Barbecue du Parc aux Mille Essences (Rôle Play en Ter Aelis)

Alwenn attrapa sa plume et lui intima de ne pas bouger. Elle les laissa approcher avant de lancer une petite incantation qui réveillerait la clef qu'elle avait jeter quelques minutes plut tôt.

A son appel, la glace se souleva et l'eau se mit a jaillir comme un geyser autour d'Alwenn et de Daath, heurtant et jetant toute personne sur son passage. Le gel craqueler se brisa sous le poids des protagonistes et tous se retrouvèrent à l'eau. Le lac n'était pas profond, ils avaient pieds. Bientôt jeter par les vagues artificiels sur les bord du lacs ils devraient désormais le contourner hormis Astriel qui volait .

-A bientôt , fit-elle à son compagnon de route, en s'enfonçant dans l'eau.

Sephiroth observa Aenaril bondir hors de l'eau, comme un chat refuserait le bain. Étonnant, de la part de l'homme loup. Il s'était fait surprendre par la manoeuvre d'Alwenn, concentré qu'il était sur l'ange en fureur. Il hésitait à attaquer déloyalement Daath quand la glace se brisa sous lui. Prenant un bain forcé, il pesta avant de prendre son envol, de ses ailes noires. En d'autres circonstances, peut-être que cela aurait étonné certains. Pourtant, ses ailes étaient connues d'Idrial, à qui il avait offert un vol, un jour... Il s'agissait de son moyen de locomotion, qu'il appelait la "brise". Au ralenti, on discernait ses ailes et son corps, et non pas un simple courant d'air.

Il s'éleva légèrement au-dessus du lac et cueillit Schaft et Rumulus, pour les mettre au sec. Une fois fait, un étrange pressentiment le poussa à s'élever à hauteur des feux d'artifices. Il recommanda instinctivement à Aenaril de veiller sur les deux naufragés déposés sur la rive par ses soins. Le combat Astriel contre Daath, quant à lui, semblait continuer, même après le départ de la jeune planète.

Nombre de messages : 32 Age : 33 Date d'inscription : 25/07/2009

Le déchainement des déflagrations retentit avec hargne dans le ciel. La beauté naturelle du Zénith fût masquée par des éruptions massives de couleurs qui tel le souffle du dragon s’embrasèrent avant d’être réduites en parcelles exigües de souffre. Cet olympe ardent qui contrastait parfaitement avec la couverture gelée qui s’était posée sur le lac. L’homme sans vie semblait en mauvaise posture, à présent seul au centre des conflits et étroitement acculé par ses ennemis. « Seul » un miracle pourrait l’aider, seule une malédiction... ~

L’atmosphère devint soudainement plus dense, une aura lugubre se dissémina dans l’air et une légère odeur mortuaire accompagnait le Zéphyr fuligineux. Les nitescences produites par les feux d’artifices s’occultèrent derrière un bien sombre présage. Les cieux semblaient embrasés par des flammes opaques, des zèles pandémoniaques dont la noirceur n’avait d’égale que les ténèbres d’un cœur déchu. Les retentissements artificiels furent masqués derrière les conflagrations de l’Olympe d’Ébène. Mais ce ne fût nullement terminer, des sphères de brasiers noirs tombèrent de la voûte céleste, laissant derrière eux des traces interminables de brume funèbre. Sphères, qui se mirent à tournoyer autours de Daath, formant ainsi un mur nébuleux, qui l’occultait de son entourage. Les attaques de l’archangélique Astriel furent croisées par une lame singulière, une lame mystique aux pouvoirs inattendus. ~

Un regard démoniaque ressortit de l’obscurité du mur, un regard qui baigna dans les flammes éternelles. Des ailes en formes d’arabesques enflammées ressortirent du rempart et longèrent l’infini. Et une voix luciférienne fût bercée par l’atmosphère et se fit entendre de tous.~

« Tel la boîte de Pandore, je renferme tout les maux de l’humanité... »

Une ultime éruption éclata d’une lumière pure et cristalline. S’étendant sur toute la vallée, le temps n’eut plus d’emprise durant quelques secondes et tout disparut. Le Destin reprit son cours, et tout revint à la normale, seul Daath avait à présent disparu...~

Il aurait dû s’en douter plus tôt. Les habitants de Ter Aelis étaient à peu près tous des utilisateurs de magie ou d’autres dons quelconques. Donc, une fuite conventionnelle qui aurait impliqué une poursuite tout à fait normale était pratiquement impossible. Les fugitifs avaient tout bonnement disparu.

-Je n’aurais pas pu faire grand-chose de toute manière, se dit-il.

Il rangea discrètement son épée dans sa vieille canne et il évalua les dégâts que l’eau avait faits à son habit (du style British safari si vous voyez se que je veux dire ^^, parfais pour un parc du style de celui des milles essences). Il trouva son chapeau sur la berge et il regarda de nouveau la surface maintenant vide du lac. La magie, le surnaturel, il l’avait pourtant côtoyé de nombreuses fois sur Jadis, durant de nombreuses péripéties ou il avait utilisé toutes ses ressources. Mais sa seule force résidait dans son expérience acquise durant toute sa triste vie.

-Je dois cesser de penser à cela, sinon mes souvenirs remonteront à la surface et la mélancolie envahira mon âme qui commence seulement à cicatriser, pensa-t-il.

Mais trop tard, un homme qui a trop vécu est incapable d’effacer les souvenirs de sa longue vie. Beaucoup l’ont envié et il c’était de nombreuses fois demander ce qui pouvait les envier à ce point d’être issu d’une grande famille éclatée par un drame tragique, d’être un héros de guerre et un politicien populaire et diablement efficace qui a épuisé son corps et morcelé son âme pour une nation entière.

-Aucun homme sensé ne peut rester aussi longtemps à la tête d’un pays sans aucune fatigue, lassitude, culpabilité et épuisement total. Et pourtant je l’ai fait, et pourtant j’ai pris ces décisions qui grignotent peu à peu l’âme de celui qui les prend. J’ai laissé mourir plusieurs personnes…pour en sauver des millions. J’ai abandonné des dizaines d’individus pour en accueillir des milliers sous mon aile bienfaitrice, si dit-il, les yeux se perdant sur la berge.

Il s’était rendu compte bien trop tard que le prix à payer pour détenir le pouvoir était bien trop grand comparativement à ce qu’il donnait. Et pourtant, il avait continué. La plus grande erreur de sa vie. À dire qu’il lui restait encore une centaine d’années à vivre. Serait-ce suffisant à guérir son âme meurtrie? Peut-être. Mais il restera toujours des blessures qui ne cicatriseront jamais et celles-ci le hanteront toute sa vie.

Il soupira doucement, jeta un rapide coup d’œil à Schaft qui semblait scruter la surface noire du lac et il se détourna rapidement, balayant son regard sur les convives qui continuait à admirer les feux d’artifice. Il n’avait pas envie de les rejoindre, aucune envie. Avec discrétion et une fougue qui en surprendrait plus d’un, l’ex-président disparut subitement sous les arbres en périphérie du barbecue. Il se retourna subitement, et regarda une dernière fois les convives au bord du lac. Il vit Dame Grendelor et sa main se crispa sur sa canne. Il répugnait de quitter les lieux en ne pouvant pas remercier l’organisatrice de ce barbecue assez divertissant. Mais il répugnait aussi de replonger dans la foule parmi toute cette ambiance festive pendant que ses souvenirs le suivaient avec une cruauté à fendre le cœur. Il resta sous un arbre, immobile, indécis, mélancolique

Le combat sur le lac était fini, la glace était redevenue eau. Les cheveux d’Aspha baignaient dans un mélange aqueux et sanguin. Kêtyras demande le processus inverse et son épée disparue. Il rangea son pistolet dans son étui et s’agenouilla à côté du corps quasiment vide d’aura du peintre.

- Tu es valeureux et c’est pour cela que je t’ai épargné. Ta vie ne m’intéresse pas, elle n’apporte rien à mon tableau de chasse. Cependant je vais encore avoir besoin de toi quelque instant.

Il parla d’un scanner à son brassard. Un cercle de métal apparut dans sa main, en son centre un joyau bleu. Il posa sa main au dessus de la tête du Prince et une lumière sortant de la pierre, vient éclairer son visage meurtri par la douleur.

Après quelques minutes le faisceau s’arrêta et Kêtyras se releva.

- Merci pour ces informations précieuses… Bonne fin de soirée.

Après un dernier coup d’œil autour de lui, il demanda le processus de téléportation et disparut du barbecue.

Cet homme laissait derrière lui un certain nombre de questions…

Alwenn venait de ce retirer Daath ce retrouvait face à tout ses adversaires, montant en lui, sève démoniaque il sentit son pouvoir ce réveiller. Il n'eut pourtant pas le temps de l’utiliser, un mur opaque et nébuleux ce forma autours de lui le coupant de ses ennemis. L’extérieur complètement occulté, le temps parut ce stopper avant qu’une ultime explosion l’emporte, laissant derrière lui l’écho d’un hurlement démoniaque.

Plus rien, le silence, l’âme damnée ouvrit les yeux sur une immensité de vide. Pas d’horizons pas de sol, pas de ciel, du blanc et du vide à perte de vue… le mort ce releva, perdu dans cet espace abyssale. Devant lui l’homme qui avait accaparé le temps et l’attention au barbecue, imperturbable, dresser patiemment comme un pic, dans l’immensité.

- ou sommes nous ?

- En lieux...sûr.

Daath accueilli la réponse avec un grognement, sentant encore pulser au fond de lui cette rage malfaisante qui l'animait lors du combat.

- pourquoi m’avoir sortit de là ?

l’ange luciférien resta un instant sans répondre, puis avant que l’homme sans vie puisse reprendre, il articula lentement.

- Certaines choses doivent être accomplies. Bien que personnellement, je n'y porte pas d'intérêt..

- qui donc alors ?

- La vie est coûteuse, déjouer ainsi la mort a des répercutions.

- Yagan ?!

- Cette douce véhémence qui se cache en toi se doit d'émaner, ainsi se scellera le traité et tu devras prendre ton Destin en main. Et deviens ainsi l'émissaire de ses sombres prédictions pour le monde de Ter Aelis.

- Et si je refuse

- Je crains qu'il ne soit trop tard pour refuser.

La rancœur, saignant l’essence de Daath, ce brisant à chaque syllabe d’Argo. Maudit jusqu'à la souche, le mort vivant ce laissa tombé a terre.

- c’est donc ainsi, je perdrais tout ce qui me reste d’humain, mes souvenirs, chaque parcelle d’esprit ce fragmentera et je me retournerai contre ceux que j’aime.

- Chaque choix engendre des conséquences. Chaque conséquence, engendre des sacrifices.

- Personnes ne peut l’arrêter ? quel est ton rôle dans tout cela?

Argo ne répondit pas, laissant dans ce silence le dessein d’une réponse, la perspective d’un instable mais probable espoir. Ce relevant Daath tenta d’approché de son interlocuteur, mais paralysé il resta à scruter son image chancelante, balayé par une brise indicible s’évanouissant dans l’étendue immaculée.

- Acquiesce ton Destin Daath...

Un flash aveugla le mort, lui brûlant les yeux. Il laissa échapper un cri qui n'eut aucune consonance. Quand il rouvrit les yeux, une eau croupie et fétide l’attaquait au genou. Le vide avait laissé place aux marais, territoire perdu entre la mer et la terre ferme. Vasque affable de la belle Atalante, face obscure camouflé derrière les rochers bien loin de la lumineuse citée et de ces ruelles immergées bercé par les vagues limpides de la mer. Daath laissa échappé un soupir, qu'allait il faire maintenant, fugitif, seul et maudit cela faisait beaucoup pour un seul mort.

Son coup ne porta en aucune manière, et la surprise en était déroutante en sachant que ce n'était pas son adveraire qui avait paré son coup. Il reprit de plus bel pour effectué de nombreuses attaques, du piqué au coup large porté vers le cou en passant pas quelques bottes d'ancien escrimeur occidental. Et rien n'y fit, chaque fois sa lame en rencontrait une autre, provenant de ces sphères noîratres dont la nature physique outrepassait tout schéma logique. Il ne savait pas si c'était l'oeuvre de Daath, mais son expression en avait dit assez long pour en douter. Quelqu'un d'autre s'interposait dans cet affrontement qu'il jugeait personnel, ce qui le fit enrager de plus bel. Mais avant qu'il ne puisse user d'un autre stratagème plus dévastateur, une explosion lumineuse ne manqua pas de l'aveugler. Se protégeant de ses mains, il s'effaça devant cette vague d'une blanche pureté.

Aveugle, il blémit à l'instant même où l'essence de Daath disparut sans laisser de trace. Plus rien, le mort maudit s'était tout simplement évaporer et même en élargissant sa perception au maximum dans un réflexe combattif, rien. Il s'était échappé grâce à l'individu qui s'était intercalé dans leur combat et ce dernier était assez habile pour leur rendre la tâche ardue. Les recherches seraient à refaire, et ils mettraient sans doute un temps fous avant de le retrouver, lui ou celui qui l'avait aidé à s'echappé d'ici. l'ange se retint de fendre le lac dans un accès de rage frustrée et impuissante.

* Où que tu sois, je te retrouverais un jour Daath...*

Peu à peu, sa vue revint et il constata de ses yeux la situation. Il marqua un point noire sur son acolyte, peut importait la raison de son aide, si il était un allié de Daath, ou une toute autre relation, lui aussi aurait bien des comptes à rendre si l'occasion se le présentait.

Pendant ce temps, le bouquet final se terminait gracieusement dans une mélopée tonitruante. Astriel se tourna subitement vers l'essence d'Aspharoth lorsque celui-ci tomba dans un combat qui était le sien. Sa frustration se mélangea à la stupeur et l'angoisse de perdre un être cher. Toute son attention se tourna alors vers lui et celui qui semblait l'avoir mit dans cet état critique. Il ne l'avait pas manqué bein au contraire, son essence avait faiblit sans avant garde. Il aperçu son aggresseur de ses yeux persant, et s'accroupi, banda ses muscles pour s'élancer vers eux. Il croisa son regard et scruta son visage une poignée de secondes, avant que ce dernier ne disparaisse par téléportation. Ce fut un coup dure pour l'ange qui venait de voir s'échaper deux personnes qui s'en étaient prit à des êtres chères, la goûte avait déjà débordé le vase, mais il refoula ses sentiments sanguin comme il put pour se consentrer sur ce qu'il fallait faire en de telles circonstance.

Perdue dans ses souvenirs, Grendelor se redressa brutalement, une main portée à la poitrine.

* Aspha!*

Son essence disparaissait à une allure affolante. Sans réfléchir plus avant, la jeune femme s'élança aussi vite que sa condition le lui permettait.

L'ange se posa auprès de son petit frère, il constata rapidement mais le mal était fait, son poul était faible et son coeur s'était arrêté. L'ange tenta de l'appeler, mais il ne réagit pas. Aussi, tout en ramenant son corps vers la berge, il diffusa un peu de sa magie pour faire tenir son corps meurtrit. Il lui fit parvenir des échos envers son essence pour pouvoir le récupérer depuis l'inconscience dans lequel il était enlisé. Arrivé au bord du lac, il allongea son frère inanimé et commença un massage cardiaque.

Maudissant sa lenteur, Grendelor traversa la foule et longea la rive du lac. La vision qu'elle eut de l'ange penché sur Aspha, tentant de le ramener la fit chanceler. Se reprenant, la jeune femme franchit les derniers mètres qui la séparaient de ses amis et parents. S'agenouillant près du corps du peintre, sa blessure attira tout de suite son attention. Il fallait faire très vite.

* Que c'est-il passé? Qu'est-ce qui lui a fait ça?*

Les pensées volent plus vite que les mots. L'échange entre Astriel et Grendelor était instantané. L'étranger et Aspha.

*Peux-tu lui insuffler de l'énergie pendant que je répare les dégâts? Il va me falloir un peu de temps et je ne pourrais pas faire les 2, pas maintenant?* Le ton était pressant mais calme. La panique qui l'avait saisie en sentant la vie quitter Aspha refluait devant l'action.

Astriel hocha de la tête et se mit au travail. Il posa une main sur le front d'Aspharoth et l'autre sa saisit d'une des mains du blessé. Il commença à insuffler de l'énergie vitale. Cependant il ne fallait pas que le flux soit trop important ou les conséquences seraient désastreuses pour son organisme, quant à un flux trop faible, il ne suffirait alors pas à le stabiliser. Leur travail en duo se devait d'être rapide, efficace et symbiotique sans quoi les chances de survie d'Aspharoth paraissaient bien compromises. Astriel visualisa son essence et les différents flux principaux qui jalonnaient son corps physique, il tentait toujours de l'appeler par delà la conscience pour l'aider à revenir tandis que Grendelor se penchait sur son corps.

* Le coeur est salement touché, mais la blessure n'a pas été directement mortelle. On peut y arriver ! On doit y arriver. Il fau que tu répart ses tissus cardiaques pour qu'il puisse repartir, sinon on y arrivera pas. On a tout au plus une minute et quelques avant qu'il ne fasse une ischémie cérébrale irrémédiable. *

Hochant la tête, la guérisseuse se concentrait, visualisant de son côté les cellules, les tissus. Prenant appuis sur l'énergie les habitant encore, elle forçait les cellules à se diviser, comblant les déchirures, réparant les vaisseaux. Elle tissait les fibres cardiaques rapidement. Son travail était de faible qualité pour le moment, juste suffisant pour permettre au corps de repartir.

Une fois la vie revenue, elle pourrait faire les choses en détail. Les deux mains sur la poitrine d'Aspha, les yeux fermés, Grendelor sentait les secondes s'écouler trop vite. Enfin le coeur fut assez solide pour reprendre son rôle. Une décharge d'énergie magique pure déferla dans les muscles du peintre.

*Repars ! *

Rien y fit, son coeur restait toujours muet.

* En même temps ! 3, 2, 1 ! *

Ensembles ils envoyèrent la sauce, le seconde tentative échoua pour laisser briller la troisième. Son coeur enfin repartit, l'ange regarda avec soulagement Grendelor. Le plus dur était fait. Mais il était encore loin d'être stable et il leur fallait un minimum de matériel pour être efficace. Car il ne tiendrait pas longtemps ainsi, et son corps était frigorifié après avoir séjorné dans le lac anciennement gelé.

Le coeur de l'ange battait la chamade et il réalisait une fois de plus à quel point il était difficile de garder son calme dans une telle situation lorsqu'un proche tel que son frère était la victime. Il déglutit plus d'une fois.

* ll faut le réchauffere et appeler du secours, on ne peut pas faire grand chose dans ces conditions. A moins d'avoir quelqu'un d'autre en renfort. Mais de toute façon il a perdu trop de sang. *

La tension qui habitait la jeune femme se relâcha légèrement.

*Oui. Il reste encore du travail. Je vais appeler Cassi, j'espère qu'elle pourra nous emmener avec son dragon jusqu'à l'hôpital.*

Alors qu'elle continuait son travail d'orfèvre au sein de la poitrine malmenée d'Aspha, Grendelor lança un appel à sa sœur.

*Cassi! Aspha est très mal en point. Il nous faut aller à l'hôpital. Peux-tu nous emmener avec Isaac?*

Sephiroth était resté dans les airs, en vol stationnaire. Il réprimait les frissons que la scène avait provoqué chez lui.

* Pourquoi n'as-tu pas intercepter Argo ? *

* Aenaril... Argo cache du bon, je ne peux pas me résoudre à l'attaquer de front pour l'instant, il faut que je le cerne, que je le comprenne. *

Il y eut une sorte de silence entre leur échange, puis Sephiroth dit à Aenaril :

* Aspharoth est mal en point... veux-tu bien aller voir auprès d'Astriel et Grendelor si une dose de magie débordante pourrait les aider ? Au pire, propose leur un voyage par dimensions, ca a le mérite d'être rapide... mais tout dépend aussi de l'état de stabilisation dans lequel il se trouve. *

* Que vas-tu faire, toi * interrogea-t-il. Connaissant le tutélaire, il n'était pas dupe quant à ses intentions.

* Un peu de poudre de rêve devrait faire oublier aux invités les diverses perturbations de la soirée... *

* Tu ne comptes tout de même pas... ?*

* Aenaril... * Le tutélaire souriait * Je ne suis plus un criminel. Astriel et Grendelor n'oublieront pas, eux. Premièrement car ils ont vécu quelque chose de trop fort, deuxièmement parce que je n'ai pas le droit de leur cacher tout cela. A tout de suite *

Sephiroth tournoya alors au-dessus de l'assemblée, ses ailes laissant tomber des paillettes étrangement apaisantes. Une fois son vol effectué, il se posa doucement à côté du gardien de l'arène et de la dame turquoise, constatant les dégâts que l'étranger avait fait à son collègue.

- Aenaril peut peut-être vous aider. Olenwë et lui ont trop de magie pour un seul corps. Après, je ne sais pas s'il reste encore quelque chose à faire... La guérison est loin d'être ma spécialité, si vous voyez ce que je veux dire...

L'homme-loup ajouta :

- Mais la mort, on connaît. Sa voix était ferme, c'était la première fois qu'il reconnaissait ses torts ouvertement devant quelqu'un. Et si ça peut vous rassurer, vous avez éloigné de beaucoup la faucheuse qui planait il y a peu. Son âme est en sécurité, pour le moment...

Sa voix s'était adoucie, plus il parlait. Il finit par se taire dans un soupire et attendit qu'il se passe quelque chose. Il ne connaissait pas vraiment Aspharoth, à part les rares fois où le loup l'avait vu. Mais il comprenait à présent ce qu'il se passait pour les restants, ceux qui craignaient le futur deuil ou bien qui le subissaient de plein fouet.

L’ange n’avait pas eu le temps d’abaisser son arme que le crissement de la glace faisait place au déluge, et les embruns dégagés par le souffle vinrent frapper Cassiopée au visage. Elle restait pourtant, imperturbable, devant les déchainements qui n’avaient rien de naturel. Elle surveillait sans comprendre réellement ce qu’elle percevait. Mais un combat se déroulait dans cette arène de glace. Le ciel avait, tout d’un coup, craché son feu démoniaque pour répandre un souffle de terreur sur l’ensemble de territoire.

C’est alors qu’Issac, âme noire de Cassiopée issue du fin fond de l’oubli, s’était réveillé :

- Qui appelle à la mort ?

Cassiopée, seulement soutenue par la pensée de son dragon lui répondit dans un souffle.

- Je ne sais pas. Je n’ai jamais perçu cette présence encore.

Cassiopée sentait en son sein, les yeux du dragon comme des points brûlants d’envie.
C’est alors, que le calme revint. Un calme dans lequel crépitait une magie étonnante. Et Issac ferma les yeux.
Soudain, un appel pressant occupa son esprit :

*Cassi! Aspha est très mal en point. Il nous faut aller à l'hôpital. Peux-tu nous emmener avec Isaac?*

Il fallut peu de temps à Issac, encore si proche, pour quitter le corps de la Dame des étoiles.
En un bond, Cassiopée, perchée sur son dragon, surgissait auprès de sa sœur. D’un saut, elle était auprès d’elle, ajustant son esprit à celui de sa sœur.

- Grendelor ? Il est bien faible ! Je ne suis pas certaine que nous arriverons à temps !!

De son perchoir, l'elfe avait vu la scène, comme une pièce qui parait interminable, où chaque minute ressemble à l'infini.
Un effarement complet envahis son visage, alors qu'un projectile d'un rouge flamboyant avait frappé Aspha.
Qu'Astriel, et Grendelor, partit quelqu'un instant plus tôt, tentait tant bien que mal de le soigner.
Son corps semblait presque tétanisé devant tant de scènes de violence et l'on peut le dire d'angoisse.
Le jeune peintre se mourrait, alors que lui restait là tétanisé.
Seul l'arrivée du dragon de Cassiopée, qui atterrit à leur côté le sortit de sa torpeur.

* Pour une soirée qui se voulait sympathique ... *

Il vit Sephiroth laissé les autres et s'en allez vers l'ensemble des convives.
Sephi savait qu'il ne serait absolument d'aucune aide ici. Seule une profonde intuition, lui disait que tout ceci n'était surement qu'un prémisse, à moins qu'il se trompe.

Mais l'heure des réponses n'étant pas venus encore, l'elfe attrapa en douceur les pattes de son phénix et disparut dans une gerbe de flamme.
Moins spectaculaire que celle que l'oiseau avait faite tout à l'heure, mais le but n'était pas cette fois d'attirer tant d'attention.

Il fut déposé, sur une des nombreuses dunes entourant la cité de sable, le besoin de réfléchir aux évènement était là. Et à l'écart de la population, il serait plus apte à s'abandonner à son esprit.
Bien que le désert recèle nombre de danger.

L'heure est elle venue ? Dois je finir de me retrouver ? Perdre beaucoup dans plusieurs domaine, mais exceller dans un seul ...

Se laissant allez contre la fraicheur du sable, regardant la multitude d'étoile, l'elfe adressa une courte prière aux cieux, la vie de son peintre était importante. Mais le transport, via son phénix, l'aurait affaiblis certainement.

L'apparition de Sephiroth et de l'homme-loup surprit Grendelor, mais peut être pas autant que leur proposition d'aide. Avce un sourire reconnaissant, la dame turquoise prit la main d'Aenaril.

Si tu me laisses guider le flux de magie, je pourrais finir de réparer les dégats causés par le coup.

Une ombre épaissit la nuit au dessus, accompagnée d'un déplacement d'air imposant. Issac et Cassi.

- Grendelor ? Il est bien faible ! Je ne suis pas certaine que nous arriverons à temps !!

Il le faudra !

Jetant un coup d'oeil à Issac, elle ajouta

Je ne pense pas que nous pourrons tous venir. Se tournant vers le dragon, elle lui demanda. Peux-tu transporter 3 personnes ? Je vais montrer à Aenaril ce qu'il faut faire et il vous accompagnera. Il sera plus à même d'aider.

Sans vraiment attendre de réponse, la jeune femme transmit télépathiquement la marche à suivre pour accélérer la cicatrisation grâce à la magie.

Va! File comme le vent et sauve le!

L'urgence était toujours présente. Même si son corps était suffisamment solide, la perte de sang importante et le temps de mort l'avaient considérablement affaibli. Tout était entre les mains, ou plutôt les ailes, d'Issac maintenant.

Le stress ainsi que l'effort se rappelèrent alors à la dame turquoise. Bien que déjà assise, elle s'aggripa à Astriel, prise de vertige.

Il faut que je m'allonge un peu je crois, fit-elle d'une voix faible.

Attentive comme elle l’était de l’état de santé d’Aspharoth, Cassiopée n’avait pas remarqué la présence de l’homme-loup. Seules les paroles énigmatiques que prononça Grendelor en s’adressant à son dragon, lui firent détourner un moment son attention du mourant.

-Je ne pense pas que nous pourrons tous venir.
Peux-tu transporter 3 personnes ? Je vais montrer à Aenaril ce qu'il faut faire et il vous accompagnera. Il sera plus à même d'aider.

L’Aenaril se tenait près d’eux, à courte distance des ailes d’Issac. Sa présence imprégnait l’air d’un effluve de fauve et de magie. Le dragon gronda vers Cassiopée:

- Il n’est pas question que je porte ce petit loupiot !

Cassiopée n’avait pas prévu un tel refus.

- L’Aenaril a seul les pouvoirs de nous aider. Il peut être dangereux sans doute, mais nous n’avons pas d’autre choix. Regarde, Grendelor finira par perdre son enfant à se donner de la sorte !

Issac grogna de plus belle, mais tendit sa lourde patte griffue vers Cassiopée qui, d‘un regard vers l’Aenaril, avait associé ses gestes aux siens et bientôt Aspharoth fut calé, sanglé entre les deux principales dents de la crête écailleuse.

Pourtant, Cassiopée sentait bien que la vie du jeune peintre s’étiolait. Elle craignait fortement qu’un long vol n’occasionna des dommages irrémédiables. Le froid dégagé par les glaces venait balayer, à présent, les lèvres du peintre et elle n’aimait pas la couleur violette que celles-ci avaient prises.
Elle émit un peu de la chaleur cumulée par son corps, lors de cette journée terrible dans ce désert de sable qu’elle redoutait. Une bouffée chaude et sèche vint chasser doucement le souffle glacé sur le visage d’Aspharoth et enveloppa l’homme d’un cocon chaleureux mais bien minime face au désastre de son état.

Grendelor s’était allongée, épuisée, un peu haletante et Cassiopée lui jeta un regard inquiet en montant sur son dragon. Le contact de la peau à la fois soyeuse et rêche d’Issac consola un moment ses inquiétudes et elle s’adressa à l’Aenaril :

- Viens tu ? Choisis ta place, mais tiens toi bien. Issac ne songe jamais qu’il porte quelqu’un et c’est la première fois qu’il transportera un autre que moi.

Son regard revint vers sa sœur et le temps d’un sourire leur pensée s’unirent :

* Tu en fais trop Grendelor. Conserve toi et rejoins nous si tu le peux.*

Invité

Aenaril ne se sentait pas rassuré le moins du monde. Comment transférer en toute quiétude son énergie à Aspharoth, avec un dragon lupinophobe ? D'autant que c'était la première fois qu'il se livrait à un tel exercice...
Il grimpa sans mal sur l'animal, les aasimars étant réputés pour leur agilité et leur grande taille. Fermement cramponné de sa main gantée et griffue, il tendit celle qui était nue au-dessus du corps du peintre.

* Et si je n'y arrive pas ? *

* Tu y arriveras, on a confiance en toi * lui répondit Sephiroth.

Il inspira profondément et c'est à ce moment que le dragon décida de prendre son envol. Son souffle fut coupé un quart de seconde, puis il se ressaisit.

* Olenwë... je te demande le contrôle totale du corps, s'il te plaît. Je préfère contrôler ma propre magie, ce sera plus facile. Enfin, je crois... *

Le loup se confina en un minuscule point d'énergie puissante, en guise de réponse. L'aasimar se sentit en pleine possession de lui-même et afficha une mine concentrée.

- Voyons voir... Là ! C'est là !

Son esprit visualisait les flux énergétiques d'Aspharoth. Il avait eu du mal à les percevoir, n'étant plus habitué depuis longtemps à ôter les âmes des morts pour les emporter.

- Ce doit être le processus inverse, marmonna-t-il pour lui-même et pas trop fort pour que Cassiopée ne s'inquiète pas.

Il pria pour qu'Agape l'aide à relier, et ne pas retomber dans ses travers de trancheurs. Il craignait d'ôter l'âme d'Aspharoth par un mécanisme automatique. D'instinct, cependant, il parvint à faire glisser son énergie dans le corps du peintre. Il avait l'impression de se vider de son propre sang. Il ressentait une certaine tiédeur et une fatigue saine l'emporter doucement. Mais les choses ne tardèrent pas à se corser. Soudain, il eut l'impression qu'un énorme barrage se fissurait en lui. Comme si toute la magie voulait passer d'un coup ! Il hoqueta de surprise et un réflexe de survie de sa part le poussa à contenir l'énergie et à en contrôler le flux. Cette nouvelle surprise l'éprouvait beaucoup et il ne tiendrait sans doute pas longtemps à cette allure. Il sentit la minuscule part d'Olenwë appelé Sephiroth au secours.

* Vieux loup ? Il va déborder. Nous sommes trop liés, nos énergies ne sont plus distinctes... Plus ça va, plus on dérive. Lui à gauche et moi à droite... Que se passe-t-il ? *

Pour toute réponse, Sephiroth déploya ses ailes et décolla a une vitesse fulgurante. Rattraper le dragon ne serait pas chose aisée... Aenaril espéra pouvoir tenir jusque là.

Astriel aida Cassiopée à sangler Aspharoth sur le dos du dragon, étonnante créature, surtout qu'il n'en avait que rarement vu et surtout pas d'aussi près. Rien que l'allure impressionnait et il était claire que ce qu'on leur accordait ne paraissait pas usurpé. Il redescendit et attendit le feu vert du dragon et de Cassiopée, la question de Grendelor tenait plus de la politesse que du sens pratique car il était assez facile de s'imaginer trois personnes sur le dos de la craéture ailée.

Grendelor s'aggripa à Astriel, prise de vertige par les efforts qu'elle venait de fournir et du stress occasionné par la situation délicate. L'ange la rattrapa et l'incita à s'assoir pour se poser.

- Il faut que je m'allonge un peu je crois, dit elle d'une voix faible
- Moi j'en suis sûr, repose toi, tu as déjà fais beaucoup malgré ton état, il n'est pas question que tu prennes plus de risque, nosu allons nous occuepr de la suite, ne t'inquiète pas, répondit-il d'une voix rassurante et d'un sourire

Néanmoins il fallait qu'il monte sur le dragon aider Olenwë et Cassiopée, ils ne seraient pas de trop pour maintenir son frère en vie. Il se tourna vers Grendelor et lui dit :

- Calme toi, repose toi maintenant, calque toi sur ma respiration.

Pendant ce temps, un certain conflit naquit entre le dragon et le loup, ce qui n'était pas prévu ni de bon augure, mais malgré la réticence qu'éprouvait Issac, il finit par accepté grace à Cassiopée. Les choses aimaient rappelé que rien n'était jamais simple. Le loup grimpa avec méfiance sur le dragon, et Cassiopée également.

- ça ira Grendy ? je dois monter avec eux, demanda-t-il en proie à deux sources d'inquiétudes

Grendelor fit un sourire rassurant à l'ange. "ça ira ne t'inquiète pas, c'est juste de la fatigue, va file, il y a plus urgent"

Astriel hocha de la tête, se releva et laissa Grendelor pour monter sur le dragon.

- Je vous laisses, on se retrouvera plus tard avec Aspha sur pied et pétant le feu. Veilles sur elle Seph hum ?. puis s'adressant à leur petit groupe aérien, vite ! Il n'y a pas de temps à perdre, en route pour Wilwarin, elle n'est pas très loin selon les derniers rapports géographiques et c'est là-bas que se trouvent les meilleurs hopitaux de Ter Aelis.

Puis Izaac décolla subitement, leur estomac malmené fit un tour tandis que le vent frai filait à travers leur visage. Cassiopée se mit à réchauffer le corps d'Aspharoth tandis que le Loup s'efforçait de garder sa concentration malgé cette nouvelle expérience aérienne. Ainsi préservé dans une bulle protectrice, le vent désormais glacial des hautes sphères n'étaient plus un problème majeure. Jouer avec le fil d'une âme en proie aux faucheuses et dans de telles conditions était une autre paire de manche. L'ange en retrait, observait ce qu'ils faisaient et essayait au mieux de caller son énergie avec celle de Cassiopée et d'Olenwë pour les aider et servir ainsi de tampon tout comme de réserve auxiliaire. Cependant Olenwë semblait avoir de sérieuses difficultés et luttait entre le désir de rompre le contact avec l'âme d'Aspharoth et de controler les flux et quantités d'énergie qui se jouait au travers de l'éthéré. La situation devenait assez critique et Sephiroth au loin se mit à leur poursuite pour les rejoindre aussi vite que possible et arrivé à temps. L'ange s'efforçait de compenser cette force qui pesait sur le loup et de l'aider dans sa tache mais il n'avait jamais jouer trop loin dans ce domaine.

* Vite Sephiroth, ça devient plus qu'urgent ! *

L'ange adressa un regard inquiet à Cassiopée, cela ne se présentait pas bien du tout.

* Et merde ! non non et non !*

Il se rua sur Aspharoth et tira son col de ses mains.

- C'est ça que tu veux ! Nous lacher après tout ça espèce de lache ! T'as plutôt intéret à revenir à nous tout de suite si tu ne veux pas qu'on aille te chercher en enfer ou au paradis peu importe, mais ne fait pas l'erreur de te défiler devant nous comme ça ! Et je sais que tu m'entends ou que tu soit, alors revient triple buse ! Personne ne t'as autorisé à partir comme ça sans rien dire et de cette manière, c'est à toi de choisir comment tu partira mais pas à une autre personne. Alors petit frère, bouge tes fesses et revient ! hurla-t-il en proie à une colère d'espérance.

Il dessera sa prise et reprit son rôle de soutien. Sephiroth arrivait, et il sentait que malgré la situation critique, l'effet qu'il escomptait de son intervention aiderait à le faire tenir.

- Regardez, Wilwarin est en vu !

* Rien n'est perdu ! Et surtout pas toi petit monstre. *

Sephiroth fendait l'air à une vitesse folle, ses cheveux le fouettait avec force, ses yeux laissaient échapper des larmes sous l'emprise du vent qui les malmenaient. Il se demandait s'il parviendrait jusque là sans s'épuiser, mais la question n'eut pas le temps d'être vraiment posée, le dragon se présentait devant lui.
Il se cramponna à Aenaril qui se sentit déjà plus apaisé à l'idée qu'il soit là.

- Bon... ne cédons pas à la panique. Aenaril, tu as trop mêlé ton énergie à celle d'Olenwë, opérer ainsi une scission fait que la magie veut reprendre ses droits et se mélanger à nouveau. On va régler ça, mais ça va être tendu.

A ses mots, Olenwë partagea l'esprit du tutélaire, Aenaril se retrouvait "seul" dans son corps.

- Voilà, tu te retrouves avec ta magie à toi. Quand tes réserves s'épuiseront, Olenwë te rejoindra... attention ! Ce sera sans doute rapide, ta magie est capricieuse et tu l'as déjà beaucoup utilisée aujourd'hui.

Décidément, rien ne jouait en leur faveur. Aenaril devient très pâle, au bord de l'évanouissement, ses réserves s'étaient vidées plus tôt que prévu. Deux vies étaient à présent en jeu : si Aenaril perdait connaissance, la magie continuerait de sortir, jusqu'à épuiser son fluide vital. Sephiroth inspira profondément et prononça d'antiques paroles qui lui venaient à l'esprit.
L'arme de l'aasimar se mit à briller d'une lueur rose-rouge qui ne tarda pas à envelopper le corps d'Aenaril.

- Agape... dit Sephiroth dans un souffle.

En réponse, l'aura se propagea jusqu'à la main du tutélaire. Agape allait assurer un flux constant entre la magie du loup qui regagnait son corps. Avec douceur et efficacité, par les mains d'Aenaril qui recouvrait ses esprits, la magie continua d'opérer sur le corps d'Aspharoth. Il reprenait un peu de couleurs. Les médecins feraient le reste, à Wilwarin. Tout reposait à présent sur le dragon : l'atterrissage était la dernière crainte d'Aenaril. Sephiroth, lui, semblait soulagé et confiant et cela le rassura.

Issac grondait des feux intérieurs de l’opprobre. Il supportait difficilement l’ignominie de servir de moyen de transport à de simples substituts d’humains. L’âme du loup était la plus douloureuse à supporter. Cassiopée devait faire preuve de toute sa science de l’auto-discipline pour que le dragon ne s’emporte pas et n’envoie pas valser sa cargaison en plein vol.
L’effort de concentration qu’elle opérait nuisait au maintien du souffle d’air qu’elle entretenait près du corps d’Aspharoth, souffle qui irriguait ses poumons et reposait son âme.
Conservant une poigne de fer sur la volonté de l’âme noire, le dragon fut contraint de mener son chargement à destination. Pourtant, l’arrivée de Sephiroth fut un baume de plénitude pour Cassiopée qui sentit l’énergie vacillante du prince noir s’accroitre suffisamment pour lui donner la sensation qu’il survivrait peut-être à leur voyage aérien.
Lorsque le dragon survola Wilwarin, la peau diaphane d’Aspharoth suintait d’une sueur chaude et maladive, mais Cassiopée sentait le peintre aux portes de la vie.
Mené par la dame des étoiles, Issac ne se jeta pas au sol comme il l’aurait souhaité. Il fut contraint de se laisser planer pour se poser lentement et en douceur sur le toit de l’hôpital. Grendelor n’était pas encore là, mais le groupe fut rapidement pris en charge par l’équipe de vétérans soigneurs et Sephiroth mena lui-même Aspharoth entre les mains des meilleurs médecins de Ter Aelis, lui-même baignant dans des profondes bouffées de magie afin de conserver son pouvoir sur le mal qui le rongeait.
Cassiopée suivit du regard le groupe se précipitant dans l’antre hospitalier puis se tourna vers Issac, libérant le dragon de son emprise. Ce fut alors qu’une longue plainte embrasée s’éleva dans les cieux de la cité des livres.

Allongée à même la rive, à peine à quelques centimètre de l'eau, Grendelor n'avait même pas la force de suivre les essences de ses amis à travers leur voyage. Rongée d'inquiétude, elle essayait de se détendre pour récupérer. L'appel d'Astriel à Sephiroth ne passa pas innaperçu et augmenta considérablement l'angoisse de la guérisseuse. Heureusement, lorsqu'ils arrivèrent à l'hôpital, la vague de soulagement qui envahit ses compagnons lui parvint par le truchement de Cassiopée. Libérée, la jeune femme put enfin s'abandonner au repos. Quelques heures de sommeil et elle pourrait rejoindre Aspha à l'hôpital pour prendre de ses nouvelles. La fatigue l'emporta rapidement au pays des songes.

De l'autre côté de l'oasis, la fête s'était éteinte petit à petit pendant que les derniers habitants quittaient les lieux, les yeux encore emplis des feux d'artifice.