Voila une petite phantaisie poétique, sur un theme de fable
Monsieur chien, vêtu de ses plus beaux atours,
Se rendait prestement à Azincourt.
Un grillon, au cerveau trop mou :
« Maître chien ! Dit le rien, Où courez-vous ? »
« C’est, soupira le chien,
Gêné de voir cet importun,
Je me rends chez l’ami Maximilien. »
« Permettez, demanda le petit citoyen,
Que je suive avec vous votre chemin ?
Je sais l’art des rhétoriciens ! »
Cela m’avance bien,
Pensa le chien.
« Et bien, dit-il tout haut,
Montez promptement sur mon dos ! "
« Soit, ma compagnie vous sera utile,
Savez vous que je suis docte et germanophile ! »
L’auguste chien repartit de l’avant,
Et cependant, tout en marchant,
Le sot grillon parla :
Et tant et tant
Que pour cet embêtant,
Chien ourdit un sinistre plan :
« Oh, s’écria soudain le chien, le taon ! »
Car si le monsieur Taon et le monsieur Grillon,
Se voyaient, se querellaient sans raison.
« Vite, cria le gris insecte !
Evitons cet abject ! »
Le chien, méchant :
« L’éviter aisément,
« Quelle bonne idée ! » dit avecque joie,
Cachez-vous donc derrière moi ! »
Ce fripon, ce cruel, ce perfide gredin.
Et voilà le grillon plus bas que terre.
Alors le chien lui saute dessus sans manière,
Voilà ! C’en est fini de l’importun.