IN NOMINE PATRIS [RP concerté]

Teysa fut tout d’abord interpellé par la question de la jeune, celle de Fylgja paraissait plus légitime, même si son sursaut ne put que lui afficher un sourire aux lèvres. Les choses commençaient a devenirs intéressantes, quel lien avait donc son père avec ce monde. Il est vrai qu’il avait toujours fait forte impression sur les gens, mais Teysa était quand même curieux de savoir en quoi il avait été impliqué ?

- Hum… Ariel est un ange déchu pour avoir vu l’amour de Dieu différemment que celui-ci ne le voulait, et je souhaiterais le voir pour avoir des renseignements sur ma famille.

Teysa fit un doux sourire à Egorann, tout en pensant à la médiocrité de son mensonge. Enfin bref, cela devrait leurs suffire comme explication pour l’instant. Il vit, un peu en retrait, un sourire sur le visage de Sephi, qui bien-sûr connaissait déjà son passé et savait pertinemment qui était Ariel.

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- Hum… Ariel est un ange déchu pour avoir vu l’amour de Dieu différemment que celui-ci ne le voulait, et je souhaiterais le voir pour avoir des renseignements sur ma famille.

S'en suivit ensuite un doux sourire qui laissa place à un air légèrement penseur. Egorann avait l'impression que l'entière vérité n'avait pas été dévoilée dans cette phrase, qui malgré une apparence innocente cachait sûrement plus qu'elle ne laissait voir. La jeune elfe fronça les sourcils, désireuse d'en savoir davantage. Elle se tourna successivement vers Sephi 4*4 qui souriait, dans l'ombre, vers Cassiopée qui fixait Fylgja: cette dernière souriait à la nymphe. Depuis qu'Astriel avait découvert l'être lumineux, il se taisait.

Egorann frissonna et grimaça, comme pour tenter de chasser l'air pesant qui peu à peu finissait de s'installer, amenant avec lui quelques nuages pour masquer la lune. Quelques nuages semblait percés de petites lumières (peut-être des étoiles?) et les ombres au sol s'étiraient. Egorann se tourna à nouveau vers Teysa pour l'interroger:

Est-ce le nom que vous avez prononcé qui produit ceci?

Teysa laissa alors éclater son rire cristallin aux mots de la jeune elfe.

- Non, ce nom reste un nom comme les autres. C’est la langue qui les prononce qui cause ce charivari climatesque. La langue des anges est empreinte d’une magie ancestrale et puissante, et quand elle est utilisée pour nommer un déchu, la malédiction dudit ange se reflète sur la nature environnante.

Il fit un dernier sourire à Egorann avant de jeter un regard circulaire à l’assemblée qui l’entourait.

Sephi ignorait complètement son confrère. Tournant son regard vers la lune qui se levait.
La langue des anges, un mystère parmi tant d'autres dans cette histoire.
Il était vrai qu'à chaque fois que quelqu'un nommait le nom d'Ariel l'ambiance était plus oppressante.

Teysa, si tu le veux. Il ne va pas falloir tarder.
La nuit est son domaine.

Ainsi que le notre pensa l'elfe intérieurement. Ce soir, le père de Teysa serait retrouvé, ou démasqué.
Ce sentiment l'envahissait lentement. Un changement s'opérait doucement dans la nature environnante.
L'elfe plongea son regard, dans celui de la Lune. Laissant les autres débattre, parler et autres réjouissances.

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Sephi 4*4 avait son regard plongé dans celui de la lune, et la petite main d'Egorann se posa sur son épaule avant qu'elle ne lui parles:

Sephi... J'aimerais venir avec vous. Je ne veux surtout pas vous gêner, et je voulais savoir.... Est-ce que j'ai ma place actuellement dans cette amorce de groupe?

Les grands yeux de l'enfant contemplaient l'elfe en attendant la réponse, le dévisageant. Elle espérait comprendre le soir même en quoi le langage des anges avait glaçé l'air, comprendre ce nom.

Ariel.

Cassiopée regardait l’enfant qui venait de parler, mais ne lui répondait pas. Elle gardait le silence, écoutant les échos de leurs mots. Ils résonnaient sur les parois de la nuit comme des affronts au passé.

- Il va falloir faire vite. Dit-elle.
Si nous ne partons pas immédiatement, il sera trop tard, l’ombre nous aura recouvert…

A partir de cet instant, elle le savait, leur course serait sans relâche. Le Vent de la nuit la poussait avec une force devant laquelle elle ne pourrait résister plus longtemps. Elle savait où aller mais elle ne savait ni pourquoi, elle le devait, ni ce qu’elle y trouverait. La Nuit ne disait pas tout. Les mots prononcés avaient été entendus…

-Maintenant ! Cria t-elle d’une voix angoissée. Il faut y aller !

Alors, elle n’eut que le temps de prendre Teysa par la main. Elle était sèche au point d’en paraître cassante.

-Viens ! dit-elle.

Et le vent se mit à souffler au dessus de la forêt, envahissant la Nuit de rugissements violents et lourds. Une rafale les saisit sous les pieds, emportant tout le groupe dans le sillage de Teysa guidé par Cassiopée.

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Egorann cria et se protégea la tête de ses bras contre la rafale de vent qui l'emporta. Elle mit quelques minutes à s'apercevoir que ce n'était pas à vent normal et qu'il était guidé par Cassiopée. Elle se dirigea vers l'avant du souffle, s'agrippa à son rebord et posa son doux regard apeuré vers Cassiopée, qui, impassible, marchait dans la nuit. Teysa était comme enchanté, l'avait suivi sans aucune protestations. Assise sur le vent, Egorann semblait être la seule à être apeurée; si ce n'était pas le cas, les autres cachaient bien leur peur.

Cassiopée élevait peu à peu la barque blanchâtre de vent, qui tourbillonnait entre ses parois et bientôt l'air lui-même sembla guidé par la nymphe. Egorann s'attendait presque à ce qu'une voix mécanique s'élève pour lui dire d'attacher sa ceinture pour ne pas être projetée par-dessus bord. Elle se redressa sur la chose, et à son grand étonnement, elle put rester debout sans que rien ne l'en empêche.

Fylgja se sentit aspirée dans le sillage de Cassiopée, le vent gonflait ses ailes à présent déployées. La surprise passée, elle prit plaisir à se sentir ainsi portée par la puissance de la dame des étoiles. Alors qu'un sourire s'esquissait sur ses lèvres, elle perçut des pensées angoissées. Détournant le regard vers ce qui semblait être la source de cette anxiété, elle découvrit Egorann les yeux agrandis par la peur.
Attendrie, elle l'enveloppa alors de pensées chaleureuse et lui fit partager son bonheur.

Ne lutte pas contre le courant qui t'entraine, laisse toi porter par lui ; comme si tu surfais sur une puissante vague. Ouvre grand tes bras et vole !

La jeune enfant ne semblait pas convaincue par ses pensées et restait tendue.
Fylgja lui saisit alors les mains et l'entraina avec elle.

Te sens tu plus rassurée maintenant ?

L'elfe fut surpris par leur brusque envol.
L'habitude reprit cependant le dessus, et l'elfe se laissa doucement emporté par le vent.
Se rapprochant doucement d'Egorann et de Fylgia, il regarda la jeune fille.

Egorann, dit toi que ceci n'est qu'un jeu. Laisse cette joie d'envahir, ce bonheur te remplir.

Il s'approcha de cassi, le sourire aux lèvres. Observant le paysage qui défilait sous eux.

Alors, où compte tu nous déposer ? On ne part pas aussi brutalement sans raison.

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Egorann avait les mains dans celles de Fylgja, l'esprit embaumé de pensées fort agréables et Sephi 4*4 la rassurait aussi. Comme tous semblaient parfaitement quiets, la jeune elfe décida de surmonter sa peur et de finir de se rassurer seule. Elle gratifia Sephi et Fylgja d'un large sourire.

Merci.

Elle ne retira pas pour autant ses mains de celles, chaudes et fines, de Fylgja: sans vouloir la déranger, elle était rassurée par la présence de la jeune femme à ses cotés. Ses sens se calmaient, et elle se tapit contre le vent dans une attitude enfantine. Elle se reprit presque aussitôt, et aperçut que la vitesse du souffle décroissait infimement. Elle tourna la tête vers Cassiopée qui ne semblait pas plus que ça s'en formaliser. Elle haussa les épaules et laissa les choses suivrent leurs cours.

Lorsque Egorann tourna son minois fendu d'un large sourire, elle senti la joie l'envahir.

Merci

Elle acquiesça d'un hochement de tête et lui rendit son sourire.
Bien qu'elle puisait dans son énergie pour rendre ses mains chaudes et rassurante au contact de celles de la fillette, elle ne regrettait rien. Elle espérait seulement qu'elle tiendrait jusqu'à ce que Cassiopée décide de faire halte.
A cette pensée, elle sentit un infime ralentissement du courant qui les entrainait.
A la légère pression des mains d'Egorann, Fylgja comprit qu'elle aussi l'avait senti. La dame des étoiles avait-elle senti quelque chose ?
Si tel était le cas, elle ne le montra pas.

Alors Fylgja s'en remit à nouveau au souffle puissant et s'abandonna au plaisir de voler.

Cassiopée n’avait pas lâché le bras de Teysa, son corps tendu tel un arc bandé était à l’écoute d’un monde qu’elle ne connaissait pas.
Son regard, plongé dans le lointain de la nuit semblait scruter l’inconnu.
Pourtant, après un long temps de silence, elle répondit à Sephi.

-Je ne sais pas où nous allons. Mais nous devions partir avant qu’il ne soit trop tard. Tout ce qui m’est dit, c’est que le vent nous mène là ou l’eau sort de Terre et que le feu s’y mêle.
La puissance du feu est grande.

Alors qu’elle parlait et prononçait ces derniers mots, elle sentit le souffle qui les portait s’échauffer légèrement. Une douceur suave les enveloppait. Elle aurait pu se laisser bercer par la chaleur venteuse si elle avait pu en déceler l’origine. Mais elle ne comprenait pas pourquoi le vent avait ainsi monté en température. Alors, elle ralentit leur course attendant l’instant où le danger se ferait plus présent.

Un peu malpoli, le lourd et délicieux fardeau des Vilains, Aillas n'avait finalement pas pris la peine d'écouter les réponses des personnages qu'il avait croisé et s'en était retourné à la quête de ses jolies demoiselles qu'il espérait ardemment retrouver. Ou du moins c'est ce qu'il aurait aimé faire si une tempête furibonde ne l'avait pas intercepté et, bizarrement, emporté, arraché du sol pour le faire s'envoler. Un peu désorienté et ne comprenant rien à tout ceci, Aillas se retrouva en peu de temps de nouveau en compagnie du groupe qu'il avait quitté, tous volant dans le sillage d'une femme. Et merde.

- Encore vous ! Mais c'est pas possible !

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- Encore vous ! Mais c'est pas possible !

Egorann éclata de rire.

Eh oui! Encore nous! N'êtes vous donc pas ravi de partager avec nous le bonheur d'un voyage dans les airs?

Au bout d'une demie heure bien grasse ou la chaleur se faisait de plus en plus intense au-dessus de la mer qu'ils survolaient, ils finirent par atterrir sur une petite île. Le vent sembla se fondre avec le sol, et déposa ses passagers dans la position où ils se trouvaient sur le vent. Ainsi, Egorann se trouva assise. Elle se releva bien vite, entraînant Fylgja qui lui tenait toujours les mains, en voyant le phénomène magnifique mais terrifiant auquel elles faisaient face. Une fontaine prenait naissance à quelque pas d'elles, démarrant du sol, pour jaillir jusqu'à environ un mètre de hauteur. A cet endroit, au lieu de retomber, elle s'évaporait, léchée par de longues flammes. La jeune elfe et l'être luminueux s'approchèrent de la source, afin de voir d'où venait ces langues de feu. Un trou s'ouvrait dans l'atmosphère, laissant voir un rond de lumière brulante, qui vomissait du feu par son ouverture.

Egorann se tourna vers Cassiopée. La nymphe la regarda et murmura:

Nous sommes arrivés.

Arrivés? Que pouvons-nous bien faire ici?

En regardant le ciel, Egorann aperçut de myriades de dessins blancs et vivants de détacher sur le ciel bleu, mais qui n'étaient pas des nuages. Au loin, l'elfe voyait les familières neiges qu'elle avait l'impression d'avoir toujours connu. Elle soupira.

Teysa atterrit délicatement au bord de la bouche rougeâtre aux langues draconiques qui s’ouvrait devant eux. Il leva le regard vers les formes blanches, qui se confondait aux étoiles dans le magnifique ciel nocturne. Ses lèvres commencèrent à bouger comme s’il parlait mais aucun son ne sortait de sa bouche. Puis venue de nulle part, et de partout à la fois, une voie majestueuse se dressa autour d’eux. Elle était empreinte de puissance, semblait avoir traversé le monde avant de s’arrêter autour du groupe hétéroclite qui se trouvait autour de lui. Les paroles incompréhensibles pour le profane, prenait des allures de menaces et d’incantations maléfiques.

- ET NEMA DACA SER MET SAN FAREH DERNAIRE SUBRIS NA !! ET NEMA OPERI MINERS DEBROSI DACA SER KOA DACA SER GERHI, NAM DERNAIRE SUBRIS DOCATA !!

La voix raisonna encore quelque instant dans l’écho du vent avant de s’éteindre lentement. Alors des formes blanches qui volaient au dessus de leurs têtes, trois descendirent vers eux, et au fur et a mesure que les corps se rapprochaient, des personnages aux traits fins et gracieux se dessinaient sur les formes informes et lointaines qu’il pouvait apercevoir au loin dans le ciel nocturne. Les trois fées marmoréennes s’arrêtèrent devant le drow aux ailes noires, avant d’entamer un ballet autour de son visage souriant, entamant au rythme de leur danse effrénée un babillement incompréhensible qui bourdonnait autour de Teysa qui riait en réponse à leurs paroles.

- ….
- Et que pouvez m’apprendre ?
- ….
- C’est donc dans le cœur ?
- ….
- Et depuis combien de temps ?
- ….
- Alors c’est comme d’habitude
- ….
- Merci pour tout, mes blanches amies !

Comme pour clore le dialogue les trois fées finirent leur aérien ballet pour se poser sur l’épaule du drow. Une fumée Cyan commença a s’échapper des ailes noires du déchu recouvrant le sol. La fontaine disparut laissant place à une fournaise de lave et de cendre entourée sur le pourtour de la paroi par un escalier de colimaçon magnifiquement ciselé, ces allures cristallines rappelaient la pureté ancienne des premiers anges. Teysa s'accroupit et posa la main sur la première marche avant de laisser échapper un rire contradictoire avec l’ambiance du moment. Il se retourna vers ses compagnons avant de prendre la parole.

- C’est de la glace.

En effet il avait put constater au toucher que les marches cristalline avait la fraicheur typique de l’eau solidifiée et qu’une fine couche humide restait sur ces doigts après la caresse qu’il avait laissé. Il se redressa dans un sourire.

- M’sieurs ‘dame, je crois que nous avons notre chemin.

Autour de lui les trois fées avait repris leur ballet dans un rire de crécelle.

Leur voyage fut très agréable, et voler ainsi sans l'aide de ses ailes avait quelque chose de singulier. Surprit dans les premiers instants, leur vol devint vite aussi agréable qu'un bon massage. S'en était réellement relaxant. Dommage que leur voyage ne dura pas plus longtemps, mais après tout, toute bonne chose à une fin. Et surtout les plus belles.

Posant pied à terre, il étira son corps endormit suite à un long bâillement qui laissa entrevoir ses canines blanches. Et dire qu'on le confondait souvent avec un vampire, les gens ne savaient pas faire la différences. Les siennes étaient de forme différentes, plus latéralisées et surtout moins proéminentes.

Il observa autour de lui, le paysage était particulier, et le rouge draconique de la terre ferme contrastait à merveille avec les traits blancs dans le ciel. Trois d'entre elles se détachèrent pour descendre vers eux, plus précisément elles vinrent à la rencontre de drow aux ailes noirs. Puis une voix transcenda l'espace et percuta leurs tympans avec prestance, devenant presque menaçante au fil des mots étranges et inconnus qui leurs parvenaient. Astriel ne connaissait pas cette langue et n'en comprit pas grand chose sinon rien. Toujours est-il qu'elles avaient un lien avec Teysa. Puis vint plusieurs questions avant que ces essences s'en retournent à leur place, le ciel.

Les volutes qui s'échappèrent des ailes du drow amusèrent l'ange, quel artiste pensa-t-il. Elles formèrent un charmant escalier en colimaçon glacé.

- M’sieurs ‘dame, je crois que nous avons notre chemin.
- Beau escalier que nous avons là, et où va-t-il ?

L'elfe suivit à peine tout ce qui passa après leur atterrissage.
Vagabondant dans son esprit.
Puis quand l'escalier de glace apparut, l'elfe s'avança tranquillement.

La destination n'a que peu d'importance, quand le chemin est devant nous.

Le sourire aux lèvres, l'elfe entama la descente, laissant libre choix au gens de le suivre.
La fraicheur de l'endroit, le mettait à l'aise. Malgré l'immense fournaise entourant l'entrée.

En tout cas, ces fées font un jolie travail non ?

Un sourire aux lèvres l'elfe, s'était tourné vers Teysa. Le regard cependant, plongé dans d'autres préoccupation.

Teysa le Sombre était un étrange personnage aux yeux de Cassiopée. Elle le regardait rire et s’exclamer comme s’il était en continuelle représentation d’un rôle qui se moquait de la vie et des hommes. Les petites fées qui voletaient à ses côtés égrainaient elles aussi des rires aux sonorités si dissonantes parfois qu’ils crissaient dans ses oreilles se mêlant à leurs babillements cristallins.
Lorsque le cratère s’ouvrit devant eux, s’ouvrant sur une fournaise de lave, Cassiopée fit un pas en arrière… Elle sentait dans l’atmosphère une tension qui électrisait ses bras et attisait l’énergie qui la galvanisait. Elle sentait le danger comme rarement elle en avait été capable.

Pourtant, elle avait promis son aide à celui qui lui avait sauvé la vie et elle serait la première à le suivre.

Quand il leur montra le chemin, Cassiopée se résolut à entrer dans ce qu’elle considérait l’antre de l’enfer.
Elle s’avança et posa le pied sur la glace, s’attendant presque à ce que celle-ci fonde sous ses pieds…
Mais il n’en fut rien. Elle semblait solide et profondément froide.
Elle descendit quelques marches et se retourna vers Teysa afin de vérifier qu’il la suivait bien. L’ange s’était glissé dans ses pas, ne laissant que quelques marches entre eux.
Rassurée de le sentir proche, elle poursuivit la descente…

Fylgja jeta un regard sur la jeune fille se tenant à ses côtés. L'effroi qui l'avait tout d'abord saisie avait fait place à une stupeur croissante. L'être diaphane resserra ses longs doigts glacés sur les petites mains et communiqua à la fillette ses pensées :

"Si la peur te dévore et te rend incapable de de poursuivre ; je te raccompagnerais en lieu sur, mais je ne peux abandonner Cassiopée dans cette fournaise. Il y a trop de choses que je dois apprendre d'elle avant que l'on soit séparées.
Cependant, si tu t'en sens le courage, je ferais mon possible pour te protéger dans l'antre de l'Enfer.
Es tu toujours des nôtres?"

Voyant la jeune fille se ressaisir et hocher la tête de façon déterminée, elles avancèrent à la suite de Teysa.

A peine les premières marches étaient elles franchies, qu'une langue de feu tenta d'échauder la jeune elfe. L'aile droite vit ses plumes roussir pour aussitôt arborer des reflets métalliques et liquides. Fylgja, étonnée par ce nouvel aspect referma un peu plus son aile sur elle même afin d'observer ses plumes ; mais elles avaient reprit leur teinte d'ébène.

Tandis que le groupe entamait la longue descente chacun pour ses propres raisons, certains même sans savoir lesquelles. Teysa s’arrêta brusquement dans l’escalier, il jeta un coup d’œil au mur de flamme à coté de lui, déploya ses ailes noires de toute leur envergure, et dans un rire de dément plongea dans la fournaise laissant le groupe abasourdi dans l’escalier. Piquant la tête la première vers le fond du puits, les flammes léchant la mince couche d’air solidifié qui entourait le corps de l’ange, Teysa riait à gorge déployé, vrillant dans tout les sens il jouait avec les souffles de feu qui montaient vers lui. Plongeant dedans ou les évitant, volant à toute vitesse, il s’abreuvait du décor et de sensations. Il arriva alors au fond du puits, atterrissant en douceur sur le sol dallé d’une grande salle circulaire. Il posa la main sur une image de la fresque du mur, tandis que les trois fées avaient quitté son épaule volant d’une image à l’autre avec une frénésie propre a leur espèce, leur babillement s’intensifiant au fur et a mesure de leur excitation.

-Attendez moi ici mes jolies, je reviens…

Il décolla en trombe, remontant l’énorme geyser sans le moindre effort. Sa tête sortie des flammes au niveau du groupe, un sourire goguenard irradiant son visage :

-et bien gentes gens, je vous attends moi !

- La destination n'a que peu d'importance, quand le chemin est devant nous.

La réponse de l'elfe lui fit hausser les sourcils. Il n'était pas d'accord, absolument pas.

- C'est un point de vue qui se vaut mais que je ne partage pas. Et le chemin n'est pas toujours devant nous dans bien des cas mon ami, d'autant plus qu'il faut savoir négocier les virages. Je préfère savoir vers où je vais pour ma part.

Les elfes étaient décidément étranges, ils ne se souciaient guère des choses essentiels par moment, et se contentaient de suivre plus ou moins bêtement le cours des évènements tout en restant le plus passif possible. Comme pour ne pas briser le cours des choses, et pourtant ce peuple avait bien marqué les âges.

Il observait le balai singulier des petites fées ou feu-follets. Personne ne su ce qu'elles avaient dit à l'ange déchu qui leur servait de guide dans ses propres aventures. Astriel gardait pour l'instant ses questions. Une chose était sûr dans son esprit, ils allaient tout droit vers des péripéties hautes en couleurs.

Teysa leur revint tout sourire, jouant avec le feu avec un plaisir enfantin qui faisait plaisir à voir.

- Et bien gentes gens, je vous attends moi !
- Et bien, Teysa, nous attendions ton invitation pour parcourir ton sillon enflammé. Et puis c'est toi qui connais le chemin n'est-ce pas ?

Un sourire apparu sur le visage de Teysa :

- Le chemin ? Aucune idée… Pour l’instant je sais juste qu’il faut descendre…

L’ange accompagna le groupe dans la grande salle qu’il avait vu quelques instants avant. Les laissant s’imprégner de la majesté de l’endroit, lui, ne voyait que la gigantesque fresque qui les entourait… c’était le premier jalon, la première piste qu’il avait depuis des années, un pas de plus vers son père…
Ses yeux gris ne se lassaient pas d’observer l’ange aux ailes noires. Il fit courir sa main le long de la magnifique peinture, observant l’histoire maudite de son père, L’ange déchu pour son amour… Pourquoi avait t’il été puni… certes les elfes noirs vénéraient les anciens dieux mais il n’avait jamais été interdit aux anges d’aimer… au bout d’un long moment de silence il s’arrêta sur un détail qui l’intrigua. Il se tourna vers le chatange :

- Dis moi ? Toi qui as vécu parmi les anges… pourquoi mon père a six ailes noires ?

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- Dis moi ? Toi qui as vécu parmi les anges… pourquoi mon père a six ailes noires ?

Egorann,, tenant par les mains Fylgja, avait suivi le mouvement et était entrée dans la salle. Elle s'approchèrent ensemble de la fresque. La jeune elfe, impressionnée par la majestuosité de la pièce, s'arrêta cependant sur ce détail qui lui paraissait étrange. Tout les autres anges qui l'entouraient en avaient deux, comme Teysa. Elle s'en alla vers Cassiopée et lui demanda:

Que fais cette fresque ici?

Dans le froid naissent les contes. Du fond de ces humeurs glacées, le temps frileux ralentit sa course et je le vois qui prend son temps, replie l'aube comme un long manteau pour s'y envelopper. Un jour, demain, ou hier, un jour cette fresque dormait, dort encore dans une gangue de glace. Qui le croit? Celui qui sait l'écrire n'est que celui qui l'a vu ; il avait six ailes et il parlait comme moi, d'une vie qui s'est perdue ou qu'on ne sait plus regarder.

La voix était lente et rêveuse, comme sortie de la fresque, comme sorti du décor dans un lent appel. Au coin inférieur de la fresque, tout près d'un étrange mot ( Nemesis), une chose étrange prenait forme et se dégageait de l'ombre. Plus il devenait distinct, plus il ressemblait aux personnes gravés dans la pierre. Mais ce ne fut que quand il se leva et s'approcha du groupe qu'on ne distingua que deux ailes uniquement, un ramage impressionnant fait d'ombre et de vent, innervé d'un sang brumeux : son ramage ressemblait a un nuage. Sa silhouette entière semblait vouloir se dissoudre à chaque instant, tendu vers la fuite. Quand sa tête se souleva vers eux, des yeux d'un bleu pur traversé d'une iris triple les surprit.

Ce que je suis n'a aucune importance, mais ce que vous êtes... que venez vous faire ici? Vous n'êtes que dans... un rêve.

Pointant sa main vers l'escalier, les marches craquèrent et ce fut une pluie de glace qui commença à tourbillonner pour finir par filer brusquement vers chacun d'entre eux sauf l'ange au milieu.

L'Etranger s'approcha et sa main se posant lentement sur l'épaule de Teysa ( il savait son nom et son Histoire) il lui sourit faiblement.

Six grandes ailes noires... qu'on ne peut qu'arracher deux par deux...

Puis sa voix se fit plus grave, plus menaçante:

Si l'on vous a amené ici, vous n'êtes pas les bienvenus. Ce n'est pas un chemin.

Il sembla prendre une pause tandis que son autre main appela la lave vers lui comme une corolle, celle ci entoura Teysa le Sombre, lui laissant contempler les hiéroglyphes brûlants qui se formaient à la surface.

Teysa senti la chaleur de lave imprégner son corps. Il se délectait de la douleur. Ses yeux améthystes parcourait les étranges mots qui apparaissait et disparaissait devant lui.

- Je me nomme Teysa Netzach, fils d’Ariel Netzach, et cette salle n’est que le premier jalon de notre chemin et non le chemin lui-même. Qui est tu, ombre d’ange, pour vouloir t’interposer dans la quête de mon propre passé ? Comment oses-tu prétendre m’empêcher de savoir la vérité sur mon père dont une partie de sa vie s’étale sous nos yeux dans cette fresque ? Alors ombre d’ange, toi qui as tant de mots a dire, toi et ta langue si délier, pourquoi mon père a-t-il six ailes ? Mais peut être tes mots sont ils comme toi, des ombres informe seulement destiné a gêner et obscurcir se qui l’entour ?

Une brume bleuté emplie la salle faisant briller d’une lumière violacée la fresque qui les entourait. Teysa posât son front contre le celui de l’ombre, plongea ses yeux violet dans le bleue de ceux de l’ange. Une main posée délicatement sous le menton de Sanz le plaçait dans une position d’infériorité. Un sourire malsain traversa son visage pâle laissant apparaitre ses dents aiguisées d’elfe noir.

-Maintenant petite ombre parle moi !

» [HRP] in nomine patris