Hier, en lisant
Sornette II de .S., j'ai pensé à cette comparaison entre "le chemin" et "la vie" qui est présent en littérature depuis la nuit des temps. Je me suis souvenu de poèmes d'Yves Bonnefoy sur ce thème. C'est comme cela que j'ai relu avec plaisir une bonne partie de son recueil intitulé "Les planches courbes".
HIER, L’INACHEVABLENotre vie, ces chemins
Qui nous appellent
Dans la fraîcheur des prés
Où de l’eau brille.
Nous en voyons errer
Au faîte des arbres
Comme cherche le rêve, dans nos sommeils,
Son autre terre.
Ils vont, leurs mains sont pleines
D’une poussière d’or,
Ils entrouvrent leurs mains
Et la nuit tombe.
UNE PIERRENos ombres devant nous, sur le chemin,
Avaient couleur, par la grâce de l’herbe,
Elles eurent rebond, contre des pierres.
Et des ombres d’oiseaux les effleuraient
En criant, ou bien s’attardaient, là où nos fronts
Se penchaient l’un vers l’autre, se touchant presque
Du fait de mots que nous voulions nous dire.
Extraits de "Les planches courbes". 2001. Gallimard