Euh... Bonsoir. Je suis Creyos. Y'a-t-il quelqu'un ici ?

C'était un personnage haut en couleurs, qui venait de franchir le seuil de Ter Aelis.

Il avançait de son pas lourd, mal assuré. Son regard se promenait partout autour de lui, l'air maladroit. Ses yeux, d'un brun profond, scrutaient le paysage qui s'offrait à eux, cherchant le moindre signe d'hostilité. Deux pas, puis trois. Rien. tout semblait calme.

Il laissa ses instincts de côté et se détendit légèrement. Ce fut alors que l'on put remarquer comme sa démarche était mal habile. Elle inspirait même peut-être de la tendresse pour certain, du mépris pour d'autres. Il se balançait d'un pied sur l'autre, comme si son poids n'avait pas l'habitude d'un déplacement de bipède. et pour cause. Ces pieds qui supportaient son poids étaient des pattes. Des pattes d'ours.

Il ajusta la veste de toile kaki qu'il avait revêtue pour faire son voyage, en se demandant s'il ne ferait pas mieux de l'enlever. Son pelage brun foncé commençait à lui tenir chaud sous le tissu. En plus, il avait soif. Il prit le sac qu'il portait sur le dos, en sortir une bouteille transparente, et plutôt que d'ouvrir le bouchon, ce que faisaient habituellement les personnes civilisées, il en trancha précisément tout le tour du goulot à l'aide de la griffe de son index, et avala goulument le contenu du flacon, si bien que quelques goutes coulèrent sur son visage, dont le pelage était tigré de larges rayures noires, et dont ses pattes étaient également parsemées.

Il continua de s'avancer sur Ter Aelis, prenant de l'assurance au fil de sa progression. Ses pas se faisaient plus précis. Il jeta un nouveau coup d'œil autour de lui, cette fois pour admirer le paysage. C'était ce que faisaient les Hommes en arrivant dans un lieu inconnu, non ? S'il devait vivre parmis eux, autant se mettre aux coutumes locales dès son arrivée. C'était donc pourquoi il décida de lancer un timide :


Euh... Bonsoir. Je suis Creyos. Y'a-t-il quelqu'un ici ?

Izambard avançait, perdu dans les brumes de ses pensées, quand il entedit soudaint un appel.


Ho un nouveau venu, ainsi nous serons deux. Bien le bonjour à vous cher Creyos, je vous souhaite sincèrement une bonne venue en ces terres et un grand courage pour en explorer tous les confins !!!


Et Izambard s'en fut.




Avant de réaparaîre quelques secondes plus tard, hurlant comme et forcené et agitant les bras à tout rompre, poursuivi par une horde de mouches à m.... qu'il avait dérangé dans son festin.


Pourtant, le pied gauche, paraitrait que ça porte bonheur. Faut croire.

"Nan...J'y crois pas....Pô possible...Un...Un....Un NOUNOURS ! Un vrai ! Un qui parle ! Je l'avais bien dit à maman, évidemment les adultes croient jamais rien..."

Dounette s'approcha, les bras ouverts, et s'arrêta face à la peluche vivante, les yeux brillants de larmes émerveillées.

"Tu es revenu...Bouzou ! Bouzou, mon vieil ours en peluche...Me pardonneras tu de t'avoir ainsi lâchement abandonné sur un banc du parc, il y a de cela déjà tellement d'années ?

Je ne t'ai jamais oublié ..." soupira Dounette en se jetant dans les bras pelucheux du nouvel arrivant.

Cassiopée s'approcha de Dounette pour la prévenir :

Fais attention Dounette, ce nounours me paraît bien gros ! J'ai appris au fil des ans que derrière tout nounours se cache un grizzly. Faisons d'abord connaissance avant de nous l'approprier et de le carresser.

Alors, Cassiopée se tint près Creyos et lui fit une profonde révérence :

Bien le bonsoir Creyos, sachez que même si vous évoquez à nos sens des souvenirs charnels, nous n'en respectons pas moins la nature sauvage qui est en vous.

Merci beaucoup pour cet accueil chaleureux, vous tous. Je suis très touché que mon apparence ne vous inspire ni la peur, ni le dégoût.

Cependant, il m'est arrivé quelque chose d'inattendu, que je ne peux vous révéler.

Sachez que je repars d'où je viens de ce pas. Ma présence ici n'étant pas la bienvenue de tous.

Je vous présente donc mes adieux avec le plus grand des regrets.


Il se retourna et s'éloigna, son cœur lourd battant au rythme des *boum boum boum* de ses pas.

Izambard, circonspect, décida de le suivre et le héla de la sorte.


He Creyos, ne va pas plus avant et reste avec nous !


Alors, la terrible armée de mouche berserk le rattrapa et il repartit de plus belle, dépassant largement Creyos dans sa fuite éplorée...