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| Réminiscences (Union IV) | |
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Auteur | Message |
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Syllas
Nombre de messages : 529 Localisation : Aux premières loges de la Révolution Militaire Date d'inscription : 13/12/2007
| Sujet: Re: Réminiscences (Union IV) Ven 5 Juin - 16:34 | |
| Etablir une politique cohérente et productive est déjà remarquablement difficile à l’échelle planétaire, alors au niveau galactique, seule une organisation géante peut y parvenir: le système bureaucratique actuel est le seul qui sait régir par l’équilibre et l’administration correcte les 11.541 mondes habités de notre galaxie. Canon de l’administration de l’Union-- -- --
An 3873, E.d.U (Eon de l’Union). Badlands d’Acre Île-Longue -Baissez vos armes, purée de bordel de bordel! Hurla De la Rivera, une grimace cruelle sur le visage, descendant lentement l’éboulis fumant causé par l’étrange nervosité de la troupe, le sol surchauffé craquant sous ses bottes.
Beaucoup plus légère, Hel sautait de roc en roc à côté, évitant le sable glissant de la pente— qu’elle ne connaissait que trop bien —grâce à l’aide non négligeable de son bloc. Quant à Falco, il suivait tant bien que mal derrière. La vue de toute cette violence militaire le mettait chaque fois mal à l’aise, lui qui avait connu les années dorée du laxisme, et aux affaires duquel l’arrivée du Général avait considérablement nuit. Les soldats s’étaient rassemblée cent-cinquante mètres plus bas, autour d’une crevasse dont une partie s’était effondrée à main gauche sous la puissance du bombardement. Tous avaient les lourds fusils d’assaut FAM3 pointés vers le creux, certain la main vibrant, d’autres attendant, banquant leurs muscles comme des prédateurs prêts à sauter sur leur proie.
-Baissez vos armes à la fin, sinon…cria de nouveau De la Rivera en s’arrêtant aussi brusquement que son pas au bord de la crevasse, où il reprit son souffle, pour continuer de plus belle: Incapables! Ils étaient deux! Vous êtes des incapables! Baissez vos armes et ouvrez l’œil!
Avec réticences, les soldats finirent par obéir, et, certains remettant en place leur filtre antibrouillard, commencèrent à scruter les environs. Leur absence de réaction montrait bien qu’il n’y avait plus rien sur quoi raisonnablement tirer. Sur un signe du Général, deux d’entre deux sautèrent d’une traite dans le trou, bientôt suivis de sa personne. Ne voulant être en reste Hel n’eut aucune difficulté à les imiter. Grimaçant à son tour, Falco suivit tant bien que mal le mouvement.
-Bordel de bordel, qui m’a foutu ce genre de cible à la fin!? Souffla De la Rivera, jetant un regard méprisant au corps rebondi étalé sur la couche de table.
Sur un nouveau signe de sa part, le soldat le plus proche retourna leur victime du bout du canon. Une silhouette trapue et assez grasse apparue, habillée de vêtement qui s’étaient voulus rustiques avant de finir en lambeaux, la peau du visage bleuie à l’exception de l’endroit, près de l’oreille, où un petit filet de sang coulait. Un projecteur cassé en mille morceau se trouvait à côté. Le canon tapota aussi doucement que possible— comprendre pas du tout— contre la joue la plus épargnée, déclenchant un bref mouvement nerveux sur celle-ci, ainsi qu’un grognement. D’un seul geste, le Général sortit son SIP à impulsion et souleva d’un seul tenant leur victime, qui ne devait pas avoir une masse spécialement légère, soit dit au passage. Il colla le canon contre le menton, l’acier noir et froid luisant dans l’éclat de toutes les projecteurs du groupe braqués à cet endroit.
-Qui êtes-vous? Siffla De la Rivera.
Nouveau grognement indistinct. Le métal s’enfonça encore plus profondément dans la chair tendre et blanche du cou. Bientôt un râle sortait de la gorge, tandis que les yeux bougeaient lentement sous les paupières. Avec autant de patience que le permettait sa définition du mot, le militaire attendit, son regard fixant le prisonnier sous son béret posé de travers. Finalement, le souffla se normalisa, et les yeux s’ouvrirent timidement.
-Qui êtes vous? Répéta, en articulant excessivement, De la Rivera, dont la main gauche de frémissait même pas de devoir tenir un pareil poids depuis si longtemps. -Lâ…chez…moi, réussit à murmurer le prisonnier.
Le général cligna des yeux, réfléchissant quelques secondes, puis soudain, désessera sa poigne. Le malheureux tomba lourdement à ses pieds, nous sans être cogné au passage contre le canon noir du SIP, qui était toujours à l’endroit où se trouvait auparavant son cou.
-Je n’aime pas me répéter, déclara simplement le militaire, sans le regarder.
Depuis la paroi contre laquelle elle s’était adossée, à son habitude, Hel suivait ce spectacle, tentant de se souvenir d’où provenait cette impression de déjà-vu qui la prenait depuis tout à l’heure. Finalement, comme ramassé sur lui-même, la prisonnier récupéra assez pour répondre enfin, la voix faible:
-Maxam…qu’est-ce que…
Il n’avait même pas terminé que déjà De la Rivera reprenait l’offensive, complétant:
-…vous foutez là, oui! Ceci est une zone interdite! J’ai le droit de vous tuer, et si vous ne me donnez pas immédiatement une bonne raison…
Falco renifla, observant la masse aux pieds du militaire, qui se retourna d’un seul tenant:
-Quoi? Gueula-t-il.
Le mafieux sourit:
-Pas besoin d’une bonne raison pour l’épargner, non?
En revenant à sa victime, le Général émit un grognement:
-C’est bien seule fois d’ma vie qu’s’rait d’accord avec vous, saleté de crapule buveuse de sang. -Non!
Tant bien que mal, Maxam s’était redressé, complètement ébloui par la lumière.
-…entendu ce qui se passe ici…
Les sourcils de De la Rivera se soulevèrent imperceptiblement, mais il ne dit rien. Derrière, lentement, Hel quitta son support, pour s’avancer doucement. Le courant d’air malsain de la fosse lui passait entre les cheveux ici.
-…à propos de l’incident. -Oui? L’invita à continuer la voix du général, soudain très calme, sans que son regard n’ait changé.
S’étant tant bien que mal relevé, mais toujours toisé par le militaire, se massa le coude, avant de continuer, en passant sa main à présent libre contre sa tempe afin de sonder pour voir s’il y avait autant de sang qu’il le craignait apparemment:
-Nous sommes là à cause de l’incident… -Quel incident? Poursuivit impitoyablement De la Rivera. -L’incident tachyonique…comme y a onze ans…
Moue dubitative.
-Et où est ton complice?
Le regard de Maxam ayant tout juste émergé des abymes de la douleur se troubla:
-Complice? -Présence illégale sur un terrain militaire avec circonstances aggravantes. Cour martiale. Minimum dix ans de bagne, dit à toute vitesse Falco, quelques pas derrière eux, avec un sourire mauvais.
Sans prêter attention à cette déblatération, le général invita leur prisonnier du regard à répondre.
-Je ne sais pas…il s’est cassé dans je suis tombé…
D’un geste brusque, De la Rivera remit son SIP dans la poche prévue à cet usage, et fit volte-face.
-Emballez-le, on continue vers le bas. S’il bouge trop, descendez-le.
Dernière édition par Syllas le Ven 5 Juin - 16:35, édité 1 fois | |
| | | Syllas
Nombre de messages : 529 Localisation : Aux premières loges de la Révolution Militaire Date d'inscription : 13/12/2007
| Sujet: Re: Réminiscences (Union IV) Ven 5 Juin - 16:34 | |
| La majorité des explorateurs avaient conscience de ce qu’lis entreprenaient, du moins vaguement; nous n’avons pas ce privilège, les tâtonnement en sont d’autant plus prudents. Pr. Dr. Zagan Thusta, Equipe du projet « Condor ». Notes de laboratoire.-- -- --
An 3862, E.d.U (Eon de l’Union). Badlands d’Acre Île-Longue Je hais cet endroit, songea Hel, en tachant, par un mouvement tordu de son épaule, de soulager une douleur due probablement au fait qu’elle était prisonnière de son bloc depuis voilà sûrement plus de trois heures sans aide des systèmes électroniques. Depuis quelques minutes déjà, Antonelli s’était arrêté, et discutait à voix basse avec Janeshki. Le dernier mercenaire s’était accroupi dans un coin, et pleurait doucement. Si jamais il sortait d’ici, il semblerait qu’il allait quitter la profession et se consacrer à d’autres de choses, car craquer ici…finalement, ça aurait été le cas d’une personne sur deux. Bizarrement, toutes ces morts, peu lui en importait. Ca n’étaient que des pions de toute façon, qui avaient de bonnes chances d’être descendus au prochain affrontement contre les forces Hunsa pour le contrôle d’une section des souterrains de Kamensk. Elle avait appris — en partie en suivant l’exemple de son oncle— à faire abstraction de ses émotions humaine. Ca aidait aussi quand on vendait dans les bas-fonds de Tsarysyn. Ne pas s’émouvoir ni de la clientèle ni de l’usage qu’elle faisait de la marchandise. Ca permettait également de supporter des patrons comme Scaliger, pourvu qu’ils payent bien. Ce qui l’angoissait vraiment dans l’immédiat, c’était ce vide. Les ténèbres quasi-intégrales, troublées uniquement par le mince point lumineux qui marquait l’endroit où se trouvaient Scaliger et Janevski à parler d’une voix aussi grave qu’incompréhensible à cette distance. Ce vide tuait ses sens, et par instants, elle avait l’impression de devenir folle. Ant’ émit un gargouillement indistinct, et fit manifestement volte-face pour revenir vers eux:
-Bon, j’crois qu’on n’a pas tellement le choix, articula-t-il d’une voix assez étranglée dans les ténèbres, il faut continuer. J’sais pas où on va, mais sûr qu’on finira quelque part.
Quelques sanglots du dernier miliciens lui répondirent, pendant que lentement, Hel secouait sa tête dans son casque, tachant de séparer réalité et imaginaire issu de la fatigue et de l‘absence de stimulations sensorielles extérieures.
-Allez, faut y aller, ajouta Janeshki, la voix également plus lointaine que d’habitude.
Lentement, elle se mit en route. Au bout de quelques pas, ses idées se firent un peu plus claire, et elle perçut à travers les minces voie d’aération les lourdes enjambées du hetman, et celles, plus lasses, de Scaliger. C’était toujours le même couloir. Elle était à peu près sûre qu’ils marchaient toujours dans la même direction qu’avant la découverte de la pièce sur la gauche, et à un rythme suffisant. Lentement, elle se demandait pourquoi les militaires avaient installé un système souterrain tellement grand, c’était absurde! Même le cerveau tordu d’hommes comme son oncle, qui au milieu de leurs crimes et rêves de puissances réalisaient des choses totalement délirantes, cela ne revêtait aucun intérêt réel que de faire marcher leurs troupes sur des dizaines de kilomètres dans le sous-sol d‘une île! Sa main glissait distraitement contre le mur, afin qu’elle en dévie pas trop de leur route et garde un contact concret. Ses compagnons étaient devenus taciturnes. On parlait peu. Il n’y avait rien à dire. Juste marcher…marcher. Elle sentait ses paupières d’une certaine façon lourde. Réprima un bâillement. Malgré l’angoisse et le danger de leur situation, elle n’arrivait pas à faire abstraction de cette terrible fatigue. Ses doigts gantés glissaient doucement sur la parois. Elle n’avait même plus la surface rugueuse du béton: c’était idéal. Je me ramollis! Songea-t-elle soudain, tentant sans succès de se donner une petite claque de la main libre qui jusque là se balançait doucement sur sa hanche, heurtant de loin en loin la surface plaquée d’hexanox. Elle chercha à rassembler ses idées afin de s’occuper. Rien. Le vide avait en quelques sortes infiltré son cerveau: elle ne percevait presque rien. Janeshki et Scaliger étaient-ils encore là? Pas sûr. Plusieurs minutes d’écoute attentive lui appris qu’ils y étaient, avançant à deux mètres devant elle, en silence. Nouvelle tentative de distraction. Une image issue du passé s’imposa dans son cerveau. Tante Rea. Qu’est-ce que…pourquoi ça lui venait à l’instant? Ca ne faisait aucun sens. Enfin, il ne fallait pas chercher de sens. D’ailleurs, où était-elle à l’instant? Elle était morte. Hel secoua de nouveau sa tête. Son front heurta les senseurs corporels placés dans le casque. Le contact du métal froid la ramena un peu à la réalité. Il commençait à faire très chaud dans son bloc, et sa sueur coulait à présent sur ses joues. Soudain, le vide se fit sous ses doigts. Avant qu’elle ne réagisse, continuant d’avancer, elle rentra dans la personne devant elle. Un peu sonnée, elle mit de nouveau plusieurs minutes à réagir.
-Qu’est-ce qui se passe? Demanda-t-elle, secouant sa tête. -Je crois qu’on est arrivé à un croisement, répondit le hetman, qui était manifestement le corps qu’elle avait heurté.
Elle fit quelques pas de côté, causant des « glings » qui se répercutèrent dans le lointain, et distingua la lumière bleue que Scaliger avait rallumé. Lentement, il sondait l’espace autour d’eux, laissant apparaitre des parois noires et des fosses ténébreuses dans tout les sens. Les volutes de pensées tournant dans la tête de Hel lui indiquèrent alors vaguement qu’elle n’aurait guère était capable de retrouver le chemin par lequel ils étaient venus. D’ailleurs, c’était bizarre, cette couleur noir des murs… Sa tête devenait plus claire. Il faisait moins chaud dans le bloc.
-Purée, il fait glacial ici, grogna Scaliger, sondant toujours, confirmant ses pensées, vous sentez aussi?
Les deux motards confirmèrent. La température avait singulièrement chuté.
-Une autre porte! Remarqua Janeshki, dont le doigt tendu apparaissait comme une ombre dans la lumière de la torche improvisée.
Effectivement, on distinguait une partie des deux battants devant dans la faible lueur bleutée, brillant d‘un sorte de misérable éclat noir. Clignant des yeux, Hel s‘approcha à son tour, et posa sa main gantée contre.
-C‘est du duracier, remarqua-t-elle. -Ouais, changera rien, j’veux entrer! S’écria presque Scaliger, faisant craquer ses articulations, jaugeant le meilleur endroit où taper. -J’ai jamais vu une porte comme ça dans un souterrain, remarqua soudain Janeshki, alors que le patron faisait mine de prendre son élan, comme l’indiquait le mouvement de la torche qui s’interrompit, à peine ébauché. -Quoi? Grogna-t-il.
Mais déjà ils perçurent que le hetman s’était accroupi. Rageusement, le point bleu revint à la charge.
-Qu’est-ce que vous foutez encore? -J’essaye de…Articula Janeshki, mais fut interrompu.
Les deux battants de duracier de la porte s’étaient séparés.
-Qu’est-ce qu’t’a fait? Interrogea vivement Hel, observant le vide qui s’était matérialisé à la place de la surface polie et brillante.
Antonelli se dirigea vers la position du hetman, et l’éclaira. Il était accroupi, et semblait faire quelque chose contre le mur, dans le petite alcôve qui distinguait la porte du reste du couloir qui, à cet endroit, se poursuivait de façon rectiligne à gauche, à droite, croisant celui derrière eux.
-C’est le panneau de contrôle. Et les circuits d’ouvertures, la batterie marchait encore, expliqua laconiquement Janeshki, en désignant dans la minuscule lumière un trou d’où il venait de tirer l’autre main. -Les circuits d’ouverture? Interrogea Scaliger, dont l’ombre regardait tour à tour le casque du hetman et le panneau. -Comme sur un vaisseau, expliqua Hel, drôle d’idée. Fin’, nous aidé.
Avec un grognement pas totalement rassuré, le mafieux dirigea leur torche improvisée vers l’intérieur.
-Bon, v’nez, doit bien y avoir quelque chose à l’intérieur.
Le hetman se redressa prestement tandis que Hel approuvait, et ils pénétrèrent d‘un pas hésitant dans l‘ouverture. Au bout de quelque pas, la jambe protégée de Hel heurta quelque chose. Elle émit un petit son de surprise, et, tâtonnant, finit par définir les contours d‘une table. Elle renversa beaucoup des choses hétéroclites qu‘il y avait dessus et qu‘elle ne reconnut pas, causant un fracas considérable. Le sol était aussi fait de duracier apparemment. Evitant d’autres obstacles, elle courut rejoindre Scaliger et Janeshki, qui étaient plus loin. Ils avaient traversé la salle, rencontrés d’autres choses qui les obligeaient à slalommer, pour enfin atteindre un nouveau mur. Le suivre, dans la lumière bleue, dura plus longtemps. Après quelques minutes, ils arrivèrent à un angle, et, bêtement, le prirent, continuant dans un autre sens. Tout à coup, il y eut un autre vide. Après quelques brefs échanges, ils décidèrent d’inspecter ce qui semblait être la pièce voisines. Hel s’avançant à la traîne, laissant son regard vagabonder à travers la visière dans les ténèbres. Un cri lui resta dans la gorge. Pendant plusieurs secondes, elle cligna des yeux, et du faire un réel effort pour déglutir et articuler:
-’Ttendez…j’crois qu’j’vois quelque chose.
Après quelques instants, la lumière bleue de Scaliger fut à côté d’elle.
-Quoi? Demanda-t-il brusquement. -Devant.
Il y eut un bruit de déglutition en provenance du chef de clan Scaliger. La torche était pointée vers ses pieds, et ses yeux s’habituaient aux ténèbres. Pour distinguer, à travers le noir, la faible lumière de quelques étoiles Derrière une verrière. | |
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