Hell. Devoir numéro 1.

Prise de contact avec mon pétillant élève.

Quoi de plus amusant que d'écrire... juste pour le plaisir ? Pour ce premier devoir, peu de contraintes : écrire un épisode des mémoires aelissiennes, situées dans les tomes longs.

Pour rappel, il s'agit d'écrire une scènette ayant pour cadre Ter Aelis, et au moins l'un de ses aelissiens. Le style peut être romancé, poétique, fantastique, ou au contraire très sérieux.

Il s'agit tout de même d'un vrai devoir, donc l'histoire devra être consistante, au moins une quarantaine, voire une cinquantaine de lignes.

Il s'agit pour nous deux de prendre la mesure, et pour moi de voir dans quel registre tu aimes écrire.

Tu dois faire très attention à être original, à rester dans le cadre des backgrounds de Ter Aelis, à soigner ton langage et ton style d'écriture, même si tu choisis la voie drôlatique.

Voilà ! Amusons nous un peu, élève à moi !

Mon pauvre cher élève ! Je sais, je suis impardonnable, et pourtant ! J'ai d'excellentes excuses, qui, si je les exposais ici, te convaincraient illico de ma plus parfaite bonne foi et de ma vertueuse innocence. Cependant, comme il est assez malvenu d'exposer à tout un chacun, et surtout à un élève jeune et peu préparé, les trépidations de ma folle vie actuelle, je me contenterais juste d'un sonnant "Et si t'es pas content va te faire voir chez les Athéniens!"

Et toc. Namého. Pour qui ils se prennent ces élèves de nos jours.


Cette correction va être un peu spéciale puisqu'il s'agit presque exclusivement d'une première prise de contact.
Je dois t'avouer, Hell, que je n'ai pas particulièrement apprécié ce premier texte. L'écriture est fluide, indéniablement, les fautes d'orthographe quasi inéxistante... Bref, tu as tous les outils en main pour faire à peu près ce que tu veux. Ce texte porte la marque, à mon avis, d'un écrivain d'une grande culture, et donc qui sait sans problème trouver et manier les mots qu'il convient, mais qui a voulu aller trop vite, sans réellement prendre le temps de soigner le style. L'humour que tu as voulu distiller dans ton devoir est trop grossier, les ficelles sont trop visibles. ca fait "flop".

Peut être, cher Hell, es tu trop sûr de toi.

Pour ne pas rester sur ce sentiment négatif, je prends sur moi de publier ici le deuxième texte que tu m'as envoyé pour ce devoir.

Mickaël a écrit:

MD20

10h27
La journée s’annonçait pluvieuse. C’est ce qu’ils avaient dit au bulletin météorologique sur T-A TV. Ils ont souvent raison mais l’Homme a cette phénoménale capacité d’occulter le bien pour amplifier le mal. Ce fut donc en toute ethno-logique que la présentatrice en prit pour son grade. Quelques nuages menaçants pointaient en effet le bout de leur nez que j’imaginais assez bien pustulant et purulent. Mais pas l’ombre d’une goutte…Ma gardienne de sœur m’interrompit : « Une journée, c’est trente deux heurs mon biquet. Modération et courtoisie. »
Elle a ce don de me calmer en me faisant sourire, un ange parmi les anges. Son intervention me fit penser à ces films de science fiction… « Paix et prosperité ». Après une demi-heure de film, ça devient souvent « Génocide et extermination ».

Il n’en demeurait pas moins que ma journée risquait d’être gâchée. La pluie était annoncée, que les Ames Damnées fassent leur boulot et que le déluge s’abatte sur Ter Aelis emportant avec lui les pêcheurs… Mon esprit s’égare. Comme tous les soirs, rejoindre Ter Aelis fût des plus difficile. Un cliquetis, un simple bruit, suffisait à me ramener illico presto à ma réalité. J’avais depuis quelques temps du mal à trouver le sommeil…

Mais j’y étais, finalement. Au programme, regarder les gouttes de pluie perler sur les parois cristallines de ma petite résidence. On comprendra donc toute l’importance du respect de la parole donnée. La présentatrice l’a dit : « Il pleuvra demain sur toute la région ». Moi qui m’étais fait une joie…

Ma sœur m’abandonna à mon sort. Une journée palpitante devait surement l’attendre : accueillir les colons (comme nous l’avions été), les orienter, les perdre peut être. Qui sait… De mon côté, je prenais mon mal en patience. J’aime oublier que la plupart des gens n’ont pas autant de temps que moi. Je consultais donc toutes les vingt secondes le flux d’informations de Ter Aelis. Mais rien…Le temps et son appréciation, voilà bien quelque chose de phénoménal. Moi je m’ennuie, souvent. C’est affolant comme vingt secondes peuvent vous paraître une journée lorsque vous attendez, plutôt impatiemment.

Il faut dire que j’avais peut être tapé fort en lançant une candidature dans toutes les académies. Ma sœur et moi étions là depuis un moment mais je suis atteint de flémingite à un stade relativement aigu. Je n’ai donc montré d’intérêt pour les arts que très tard. Ceci explique cela. Je profite, je profite mais je n’apporte rien. Un parasite peut être. Quoiqu’il en soit j’avais pris ma décision. Non sans m’informer…

Le Directeur des Beaux Arts me paraissait être un type tout à fait sympa. Un peu torturé peut être. En tout cas, certaines de ses créations, exposées partout dans l’Académie, le laissaient penser. Je ne sais pourquoi mais…j’ai cette impression qu’il vit en décalage permanent Smirtnoff qu’il s’appelle. Avec un nom comme ça, ça promet. Moi qui tourne à la grenadine depuis ma plus tendre enfance. J’ai croisé d’autres grands noms, rapidement…il faut dire que leurs accoutrements sont tape-à-l’œil. Rouge gardien, bleu mentor…ces couleurs étaient entrées dans le langage courant comme telles. Stanislas, Mido…oui j’avais croisé quelques mentors.

L’Académie littéraire ne serait pas une mince affaire…je n’ai identifié aucun mentor officiel. C’est bien embêtant pour se forger un avis. Mais j’ai croisé quelques membres qui je l’ai compris ne sont pas d’illustres inconnus…TrOn, Goldmund et puis des journalistes, Haven, Aligby…Pas mal de noms résonnent depuis cette terre littéraire jusque…partout en Ter Aelis. Comme l’ensemble des habitants, je me délecte le plus fréquemment possible des diverses envolées lyriques dont ils nous gratifient. Malheureusement, la portée de mes émotions littéraires en est restée à J’aime/J’aime pas. J’ai donc jusqu’à présent regardé tout cela d’un œil distant, d’en bas.

En marge, même en retrait, existe enfin une région peuplée d’ahuris pour certains, de joueurs pour moi. Cette terre est parcourue par les Rpistes et les rôlistes. On ne sait pas qui ils sont. Ils parlent d’eux à la troisième personne, ont créé autour d’eux un monde parfois des mythes, certains sont des légendes, des fantômes…Alain Delon doit être leur maître à penser.

Déjà plus de vingt coups d’œil sur ce maudit flux et rien…toujours pas de pluie. Quand soudain, cela devait bien arriver :

Objet : Candidature Académie Littéraire

« Cher candidat,
C’est avec une infinie tristesse que je vous annonce que j’ai été désignée d’office pour être votre mentor. Désolé pour l’attente mais personne ne pouvait se résoudre à gâcher sa vie en vous épaulant sur une route que nous ne voulons pas que vous preniez. Voilà. Je suis donc votre mentorette attitrée. Je suis désespérée. Comme si je n’avais que cela à faire…

Dounette, Ame définitivement damnée… »

Le choc fut rude mais les événements, d’un coup, s’enchainaient…Conspiration des classes élitistes sans doute…sadisme des mentors, que sais-je…

Objet : Fiche Personnage RP

« Cher candidat,
Je vous suggère de relire de près nos conditions d’entrée ainsi que les différents tutoriels à votre disposition pour rédiger votre CV et lettre de candidature. Si vous ne dotez pas la compétence Arcanes d’un minimum de point, il est inutile de vouloir ensuite apprendre en sort. Cela est d’autant vrai lorsque c’est le sort Intelligence lvl up que vous tentez sournoisement d’acquérir. Vraisemblablement, cette caractéristique ne peut vous être appliquée. Par ailleurs, achetez vous un boulier. Vous partez avec 10 pièces d’Argent, pas 372…Si votre candidature a franchement distrait le staff, c’est pas la fête à Dudulle.

Cordialement, ou pas.
Votre pas dévoué, si tu me déranges je te tue, Aillas. »

Pas de répit pour les braves, la conspiration se confirmait…

Objet : Candidature Académie Graphique

« Et on lui pèlera le jonc comme au baillis du Limousin
Qu’on a pendu un beau matin
Qu’on a pendu…avec ses tripes !

Voilà ton sujet pour le devoir d’entrée. A rendre avant ce soir. Tu me fais ça en speed painting, sans apport perso et sans utiliser de couleurs. Pour me le remettre, débrouille toi mais je suis pas là. On a une sauterie avec les copains.

Tchou,
Smirtnoff »

Sueurs froides, arrêts cardiaques sur quatre de mes cinq coeurs, tremblements…j’étais étalé sur le sol, incapable de reprendre mon souffle quand elle me saisit le bras…

« Radiant, Radiant…Debout petit frère, c’est ton heure. Le temps de l’attente est terminée…Tes mentors t’attendent, bienvenue chez toi… »

10h47
En moins de vingt minutes, ma vie avait basculé…

Ce texte est nettement meilleur! L'écriture est toujours aussi bonne, les phrases bien construites, les mots agréablement choisis, mais également le style est plus recherché, l'humour plus fin, le phrasé plus réfléchi. Tout de suite, ça passe mieux.

D'un point de vue général, il va falloir travailler sur le soin que tu apportes à tes productions. Tu es doué, certes, tu as une excellente culture française qui te permet de t'exprimer sans contrainte, mais cela ne doit pas te faire oublier qu'un texte se réfléchi longuement avant d'écrire le plus petit mot.
Un autre chose à voir : le rythme du texte.

Je te laisse me donner ton sentiment sur ce que je viens de te dire, avant de te proposer un nouveau sujet.