[Aeliversaire] Un an déjà ! Champagne !!

L'elfe fut tout d'abord surprise par son manque d'attention. Sur le coup, elle n'avait pas du tout reconnu Aillas. D'un un air enjoué, son mentor ne fit pas grand cas de sa remarque et l'entoura de ses bras. D'humeur plutôt maussade, l'elfe n'était pas très sensible aux marques d'affection de son mentor quoiqu'elle ne s'en plaignait pas.

Oh, salut. Tu es sublime. Les cheveux en pagaille te vont à ravir. Tu es vilaine comme tout.[/font]

Elle fit la moue et tenta d'arranger un peu ses cheveux, persuadée qu'il le lui reprochait sur le ton de la plaisanterie. Continuant de bouder, l'elfe ne répondit pas à sa question. En revanche, elle jeta un coup d'oeil dans la salle. Jusque-là, elle n'avait pas remarqué à quel point la tension était à son comble ici. Pourtant, cela n'empêchait pas Aillas de sourire. Elle leva les yeux vers lui. Sa mauvaise humeur la quitta d'emblée en croisant son regard.

Euh, hum...Je veux bien, marmonna-t-elle sans répondre clairement.

Puis sans lui laisser le temps de s'en charger, l'elfe alla chercher deux coupes d'un liquide non identifié, servi pour l'occasion. Elle lui tendit un verre et huma le contenu du sien. Perplexe, l'elfe jouait avec le liquide sans porter la coupe à ses lèvres.
Au Zeppelin, l'atmosphère était toujours aussi tendue et les convives retenaient leurs souffles. Comme si un combat allait éclater.

Tàranis reçut le choc de l'aura répétée de Sanz de plein fouet. Elle tomba à genoux, pliée en deux. Cette atmosphère violente provoqua une vive douleur dans son crâne, comme s'il était ceint d'un étau qui se resserrait lentement. Elle perçut plus qu'elle n'entendit les mots de Sanz.

Je ne fais pas exprès.

L'elfe essaya de s'éloigner de lui.
Luthièn venait d'arriver sur le balcon, redoublant le poids de l'air tout autours d'eux. Tàranis parvint à atteindre le mur sur lequel elle s'appuya. Elle était encore trop près, l'étau ne s'était pas desserré et ses pensées se faisaient confuses.

Je n'aurais pas dû venir là. J'aurais dû attendre la réaction de Cassiopée. Elle aurait su le calmer, elle.

Elle essaya de voir le visage de Sanz, mais au même instant, une épée se planta dans la pierre du sol. Aspharoth était là, entre les deux protagonistes, qui essayait de les faire cesser.

Vous allez arrêter ce petit jeu maintenant. Fichez le camp, avant que cela dégénère. Votre mascarade trouble la fête et je ne le permettrais pas...

C'était bien Aspharoth, mais bien différent de celui qu'il lui était déjà arrivé de croiser.

Une aura douce et chaleureuse apaisa enfin sa douleur et lui permit de respirer normalement. Elle profita de la légèreté soudaine de l'air pour se relever et s'éloigner un peu plus. Mais elle ne voulait pas les perdre de vue. Elle avait reconnu Cassiopée et était un peu rassurée. Elle fixait à présent, hébétée, les trois personnages face à elle.

Journaliste Nombre de messages : 1000 Age : 28 Date d'inscription : 23/12/2007

-Corruption ? Qu’avez-vous fait ? Qu’avez-vous fait de votre âme ? Je n’en devine plus qu’un sourire ?

Haven recula un instant devant l'hystérie nouvelle de la gardienne. C'était une drôle de façon de le remercier tout de même... Et puis quel était ce nom qu'elle lui donnait, franchement...

Toutefois... Haven trouva étrange cette façon de raisonner qu'avait ce nom à ses oreilles. Il sentait le métal liquide frémir sous sa peau, comme un parasite qui voudrait sortir. Voulant en faire abstraction, il garda les yeux clos un instant, se concentrant, contrôlant le flux de mercure. Quand il regarda à nouveau la gardienne, son oeil droit avait pourtant prit une teinte bronzée.

- Qui est ce Corruption ? demanda-t-il sur un ton candide mais que teintait une ironie d'outre-tombe. Ce fut le moment que choisit Sanz pour faire son entrée... remarquée. Tous les regards s'étaient tournés vers lui et certains convives semblaient se sentir mal. D'autres semblaient s'en énerver. Haven retrouva soudain ce sentiment si exaltant qui était celui de percevoir les flux des êtres. Les flux de peur, de consternation, d'exaspération, de plaisir ... des invités le gagnaient et, tel affamé qui redécouvrirait le goût des aliments, il s'en délectait. L'excitation lui dessinait un large sourire et lorsqu'il s'adressa de nouveau à Cassiopée, Aeris et Taranis, Il ne put que dire:

- Quelle belle soirée, non?

Quand Sanz fut atteint d’une toux de poitrinaire, Cassiopée sentit en son sein une douleur poindre. Elle percevait chez Sanz la tension qui l’étreignait et ses propres essences s’accordaient à celles de son confrère comme un soulagement de l’un vers l’autre. Son aura satura l’espace qui l’environnait. Le pourpre du sang se mêla à l’or, mettant en valeur la chaleur ressentie.

Dans les yeux de Cassiopée, un trait de métal apparut, durcissant son regard.
Elle laissa échapper un dernier soupir à l’oreille de Sanz avant que le souffle ne se dissipe.

- Laisse-moi l’homme.

Quand son visage se tourna vers l’inconnu qui lui disait :

- Quelle belle soirée, non?

Elle se dressait haute et fière devant lui. De cet homme, elle ne percevait qu’une image et un flux métallique, rien d’autre. Elle ajouta, plus tranchante qu’à l’ordinaire.

- Vous trouvez ? Corruption n’a jamais fait partie de mes amis. Il était rude et caustique, mais il avait ce même sourire narquois que vous arboriez il y a peu de temps.
Souhaitez-vous que je vous mène vers les mets les plus fins qu’il soit ?

Sur ces mots, elle se tourna vers Aeris pour l'encourager à les accompagner et goûter ces merveilles du palais. Mais avant de partir, elle se concentra sur la scène extérieure. D'où elle était, elle n'apercevait que Tàranis pale comme la mort.

Kyara se leva difficilement, elle devait faire bonne figure et finit par sourire. Son corps lui revenait peu à peu. C'était un soulagement de le sentir. Mais il fallait libérer cette énergie qui stagnait dans ses veines. Les voix dans son esprit ne diminuaient pas et c'était bien plus gênant que de s'effondrer. La jeune fée ferma les yeux et se concentra pour ne plus ressentir se brouhaha permanent lui rabattant sérieusement les oreilles. Puis sans prévenir elle étendit la main en dehors de la balustrade et une nuée de papillon de lumière s'envola au loin en s'éteignant.

La jeune femme soupira comme libérée d'un poids. Les tremblements cessèrent en même temps que les pensées des autres. Sa respiration devenait plus régulière au fur et à mesure des secondes. La barrière entre Sylan et elle se brisa. Puis elle s'avança vers son garde du corps en titubant un peu et lui prit la main. Un filait de sang coulait sur le dallage du zeppelin et la belle soupira.

- Il n'est pas bon de vous énerver. Vous blesser ne m'aidera vous savez ? Sa voix était douce, on sentait encore la fatigue poindre. Je vais vous soigner ça.

Dans sa paume, une petite boule lumineuse apparut. On pouvait déjà sentir sa douce chaleur et elle la fit entrer dans la peau de son gardien. Petit à petit la plaie se referma jusqu'à ne plus laisser de trace. La coupure n'était plus. Puis doucement elle s'éloigna pour attraper son petit frère par l'épaule. Son regard ignora les deux combattant.

- Steleroth, s'il te plaît...

Elle attendit qu'il fasse un mouvement. Il y avait une lueur triste dans le regard. Comme une étoile en train de s'éteindre lentement.

La tension était toujours là. Une vague de douceur passa furtivement dans l'air. Essayant de calmer les esprits. Kyara retrouvait peu à peu sa force et vint lui poser la main sur l'épaule.

- Steleroth, s'il te plaît...

Le peintre tourna la tête pour la regarder, une certaine tristesse pouvait se lire dans ses yeux. L'hésitation monta en lui, en tuant un des deux il mettait fin à cette tension qui régnait au zeppelin. Mais pour des raisons très différentes il lui en était impossible... Puis à quoi bon. Sa main relâcha doucement la pression qu'elle exerçait sur son arme. Aspharoth reprit le dessus et soupira légèrement. Il posa sa main sur la joue de sa grande sœur.

J'aime pas quand tu fais ces yeux la... Il lui posa un bisou sur le front. Reste pas dehors grande sœur, tu vas attraper froid. Si nous rentrions? Il lui tendit la main pour l'accompagner.

Il jeta son épée dans le ciel qui fut attrapée au vol par sa deuxième dragonne.

*Sephora, ramène la où tu sais. *

La Mélancolie de Sang finit par le gagner totalement. Dans ses gestes une fatigue perceptible alourdissait son allure. Sa nonchalance était un cri d'aura violée. Ses arabesques noires se courbèrent en des images oubliées. Sur la rambarde il fixait alternativement Lùthien et Aspharoth. Il aurait voulu. Il ne le fera pas. Un vague oeil indifférent vers le Steleroth, presque méprisant. Courant de noblesse. Il redescendit sur la terre ferme non sans effleurer de sa lame la joue du Gardien. Une goutte de sang s'évapora dans l'air.

Qui voudrait se décoiffer aujourd'hui...

Sa voix était un murmure. Il ne poussait pas ses mots. Ils venaient comme des courants d'air. Marchant délicatement vers l'intérieur il offrit à Taranis un sourire tendre et triste à la fois. Puis tendant sa main il l'invita à l'intérieur. Son énergie eut un dernier soubresaut et ses essences harmonisées par Cassiopée retournèrent dans une monotonie lointaine.

Passant devant Aillas il esquissa un air contraint de respect poli non sans l'agrémenter d'une grimace significative. Il admettait que son intervention avait quelque accents sympathiques mais restait enfermé dans sa dignité princière. Le monde le fixait. Et il fixait le monde.

Pas de jambe cassée, le peuple s'évanouirait.

Sa réponse avait tranché la conversation. Quand il eut atteint le buffet avec Taranis il lui offrit un verre pour la réconforter, puis une dose bleue.

Le Chasseur avait le temps. Tout son temps.

Journaliste Nombre de messages : 1000 Age : 28 Date d'inscription : 23/12/2007

- Vous trouvez ? Corruption n’a jamais fait partie de mes amis. Il était rude et caustique, mais il avait ce même sourire narquois que vous arboriez il y a peu de temps.
Souhaitez-vous que je vous mène vers les mets les plus fins qu’il soit ?

Haven attrapa le bras de Cassiopée tandis que celle-ci se décidait à aller vers une table du buffet. La tirant à lui, ils étaient en face l'un de l'autre à juste à peine quelques dizaines de centimètres. Haven sentait émaner de Cassiopée une légère odeur d'écume, fraîche et pourtant insistante. Il la fixa ainsi quelques secondes avant de déclarer:

- Vous ne m'avez toujours pas dit qui était ce Corruption que vous dites ne pas apprécier...

Tandis qu'il disait cela, sa main droite semblait manipuler l'air, mais ce fut rapidement une gerbe de métal qui se leva, comme une marionnette, pour prendre forme. D'abord grotesque, l'amas de métal s'affina, s'étirant paresseusement. Elle semblait travaillée par un artisan invisible, modelée, découpée, ciselée... Finalement, la gerbe prit la forme d'une rose finement ouvragée. Haven se recula légèrement pour glisser son travail devant la gardienne, semblant attendre qu'elle prit la "rose" qui semblait maintenant dans un état solide. Mais soudain, il écarta violemment sa main et fit exploser la rose en gouttelettes qui revinrent à lui avant même d'avoir touché le sol.

Haven se tourna vers Cassiopée, la regardant avec un sourire enfantin sincère.

- Alors? Quels mets nous conseillez-vous? demanda-t-il joyeusement en s'approchant de la table.

Tout le monde était convié à la fête, donc tout le monde se devait de s'y rendre. En tout cas, c'est ainsi que le voyait Green, modeste habitant du vaste pays honoré en ces jours d'une ligne supplémentaire dans le tronc de son arbre de vie. Métaphore de nature, qu'il affectionnait beaucoup.

Et ce n'était pas tant l'odeur alléchante des mets cuisinés par les meilleurs chefs du pays, ou encore le parfum amer de la délicieuse bière brassée en Echoriath, mais bien le désir de voir les gens qu'il affectionnait, qui étaient là, et surtout une d'entre eux, sa bien-aimée Kyara.

En entrant dans la salle principale du Zeppelin, Green eut un pincement au coeur, en repensant à la bannière qu'il avait confectionné tantôt, portant l'affectueuse inscription "Ramrod & Dounette, pour toujours dans nos coeurs". En effet, sitôt le Papillon hors du tarmac, la bande de tissu trop fine, avait bien vite craqué, obligeant l'aviateur a faire demi-tour, pour constater avec amertume que cette bonne idée à la base, était un fiasco. Tant pis pour le tour qu'il voulait s'offrir près du dirigeable...

Tout en scrutant les visages, souriant et saluant certains, Green glissa vers le plus proche buffet pour s'emparer d'un verre plein d'un liquide inconnu - il allait vite savoir quoi - en s'adossant à un mur. Tenant sa coupe entre les doigts, il promena son regard dans la foule, cherchant avec assiduité son épouse. Des groupes d'invités éparses traînaient ça et là, tandis que les premiers soiffards traversaient lourdement l'immense salle, titubant de la droite vers la gauche.

Elle était pourtant là quelque part, c'est certain.

Son regard fut soudain attiré par une drôle d'animation, dans un coin. Etrange...

Plusieurs choses s'étaient passé et l'elfe n'avait point tout suivit, ne sachant que faire.
La calme se rétablis peu à peu, l'aura de Sanz diminua jusqu'à ne plus perturber les lieux.
Le mince filet de vent qui écartait les particules d'aura se dissipa, ramenant un calme complet.
Presque plus personne n'était présent sur le balcon.
Regardant Gren, qui semblait mieux depuis la disparition de l'aura, les effluves de sentiments étaient moins intenses, Sephi les ressentaient beaucoup moins que précédemment.
L'air était froid malgré tout, sur le pont du Zeppelin. Aussi ajouta-t-il quelques mot à son adresse.

Ne souhaite tu pas rentrer ? tu serais bien mieux à la chaleur intérieur du Zeppelin!
Le mal s'est apaisé, pour quelques temps apparemment.

La jeune femme regardait parterre, la douceur que lui procura son petit frère la fit sourire légèrement. Il avait raison, ce corps n'était pas conçu pour faire des folies. Mais une fois de plus il n'était pas là. Et c'est la seule chose qui comptait. A combien de fête l'avait-il rejoint ? Leur anniversaire et la seule chose où il avait miraculeusement réussit à se libérer. Quelque chose de salé mourût sur ses lèvres. Il lui manquait.

- Pardon Aspha... je gâche la fête.

Son regard se tourna vers son garde du corps et elle lui montra Aillas du menton en souriant du mieux qu'elle pût et disparût. La main du peintre restée fermée sur la sienne. Il savait qu'elle était encore là. Mais Kyara ne voulait pas qu'on la voit pleurer. D'un effort surhumain elle murmura quelque chose.

- Remercie Steleroth de n'avoir rien fait. Je n'aurais pas voulu que ça te retombe dessus. Sa voix marqua une pause. Et puis normalement c'est à moi de te protéger, pas le contraire.

Il était vrai que la chaleur de la pièce lui fit le plus grand bien. La gardienne porta sa main invisible pour sécher ses larmes dont la seule présence était les tâches sur le sol. Qu'elle devait avoir l'air idiote. Elle s'en voulu.

Aspha et Kyara se dirigèrent vers l'intérieur. Même si elle voulait le cacher, le peintre se rendit compte que de petites larmes couraient sur ses joues.

- Pardon Aspha... je gâche la fête.

Tu gâches rien du tout idiote... Et d'ailleurs tu serais pas si bien coiffée je t'ébourifferais les cheveux à l'instant même. Il lui adressa un sourire réconfortant. Dans un murmure elle lâcha quelques mots:

- Remercie Steleroth de n'avoir rien fait. Je n'aurais pas voulu que ça te retombe dessus. Sa voix marqua une pause. Et puis normalement c'est à moi de te protéger, pas le contraire.

De toute façon je ne lui aurais pas permis de les tuer sous tes yeux. Et puis pourquoi c'est forcement les plus grand qui protègent les plus petit? Hein?

Ils étaient maintenant à l'intérieur. La chaleur vint caresser leurs visages. Le regard d'Aspharoth traversa la pièce et il aperçut Green appuyé contre un mur. Un nouveau sourire se dessina sur son visage. Il se pencha et murmura au creux de l'oreille de sa sœur.

Sèche tes larmes et suis moi.

Il prit sa main et l'emmena délicatement à travers la pièce évitant les autres invités. Ils étaient maintenant plus qu'à quelques pas du fiancé de la jeune fille. Aspharoth s'arrêta, pris les deux mains de sa sœur et la regarda dans les yeux. Il lui fit un signe de tête indiquant leur droite, où Green patientait.

Je te laisse. Amuses toi bien. Profite de la fête et de ton époux.

La jeune fée avait suivit le gardien sans broncher. Il n'avait pas tort, mais elle ne voulait pas se l'avouer. Cette situation était atroce. mais d'un coup, sans qu'elle comprenne pourquoi il changea de direction et intensifia son pas. Finalement il s'arrêta pour lui faire volte-face, se pencha à son oreille en essuyant sa tristesse.

- Sèche tes larmes et suis moi.

Puis avant qu'elle ait pu ouvrir la bouche, le jeune peintre l'avait de nouveau mené slalomer entre les différents invités pour s'arrêter finalement. Il se tourna de nouveau vers elle et lui prit les mains en souriant. La jeune fille se demandait ce qui passait par la tête de son gardien de petit frère. C'est alors qu'il lui montra quelqu'un adossé à un mur. Tout son corps se pétrifia en une seconde. Pas besoin de réfléchir pour se rendre compte de qu'il s'agissait.

- Je te laisse. Amuses toi bien. Profite de la fête et de ton époux.

Puis il partit en souriant. Kyara remercia mentalement Schaft pour le maquillage qu'elle lui avait offert et qui était encore impeccable, son mascara n'avait pas coulé. Une dernière larme vint mourir sur le dallage et elle se jeta dans les bras de son époux. Sa tête se glissa au creux de son cou sans lui laissait le temps de dire un mot.

- Je pensais que tu ne viendrais pas...

L'humeur maussade de sa partenaire n'entamant en rien l'enthousiasme du mentor, ce dernier prit la dernière remarque d'Idrial comme une réponse franche à sa question. Aillas l'entraina donc vers les tables du banquet avec entrain. Mais à peine avaient ils fait quelques pas qu'un ange noirâtre s'arrêta devant lui et lui adressa quelques mots en guise de salutation:

-Pas de jambe cassée, le peuple s'évanouirait.

Et il partit sans même se retourner. Aillas eut un rictus devant le nobliau. Il n'appréciait pas trop les anges, et pour cause, il trouvait ça d'un voyant. Il s'adressa à Idrial avec un sourire narquois.

-Et vas-y que je fasse mon beau. Ces dragonniers sont vraiment des taupes... Il tira brièvement la langue. Bon, ce verre, tu veux quoi toi? Que j'aille chercher ça.

Invité

Le loup continuait sa ronde, tranquille... La flamme bleue qui se balançait au bout de sa queue avait le don de l'amuser. Il longeait les murs quand il perçut un changement dans cet air si lourd. Il dressa les oreilles, et son instinct guida son regard vers Cassiopée. Il pencha la tête, à droite, puis à gauche, écoutant une sorte de chant étrange qui émanait d'elle.
Cette femme devait être une des plus dangereuses dans cette salle, pensa l'animal. Sa douceur ne devait avoir d'égal que son pouvoir sur les gens. Il fut satisfait de la savoir en bons termes avec son gardien, et de la voir oeuvrer pour le bien-être des convives.

L'univers était bizarre, tout de même. Il avait changé de parfum. A présent, il sentait les retrouvailles, un retour timide à la paix, des amours houleuses ou épanouïes... Comme quoi il était toujours difficile de prédire ce qui allait arriver. Les humains sont bien fous de penser qu'ils peuvent prévoir dans le futur. Le loup, lui, ne s'y risquait pas : il savait que le plus petit geste d'une personne dans le monde pouvait inverser le cours du temps. Mieux valait vivre le présent...Et le présent disait qu'il avait faim. Faim de nourriture, et faim de métamorphose...
Les changements étaient à l'intérieur de lui, et cela commençait à inonder ses sens. La flamme bleue brilla plus intensément, et le loup poussa un jappement à peine audible, avant de se terrer dans un coin sombre de la salle, pour ne plus être visible... ou presque.

Chancelant sous le choc, Green retrouva bien vite l'appui du mur pour ne pas tomber avec sa belle. Elle l'avait pris complètement par surprise, et il ne l'avait vu qu'une fraction de seconde avant qu'elle tombe amoureusement dans ses bras. Mais, feignant l'assurance, il lui murmura doucement :

- J'aime te surprendre, ma douce.

Lui adressant un regard complice, il l'étreignit. Une occasion rêvée pour se faire pardonner, se dit-il au fond de lui-même. Puis il profita de sa position pour vider d'un trait son verre, qui avait déja failli se renverser au moment des retrouvailles, et qui manquait encore de se déverser sur la peau nue de son aimée. Très mauvais effet, si tel avait été le cas.

- Mais je ne regrette pas d'être venu, au contraire. Puis j'avais envie de te voir...

Déposant son verre sur la table adjacente, il se défît doucement de son étreinte, pour lui saisir délicatement la main.

- Hum, j'ai manqué quelque chose ?

Bousculée et manipulée par Haven qui la prenait à pleine main pour la questionner, Cassiopée aurait voulu se dégager de la prise. Mais l’inconnu semblait si désireux de comprendre qu’elle se retint. Elle le regarda pourtant de haut. Qui était donc cet homme pour oser la toucher ?

- Vous ne m'avez toujours pas dit qui était ce Corruption que vous dites ne pas apprécier…

Mais, à ce moment, Cassiopée se tournait vers Sanz, harmonisant leurs essences… Elle en souffrit. Le contact de leurs âmes les liait dans un équilibre dangereux qui modifiait sa vision du monde. Il lui paraissait soudain plus sombre et les hommes plus petits.

-Corruption était un individu sombre et tranchant pouvant se révéler aussi charmant que grossier. Il a quitté nos terres voici plusieurs mois. Malgré son sale caractère, je l'ai regretté.

Cassiopée regardait Haven se livrer à l’Art. Elle faillit saisir la rose métallisée que lui offrait cet homme, mais il la lui arracha presque littéralement des mains si bien qu’elle n’entama pas son geste. Mais elle méprisa Haven comme elle avait pu en son temps dédaigner Corruption pour ces mêmes façons.

L’air soudain joyeux de cet étrange personnage pour qu’elle le conseille dans ses choix lui parut assez inattendu et c’est avec l’air hautain propre à sa qualité seigneuriale qu’elle lui répondit :

- Votre sang semble véhiculer le métal aussi je vous conseillerais vivement de vous tourner vers les plats minéraux que nous avons spécialement commandé à l’attention des êtres de la Terre.

Elle le mena vers les tables où s’amoncelaient tartines de glaise, tartes aux pyrites confites et une montagne de petits choux farcis au sable doré de Sul-Nar.
Cassiopée présentait une rondelle de saucisson de calcaire coquillé provenant directement du jurassique quand elle aperçut Sanz et Tàranis se dirigeant vers le buffet. Aillas semblait chercher des histoires. Décidemment, elle avait cru que cet homme avait une grande valeur mais il s’avérait qu’il était rustre et vilain, c’était un roturier.

Pourtant, en cet instant, elle recherchait Seleroth des yeux mais elle ne vit pas, Elle avait pourtant perçu cette âme double un moment plus tôt… Soudain elle aperçut Aspharoth qui s’éloignait de Kyara. Celle-ci avait enfin retrouvé son époux.

Alors que Sanz et Aspharoth se regardaient en chien de faïences, rien ne pouvait entacher la bonne humeur d'Aillas. La tension finit par redescendre et l'atmosphère fut plus détendue. L'elfe ne pouvait s'empêcher d'observer Kyara et Aspharoth, un petit sourire aux lèvres. L'attention et la prévenance qu'il avait à l'égard de sa soeur faisait plaisir à voir. Elle se promit d'aller le voir un petit moment durant la fête.
Aillas s'agita de nouveau et la tira vers les tables où la plupart des convives étaient agglutinés. Aillas était d'humeur volubile et son enthousiasme prenait le dessus sur l'humeur de l'elfe. Seul Sanz peut-être réussit à le faire changer d'expression. Un court instant.

Et vas-y que je fasse mon beau. Ces dragonniers sont vraiment des taupes... Il tira brièvement la langue. Bon, ce verre, tu veux quoi toi? Que j'aille chercher ça.

Idrial ne put réprimer un sourire face à sa remarque. Il n'était pas mal dans son genre lui aussi.

Il n'y a pas que les dragonniers qui fassent ça...

Elle le regardait, l'air de rien. Tout à fait innocente, comme si elle ne sous-entendait rien du tout.

Enfin ! N'importe quel verre d'un de ces liquides non identifiés me suffira. Merci, ajouta-t-elle, en lui faisant un clin d'oeil.

Un peu sur ses garde, tout de même, Tàranis avait suivi Sanz à l'intérieur. Il la mena vers l'un des nombreux et somptueux buffets de la salle. Sur le chemin, croisant Aillas, il lui un sourire contrit que celui ci ne sembla pas apprécier. Elle l'entendit bougonner tout en continuant sa route en compagnie d'Idrial. L'elfe se retourna brièvement pour les voir s'éloigner, tout sourire.

Ils s'amusent... Ah oui, c'est une fête!

Elle essaya d'adopter une mine joyeuse, mais l'inquiétude assombrissait ses traits.
Quand ils arrivèrent devant les montagnes de mets et de boissons, Sanz lui offrit un verre ainsi qu'une chose à la teinte bleutée.

Le Chasseur avait le temps. Tout son temps.

Elle se saisit de ce qu'il lui tendait, et après avoir bu quelques gorgées de son verre, lui jeta un regard interrogatif quant à l'autre liquide qu'il lui avait remis.

Qu'est ce donc?

Grendelor s'était peu à peu calmée dans les bras de l'elfe. Les ondes de chocs de l'aura de Sanz l'avaient laissée pantelante. Elle frissonna.

Ne souhaite tu pas rentrer ? tu serais bien mieux à la chaleur intérieur du Zeppelin!
Le mal s'est apaisé, pour quelques temps apparemment.

Le retenant par la main, la jeune femme leva un regard plein de souffrances sur Sephi.

Il y a trop de monde à l'intérieur. Mes barrières sont aussi efficaces que du papier. Elle eut un sourire tremblant. Je m'égare d'esprit en esprit. Soupir. La distance me protège un peu et ta présence aussi. Son sourire fut plus convainquant cette fois. Elle prit une longue inspiration et souffla doucement. Je suis désolée si je t'ai inquiété. Seulement, je suis un peu perdue en ce moment. Je ne sais comment te l'expliquer avec des mots... Ils ne veulent pas venir.

Un mélande d'images et d'émotions pénétrèrent doucement dans l'esprit de l'elfe. Nichiren sur le seuil de la porte, lui disant au revoir. Tristesse et colère. Un Ange noir et des flots rugissants. Sang et souffrance. Une sensation de lourdeur dans son ventre. Nausées et vertiges. Joie et doute. Cauchemards et insomnies. Fatigue sourde.

Seule, je n'y arrive plus. Trop de changements. Il est fort. Peut être trop pour moi.

Nombre de messages : 181 Age : 44 Date d'inscription : 24/09/2008

Alors qu'elle atteignait sa proie, une figure inattendue surgit. Aspharoth. Ou plutôt, son autre moi. PLantant son épée entre les deux, il imposa sa paix. Sanz y répondit presque gracieusement, s'en allant avec la femme qui était auprès de lui quelques instants plus tôt. Lùthien sourit. La Traque pourrait reprendre plus tard. Avant qu'elle n'ait le temps d'approcher le peintre, Kyara s'interposa. Son regard indiquait clairement que l'elfe ne devait pas faire un pas de plus.

Frustrée et encore sous l'effet de l'aura de Sanz, la Chasseuse eut un rictus qui découvrit ses longs crocs. Le balcon était quasiment vide. A grands pas, elle rentra à nouveau dans le Zeppelin. La chaleur et le bruit l'assaillirent. Le sang bouillonnant, elle se dirigea vers le buffet, trouva un verre de vodka qu'elle vida d'un trait avant de se jeter avec voracité sur la viande. Les émotions, ça creuse c'est bien connu.

Le Loup tentait de s'infiltrer un peu plus dans son esprit et son corps. Elle devait trouver un exutoire et vite.

Alors qu'il s'apprêtait à retourner vers l'intérieur, elle le retint par la main.
Son regard remplis de souffrance, et de tristesse eut raison des quelques envie de rentrer de l'elfe.

* Et bah voilà, avec des yeux comme ça, forcément obliger de céder ...*

Gren commença a tenter de parler, les mots ne venant pas, l'elfe si vit envahis d'une intrusion de sentiment et
d'émotion allant de la Tristesse à la joie, passant par la douleur.
L'ensemble n'étant tout de même pas très réjouissant.
Un peu secouer par l'ensemble de ce qu'il venait de recevoir, il s'assit sur le pont, incapable de bouger pour le moment.

* Supporter tout ça, quel miracle, j'aurais déjà crisé depuis plusieurs décennies.*

La première phrase qui vint aux lèvres de l'elfe fut un simple constat d'étonnement.

Comment fais tu pour supporter tout ça ...

Gren était toujours mal en point, tremblant légèrement de froid et surement dut à l'ensemble de ce qu'elle ressentait, quelques larmes parsemant son visage.

*Comment ne pas l'aider, la laisser dans cet état est impossible*

Sephi se releva, ajoutant quelques mots la regardant.

Tu sais que si tu as besoin je suis là, et quelque chose m'intrigue, peut être est ce du à mon isolement. Mais qui est trop fort pour toi ? J'ai l'impression de laissez échapper quelque chose ...

Grendelor eut un sourire, un vrai, tendre pour Sephi. Les hommes ne comprennent jamais les choses dites à demi-mot. Elle posa alors la main du gardien sur son ventre. Il put constater un fait qui passait encore inaperçu : celui-ci s'était arrondi. Sous ses doigts, une aura faible mais bien présente.

Lui, est très fort. Sa présence et ses pouvoirs déjà éveillés perturbent les miens. Entre ça et les changements "normaux" j'ai l'impression d'être au bord du gouffre. Je peux devenir un danger pour moi mais aussi pour les autres. Les envies sanguinaires de Sanz, la passion sans limite de la chasseuse... je peux y succomber à tout instant. Le second cas serait moins embêtant que le premier. Si je laisse libre cours à mes pouvoirs je pourrais faire d'énormes dégâts. Et perturbées comme ils le sont en ce moment ce serait encore pire. Il faudrait que je les scelle ou que je scelle ceux de l'enfant. Mais ce n'est pas dans mes compétences...

Finalement, parler avait fini de la calmer. Le pont était quasiment désert, offrant un répit à son esprit. Reprenant un peu plus le contrôle d'elle-même, Grendelor sortit de sa ceinture un châle dont elel enroula ses épaules.

Je ne peux pas m'isoler et je redoute d'être près des gens.

Ses yeux turquoise regardait intensément l'elfe.

J'ai peur, avoua-t-elle.

Décidément, l'elfe n'en finissait pas de recevoir des surprises ce soir.

J'ai peur, avoua-t-elle.

Le regard qu'elle lui porta le troubla légèrement, la peur qu'elle avait était bien réelle et permis à l'elfe
de faire passez son trouble au dessus.

Si tu peux je peux endormir partiellement ces pouvoirs, envoyer son esprit vagabonder au milieux des rêves, l'isolant ainsi de contact avec notre monde.
Je devrais juste l'en tiré lorsque viendra le temps.

Sur ces dernières paroles, Sephi la regarda, le choix était à elle seule.
Il pouvait évidemment la protéger des autres auras, mais que lors de sa présence.
Seulement, les difficultés de Gren ne venait pas que de l'enfant, mais aussi d'autres changements.
Il s'inquiétait peut être pour rien, mais après la soirée, il ne pouvait s'en empêcher, il ne l'avait jamais vu si fébrile.

Il y autre chose que cela qui te fait du mal non ? A moins que je ne m'égare.
Mais lui seul ne peut te rendre ainsi.

Journaliste Nombre de messages : 1000 Age : 28 Date d'inscription : 23/12/2007

- Votre sang semble véhiculer le métal aussi je vous conseillerais vivement de vous tourner vers les plats minéraux que nous avons spécialement commandé à l’attention des êtres de la Terre.

- Des êtres de la terre ? Haven grimaça en regardant les plats que lui proposait Cassiopée. Soudain son ton devint froid et son visage prit une expression légèrement mauvaise. - Ne me confondez pas avec un de ces vulgaires golems aux masses informes qui sont rongés par les vers avant même leur naissance. Pour autant que je me souvienne, la terre ne fut jamais ma matrice. Il fixa Cassiopée encore un instant puis soupira en faisant jaillir du mercure dans sa paume. Tout en regardant la boule de métal osciller aux mouvements de sa main, il ajouta:

- Vous même, vous avez du métal, du fer pour être précis, qui coure le long de vos veines... Il serait si facile de vous l'arracher... Disant cela, Haven tendit la main droite vers Cassiopée, laissant disparaitre le mercure sous sa peau, et serra le poing. La gardienne sentit pendant un instant son pouls s'accélérer puis ralentir à la limite critique, pour finalement reprendre son cours normal.

- Alors? Que pensez vous de cela? demanda-t-il à nouveau avec le sourire fin qu'elle lui avait reproché plus tôt. N'attendant pas la réponse de la gardienne, les traits de son visage redevinrent légers et son sourire plus franc. Tournant le dos à la gardienne qui tentait de protester, il prit, après avoir fait son choix, une bouteille de vin qui lui semblait convenir, l'ouvrit et en versa deux verres. En tendant un à Cassiopée, il dit:

- Allons. Puisque vous êtes gardienne, vous devez connaître beaucoup de monde par ici. Faites moi la présentation... En disant cela, Haven se frotta la lèvre inférieur de l'index, le pouce soutenant le menton. Il semblait chercher quelqu'un dans la salle. Après quelques instants de réflexion, son regard s'illumina et, prenant la main libre de Cassiopée, l'entraina en déclarant:

-Présentez-moi donc ce fameux peintre... Aspharoth, c'est ça? Vous semblez avoir quelques velléités à son égard !

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