Rencontres à Atalantë

H/RP : je vous conseille d'abord de lire le premier post de mon sujet de présentation pour en savoir un peu plus sur mon personnage

Melaka s'était enfin installée dans la belle ville d'Atalantë. Elle se sentait à la fois épuisée par le déménagement et revigorée en sentant la brise matinale danser à travers ses cheveux. Son visage était complètement humain malgré ses origines. Elle avait hérité de certaines caractéristiques de ses parents mais n'était ni elfe ni vampire.
Sur la rive où elle se trouvait, elle pouvait contempler aisément l'archipel dans toute sa splendeur. Son frère de cœur, Gipsy, profitait également de ce cadre idyllique. C'était un loup magnifique au pelage couleur ébène. Leurs simples pensées pouvaient s'entremêler sans que personne ne le remarque. Melaka avait toujours pu compter sur lui et aujourd'hui encore Gipsy vivait à ses côtés, il ne l'abandonnait pas. Pourtant elle exprimait le besoin de rencontrer les habitants de Ter Aelis plus que jamais. Son esprit tourné vers les présences humaines qu'elle pouvait ressentir à l'intérieur d'elle-même, elle concentrait toutes ses forces pour leur envoyer un message.

Bonjour je suis Melaka. Je viens d'arriver et j'aimerais mieux vous co.......

Tout cela était complètement ridicule ... Elle n'arrivait à communiquer par télépathie qu'avec les loups ! Les humains ne pouvaient pas entendre sa voix. Son regard se porta à nouveau sur la beauté du paysage azur qui l'entourait. Mais soudain elle sortit de sa torpeur, comprenant qu'elle n'était plus seule. Quelqu'un lui faisait face à présent.

Citation :: [HRP]De même que pour Melaka, se référer à mon sujet de présentation pour lire ma venue. lien [/HRP]

Le Fremen s'était de nouveau réveillé à un endroit inconnu alors qu'il avait à peine atteint la cité dans le désert. Cela prenait une tournure étrange. Surtout que cette fois, plus de sable mais une étendue d'eau. Jamais il n'en avait vu autant. Il resta ainsi figé, se demandant quoi faire. Quand il récupéra ses facultés intellectuelles, il reconnut des habitations éparses bâties sur des îlots, mais cela n'empêchait pas, que certaines d'entre elles étaient beaucoup plus imposantes. Encore une fois, il prit la direction de ce qui lui semblait être le plus grand bâtiment, là où il pourrait enfin trouver des réponses à ses questions. Il marcha ainsi pendant quelques minutes en prenant garde de ne pas trop s'approcher des vagues. Le Fremen portait un grand intérêt à cette étangeté tout en étant effrayé. Il vit alors les deux premiers êtres vivants depuis son arrivée. Une femme cotoyait un quadripède au pelage noir, en contemplant l'océan.

Jamais Muad'Dib ou la Révérende Mère ne nous a parlé de cet animal et ce n'est assurément pas un faucon. J'ai vu et porté suffisament de bannières Atréides pour en reconnaître un. En tout cas je dois me renseigner.

Ainsi, il s'approcha d'eux mais resta à une distance de sécurité. La femme l'aperçut en première.

Cordelia n'allait pas assez souvent à la mer. Quel plaisir pourtant que rivaliser avec les coraux, anémones et poissons lunes : c'est à qui se parera de la plus belle couleur ! Cordelia était presque parvenue à inventer une teinte qui n'existait pas encore - à mi-chemin entre le clair de lune et la voix d'une maman - quand une pensée vint toquer aux abords de son esprit.

Bonjour je suis Melaka. Je viens d'arriver et j'aimerais mieux vous co.......

Et j'aimerais mieux vous co-quoi ? Quoi ?? Qui, non mais foutre QUI ? osait balancer des messages en suspend comme ça ?? "Nananèreuh, vous ne saurez pas la suite ! À vous de deviner !" Cordelia pouvait sans peine imaginer le petit rire moqueur qui avait du suivre cette annonce tronquée.

Il fallait absolument qu'elle rencontre cette blagueuse de mauvais goût qui ne savait pas donner des indices allant avec ses énigmes. Durant tout le trajet, le lamantin dont Cordelia avait revêtu l'apparence se creusa le ciboulot pour trouver ce qu'avait bien voulu dire cette "Melaka".

"J'aimerais mieux vous... corrompre ?" Serait-ce un pirate ? Ou un contrebandier ? Dans ce cas, le message ne s'adressait pas à Cordelia.

"J'aimerais mieux vous colorier." Mais cela voudrait dire que la Melaka était plus proche que ce que pensait Cordelia, puisqu'elle avait manifestement observé les jeux auxquels se livrait la métamorphe dans les récifs de coraux. À moins que cette inconnue ne soit clairvoyante ? Oh, voilà qui pouvait être drôle !

Mais peut-être que l'énigme était encore plus complexe, une sorte de phrase à rallonge comme seuls les têtes pensantes oppressées des hautes tours de l'Académie de Wilwarin pouvaient en sortir : "J'aimerais mieux, vous caustiques personnages, blablala...". Impossible de deviner la suite !!

Suivant le fil de la pensée, Cordelia arriva enfin aux abords d'une des îles d'Atalantë. Là, trois personnages s'observaient, en chiens de faïence : une jeune fille, un loup et un homme dans un curieux attirail qui aurait semblé beaucoup mieux adapté dans le désert bordant Sul-Nar.

La vision de ces trois individus décoinça quelque chose dans l'esprit de Cordelia. D'un gigantesque bond de dauphin, elle sortit de l'eau et se maintint en l'air grâce à deux immenses ailes membraneuses. Un immense sourire éclairait sa face. Elle avait trouvé la réponse !! Cela lui semblait évident, maintenant !

Tu aimerais mieux nous collectionner !!

Toute excitée et fière de sa perspicacité, Cordelia attendait avec impatience que l'on la félicite.

Melaka se trouvait devant un personnage des plus mystérieux ... Le visage de cet homme n'était d'ailleurs presque pas visible. Pendant un instant, elle crut qu'il avait entendu son message, mais elle renonça très vite à cette solution qui lui paraissait impossible. En revanche elle fut surprise par l'éclat de ses yeux. Ils étaient entièrement bleus et la mer les faisait briller de milles feux ! Cependant, elle restait méfiante envers cet inconnu qui ne s'était pas encore présenté. Melaka se rappela alors que depuis son arrivée, elle n'avait pas dit un seul mot non plus !

Bonjour. Es-tu un habitant de Ter Aelis ?

A ce moment-là elle reçut une éclaboussure qui la fit sursauter ! En se retournant, elle vit un magnifique lamantin qui semblait ravi. Melaka bouillonnait de questions et ne savait plus où donner de la tête entre ce joyeux animal marin et l'étrange homme dont elle ne connaissait pas encore le nom. Finalement sa télépathie s'avérait peut-être plus forte qu'elle ne l'imaginait ... Pourtant elle avait à peine commencé à dire une phrase ! Elle en déduisait donc qu'ils étaient sûrement des Aelissiens puisqu'elle avait exprimé le besoin de les connaitre.
Gipsy semblait tout aussi déboussolé et restait sur la défensive. La jeune fille était rassurée de le sentir contre sa jambe en attendant d'en savoir plus sur ces nouveaux arrivants. Surtout qu'elle avait entendu le lamantin dire quelque chose de bizarre : "Tu aimerais mieux nous collectionner !!"
Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier. Peut-être avait-elle mal entendu, la fatigue qu'elle ressentait devait probablement lui jouer des tours ! Cette phrase n'avait tout simplement pas de sens ...

Terre à quoi ? Quel nom bizarre, je devrais lui...

Un bruit vint de l'océan, le Fremen fit alors un bond en arrière et tira d'un geste vif son krys. C'est alors que dans sa position de défense il vit la plus étrange des créatures, plus encore que la bête près de la fille aux yeux de la même couleurs que les plantes qu'il avait vu dans le palais d'Arrakeen. Et parce qu'il fallait qu'il y ait une chute à cette scène, ce monstre marin parlait et avait l'air très excité. Alors, l'homme du désert redressa sa stature pour paraître moins agressif.

Que Shai-Hulud guide mes pas, où suis-je tombé ? A un moment c'est le désert, à un autre de l'eau. Ce doit être une malédiction du Bene Gesserit. Ainsi, je suis perdu.

Le sentiment de menace s'estompait devant la confusion qu'il commençait à ressentir. Et cela ne faisait que s'accroître. Brisez la foi d'un Fremen, et vous briserez sa volonté.

Bah alors ? Vous mouftez que dalle... ! Je vous ai fait peur ?!

Lentement, tout en parlant, le lamantin ailé se rapprocha du sol, se transformant petit à petit en une femme entre deux âges. Son visage était calme et bienveillant. Le rose de ses joues, un peu usé par la vie, s'accordait avec celui de son ample pantalon. Elle portait pour seul haut une capeline de fourrure brune qui laissait entrevoir ses seins lourds dont les vergetures dessinaient de gracieuses arabesques jusqu'au ventre.

Vous ne semblez pas coutumiers de cette contrée, cela se voit à vos airs perdus. Laissez-moi donc l'honneur de vous souhaiter la bienvenue en Ter Aelis, vaste pays de tous les arts et de chaque folie. Je me nomme Cordelia Melicerte.

Elle regarda la jeune fille avec un doux sourire.

Toi, tu es Melaka. Mais je ne crois pas connaître ton compagnon-loup.

Puis Cordelia se tourna vers le fremen et ses yeux prirent la même teinte que ceux de l'homme.

Et toi... toi, tu viens de loin. Cela se perçoit dans ton souffle. Il sent la peur, la perte et la guerre. Tu n'as rien à craindre. Tu voyageais déjà avant de venir, n'est-ce pas ? Quelques mondes de plus, ce n'est pas la mer à boire.

La métamorphe laissa scintiller un petit rire dans l'air salé de l'île.

Elle saurait entendre ce que nous disons?

Je ne sais pas. Peut être bien, dans l'esprit du Loup. Peut être pourrait-elle y arriver.

Elle est alors étrange.

Dans le mouvement de quelque herbes bordant les rivages, une ombre se dessina, puis une silhouette. Quand elle se dessina mieux, on put reconnaitre un jeune homme aux cheveux noirs, au front taché d'une opale luminescente, et aux yeux si bleus qu'ils semblaient venir de l'onde elle même. Au fond des pupilles, son iris était fracturé en trois accents égaux. Habillé de veste ample, il cachait à ca ceinture un une épée longue sertie d'un pommeau richement traversé et qui finissait en tête de dragon. Sanz, puis qu'on le nomme ici s'attira du groupe récemment formé. A côté de lui un loup au pelage blanc le suivait. Au fond des yeux du félin le même symbole triptyque. De ses mains gantés il sembla repousser quelque insectes puis s'approchant fixa Melaka. Et tout en l'observant il murmura:

Cordelia, toujours à jouer. Encore.. et toujours.

Melaka observait cette Cordelia Melicerte qui s'avérait être une humaine à présent. Dans tous les cas, son allure était gracieuse et elle paraissait très enjouée.

Je suis ravie de te rencontrer ! Je sens qu'avec toi, on ne peut être ni perdu ni triste ! Mais j'avoue que tu m'as fait un peu peur à ton arrivée ... Et je n'ai pas l'habitude de voir des gens comme toi. En tout cas, tu as bien deviné, je suis arrivée il y a peu de temps. Heureusement que Smirt' m'a permis de découvrir ce magnifique endroit.

Malgré elle, Melaka se sentit obligée de savoir si sa télépathie avait fonctionné.

As-tu entendu mes pensées pour connaître mon nom ? D'ailleurs je ne t'ai pas présenté mon grand frère ! J'ai été élevée avec Gipsy et il ne me quitte jamais. Expliqua-t-elle fièrement, bien plus détendue à présent.

Melaka se plaisait tellement en la compagnie de Cordelia qu'elle en avait oublié la présence de cet homme si silencieux qui était arrivé avant elle. Cependant lorsqu'elle voulu l'aborder, elle entendit une discussion qui n'existait que dans sa tête. Elle regarda Gipsy qui restait perplexe lui aussi. Pourtant il se retourna vers un bosquet. Son flair étant plus développé que celui de la jeune fille, il avait sûrement dû repérer les individus qui discutaient. Melaka n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps à la situation qu'un homme aux cheveux de jais approcha, suivit ... d'un loup ! Celui-ci était blanc comme neige, tout l'opposé de son ami. Manifestement il existait un lien fort entre ces deux nouveaux arrivants, mais leur relation n'était pas similaire à celle de Melaka et Gipsy.

Effectivement Cordélia a l'air très bout en train !

Mais toi, qui es-tu ? Il semblerait que nous ayons certains points communs ! Pour répondre à ta question, j'entends très bien tes pensées. Seulement je n'ai pas l'habitude de pratiquer ma télépathie avec les humains donc je ne parviens pas toujours à envoyer mes pensées vers eux. Visiblement j'ai fais des progrès ! lui confia-t-elle intérieurement.

Pendant ce temps-là les deux loups se fixaient curieusement.

D'où viens-tu ? J'ai rarement vu nos semblables côtoyer les humains excepté Melaka ... Risqua Gipsy.

Le loup s'approcha lentement de son comparse, mesurant à l'odeur, à son comportement son origine. Quand il eut frôlé le compagnon de Melaka, il lui laissa une pensée

Crois tu que je sois réellement un loup... . Vois cet homme. C'est mon maître, et je suis lui comme il est moi. Nous sommes...la même personne en quelque sorte et partageons quelque chose que ta jeune amie laisse émaner d'elle...

Le fauve ouvrit la gueule et laissa voir ses canines longues et tachées de sang. Dans son regard une lueur pourpre.

Un côté un peu vampyre, mais pas tellement non plus, juste le goût du sang, et le pouvoir qu'il octroie. Mais ne crois pas que nous nous ressemblons.

Sanz s'approcha et saluant le troisième individu qu'il n'avait pas abordé posa sa main sur le pelage du loup blanc. S'agenouillant, il sourit et dit à voix haute.

Tu lui dis tellement. Nous aurons bien le temps de faire connaissance. Un jour qui sait, viendront-elles visiter nos demeures. Cela se fait parfois.

Il sourit a Melaka et s'adressa à elle:

Je ne suis pas exactement humain. La compagnie d'un loup est donc probable, n'est ce pas? Bienvenu en Ter Aelis et ses mystères, Mademoiselle.

Hey guss! t'as entendu?

Un regard niais m'indiqua qu'il ne comprenait pas, sois c'est moi... soit c'est lui, plutôt lui: il est vieux et tout moisi, il doit parler un vieux patois de la région que tout le monde à oublié.

Nan laisse tombé...

Déjà que j'aime pas la mer si en plus ya des rigolos qui s'amusent à faire de la télépathie dans ce bled... rigolotes d'ailleurs encore faut il que cela se dise...]Enfin, ça venait d'où

Edrel humecta le bout de son index droit et leva le bras... il était au milieu de la rue, immobile, cherchons l'erreur.
Ha... par là

Il marchait déjà depuis quelques minutes quand des images, provenant d'où il se dirigeait lui parvinrent: des idées simplistes: "ami", "bonjour", ...
Les animaux aussi font de la télépathie... j'espère qu'ils se focalisent pas tous sur moi par ce que ça va pas le faire longtemps cette histoire! 'Me faudra une sacrément bonne raison de revenir dans ce bled la prochaine fois... Je ne foutrais plus jamais un pied ici!
Alors qu'il pestait depuis déjà une quinzaine de minutes il perçu des voix, mais plus dans ça tête cette fois, il en reconnu une: celle de la jeune femme qui l'avait arrachée des mains des gardes... Cordelia
Il s'approcha sans pour autant se dévoilé, à distance suffisante pour entendre sans toutefois risquer de se faire repérer par ces deux loups... mais ces deux là semblaient trop occuper pour remarquer quoique se soit...

'faudrait pas que je m'implique dans la discutions, avec se que j'ai fumé j'vais passé pour un tocard. J'uis encore assez intelligent pour pas me mettre sous le vent... c'est déjà pas mal

Voilà que maintenant ce qui venait de sortir de l'eau changeait de forme et d'une façon bien plus élégante que ce que le Fremen avait bien pu voir au cours de sa vie. Elle connaissait la dite Melaka sans pour autant l'avoir rencontré apparemment. Elle savait aussi ce que lui avait traversé et avait deviné que la couleur de ses yeux n'étaient pas de naissance. Mais cette Cordelia Melicerte cherchait à le rassurer.

A quoi dois-je m'attendre d'elle ? Me donnera-t-elle les réponses à mes questions ?

Après avoir grandi dans un milieu où tout lui était hostile, où la mort est quotidienne et se battre est une question de survie, faire confiance au premier abord n'est pas chose facile. Surtout avec des êtres si gorgés d'eau. Aussi, il surveillait le moindre mouvement de ces inconnus, alors quand Melaka tourna brusquement la tête il suivit son regard. Un nouveau personnage apparut, tout aussi étrange que le lamarantin. Pas tant dans son aspect, bien qu'il y eut quelque point non négligeable, que dans ce qu'il dégageait. Un second quadripède le suivait, blanc celui-ci. Le Fremen commença à regretter sa quête de réponses. A trop en vouloir, il allait s'attirer des ennuis sur un territoire qu'il ne connaissait pas. Pourtant, quand le dernier venu le salua, ce qui lui sembla étrange, il répondit d'un signe de la tête. Sentant sa condition fremen remontée et se réaffirmir, il prit la parole pour la première fois.

Qu'est-ce cette Ter Aelis ? Et qu'est-ce que je fais là ? Je menais ma légion au service de Muad'Dib quand je me suis réveillé dans un désert, et puis j'ai fini ici...

Melaka aperçut les crocs acérés du loup blanc. Elle comprit enfin l'attraction qu'elle avait pu ressentir à l'arrivée de Sanz. Le sang. Cette odeur lui était familière mais pas pour autant vitale. Néanmoins la jeune fille pouvait sentir sa force et son odeur de fer depuis les canines de l'animal. Ce parfum lui rappelait son père, image nostalgique qu'elle chassa immédiatement de sa mémoire. Elle répondit enfin à Sanz qui tentait de lui expliquer sa véritable nature.

Effectivement je m'attends à tout ici. Je sens également que nous sommes à la fois similaires par certains aspects et différents par d'autres ...

Tout du moins il est encore trop tôt pour que je puisse complètement te comprendre.

Gipsy quant à lui ne savait plus quoi penser de son -d'apparence- semblable.

J'aimerais tant comprendre la manière dont vous êtes liés ... Je peux lire en Melaka qu'elle est troublée par ton maître, mais elle ne sait pas vraiment elle-même pourquoi. Ma sœur voit en vous deux des alliés puisque tu es là, tout comme moi et qu'elle a compris la présence du sang dans votre existence. Toutefois cela ravive aussi ses souvenirs.

Pour la première fois depuis son arrivée, Melaka entendit les pensées de l'homme qui semblait réservé. Sa voix paraissait pourtant lointaine, comme si tout son être était en souffrance. Il se méfiait de Cordélia mais d'un autre côté, il espérait son aide. Elle aurait beaucoup aimé lui rendre service mais Ter Aelis ne lui était pas suffisamment familier pour le moment, d'autant plus qu'elle se demandait bien de quoi il voulait parler.

Ter Aelis est le pays sur lequel nous sommes en ce moment même. Le désert que tu as dû voir est sûrement Sûl-Nar, une des régions de ce lieu. En revanche, je n'ai jamais entendu parler de ce Muad'Dib que tu évoques ... D'où viens-tu et comment t'appelles-tu ?

Melaka avait capté le mot "Fremen" dans l'esprit de cet homme mystérieux. Elle savait vaguement ce que cela signifiait et la description qu'on lui avait rapporté correspondait au personnage devant elle. Cependant, n'en ayant jamais rencontré de sa vie, elle ne pouvait affirmer ses origines et restait curieuse face à lui.

Il écouta attentivement la conversation, plus il en apprendrait, mieux se serait pour son avenir. Melaka lui répondit et ce qu'elle dit lui fit un choc.

Si vous ne connaissez pas Muad'Dib, mes terres vont seront forcément inconnues. Je peux vous dire cependant, que d'où je viens, c'est un Sûl-Nar immense et infini. Tel votre océan derrière moi. Quant à mon nom, il s'agit de Mike.

Mike hésita.

Comment rentrer chez moi si même le nom du Madhi ne leur signifit rien ? Je vais devoir, vivre et connaître ces gens et qui sait, peut être un jour je pourrais m'en sortir ou la Croisade me retrouvera.

Le Fremen rangea son krys, une intégration passait par des efforts, et ces efforts par une apparence de calme et de stabilité psychologique.

Cependant, toute information sera la bienvenue. Notamment sur toute les étrangetés de vos contrées.

Cordelia, à l'arrivée de Sanz, s'était placée un peu en retrait. Elle salua le Prince d'un signe de tête, agrémenté d'un cordial Salut, vieux ! puis se tint coite, observant les autres faire connaissance et se végétalisant petit à petit au fil de la conversation.

Quand tout son corps fut recouvert de lianes fleuries, elle n'y tint plus et profita de la perche que lui tendait le dénommé Mike pour reprendre la parole.

Cependant, toute information sera la bienvenue. Notamment sur toute les étrangetés de vos contrées.

Ahah !

D'une poussée des bras, Cordelia se défit des liane qui la recouvrait, dévoilant une tenue complète de troubadour : pourpoint jaune, chausses rouges, bottes en cuir et chapeau à plumes, ainsi qu'une lyre dorée dans les bras. Prenant une grande inspiration, elle se lança dans un récit rocambolesque sur l'histoire de Ter Aelis, ponctué de parties chantées accompagnées à la lyre. Le conte dura plusieurs longues minutes et malgré son côté délirant et parfois dur à suivre, il tint en haleine toute l'assemblée.

Après un silence de quelques secondes, Cordelia reprit la parole, d'une voix douce. Son habit de troubadour se changea en une soutane aux même teintes chaudes tandis que le visage de la métamorphe se faisait plus sérieux.

Voilà, Mike : tu as ta réponse. Nous ne connaissons pas de Muad'Dib, ici - bien que je crois que ça soit le nom donné par les gens du désert à un rongeur local, mais je n'y mettrais pas ma main à couper. Si tu le souhaites, je peux te servir de guide.

Elle se tourna vers Melaka.

À toi aussi, d'ailleurs! Même si tu sembles avoir plus d'affinités avec le vieil homme, dit-elle en montrant Sanz de la main. Ceci dit, je serait prudente, à ta place... non... c'est faux, je ne suis jamais prudente... Mais tu devrais tout de même faire attention : le Sang est atteint d'une soif inextinguible.

[HRP] J'ai eu la flemme d'écrire le pavé sur l'histoire de TA. Mais si besoin, les infos sont sur la Table d'Orientation [/HRP]

Melaka était toujours autant bluffée par les différents physiques que prenait Cordelia, même si la jolie métamorphe s'était transformée à plusieurs reprises depuis leur rencontre. Son émerveillement n'avait pas empêché la jeune fille de s'interroger.

Pourquoi devrais-je me méfier de lui ? S'il avait voulu s'attaquer à moi il l'aurait déjà fait ...

Le sang a ses vertus, mais il est possible de maîtriser son influence ! Mon père a longtemps lutté contre le désir de s'adonner sauvagement à ce besoin qui lui était pourtant vital.

Juste après avoir répondu à Cordelia, Melaka fut déconcentrée par la présence d'une personne lointaine. En fait son esprit captait comme un murmure au loin. Elle avait même cru entendre une phrase ...

j'espère qu'ils se focalisent pas tous sur moi

Elle observa alors Cordelia pour voir si celle-ci avait perçu quelque chose et dit enfin :

Est-ce que quelqu'un aurait des choses à cacher ?

Citation :: [HRP]En fait b]Cordelia[/b], mon précédent post tenait plus à faire entrer mon personnage dans l'ignorance que ma personne. Toutefois, merci pour le travail d'information./HRP]

Au vu des personnes qu'il venait de rencontrer, Mike ne doutait pas que chacun d'entre eux avait un secret, voire plusieurs, à garder. Lui même en avait. Seulement, Melaka semblait un peu trop bouleversée par rapport à ce qui était une évidence. L'un d'entre eux pouvait devenir une menace à n'importe quel moment. Sous ses airs joyeux et attentionnés, la polymorphe cachait peut être un certain penchant pour la violence. Quant au dernier venu, il ne faisait aucun doute qu'il cotoyait les mystères et qu'il en était un à part entière.

Cela faisait quelques secondes que le regard de Cordelia portait vers le lointain. Puis, soudainement, elle disparu. Seules restèrent après elle quelques paroles attristée.

Vous devrez vous débrouiller sans moi. J'espère pouvoir revenir.

[HRP] Excusez-moi, mais j'arrête ici ma participation à ce rp, pourtant très plaisant. Bonne route ! [/HRP]

Une promenade sur les quais d'Atalantë en pleine automne se révélait être une expérience agréable et surprenante. Les couleurs chaudes de la saison embaumaient la cité de filtres et lui donnait un nouveau visage à chaque période de la journée. C'était beau tout simplement. La promenade était d'ailleurs conseillée sur le guide local et par les habitants de l'archipel portuaire. Mais ce qu'il y avait de magnifique également, c'était de le découvrir depuis le ciel et de naviguer dans les airs, survolant de près ou de loin les différents quartiers et d'observer l'armada de navires divers s'approchant ou s'éloigner d'Atalantë.

Astriel vira de bord et piqua en direction des quais, il avait quelques courses à faire. Et puis Noël approchait, peut-être trouverait-il quelques idées de cadeaux ? Entre les marchands de poissons et crustacés, de nombreuses boutiques d'arts ou de souvenirs se bataillait l'intérêt des passants, touristes et habitants venu faire un tour au marché du port non loin.

Il se posa sur un ponton sous le regard interloqué ou étonné de certains badauds et dockers. Ses ailes blanches présentant des tâches cuivrées plus ou moins étendues à chaque extrémité se rétractèrent en disparurent dans une volée de plumes balayée par la brise salée.

Après quelques pas, il ralentit et fronça les sourcils, lui ici ? Ces derniers temps il croisait la route du prince du Sang trop fréquemment à son goût. Et il se trouvait sur sa route. Il soupira et continua, pas question de faire un détour, ni le temps, ni l'envie n'avaient gagné. Il détecta puis aperçu de loin d'autres personnes, la métamorphe qui disparu dans l'instant, un homme sur ses gardes encapuchonné ainsi qu'une jeune brune accompagnée d'un loup au pelage aussi noir que que le blanc de ses ailes. Une idée lui traversa l'esprit et il disparut dans un souffle.

L'instant d'après il apparut juste derrière l'homme mystérieux et crispé, il lui posa son doigt sur la jugulaire puis s'esquiva rapidement afin d'éviter une éventuel attaque réflexe et s'exclama :

- Bouh, t'es mort !

Puis il parti dans un rire jovial et plutôt décalé vis à vis de la situation. Il se ressaisit. Il salua le prince du Sang avec un sourire carnassier puis se tourna vers l'inconnu.

- Excusez moi, mais vous avez l'air si stressé, si crispé et sur vos gardes que....c'était trop tentant, vous auriez vu votre tête ! Non, ici à Atalantë vous n'avez pas de grandes raison d'être si suspicieux de ce qui vous entoure, ce n'est pas comme à Galvorn, où là vous ddevez tout le temps surveiller votre bourse si votre en avez une et votre dos si tu ne veux pas vous retrouver avec un poignard dedans. Ici, c'est une cité de détente, de découverte, de magie artistique et virtuose, un rêve que l'on peut sentir, regarder, toucher, acheter parfois.

Il sursauta et mit sa main devant le visage puis regarda dans le vide en soupirant.

- Oh, mais mon impolitesse deviendra sans doute légendaire un jour, je me présente. Astriel, ange félidé-humanoïde à certains moments, chatange pour le reste. Résident de Ter Aelis depuis quelques temps déjà. Et vous, qui êtes vous ? D'où est-ce que vous venez ? Vos visages ne me disent rien du tout.

Melaka aurait aimé garder Cordelia à ses côtés, elle qui était pleine de vie et qui avait détendu l'atmosphère de ces premières rencontres. Mais après son départ, elle comprit qu'elles seraient forcément amenées à se revoir et qu'elle ne devait pas s'inquiéter.

Soudain, la jeune fille aperçut une forme dans le ciel. De loin on aurait vraiment dit un ange ... Pourtant son fidèle compagnon avait réagit et elle aurait juré entendre son esprit grogner pendant une seconde.

Reste sur tes gardes, tu fais toujours trop confiance à tout le monde et tu sais très bien que c'est dangereux.

Ne t'inquiète pas tant ! Regarde comme ce nouvel arrivant à l'air magnifique ...

Sa pensée s'arrêta net devant le spectacle auquel elle assistait. Cet être du ciel, aussi impressionnant soit-il, venait de tenter une approche amicale, voire même "provocatrice" envers Mike ! Melaka se demandait vraiment comment le Fremen allait réagir, lui qui paraissait tellement distant envers les autres. Néanmoins elle laissa échapper un rire cristallin. Il semblerait que la jolie métamorphe soit vite remplacée.

Enchantée Astriel, je m'appelle Melaka. Je viens d'une forêt extérieure à Ter Aelis mais mes parents ont vécu à Atalantë, je suis d'ailleurs née dans cette citée. Et je te présente Gipsy, j'ai grandi à ses côtés, il est donc comme mon frère.

Ses paroles s'arrêtèrent dans un sourire éclatant dont elle seule avait le secret. Se tournant ensuite vers son ami-loup, Melaka lui envoya :

Tu vois, pas de quoi en faire un plat ! Maintenant range tes crocs !

Je n'ai jamais grogné ! Bon d'accord j'étais sur la défensive ... mais comme on dit, il ne faut pas se fier aux apparences.

La jeune fille lui lança un regard moqueur, Gipsy était toujours Gipsy et c'était rassurant quelque part. Puis elle s'intéressa de nouveau à Astriel. Comme à chaque rencontre, la jeune fille bouillonnait de questions même si elle savait qu'avec le temps, elle apprendrait à mieux connaître chaque aélissien.

D'où viens-tu ? En tout cas je trouve tes ailes magnifiques ... Si seulement j'avais les mêmes ! Tu dois avoir une de ces vues de là-haut !

L'ange se pencha sur le loup à une distance respectable et pour ne pas lui faire offense.

- Range les tes quenottes mais tu as raison de les garder prêtent à agir. Ici n'est pas lieu de grands dangers mais il n'est nulle part où rien ne se passe en bien ou en mal.

L'ange le dévisagea un moment, ses pupilles semblèrent se fendirent un moment laissant entrevoir sa félinité un bref instant alors qu'un sourire fugace laissa une canine se détrousser.

Le rire de la jeune Melaka étincelait telle une pluie de goutte traversée par la lumière d'un jeune soleil plein de vigueur, mille et un éclat prismatiques semblait s'en dégager. S'en était beau, presque magique. Un regard complice entre elle et son loup puis elle revint vers lui et avec elle une bourrasque de questions dont certaines s'échappèrent de sa bouche. Une jeunesse dans toute sa splendeur qui laissa l'ange rêveur. Son enthousiasme était une bouffée d'extase accompagnée d'une brise fraîche et revigorante. C'était beau. Elle était belle, la jeune Melaka et sa jeunesse.

- Je viens de loin, d'une planète eden, qui ne se trouve pas dans ce secteur de l'univers. Je t'y aurais emmené faire un tour pourquoi pas, mais ce monde n'est plus.

Malgré ses paroles, il affichait toujours un sourire sincère. Il l'avait accepté depuis bien longtemps. Il déploya ses ailes suite à sa remarque. Elle apparurent d'une petite volée, quelques plumes virevoltèrent dans les airs alors que sa parure emplumée s'étira instinctivement. D'une blancheur immaculée à leur base, et d'un brun plus ou moins cuivré à leur extremité, de près l'on pouvait distinguer de nombreuses tâches disparates aux tons rarement prononcées.

- Merci. Elles sont ce qu'elles sont. Tu sait que là d'où je venais, elles n'ont pas vraiment les critères de beauté adéquates, du moins pour mon espèce. Mais peu importe, elles servent à voler, et c'est tout ce que je leur demande. Et de ne pas être jaune ou rose fluo. Si tu veux, je pourrais même te montrer ce que cela fait, de voler de ses propres ailes. C'est...grisant.

Le frère de Melaka vit l'ange se rapprocher de lui. Il s'était détendu à présent mais restait sur ses gardes comme à son habitude. Gipsy ne put s'empêcher de penser à son tour que cette créature avait quelque chose de magnifique en elle.

Je préfère savoir qui j'ai en face de moi avant de hisser le drapeau blanc. Mais ne t'inquiète pas, je ne mords qu'en cas de défense.

Il se demanda si Astriel était capable de capter ses pensées, mais il estimait son attitude suffisamment claire pour que l'être du ciel comprenne qu'il ne lui ferait aucun mal.
Quant à elle, Melaka étudia soigneusement les paroles d'Astriel. Malgré son air heureux, elle était persuadée que son cœur cachait bien des mystères et surtout elle pouvait ressentir une grande tristesse au fond de sa voix. La jeune fille repensa alors à son propre passé. De son côté aussi il y avait eu des évènements tragiques.

Je suis désolée, je ne voulais pas te remémorer des souvenirs douloureux. Je suis sûre que tout comme moi, ton cœur peut être apaisé en Ter Aelis.

Astriel déploya ensuite ses ailes gigantesques et merveilleusement fines. Melaka resta un instant bouche bée devant la magie de la situation.

J'aimerais beaucoup tenter l'expérience d'un envol à tes côtés ! Ton peuple n'apprécie pas la beauté de tes ailes à leur juste valeur. Mais tu sais, bien souvent la beauté est subjective et elle dépend des goûts et du ressenti de chacun. Tout comme la nature des gens ... On ne peut pas prétendre connaître quelqu'un juste parce qu'il est de telle manière ou de telle autre. Mon père était un vampire et pourtant ce n'était pas une bête sauvage menée par son unique soif de sang ...

Un regard éploré traversa son visage à la vision lointaine de son père disparu qu'elle aimait tant. Elle posa sa main quelque peu tremblante sur l'encolure de Gipsy qui restait contre elle, la mort dans l'âme également reconnaissable sur son museau. Leurs esprits communiquaient dans le silence de la brise maritime.

Ne t'en fais pas, il est toujours avec toi au fond de ton cœur.

Je l'espère de tout mon être. Peut-être ne sont-ils pas morts ...

Après s'être fait humilier de la sorte, Mike hésita à réclamer son eau immédiatement. N'étant pas sur son monde natal, il devait se plier aux coutumes de ce territoire. Cependant, cela ne lui plaisait pas. Contrôlant chaque parcelle de son corps comme on le lui avait appris, il fit en sorte que personne ne s'apperçoive du combat intérieur qu'il menait à travers des gestes qui auraient pu le trahir. Partagé entre sortir son arme blanche et se battre ou ne rien faire, pour l'instant. L'être avec de grandes ailes discutait à présent avec Melaka de ce qui lui sembait s'apparenter à de l'ornithologie. Pour faire passer un peu de temps, il prit une gorgée d'eau à travers un tuyau dépassant légèrement de sa cape de voyage. Puis, il contourna les personnes présentes afin de s'éloigner de l'océan au profit de l'ombre apportée par un arbre. Le dos contre le tronc, il enfonça plus encore sa capuche sur sa tête et repris son écoute attentive.

[hrp]Excusez moi de la longueur et la lenteur de la réponse :x [/hrp]

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- Oui j'imagine. Mais si je puis me permettre tu ne sais pas encore qui je suis, tu as juste un nom, un titre et puis c'est tout. Penses-tu que cela soit suffisant ?

Astriel trouvait les paroles du loup emprunte de sagesse, et il désirait aller plus loin dans cet optique. Avoir une idée sur une personne nouvellement rencontrée est une chose, la connaître peu à peu en est une autre. Il s'adressa ensuite à la jeune femme.

- Tu n'y est pour rien. Pas la peine d'être désolée, c'est touchant mais sacrément inutile. Et on va dire que en partie, oui.

Ses ailes s'ébrouèrent alors que la fraîche brise maritime doubla d'intensité.

- Mon peuple n'est plus de toute façon, à part quelques survivants. Quelle importance ? Et je ne peux qu'acquiescer tes paroles pleines de sagesse. Mais la réalité est bien souvent tout autrement. Hélas.

Il posa un regard sur l'homme encapuchonné, il était clair qu'il n'avait pas très bien prit la plaisanterie de bon coeur. Dommage.

- Oh ton père est un vampire, étonnant. Tu est une...hum, mi-humaine, mi-vampire alors ? Ça doit avoir ses avantages dis moi, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de rencontrer des êtres tels que toi et pourtant j'en ai vu des choses.

Il avait bien faillit la désigner « impure », ce qui chez les vampire était généralement la pire des insultes, l'affront le plus abject qui pouvait se faire par la puissance de la langue. Du moins peut être ne le savait peut être pas ou qu'elle n'avait pas vécu chez les vampires, mais éviter l'erreur était plus raisonnable et respectueux envers elle. Melaka sembla distante et son aura changea de couleur pour se tendre en un marine triste.

- Et puis, on a tous nos petits et grands malheurs, on fait bien avec où l'on s'en va au royaume des fous ou des morts, au choix. Ah si, yen a qui errent, mais ils finissent dans l'un ou l'autre des royaumes de toute manière. Et toi tu as toujours la force et la volonté de vivre avec ton histoire, et de ce qui fait que tu es toi. C'est beau en soi !

Il écouta les paroles de Melaka. De toute évidence, son histoire n'était pas tout en rose, peut être les cherchait-elle. Qui ? Il n'en avait pas vraiment idée, sinon son père.

- Il y a bien des façon de le savoir sais-tu ? - Hum, et sinon, l'homme en capuche là, il boude ? Je l'ai vexé ? Tu ne le connais peut être pas en fait ? Tu sais d'où il vient ?

Gipsy se doutait que Melaka serait d'accord avec les paroles de l'ange. Mais sa nature faisait qu'il se méfiait automatiquement des autres, toujours près à défendre les siens.

En effet, je ne te connais pas mais je ne te juge pas pour autant. Je suis d'ailleurs surpris que tu puisses entendre mes pensées ...

La jeune fille écoutait Astriel qui semblait leur montrer un certain respect à travers ses paroles. Il s'intéressait à présent à ses origines puisqu'elle avait évoqué la nature de son père.

A vrai dire je suis aussi à moitié elfe par ma mère. J'ai, entre autre, hérité de son agilité et mon père m'a transmit sa télépathie.

Elle affichait fièrement ce qui constituait sa propre personne. Son visage avait retrouvé le sourire éclatant qu'elle affichait la plupart du temps. D'apparence, elle était vraiment humaine et ce n'était pas inhabituel que les autres ne remarquent pas les détails physiques qui prouvaient qu'elle était à la fois elfe et à la fois vampire. Mais lorsque les gens l'observaient d'un peu plus près, ils pouvaient découvrir ses oreilles fines qui partaient légèrement en pointe sous sa longue chevelure, ou bien ses petites canines plus aiguisées qu'un être humain sans pour autant s'apparenter aux crocs d'un véritable vampire.

Mes parents vivaient à Atalantë il y a 10 ans, mais le terrible cataclysme qui a ravagé cette cité me les a enlevé ...

Le vent soufflait contre son visage, comme si le simple souvenir du drame qui avait détruit sa famille planait au-dessus de sa tête. Quelques images violentes refaisaient surface, par visions entre-coupées dans son esprit. Le sang. Les cris. L'impression d'avoir été happée dans un tourbillon pour finalement se retrouver loin d'eux, loin de sa maison.

Jusqu'à mon retour ici je vivais avec ma seconde famille, les loups. Gipsy et moi sommes inséparables, notre meute vit dans une forêt à l'extérieur de Ter Aelis. Nous pouvons donc leur rendre visite quelques fois malgré mon désir de renouer avec le passé. Je ne peux pas oublier qui je suis ni d'où je viens. J'ai besoin de réponses pour pouvoir avancer, même si je suis reconnaissante envers tous ceux qui m'ont aidé.

Melaka se tourna vers Gipsy et lui caressa tendrement la tête, en signe de toute l'affection qu'elle lui portait. Son frère et elle avaient traversé de nombreuses épreuves et ils s'étaient toujours soutenus mutuellement, cela était indubitable.
Soudainement, Astriel fit allusion à Mike qui s'était isolé non loin d'eux. Persuadée qu'il n'appréciait pas spécialement la présence de l'ange, elle cherchait les mots justes.

A vrai dire nous nous sommes rencontrés peu avant ton arrivée. Il est juste réservé et déboussolé à cause de l'endroit où nous nous trouvons ... Il vient d'un monde que je ne connais pas mais je suis certaine que son fonctionnement est différent de ce que l'on peut connaître ici !

Après un vague instant d'hésitation, la jeune fille qui regardait successivement les deux personnes qui l'entouraient, fit un geste de la main en direction du fremen.

Hé Mike ! Pourquoi ne viendrais-tu pas discuter avec nous ? Peut-être pourrais-tu nous parler un peu plus du monde auquel tu appartiens.

Hé Mike ! Pourquoi ne viendrais-tu pas discuter avec nous ? Peut-être pourrais-tu nous parler un peu plus du monde auquel tu appartiens.

D'une main, Mike rabattit sa capuche, dévoilant son visage. Creusé par la vie et la guerre. Assombrit par la tristesse et le soleil. Regardant tout d'abord Melaka, il lui répondit :

- Merci de ta proposition, mais je dois la décliner. Mon monde appartient au passé et celui-ci au présent. M'appitoyer sur ce que je ne peux plus avoir ne ferais qu'empirer le sentiment de ce manque.

Ses yeux étaient désormais fixés sur Astriel.

- Cependant, si je peux mentionner quelque chose de mes anciennes terres, c'est que le traitement que je viens de subir est l'une des pires insultes qu'on puisse me faire. Je ferai grâce du duel à mort qui aurait dû s'en suivre.

Dire une telle chose lui coûtait énormément, tant en honneur qu'en ampathie qu'il n'avait toujours ressenti que pour les siens. Alors faire preuve d'un tel sentiment pour un être non humain lui était terriblement difficile.