Le Parc aux Mille Essences [zone publique]

Mon passé est bien plus abstrait que tes propos mon cher Darkfire. Il me déplait d'en parler, de plus ce moment que tu nommes enfance n'a pour moi aucun sens. Mon enfance n'a pas excédé les trois jours. Mon coté démon ayant dominé durant le début de ma vie, le temps que ma partie humaine veillisse.

Le soleil s'éveillait peu à peu à l'horizon, mais les arbres entourant le groupe d'Aelissiens le dissimulant, une certaine obscurité régnait tout de même.

J'ai notamment appris certains "tours de magie" durant cette période. Comme celui-ci.

Dyraa fit un arc de cercle avec son bras, comme pour effacer un tableau. De petites flammes, sortant de ses doigts, vinrent entamer un balet au dessus des jeunes compagnons, tournoyant autour de chacun.

Grendelor regarda le "tour" de Dyraa danser dans les airs, souriante.

A nous deux nous pourrions faire des dégats, fit-elle en lançant un kaboum concentré juste au dessus des flammes.

L'air s'embrasa d'un coup juste au dessus des têtes des participants au petit déjeuner, un parfum lourd et suave se dégageant subitement.

Pour ma part, il est vrai que je n'ai pas connu mes parents, leur ayant été enlevée dès ma naissance. De plus lorsque j'ai atteint l'âge de pouvoir les rencontrer ils étaient morts de la peste. Et mon enfance fut loin de ressembler à une enfance normale, ajouta-t-elle en prenant la main de Nichiren et en la serrant brièvement.

Ceci dit, tous ici nous avons quelque chose de particulier, ce n'est pas la peine de s'y arrêter. Mais il est vrai aussi que nous sommes toujours curieux de connaître nos compagnons...

Elle sourit à Dyraa, reprenant un croissant.

Ils sont vraiment délicieux, Nichi, où les as-tu trouvés?, demanda-t-elle à son chevalier.

Dyraa jouait avec le feu et Grendelor voulait y jouer également, s'amusant comme des enfants. Pendant que sa reine racontait son histoire, sa main serrait celle du chevalier et le celui-çi tenait doucement la main de sa dulcinée, lui caressant de son pouce sa main douce comme de la soie. Il la regardait en souriant, la voir toujour autant merveilleuse.

Ils sont vraiment délicieux, Nichi, où les as-tu trouvés?

"Je les ai fais moi même ma reine, mais chut !" Fit lentement le chevalier avec un clin d'oeil complice.

Il avait pétrit la pâte et les avait cuit avec sa propre technique de feu et de chaleur (parce qu'il n'y avait aucun four ou autre). Mais ceci devait rester plus ou moins secret de la plupart des convives.

Il est vrai que ces croissants sont délicieux.

Dyraa en était à son quatrième croissant et il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Le soleil commençait à s'élever fortement dans le ciel, bientôt, il se trouverait au dessus de l'oasis. Une séance de bronzage ne tentait pas particulièrement Dyraa, c'est pourquoi il se leva et entreprit de se déplacer sous les arbres.

Bien, je vous propose qu'on se déplace si nous ne voulons pas enbaumer le parc d'une odeur de chair brulée.

Après ces mots, il serra le poing fermement pour faire disparaître les flammèches dansantes. Julius, qui jusque là restait à regarder les étincelles volantes et mouvantes le dévisagea.

"Bien sur que je te suis ma reine ! Je veux voir un chef d'oeuvre de magnificence !"

Nichiren se leva et accompagna sa reine, les autres convives pouvaient venir s'ils le voulaient ou pas, mais le chevalier était impatient de voir là ou se trouvait le chef d'oeuvre, l'endroit le plus beau, le plus secret du jardin aux 1000 essences et couleurs.

Le passage n'était pas loin, il est vrai que le parc était immense, il faudrait sans doute du temps pour le visiter, mais chaque merveilles à son temps et beaucoup seraient au cotés de sa douce Grendelor.

Passant le portique, passage de l'ombre à la lumière, Nichiren ouvrit les yeux et contempla la roseraie avec stupéfaction et étonnement.

"Que c'est beau ! comme c'est magnifique ma Reine, est ce toi qui a fais toi ça ?"

Grendelor éclata de rire. Elle embrassa le chevalier et lui répondit.

Non mon cher, je n'ai fait que reprendre la direction du Parc, je ne l'ai pas créé moi-même. Ceci dit je suis d'accord avec toi, c'est magnifique. Ma touche personnelle c'est la réalisation de ces petites tonnelles où l'on peut s'assoir et contempler les roses. Bien sûr ce sont des rosiers grimpants qui les habillent.

Elle lui sourit et lui prit la main pour l'emmener à la découverte de cet endroit. Elle lui montra quelques uns de ces préférés :

le rosa mundi

le graham thomas

le lavender dream

et bien d'autres encore...

Nichiren regardait fasciné par les roses de toutes les couleurs et de toutes les formes. Les odeurs des plantes et de pollens envahissait les sens et les sentiments.

Il regarda les roses les plus jolies et les plus rares ainsi que sa reine qui lui présentait chacunes d'entre elles. Puis il choisit une rose rouge parmi elles, qui ne possédait pas d'épines et la plaça dans la longue chevelure bleutée de Grendelor.

"Magnifique, si j'avais un appareil photo, cette vision de beauté serait prise pour l'éternité, mais elle le sera dans mon esprit."

Le baiser était long et passionné, s'il pouvait être éternel, en tout cas même dans la brieveté, on trouverais ce moment de désir d'éternité.
Les lèvres de Grendelor, sucrés et délicates touchaient celles du chevalier. Moment magique dans la roseraie.

D'un coup un lien psychique les força à se séparer, leur empathie respective avaient trouvé dans le parc, une personne en proie à la colère et à la haine. Cherchant du regard d'ou ça pouvait provenir et de qui, la reine et le chevalier firent chou blanc. Si la personne on pouvait trouver ses émotions portés par le vent, les yeux pourtant exercés de ces deux êtres ne pouvaient dire de qui ça pouvait provenir.

"Désolé Grendelor, tu as du le sentir toi aussi ..."

Grendelor posa son index sur les lèvres du chevalier, qui mit fin à son discours. Elle s'exprima alors avec une voix douce.

"Ne t'en fait pas, ce n'est pas pour nous, et puis si ça empire, nous interviendont comme il se doit."

Puis elle donna un baiser bref au chevalier, elle s'avança pour montrer la plus rare rose qu'elle avait dans le parc.

Alors que dame Koneko avait une fois de plus succombé a ses instincts enfantins qui l poussaient vraissemblablement a jouer avec tout ce qu'elle trouvait a sa convenance, elle sentit une main se poser sur son epaule.

En reconnaissant la manche de Nylrem, un sourire illumina son visage et elle allait s'empresser de lui proposer de jouer avec elle parmis les herbes de l'etang, occupation certes un peu salissante mais apres elle lui aurait proposé une douche et un repas chaud, quand il la serra dans ses bras et l'embrassa vivement, sans un mot d'explication, mué par le seul desir de communiquer sa passion.

De surprise, Schaft lui miaula dans la bouche puis, sous le ravissement d'un tel instant, elle s'abandonna au baiser, sa derniere pensée a peu pres logique fut pour son frere Caramel, qui aurait tant aimé voir une telle chose se produire. Pensez vous, sa soeur calme et docile dans les bras d'un homme, oui, un homme, pas un voyou des bas quartiers ou des taverne du ports des mysterieux non-dits !

Comme si ce frere etait encore present par le collier, une aura bleue et chaleureuse engloba le couple, les protegeant des flammes rougeatres nées de la colere et de la frustration de Darkfire.

Coin-coin cancanna soudain, rammena sa maitresse a la realité.

Affolé par les cris de son ami a plumes, elle se detacha tendrement de Nylrem pour se precipité vers lui.
Tandis qu'elle l'interrogeait du regard, Coin-coin signifiait par de grands signe du bec un darkfire qui enrageait.

-Oh ....

Les yeux de la douce Schaft se mouillerent de larme. Elle qui n'avait jamais su dire non, l'eternelle demoiselle d'honneur car elle n'avait jamais pu choisir.

Elle se tourna vers Nylrem.

Aujourd'hui elle avait choisit. Pour l'instant et, elle l'esperait, pour un grand bout de temps.

Schaft se dirigea vers Darkfire, ses larmes mouillants ses joues.

-Mon ptit feufollet nia moi ....

Elle s'effondra dans ses bras, enfouissant sa tete dans son torse, pleurant de la difficulté qu'elle avait a exprimé son choix a un autre pretendant.

-Pardon .... Pardonne moi mon ami, mon cher ami. Pardonne moi ... Je .... Pardon si je l'aime.....

Dyraa regardait avec amusement la folie meurtrière de Darkfire, il était plié de rire devant ce spectacle.
Dyraa était adossé à un arbre, le plateau de croissants qu'il avait ... emprunté, à coté de lui. Dyraa regarda le long baiser de son collègue avec Dame Koneko, puis une idée lui vînt.

Il lanca une carte de tarot vers eux. cette dernière s'embrasa et fît quelques cabrioles autour des deux tourtereaux. La trainée de fumée forma un coeur dans l'air, libérant un léger parfum fruité. Peut-être que cette odeur était aphrodisiaque mais cela, Dyraa ne le saura pas, pas directement du moins.

Il tenait le plan à l’envers.
Une heure qu’il marchait dans les ruelles surchauffées a cause d’un plan mal dessiné. Inak avait pourtant remarqué que ce tavernier, qui au passage, vu son état, avait sûrement une ardoise dans son propre établissement, savait a peine par quel bout tenir ce crayon qu’il lui avait tendu. Il jeta un dernier regard au gribouillis, puis, soupirant d’un air las, froissa la feuille et l’envoya rouler dans le caniveau. Planté au milieu de la route, il regarda autour de lui, songea un instant a demander son chemin.

A quoi bon, fit remarquer Shëel, de toutes façons, les vaisseaux pour Wilvarin sont déjà partis.

Inak pencha sa tête en arrière, ferma les yeux et prit une grande inspiration. Décidément, ses premiers pas sur cette terre s’avéraient des plus ardus. Du coin de l’œil, alors, il vit un éclat de verdure.

Etonnant, pensa –t-il en examinant cette forêt qui s’esquissait entre les bâtiments. En plein désert, un si luxurieux jardin…

Il pesa un instant le pour et le contre, et, ne voyant finalement rien se contrer a un moment de détente au milieu de feuillages, il s’approcha de la lourde enseigne de fer forgé qui annonçait :
“Le parc aux milles essences“
Un peu pompeux, tu ne crois pas ?

A ce moment s’ouvrirent en un léger chuintement deux portes de verre que l’on voyait a peine. Inak sentit alors ses narines s’emplirent de fragrances enivrantes, de parfum entêtants, et la promesse de mieux encore. Alors Inak sourit pour lui-même.

Non, Shëel, je ne crois pas…

Inak s’avança dans le parc, et tout bruits disparurent. Il se retourna, les portes s’étaient refermées. Ici, les bruits parasites de la ville, les clameurs des marchands et les fracas des chantiers, n’avaient pas leur place. Ici, ils s’effaçaient pour laisser le visiteur se plonger dans le calme et la sérénité des lieux.

Aussi le démon s’agita a la frontière de leur esprit.

Retire toi, Shëel, cet endroit n’est pas pour toi.

Mais l’être de ténèbres renâclait a partir.

Je doute sincèrement que quiconque m’attaque ici…

Shëel hésita une dernière fois, puis disparut dans les tréfonds de leur conscience.

Alors Inak se retrouva enfin seul, et libéré de toute préoccupation matérielle de ce bas monde. Il était né dans le désert, y avait toujours vécu jusqu’alors, et les plantes amenaient toujours chez lui cet effet apaisant. Le parc était encore plein, bien que le soleil ait été sur son déclin, du peuple de la ville qui marchait ou sommeillait au couvert des arbres.

Définitivement émerveillé, Inak laissa ses jambes le porter, ses pieds l’emmener, et ses yeux l’enivrer.

Sais-tu que la rose bleue est symbole de mystère, d'atteinte de l'impossible, de patience, de l'attente d'une réponse?

Nichiren ignorait cela, il en savait peu sur le sujet à vrai dire mais l'apprendre était une bonne chose. La rose bleue, rare et précieuse, est un mystère par sa rareté extrème tellement rare que il faudra beaucoup de patience pour la découvrir vraiment.

"Normalement les roses bleues sont rares, certains prétendraient que c'est impossible de voir une rose bleue, je la vois aujourd'hui et je suis subjugué par cette merveille de la nature."

Après un laps de temps, en contemplant Grendelor et son sourire, il finit sa phrase.

"Cette rose bleue est comme toi rare et précieuse, pleine de mystère, de douceur et de patience. Tu es unique ma reine tu sais ? Mais l'attente d'une réponse, je me demande quelle réponse tu veux à ta future question, si bien que j'en ai une pour toi, est ce que tu m'aimes douce Grendelor ?"

Nichiren voyait que même si sa réponse lui plaisait, elle en était troublée de la question, la voyant ramasser des feuilles mortes par ça et là. Mais il était nécessaire, le chevalier voulait lui poser une question qui lui brûlait les lèvres, il ne sait pas comment elle va réagir face à la vraie question, et surtout comment elle va répondre. A vrai dire la demande serait assez équivoque et cela l'effrayait un peu.

Approchant sa reine, il se mit à genoux devant elle, lui prenant les mains autant pour éviter qu'elle se salisse les mains, mais aussi parce qu'il voulait sentir la douceur. Son air souriant avait prit un air d'un grand sérieux mais aussi d'une certaine timidité.

"Dame Grendelor ... sache que je t'aime à la folie, je voudrais vivre avec toi chaque instant et me réveiller à tes côtés. T'apporter chaque jour le bonheur, un petit peu plus que la veille. Grendelor, je ne sais comment te le dire ... mais ... veux tu m'épouser ?"