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 [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.

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Aillas
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MessageSujet: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeJeu 4 Nov - 20:30

[Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Defiaca1

Dans cette Académie, on aime tous raconter des histoires. Il y en a pour tous les goûts, ça fait partie du jeu, mais souvent, on ne se sait pas trop sur quoi écrire. Que ce soit par manque d'inspiration ou par envie d'écrire toujours quelque chose de plus efficace et achevé que la dernière fois. Alors, je vous propose de bâtir un texte autour d'un thème commun. Il ne s'agit pas d'un concours puisqu'il n'y aura pas de votes, seulement des appréciations -espérons-. Les mentors seront bien sûr réquisitionnés pour apporter leurs commentaires, mais ils ne sont pas les seuls à devoir le faire, chacun le doit !


Le thème, le voici :

38.



Qu'importe la direction que vous prendrez pour l'explorer, ce sera la bonne.
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Cordelia Melicerte

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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeJeu 4 Nov - 21:04

Ok ! Ça rigole plus ! Je m'attèle à la tâche dès que j'ai un peu de temps !!
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Edrel

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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeVen 5 Nov - 1:11

je n'ai aucune idée des précédents sujets mais là, à première vu, ça à l'air énorme et en même temps... énorme

si je trouve le temps, je me lance! et il n'y a pas de note à la fin! raison de plus Heureux

mais y a-t-il un date butoir ?
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Aillas
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeJeu 11 Nov - 21:45

Pas vraiment de date butoir, non. Mais simplement que rendre une production dans deux ans inclura surement que tout le monde soit passé à autre chose. C'est bien que tu sois intéressé par le sujet en tout cas. Je sais que ce n'est pas 42 comme tout le monde s'attendrait -et ce qui définit l'avenir du monde d'ailleurs- mais voilà, c'est 38. Est-ce une raison pour bouder aussi honteusement ce sujet et passer à travers les mailles grandissantes d'une institution en péril ne demandant qu'à survivre dans un climat hostile où l'ostentatoire n'est devenue qu'une preuve d'existence ? (Respiration)

Personne d'autre ?

Lilith, Earendis, Cassiopée, Avery, Brennie, Egorann, et tout ceux que j'avoue avoir oublier et qui ne vont pas faire ce devoir parce que je n'ai pas écris leur nom ici et qui du coup vont avoir une dette de mort vis à vis de moi ?
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Lilith
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeJeu 11 Nov - 21:53

C'est à peu près ça oui, à mort Très Heureux
Mais comme j'ai un grand coeur et que j'ai déjà commencer à écrire quelque chose au sujet de ton 38...

Donc j'en suis. Heureux
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Sanz
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeJeu 11 Nov - 21:56

Jai pas lui, mais j'en suis. A donf.
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Seikaii

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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeJeu 11 Nov - 22:32

Je viens aussi, le thème est bien Dance
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rei
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeVen 12 Nov - 2:32

Je suis partant, aussi ! Heureux
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dale cooper

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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeVen 12 Nov - 12:21

j'ai une ébauche de scénario là dessus...


mais j'aurai préféré un 42, comme tout le monde ^^
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeLun 22 Nov - 19:20

Défi relevé !



[Quatrième exercice] Ecrire pour tous. 1419421168136665




1.

L’hiver était déjà bien entamé quand les deux hommes se présentèrent à l’orphelinat. La neige tombait sans interruption depuis le matin. Le craquement de leur pas avait éparpillé les oiseaux dans le ciel et mit fin au silence alentour. Leurs vêtements chauds faisaient trembler d’envie les enfants derrières les fenêtres. Lorsqu’ils frappèrent à la porte, la neige s’arrêta.
L’hiver annonçait leur venue. Ils étaient toujours à l’heure. Celle qui leur convenait. Et leurs apparitions rythmaient la vie de l’orphelinat. Dame Chiyo, la responsable de l’établissement vint leur ouvrir en personne. Cela n’annonçait jamais rien de bon.

- Nous voulons voir vos filles.

La vieille dame se retourna précipitamment, et monta quatre à quatre l’escalier pour rejoindre les chambres du haut. Où dormaient les enfants. Elle soupira en les regardant se serrer les uns contre les autres.

- Je veux toutes les petites en bas dans trente secondes, dit-elle avec un regard entendu.

On ne discutait pas avec Chiyo. On exécutait. Sous peine de sentir la morsure. Les lanières étaient en cuir à l’orphelinat. Et habilement maniées. Les fillettes se mirent en rang et descendirent l’escalier. Plusieurs fois par ans, des hommes, jamais les mêmes, venaient chercher des enfants. Parfois des filles, parfois des garçons. Jamais pour une adoption. On venait les chercher et ils partaient. Personne ne savait ce qu’ils devenaient. Dame Chiyo n’en parlait jamais. Personne n’en parlait jamais.

Une fois les fillettes alignées contre un mur, les deux hommes se mirent à les inspecter avec minutie, bombardant la directrice de questions à leur sujet. Quel âge avait-elle ? D’où venait-elle ? Était-elle souvent malade ? Avait-elle de l’esprit ? Était-elle dure à la tâche ?
Ils finirent par en choisir une première à qui ils ordonnèrent de se préparer à partir. Puis ils se tournèrent vers Dame Chiyo. Était-ce la tout ce qu’elle avait ? Aucune des filles n’avait moins de sept ans, n’y en avait-il pas de plus jeune ?
La directrice baissa les yeux et d’un signe de la main envoya une des filles à l’étage. Celle-ci redescendit avec deux petites de trois et cinq ans. Les deux hommes sourirent. Doucement. L’un des deux désigna du doigt la plus grande. Elle gardait la tête baissée sous ses longs cheveux noirs. Il s’avança vers elle et saisit son menton qu’il releva d’un mouvement brusque.

- Va faire ton sac, lui dit-il, on part.

Pendant que l’enfant s’en allait il alla se rasseoir pour boire le thé qui avait été amené durant l’inspection. Il prit une gorgée et se tourna vers son compagnon.

- Elle a les yeux verts.



2.

Trois jours après leur départ de l’orphelinat, les deux petites de Dame Chiyo avaient été rejointes par cinq autres, toutes venues d’établissements différents. La petite troupe avançait lentement dans le froid et la neige. On leur avait dit d’oublier leurs anciens noms. Que d’autres leur seraient donnés quand on arriverait. Mais cela faisait déjà dix jours que l’on marchait sans s’arrêter. Une des filles avait la fièvre. Les hommes parlaient entre eux. Ils pensaient qu’elle n’arriverait pas au bout du chemin. Un mauvais choix.

Il fallait avancer cependant. La chaleur les attendait à destination. Au bout de la route. Les petits doigts devenaient bleus et les lèvres gerçaient sous les assauts de l’hiver mais les petites restaient dignes. Comme on le leur avait appris. Une fille ne se plaint pas. Alors elles avançaient dans le froid et la nuit. Sous le pâle soleil et la pluie.

Enfin les hommes s’arrêtèrent. Les fillettes levèrent les yeux de la route dans un même élan. Une immense propriété bordée de hautes enceintes les surmontait. Au loin on entendait les murmures d’une ville. La grande porte était ouverte et des hommes allaient et venaient. Des femmes aussi. Il fallait se dépêcher, la nuit allait tomber. Demain tout commencerait, leur dit on, il fallait profiter de cette dernière nuit sans nom.



3.

Lia tentait tant bien que mal de reprendre son souffle. Elle n’avait jamais aimé la course. Et elle n’avait jamais aimé la neige. Ça faisait trop de bruit. Il fallait toujours être silencieuse. Suave. Comme l’eau des rivières, paresseusement emportée par le courant. Mais pouvait-on demandé à une enfant de huit ans d’être suave ?

Elle releva la tête et reprit la course avec le flot de fillettes qui s’entrainaient dehors. C’était difficile parfois, se lever avec le chant du coq et se coucher longtemps après que le dernier oiseau ait chanté. Mais le soir était chaud dans le dortoir et la nourriture aussi. Alors même s’il fallait s’entrainer durement toute la journée sous les yeux vigilants des hommes et apprendre les leçons le soir avec les femmes, Lia et les autres filles ne disaient rien. Une fille ne se plaint pas. Surtout quand elle est nourrie et habillée. Même si tout ce qui était donné devrait être remboursé.

Chacune des filles arrivant dans la maison recevait un nom le lendemain de son arrivée. Les filles de Chiyo reçurent les noms de Yû pour la plus grande et de Lia pour la petite. Une à une elle avait été renommée. Et une heure durant on leur fit répéter ce nouveau nom.

Lia repensait souvent à ce nom qui était désormais le sien. Et souvent en y repensant elle se caressait l’intérieur du poignet droit. Là où il était inscrit. Pour toujours. Elle s’en souvenait parfaitement. La douleur et les larmes. Une nouvelle identité imposée à la chair.

Le cinquième matin après leur arrivée, les sept fillettes furent réveillées encore plus tôt qu’à l’accoutumée. On leur dit de s’habiller. Il était temps. Elles se regardèrent surprises. Personne ne leur avait rien dit. Mais une fille ne se plaint pas et obéit. Alors elles s’étaient toutes préparées. Il avait tellement neigé la veille qu’il avait fallu porter les plus petites. On les fit rentrer dans la ville. Et leurs yeux d’enfants écarquillés s’émerveillaient d’un rien. On marcha longtemps dans les rues sales. Les gens souriaient devant ce petit cortège. Puis on entra dans une maison et on les fit s’aligner. L’une après l’autre on vint les chercher. Lorsque la première d’entre elle disparut, une vague d’appréhension submergea leurs petits cœurs. Et quand la première d’entre elle cria, le silence se fit de plomb. Et l’une après l’autre elles ressortirent le bleu au poignet. Une nouvelle identité à jamais gravée sur la peau.

Lia passa un doigt distrait sur la marque bleue et augmenta le rythme de sa foulée. Bientôt ce nom serait connu de tous. On le lui avait promis. Son nom serait connu. Elle ne savait pas encore bien comment. Ni pourquoi. Mais c’était pour bientôt. Elle en était sure.



4.

Aujourd’hui Lia comprenait. Son nom serait connu. Son nom serait reconnu par certains et murmuré par d’autres. Et même pour ceux qui ignoreraient son nom, même ceux-la auraient entendu parler de ses yeux. Demain, elle aurait quinze ans. Demain, elle perdrait son cœur et sa fleur. Et si elle survivait, elle serait la reine. La reine de la nuit. D’une nuit.

La dernière heure avant le couché du soleil était presque achevée. La journée s’était passée en entrainements et en révisions. Il fallait être souple, et rapide. Douce et câline. Il fallait être furtive et précise. Enjôleuse et serviable. Il fallait être insoupçonnable et crainte. Donner le plaisir et prendre le souffle. Il fallait répéter inlassablement avec les autres femmes les poisons et les antidotes. Coudre inlassablement les doublures des kimonos pour que les aiguilles et les stylets soient invisibles. Il fallait être la mort amoureuse et l’amour douloureux. Il fallait être la meilleure et la plus dangereuse. Pour survivre.

Lia noua un large obi couleur de sang autour de sa taille. Une épaule découverte. Le kimono relâché à l’encolure. On était venue la chercher. On l’avait lavé et parfumé. Habillé et coiffé. Maintenant elle était prête. Dans quelques minutes un nouveau jour commencerait. Elle aurait quinze ans. Elle entrerait dans la maison au bord de la route avec les autres femmes. Pour travailler. Sa première nuit.

Lia repensait au passé. À tout ce qu’il avait fallu sacrifier pour survivre. Pour avoir le droit de vendre son corps. À tous ceux qu’il avait fallu sacrifier. Pour savoir prendre la vie. Lia rependait à Yû. Yû qui l’avait protéger. Yû qu’il avait fallu sacrifier. Les filles ne se plaignent pas, elles exécutent les ordres qu’on leur donne. Il s’agit de leur unique moyen de survie. Il avait fallu départager les filles. Il fallait qu’elles s’affrontent. Chacune affublée d’un numéro sur un bout de papier de riz. Se battre la nuit. Chaque nuit. Jusqu'à obtenir trois numéro. Yû ne voulait pas se battre. Lia avait peur. Le fouet de Dame Chiyo n’était rien comparé à ce que les hommes faisaient à celles qui n’obéissaient pas. Avant de les achever. Lia avait voulu protéger Yû. Alors elle avait pris son numéro, une nuit de printemps. Yû portait le numéro trente-huit. Lia l’avait cousu dans la doublure de son obi. Un soir d’été.

Elle releva la tête d’un air digne. Une femme ne se plaint pas.
Ce soir en ville, on murmurait. On murmurait la venue d’une catin aux yeux redoutables. On attendait sa venue et les hommes la réclamaient en bas. Tout le monde voulait voir ces yeux verts. Et les promesses derrière.


5.

Lia attendait, étendue sur des coussins à même les tatamis. Elle fit doucement tinter une clochette. Trois coups légers. Une petite fille fit glisser le panneau coulissant et apporta un plateau de thé près de la jeune femme. Lia la regarda rêveusement. Deviendrait-elle comme elle ? Cette petite vendrait-elle aussi son corps pour une autre ?
Peu importe.

La fillette s’accroupie en baissant les yeux avec respect. Quel effet cela faisait-il de servir le thé à la putain la plus chère du canton ? La petite tremblait. Elle ne deviendrait surement jamais une tueuse et ferait sans doute une bien piètre prostituée. Lia en toucherait un mot à la propriétaire. D’un signe de la main, elle lui signifia de partir.

La jeune femme se releva lentement et entrepris de servir le thé. Une fois la cérémonie achevée elle refit tinter la clochette. Une seule fois. Il avait assez attendu. La fillette revint faire glisser le panneau et un homme entra. Elle lui sourit et lui présenta une tasse. Il s’assit en face d’elle, les yeux rivés sur sa gorge que le kimono laissait entrevoir. Ils prirent le thé en silence. C’était ainsi qu’elle reconnaissait ses clients du soir des autres. Les réguliers ne prenaient jamais le temps de boire le thé qu’elle leur servait. Les autres prenaient le temps de l’examiner. Ils s’attardaient sur sa taille fine, étranglée par l’obi de soie rouge. Sur ses épaules délicates et ses bras subtilement musclés. Sur ses jambes interminables. Et ils regardaient ces yeux. Comme ils les regardaient. Ceux qui avaient besoin d’elle finissaient toujours par la trouver. Ils n’avaient qu’à suivre la rumeur de son regard.

- j’ai besoin de vos services, dit l’homme.

Lia haussa un sourcil et caressa distraitement l’intérieur de son poignet droit.

- Expliquez moi la situation je vous prie.

- Demain. Un jeune homme va venir. Il vous réclamera. Il ne devra pas repartir.

- Vous connaissez mes tarifs pour ce genre de travail je suppose.

L’homme la regarda inquiet et soupçonneux à la fois. Il prit sa bourse et la fit glisser vers elle. Lentement. On lui avait parlé de la vivacité de Lia la Belle-de-Nuit dans les différents arts qui étaient les siens. Respectée, crainte et désirée.

- Quel est son nom ?

- Yû.

De surprise Lia se piqua le doigt avec une des aiguilles dissimulées dans sa manche. Elle dévisagea l’homme et porta son doigt à ses lèvres en un geste sensuel. Peut-être cela lui plairait-il de rester pour la nuit ? Peut-être cela l’aiderait elle à échapper à Yû. Elle lécha son doigt sous son regard envieux. Il reposa sa tasse de thé.



6.
Le jeune homme se présenta à l’entrée de la Maison du Lotus à une heure déjà avancée de la nuit. Il avait longtemps hésité, mais frémissant d’un désir plus longtemps encore retenu, il s’était mis en route pour sa première nuit. Il était jeune. En fait, il venait tout juste de basculer dans l’âge adulte. Des responsabilités s’annonçaient, de nouveaux plaisirs aussi. Les maisons closes étaient interdites aux mineurs, mais avec sa majorité fraichement acquise il allait ce soir gouter pour la première fois à la chaleur d’une femme. Et pour cette première nuit, il savait déjà par qui il voulait être initié.

Son père fréquentait depuis longtemps déjà la Maison du Lotus. Et souvent il vantait la beauté de ses filles. Mais comme tous les hommes, il avait ses favorites. Et il n’était pas rare que des heures durant il loue les qualités d’une certaine courtisane aux yeux d’émeraude. Yû avait ainsi appris à apprécier a travers son père les mérites de Lia, la fleur écarlate de la Maison du Lotus. Lia la Belle-de-nuit. Lia, la seule courtisane qui pouvait refuser un client, quel qu’il soit. Lia dont les jambes interminables faisaient tourner la tête des hommes, qui pouvait d’un simple regard les mettre à genoux. Lia qui d’un baiser vous ensorcelait et dont les talents multiples devenaient des arts. Lia. Il faisait rouler son nom sur sa langue avec délice, savourant les plaisirs qu’elle ne tarderait pas à lui procurer.

Il s’avança dans toute l’hésitation de la jeunesse vers la gérante de l’établissement. Elle lui jeta un coup d’œil et l‘invita à s’asseoir en attendant qu’on lui présente les filles. Ces dernières l’observaient en gloussant derrière les paravents. Il avait des yeux de pluie. Il était beau. Et jeune. Il devait être vigoureux. Mais qu’il avait l’air inexpérimenté. Les courtisanes s’éparpillèrent dans une volée de rire quand la patronne vint vers elles.

- Lia, appela-t-elle. Il pleut pour toi ce soir.

Lia se releva nonchalamment des coussins sur lesquels elle passait l’essentiel de ses journées. Elle desserra sa ceinture de soie et attacha ses cheveux. Le travail commençait. Une nuit commençait. Une dernière nuit pour tuer le passé. Une dernière nuit sans nom.




***
Nota Bene: Yû en chinois signifie "Pluie". Lia veut dire "Deux" ou "Peu de chose".

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dale cooper

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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeMer 24 Nov - 22:24

Ce texte est vraiment pas loin du sans faute.

J'ai beaucoup aimé : du mystère des personnages, à la personnalité et au destin de l'héroïne, de la narration fluide et agréable à la construction de l'intrigue.

Je regrette juste quelques petits points :

- il y a pas mal d'ellipses, des pans entiers de l'intrigue qui ne sont pas ou trop peu détaillé. La nécessité de faire court ne doit pas l'emporter sur l'importance des détails. De plus il a très certainement des passages trop remplis, qui auraient pu laisser de la place justement à ces quelques vides. Un petit manque d'équilibre donc dans le déroulement du scénario.

- tu utilises souvent des phrases très courtes, qui ne sont en fait, que des propositions détachées de leurs phrases précédentes. C'est déstabilisant, ça casse le rythme et ça me semble tout à fait futile, puisque dans ta syntaxe, il y a rarement des "arrêts", des "butoirs" sur lesquels ralentir justement (ce qui est une construction typique de genre d'effet).

Exemple typique :
Citation :
Celle-ci redescendit avec deux petites de trois et cinq ans. Les deux hommes sourirent. Doucement. L’un des deux désigna du doigt la plus grande. Elle gardait la tête baissée sous ses longs cheveux noirs. Il s’avança vers elle et saisit son menton qu’il releva d’un mouvement brusque.
Six phrases là où il porrait amplement n'y en avoir qu'une tout à fait bien construite pratiquement telle quelle sans que le sens profond n'y soit changé.

Si tu veux faire traîner l'action la rendre plus percutante, plus sentencieuse ou plus dramatique, alors oui tu peux scinder. Mais là, autant de phrases séparées et courtes, ça tient plus du tir de barrage à la mitrailleuse, que de la Cérémonie :p

Cela dit, je le répète, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeDim 5 Déc - 20:33

Merci pour ton commentaire Dvb =)

Personne d'autre pour ce défi ??

Avouez, je vous fais peur ! Ahaha

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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeLun 13 Déc - 22:41

Alors, où en sont les heureux travailleurs numérologiques ? Je tiens d'ailleurs à vous faire remarquer qu'il est bien évidemment possible de coupler ce thème avec celui du rêve. Si vous avez du mal à écrire ou que vous avez quelques trébuchements dans l'écriture, vous avez tout à fait le droit de venir apporter votre morceau de production afin que d'autres viennent vous apporter leur aide.

Enfin, tout ça pour dire que d'ici pas trop longtemps je devrais moi aussi sortir un nouveau texte autour de ce thème. Peut-être même sera-t-il en 38 chapitre. Lapin
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeLun 13 Déc - 22:50

Ne t'en fais pas ! Je suis dessus Clin d\'Oeil Pour le moment j'ai toute l'histoire en tête, j'ai écrit le début et il faut que je termine ! Se sera dans un tout autre registre que le magnifique texte de Lilith, et ma première création donc on verra bien ce que ça donnera ...
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeLun 13 Déc - 22:56

Ah mais je suis sure que ce sera P.A.R.F.A.I.T !
Un peu comme notre BG quoi Coeur
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeLun 13 Déc - 22:58

J'espère que ça vous plaira Clin d\'Oeil J'ai aussi préparé une petite illus' d'un de mes personnages clé ^^
Bon, c'est sur qu'on pourra difficilement rivaliser avec notre BG lol
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeLun 13 Déc - 23:00

=)

Vilain, j'espère juste pour toi que tu n'as pas vraiment fait 38 chapitres... tu mériterais le fouet sinon :p
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Sanz
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeMer 15 Déc - 14:34

38 grammes, qu’il faut couper, recouper lentement très lentement. La chaleur est suffocante, les visages en sueurs, le cœur en haleine. Le bois craque, les murs gondolent, je crois, les plafonds transpirent. Je martèle la table au rythme de l’improbable musique. Ca résonne jusque dans ma mémoire des cris de guitare rompue et de peuple en délire. Pourquoi n’ouvrent-il pas les fenêtres, pourquoi fait-il si chaud ? Je vais hurler je crois, je vais briser sous mes doigts le fin couteau et me démonter les phalanges en passants. Une bouteille passe sous mes yeux, des verres aussi ; il en reste un qui s’avance devant moi, je le prends, le bois, me retourne, le verre est de nouveau plein. J’ose rêver qu’il finira bien un jour. La table me joue des tours, parfois trop basse, parfois trop haute, elle glisse même jusqu’à même faire basculer ma jambe. Je manque de m’effondrer mais on me tient debout, on prend soin de moi.

« Fais attention à ce que tu fais, ne l’abîme pas »

Carole. Mon amour. La fille aux paupières lourdes comme des prunelles, celle qui ne se réveille jamais du monde des rêves, qui connait son lit intimement, les seringues, les chimères, les cris, les coups, les larmes, le sourire. Son sourire. Carole, je ne l’abîmerai pas, c’est promis. J’en prends soin, je ne fais que ca. 38 gramme c’est quelque chose, ça a son prix. Je pourrai compter chaque grain, et la couper avec tendresse, avec tout l’émotion transfuge qui me soulève et rend le monde flou et mes geste malheureux, parfois. Le verre est tombé, ses brisures jettent des fleuves d’étrange liquide que j’ai bu, je crois. Pas tout à fait, finalement puis qu’il en reste. Et que le tapis en est marqué, sali, détruit dans les cris de singes de la propriétaire. Quel âge a-t-elle déjà ? 18 ans. C’est si jeune. Est-ce que ça peut boire, est ce que ça peut fumer, est ce que ça peut être ici, dans la transe obscure des regards hagards ? Je viens de finir le trente huitième gramme. Il est parfait, désirable ; mon amour extatique le fixe comme un joyau, elle sent approcher l’heure de le respirer, de l’aimer si profondément qu’il l’emportera dans ses méandres, ses délires symboliques de nature, de mer, de dolmen, et d’oiseau chimère. Je dépose très lentement le couteau pour ne pas l’entendre, pour le laisser dans l’harmonie tranquille de la lame embrassant amoureusement la poudre. Ce bruit de désir et de passion, d’extase latente. Les seules fois où je la vois sourire, me dire des mots tendres, des mots rare, des mots si beaux que sans même respirer l’or blanc je suis déjà à tendre l’oreille. J’écoute, j’écoute avidement sa respiration rapide, sa peau en sueur, ses yeux avides. Je me tends vers elle et tenant son sourire au bout de mes doigts le temps l’emporte. Elle a déjà choisi la table et les trente-huit grammes. Je caresse sa chevelure blonde et infinie, et dans ma tendresse je sens son corps pulser, aspirer l’orgasme relever, la tête, lentement. Je dégage ma main et je me recule. Une chaise m’accueille, mes pieds baignent dans le verre renversé. Elle se retourne vers moi et dans ses yeux je sens, je sais qu’elle m’aime. Elle va me le dire mais je le sais déjà :

« Je t’aime Chéri, tu sais ? »

Oui je sais, j’ai appris depuis le temps à comprendre ce que tu voulais, où il fallait l’acheter et comment la préparer. Je retire mes pieds de la flaque de tissu trempée, je me blottis contre ma chaise et l’observe qui finit son rail avec la même fougue qu’à ses début. Elle n’a rien perdu, de son amour, de ses pulsions ; c’est une sauvage, une barbare amoureuse envoyée au septième ciel. Je voudrai ouvrir la fenêtre, respirer à mon tour un air gelé, un air d’hiver rassurant qui me frapperait violement jusque dans mes poumons et me réveillerait un peu. Parce les miasmes d’une petite salle occupée par dix fumeurs, dix drogués et dix-huit autres alcooliques tous semblables et tous confondus ; parce qu’une pièce noire, suffocante, débordante d’humanité ravagée finira par me donner envie de vomir et de pleurer, me donnera envie de m’enfuir et de me jeter du haut de ma vie pour voir si en bas il fait chaud, aussi. En attendant je la contemple, mon miracle. Je dessine son visage dans les ombres moirées de ses cheveux. J’ose rêver de ce que je veux, de ce qui me hante au fond de ses dédales vénitiens. J’ai croisé mes bras, mes jambes, je suis un enfant, son enfant, et j’aspire la violence des autres, leurs rêves piétinés aux fond de leurs yeux.

Comme un enfant, je rêve d’elle, d’elle autre part. Dis-moi, mon ange, ma sœur, ce que tu es au dehors de ton lit, au dehors des rideaux de soie et de de ton alcôve. Dis-moi à quoi tu ressembles, quand tu marches dans la rue et quand tu prends ta voiture, quand tu salues tout à la fois, et le chien et le voisin et quand tu te lèves pour laisser ta place à plus vieux que toi dans les bus, dans les métros, dans toute ta vie ; quand tu laisses tout à tout le monde et que tu attends, le soir, que je rentre. Nous ne sommes pas toujours si nombreux, souvent nous sommes deux et nous rêvons pour tous, pour chacun qui n’est pas là, qui rêve dans sa chambre, dans son garage et dans sa cave. Qui rêve de quelque gramme, et de quelque mot.
La porte s’ouvre brusquement. On crie, on répond, on renverse tout. Déjà la lumière, le froid, les volets claquent. Je tremble, j’ai chaud, mes bras et mes jambes se délient ; je bascule mais je me retiens à la table et le couteau me coupe, broie ma chair comme elle a broyé le reste. Et dans la lumière, dans un rayon, je sais que ce n’est qu’une habitude ; que c’est une façon de me réveiller. Il parait qu’ils sont rentré, que s’ils voient tout cela ils vont hurler. Qui criera plus qu’elle ? On vient de lui renverser les derniers grammes. Je suis au désespoir.
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeMer 15 Déc - 19:05

Outch ! Assez chaotique ... mais tellement bien écrit !
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeLun 20 Déc - 14:39

[Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Niniel10


« Il est l’heure … Il est l’heure … »

La voix lointaine mais puissante d’Emeldiz résonnait dans la forêt de Galdor. Les 37 elfes au physique frôlant la perfection entendaient l’appel de la prêtresse du plus profond de leur être. L’esprit de celle qui fut la première femme du clan de Galdor se réveillait chaque soir de pleine lune, prêt à réunir ses descendantes pour la cérémonie mensuelle. Comme attirées par la voix de leur aïeule, les jeunes elfes de la lune couraient à travers bois, évitant furtivement les pièges et les défis que le côté obscur de la nature leur lançait. 23h. Elles avaient une heure pour surmonter les épreuves qui leurs étaient imposées, une heure pour rejoindre l’arbre qui les avait mis au monde, une heure pour arriver à temps face à la pierre mystérieuse que toutes protégeaient. Leur ancêtre les guidait, sa voix les poussait à la rejoindre au centre de la forêt. Un cercle de 37 arbres le délimitait, créant ainsi un espace qui dévoilait une pierre majestueuse aux reflets violets et brumeux sous le rayonnement de la lune.
Il en avait toujours été ainsi. Chaque gigantesque séquoia dont la cime s’élevait jusqu’aux étoiles engendrait une merveilleuse petite créature aux oreilles allongées et à la longue chevelure de jais tombant en cascade sur une peau violacée. Une minuscule luciole apparaissait alors, voletant au-dessus de la dernière née en lui apportant un éclat de lumière. Cette dernière s’agitait autour de l’elfe et dans un halo magique, elle gravait sur son visage un tatouage représentatif du nom qu’elle lui choisirait ensuite, le prononçant timidement de sa voix cristalline. Il existait une elfe par arbre. Lorsque la mort emportait l’une d’entre elles, le grand séquoia qui venait de perdre son enfant créait une nouvelle elfe lunaire. Ainsi la tribu de Galdor était constamment composée de 37 elfes. Il y avait également 37 lucioles mais ces petites fées de lumière étaient immortelles. Elles avaient vu défiler plusieurs générations d’elfes depuis la naissance d’Emeldiz. Chacune s’occupait d’un séquoia et donc de la jeune fille qui lui correspondait. Un simple contact avec un corps elfique de leur part pouvait guérir de profondes blessures. Leur unique but était de protéger le peuple de Galdor afin qu’il puisse remplir sa mission : préserver l’Harmonie et vénérer la lune tous les soirs de plénitude afin d’honorer la nature pour qu’elle puisse continuer à leur offrir ses bienfaits. La pierre centrale étendait son aura à travers la forêt toute entière grâce au pouvoir de la mélopée chantée par Emeldiz, accompagnée de ses descendantes. Sa force résidait dans le fait qu’elle renfermait les âmes des ancêtres de la tribu, conservant l’esprit de celles qui avait quitté le monde des vivants depuis d’innombrables années. De ce fait, un contact physique avec cette pierre colossale permettait aux générations actuelles de communiquer avec leurs prédécesseurs.

Glingal, l’une des jeunes elfes de la lune s’élançait agilement au cœur de la forêt, talonnée par la luciole qui la suivait depuis sa naissance. La première règle à suivre dans son clan interdisait formellement les liens affectifs entre elfes et lucioles. Ceci afin d’éviter des problèmes d’ordre sentimental qui risqueraient de porter préjudice à l’Harmonie et qui mettrait en péril le cycle, à la mort de la jolie elfe. Pourtant Glingal et Tiny avaient noué secrètement une relation forte qui dépassait la loi en vigueur. Un seul regard suffisait pour qu’elles se comprennent et tout se passait toujours très bien. Malheureusement ce jour-là il leur était extrêmement difficile d’atteindre l’arbre géniteur de Glingal, cette dernière éprise d’une fatigue insurmontable.

- Allez, encore un effort ma belle ! Tu vas y arriver, nous ne sommes plus très loin maintenant ! lui murmura amicalement Tiny.
- Je … suis … à … bout … articula difficilement Glingal.

Le vent fouettait violemment son visage angélique. Les branches s’entre mêlaient dans ses cheveux fins et le sol se faisait de plus en plus lourd sous ses pieds, comme s’il cherchait à l’ensevelir.

« Il est l’heure … Il est l’heure … »

La voix d’Emeldiz se faisait de plus en plus angoissante dans le cœur de Glingal qui sentait sont corps refuser de poursuivre. Son souffle s’accélérait dangereusement, ses jambes ne la tenaient presque plus et la sueur coulait lentement de son front comme si le temps avait ralenti sa course ainsi que celle de la jeune fille. Tiny développait un maximum d’énergie pour panser les blessures de sa protégée mais dès qu’elle en soignait une, plusieurs autres apparaissaient. C’était un combat sans fin. Glingal, épuisée, ne lâchait pas prise et s’accrochait aux pensées réconfortantes du souvenir de son peuple bien aimé. Les elfes de la lune étaient liées mentalement et plus elle se rapprochait de sa destination, plus elle pouvait percevoir leur présence. Elle entrevoyait également leur inquiétude, en écho à celle de la petite luciole à ses côtés. Puis s’en fut trop. Une seconde de divagation suffit à Glingal pour laisser la nature reprendre le dessus. Dans un élan mal contrôlé, sa jambe gauche ripa contre une racine qui s’enroula aussitôt autour d’elle, jusqu’à ce que son corps s’effondre tout entier sur le sol. Le bruit sourd de sa chute perturba le calme environnant et la scène paru se figer un instant. Seule la plante maléfique s’agitait lentement, étouffant vicieusement le corps déjà violacé de l’elfe. A présent inconsciente, Glingal ne pouvait plus se défendre contre cette attaque et la pauvre Tiny gesticulait d’effroi devant le spectacle tragique auquel elle assistait impuissante. Dans une agitation incontrôlable, elle tenta de sauver son amie en vain. Ne sachant plus comment agir de manière efficace, elle se posa fébrilement sur la joue de Glingal. Des petits hoquets de tristesse raisonnaient, suppliants, comme si quelqu’un venait de secouer une clochette brisée. La petite luciole sanglotait, laissant couler des grains de poussière dorés en guise de larmes.

L’immense arbre mère avait commencé son travail de régénération. Une étrange lueur se développait dans un mouvement rotatif autour du tronc. En quelques minutes, un fœtus avait pris place au seuil du séquoia, grandissant à une vitesse qui dépassait les lois de la nature. Une nouvelle descendante de Galdor prenait place au creux du résinifère, sous les yeux ébahis et attristés des autres filles. Si une jeune elfe naissait, cela signifiait forcément que Glingal les avait quitté. Les yeux à la fois remplit de larmes et d’émerveillement, les elfes de lune se préparaient à accueillir dignement leur nouvelle petite sœur.
Toutes échangèrent un regard intrigué malgré leur distance et la pénombre dans laquelle elles étaient plongées. Partagées entre la peur et la tristesse, entre la haine et l’amour, entre le respect et la rage, c’était finalement le silence et l’attente qui l’emportaient. Puis la petite créature s’éveilla, laissant apparaître le visage d’une adorable fillette au sourire amical. A cet instant précis toutes les lucioles se dirigèrent vers cette nouvelle venue. On aurait dit qu’une force invisible les attirait inévitablement vers cet enfant de la lune. Les esprits de la tribu enfermés dans la pierre sacrée palpitaient d’impatience, il ne manquait plus que Tiny pour effectuer le rituel d’accueil qui était réservé à la cadette.

Glingal était toujours inerte, allongée sur un lit végétal. La petite luciole ressentait à peine l’appel du séquoia et son corps tremblotant luttait contre cette attraction pourtant inévitable. Petit à petit Tiny fut donc arrachée au visage de son amie, son corps attiré par la puissance magique des arbres.

- Glingal ! Glingal ! Reviens, je t’en supplie ! Ne me laisse pas …

Son cri de désespoir se fondit en une tristesse inexprimable. C’est alors que les microscopiques grains de lumière qui reposaient sur les joues froides de l’elfe commencèrent à s’illuminer. Leur volume tripla jusqu’à exploser en un rai éblouissant qui jailli au-dessus du corps inconscient. Tiny n’eut pas le temps de comprendre la situation qu’elle se retrouva en un éclair près de ses sœurs toutes réunies autour d’une jeune elfe qui lui était inconnue. Son esprit se détacha de ce qu’elle venait de vivre et elle se rendit compte que le cycle se poursuivait déjà. Une nouvelle enfant venait de remplacer Glingal et elle était maintenant chargée de procéder à la cérémonie qui la lierait à leur univers. La mort dans l’âme, elle rejoint le groupe afin d’observer de plus près l’elfe de lune en question. Cette dernière laissa entrevoir un regard inquiet, malgré son large sourire, à la vue de Tiny. La luciole éplorée commença alors son rituel, tournoyant machinalement autour de sa dernière protégée qui ne lui inspirait que la mort de sa chère Glingal. Appliquant une longue trace sous son œil gauche telle une larme en guise de tatouage, elle en entendait presque la voix d’Emeldiz qui lui faisait la morale.

« Règle n°1 : Ne jamais se lier d’amitié avec l’elfe que vous protégez. Je te l’avais bien dit ! »

Elle chassa immédiatement cette image de sa tête avant de se placer juste en face de l’enfant. Le moment crucial était arrivé. Tout le monde s’impatientait dans le silence le plus total, guettant la décision de la luciole qui devait à présent nommer la fillette. Tiny se concentrait tant bien que mal. Bizarrement elle ne réalisait pas la perte de son amie et son instinct refusait de la laisser penser qu’elle avait disparu à jamais. Le souvenir des petites larmes dorées gisant contre la peau violacée de Glingal inspira la fée lumineuse.

- Niniel, tu t’appelleras Niniel.

Le timbre aigu de sa voix scintillante révéla aux autres l’identité de leur dernière petite sœur.

- Souviens-toi de ton prénom, souviens-toi de qui tu es …

Ajouta Tiny juste avant qu’une vague d’étonnement gagne la foule. Sans prononcer un mot de plus, elle se retourna vers la source de cet éclat de surprise. Elle non plus n’en revenait pas, son cœur palpitait anormalement vite. Non loin du cercle des arbres géants se dessinait la silhouette de Glingal. Ses pas la conduisaient faiblement vers son peuple, mais elle était bien là, saine et sauve.

- Ne me refais jamais un coup pareil !!! s’exclama la luciole.

- C’est pourtant grâce à toi si je suis encore en vie, lui sourit-elle en retour.

Glingal cachait du mieux qu’elle pouvait la douleur qui perdurait suite à ses mésaventures. Elle s’adossa à son séquoia d’une main hésitante et se tint les côtes de l’autre. Essoufflée et gênée par tous les regards hallucinés rivés sur elle, Glingal poursuivit.

- Que se passe-t-il ? On dirait que vous avez vu un fantôme !

Puis son regard atterrit sur la fillette tout autant étonnée.

- Nous n’avons pas été présentées, qui es-tu ? Moi je suis Glingal, la fille de cet arbre.

- Je m’appelle Niniel
, lui répondit sa sœur en observant simultanément le séquoia et son aînée. Je suis la fille de cet arbre … moi aussi.

Glingal écarquilla les yeux devant l’air fier de Niniel qui ne semblait pas réaliser l’absurdité de ses propos.

- Mais … c’est impossible … je ne suis pas morte ! s’esclaffa-t-elle.

Dans un regard d’incompréhension, Glingal chercha une réponse logique auprès de son clan. Malheureusement la tribu semblait tétanisée et plus personne ne bougeait. Même les esprits des anciens se faisaient oublier. Enfin la voix effacée d’Emeldiz brisa le silence devenu pesant.

« Techniquement tu as quitté le monde des vivants momentanément Glingal. »

- Mais …

« Les larmes de Tiny t’ont sauvé. »

- Alors le règlement à tort et …

« NON ! Vous avez désobéit toutes les deux ! Si la première règle proscrit ce genre de comportement, c’est qu’il y a une raison à cela ! »


Toute la tribu frissonnait d’effroi aux dires de la prêtresse. Elle n’évoquait jamais les lois de Galdor avec tant de précision. D’habitude chaque habitante se contentait de les appliquer aveuglément, sans poser aucune question. Consciente que l’autorité était en péril, Emeldiz reprit.

« Voyez ce qui est arrivé par votre faute ! L’équilibre est brisé à présent. Ne comprenez-vous donc pas que l’Harmonie vient d’être perturbé à vos dépends ? »

- Comment l’éveil d’une nouvelle sœur pourrait-il être un fardeau ?
osa timidement une elfe.

« Comment ? Mais regarde les fondations du cycle : 37 arbres, 37 elfes et 37 lucioles. Elle s’adressa ensuite à Niniel. Et toi ma pauvre enfant, tu es la 38ème elfe du clan de Galdor ! Ce n’est jamais arrivé avant mais aujourd’hui tu es parmi nous et ta vie sera parsemée d’épreuves … Ma fille bien-aimée, tu es obligée de partager Tiny et l’arbre mère avec Glingal. »

Niniel se réjouissait d’avance de pouvoir partager quelque chose avec quelqu’un. Mais le sourire qu’elle arborait s’estompa lorsque son aïeule continua de parler.

« Cela signifie que vos forces seront dédoublées. Vous devrez être toutes les deux là aux cérémonies de la pleine lune sinon vous mourrez. Et cela implique également un travail de protection décuplé pour toi, Tiny. »

Les trois individus concernés se raidirent suite à ces paroles pessimistes quant à l’avenir qui leur était prédit. Si la luciole devait surveiller les deux elfes, elle serait vite surmenée. Il y avait pire. Tiny devrait obligatoirement éduquer Niniel tout en restant présente pour Glingal. C’était du suicide. Leur réflexion les mena au bout de la nuit et alors que l’aube perçait, on n’entendit plus qu’un bref lointain murmure.

« Bonne chance »

Tous les esprits se terrèrent ensuite au plus profond de la pierre sacrée. Dès le petit matin, la 38ème elfe de lune entama son apprentissage. Tiny se chargea de lui enseigner tout ce qu’une fille de Galdor doit savoir. Tout d’abord il fallait lui inculquer les trois règles du clan :

1. Ne jamais se lier d’amitié avec une luciole, comme elle l’avait constaté auparavant.
2. Ne jamais dépasser les limites de la forêt, zone de protection de la pierre.
3. Toujours répondre à l’appel d’Emeldiz lors de la pleine lune.

Puis il était nécessaire de lui raconter l’histoire de son peuple. Niniel se montrait toujours très attentive mais le passé la laissait indifférente. Elle ne voyait pas l’intérêt de s’imposer ce rythme de vie pour soi-disant protéger la nature. Et enfin, sa luciole entreprit l’entraînement physique, le plus important pour survivre aux épreuves mensuelles et le plus intéressant selon Niniel qui était avide de réussir cette fois. Plusieurs capacités étaient au programme. La course à pied, le saut d’obstacles, le maniement du shuriken, etc. L’elfe de lune désirait au plus vite parfaire sa formation pour bénéficier de plus de liberté, ce qui lui permettrait d’explorer les environs comme bon lui semblerait.

Quelques semaines plus tard, Niniel avait considérablement progressé et elle était devenue une véritable guerrière. Sa force de caractère se manifestait également, surprenant toujours autant ses amies plus réservées et dociles. Quand Tiny s’absentait avec Glingal, la petite intrépide filait en douce au fin fond de la forêt. Armée d’un puissant shuriken, un cadeau de ses compagnes, Niniel ne craignait rien et les lois de son clan lui importaient peu. Pour elle il était impensable de rester sclérosé dans une société qui agissait selon le bon vouloir des anciens. Bien entendu elle respectait ses ancêtres, témoins de son appartenance à ce groupe avec lequel elle évoluait, mais elle ne pensait pas utile de se plier au fonctionnement des autres. C’est ainsi que la fillette aux airs farouches mit en danger involontairement toute la tribu. Le soir de la pleine lune suivante, les mauvais pressentiments d’Emeldiz se confirmèrent. Alors que sa voix réunissait chaque elfe à son géniteur comme d’ordinaire, Niniel se baladait tranquillement aux abords de la forêt, observant la beauté de la lune. A plusieurs reprises elle avait causé des ennuis à Glingal ces derniers temps car ses forces s’amenuisaient sans Tiny. Elle était bien consciente des risques qu’elle faisait prendre à sa sœur aînée, et c’est pour cette raison qu’elle ignorait le rassemblement ce soir-là.

- Non Emeldiz, il faut m’oublier et protéger Glingal. Je ne vous suis d’aucune utilité et je veux partir explorer le monde au-delà de la forêt de Galdor.

Convaincue par son choix personnel, Niniel marchait de plus en plus loin du cercle magique à travers la végétation envahissante.

Glingal, en femme courageuse ne se plaignait que très rarement. Maintenant habituée à partager sa luciole et son foyer avec une autre, elle avait accepté son sort malgré les contre-coups. En effet, la petite fée n’étant plus à ses côtés en permanence certaines cicatrices la tiraillaient sans cesse. Il en serait toujours ainsi. Niniel et Glingal étaient vouées à subir des défaillances physiques puisque leurs forces étaient divisées en deux. Son ascension la mena néanmoins jusqu’au séquoia qui l’avait enfanté. Ses sœurs se regroupaient également vers leur arbre respectif mais aucune nouvelle de la dernière née. Glingal avait un mauvais pressentiment, comme si un danger imminent allait surgir. Minuit. L’heure de la cérémonie avait sonné. Chacune débutait l’hymne à l’exception de Glingal qui se tordit subitement l’estomac.

- Tiny ! Fais quelque chose ! Va la chercher !

La luciole se précipita à travers les buissons dans l’unique but de ramener la 38ème elfe. La situation semblait se reproduire mais cette fois il fallait faire vite.

Niniel perçut le stress de Tiny et coura dans sa direction à son approche. Une douleur minime lui chatouillait le ventre mais elle aurait été incapable de justifier pourquoi.

- Tout le monde t’attends ! As-tu déjà oublié ta promesse ? Glingal pourrait payer très cher le prix de tes erreurs, l’avertit la luciole.

Après une courte réflexion, Niniel s’élança à la suite de Tiny en ressassant ses paroles. Une vie comme la sienne ne lui convenait pas. A cause de sa naissance tout avait été chamboulé ici bas. Une larme coula le long de sa joue suivant la trace d’un violet profond déjà gravé depuis longtemps à cet endroit précis. Sa décision était prise. Elle ne voulait plus que ses sœurs soient attristées, elle ne voulait plus voir les hématomes de Glingal, elle ne voulait plus être cette elfe de trop. La n°38. A la fin de son trajet, Niniel contourna le séquoia qu’elle devait rejoindre pour se diriger directement vers la pierre colossale. Avant de sceller son destin, elle s’exprima à haute voix.

- Je ne peux me résoudre à toutes vous faire souffrir indéfiniment, dit-elle en escaladant le rocher majestueux. Ma place parmi vous n’est pas légitime et je ne supporte plus de briser cet équilibre qu’on s’évertue toutes à préserver en dépit de nos efforts.

- Niniel, qu’est-ce que …
l’interrompirent Glingal ainsi que Tiny, le regard meurtri.

- Je vous remercie particulièrement pour tout ce que vous avez fait pour moi.
Sur ces mots, elle s’allongea au sommet de la pierre magique et invoqua les esprits qu’elle contenait.

- J’implore votre grâce pour enfin rétablir le cycle ! Que votre sagesse et votre puissance pardonne mes erreurs et prennent mon âme ! Qu’elle puisse résider près de vous en respectant l’Harmonie du clan de Galdor.

La pierre frémit et dans un souffle violent l’esprit de Niniel fut arraché à son corps et prit place auprès des anciens, en laissant l’enveloppe charnelle de celle qui venait d’offrir son âme. Automatiquement Glingal recouvra sa force d’antan et d’un bond elle rejoignit le centre du cercle enchanté. La petite elfe avait fait preuve d’une grande bravoure et elle n’oublierait jamais à quel point la fillette rebelle s’était finalement montrée digne de son rang.

- Va jeune Niniel, va reposer en paix avec Emeldiz et les autres. Vole petite Niniel, vole au-dessus de nos existences insignifiantes. Tu voulais être libre, aujourd’hui te voilà encrée dans nos cœurs. En retour nous garderons toutes ton altruisme pour exemple et par nos vies tu pourras courir, chasser, prier, aimer et rêver.

Les trente six elfes de la lune approuvèrent cette promesse d’espoir et la forêt put arborer ses plus belles couleurs, offrant à Niniel une sépulture à la hauteur de son sacrifice. Personne ne l’oublierait jamais. Personne.



______________________________________________

N.B : Emeldiz signifie "repos" en elfique, Glingal "la flamme suspendue", Niniel "la fille aux larmes", Galdor "étoile de l'espoir". Tiny vient de l'anglais (tout petit). Je vous laisse faire les liens !
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeLun 20 Déc - 20:23

Alors, je l'ai attendu ce texte ! Surtout que tu me mettais l'eau à la bouche avec ^^

J'aime beaucoup l'univers que tu as créé, je pense qu'on va bien s'amuser pour la suite de tes devoirs.
Sinon j'aime particulièrement le début. Très bien construit et plutôt accrocheur. J'ai vraiment eu l'impression de voir les elfes se redresser d'un coup, stoppant net leurs activités pour répondre à un appel inéluctable.
Tout le récit jusqu'à la naissance de Niniel est vraiment pas mal, on voit que tu as passé du temps à penser à ton BG toussa.

Après ce passage clé je trouve que quelque chose change dans ton écriture. Il est dommage que l'initiation de Niniel soit si rapide et peu développé quand tu prends le temps de décrire l'environnement de tes personnages (un peu baclé ?). Car cette initiation me semble importante, voire fondamentale dans la vie de tes persos, elle aurait mérité plus d'attention à mon sens.

Pour la fin j'ai un peu moins accroché. J'ai du mal à croire qu'une jeune fille au caractère aussi bien trempé que celui dont semble faire preuve Niniel, se sacrifie de la sorte, presque sur un coup de tête, pour des valeurs qu'elle n'apprécie pas particulièrement... Ne veut-elle pas partir ?!

A part ça, j'ai pris beaucoup de plaisir à te lire (enfin:p), les dialogues ne sont pas mal du tout, quelques petits trucs à revoir de ce coté.

Ah oui, écris tes chiffres en lettres, ça rend mieux. Petit conseil que l'on m'a donné il fut un temps ^^

Un joli coup d'essai pour moi
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeLun 20 Déc - 21:38

Tout d'abord merci pour tes conseils détaillés !

C'est vrai que j'ai passé beaucoup de temps sur la partie post-naissance de Niniel Heureux Orange Ensuite je me suis principalement intéressée aux sentiments et à l'évolution de mes personnages ... Et j'avouerai avoir eu peur de la longueur de mon texte, du coup j'ai peut-être un peu précipité les choses.

Ok, je note pour l'écriture des chiffres Clin d\'Oeil Je pensais que quand on mettait "ème" (38ème) on n'écrivait pas en lettre.
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeJeu 23 Déc - 1:08

@ Sanz : noir. fatalité. faux espoir. banalité de la décrépitude. On ertrouve tes thèmes de prédilections dans cette variation du 38. Ton style se dessine toujours un peu plus dans ces ambiances interlopes. Intéressant Heureux

@ Melakka : je ne suis généralement pas preneur de "BG" mais là je dois dire que tes images féériques et sylvestres m'ont charmées. Tu réussis à créer ce clan d'elfe et à le faire vivre avec un réel engouement et un entrain communicateur, qui nous font oublier les quelques petites erreurs de rédactions. C'est un beau travail sur les personnages que tu nous a fait là. Et la longueur n'est pas vraiment un problème (surtout quand on sait qu'il y en a qui sont en train de travailler sur 38 chapitres...). Alors n'hésite pas à faire du long, c'ets toujours agréable quand c'est bien fait Clin d\'Oeil
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeJeu 23 Déc - 13:37

Merci dvb, je suis heureuse de savoir que mon texte t'ai plu (surtout si ce n'est pas ton truc d'habitude). Pour ce qui est des petites erreurs de rédaction, mon travail va se peaufiner grâce à l'aide récente de ma chère mentor Lilith Très Heureux
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitimeMer 29 Déc - 12:26

Lilith => ton texte est fort, la fin surtout.
Sanz => pareil, en plus noir. J'ai adoré.
Melaka => beaucoup plus léger que les deux autres, l'ambiance fantastique est réussie, on s'y abandonne et on s'y attache.
Pas très constructif, mais on mettra ça sur le compte de mon inexpérience, je ne trouve pas de défaut qui n'ait pas déjà été soulevé.
~°~
D'abord il y eut le premier coup.
Dans le froid, j'ai trouvé ma cible
Elle m'observait, l'air impassible,
Et mon tir la mit à genoux.

Je touchai enfin la sale prime
Qui me sortirait de la rue.
Mais suivirent trente-sept victimes,
Et toutes gisaient dans leurs jus.

Je savais que l'on se servait de moi,
Qu'avec mes morbides trente-huit fois,
j'étais le serviteur des basses guerres.

Mais ce qui me terrorise vraiment,
qui me jettera dans l'enfer béant,
c'est le temps où je ne compterai guère.
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MessageSujet: Re: [Quatrième exercice] Ecrire pour tous.   [Quatrième exercice] Ecrire pour tous. Icon_minitime

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