Le voyage d'un livre
Je me présente, je suis un livre. Un livre abandonné. Un livre qui ne se lit qu’une seule fois. Mon histoire n’intéresse maintenant personne, alors je reste là bien droit sur mon étagère. Je n’attends rien. A part une ombre familière… Son ombre… Triste histoire. La voici :
Cela commence un jour d’hiver. J’étais la grelottant sur une étagère quand une main me saisit. Qu’allais-je devenir ? On me lança dans un carton avec d’autre livre, des pauvres livres qui ne valent rien. J’en vis un du même auteur que le mien. « tiens ! comment vas- tu toi ? » Aucune réponse, c’est sûrement un livre mort. On m’avait donc mit dans le sac des morts… Qui va m’entendre si je crie ? Je tentais le coup .
- AAAAAAHHH !!!Un livre se tourna vers moi.
- Mais taisez vous imbécile ! Vous me cassez les oreilles !Oh ! un signe de vie ! Je n’étais donc pas le seul à être emmené au cimetière ! Quelle chance !
- Qu’y a t- il ? dis-je, Est- ce mauvais de crier que l’on est vivant ? Je ne veux pas être enterrer avant l’âge de ma mort !Le livre poussa un soupir.
- Pourquoi suis- je en compagnie d’un idiot fini ? me répondit- il d’un ton méchant, qui vous a dit que nous allions être enterrés ? Vous ne voyez donc pas que vous allez réveiller tout le monde avec vos remarques qui ne servent à rien ?!Alors là, j’étais complètement offensé. Qu’un livre, écrit par un auteur inconnu, vienne m’adresser la parole ? Pfouah ! Quelle Audace ! Je me décidais à lui répondre quand je reçu un coup sur la tête. Je m’évanouis. A mon réveil, je me trouvais toujours dans ce même carton.
- Que s’est- il passé ? Etes vous toujours la ? Le même livre que tout à l’heure se releva.
- Mais Que dois- je te dire pour que tu me laisse dormir tranquille ?! Si tu n’es pas fatigué, tu te tais ! « A quoi bon répondre à ce voyou ? » Je me tus. On ouvrit alors le carton et on m’attrapa le premier. Je fus lancé dans une pile de « Livres inutiles». Le livre voyou qui m’avait insulté fut lancé à côté de moi. Il fallait que je récolte des informations.
- Que se passe-t-il enfin ?
- Vous assistez à un tri. Les hommes que vous voyez là se débarrassent des vieux livres comme nous pour faire de la place aux bons.
- Ils veulent se débarrasser de moi ?! Non !
- Eh oui, c’est la vie.
- Et que vais-je devenir moi ?
- je pense que vous irez à la poubelle. Sauf si les hommes trouve quelqu’un qui veuille bien de vous. Je pense que dans votre cas, ce sera la poubelle. Idiot !Je m’en doutais, ce livre étais pire qu’un voyou, montrant une certaine sympathie et te lançant des insultes ensuite ! Il prenait d’ailleurs un certain plaisir à me traiter d’idiot !
- Ce n’est pas parce que tu a été écrit par un poète que tu dois me dire ce genre de chose ! lui rétorquais-je fièrement.
- Je ne dis que la vérité ! me lança-t-il, vous vous obstinez à penser que je vous déteste. Ce qui est presque vrai, mais pas entièrement. Quel courage pour insulter un livre de mon espèce de la sorte ! Je ne dis mot. Je fus ensuite transporter avec les autres dans un sac, qu’on emmena à la brocante. Je redoutais la brocante. Là bas, on mettais sa vie en jeu : sois on nous achètait soit c’était les ordures. Mon avenir était fini. Quelqu’un ramassa le voyou. Preuve qu’il était plus intéressant que moi. Je contemplais mon triste sort quand quelqu’un m’attrapa. Une jeune femme d’une vingtaine d’année, brune, les yeux bleus… Elle était si belle… Quel bonheur ! Elle me regarda longtemps, je pu respirer son doux parfum… J’étais content de ne pas finir à la poubelle ! La joie monta en moi. Mais elle me rejeta tout d’un coup. Non ! Tout mon espoir anéanti ! Misère ! Je me noyais dans mon désespoir de longues minutes, et maintenant, c’était au tour d’un énorme bonhomme de venir consulter les livres. Je tentais de me cacher pour échapper à ses mains velues et puantes ! Mais il était trop tard. Il m’attrapa sans que je puisse dire un seul mot et me feuilleta. « hum, ce livre m’a l’air intéressant. » Cette phrase m’acheva. Je devais maintenant passer l’épreuve de la poche. Il allait me fourrer brutalement à l’intérieur et corner mes pauvres pages ! Quel bonhomme malfaisant ! Si seulement cette femme m’avait pris avec elle ! Ma vie aurait été si belle ! Mais c’était fini. Tout était fini. Je pouvais me considérer comme un livre mort. J’avais envie de pleurer. Comme prévu, il me mit dans sa poche. Et je du me plier en quatre pour rester intact ! Un long trajet commença, il marchait lentement et bougeait dans tout les sens. Ca me donnait mal au cœur. Au bout de cinq minutes, il s’arrêta. « Salut Tony, ça roule ? on se boit un truc au bar demain ok ? super ! » Je ne m’étais pas trompé. Ce gars était un ivrogne. Je reniflait l’odeur de sa poche. Quelle puanteur ! D’où cela vient-il ? AAH ! j’apercevais un morceau de fromage moisi qui me touchait ! Il s’arrêta à nouveau et plongea sa main dans sa poche. Je tentais de l’éviter mais impossible, sa main me heurta. Peuh ! Il sortit d’abord le bout de fromage. « Tiens ! je t’ai chercher partout toi ! » Il me semble qu’il le mangea. J’étais de plus en plus dégoûté. Il replongea la main dans sa poche et sortit des clefs cette fois ci. J’étais arrivé… Dans le taudis. Mais quand il entra, une odeur de parfum me réjouit. Je n’étais pas chez lui. Je connaissais cet heureux parfum… « Sally ? Sally tu es la ? Je t’ai rapporter quelque chose. » L’homme me sortit alors de sa poche, m’essuya un peu et me passa à cette certaine Sally, je levais les yeux et découvris cette femme que j’avais vu. Sally… c’était donc comme ça qu’elle s’appelait… « Merci papa ! je le lirai quand j’aurais le temps. » Je me voyais renaître… Enfin. Je sentais ses mains délicates sur ma couverture, je respirais son odeur autant que je le pouvais. Elle ouvrit la première page de mon histoire et sourit. « Dostoïevski, L’idiot. » C’était moi. Elle s’allongea sur son lit et commença la lecture. « Il était environ neuf heure du matin ; c’était à la fin novembre… » Que j’aimais entendre sa douce voix prononcer ces paroles… Chaque jour, elle lisait à haute voix cette histoire que je connaissait par cœur. Au bout de trois jours, elle en était déjà à la moitié. J’étais traité comme un roi. Le matin, elle passait sa main sur moi pour enlever les poussière qui m’avait recouvertes pendant la nuit, ensuite elle lisait quelques pages pour se détendre et me reposait sur sa table de nuit. Elle partait ensuite travailler, et revenait toujours souriante. Après s’être reposée le soir, elle mangeait et venait me lire. C’était comme ça tous les jours. J’aimais cette vie. J’aimais son sourire… J’aurais voulu que cela dure toute ma vie. Mais un soir, elle revint en pleurs. Elle s’effondra sur le lit et mit sa tête dans ses mains. Je ne pouvais rien faire pour elle. Soudain, après la tristesse, la rage l’envahit. Elle regarda partout autour d’elle et posa les yeux sur moi. Elle me prit et poussa alors un cri terrifiant me jetant de toutes ses forces contre le mur. Une douleur terrible me parcouru. Elle sauta sur moi enragée et déchira une a une les pages que j’avais contenues si précieusement au cours de ma vie. Je poussais un cri pour la supplier d’arrêter.
- STOOOOP !Sally s’arrêta et me regarda.
- Tu as parlé ?J’hésitais un instant.
- Oui, j’ai parlé. Pourquoi me déchire-tu ainsi ?Elle écarquilla les yeux.
- Je… je…
- Répare moi !Elle s’agenouilla par terre près de moi et me pris dans ses mains tremblantes.
- Oui… D’accord…Elle passa un quart d’heure à me re scotcher. Malheureusement, la fin restait illisible. Elle essaya à plusieurs reprise de me lire mais en vain.
- Je suis désolée… je n’y arrive pas. Je devrais racheter un autre livre.
- Non ! m’empressais-je de dire, Je te la lirai l’histoire ! Je la connais ! Assieds toi et écoute moi lire ! Pendant plusieurs heure, je lui fis la lecture. Elle m’écouta attentivement jusqu’à la fin. J’étais heureux. Le lendemain, je me décidais à lui demander des explications sur la veille.
- Pourquoi pleurais-tu hier ?Elle me regarda un instant et fronça les sourcils. Elle avait l’air de réfléchir à sa réponse.
- Mon père est mort.« Pourquoi pleurer pour un homme qui ne sait que boire et maltraiter les livres ? » Je restais perplexe un instant.
- Pourquoi ça te rend triste ? Après tout, tellement de personnes meurent… pourquoi pleurer pour lui ?Elle se mit à rire.
- Parce que je l’aime !Je ne comprenais toujours pas. Comment peut-on aimer ce genre d’homme ?
- Mais pourquoi tu l’aimes ?
- Eh bien ça je ne sais pas trop… Et toi, t’es tu déjà demandé pourquoi tu m’aimais ?Je ne répondis pas. Je ne m’étais effectivement pas posé cette question.
Elle reprit :
- Et puis c’est mon père. C’est grâce à lui que je suis là, je lui dois bien ça.Elle s’en alla dans la cuisine. Moi je réfléchissais encore. Quant elle revint, je m’étais endormi. J’avais fais un cauchemar cette nuit là et je m’étais réveillé en sursaut. C’était déjà le matin, Sally était parti et avait laissé un mot près de moi.
« Je ne reviendrai pas ce soir, à demain. » La première journée fut très dure. J’étais terrifié à l’idée que je ne la verrais pas jusqu’à demain soir. Je ne savais pas comment m’occuper. J’entendis un bruit, la porte grinça. Je pensais que c’était Sally. Alors je restais tranquillement sur la table de nuit en attendant qu’elle vienne me voir. Plusieurs minutes passèrent. Toujours rien. J’entendis des pas dans le couloir, des murmures, puis un bruit de verre cassé. « Que se passe-t-il ? » Je restais silencieux. Quelqu’un arrivait dans la chambre. Je levais les yeux et distinguais un homme vêtu en bleu marine. « Elle n’est pas ici. Fouillez sa chambre aussi. » Des hommes armés débarquèrent dans la chambre. Ils défirent les draps, vidèrent l’armoire, puis ouvrirent la table de nuit. « C’est bon, je l’ai trouvé. » Cet homme tendait un revolver dans sa main.
- C’est inhumain de tuer son propre père. C’est la première fois que je suis sur une affaire comme ça.
- Rassure toi Y’en aura des pires mon vieux. On peut repartir maintenant.Je ne comprenais rien. Pourquoi étaient-ils là ? Pourquoi avaient-ils tout dérangé ? Pourquoi étaient- ils armés ? Pourquoi ce revolver était-ils si important ? Qui avait tué qui ? Je ne les croyais pas. C’était impossible. Il fallait que je revois Sally pour lui demander. J’attendis patiemment l’heure de son retour le lendemain. Elle était en retard, je l’attendis encore une heure. Elle ne revint pas. Le lendemain non plus. Ni le jour d’après. Elle ne revint plus. Et moi je restais là. Toutes ces années, la maison resta vide. Jusqu’à maintenant. Je suis toujours là sur la table de nuit. Je n’attends rien. A part une ombre familière… Son ombre… Triste histoire.
***
Voila mon histoire, il y a surement des fautes, si vous en voyez signalez le moi