Chikoun, devoir n°1 : Imagination. [Garg Kertome]

Garg Kertome a écrit:

Inspiré par ça (seulement la musique), et ça :

écris une scène de théâtre ayant pour protagonistes Eros et Thanatos.

Tout d'abord, je te prie de m'excuser du retard... Overbooké...

Et ensuite de la médiocrité de ce texte, mais tu l'auras compris, le théâtre n'est pas mon fort.



Et toi, aimes-tu ?


Eros : Que voici ? Est-elle seulement endormit ? Est-elle plutôt morte ?

Thanatos : Je ne crois ni l'une ni l'autre.

Eros : Comment expliques-tu que jamais elle ne bouge, si elle ne dort ni n'est morte ?

Thanatos : Elle doit voyager.

Eros : Voyez-vous...

Thanatos : Ou elle fuit, c'est à toi de décider.

Eros : Encore mieux...

Thanatos : Ne vois-tu pas ces marques sur son coeur ? Ces marques sur son âme ? Et sur son corps...

Eros : Un amour malmené ...

Thanatos : C'est bien cela.

Eros : Ne peux-tu donc rien faire ? N'est-il plus temps de la sauver, mais de l'accompagner dans sa fuite ?

Thanatos : Je t'ai malheureusement amené ici pour que tu le vois pas tes yeux. L'amour que tu as insuflé en elle, l'a empêché de voir, de comprendre, de se libérer. A temps tout du moins, semblerait-il.

Eros : Je vois maintenant ces chaînes qui entravaient son âme. Et tu l'y as aidé ?

Thanatos : Pas le moins du monde, ce n'est pas mon rôle.

Eros : A qui peut bien incomber cette ignoble tâche, si toi, la mort, tu n'en a cure ?

Thanatos : Tu ne le sais pas ? Tu n'as pas encore compris ?

Eros : J'ai bien peur que si. J'ai bien peur que si...

Thanatos : Amour, Souffrance, et Tristesse. Tels sont les composants de son voyage vers l'autre monde.

Eros : Et toi, aimes-tu ?

Citation :

Et toi, aimes-tu ?


Eros : Que voici ? Est-elle seulement endormie ? Est-elle plutôt morte ?

Thanatos : Je ne crois ni l'une ni l'autre.

Eros : Comment expliques-tu que jamais elle ne bouge, si elle ne dort ni n'est morte ?

Thanatos : Elle doit voyager.

Eros : Voyez-vous...

Thanatos : Ou elle fuit, c'est à toi de décider.

Eros : Encore mieux...

Thanatos : Ne vois-tu pas ces marques sur son coeur ? Ces marques sur son âme ? Et sur son corps...

Eros : Un amour malmené ...

Thanatos : C'est bien cela.

Eros : Ne peux-tu donc rien faire ? N'est-il plus temps de la sauver, mais de l'accompagner dans sa fuite ?

Thanatos : Je t'ai malheureusement amené ici pour que tu le vois pas tes yeux. L'amour que tu as insufflé en elle, l'a empêché de voir, de comprendre, de se libérer. A temps tout du moins, semblerait-il.

Eros : Je vois maintenant ces chaînes qui entravaient son âme. Et tu l'y as aidé ?

Thanatos : Pas le moins du monde, ce n'est pas mon rôle.

Eros : A qui peut bien incomber cette ignoble tâche, si toi, la mort, tu n'en as cure ?

Thanatos : Tu ne le sais pas ? Tu n'as pas encore compris ?

Eros : J'ai bien peur que si. J'ai bien peur que si...

Thanatos : Amour, Souffrance, et Tristesse. Tels sont les composants de son voyage vers l'autre monde.

Eros : Et toi, aimes-tu ?

Je t'avouerais être très déçu, Chikoun. D'accord, il y a le ton de Sarraute, comme je te l'avais demandé. Il y a aussi ta subtilité et ta retenue naturelles. Le lexique est assez bien choisi également, participe à l'évanescence de la scène.

Mais concernant la forme théâtrale, pas de didascalies pour décrire la scène. J'attendais au moins un "Les divins Jumeaux entrent en scène. Une femme est prostrée par terre. Ils s'en approchent." De plus, tu ne t'es pas inspiré correctement des œuvres, car tu as oublié un élément essentiel : le plaisir. Tu n'as pas su t'extraire du schéma habituel de souffrance = tristesse, lorsque ce n'était absolument pas ce que transmettaient ni la photo, ni la chanson. Le personnage du Velvet prend plaisir à lécher les bottes et à la morsure du fouet ; l'être reste lascif malgré le bleu en cœur. Une dimension que tu as totalement négligée, alors que je voulais un écrit basé là-dessus. C'est bien pour cela que ce sujet était d'imagination : il te faisait sortir de ton carcan habituel. Pari de toute évidence perdu.

Je crois que tu as eu trois problèmes avec ce devoir. D'abord, tu n'as pas su te faire auteur. Tu n'es pas sorti de toi pour te projeter corps et âme dans le narrateur. Donc les émotions que tu transmets sont ennuyeuses, les thèmes courus, les idées ressassées. Ensuite, tu as été effrayé par la forme. Je te signale qu'on adapte des romans en pièces ou en films, ce qui signifie que les dialogues qu'ils comportent peuvent être interprétés, et leur descriptions faits décors. La notion de monstration et celle de mise en scène est totalement étrangère à ton écrit. Enfin, je sens comme un manque d'allant, de rigueur au vu des fautes d'orthographe que tes relectures ont laissées passer, et que tu ne commets pas habituellement. Je le ressens bâclé et sans inspiration. Les prochains travaux seront donc orientés sur la suscitation de l'inspiration et la différenciation narrateur/auteur.