbes infinies d’une âme d’argent.
euh... infinies, les limbes ? vraiment ? ça fait un peu trop, là, ça n'apporte rien à ton récit, je trouve. Quant au premier vers, soit tu met un article devant Coeur, soit tu vires celui devant visage (c'est aussi pour ça que le dernier vers de la deuxième strophe me paraissait déséquilibré, je crois...)

Larmes vagabondant le long des paupières,
S’infiltrant dans les plus ténébreuses plaies.
Yeux d’émeraudes au milieu des rivières,
Aux teintes vermeilles, aux sanglots effacés.
Alors, d'un côté les larmes vagabondent, de l'autre les sanglots sont effacés... elles sont folâtres ou discrètes, les larmes ? Les deux me conviennent, j'aime même beaucoup l'idée de pleurs sautillants sur les joues et allant de paupière en paupière ! Mais ce n'est peut-être (sûrement) pas ce que tu veux donner comme impression...

Assis par delà le rebord, prunelles perdues dans les vagues, l’esprit attend. Un refuge dressé au cœur des reflets. L’abri des souvenirs, des vérités. Dernière demeure d’un enfant oublié. Royaume, enfoui fin fond des âmes, gardant les indestructibles trésors, protégeant les eternels éternels souvenirs, les croyances invaincues. Chassant impitoyablement ceux qui osent profaner ce sacro-saint de l’irréalité. Terre déchirée par ces invariables printemps, l’insaisissable temps.
"enfoui AU fin fond". Sinon, ça allègerait un peu si tu mettais de temps en temps les adjectifs après les noms au lieu de devant. Ca devient vite pompeux, sinon.

Survivant à l’ensemble.
Invaincue par le tout.
Les plaies du passé,
À jamais gravés,
Sur ce visage,

Que l’on nomme…
L’Ame.

II. Pandore.

I.

Voile dominant l’immensité déchainée,
Lumières miroitant sur les flots assombris,
Par la rage incertaine de plages rongées,
Par des souffrances aujourd’hui endormies.
Pas de virgules à la fin du deuxième vers... Et "plages rongées" je trouve ça superbe !

Blanche tour brisant l’océan tumultueux,
Pyramide d’étoiles, Château éclatant,
Perles de vent en cette toile enchâssant,
Mystérieux chemins d’un monde fabuleux.
Un peu moins de participes présents, peut-être ? Par exemple, "perles de vent en cette toile enchâssées", ça colle aussi, et au niveau du sens je trouve même cela plus juste : les perle n'enchâssent pas, mais sont enchâssées ! Right ? Bon, ok, ça foire ta rime et en plus ça met un "é" alors que j'aime pas ça, mais de temps en temps, ça passe ! ;-)

Geôle gigantesque sans porte aucune, si ce n’est un pic d’éternité dessinant en l’obscurité une passe excentrée, un halo incrusté dans les aspérités de cette interminable soirée. Route menant en cet autre monde, territoire des hommes, pays des larmes, des drames, des soupirs et des rires. Lieu inaccessible aux savants marchant en la contrée des âmes, ceux qui ne peuvent vivre en paix, voyant toujours une faille en leurs bonheurs, une lueur en leurs terreurs.
Erf... un peu trop de "en", comme dans "dessinant EN l'obscurité". Dessinant contre l'obscurité ? Dessinant dans l'obscurité ? Il y en a plein tout au long de ce paragraphe, tu devrais pouvoir facilement les remplacer tout en y mettant une touche d'originalité et de surprise.

Ligoté en ce royaume de sages,
Observant au delà les rivages,
Noyé dans un lac de regret,
Face à ce monde de paix,
Triste cœur brisé.

Elle…
L’âme.

L'âme est donc coeur et visage à la fois ? Intéressant...

II.

S’inscrivant en l’immensité enflammée,
Avance l’armée des nuages déchainés
Fureur astrale traçant en l’étendue,
Trésor ouvragé aux parures superflues.
en en en en en enenene ! Rha !

Flottant, happé par d’insaisissables courants,
Il fut emporté dans les méandres du vent.
Serpent inanimé, glissant tranquillement,
Jusqu’aux terres ensablées des sages savants.
Les rimes sont un peu lassantes, mais ce qui y est dit est prenant. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu as mis un sujet ! Tout de suite, j'arrive à me mettre des images en tête puisque je vois de qui tu parles (enfin, j'arrive à imaginer...).

Vint alors ce coffret, brisant d’une lame d’argent les cadavres craquelant, craquelants, plutôt, non ? écrasés par l’écume tourmenté, laissant dans la brume les corps écharpés, enfouis sous un flot déchainé, chevauchant faucons d’abimes et serpents de jade, pour finalement se ficher aux pieds d’un chevalier harassé, guerrier tourmenté, prisonnier d’une cage d’invisibilité. Emporté par la folle espérance d’un songe trop souvent rêvé, lui l’ouvrit. Lui ? Il sonnerait mieux, non ? Dans un infernal concert de gémissements assoiffés, pleurs de chiennes effondrés rêvant de baisers enflammés, hurlements d’enfants déchirés dans des cuves carbonisés, jaillirent chevaliers d’une apocalypse noctambule, sentiments assassins plongeant dans les eaux d’une terre aux apparences maudites, sanctuaire d’une divine tranquillité.
Il manque un verbe pour ta dernière phrase, y'a un "dans" au début mais aucun mouvement qui s'y réfère, ni dans la phrase précédente ni dans celle-ci qui est totalement nominale. Il y a juste un "ouvrit" avant, mais rien qui ne justifie le "dans". Sinon, j'aime beaucoup toutes les énumérations de ce passage et tous les objets et monstres qui y sont listés. Même si y'a trop de "é"... =D

Écrasé par ses noirs compagnons,
Enfouis au cœur des malheurs,
Fantôme impalpable,
Larmes d’éternité
Souffle de clarté,

Un trésor tant espéré…

Alors que la tourmente dévastait le royaume énucléé, le corps, l’âme, l’esprit s’affranchirent et s’unirent, marchant sur un filin instable dressé par delà un fleuve d’acier, épines aiguisés tel des lances décharnés. À chaque pas glissant, toujours se retenant, yeux fixant l’horizon, prenant foi en d’improbables espérances, quêtant une inexistante clémence.
Là aussi, manque un verbe pour conclure. C'est un peu passif tout ça ! Dommage pour un récit de quête identitaire, non ? Sinon, je ne suis pas convaincue par le "énucléé"

Fin.

Drystan Hayarn.
5 Février 2010.

Bon, après toutes ces remarques pas forcément super agréables, saches quand même que j'ai bien aimé ton texte (si si !). Il se tient, globalement, même si j'avoue ne pas forcément avoir tout compris (mais je n'ai pas non plus essayé, je n'ai tout simplement pas le temps).

Quelques détails stylistiques mériteraient à être revus, comme les "en", bien pratiques pour juxtaposer des mots mais qui manquent cruellement de personnalité et de saveur ; la métrique des parties poétiques versifiées qui est à revoir (enfin, si tu veux, hein !) ; ou encore le manque de verbes et de sujet (je dis pas qu'il faut en mettre tout le temps, mais là, c'est vraiment trop anonyme, descriptif et figé. Paradoxal, vu le thème, non ?).

J'aime ton univers tourbillonnant et foisonnant. Un peu à la Tim Burton, je ne sais pas si tu vois ? Mais en moins sépia et plus sombre... Bref. Saint Royaume. 235722

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