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| Histoire d'un Intendant | |
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Invité Invité
| Sujet: Histoire d'un Intendant Dim 2 Mai - 14:42 | |
| Me voici donc assit dans l'herbe fraîche qui borde la route menant à Belthil. Je ne vous cacherais pas que le voyage à été long et périlleux, et que j'ai longtemps hésité avant de l'entreprendre. Me voilà à arracher un long brin d'herbe que je m'emploie à machonner énergiquement. Une habitude curieuse dont je ne puis me départir, sitôt que je suis en pleine nature . C'est plutôt joli ici, on ne m'a pas menti. C'est un monde comme j'en ai rarement vu, et croyez moi, ce n'est pas un vain mot dans ma bouche. Il me reste une hâte, découvrir de fond en comble les lieux. Et ses habitants. Mais Je parle, je parle et je ne me présente pas. Même d'où je viens, ce n'est pas très poli. Je suis Aristark. Je viens d'une cité qui n'est plus, et qui pourtant perdure encore. Vous en avez certains vestiges tout les jours sous les yeux. Les restes de cet Empire antique - certains diront anté-déluvien - affleurent parfois, pour peu que l'on sache regarder où il faut ; et comme il faut. Car rien ne se créé, rien ne se perd, tout se transforme. C'est un principe qui sied parfaitement à la physique comme à l'économie. Mais je rajouterai ceci : tout se transmet. Je viens de l' Ile-Cité, telle que nous la nommions et telle que le monde n'en a plus connu depuis. Vous la connaissez peut-être sous quelques autres noms dont aucun ne lui rendra justice. Nous nous sommes élevés par delà les étoiles alors même que le monde n'était que chaos et ténèbres. Je ne vous raconterais pas son histoire, mais je vous dirais ceci. Elle a été détruite. Elle a été détruite mais son agonie à été bien plus horrible. Plus qu'une victime des éléments, elle a été victime de l'arrogance des hommes ; et de notre trop peu de sagesse. Cependant, quelques-uns avaient pressenti la chute. Ils avaient vu l'abime, celui le long duquel marchent toutes les civilisations tels des funambules. Je revois encore le jour de mon départ, il y a...hum non la date n'a que peu d'importance. Vous ne me croiriez pas de toute façon.
J'avais reçu un message cette nuit là. Il était très tard, et j'aurais pu m'offusquer qu'on me dérange à pareille heure. Mais je ne dormais pas. Pas plus qu'une grande partie des habitants.Seulement, j'étais inquiets et eux, certainement confiants. Les tremblements se faisaient de plus en plus insistants et j'avais dû refixer dans la journée nombres de cadres qui ornaient les murs de ma bibliothèque. Le rouleau contenait ce bref message :
« Le temps va nous manquer. Venez tous à la Coupole. »
Prenant la mesure du message, que j'avais attendu et redouté depuis fort longtemps, j'enfilai rapidement ma tunique, qui avait prit une teinte grise pour l'occasion. Comme d'habitude, mes cheveux bouclés partaient en tout sens. Je les maudissaient silencieusement tout en me grattant la barbe. Une barbe rousse, seul détail physique qui trahissait mon appartenance à la caste des Prêtres. Les véhicules étaient interdits aux abords des Terrasses. Je me mis donc en route vers l'Observatoire d'un pas léger sur le sol dallé, uniquement éclairé par la lueur verdâtre de l'éclairage public. Il faisait frais, et si j'avais eu eu un temps soit peu d'odorat, j'aurais senti l'odeur du lilas. Mon oncle l'avait ramené dans la Cité d'un de ses voyages dans ce qui deviendrait longtemps après, l' Empire Perse. Ce haut-fait lui avait valu un certain prestige, tant ces fleurs semblaient se plaire ici. Je montai rapidement les marches de marbres pour arriver sur la place de l'Observatoire et j'entrai dans l'Office Astronomique par une porte dérobée. Elle débouchait sur une série de salles de cartographies terrestres et stellaires. Ces salles étaient toutes ovales avec de hauts murs ouvragés représentant les constellations connues. Au bout de ces salles, et agréablement éclairé - la qualité de l'éclairage était une science chez nous - se trouvait la salle ronde où douze piliers de verres soutenait la grande Coupole des Astres. Aux pieds de ces piliers se trouvaient les neuf autres Intendants. Ils avaient été secrètement choisis pour emporter avec eux une partie des connaissances de notre peuple. A eux de veiller sur ce patrimoine et de le disséminer, au cours des prochains millénaires, aux futurs Empires. Au centre du cercle se tenait un petit homme trapu. Ce projet, c'était son œuvre, son lègue à l'humanité. La longue barbe qui lui mangeait le visage lui conférait une allure de prophète, rôle qu'il avait fini par endosser à contre-cœur. Nous nous saluâmes tous d'une pensée amicale, et sans plus de cérémonial, il prit la parole. Enfin si tenté que vous acceptiez ce mot pour des gens qui ne communiquent pas entre eux avec des sons.
« Le monde est en train de changer, et nous avons échoué. Les membres du Conseil sont persuadés que les murs ET la cité tiendront. »
Il fronça ses épais sourcils gris, seul signe d'énervement au milieu de cette conversation silencieuse. Silence qui ne faisait qu'accentuer les grondements du sol. Je levais les yeux et contemplais par la coupole le ciel nocturne, tout semblait si calme et serein là-haut.
« Ils m'ont dit : Nous avons bâtis ces lieux en conséquences, devons-nous vous le rappeler? C'est le travail de tant de siècles. Et ne nous faites pas portez le masque de l'arrogance. Nous avons fait des dizaines de simulations, et tout les résultats montrent que pas une pierre, pas même celles de la digue des Grands Ports, ne va bouger. Les Oracles nous ont annoncés dix milles années de Règne. Et vous savez qu'ils ne se trompent jamais. Le Conseil finit par se demander quels desseins personnels vous poursuivez ainsi...»
Il ne nous livra pas la fin de l'entrevu, et observa un long silence mental donc chacun prit la mesure. Ma voisine de droite,aux longs cheveux bruns dont le calme régnait continuellement dans ses grands yeux noirs, intervînt : « La vague sera sur nous dans 17h, d'après nos calculs. Elle sera de 30% minimum plus haute et dévastatrice que les dernières estimations des Services Navals. Les gens vont au mieux se cloitrer chez eux, ou sur les Hautes Terrasses. Mais ils ne partiront pas. Il n'y aura pas de plan d'évacuation. Dans toute la Cité, on nous prend pour des illuminés, ou au mieux...des pessimistes » Cette pensée s'accompagna d'une pointe d'ironie, qui ne lui était pourtant pas coutumière.
Sentant le désarroi poindre, l'homme à l'épaisse barbe grise reprit les rênes de la séance:
« Mes amis, le vrai problème à mon sens est que nous n'avons pas su comprendre une chose : c'est à nous de nous adapter à notre environnement, au lieu de vouloir le plier à notre volonté. Notre savoir et notre technologie n'ont fait qu'accélérer notre chute. Mais tout n'est pas perdu. D'autres auront leur chance pendant les millénaires à venir. A vous de faire en sorte qu'ils y parviennent, qu'ils nous égalent, nous surpassent. Qu'ils apprennent de nos erreurs en ramassent le flambeau, là où nous allons bientôt le laisser tomber. La plupart d'entre vous, en supposant qu'ils survivent à leur Voyage, vont vivre pour ne voir que ces civilisations s'élever puis retomber. Ce sera votre privilège et votre sacerdoce. Partez quand vous serez prêts. Au revoir mes amis, que nos pensées se mêlent par delà la distance et le temps. » Enfin, il mit la main sur le cœur, geste antique dont la signification exacte se perdait avec la fondation de la Cité.
Où ma route m'a mené, quels grands Hommes j'ai croisé, et quels noms j'ai dû prendre, je ne puis vous le dire pour l'instant. Mais doté d'une longue vie et de mes humbles connaissances, J'ai parcouru beaucoup de chemins pour transmettre ce que je sais, et ce que j'ai vu. Nous ne sommes plus beaucoup, et quand le dernier d'entre nous ne sera plus, vous serez livrés à vous même. Définitivement. J'ai aussi emporté avec moi de l'optimisme. Le savoir est encore une denrée qui voyage bien, grâce aux Hommes de bonnes volonté.
Me voici donc à pousser les portes de Belthil. Enfin si j'arrive à m'arracher à ma rêverie. Je suis Aristark, un des derniers Intendants. Pourquoi je suis là? Mais vous n'avez rien écouté de mon récit jeune personne?
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| | | Cassiopée Héliaste
Nombre de messages : 9868 Age : 66 Localisation : Les pieds sous l'eau, la tête au delà des étoiles. Date d'inscription : 05/01/2008
Personnages RP Pseudo: Cassiopée Pseudo : Maelun Pseudo : Lucia
| Sujet: Re: Histoire d'un Intendant Dim 2 Mai - 16:56 | |
| Les portes de Belthil s’ouvraient en grand pour laisser passer le nouveau venu. Il portait sur son visage la marque de ceux dont la pensée s’enracine dans chaque geste et ses yeux observaient tout en gardant le regard tourné vers le passé. Cassiopée, drapée de sa robe aux rais de lumières réservées aux Maudits Compères, s’approcha de l’homme. Elle plongea son regard dans le sien, sans s’exprimer, jaugeant la valeur humaine de l’individu. Puis elle sourit :
-Sois le bienvenu Aristark. Belthil t’a ouvert ses portes et tu peux faire, à présent, de Ter Aelis ton pays tant que tu demeureras l’homme que tu es, empreint de sagesse et d’histoire. Notre monde est un conglomérat de grandes cités toutes plus célèbres les unes que les autres. Sur Atalante, tu trouveras de quoi satisfaire ton amour de la beauté et tu pourras régaler tes yeux des merveilles de nos peintres et peut-être viendras-tu te joindre à eux. Je pense que tu visiteras nos bibliothèques sur Wilwarin pour y déposer les écrits de ton monde, afin qu’ils ne se perdent pas. Pourtant c’est dans nos zones joueuses que je t’invite à me suivre, elles sont disséminées au travers de toutes les cités et tu pourrais t’y perdre. C’est au manoir du Rôle Play sur Echoriaz que nous regroupons nos forces.
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| | | Fylgja
Nombre de messages : 66 Age : 36 Localisation : Au fond d'un trou noir, dans un lieu rempli de Lumière Date d'inscription : 06/07/2008
| Sujet: Re: Histoire d'un Intendant Ven 7 Mai - 20:23 | |
| Depuis quelques temps, Fylgja suivait Cassioppée comme son ombre afin de découvrir les différentes facettes de la ville. Elle l'avait si chaleureusement accueillie à son arrivée que la curiosité à son égart se muait peu à peu en affection.
En arrivant à Belthil, la Dame des Etoiles se dirigea vers la grande porte. Un inconnu mâchouillait un brin d’herbe sur le bord de la route et semblait perdu dans ses pensées. Il ne sembla s’arracher à sa rêverie que lorsque les portes de la cité s’ouvrirent pour laisser passer la déesse. Mais ce n’est que lorsqu’elle se trouva devant lui, qu'il leva les yeux vers elle. Comme qu’elle le saluait et l’invitait à la suivre, Fylgja dévisagea l’étrange personnage ; il semblait n’avoir pas d’âge, comme en dehors du temps. Sa barbe mangeait une grande partie de son visage, et, à travers le rideau de boucles rebelles, l’intensité de ses yeux bleus paraissait irréelle.
Alors que l’herbe ondoyait sous la douce caresse du vent, le vent s’amplifia et ébouriffa Aristark, emportant par la même occasion un manuscrit qui dépassait d’une de ses poches. Le vélin s’envola, exécutant de superbes figures aériennes avant de poursuivre son chemin au gré du vent. Une pointe de curiosité incita l’être diaphane à déployer ses ailes et se lancer à sa poursuite. Ce n’est que lorsque qu’elle effleura le feuillet et le saisit délicatement qu’elle réalisa son ascension dans les airs. Laissant de côté son étonnement premier, elle parcouru le document dont l'écriture fine racontai le départ précipité d'un homme quittant sa ville natale. Elle atterri en douceur bien qu’un peu maladroitement à proximité de l’étranger, puis lui tendit son bien. A peine l’avait il prit qu’elle se réfugia derrière Cassiopée, reprenant sa place d’observatrice.
Son vol, bien que bref, l'avait épuisée. Ses ailes n’étaient qu’un poids supplémentaire depuis trop longtemps. Elle n'avait eu que très peu d'occasion de s'en servir lors de son séjour dans les Limbes. Jamais elle n'aurait songé en ressentir de la satisfaction ou même de l’excitation. La venue de l’étranger apportait semblait bouleverser l’équilibre feutré établit dans les limbes. Étrange.
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