IN NOMINE PATRIS [RP concerté]

Teysa était assis sur la branche d’un pin. Il avait les yeux perdu dans les étoiles en quête d’un signe, une réponse. Les images de son passé lui revenait en mémoire, son passé l’avait mené ici en quête de son père déchu, qu’il n’avait jamais connu. Il regardait le mur qui le séparait encore des informations qui lui permettraient de retrouver sa famille. A la mort de sa mère il avait du fuir sa tribu en raison de ses différences. Il s’était exilé en Aelis où il avait découvert des traces de son paternel, mais depuis il n’avait plus rien. C’était le vide complet. Il ralluma sa pipe et s’adossa a l’arbre, puis expira la fumer vers les étoiles, tandis que la lune argentée éclairait sa peau pâle.

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Egorann observait déjà depuis quelques temps la lune, cette goutte éclatante de lait qui semblait si pure en comparaison de quelques notes brillantes à ses cotés. La jeune elfe était assise dans l'ombre, quelques arbres derrière celui de Teysa. Elle ne savait pas s'il était conscient de sa présence, mais ne voulant pas être indiscrète, elle se leva silencieusement et marcha d'un pas souple entre les arbres, avant de venir s'accouder sur celui du géant. Elle le voyait noir devant la lune, et de sa silhouette s'échappait quelquefois un léger nuage de fumée claire qui se perdait dans l'obscurité. Elle avança son pieds, trouva une brindille qu'elle fit craquer.

Bonsoir! Qui êtes-vous? Je n'arrive pas à reconnaître quel est le propriétaire de cette silhouette perdue entre les branches. Peut-être que je vous connais?

Teysa posa ses yeux pales sur la silhouette au bas de l’arbre, il sourit, tira une bouffée de tabac, puis il se laissa tomber au pied de l’arbre. Il atterrit devant l’elfe qu’il observa goguenard avant de s'incliner devant.

- M’dame j’me présente, j’me nomme Teysa le sombre. Pour mon plaisir.

Il avait lâché sa palabre dans un nuage de fumée blanche qui fit tousser son interlocutrice, et le fit sourire de plus belle.

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- M’dame j’me présente, j’me nomme Teysa le sombre. Pour mon plaisir.

Elle essaya de cacher la quinte de toux que Teysa venait de déclencher avant de répondre. Elle pleurait presque et le nuage blanc tardait à se dissiper. Elle finit par se décaler d'un pas sur le coté pour apercevoir enfin le sourire goguenard de son interlocuteur. Elle lui répondit d'un regard noir contredit par sa voix aimable:

Pour ma part je suis Egorann. Enchantée. Dites-moi, que faites-vous à cette heure tardive en des lieux si sombres? Et de plus, pourquoi Teysa "le Sombre"?

Il était tard et la nuit dessinait sur le chemin de longs pantins d’ombres noires qui dansaient au rythme de la lune. Cassiopée suivait leurs traces et marchait vers la forêt où l’attendait celui à qui elle devait la vie.
Elle l’avait longtemps cherché sans pouvoir le retrouver sur Ter Aelis.
Il était celui qui l’avait arrachée à la mort le jour où Smirtnoff avait voulu se libérer du joug de son amour pour elle. Puis elle n’avait plus jamais entendu parler de lui jusqu’à ce jour.
Elle s’était juré de lui payer sa dette.

Alors, elle avançait sur le sentier qui menait à la clairière du boiteux, car c’était là qu’il demeurait lorsque la nuit venait.

Quand elle arriva sur les lieux, elle reconnut la jeune Egorann. L’elfe était en pleine conversation avec un chat perché à qui elle demandait :

- Et de plus, pourquoi Teysa "le Sombre"?

Cassiopée s’approcha silencieusement d’elle et la salua une main sur le cœur en signe d’amitié et l’autre sur le front pour lui offrir ses pensées.

- Oui c’est une bonne question… Pourquoi Teysa le Sombre ?

Et elle sourit en direction du chat.

Une voix résonna, prenant écho parmi les arbres. Elle était pure et semblait provenir de toute part comme de nulle part. Impossible de savoir d'où elle venait, ni même d'être sûr que ce n'était pas un fantôme, une hallucination ou une farce.

- Parce que cet homme manipule les ombres, parce qu'il peut devenir une ombre, parce qu'il a traversé il fut un temps, et pendant un temps qu'il ne saurait jugé, les ombres elles mêmes. Parce qu'il a les sourcils noirs, parce qu'il a tué le Dieu des ombres, parce qu'il est potes avec celui-ci d'ailleurs. Parce que c'est un égoïste, un paria, déchu, de son espèce, parce qu'il a les ailes noires, parce qu'il aime la tranquillité qu'offre ce manteau qui protège de la lumière. Parce qu'il a une âme sombre, si tant est qu'il possède encore une âme à proprement parlé, parce qu'il est un peu con parfois, qu'il aime le chocolat noir et qu'il préfère le noir à l'orange, pourtant le chocolat à l'orange c'est bon. Parce que c'est le seigneur des ombres, voir le dauphin, et parce qu'il est, ou pas, plein d'autres choses encore. Certaines stupides, d'autres plutôt et assez vraies, quelques unes étranges, voir mystérieuses, les dernières totalement dénué de raisonnement, et parfois, pourtant, guère très loin de la vérité. Imaginez votre déception si ce n'était que son nom de famille !

S'en suivit d'un rire qui dura un long moment alors que deux prunelles fixant Egorann apparaissaient petit à petit.

- C'est une bonne question oui, pourquoi "Le Sombre" avec un grand S ?

Les yeux fixaient toujours la demoiselle sans que le reste du corps ne se prononce dans un champ visible.

Teysa sourit en voyant son ami arriver.

-Bien puisque tout le monde semble poser la même question… Je me ferai donc un devoir d’y répondre.

Il sourit de plus belle, tira une bouffée de tabac, puis il s’adossa posément à l’arbre derrière lui.

-Le Sombre pour plusieurs raisons. Premièrement pour la première de mes espèces, les drows ou elfes noires. Deuxièmement pour la nuit, à laquelle je m’apparente car elle reste pour moi le plus merveilleux moment de la journée. Troisièmement pour mes origines paternelles et la couleur de mes ailes.

La phrase fut ponctuée par le bruit caractéristique de la peau qui se déchire, tandis que deux immenses ailes noires apparaissaient dans le dos de l’elfe toujours en train de sourire. Il tira une nouvelle bouffée de tabac tout en attendant la réaction de ses auditeurs.

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Egorann répondit au salut de Cassiopée avec respect, avant de se tourner à nouveau vers Teysa. Mais son attention, accentuée par la question de la nymphe, fut presque aussitôt détournée par une longue tirade de la part d'une personne mystérieuse dont on ne voyait que les prunelles. Elle s'en écarta un peu, et, à la fin du discours l'elfe put enfin entendre la réponse à sa question.

-Le Sombre pour plusieurs raisons. Premièrement pour la première de mes espèces, les drows ou elfes noires. Deuxièmement pour la nuit, à laquelle je m’apparente car elle reste pour moi le plus merveilleux moment de la journée. Troisièmement pour mes origines paternelles et la couleur de mes ailes.

La jeune Egorann esquissa une moue de dégoût, puis, se rappelant qu'elle était en pleine lumière, se retint pour se tourner vers les prunelles toujours dans l'ombre. Elle passa ensuite le regard sur Cassiopée, et déclara, songeuse.

Tant de personne dans la nuit, dont deux que je n'avais jamais vu hier. Qui êtes-vous, Monsieur? Aucune identité de ma connaissance possède des yeux aussi brillants que les vôtres.

Les grandes ailes noires de Teysa s'agitèrent doucement dans la brise naissante qui balaya les personnages nocturnes.

Cassiopée avait entendu la voix griffue exprimer le nom du Sombre derrière des yeux autant rieurs qu’inquisiteurs. Elle l’apparentait à la voix d’un ami, celui-là même qui l’avait poussée à venir jusqu’ici.
Lorsque Teysa, sombre drow, avait étendu ses ailes dans la nuit, elle eut un frisson. Ces ailes noires évoquaient d’autres souvenirs, cruels autant que géniteurs ; et dans son corps se réveilla le dragon qui émit une note basse et grave pour donner son appréciation.

- Tes ailes sont celles des êtres de la nuit. Et je sais que derrière ces ailes peuvent se cacher la mort.

Elle le contempla un moment, silencieuse. Teysa restait calme, pensif lui aussi, ses ailes grandes ouvertes dans la nuit. Ombre mouvante parmi les ombres.

Comme le regard intru restait à les fixer de deux yeux éclatants, elle se rapprocha de lui. Peu à peu se découpa dans la masse sombre de la forêt, une silhouette souple et gracile.

Elle s’arrêta cependant à quelques pas du nouveau venu, ne quittant pas Egorann de vue et se demandant pourquoi la jeune elfe était présente à ce rendez-vous. Elle s'adressa aux yeux de braises qui miroitaient dans la nuit:

-Tu vois je suis venue… C’est la seconde fois de ma vie que je croise Teysa le Sombre. Tu dis qu’il a besoin de moi ? Je suis venue pour l’aider, je lui dois la vie. Je voudrais pouvoir régler cette dette.

La voix du dissimulé émit un rire doux, visiblement il était content de l'effet qu'il donnait à la jeune femme. Et il s'en amusait beaucoup, et ne semblait guère vouloir s'en cacher.

- Jeune et vivace Egorann, je pense que tu m'as rencontré ou aperçu un certain nombre de fois. Essaie de deviner, je porte souvent des tongs, je un certain rôle dans cette contrée, je connais très bien Grendelor, et dans une moindre mesure Cassiopée. Je suis aussi assez feignant et je peux te montrer...

Une miriade de petits crocs se dévoilèrent sous un sourire difficile à interpréter sous les rayons lunaires.

- Tu as peut être une idée qui germe dans ta cervelle bouillonnante de vie ?

-Tu vois je suis venue… C’est la seconde fois de ma vie que je croise Teysa le Sombre. Tu dis qu’il a besoin de moi ? Je suis venue pour l’aider, je lui dois la vie. Je voudrais pouvoir régler cette dette.

Les yeux se montrèrent surprises, et prisent au dépourvu. Puis elle en vinrent à se froncer dans un roulement embarrassé.

* J'avais dit ça moi ? Mince...je sais plus ce que je fais en soirée moi en ce moment...si je passe le test de pureté vais perdre mon statut angélique et je serais bon pour le mitard cosmique durant une petite paye faut que je fasse attention dès fois que...*

- Je ne savais pas que tu lui devais une dette. Après, je pense que oui il a besoin de monde le pauvre, mais ça il ne le dira jamais, où alors c'est la plus grosse anguille sous roche que j'aurais vu entendu de ma singulière existence.

Il le dit, détrompe toi. Mais point clairement. Chacun de ses dires est enveloppé d'une ombre dense.

L'elfe s'avança doucement, laissant derrière lui quelques gerbes de flammes.
Observant quelques instant l'assemblé il ajouta pour lui même.

*Déjà tant de monde, qui encore viendra ? Qui osera venir croiser la folie de cet homme.*

S'approchant doucement au milieu des présents, calme, serein. L'elfe jeta un regard vers son confrère.
Ses ailes noires ajoutait de la noirceur à la nuit. L'éclat de lune semblait presque disparaitre à l'ombre de celle-ci.

Plus à lui même qu'à tous, il murmura.

Ainsi, c'est l'heure.

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Au brillement des yeux s'ajouta celui des dents: l'elfe sourit et murmura:

Tu es Astriel. Le chaton.

Un nouveau venu rejoignait l'assemblée et ajoutait au groupe sa présence ponctuée de petites flammes.

Ainsi, c'est l'heure.

Egorann se doutait bien que tous se posaient la même question : "qu'est-ce que la jeune elfe faisait ici?" et répondit à leur pensée à mie-voix:

Je suis ici par pur hasard. Je suis ici parce que je me promenais et que j'ai croisé l'ombre d'un songeur perché dans un arbre et que j'ai eu l'impression qu'il avait besoin de compagnie. Je suis ici parce même invisible la présence se sent toujours et je suis ici parce qu'une fois découverte je ne peux plus m'en aller.

Egorann ne savait pas si les autres l'avaient entendue, mais au moins ils étaient au courant si ça les intéressait. Le dernier venu venait de parler de la folie de Teysa et l'elfe s'interrogeait sur ce qu'il voulait dire par là. Elle regarda l'homme sombre qui se tenait près d'elle et le contempla: il semblait abimé dans ses pensées, et elle décida de poser la question qui lui brulait les lèvres à Sephi.

Que va-t-il se passer?

- ça dépend, tu penses qu'il va se passer quoi ? Mieux encore, tu espère qu'il va se passer quoi ?

Lui demanda Astriel qui se dévoila des ombres, se posa au sol, laissant paraître sa forme humaine, qui n'avait paru depuis bien longtemps. Ses longs cheveux châtains finissaient en boucles au creux de son dos et ses yeux d'azur reflettait les rayons de la mère lune. Comme il l'avait dit, il portait des tongs, à fleur, ainsi qu'un jean délavé par l'usage, te terminant par effiloches. Sa chemise blanche, soigneusement boutonnée contrasté avec son état débrayé. Une barbe aux teins légèrement roux d'une bonne quinzaine de jour lui travaillait le visage.

Il affichait un joyeux sourire. Le genre de sourire impatient qui sait pertinemment qu'il va se passer des évènements important.

Se dégourdir les jambes, prendre un bon bol d'air, se faire plaisir en taquinant les jeunes femmes. C'était un peu l'idée globale qu'avait Aillas en sortant de son chalet et en allant gaiement sur les chemins. Et il ne fut donc pas déçu de croiser tout un attroupement qui semblait discuter de choses et d'autres. Du moins c'est ce qu'il croyait avant de s'approcher suffisamment pour constater que ladite troupe était principalement composée de ses rivaux : des frères et soeurs d'autres confréries que celle -ô combien faranomignieuse- des Vilains.

- Hum. J'imagine que vous n'êtes pas tous arrêtés ici pour prendre le thé -dommage- aussi je vais me permettre une question toute anodine. Vous n'auriez pas vu passer un groupe de demoiselles jolies ? Parce que j'en suivais un et que je l'ai perdu. Et ça c'est dommage. Si vous pouviez me filer un coup de pouce... Moyennant irrémunération bien sûr.

Héhé.

Tout content de faire le débauché et de titiller les présents, il sourit en prenant une pose toute satisfaite dans l'espoir inassumé d'obtenir tout de même une réponse à sa question qui le tarabustait depuis quelques dizaines de minutes.

A la vue d'un Aillas sûr de lui et parfaitement dans l'idée, surfaite, du vilain qui essaye d'avoir la classe, l'elfe éclata de rire.

Voilà qu'un innommable vilain se trouve bloqué. Depuis quand donc n'es tu plus capable de suivre une bande de jeunes demoiselles.
Aurais-je aperçus ce groupe que je te l'aurais indiqué. Mais je suis, vois-tu, désolé pour toi.
Qu'il doit être dur de perdre ses proies.

L'elfe observait la réaction d'Aillas. Cet homme qu'il ne connaissait que trop bien. L'ego des vilains lui seyait à merveille, il en abusait à outrance. Mais ici, il serait piégé dans sa vilenie. Toute bonne chose ou mauvaise se trouve un jour piéger. L'elfe en rigolait intérieurement.

De tes paroles, j'en déduis donc, que les dames qui nous tiennent compagnie ne sont point belle ?
Ou serais-tu juste aveugler, par les lointaines silhouettes d'un groupe de femme que tu as aperçues au loin ?

L'elfe sourie, se tournant vers Egorann, qui semblait quelque peu subjugué suite aux paroles d'Astriel, il ajouta dans un doux murmure.

Qu'il se passe folie ou jeux, tristesse ou joie, échec ou réussite. Quel qu’en soit le résultat ne voudrais-tu pas en avoir la surprise ? Il est tellement plus amusement d'avancer dans l'incertitude.
De regarder tourner devant toi les diverses probabilités du destin, voir de jongler avec elles.
Oublie tes pensées et espère rire et t'amuser quoiqu'il advienne.

Dans un léger éclat de rire, l'elfe attrapa une unique boule de jonglage bleuté et l'envoya vers le ciel.

Ne veux-tu, pas jouer avec nous Aillas ? Et oublier un instant ces gentes demoiselles ? Je t'en trouverais, des centaines après si tu le désires. Oseras-tu entrer dans le monde de l'incertitude ?

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Egorann était perplexe. Un inconnu parfait venait de débarquer dans l'espoir de trouver parmi la petite assemblée un groupe de jeune femme bien proportionnées. Elle se tourna donc vers Sephi pour, doucement, lui dire:

C'est qui?

Au sourire malicieux qu'il lui donna en réponse, elle décida d'abandonner un question dont la réponse aurait été de toute manière trop compliquée. la jolie balle de jonglerie lancée vers le ciel quelques minutes auparavant tomba aux pieds de la jeune elfe: elle la récupéra et la rendit à son propriétaire. Enfin, elle observa Aillas et lui tint ce discours:

Restez avec nous au lieu de courir après de jeunes femmes innocentes! Regardez cette balle bleue: elle est montée avant de redescendre. Vous pouvez bien vous amuser avant de reprendre vos occupations habituelles, non?

La surprise du chatange fit sourire Cassiopée. Elle se souvint alors combien il avait bu de pintes de bière dans cette taverne où les gardes d’un Galvorn nauséabond s’étaient amoncelés en tas désordonné sous les assauts de leur troupe rebelle. Il avait tant apprécié la gravure des bocs, qu’il n’avait pas résisté à en commander de nouvelles uniquement pour en découvrir de nouveaux dessins. C’est pourtant ce jour là qu’il lui avait, entre deux hoquets, parlé de Teysa le Sombre.
Elle avait perdu la trace de l’ange noir depuis tant d’années, que le souvenir de son sauveur avait brutalement réveillé une blessure depuis bien longtemps fermée.

Elle songeait à Smirtnoff et ses états d’âme successifs qui en avait fait un « vilain » quand surgit Aillas, cet autre vilain, qui ne put résister à occuper le centre de la scène, crânant pour montrer sa verve et son talent séducteur.

Cassiopée se pencha vers Sephi 4*4 qu’elle n’avait pas eu le temps de saluer.

- Je te salue l’Elfe. Je vois que l’Effronterie de la Lune est toujours aussi joueuse…. Même dans les pires des situations vous jouez. Mais vos jeux ne sont pas toujours anodins. Tu es venu, toi aussi, aider ton confrère ?

Quand Egorann s’empara de la balle bleue lancée par le Lunaire pour encourager le sieur Aillas à rester en leur compagnie, elle perçut chez la jeune Elfe toute la sagesse de sa caste.

Errant dans les bois depuis quelques heures, Fylgja se figea en entendant des voix au loin. Elle décida d'économiser son énergie et repris son apparence d'esprit, petit sphère de lumière avant de poursuivre plus rapidement son chemin.
Elle se cacha derrière le tronc massif d'un vieux chêne avant de rejoindre les premières branches.
Une vaste troupe parlait vivement quelques mètre plus loin, troublant calme enchanteur de la forêt en cette nuit claire.

Elle reconnut tout d'abord Teysa le drow qui l'avait acceptée comme l'une des leurs à l'entrée de la cour des miracles. Sa surprise ne fit que croitre lorsqu'elle découvrit Sephi le jongleur charmeur et surtout la gentille Cassiopée.
Elle se calfeutra en reprenant sa forme physique qui était moins lumineuse, de peur qu'on ne la surprenne.

Elle préférait de loin observer ces nouveaux individus que prendre part à ce remue-ménage. Ainsi elle pouvait satisfaire à loisir sa curiosité. Mais elle ne pouvait sonder une personne sans que celle-ci éprouve un léger mal-être et cherche frénétiquement aux alentours ce qui pouvait causer un tel sentiment.

Fylgja se contenta donc pour l'instant des informations qu'elle glanait sur les membres des autres confréries, sur leur identité et leur personnalité.

- Bien joué, une autre devinette pour plus tard qui sait ? si tu aimes.

C'était étrange, Teysa, Cassi, Egoran, lui, maintenant Sephi qui venait de faire son apparition. C'était presque trop. Il manqua de pouffer devant la spontanéité presque enfantine d'Egorann, un large sourire se dessina sur son visage.

Astriel afficha un petit sourire devant l'apparition du vilain. Il ne connaissait pas vraiment le maudit compère d'adalerin. Il l'avait rencontrer ça et là à l'occasion de divers évènements marquants de Ter Aelis, mais rien de plus, il n'était jamais vraiment aller vers ce personnage excentrique. Les rumeurs disaient beaucoup de chose à son propos, et chacun avait sans doute une part de vrai. Et de toutes les vilaines choses qu'il avait entendu dire, au premier abord, il lui avait toujours parut sympatique, amusant même.

Les confrèries avaient toujours été un mystère pour lui, une sorte de melting-pot de groupes d'individus aimant se tourner autour tels des jeunes louvetaux et se lançant des défis de toutes sortes. Sephi semblait bien le connaître. Et sa venue aussi amenait à penser que c'était une vrai réunion de "famille" qui avait été organisée. Les coincidenses de cet ordre n'existent pas.

Il se contenta de ne rien dire, écoutant l'elfe puis la nymphe tandis que le vilain se pavanait dans une posture qu'il trouvait pleine de grâce et d'entrain. Amusant, oui c'était le mot.

Un sensation, puis une assurance. L'ange tourna discrètement la tête vers la source de cette essence. Il ne la connaissait pas, mais elle émettait une lumière forte pour ses yeux félins.

- Et nous avons une autre invitée me semble-t-il, en dehors de ma connaissance. Quelqu'un nous présente ?

Elle ne réagit pas tout de suite à la remarque de l'ange. Ange qui éveillait toute sa curiosité par ailleurs. Elle ne savait pas qu'il existait des êtres qui lui étaient semblables et pouvaient prendre une apparence féline.

Elle se maudit de ne pas avoir pris mesure de ses sens affutés. Mais, bien trop fière pour ne pas se montrer aux yeux de tous après avoir été si facilement repérée, elle descendit de la branche sur laquelle elle était perchée
D'humeur espiègle, elle resta un moment dans l'ombre du tronc massif avant de murmurer au chat :

Je me présenterai moi-même, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.

Se détachant progressivement du tronc qui lui servait d'appui, elle s'avança, diaphane vers la troupe. Ses pieds effleuraient à peine le sol au contraire de ses ailes, pesantes, qui semblaient l'écraser.

Je me nomme Fylgja.

Ces derniers mots n'avaient pas été prononcés, mais tous les percevirent aussi distinctement qu'elle l'eut fait.

Vous parliez de devinettes ? demanda-t-elle, un léger sourire aux lèvres.

Teysa regardait tout ce petit monde rassemblé à discuter en face de lui. Il était assis sur une racine continuant de fumer sa pipe. Ce fut à l’arrivée de Fylgja, qu’il décida de se lever et enfin d’ouvrir la bouche. Il posa d’abord son regard sur les membres de l’assemblée, les dévisageant chacun leur tour. Tira une autre bouffée de fumée, laissa un sourire narquois se dessiner sur son visage, puis il prit la parole :

- Bienvenue à vous mes très chère amis, et autres personnes que je ne connais point, je vous souhaite le bonjour, pour les autres je me présente en bonne et du forme, je me nomme Teysa le sombre. Il s’inclina face au groupe. Et je n’ai fichtrement aucune idée de se qu’un tel groupe vient bien faire ici. J’ai bien entendu quelques allusions au fait de m’aider ou de me suivre. Bien-sûr, je ne refuserai aucune aide, faut pas être idiot non plus. Il fit un grand sourire. Bien-sûr, je vous promets une irrémunération conséquente. Clin d’œil au vilain. Pour la petite explication, je ne demande pas grand-chose, une simple recherche de formalité, je ne cherche qu’un ange. Bien-sûr pas n’importe lequel, évidement non, je cherche Ariel Netzach.

Les deux derniers mots avait refroidi l’air et couvert le ciel, Le nom d’un ange prononcé dans la langue des anges, des mots chargés de pouvoirs et de symboles.

Fylgja se figea en ententant ce nom qui lui semblait familier. Elle tourna son regard mi étonné mi curieux vers Teysa et posa la question qui la taraudait en s'insinuant dans son esprit :

Veuillez excuser cher confrère mon ignorance, mais pourrais-je savoir qui est cet Ariel Netzach que vous évoquez ?

Cassiopée se figea à l’arrivée de Fylgja. Elle ne l’avait pas revue depuis le jour où elle l’avait accueillie à son arrivée sur Ter Aelis. L’ange paraissait encore plus diaphane qu’autrefois, son être semblait ténu et délicat.
Elle l’aurait bien contemplée ainsi des heures durant si elle n’avait craint d’être impolie. Fylgja apportait en son âme un écho étrange des temps anciens sans qu’elle pu en déterminer la cause, ni même la raison. Elle se sentait liée à l’ange par une attache sans fondement.

Elle sursauta presque quand Teysa le sombre prit la parole.
L’ange avait une voix suave et tentatrice qui charmait tout en se moquant.
En entendant le nom de l’ange que voulait trouver Teysa, elle se tourna vers Fylgja, l’ange…
Celle-ci avait sursauté au nom évoqué.
Astriel tout autant concerné était dans l’ombre et elle ne put discerner sa réaction.

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Egorann sursauta quand elle entendit le nom. Il lui disait quelque chose, et pas quelque chose de bien. L'air semblait s'alourdir et, à la question posée par Fylgja, l'elfette se tourna vers Teysa, inclina la tête sur le coté et surenchérit:

Et si je puis me permettre, pourquoi le recherchez-vous?

Teysa sembla se rembrunir et Egorann se mordit la lèvre, culpabilisante. Elle n'avait pas voulu l'offenser, mais y avait apparemment réussi. Mais cette question lui taraudait l'esprit:

"Pourquoi Teysa recherchait-il un homme dont seul le nom refroidissait l'atmosphère?"

Cassiopée, Fylgja, et Astriel semblaient plus qu'étonnés.

Que se passe-t-il?

Plongée dans ses réflexions elle ne le sentit pas tout de suite, mais un frisson lui parcourut le dos quand elle prit conscience d'un regard insistant dans son dos. Détournant son regard de l'imposant Teysa, elle découvrit Cassiopée qui la fixait par intermittence.

Fylgja tourna alors son pâle visage vers elle et lui adressa un léger sourire en guise d'un salut plus amical.
Elle se réjouissait de retrouver l'accueillante déesse, et de reconnaitre en elle un visage ami.

Elle sursauta à nouveau en entendant Egorann intervenir, et leva un sourcil, étonnée par l'interrogatoire. Mais bien qu'elle n'approuvait pas sa directe franchise envers Teysa, elle était désireuse de connaitre les réponses à ces questions.

» [HRP] in nomine patris