[Conf. Sang ]RP des Origines: l'Heritage [ Histoire du Sang ]

Ils courent dans les galleries sombres et silencieuses. Anwenn et Eesil encadre la petite silhouette. Eesil la dévore des yeux. Elle semble si frêle avec sa peau translucide et sa cascade de cheveux encore humide de sang. Des meches folles viennent fouetter son visage alors qu'elle soutient leur allure sans broncher, barrant ses petites joues de trainées rouge. Ils n'avaient pas compris ce qu'elle avait compris. Ils ne pouvaient pas voir ce qu'elle voyait. Mais ils avaient senti l'urgence et le doute dans sa voix.

Il faut partir. Maintenant. Il faut rejoindre père.

Alors ils s'étaient mis en route, empruntant chemins détournés et passages secrets, Disparaissant dans la pénombre du palais. La petite soeur semblait connaitre chaque recoin du batiment. Elle les avait arpenter tellement de fois. A travers eux. Cela ils le comprirent vite et ne posèrent pas de question. Enfin ils arrivèrent devant la porte de la suite royale. Deux gardes demeuraient nuit et jour devant la porte et ils jetèrent un regard suspicieux à l'enfant entre le prince et la princesse. La fillette leur rendit leur regard avec un sourire tout en croc. Alors la porte s'ouvrit, mue par l'instinct. Liven resta la, dans l'embrasure, incapable de parler. Il ouvrit simplement ses bras et l'enfant se jeta dedans.

Anju arrive. Il y a peut etre un moyen. Père, je dois partir car le mal est déjà sur nous.

Comment? je ne comprends pas. Comment peux tu etre déjà la, si tot? c'est impossible.

La nécessité ne connait pas l'impossible. Je suis là et il faut agir maintenant. Il est ici. Entre ces murs. Il faut le trouver.

Bien, bien. Je suis un peu perdu. Et tu dégoulines de sang, n'as tu pas faim? Mangeons et nous aviserons après. Quel est ton nom enfant?

La fillette acquiesca et se pencha vers Liven. Elle souffla un murmure à son oreille. A peine plus qu'une brise contraire dans le vent. Tous l'entendirent.

Malgré le sang qui parcourait à présent son petit corps, les pupilles de la troisème soeur restaient d'un rose pale et frémissant. Repue, elle s'installa confortablement dans son fauteuil et se mit à parler. Elle raconta la vision de Sien qui avait bordé son arrivée dans le cocon, ses propres visions, ce qu'elle sentait comme un possible de l'avenir. Ouvrant son esprit elle laissa Anwenn et Eesil sentir les fluctuations des possibles aux limites de sa conscience. Tant de chemins et de futurs possibles. Mais ici dans le palais, une ombre planait, dangereuse et mortelle dans toutes les directions que pouvait prendre le temps.

Il est la, en nos murs. Je dois aller à sa rencontre.

Anwenn frémit en entendant l'enfant parler. Elle regarda ce petit corps, si faible si blanc, qui débordait de vitalité, de mémoire. Comme si elle attirait à elle le Sang, tout ceux qui croisait son regard semblaient tout lui abandonner, faisant grossir et gronder le savoir sur sa peau translucide. Sans attendre que quelqu'un puisse réagir, la fillette sauta à bas de son fauteuil et se dirigea vers la porte. Sur son chemin, elle sourit à Liven et Eesil qui la regardèrent passer sans oser bouger. Anwenn tenta de s'interposer mais la petite lui saisit brièvement la main et passa son chemin.

Je reviens vite.

Lorsqu'elle eut passer la porte, la vie sembla reprendre ses droits dans la pièce et tout le monde commeça à s'agiter. La porte s'ouvrit à nouveau, livrant le passage à un Anju, épuisé et crasseux, un regard étrange sur son visage dur de soldat. De nouvelles questions arrivèrent avec lui et Anwenn lança un dernier regard vers la porte qui s'était refermée sur sa soeur.




Elle avance d'un pas sur et souple. Elle connait le palais, et elle sait où il est. Il n'est pas difficile de le trouver, il exsude un pouvoir sombre et ancien qui semble s'attarder dans les couloirs et sur les murs. Elle n'a qu'à suivre sa piste, comme l'ombre de la nuit suit la course du soleil. Silencieuse, invisible, inévitable. Elle se fait petite, elle veut le surprendre, ne pas se dévoiler trop vite. Elle sent sa faim, tenace, puissante. Une faim que le sang rouge du corps ne peut apaiser. Elle frémit, il a tellement faim.

Elle pénètre dans la salle du trone et c'est comme si elle apparaissait du néant. Cheveux bruns collés de sang et pupilles pales au dessus de ses lèvres rougies d'enfant. Elle fixe son regard sur l'enfant qui lui fait face et retient un grondement. Assit sur son trone, elle n'aime pas ça. Comme un présage. Un énorme loup blanc avance et s'allonge près des pieds de l'enfant. La fillette lui sourit tristement. Tant de faim, tant de colère. Elle ne peut rien faire pour lui. Alors, le rose de ses yeux retourne vers l'enfant, et elle s'assoit doucement sur les dalles de marbre au sol.

Je suis Erylie.

La peur n'étreint pas les Immortels.
Le doute n'en saisit pas moins le coeur de la jeune fille. Loin en elle, un savoir caché, secret et pronfondément enfouie avait jailli lorsqu'elle avait posé ses yeux sur sa soeur. Elle l'écouta parler, rassemblant son calme comme on rassemble ses forces pour la bataille. Sauf que cette bataille la aurait lieu ailleurs, ne serait pas de chair et de sang. Elle sourit.

Je n'ai pas peur de toi car je sais que ce possible là n'existe pas. Je sais qui tu es, d'où tu viens et où te mènent tes pas. Et aussi insignifiante puis-je être, je ne peux te laisser faire sans rien dire.

Elle se leva avec une grâce enfantine et s'avança, marchant tout au bord de la crevasse qui serpentait jusqu'à Hezeriel. Elle s'arreta, son petit visage tout proche de sa joue. Elle sentit sur sa peau, sa haine, sa puissance, sa colère et sa faim mais elle ne bougea pas.

Je ne peux pas te la laisser sans combattre. Tu comprends?

Le loup gronda, ramassant son corps pour bondir. L'aparech tressaillit de rage. Alors l'air sembla se brouiller Et Erylie disparut simplement, pour réaparaitre près de la porte. Un vieux tour d'Anwenn, qu'elle avait tant aimé depuis son cocon. Une main sur le battant de la porte, elle redressa fièrement la tête pour s'adresser à celui qui voulait détruire son monde.

Ce qui est en marche ne peut être arrêté. Mais peut etre pouvons nous quelque chose quand meme.

L'air vibrait tout autour d'Hezeriel. Les dux pupilles pales le guettaient. Sereines et terrorisées à la fois.

Erylie l'écouta parler, du sang noir dégoulinant doucement le long de ses joues. Ses sourcils se fronçaient alors qu'elle le sentait triste dans ses paroles. Et déterminé. Et alors qu'elle laissait les paroles du garçon glisser le long de sa peau, les visions affluaient derrière ses yeux.
car il n'avait aucune idée de ce qu'il allait faire et seule la faim le muait. Une faim si forte qu'elle lui cachait meme sa propre force et le désastre qui s'annonçait. Mais ce désastre ne concernait qu'elle, son peuple, sa race. Elle n'était rien pour lui.

Je m'oppose parce que je n'ai pas le choix. Je suis peut etre même née dans ce but unique.

D'une petite main d'enfant, elle essuya une goute de sang sur son menton et l'envoya voler à terre. Au contact du sang vicié, le marbre du sol se mit à crépiter.

Je sais que tu n'es pas seul dans ton pouvoir. Et je suis la barrière qui tient la Mémoire. Celle que tu convoites, il te faudra la trouver seul. Et nous la prendre seul. Je ne serais pas celle qui t'ouvrira cette voie.

La jeune vampire se tourna alors vers le loup blanc et les lèvres retroussées, grogna à son intention. Ses dents blanches brillantes comme des lames claquèrent une seule fois dans le vide.

Quand à toi, sous ta fourrure immaculée prends garde. Tu es souillé. Retourne d'où tu viens.

Avec un dernier regard mauvais à l'animal, Erylie se recula légèrement dans la pénombre, se fondant dans les ténèbres qui avaient vu naitre son peuple. Il y avait tant à faire. Et si peu de temps.

L'animal gronda, sauta vers la vampyre dans une haine féroce et frappa dans le vide. Il n'aimais pas être ainsi insulté, c'était une bête de noble lignée, la puissance d'une race aussi vieille que les vampyres eux même. S'il pouvait être calme d'ordinaire, son égo s'était offusqué brusquement. Mais la jeune fille semblait pleine de ressource et d'un mystère qui les dépassaient eu même. En dépit du fait, elle n'était pas leur proie finalement. Il y avait elle quelque chose qui les éloignaient, comme si elle devait survivre et qu'ils ne devaient y toucher sous aucun prétexte. Pourtant, l'Héritier avait toujours faim, plus encore maintenant qu'il avait senti le sang noir se déverser un peu. Dans la brume rouge qui s'était transformé en un violent orage, il respirait l'espace sans pouvoir trouver ce qu'il chercha. Alors il hurla, il hurla d'une rage sombre et les vents vermeils se dispersèrent, traversant le palais comme des ombres furieuses, cherchant, cherchant, ce qui assouvirait sa faim.

Jusque dans profondeurs les plus cachées, les ombres rouges pénétraient, violaient l'espace, traquant avec la seule énergie de leur maître hors de contrôle. Enfin, l'une d'entre elle toucha la peau d'un visage si attirant qu'il résonna dans le corps d'Hezeriel. Elle semblait briller tel un soleil dans la nuit. Il se retourna en direction de l'Appel, son arme s'enflamma et il traversa l'espace qui les séparait d'un bond essentiel. Ce fut comme un trait lumineux qui traversa les longs couloirs et se figea devant Elle.

Derrière elle, des personnes semblaient attendre, mais elle l'aveuglait tellement qu'il n'en voyait rien. Tremblant de faim, de désir, il ne dit mot, leva son arme tandis que son autre main caressa le visage qui l'appelait. Tout autour d'eux les ombres rouges sifflaient dans une symphonie insupportable. Ensemble elles hurlaient l'histoire qu'elles observaient

- Elle est aussi belle qu'au fond de vos songes
- Si grande
- Telle qu'on l'espère
- Telle qu'on aimerait
- La chair tremble
- Elle attend
- Elle veut
- Prend la
- Vole la
- Fais. Fais. Fais
- Fais
- Fais.
- N'attend pas
- Fais.

Tandis qu'il levait plus son arme, loup et ombres, ensemble, hurlaient leur ordre stridents.