[Aeliversaire] Un an déjà ! Champagne !!

Sephiroth avait suivi la scène des yeux... Il hésitait entre agir ou laisser faire l'écureuil. Se disant qu'il n'oserait pas, il resta assis sur sa chaise, digne et attendant le fameux discours. Il essayait de ne pas prêter attention à la rivalité qui s'installait entre les oranges et sa collègue. Quand Julius mordit Cassiopée, celle-ci réagit violemment sous la douleur, plantant ses ongles dans la main de Ramrod. Sephiroth pesta intérieurement, se disant "justement celui à qui il fallait pas".
Cependant, la tutélaire semblait souffrir et réclamait de l'aide. Il hésita une demie-seconde, avant de plonger la main vers le carnicureuil. Le pouce d'un côté, les autres doigts de l'autre et il pressa sur le corps, plus précisément le ventre, de Julius. L'air quitta ses poumons et fit ouvrir une large gueule à l'animal. Sephiroth le tira alors prestement de la cheville de la dame, avant de jouer un peu à "je presse, je dépresse" sur le ventre de la bestiole qui ouvrait et fermait la bouche en suivant le rythme.

- Ca pourrait servir de pince à barbecue...

Exodus laissa échapper un grand soupir en arrivant devant le sas qui donnait sur la salle de fête du véhicule aérien, ceux du genre qui en indiquent long sur les complications rencontrées au cour d'un voyage à but pourtant distractif.
Car il fallait bien l'avouer: arriver au zeppelin festoyant n'avait pas été un parcours de santé. Suivre les panneaux en direction de Sûl-Nar depuis Echoriath n'avait pas été le plus compliqué mais avait pris un certains temps, et provoqué de sérieuses protestations de la part d'une voute plantaire fatiguée.
Une fois arrivé - et uniquement après avoir asséché l'une des fontaines mise à la disposition des bêtes de somme (quand on est pressé et assoiffé, on fait avec ce que l'on a), au grand désespoirs des-dites bêtes - il avait recherché l'emplacement de ce fameux "Zeppelin Festif" ou quelque dans le genre, s'attendant à trouver dans la cité un bâtiment dont l'aspect se rapprocherait de celui d'une salle polyvalente ou autre construction à but récréatif et collectif. Il eut beau demander à des natifs de l'endroit, aucun ne daigna lui répondre, sans doute en rapport avec ce qu'avait dit l'un d'eux, après s'être bouché le nez, à propos de "l'haleine ravageuse du dromadaire en rut". Il avait cherché trois quarts d'heure avant de se rendre compte du caractère aérien qu'envisageait le nom de l'endroit indiqué et ne se décide à lever les yeux.
A partir de là, il avait été facile à Exodus de trouver le moyen d'accéder à la plate-forme flottante via un rapide transport aérien, après avoir assuré au responsable qu'il ne transportait aucun "petit animal malodorant" dans les poches.

Quand il passa le sas, il se demanda premièrement s'il aurait mieux fait d'épousseter sa tenue avant d'entrer, à la vue des somptueuses tenues qu'arboraient certains des invités. Deuxièmement, il s'interrogea sur cette étrange coutume qu'était celle de lancer des objets de vaisselles en direction des pieds des nouveaux venus.

Une jeune femme toute d'élégance vêtue vociféra à propos du fait qu'elle avait loupé cette "sale bête d'écureuil bleu tueur de mollet et au langage sauvage".

Lui qui était venu pour les petits fours, le voilà qu'on l'accueillait à grand renfort d'assiette, et même pas remplies des-dits hors d'œuvres.

-Euh, si vous êtes déjà complet, je peux juste partir de suite, hein, pas la peine de casser la vaisselle pour moi... Et c'est quoi un "écureuil tueur de mollet"?

*Pilier du flood moi? Pis quoi encore... groumphf…*

Es-tu sûr que la pyramide soit l'idée idéal Cassiopée? Nan je dit ca parce que entre toi et ta jambe estropié, Ramrod qui trépigne d'impatience de faire son discours, pauvre dos de celui qui sera en dessous, je me pose des questions.

*Nous mettre en dessous, nan mais elle nous prend pour qui la sirène la??*

* Te mêle pas de ça s'il te plait…*

*Nan mais on aura tout vu...*

* Je te rappelle que ma grande sœur entends tout... Qu'elle est pas loin et que je lui ai promis. *

*Ah tu veux parler de la fée qui se sert te toi? C'est ça?*

* Ca suffit.*

Le peintre s'arrêta et réfléchit.

Mmm, sinon on se met à plusieurs pour porter Ram' sur nos épaules. Plus stable, plus confortable pour tous et moins … Comment dire… Casse g… eu figure.

Il regarda la tutélaire qui le regardait d'un air grave.

*Oups, c'était peu etre pas le moment*

Enfin je dis ca je dis rien hein… C'est toi la chef.

Attroupés, les Gardiens semblaient débattre d'une question de haute importance. Dans la salle, les gens reprenaient leurs conversations après avoir constaté que les choses n'avançaient pas très vite. Grendelor, elle, se retrouvait seule dans son canapé et en profitait pour observer les aelissiens. Qui discutait avec qui, les mains qui se frôlaient, les regards échangés. Elle passait peu de temps en ville ces derniers mois aussi était-elle parfois perdue dans cette masse de têtes nouvelles. D'ailleurs, un nouveau avait fait son apparition, son entrée correspondant avec la fuite éperdu de Julius, qui encore une fois n'avait pas su garder ses canines rangées.

Se levant, Grendelor fendit la foule qui la séparait de l'entrée d'une démarche encore mal assurée. Rejetant une mèche de cheveux turquoise dans son dos, elle planta ses yeux bleu dans ceux de l'arrivant qui s'étonnait du vacarme.

-Euh, si vous êtes déjà complet, je peux juste partir de suite, hein, pas la peine de casser la vaisselle pour moi... Et c'est quoi un "écureuil tueur de mollet"?

C'est une petite bête que l'on peut assimiler à un écureuil, si ce n'est que celui-ci a des canines qu'il ferait mieux de garder pour les noisettes plutôt que pour la viande humaine, expliqua la jeune femme. Et ne vous en faites pas, nous ne sommes pas complets, ajouta-t-elle avec un sourire franc. Venez donc profitez de ce qu'il reste du buffet.

L'accompagnant vers les tables qui croulaient encore sous la nourriture et les boissons, la jeune femme se présenta.

Grendelor, je m'occupe du Parc ici à Sûl-Nar.

La jeune femme sourit à Exodus en rougissant sous ses compliments. Le nouveau venu semblait vouloir déployer tous ses charmes afin de compenser son accoutrement de voyageur qui dépareillait au milieu des tenues de soirées des aelissiens. Arrivé au buffet, le Maître de Jeux se fit visiblement violence pour ne pas se jeter sur la nourriture et faire acte de civilisation. Grendelor retint un sourire.

Servez-vous généreusement, je crois qu'il y a assez de nourriture pour alimenter deux fois le pays. Vous voulez boire quelque chose? demanda-t-elle en se servant elle-même un jus de fruits. Il y a tout ce que vous voulez je pense...

Le zeppelin était agité des réflexions des gardiens ainsi que de l'arrivée impromptue du Crieur. Profitant que les gens étaient regroupés, la jeune femme commença à désigner quelques personnes à Exodus.

Je ne suis pas sûre que l'on puisse trop les approcher en ce moment, ils ont l'air de débattre entre Gardiens, mais je peux déjà vous dire qui est qui. La belle femme au milieu, vêtue d'une parure d'eau, est Cassiopée. Outre le fait d'être une gardienne, c'est une nymphe et ma soeur de coeur aussi. Elle est d'une gentillesse extrême mais sait être ferme. Le jeune homme aux cheveux argentés en face d'elle, Aspharoth, est peintre et gardien. Sous ses airs de jeune homme barbouillé de peinture se cache une âme forte qui se laisse parfois dominer par son côté obscure. Par la même occasion, c'est aussi mon beau-frère, ajouta-t-elle avec un sourire espiègle. Vous constaterez vite que Ter Aelis est une grande famille. Sans attendre de commentaire, elle continua son tour d'horizon du petit groupe de gardiens. L'elfe a côté de lui, Sephi, est quelqu'un d'assez renfermé et solitaire mais très agréable. Il a certainement un lien de famille avec moi-même mais j'avoue ne plus savoir lequel, ces histoires étant très complexes. Enfin, près de lui, le soutenant presque, c'est Astriel. C'est un ange, mais aussi un chat suite à une malédiction. C'est mon meilleur ami ainsi que mon beau-frère. De plus, il est gardien de l'arène. Se retournant vers Exodus qui engloutissait une brochette, elle demanda, j'ai bien entendu que vous êtiez combattant? Vous le rencontrerez donc certainement.

Portant une main à son ventre, Grendelor soupira. Exodus remarqua alors le léger renflement qui le gonflait.

Si ça ne vous ennuie pas, allons nous asseoir. Prenez un plateau si vous voulez.

Louvoyant antre les invités, la jeune femme amena Exodus vers un canapé assorti d'une table. Elle s'y assit avec bonheur. Curieuse, elle le questionna.

Qu'est-ce qui vous a amené dans notre pays? La recherche d'aventures?

Elle parlait avec chaleur et sympathie, fixant un regard franc sur le nouveau venu. Elle était toujours heureuse de rencontrer de nouvelles personnes et de les aider.

Elle était sublime. Parfaite. Son apparence était autant un ravissement pour les yeux que son parfum un émerveillement pour les narines. Exodus voyait son esprit chavirer, toutes les choses futiles auxquelles il pensait habituellement étant balayées par son image.
Il résistait comme il pouvait à l'envie irrépressible de se jeter sur elle. Tandis qu'une voix douce faisait écho dans son crâne, une sorte de murmure se faisait de plus en plus présent, messager d'une faim qu'il ne pouvait bientôt plus retenir.
Après un dernier instant de lucidité, il se jeta sur l'innocente brochette, oubliant pour une fraction de seconde toute notion de décence.

Par chance, Grendelor en était encore à lui présenter les différents membres présents dans la salle quand il s'était abandonné à son appétit et il avait eu le temps de retrouver une certaine contenance lorsqu'elle se retourna vers lui. Par un miracle du subconscient, il avait même réussi à retenir les informations qu'elle lui avait fournis sur les diverses invités présents, hormis cette petite histoire de famille étendue qui semblait lui échapper.
Il nota donc les différents noms des gardiens présenté par la charmante demoiselle avant un d'entendre un très léger soupir, un de ceux qu'il était surprenant d'entendre en une soirée aussi animé. C'est en portant son regard sur celle qui en était à l'origine puis en suivant le mouvement gracile de la main de Grendelor sur son ventre qu'il remarqua ce discret renflement, minuscule indice qu'il lui avait été permis de voir.
Il eu un temps pendant lequel son esprit tourna à la vitesse d'un moteur poussif et pétaradant.

-Si ça ne vous ennuie pas, allons nous asseoir. Prenez un plateau si vous voulez.

Il acquiesça sans vraiment le faire, affichant toujours son sourire mais sans être là au moment de la réponse. Par une infinité de réflexions tordues qu'il nous serait présomptueux et dangereux de retranscrire ici sous peine de perdre les trois quarts de nos lecteurs, Exodus en était arrivé à deux hypothèse à peu près vraisemblable:soit la rumeur selon laquelle les femmes aelissiennes tenaient plus que tout à leur taille de guêpe était erronée, soit la subtile bosse qu'il avait aperçue prouvait l'actuelle vie de couple de Grendelor.
Décidant que ce nouvel élément n'altérait finalement en rien les égard qui était dûs à la jeune femme ni ses charmes, il se fit guider jusqu'au canapé, non sans prélever un plateau sur lequel étaient entassés plusieurs petits soufflés au chèvres, de canapés au saumon ainsi que deux verres et un bouteille de jus de fruits (il avait prit un multifruits tropical, il lui fallait quelque chose de fort).

Une fois installés, ils reprirent leur discussion à l'initiative de Grendelor.

-Qu'est-ce qui vous a amené dans notre pays? La recherche d'aventures?

Sa voix traduisait une réelle sympathie ainsi qu'une certaine curiosité. Un soupçon d'amusement peut-être? Il lui répondit donc sur un ton tout aussi amical, toujours aussi ravi d'avoir quelqu'un de si charmante compagnie à côté de lui.

-Pour être franc avec vous, je ne savais pas vraiment moi-même ce que je recherchais en arrivant sur ces terres. La recherche d'aventure peut à mon avis en être une mais ce ne doit pas être la seule. Il leur servit un verre à chacun et engloutit un feuilleté avant de continuer. Mais je viens d'un endroit où l'écrit était la principale occupation, aussi je pense ne pas trop m'avancer en vous disant que c'est la réputation littéraire de votre pays qui m'a attiré. J'écris en effet quelques nouvelles et il me semble même que vous en avez lu une, à mon plus grand bonheur. Mais ce n'est pas non plus l'unique raison de ma venue. Il finit son verre et porta alors son regard sur toute la salle. Je pense surtout que c'est la recherche des autres, la compagnie de gens agréables, et sans doute la reconnaissance que cela peut amener. Oui, c'est là ce à quoi j'aspire: rencontrer d'autres personnes et qui, je l'espère seront d'aussi bonne compagnie que vous l'êtes.

Il re-remplit leur puis reprit son investigation sur les lieux et leurs habitants.

-Mais avant de chercher à connaitre toute la population de Ter Aelis, j'aimerais en apprendre peut-être un peu plus sur vous, si cela ne vous semble pas indiscret. Tenez, vous m'avez dis tout à l'heure vous occuper des Jardins de Sûl-Nar: Pourriez vous m'exposer en quoi consiste cette tache, et peut-être même me décrire vos autres rôles dans ce pays?

Son interlocuteur s'intéressait visiblement au peuple de Ter Aelis et cela fit plaisir à la jeune femme. Beaucoup de nouveaux colons s'installaient et se fondaient dans la masse sans se faire connaître ni chercher à connaître leurs voisins. Ce n'était apparemment pas le cas d'Exodus et cela la ravit. C4est donc avec un réel plaisir qu'elle répondit.

Ho, je fais peu de choses ici. Le parc requiert mon attention de jardinière si je puis dire. C'est un endroit magnifique au coeur du désert. Les aelissiens et moi en particulier aiment y aller pour se promener, se détendre et profiter de l'exotisme de la végétation.

Attrapant son verre, elle but quelques gorgées d'un jus de fruits bien frais.

Comme vous, j'aime à rencontrer de nouvelles personnes et le parc est un des lieux idéal pour cela. Bien évidemment, je visite aussi les autres endroits comme la taverne de Galvorn, ou la forêt d'Echoriath.

Elle fit une pause le temps de réfléchir à ce qu'elle pouvait ajouter. Exodus l'écoutait avec plus d'attention depuis qu'il avait entièrement nettoyé le plateau de nourriture devant eux.

Je fais aussi partie du Comité de lecture. Je lis surtout les écrits les plus longs de la bibliothèque et j'essaie de motiver nos auteurs pour qu'ils continuent à nous faire rêver tout en s'améliorant. Malheureusement, c'est un travail qui prend beaucoup de temps et demande de l'investissement, aussi bien des auteurs se plaignent de recevoir peu d'encouragements.

Elle eut un petit sourire d'excuse.

Et enfin, aussi étrange que cela puisse paraître, je suis aussi une combattante de l'arène. Toutefois, je n'aurais pas la joie de me battre avant plusieurs mois maintenant. Ce serait trop dangereux. C'est dommage d'ailleurs, j'aurais aimer vous y tester ! fit-elle, espiègle.

Ces yeux bleu parcoururent la salle avant de revenir sur Exodus.

Beaucoup de gens ici ont plusieurs rôles, importants ou non, dans l'organisation de ter aelis. Le mien, finalement, est simplement d'être là, conclut-elle avec un large sourire. Vivre ici est un rêve et j'ai eu la chance d'y trouver tout ce qu'il me fallait : un emploi que j'aime et une famille. J'y ai fait des rencontres toutes intéressantes et je crois que ça va continuer ainsi encore longtemps. Surtout si des gens comme vous nous rejoignent régulièrement.

Il lui plaisait bien cet homme sorti de nul part. Quelqu'un qui cherchait plus loin que juste la façade. Rare et précieux.

Décidément, il était surprenant. La question qu'il lui posait fit pétiller les yeux de la jeune femme. Les défauts de Ter Aelis? Il s'était bien gardé de demander les siens ce qui la fit sourire. Elle prit quelques instants de réflexion où elle plongea son regard turquoise dans celui d'Exodus, semblant y chercher la réponse. En réalité c'était ses propres perceptions qu'elle étendait, ayant toujours trouvé ça plus facile à faire avec une focale. Le bruit de fond des pensées s'amplifia et c'est tout le pays qui murmura à son oreille. Ce qu'elle ressentit confirma ce qu'elle pensait.

Je vois deux principaux défauts à ce pays, plus ou moins liés. C'est un vaste continent, qui rassemble des gens de divers horizons. C'est cette richesse qui fait sa force mais aussi sa faiblesse. Bien des gens se confinent à la ville qui leur présente le plus d'affinité et ne cherchent pas à aller vers les autres. Trop loin, trop compliqué, trop différent. Au final, mis à part un "petit" groupe qui se mélange, chacun reste chez soi.

Grendelor regardait Exodus tout en parlant, suivant sur son visage ses réflexions pour sentir s'il comprenait son idée.

Ce pays est un lieu d'échanges, mais bien souvent les échanges ne sont que verticaux et pas horizontaux. Les gens ne profitent pas assez de l'opportunité qui leur est offerte de découvrir de nouveaux horizons. Peut-être parce qu'ils ont peur de s'y perdre.

La jeune femme jouait machinalement avec un bracelet.

Le second défaut est encore dû à cette richesse. Si certains n'en profitent pas, d'autres le font à leur place. C'est ainsi que les gens les plus enthousiastes se retrouvent bien vite à cumuler les fonctions. En soi, ce n'est pas un problème. Mais en pratique, il faudrait que les jours aient plus d'heures pour qu'ils puissent remplir pleinement leurs différents rôles. De part son étendu et sa richesse, Ter Aelis attire beaucoup de monde. Mais trop peu s'investissent assez pour que les charges soient bien réparties. Je ne critique pas ceux qui ont choisi de prendre diverses responsabilités, pour le bien du pays en général. J'ai moi-même connu cet engouement dans un autre pays et c'est pour cela que maintenant je préfère me contenter d'être une simple habitante. Avec un sourire elle conclut. Voilà, je en sais pas si c'est très clair. Mais le principal défaut c'est l'étendue du pays, qui attire et repousse aussi, ainsi qu'une population qui s'implique trop peu.

Finissant son verre, elle laissa Exodus à ses réflexions.

Il l'écouta avec toute l'attention dont il disposait, son regard plongeant dans ses yeux bleus. Il buvait chacune des informations qu'elle lui procurait comme s'il s'agissait du plus fin nectar qu'il lui ait été donné de goûter. Trop grand? Trop vaste et donc pas assez mélangé? Cela recoupait les informations qu'ils avait déjà pu glaner, de-ci de-là. En revanche, elle lui apporta quelque chose de nouveau en abordant le problème des charges cumulés et de l'absence d'implication. Ces éléments étaient tout à fait inédits et le rassurait en partis: il était plus facile d'avoir confiance en une institution dont les faiblesses étaient moindres mais visibles que si elle semblait parfaite en tout point.

-Donc, si je vous suis bien, le principal problème serait le manque d'interaction entre les différents groupes présents, qui conduirait ensuite à une méconnaissance des différents individus entre eux et à un manque de prise d'initiative individuelle.

Fort satisfait de son résumé inutile mais valorisant pour son amour-propre, il laissa passer quelques secondes dans une posture d'intense réflexion (en apparence seulement, car il était tout simplement en train de se demander s'il aurait été impoli d'aller chercher d'autres amuses-gueules) avant de reprendre.

-Vous parliez d'échanges principalement verticaux, comme dans le cas de l'Académie non? Je crois qu'elle connait justement quelques difficultés en ce moment? C'est bien dommage, car la richesse littéraire de cet endroit est sans doute ce qui est le plus remarquable.

Puis, considérant tout compte fais que l'ambiance avait été suffisamment plombé par le tournant trop sérieux qu'avait pris la discussion, il décida de changer un peu de sujet, souhaitant ne pas embarrasser Grendelor sur un sujet qui aurait pu la gêner.

-Mais assez parlé des problèmes et saluons les qualités de l'endroit! Aussi si vous me le permettez, j'aimerais pouvoir porter haut mon verre (ce qu'il fit avec un verre presque vide et sans aller plus haut que l'épaule) pour rendre hommage à ce pays, dont les richesses, l'histoire et la profondeur sont ce que l'on pouvait souhaiter de mieux. Un pays dont toute les villes sont une invitation à découvrir et à voyager, et où l'imagination a trouvé son plus sûr refuge.

Pas mal. Un peu agence de voyage mais il était tout de même content de lui.

-Et surtout, un pays dont les habitants, pour ceux que j'ai rencontré, sont tous aussi accueillant que le veut leur réputation, puis avec un regard sincère en direction de Grendelor, et dont les habitantes sont quand à elle le trésor le plus précieux.

Rougissant sous le compliment, chose à laquelle elle ne s'habituerait jamais, Grendelor trinqua avec Exodus. Celui-ci avait finalement fini son interrogatoire et se laissait aller à apprécier le moment. La jeune femme, elle, se demandait ce que pouvaient bien faire les gardiens et autres Damnés dans leur coin. Laissant de côté ces préoccupations qui, au final, ne la concernaient pas, elle s'abîma dans la contemplation de son vis-à-vis. Qui commença à s'agiter, apparemment mal à l'aise.

Ne faites pas le timide et servez-vous si vous avez encore faim, lui dit-elle avec un sourire taquin.

Il sembalit en effet que cet homme ne soit jamais rassasié. Certes c'était un voyageur, un peu mercenaire sur les bords présumait-elle, mais la dame turquoise se demandait où il pouvait bien remiser tout ce qu'il engloutissait. Ce qui, finalement, la fit sourire. Elle qui mangeait déjà pour deux en temps normal. C'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Secouant la tête pour revenir à la réalité, sa main fine attrapa la bouteille de jus de fruits et se resservit un verre pendant qu'Exodus satisfaisait son appétit débordant. Revenu, elle le gratifia d'une remarque sincère.

En tout cas, j'espère que vous resterez longtemps parmi nous et que nous aurons l'occasion de nous croiser à nouveau.

N'y tenant plus, elle envoya un message mentale à sa soeur.

*Qu'est-ce qu'il se passe Cassi? C'est long...*

Cette remarque plus que toute autre prouvait la lassitude qui enveloppait Grendelor depuis son éclat avec Sephi et qu'elle cachait du mieux qu'elle pouvait. Le gardien, lui, semblait finalement s'en être remis... ou bien le fait qu'il se tienne droit comme un i à côté d'Astriel était sa façon de lutter...

Le temps semblait s'être - non - s'était arrêté pour Ramrod et Dounette.
Surtout Ramrod, dont la machoîre pendait latemblablement depuis plusieurs instants -non - jours, à en juger par le canapé aux anchois qu'un petit malin lui avait enfourné, profitant de sa léthargie.

GULP.
Euh ... On est obligés de monter là-dessus ?
Il tendit le cou vers Cassiopée, tout sourire, et lui murmura :
Pourquoi pas une estrade d'écume ... Un balcon-tsunami, je sais pas moi.
Tu veux qu'on fasse un discours LÀ-DESSUS ?
Il lui montrait, inquiet, le monticule allégorique des paroles, face à eux.
La Tutélaire étira son sourire, qui posséda dès lors une double fonction : celui de paraître aimable ET celui d'indiquer quand on dépassait les bornes. Curieusement, le voyant était au rouge, chez Cassi.

Ramrod se recula, grimaça un instant, puis attrapa la main de sa moitié.
Mon ange, tu montes ? Il faut donner de la voix, là-haut ...
Promis, on a une tyrollienne pour descendre, ensuite. C'est Tata Cassi qu'à dit.

* INTERLUDE ALPIN *

Une fois arrivés en haut, le Zeppelin semblait encore plus vaste. Mais les aelissiens en-dessous ressemblaient tous à des Pikmin. Il regretta d'être trop haut pour discerner les décolletés intéressants, mais apprécia d'être assez haut pour pouvoir lancer quelques trucs à ceux du dessous. Malheureusement monté sans avoir pris son Kit de paint-ball, il considéra différemment son verre de champagne, dans sa main gauche. Héhé

Une petite traction sur son autre main lui fit tourner la tête. Apparemment, Dounette avait lu ses mauvaises pensées. Il tenta de détourner son attention :
Alors ... Tu commences ou je commence ?

Toute la salle c'était tue, alors que Ramrod et Dounette s'apprêtaient à entamer leur discours de remerciement
sur l'estrade de Fortune qu'avait créer Cassi.

*Sur mes messages floodesques, impossible ils vont se casser la figure c'est obliger, la moitié de la pile est sans consistance.*

L'elfe n'était guère rassuré, d'un certain côté on pouvait le comprendre, en voyant la pile de message osciller dangereusement.
Évidemment, alors que l'un des deux orangé allait prendre la parole, la pile de message commença a s'effondrer lentement mais surement.
Ram commença a pencher dangereusement sur la gauche et s'étala de tout son long au milieu des débris de message, tandis que Dou' résistait sur une partie qui semblait plus consistante.

Fermant les yeux lors du drame, le jeune elfe se demanda dans quel état il allait finir ...
Tombant finalement de fatigue, dut au épisodes précédent, il ne comprendrait certainement pas tout ce ui se passerait par la suite.

*AU moins, j'éviterais d'entendre Ram fulminé de rage à mon égard de suite ...*

"Après la fête, j'les fais tous payer ! tous !"

Dounette, blanche de terreur, enfonçait ses ongles de plus en plus profondément dans la pile de messages sur lequel elle avait réussi à monter, à grand peine.

"Tiens, un mémo urgent" pensa t elle machinalement. Tout, plutôt que d'imaginer la hauteur de la chute ! Ramrod était déjà en bien mauvaise posture, suite à un éboulement, provoqué très certainement par des messages floodesques plus vaporeux que les posts gardiens sur lesquels elle était juchée.

"Bien, puisqu'il faut en finir..."

Tremblante, Dounette se releva prudemment, les jambes en coton, les mains en avant, prête à se rattraper à tout ce qui dépassait au moindre frémissement de l'instable pile.

"Mes chers amis", commença t elle, d'une voix chevrotante. "Vous voici réuni ici, dans cette salle des fêtes, afin de célébrer les un an de Ter Aelis - et accessoirement pour voir chuter vos ads, mais bon, ça, on en reparlera plus tard hein..."

Rendue plus hardie par sa première tirade - et par les idées de vengeance qui commençaient à germer dans sa petite tête, Dounette se redressa et continua :

"Nous, les Ads, sommes particulièrement fiers de ce que nous sommes tous ..."

Un grognement assez effrayant interrompit le discours, avant de s'éteindre. Dounette, croyant à l'éminence d'un éboulement, perdit en un instant toute sa superbe et s'aplatit sur le sommet de sa pile. Le grognement retenti de nouveau, en contrebat.

"Ramrod ! On l'avait oublié ! Mais le pauvre est coincé sous sa pile de flood ! Aidez le !"