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| Le creux de l'existence [Sujet 1] | |
| | Auteur | Message |
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bibibeb Journaliste
Nombre de messages : 45 Date d'inscription : 12/01/2008
| Sujet: Le creux de l'existence [Sujet 1] Dim 23 Mar - 13:49 | |
| Modestement, je remets ma copie aux mentors. J'ai choisi d'associer sur Mister O. Encore un sujet 1, je sais. ---------- Le creux de l'existence Les premiers pas de notre existence, nous les passons à errer. Nous voyageons sur la ligne d'horizon, à la recherche d'un but, d'une destinée, d'un bonheur promis. Souvent la jouissance miroite comme l'oiseau lorsqu'il passe devant le soleil avant de finalement disparaître dans le bleu céleste du ciel, point noir perdu dans l'espace. Ou alors, on croit, à tort, qu'elle se mérite, que pour l'obtenir il nous faut lutter à corps perdu. C'est bien connu, derrière l'écueil se cache notre salut. Pourtant, si nous témoignons tous des pires vicissitudes, où donc restent ceux que la vie a finalement récompensés ? Il s'avère indéniable que dès que l'on croit que midi frappe à sa porte, notre nature humaine nous rend prêt à tout pour en (re)trouver la clé, celle qu'on a pas utilisé pendant des mois parce qu'alors on ne la voyait vraiment pas l'utilité de l'ouvrir cette porte. Cette clé qu'on a peut-être même encore jamais utilisé, il nous la faut impérativement. Et pour s'entêter de la sorte, pour nous mettre dans cet état quasi hystérique et obsessionnel, pas la peine d'y goûter à ce bonheur supposé, il suffit d'entrevoir par le trou de la serrure, une vague silhouette informe qui lui ressemble. Et voilà, plus rien ne nous turlupine tant que cette idée fixe, celle que nous ne pouvons jouir que d'une seule et unique manière. Par exemple le bonheur, si on l'aperçoit de l'autre côté d'un gouffre, tout ce qui nous éloigne de lui devient morne et terreux, un vrai gourbi. Ce qui nous anime alors nous hante toute notre vie : la curiosité, le désir, l'espoir, le fantasme... appelez cela comme vous voudrez mais méfiez-vous en. Si probable qu'il soit que cette force vous pousse à accomplir les exploits les plus mirobolants, comme par exemple remplir le gouffre dont l'on parlait tout à l'heure de milliards de petits cailloux afin de pouvoir le traverser, c'est tout autant vous accaparer à un même ouvrage qui remplira votre existence d'une insondable vacuité. Oui, il vous détournera des extases si convoitées car l'essentiel du plaisir ne réside pas dans le fait de le chercher mais de le trouver. Écoutez donc ces sages paroles si vous ne voulez passer votre vie à espérer. Plutôt que de vous acharner à courir après de vains désirs, plutôt que de perdre vos précieuses heures devant un gouffre si profond qu'il vous faudra la durée de votre passage sur Terre pour, en le remplissant de petits cailloux, le traverser ; plutôt que de le chercher là où vous n'êtes pas, le bonheur, trouvez le où vous vous situez déjà. Trouvez le du côté du gouffre où vous vous tenez, bien avant qu'une quête improbable et la vieillesse ne vous conduisent au trépas. Croyez moi, si vous pensez que le bonheur vous fait signe ne le suivez pas, c'est un leurre. Le bonheur n'existe pas en dehors de vous, il n'appartient qu'à votre subjectivité et se révèle par conséquent omniprésent. Alors au lieu de le chercher au-delà de votre portée, occupez-vous donc de jouir sur place, ici et maintenant. Carpe diem ! Cela vous évitera de gâcher votre vie à tout faire pour traverser un gouffre qui ne vous conduira nulle part si ce n'est à la mort. | |
| | | Nicolas
Nombre de messages : 1504 Age : 38 Localisation : Tentaka Date d'inscription : 25/11/2007
Personnages RP Pseudo: Murène de Virtù Pseudo : Andy de Falque Pseudo : Antoine
| Sujet: Re: Le creux de l'existence [Sujet 1] Dim 6 Avr - 18:51 | |
| Ouate de phoque ! Un hédoniste archétypal, un de plus, un qui donne du carpe diem (avec un point d'exclamation qui plus est !), qui ne se prend pas la tête, relativise et se gorge de bonheurs faciles, soit la pire engeance. Heureusement que je t'ai choisi avant Garg ; marre des hachichins.
On a donc là affaire à une plaidoirie simple mais bien fichue en faveur d'on-sait-qui, sauce classique. Le support de l'image est utilisé à juste propos pour entamer une allégorie évidente, à laquelle je reprocherais néanmoins d'être légèrement répétitive quant aux termes utilisés (là où celle de la porte présentait plus de variation, par exemple). Performance scolaire : le mot vacuité est lui aussi employé de façon naturelle et appropriée. Autant dire que bien qu'il soit difficile de juger du niveau de respect de la consigne, tant celle-ci ait pu être aussi large que vague, on peut taxer ton devoir de tout sauf de hors-sujet.
Il ne m'est pas apparu de problème notable d'orthographe ou de grammaire (attention toutefois à l'accord du participe passé, et à la limite manque-t-il régulièrement des traits d'union dans l'emploi de l'impératif), ce qui est normal (le contraire est mauvais, mais ne pas faire de faute n'est pas une performance), et le vocabulaire mis à profit est agréablement varié tout en s'accordant au(x) registre(s) choisi(s). Mais c'est justement (et malheureusement) ce point qui me laisse par moment perplexe, le registre. En effet, tout cela débute comme une bonne petite leçon philosophique aux accents classiques, avec une métaphore empruntée au spectacle naturel (l'oiseau, le soleil, le ciel) et une question rhétorique bien balancée. Le second paragraphe présente une légère baisse de régime dans la mesure où, si l'allégorie est pertinente et intéressante, l'expression de base provient des expressions communément usitées (midi frappe à sa porte). Loin de moi l'idée de dire que cela fait tache mais il m'aurait semblé plus approprié de faire une nouvelle fois appel à ta capacité à créer des images par toi-même. Mais déjà turlupine détonne réellement, lui, comme gourbi, trois lignes plus bas.
Et c'est dans ces troisième et dernier paragraphes (quoique je ne sais pas si l'absence d'une ligne d'espacement est un fait voulu ou non) qu'apparaissent les distorsions d'expression les plus notables, notamment milliards de petits cailloux (plus bas, seulement petits cailloux) qui me laisse perplexe (ce mot revêt un caractère un peu naïf et enfantin que pierre, par exemple, n'a pas), mais surtout la répétition (même si elle est voulue) de gouffre sans que l'allégorie ne s'étoffe pour autant à chacune de ses apparitions. Ajoutons à cela une fin qui s'emballe subitement (d'ailleurs, l'espace qui n'existe pas entre les deux derniers paragraphes ne signifie-t-il pas que l'on ne souhaite ni reprendre son souffle ni laisser à l'auditeur/lecteur le loisir de méditer un peu ce qui s'est dit précédemment ?), notamment du fait de l'omniprésence de l'impératif (seulement deux occurrences dans le reste du texte) mais surtout de ce carpe diem exclamatif un peu surjoué, et l'on comprendra que je préfère l'introduction du propos à sa conclusion, au-delà de tout courant de pensée.
Passons à une étude plus littérale du texte.
le bleu céleste du ciel : une répétition de champ lexical pas des plus heureuses. celle qu'on a pas utilisé : celle que l'on a pas utilisée parce qu'alors on ne la voyait vraiment pas l'utilité de l'ouvrir cette porte : tu sembles ici rechigner à employer des virgules, dont au moins une me semble indispensable à la compréhension de cette proposition. J'aurais plutôt écrit parce qu'alors, on ne la voyait vraiment pas, l'utilité de l'ouvrir, cette porte. D'autre part, cette tournure (trop ?) pleine d'emphase détonne avec le reste des paragraphes. Cette clé qu'on a peut-être même encore jamais utilisé : Cette clé que l'on a même peut-être jamais encore utilisée (au-delà de la correction de l'accord du participe, ce n'est qu'une proposition, mais dont la syntaxe comme l'expression me semble mieux convenir à ta plaidoirie). pas la peine d'y goûter à ce bonheur supposé : cette construction, un brin répétitive, réclame la présence d'une virgule. il suffit d'entrevoir par le trou de la serrure, une vague silhouette informe qui lui ressemble : ici par contre, la virgule est malvenue, et la transition avec la proposition précédente aurait pu se faire plus judicieusement par un autre élément de ponctuation (deux points ou point-virgule). De plus, dans vague silhouette informe qui lui ressemble, informe fait tache tant du point de vue de la surenchère de qualificatifs que du sens (quelque chose d'informe ne ressemble justement à rien). plus rien ne nous turlupine tant que cette idée fixe, celle que nous ne pouvons jouir que d'une seule et unique manière : On ne peut qu'observer un manque de variété dans l'emploi de tes figures de styles, tant ce second paragraphe est parsemé du même effet d'emphase. c'est tout autant vous accaparer à un même ouvrage : Malgré mes recherches, je ne saurais dire avec certitude si cette construction est grammaticalement correcte ou pas, donc ben... ben rien, en fait. Ecoutez donc ces sages paroles : Ça peut apparaître comme légèrement caricatural mais sans qu'il y ait rupture avec le reste du texte. Ça passe. si vous pensez que le bonheur vous fait signe ne le suivez pas : Il manque une virgule ici également.
Je conclurai en disant qu'en effet, sans en être forcément l'idée première, l'exaltation en creux de l'hédonisme était une interprétation possible de cette page et tu te sors honorablement de l'exercice casse-gueule qu'est celui de la rhétorique philosophique. Des efforts peuvent être apportés quant à la cohérence des registres, la diversité stylistique de l'ensemble et à la ponctuation, mais le tout n'est pas désagréable.
14/20
Dernière édition par Undead Flake le Lun 7 Avr - 1:00, édité 3 fois | |
| | | Irrumo
Nombre de messages : 133 Date d'inscription : 06/01/2008
| Sujet: Re: Le creux de l'existence [Sujet 1] Jeu 8 Mai - 1:19 | |
| En plus des fautes d'accord, j'ai noté trop souvent que les négations étaient oubliées. - Citation :
- la clé, celle qu'on a pas utilisé
- Citation :
- Cette clé qu'on a peut-être même encore jamais utilisé
Sinon le ton est trop sentencieux, c'est un prèche épicurien, plein d'exhortations. Cette sûreté de posséder la sagesse est profondément irritante, d'autant que les vagues idées sur le bonheur ne constituent pas une réflexion suffisamment consistante. Et le matraquage rhétorique qui les sert en est d'autant plus lourd. Certains traits de l'écriture journalistiques apparaissent dans des expressions figées telles que "c'est bien connu", panneau indicateur habituellement utilisé pour signifier que la suite est ironique, ou alors "Il s'avère indéniable que", "frapper midi à sa porte" etc. Les images, bien employées et agencées, sont néanmoins trop banales, et se répètent. 12/20 | |
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| | | | Le creux de l'existence [Sujet 1] | |
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