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 Un voyage diplomatique

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MessageSujet: Un voyage diplomatique   Un voyage diplomatique Icon_minitimeVen 30 Sep - 18:26

Parmi les nombreux voyages que j’eus à effectuer dans les contrées reculées de notre glorieux empire, celui qui m'amena sur Terminus est de loin le souvenir le plus morbide qui m’aie été donné de faire.

Afin d'adoucir les relations entre Trantor, le créateur la bénisse, et le tyran de ce caillou crasseux, mon poste d'ambassadeur m'obligea à m'y rendre. Ce fut donc non sans escorte que j'entamais, dans le langage administratif de la capitale, ma "visite diplomatique"; Visite qui n'était rien d'autre qu'une irruption armée des forces de l'empereur, puisse sa gloire être éternelle, pour remettre dans le rang un homme bien trop arrogant.

Terminus est un monde qui pourrait être qualifié d'industriel, la classe ouvrière y est quasi omniprésente hormis les quelques magistrats qui s'occupent d'une paperasse tout juste nécessaire pour gérer les échanges commerciaux avec les autres colonies. Incontestablement riche en minéraux divers exploités en raffinerie, il est recouvert dans sa majeure partie par des usines, des mines et autres bâtiments tout aussi bruyants et encombrants qui crachent en permanence leurs fumées d'un noir d'ébène. Par l'activité de cette planète, son atmosphère y est à la limite du toxique, son climat pluvieux et l'intense fumée dégagée des cheminées ont créé un ciel invariablement sombre et menaçant. Les orages sont légions, mais les pluies acides empêchent tout développement de végétation. Ce qui a poussé au sur-développement des recycleurs d'airs dans chaque bâtiment habité, accroissant le vacarme ambiant de part leur ancienneté.

Car il faut admettre que bien qu'ouvrier, ce monde n'est clairement pas à la pointe de la technologie. Grappillant quelques gadgets utiles auprès des rares marchands de passage assez fous pour s'arrêter sur cette terre d'exil, les appareils qu'on y recense sont au mieux vieux d'une cinquantaine d'années.
Les machineries sont vétustes, usagées ou tombent en ruine. Les travailleurs les maintiennent en état plus qu'ils ne les réparent, et aucun technicien qualifié n'a jamais osé relever ce qui relève du défi planétaire. Comprenons les...

Ainsi, c'est au milieu de bas-quartiers composés de cellules d'habitations et de cantines communes que vivent les pauvres habitants de cette planète, et les statistiques m'indiquèrent sur le trajet que l'espérance de vie moyenne ne dépassait pas les 40 ans, avec un taux de maladie et de mortalité infantile extraordinairement élevé. Terminus m'apparaissait bien plus qu'insalubre, et je commençais à songer que cette mission avait des airs de punition implicite, donnée par mon supérieur qui ne m'avait clairement pas à la bonne.

Après deux semaines de voyage en vitesse supraluminique, quelques vomissements et de violentes crispations d'estomac en appréhendant ce qui m'attendait, le Walhalla II ralentit enfin sa course. C'était le vaisseau certes le plus rapide de classe diplomatique de Trantor, que sa puissance rayonne à jamais, mais certainement le moins confortable. Alors que je tentais de dormir dans mon étroite couchette, les haut-parleurs de ma cabine crachèrent une voix atrocement déformée ressemblant à celle du commandant.

-Diplomate Primus Navi ? Nous sommes en orbite autour de Terminus, merci de vous présenter sur le pont principal.

Les grésillements permettaient à peine de comprendre le message. Comment ce rafiot pouvait-il être le plus rapide alors qu'il était si peu entretenu ? D'après un mécanicien que j'avais rencontré, c'était disait-on le bac à sable des ingénieurs, et plus particulièrement au niveau des propulsions. On y essayait des procédés nouveaux, des façons plus ou moins légales d'optimiser la vitesse d'un vaisseau. Et, parfois, ça ne marchait pas comme prévu.

"En tout cas, il vous amènera où vous v'lez en un clin d'oeil, M'sieur Navi. Mais pas dit que ce s'ra en un seul morceau ! HAHA, blague d'ingénieur hein, oubliez pas qu'nous aussi on est sur c'rafiot ! "

Ha ha... Très rassurant...

Me décidant à quitter un sommeil qui de toute façon s'entêtait à me fuir, je fis marche vers le pont principal, rythmé par le bruit de mes bottes sur les plaques d'acier du couloir. Croisant quelques membres de l'équipage, je percevais dans leurs yeux une lueur d'amusement. Ils se doutaient pourquoi je voyageais sur CE navire, et sans doute devait me plaindre d'un sourire en coin.
Après quelques minutes de marche entre les salles moites de chaleur humaine et glacées de couloirs vides de monde, je parvins finalement devant la grande et lourde porte du pont.

Les senseurs m'ouvrirent automatiquement dans un léger crissement métallique, et j’eus un plein aperçu de ce qui m'attendait.

Par delà la vaste cloison vitrée, au dessus des nombreux panneaux de contrôles clignotants de toutes les couleurs, se dessinait dans l'ombre de l'espace une coquille noirâtre tournant lentement entre les étoiles. Les membres de l'équipage se criaient des informations et des rapports sur l'état du vaisseau, les calculs inertiels pour l'entrée en atmosphère et d'autres estimations qui m'échappaient totalement. Le commandant donnait des ordres dans tout les sens, mais ne semblait pas affolé pour autant. Ce vieux loup de mer était un habitué des voyages en carcasse.

Me voyant arriver, il me fit signe de grimper un escalier pour le rejoindre. Remarquant ma mine abattue après avoir "contemplé" Terminus, il me mit une petite claque dans le dos avec un rire rauque et usé par des milliers de cigares:

"Bienvenue à Terminus, Sieur Navi. On vous a pas offert des vacances, c'est moi qui vous le dit. Ce tas d'ferraille vous apportera que des ennuis, je serais vous, je repartirais aussi tôt que possible. Ne cherchez pas à faire trop de tourisme, y'a des visiteurs qui n'en sont jamais revenus, l'Empereur seul sait pourquoi, même si j'ai ma p'tite idée..."

Après un instant de blanc ou je fixais la planète du coin de l'oeil, il reprit.

"On atterrira dans trois heures environ, rendez-vous près du sas de sortie, j'ai déjà prévenu vos gars, ils vous y attendront déjà. Bonne chance, et restez prudent."

Le moral plombé de nouveau, je rassemblais dans ma cabine le peu d'affaires que j'avais sorti de mon paquetage, et attendais seul l'heure fatidique. L'Empereur, ou plutôt ses représentants (mais cela reviendrait au même, d'après mon supérieur), m'avait confié une mission, et "pour la gloire de notre nation, je dois l'accomplir avec implication, bonne volonté, rigueur et sérieux" : Article 12 du chapitre sur les devoirs des citoyens de l'empire. Tome 2 de "Pouvoirs, Devoirs et Unité de l'Empire".

La coque du vaisseau fut secouée de spasmes violents lors de l'entrée en atmosphère. L'énorme trou provoqué dans l'atmosphère par l'engin spatial chauffa les parois à une vitesse folle. Moi et mon escorte attendions dans le sas de sortie, bien accrochés à nos sièges, et maintenues par de lourdes ceintures de sécurité. Sans fenêtre pour observer la descente, je ne pouvais que m'imaginer, chutant à travers les couches de nuages toxiques, esquivant les éclairs tout autour de moi, fendant le ciel et fonçant vers le sol à toute vitesse.

Après de longues minutes d'attente, les moteurs rugirent et engagèrent une contre poussée à mesure que nous approchions de la zone d'atterrissage. Les chocs redoublèrent de puissance, et mon estomac se retourna un nombre incalculable de fois. Grâce à l'empereur, je gardais mon repas intact.

Dans un ultime impact, le Walhalla II finit par se poser au sol. Les amortisseurs sifflèrent, les moteurs agonisaient avant de s'éteindre complètement, et ce n'est que là, dans ce court silence avant l'ouverture des portes, que je perçu le son de la pluie au dehors. On ne l'entendait réellement qu'ici, dans le sas. Pour le reste du bâtiment, ce n'était qu'un bruit lointain et discret étouffé par l'épaisseur de la coque. Il tombait dru, et les soldats me conseillèrent de bien fermer ma combinaison. Les pluies n'étaient pas corrosives au point de dissoudre l'épiderme, mais à partir d'un certain taux d'absorption par la peau, les cancers et diverses intoxications devenaient monnaie courante.

Je vérifiais scrupuleusement chaque recoin de ma tenue protectrice, sous l'oeil amusé de certains vétérans, tandis que le système hydraulique qui verrouillait lourde porte se déclenchait pour nous offrir nos premières images de Terminus.

Par l'Empereur combien de fois j'ai maudit cette expédition et la raclure qui m'y avait condamné...

Même à travers les filtres à air, une puanteur à vomir s’engouffra dans cette partie du vaisseau. A peine avait-on ouvert que déjà les relans de Terminus s'infiltraient partout et répandaient leurs toxines. Ça sentait le cambouis, l'huile de mauvaise qualité, la suie, le métal, mais ce n'était pas le plus dérangeant, étant à proximité d'un quartier résidentiel, on sentait également la maladie, la pourriture, de l'excrément. L'acidité, les produits chimiques s'ajoutaient au tableau par le biais de la pluie, qui répandait sa corruption sur les malheureux qui sortaient sans protection.

"Bienvenue sur Terminus messieurs ! "Sieur Navi" , un bon conseil, ne quittez pas cette combinaison si vous voulez rester en bonne santé."

( Note: Il est coutume parmi les anciens des voyages inter planaires de bizuter tout ce qui se rapproche de près ou de loin à un bureaucrate, ou "un rond-de-cuir de l'empereur". Les diplomates ayant la réputation non infondée de se mettre largement en avant durant leurs missions, chacun d'entre nous se fait donc appeler hypocritement "Sieur", selon la tradition. )

L'astroport était à l'image de la planète: incroyablement obsolète, gris, et rafistolé de partout. Quelques mécanos vinrent nous accueillir à la façon locale, toussant et crachant, ignorant superbement le monde qui les entoure, et s'occupant simplement des révisions d'usage et des contrôles habituels. Ils ne firent même pas attention lorsqu'un camion des forces militaires de l'empire se gara à côté d'eux.Courant nous mettre à l'abri sous le métal traité contre la corrosion, je grimpais avec les autres dans le fourgon arrière tandis que le conducteur, un excentrique du nom de Matt, enfonçais sans attendre la pédale d'accélération. En quittant la zone atterrissage de l'astroport, nous nous rendîmes compte une fois de plus à quel point ce monde était délabré. La route était dans un état lamentable, les nids de poule étaient légion, aucune signalisation ou quelconque tentative de contrôle de la circulation n'était présente. Ce qui nous fit freiner plus d'une fois, ou accélérer brusquement d'ailleurs. Matt jurait en continu, et nous pouvions voir quelques fois derrière nous ce à quoi nous échappâmes de peu: Remorques pleines de matériaux lourds, camions de toutes tailles, et autres machines servant au transport de charges, qui eux aussi semblaient peu se soucier de la notion de sécurité routière.

Fonçant à travers les rues ingrates de l'immense cité-planétaire de Terminus, nous dûmes patienter une bonne heure et demi avant que le fourgon ne finisse par ralentir sa course effrénée. Le véhicule se gara devant un bâtiment certes haut, mais gris et froid comme ses pairs. La seule différence notable était qu'il portait l'insigne de Terminus sur sa façade: une pelle et une pioche se croisant sur un tas d'or, aux allures de Trône.

"La mairie messieurs, engagea Joris, le chef de l'escouade, on rentre, on est poli et on dit bonjour."

Quelques gloussements échappèrent à plusieurs des soldats autour de moi, et je dois admettre qu'avec les roublards qui m'escortaient, cette phrase était au mieux déplacée.

"Sieur Navi ? Vous avez un planning pour cette magnifique journée ?"

Nouveaux gloussements.

"Et bien, je pense passer du temps à discuter avec le maire, et j'imagine qu'il tiendra à nous faire visiter les lieux et ses...sites d'intérêts ?"

"Les gars, bonne nouvelle, on va assister à "une partie" " S'esclaffa Joris, ce qui sembla raviver pleinement l'humeur de l'escorte.

Malgré mes nombreuses suppliques, on me tint au secret et je ne sus pas un mot sur cette "partie" qui allait se dérouler. Je me doutais bien qu'il s'agissait d'une forme de sport local, mais je craignais déjà d'en connaître le principe au vu des regards moqueurs que j'observais parmi les hommes.

Franchissant les lourdes portes de bronze marquées par l'acide permanent des pluies, nous arrivâmes dans une petite pièce menant à deux autres similaires, une forme de sas pour éviter aux intempéries d'entrer dans l'espace de vie. Ce fut un major d'homme qui nous ouvrit et nous accueilli dans la demeure, et le contraste avec l'extérieur était pour le moins foudroyant. De riches tapis de velours rouge étendus sur le sol, des escaliers stylisés en marbre menaient aux étages, devant nous un escalier double avec, trônant en son centre sur le mur, un immense portrait du maître des lieux. De somptueux lustres en cristal, en grenat et en émeraude donnaient aux pièces des ambiances uniques, de nombreux chandeliers parsemaient la maison, et on ne comptait plus les meubles anciens en bois rares. Quand aux murs, ils brillaient du blanc pur du marbre, représentaient des mines débordantes de minéraux, des atterrissages d'immenses vaisseaux de commerce, quand ils n'étaient pas cachés par des bibliothèques qui auraient fait rougir certains spécialistes. Des odeurs raffinées planaient dans l'air, suggérant des mets délicats préparés en cuisine, d'élégants parfums portés par le personnel ou des dames de passage, et parmi les livres ce puissant arôme de vieux papier, de savoir endormi.

Pour ainsi dire, la différence entre l'extérieur et la mairie était incroyable. Joris et ses hommes n'avaient visiblement jamais pénétré ici, car ils eurent la même réaction que moi, une béate contemplation.

"Bienvenue messieurs, j'espère que mes appartements vous plaisent", s'écria une voix à l'étage.

Un homme rondouillard dans des habits d'un luxe insultant descendit lentement les marches de son pas lourd et grotesque. Il savait ménager l'effet de scène, car il passa bien au centre de l'escalier double, suivant la ligne d'où se rejoignaient les deux allées de marches, marchant bien en dessous de son propre portrait aux dimensions extravagantes. L'homme mesurait, pour le plus grand plaisir de mon escorte, autant en largeur qu'en hauteur. Des années de luxe et de paresse tyranniques avaient atrocement mutilé la santé du dictateur qui devait désormais avoir un coeur confit dans la graisse. Sans être médecin, je pense encore à l'heure actuelle qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre à un tel rythme, si tant est qu'il ne soit pas détrôné et exécuté avant par la population locale. Mais il payait le prix de son appétit pour la chaire, à peine eut-il posé le pied sur la dernière marche qu'il dut s'arrêter pour reprendre son souffle. Il suait déjà à grosses gouttes, et un serviteur courut lui apporter une serviette et un verre d'eau. Comparé à la représentation sur le tableau, il n'était définitivement plus le même. Celui sur la peinture avait l'élégance et la carrure d'un homme bien bâtit de 70 kilos environs. La pauvre âme devant nous devait en faire 160...
"Tout va bien, monsieur ?" s'inquiéta le major d'homme.

"Suffit, allez !" S'énerva le maître des lieux qui le congédia d'un violent geste de la main.

Toussotant pour chasser son malaise, il releva la tête et tenta de prendre une posture plus noble.

"Bienvenue sur Terminus messieurs, je suis le premier maire Albert Reness, j'ai su que l'Empereur, loué soit son nom, envoyait sur notre humble planète son meilleur diplomate ! Vous m'en voyez honoré. Vous êtes chez vous, monsieur...?" Demanda-t-il dans une tentative de courbette pitoyable.

"Navi. Primus Navi." Répondis-je en lui tendant une main amicale.

"Primus Navi, bien bien. Fort bien, si vous permettez, j'aimerais que vos hommes..."

Des clics d'armes et le bruit de nombreuses mains serrant leur crosse se firent entendre juste derrière moi. Et je ne pus m'empêcher de sourire en voyant le visage du maire se décomposer à vu d'oeil tandis que sa main boudinée désignant l'escorte restait figée dans l'air.

"Sauf respect, monsieur, moi et mes amis aimerions beaucoup rester près de notre ambassadeur. Volonté de l'Empereur, comprenez ?" Avait calmement posé Joris avec une délicatesse aussi grotesque qu'amusante.

Le pauvre homme semblait perdre tout ses moyens, et montrait quelques signes de stress. Ses mains s'agitaient, ses yeux s'affolaient et scrutaient dans tout les sens, et il se mordait la lèvre avant de prendre la parole. Visiblement, quelque chose ne se passait pas comme prévu. Et de mon côté je commençais à penser la même chose. Où était ce tyran confiant et arrogant que l'on m'avait décrit ? Cette brute belliqueuse qui se méprisait de l'Empire ?

Était-ce vraiment lui ? Ce rondouillard maladroit ? Le tyran tant redouté de Terminus ? Impossible.

La suite de l'entretien fut d'un ennui total. Reness nous emmena à contrecœur moi et mon escorte dans ses appartements. Nous ouvrant les portes d'un vaste salon richement décoré, il nous fit patienter un quart d'heure le temps que le thé que lui seul but fut servit. Il nous présenta Terminus sans nous en apprendre bien plus, rappelant son activité, ses chiffres annuels, ses partenaires commerciaux et même de quelques accidents qui avaient eut lieu quelques temps avant notre arrivée. Étrangement, il ne parla que très peu de ses habitants et de leur condition de vie misérable. Et mes tentatives pour l'y amener se révélèrent sans succès.

Parlant de sa propre histoire et de son accession au pouvoir en tant que premier maire, Albert Reness se glorifiait et chantait presque les louanges de sa propre image. Il nous parla de ses études sur Trantor, avant d'être "sélectionné pour ses nombreuses compétences et sa notoriété remarquable". Puis comment il avait mené Terminus sur la voie de la richesse et de la prospérité, et bien sur ses nombreux projets pour "apporter la gloire à son peuple de fiers et courageux travailleurs." Ce monologue dura pratiquement trois heures, et je soupçonne encore Albert d'y avoir prit du plaisir pour se venger de la présence imposée de mes sbires. Enfin, après une longue et pénible attente, il nous proposa de souper en sa compagnie. Les journées sont courtes sur Terminus, 16h à peine, et ce ne fut qu'à condition de laisser mes hommes dans des quartiers à part que nous pûmes passer la nuit dans la demeure du premier maire. Je m'endormais donc plein de questions en tête, me demandant qui pouvait bine être Albert Reness, et où se cacher l'homme sanguinaire dont on m'avait tant parlé. Celui-ci était bien trop craintif, trop accroché à son luxe démesuré. Que se passait-il vraiment sur cette planète ? Je tentais en vain de trouver le sommeil, tout en craignant la suite de cette expédition. Car bien que protégé par des vétérans de l'empire, je craignais surtout ce que je risquais de découvrir en ces lieux.

La nuit ne m'apporta aucun conseil, et les 5 heures de sommeil qui nous furent accordées me causèrent au matin un regard égaré et de nombreuses cernes devant le miroir. Tentant un brin de toilette pour paraître présentable malgré la fatigue, je descendais prendre un léger encas dans la salle-à-manger qu'un serviteur m'indiqua. Ma troupe y était déjà au complet, parée et mangeant avec appétit. Je dois admettre que le rythme incroyablement court des journées sur Terminus dérégla mes heures de repas et de sommeil encore trois semaines après mon retour sur Trantor, mais ne sachant pas quand serait le prochain repas, je me forçais à manger quelque chose. Les plats étaient riches, des plateaux entiers de mets sucrés ou salés, chauds ou froids, recouvraient la table. Pains, brioches, gâteaux, gelées, mais aussi volailles, viandes ou légumes cuits; Accompagnés de boissons tout aussi diverses, allant du bon vieux café aux "liqueurs d'émeraudes", dont goût métallique, presque rocheux, avec une légère teinte de menthe poivrée se déversait dans la gorge comme un joyau fondu. Visiblement, le premier maire avait préféré un menu adaptable à notre rythme de vie, quel qu'il soit, et avait demandé aux cuisine à sortir la grosse artillerie, sans doute pour faire impression. Ce qui marchait plutôt bien je dois l'avouer, même si cela soulignait encore plus l'injustice séparant la pseudo noblesse de la classe ouvrière présentes sur Terminus.

Un petit cortège précéda l'arrivée de Reness, qui le fit entrer avec une surenchère ridicule de manières et de politesses. Notre hôte, encore plus richement vêtu que la veille mais dans un costume bien trop étroit pour sa carrure, vint nous saluer:

"Salutations, amis Trantoriens, j'espère que notre humble cuisine locale vous convient. J'ai pris la liberté d'organiser quelques activités durant votre séjour. Cela vous permettra d'avoir une vision plus précise de notre fière colonie."

Mes réflexes de diplomate se mirent en branle. Et mon esprit concentra toute son attention sur ce qui allait suivre. Un dirigeant qui organise un planning de ce genre sur son territoire est un dirigeant qui cache derrière cela une idée, un message bien précis. Ceux qui savent lire entre les lignes, autrement dit ceux qui maîtrisent leur art, peuvent vous en décrire la situation politique et relationnelle, vous dire précisément ce que l'organisateur attend de vous, ce qu'il veut vous dire, et ce qu'il aimerait vous cacher. En l’occurrence, je m'attendais déjà à voir les meilleures circuits de production où les ouvriers sont fiers de leur travail, un ou deux points panoramiques de la planète, les réserves de minerais les plus riches, et peut être même une dégustation de la cave personnelle du premier maire. Classique, pour un monde ouvrier, mais certaines choses ne changent jamais, le but étant de me montrer explicitement que Terminus était une colonie fructueuse et lucrative pour l'empire, et implicitement de me faire comprendre que tout allait bien dans le meilleur des mondes.

"Pour commencer je compte vous emmener voir le magnifique point de vue sur la terrasse de notre observatoire, dans une heure le soleil baignera toute la vallée du district principal, et vous devez absolument voir ce spectacle. Ensuite nous nous rendrons à la manufacture de cristal..." Poursuivait-il sans prêter attention a reste du monde, comme un enfant récitant son exposé.

Gagné...

La journée fut une simple extrapolation de la veille, le discours condescendant et transpirant l'orgueil passa de trois heures à son triple. En bon diplomate, je ne pouvais que poser des questions attendues par le premier maire: Productivité de la colonie, capacité de stockage, système d'import/export, transport... Il parlait avec plaisir de sujets sur lesquels je m'étais déjà renseigné, et évitait soigneusement tout ce qui touchait à la politique, au logement ou aux habitants hors de leur horaires de travail. Et j'attendais avec la plus grande hâte la fin de la journée pour pouvoir mener ma petite enquête. Mais d'ici là, je désirais obtenir le plus d'indices possible de la part de notre hôte grassouillet.

"Mais dites-moi, vénérable premier maire, l'organisation politique n'est-elle pas trop complexe à gérer ? Si vous êtes la tête pensante de la politique de tout une planète, vous avez bien quelques délégations de pouvoir j'imagine ? Cas échéant, sachez que vous nous faîtes un grand honneur en prenant de votre précieux temps pour nous guider en ces lieux", entamais-je.

"Oh, répondis Albert, et bien oui, rassurez-vous, j'ai nommé divers responsables sur chaque district de Terminus. Ainsi, chacun reçoit ses directives de ma propre personne et les applique avec bon sens dans son domaine d'influence. Je reçois des rapports réguliers m'informant des résultats et projets en cours, et lors de chaque assemblée nous traitons ensemble des problèmes à régler."

"Et concernant la population ? Prennent-ils part aux votes sur certains sujets ?"

Touché. Je vis Reness s'empourprer sous la gêne que provoquait ma question, et il bégaya
légèrement avant de me répondre.

"Ah m..ma..mais vous savez, nous sommes une société assez divisée sur ce domaine. Voyez vous, comme la majeur partie des habitants ici travaillent en usine, ou en transport de matériaux, ils sont très chargés et trop épuisés pour passer des heures à batailler sur des projets hypothétiques. C'est pour cela que nous formons une entité autonome administrative et exécutive qui gère la politique et le développement tout en gardant un lien fort avec le peuple, en les informant quotidiennement des nouvelles décisions, et en récoltant leur avis sur des décisions majeures."

Récoltant ? Rien ne dit qu'ils les prennent en compte...

"Je vois, répondis-je calmement. Et pour la justice, comment vous organisez-vous ? J'imagine qu'il y a tout de même, dans cette prolifique colonie, quelques délits commis de temps en temps ?"

"Comprenons nous bien, Monsieur Navi, la politique et l'industrie sont sous votre jugement, mais en ce qui concerne la justice, elle est la même que celle appliquée sur Trantor. Nous suivons scrupuleusement les lois édictées par l'Empereur, et les criminels sont jugés et punis pour leurs torts, quels qu'ils soient."

Une judicieuse réponse. Trop claire et trop bien formulée pour un homme qui bégayait encore à ma précédente question. Je jetais un oeil interrogateur à Joris qui me répondit par un hochement de tête grave. Il avait la même impression que moi: du par coeur. Cela sentait le discours répété et appris maintes fois jusqu'à en devenir un automatisme. Un discours qui se voulait persuasif, posé et réfléchi. Justement fait pour qu'on passe rapidement sur le sujet. Personne ne s'intéresse vraiment au sort d'un criminel après tout, a fortiori quand un bel entrepôt remplit de cristaux vous ouvre les bras, et qu'on vous en offre un échantillon "en souvenir de la qualité minière de Terminus".

Je glissais ma main dans ma poche contenant encore le précieux cadeau, lové dans un étui de velours et qui n'attendait que d'être échangé contre de l'argent. Ce genre de pot-de-vin était courant dans les secteurs miniers. En général, on offrait un sachet de petites perles d'ambre, ou de quartz fumé, apprécié par les dame, c'est donc un parfait cadeau pour courtiser celles-ci, ayant une valeur bien moindre et restant surtout symbolique. Cela permettait d'adoucir les remarques sur un contrôle qualité, ou même d'obtenir un avis favorable pour des subventions. Mais là, il s'agissait d'un vrai cristal, poli et joliment taillé, long comme un doigt et large comme un pouce. Son prix était plus qu’honorable, mais cela voulait dire deux choses: Un, je devais la fermer sur ce que je pourrais voir ici. Deux, si je trahissais la parole implicite de ce cadeau imposé, nous allions avoir de gros ennuis sur cette planète.

La journée se termina enfin après avoir profité d'un coucher de soleil factice sur le Mont Lapiz, dont les pierreries éponymes gisant en surface renvoyaient à nos yeux un spectacle à couper le souffle. Le vaste bâtiment coiffant le haut du mont servait à impressionner les visiteurs. Le plancher en verre permettait une vue sur la large bosse et sur ses versants. Un système d'éclairage extérieur pointait la lumière du bas vers le haut, rasant la pente pour éclairer les joyaux encore bruts, ce qui créait une illusion dorée de coucher de soleil malgré la pluie permanente. On se serait cru lors d'une chaude averse estivale, les lumières des puissants projecteurs déversant sur nous leurs couleurs bleues, mauves, et or comme un torrent éthéré. Le spectacle sous nos pieds était, je dois bien le dire, à couper le souffle.

Si je n'avais pas mon expérience, et serait venu ici bien des années plus tôt en tant que jeune diplomate, j'aurais pris ce séjour comme de merveilleuses vacances , hormis le transport depuis Trantor et le climat de Terminus. Repas gratuit, visites et spectacles, et même un précieux cadeau pour mon voyage de retour. Mais à la fin de la journée, j'avais l'esprit encore plus inquiet et perturbé qu'à son début. Que pouvait bien cacher cette planète ? Je me devais de le découvrir avant de retourner sur Trantor.


-Vous allez quelque part messieurs ? Demanda poliment le major d'homme en me voyant avec mes hommes traverser le couloir principal menant à la porte d'entrée de la demeure.

-Oui, j'aimerais visiter par moi-même cette planète, il me parait intéressant de me promener en simple qualité de visiteur. Et j'ai mon escorte, donc je ne crains rien. Je préfère ne pas déranger monsieur le premier maire, il doit être très occupé et c'est déjà un honneur qu'il nous ait accompagné tout la journée d'hier. Répondis-je d'une voix sereine.

Cela n'allait pas plaire à Reness, pas du tout. Mais il était évident qu'il ne nous montrerais pas ses petits secrets, alors il fallait faire vite. Il finirait bien par trouver un prétexte diplomatique pour m'interdire de sortir gambader à nouveau sur son territoire. J'allais devoir mettre en oeuvre tout mes talents, toutes mes ressources et une modique somme du trésor de l'empire pour parvenir à mes fins, mais je devais y arriver. Tout cela était trop suspect pour que je n'en tienne pas compte, et si le "vrai" dictateur de Terminus était si sanguinaire qu'on le prétendait... Qui sait ce qui pouvait bien se préparer dans les ruelles sombres de cette planète ?
Une fois le vaisseau contacté et informé de se tenir prêt au décollage dans les prochaines 24h, s'il y avait du grabuge, il fallait pouvoir partir de ce trou dès que possible.

Ce ne fut qu'après trois heures de recherches, après avoir consulté des plans de Terminus, posé plusieurs questions, scruté les nombreux secteurs d'activité de la planète et quelques Solariums sous le manteau passant de main en main que Nest, un sergent sous les ordres de Joris me contacta par radio. J'entendis des crépitements hasardeux dans mon oreillette, puis la voix de l'homme se fit entendre:

-Primus Navi ? Ici le sergent Nest. Nous avons quelque chose secteur 5 zone C, c'est à deux heures au nord nord-est, prenez la rame magnétique et rejoignez nous à la station, nous sommes déjà en chemin avec les soldats Tiirs et Gonagan. Je vous transmet un enregistrement. Terminé.

-Compris sergent, nous vous retrouvons là-bas.

Peu de temps après, mon bracelet-ordinateur téléchargea un fichier audio que je fis passer dans mon oreillette. C'était une discussion entre le sergent et un des locaux de Terminus.
-Je dois y faire une livraison de matériaux mais y'a un accident sur le trajet, t'aurais pas un raccourci qui y mène ?

-J'suis désolé, vieux, mais j'en connais pas d'autre. Le seul autre chemin d'accès passe par la zone C, mais elle est d'accréditation 8, presque personne n'a le droit d'y rentrer, et j'imagine qu'on t'a pas invité à passer prendre de l'"Emeraude", va falloir attendre...

-Accréditation 8 ? Ils gardent quoi là dedans ? Des têtes nucléaires ?

-Tu viens vraiment de l'autre côté de la planète pour demander ça...La prochaine fois essaie de rester dans ton secteur... En dessous de ce niveau personne sait ce qu'y a là-d'dans, mais j'pense pas que t'aimerais savoir mon pote, et moi non plus j't'avoue.

bruit de crachat

L'enregistrement se terminait et je compris l'annonce précipitée du soldat. S'il y avait quelque chose à cacher, c'était sûrement là. Sans perdre de temps, je résumais la situation à ceux qui m'accompagnaient, tandis que le message de ralliement était déjà diffusé aux autres équipes.

Les rames magnétiques sont légion à Terminus. Pratiques, rapides bien qu'inconfortables; Elles évitent la sortie à l'extérieur et l'exposition aux pluies acides, mais également aux transports de matériaux qui peuvent vous écraser sans même vous prêter attention. Ces vieilles coques de métal sont de fait le mode de déplacement le plus en vogue entre les différents secteurs, et son réseau souterrain couvre la quasi totalité de la planète. Les gares quant à elle ne sont que d'étroits hangars où s'arrêtent brièvement les carcasses de fer, elles ne disposent que d'un seul quai, d'une seule voie, et d'un panneau de contrôle trônant fièrement près de l'entrée principale. Une carte interactive de la planète vous affiche l'entièreté du réseau de transport. Il suffit d'entrer votre destination, et le train magnétique le plus proche qui se dirige vers cet endroit fait un détour pour prendre de nouveaux passagers. Bien que pratique car évitant de monstrueux halls de gare, ce système est connu dans l'espace comme l'un des pires sur la ponctualité. Personne ne peut prévoir quand arrivera la prochaine rame, ni quand celle-ci vous amènera à bon port.

La notre mit bien un quart d'heure avant de débarquer à pleine vitesse dans le tunnel d'accès et de s'arrêter non sans difficulté devant nous, ouvrant ses portes chuintantes et crissantes de mécaniques mal entretenues. Il n'y avait que deux personnes à bord, qui ne nous jetèrent pas même un regard, trop moroses et maladives pour faire attention à quoi que ce soit d'autre que leur propre personne. Le déguisement en tenue locale était une méthode vieille comme l'univers, mais qui marchait toujours à merveille. Un léger emprunt dans l'une des innombrables usines de la planète permettait de poser bien plus de questions qu'un ambassadeur trop remarquable avec sa troupe de soldats en uniforme. Les habitants, trop fatigués par le travail, n'étaient pas difficiles à faire parler, surtout quand une petite aide financière était là pour les remercier de leur "citoyenne coopération".

Dans une ville-planète comme celle-ci, il était facile de perdre quelques hommes dans la masse, surtout quand la société qui la compose est à ce point homogène. Les ouvriers n'ayant que très peu de différence de tenue, et leur puce biométrique possédant déjà toutes les informations nécessaires, il devenait presque impossible de retrouver quelqu'un. Sauf bien sûr si vous avez les moyens de contrôler rapidement chaque identité d'un secteur, ce qui était probablement le cas de Reness, mais je priais pour que nous soyons sortis de là bien avant... S'il nous trouvait dans le secteur D, une quinzaine d'hommes en armes ne suffirait pas à nous tirer d'affaire.


"Zone C, secteur 5: Purification minérale" Crachota la voix presque féminine du haut parleur.
Des informations que j'avais pus récupérer en chemin sur mon bracelet-ordinateur, et en me basant sur le plan de Terminus y étant téléchargé, j'appris rapidement que de nombreux minéraux de valeur étaient traités par des produits hautement chimiques pour en améliorer l'éclat, la solidité, et enlever tout élément indésirable afin d'en retirer un résultat d'une valeur quadruplée. Une activité rentable dans la vente de précieux cristaux... Mais encore fallait-il entrer, et les gardes seraient sûrement beaucoup plus difficiles à amadouer que de simples ouvriers.

La gare était tout aussi lugubre que la précédente, à la différence qu'elle était visiblement en sous sol. Aucune fenêtre ne trahissait l'extérieur, et plusieurs néons aux lumières crues et agressives servaient de sobre décoration à l'endroit. La seule issue consistait en un long tunnel bétonné qui se perdait dans les ténèbres, parcourut de quelques ouvertures adjacentes.

Je m'inquiétais de l'absence de nos compagnons. Joris sentait le piège. Les autres montraient des signes de tension, et j'avais les mains moites. Nous restâmes bien quelques minutes, tendant l'oreille et essayant de percevoir tout signes d'activité. Et c'est finalement l'un des bleus de l'escadron qui finit par nous alerter d'un signal capté par son senseur thermique. Un cercle rouge se dirigeait au pas de course dans notre direction au travers d'un complexe réseau de galeries. Il semblait ralentir parfois, comme pour trouver son chemin, et reprenait de plus belle. Peu à peu l'écho des bruits de pas se faisait entendre.On n'entendait aucun souffle, aucun grognement, juste le bruit de lourdes bottes martelant le sol. Deux hommes me plaquèrent dans un recoin sombre, le reste de la troupe se dispersa à des endroits protégés, prêts à faire feu, et certains avaient déjà en main ce qui se rapprochait de grenades, ou de quelque autre projectile explosif. Je vérifiais sur mon propre capteur. Une deuxième marque rouge était apparue à l'écran. Elle courait du côté opposé au tunnel principal vers lequel se dirigeait la première. J'entendais l'un de mes gardes pester contre la chance:

-Des traqueurs...

Je sentais de la sueur froide perler dans mon dos. Si ces choses nous trouvaient, quelles qu'elles soient, les coups de feu alerteraient les gardes. Fin de la mission diplomatique.

Les marques étaient désormais à quelques enjambées de la plus proches ouverture dans les parois du tunnel de sortie de la gare. Chacun serrait son arme, ajustait sa visée en l'attente de faire feu. Encore quelques secondes.

Plus rien.

Les traqueurs semblaient s'être tout simplement arrêté juste avant de sortir à vue. Un silence de mort planait autour de nous. Tout le monde attendait dans la crainte de voir ce qui allait se produire. Et l'idée de piège fut de plus en plus oppressante. A l'instant même un signal d'alerte était peut-être transmis, alertant d'autres gardes pour nous coincer dans ce trou.

Des bruits ? Des coups en cadence. Répétés. Une sorte de série. Un code... Du morse !
"T-R-A-N-T-O-R". Une autre série de coups métalliques. Celui d'un canon de fusil contre de la pierre s'ajouta au deuxième similaire. Ils étaient des nôtres !

Joris saisit son propre fusil et se mit lui aussi à tapoter contre la paroi.

"J-O-R-I-S" se répéta comme un chant de réponse à l'appel des deux autres.

Les coups d'en face s'arrêtèrent un instant, puis reprirent sur un rythme différent. A tour de rôle.

"T-I-I-R-S"
"G-O-N-A-G-A-N"

Les armes s'abaissèrent et c'est avec soulagement que je vis nos deux hommes sortir de leur cachette. Ils étaient en pleine santé. Mais aucun signe du sergent qui nous avait donné rendez-vous. Ce qui n'échappa guère au capitaine.

-Rapport, soldats, où est le sergent Nest ?
-Il est resté derrière, mon capitaine. Il attend votre signal. Répondit Tiirs.
-Quel signal ? Qu'est ce que cet abruti prépare encore ?
-Une diversion mon capitaine, renchérit Gonagan, les gardes de la zone C sont en alerte depuis notre départ de chez le premier maire. Il nous a ordonné de vous rejoindre par les tunnels périphériques pendant qu'il s'occupe de faire diversion.

Le visage de Joris prit une moue méfiante qui ne présageait rien de bon, hormis qu'il se faisait une idée de ce qui allait se produire.

-Une explosion.

C'est un détail futile mais qui me fera toujours rire, la peau du capitaine semblait s'être prise ladite déflagration en pleine face tant il virait au cramoisi. Il se contenait de crier, mais visiblement, exploser quelque chose n'était décidément pas une bonne idée.



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MessageSujet: Re: Un voyage diplomatique   Un voyage diplomatique Icon_minitimeSam 1 Oct - 20:40

Etant un grand fan d'Asimov, j'ai lu avec intérêt ce texte. Le style m'a entrainé tout au long de la narration et le bref aperçu du scénario m'a enjoué. Je lirai donc la suite avec plaisir.

Toutefois, il m'a paru étrange que Terminus soit riche en minerais. Il me semblait que Seldon l'avait choisi justement parce qu'elle en avait peu afin que le gouvernement installé privilégie le commerce, et que la planète ne devienne pas une puissance économique trop vite.

Autre point pour assouvir ma curiosité : à quelle période de la Fondation comptes-tu intégrer le texte ?
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MessageSujet: Re: Un voyage diplomatique   Un voyage diplomatique Icon_minitimeSam 1 Oct - 20:59

Merci du commentaire ^^

Pour information, ce n'est juste que par référence,par hommage a Asimov que j'ai apporté les noms (et car j'avais un trop bel exemple pour me creuser la tête à chercher un autre nom)

Donc je ne situe pas, du moins pour l'instant, la période vis a vis de l'histoire de Fondation.
C'est justement car ce n'est pas la vraie Terminus que je l'ai décrite comme minière, mais j'avoue m'être inspiré quelque peu du cadre de l'originale :p

A la base, j'étais parti sur une simple idée de texte court, lié au jeu pac-man, mais sur un domaine SF (comment ça c'est tordu ?). Je me suis laissé emporter par le personnage et le cadre qui m'inspiraient. Après comme ce n'est pas Asimov, la suite risque d'être décevante car le passage auquel je voulais arriver n'a rien à voir avec Fondation. Mais je pourrais peut être modifier la trame et transformer l'idée de base en clin d'oeil durant le texte, et poursuivre sur autre chose... à voir...
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MessageSujet: Re: Un voyage diplomatique   Un voyage diplomatique Icon_minitimeMar 11 Oct - 14:09

Edit du texte: rajout de plusieurs chapitres.

Je crois que j'approche de mon principal problème en rédaction scénaristique. J'arrive à faire le début, la fin à la limite j'ai pas trop de mal, mais l'intrigue du milieu me pose plus de problèmes. Car je pense que je vais définitivement oublier l'idée de base qui a amené ce texte, (ou en tout cas la modifier grandement) pour tenter quelque chose d'autre, mais c'est là qui va falloir trouver des idées...

Espérons que ma muse restera à mes côtés...
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