[Suivi] Erlidann

Finalement, voilà une petite retouche sur la transition que tu pointais.

Citation :

Partout l’on peut voir des affiches misogynes vantant les mérites de merveilleux ustensiles de cuisine parfaitement adaptés à la femme au foyer modèle souvent accompagnée de sa caricature de mari sculptant le monde de sa toute puissance pour les générations à venir. Ici et là, les mêmes stéréotypes sont rabâchés à tort et à travers, des enfants heureux devant des écrans colorés, des adultes aux anges devant leur enfants décérébrés.

Mais il suffit d’un flocon de neige pour que le regard vide et blasé du jeune homme errant dans les rues gelées se transforme en deux billes brunes pétillantes et ébahies.

« Neige … » murmure-t-il dans un souffle qui se mue en arabesques de fumée blanche.
Autour de lui, le monde s’éclaire. Le ciel tantôt si gris et terne s’émaille de blanc, les ruelles moroses se trouvent égaillées des lumières des vitrines, les décorations annonçant la venue proche de noël s’illuminent de milles feux : la rue prend vie.

Les boutiques autour de lui l'entoure de leurs halos bienveillants, l'attirant tour à tour tel un papillon de nuit voletant d'une lueur à l'autre. Une échoppe proposant de nombreux délices de saison semble appeler particulièrement l’enfant de 20 ans dépassés qui s’émerveille devant la vitrine colorée. Quelques minutes de tentation ont raison de la réticence de l’adulte pressé qui retourne se terrer dans un recoin de l’esprit enfantin tant attiré par la promesse de délices sucrés et épicés.

Une fois la porte franchie un bouquet d’odeurs diverses le submerge : coriandre, cannelle, clous de girofles et la douce odeur du pain d’épice tout juste sorti du four. Cette vague d’arômes l’accueille bien mieux que le petit carillon d’entrée, bien vite étouffé par un agréable musique de fond, mélange habile de contrebasse, violon et piano.

Cet étrange temple des délices semble promettre tant de choses formidables : ici, un éléphant gardien d’infusions exotiques, là, un homme à la tenue verte doublée de fourrure blanche couronné d’un bonnet à pompon distribue des bonbons ou encore là, une déesse aux bras multiples entourée de présents représentant de rares encens. Une cheminée diffusant une chaleur apaisante craque doucement dans un coin, réchauffant de bonne grâce le visiteur fasciné. Une voix interrompt brusquement la rêverie du jeune homme : « On ferme ! ».

La musique s’arrête, les lumières s’éteignent et le froid revient. Il ne neige plus. Les décorations ont perdu de leur éclat. L’enfant s’éclipse, l’adulte revient.

Checked up and got to go !

On continue ?

Je suis dispo à partir de lundi pour bosser.

Je suis dispo aussi

Et ben... on y va ?

Choisis une émotion, la maintenant tout de suite. La suite viendra.

L'euphorie ?

Etablis une série d'émotions proches, de la plus proche de l'euphorie à la moins proche selon toi.

- Euphorie
=> Exultation
=> Excitation
=> Joie
=> Soulagement
=> Aise
=> Contentement / Satisfaction

Pour chacun de ces sentiments, donne une définition la plus nuancée possible.

Ensuite, associe chaque sentiment à un épisode de ta vie, si tu le veux bien.

Hum... un sujet intéressant !

Je m'y met dans le train ce midi !

Première partie de l’exercice pour que l'on soit d'accord sur les termes :

- Euphorie : Joie extrême entraînant une sensation de satisfaction et de bien-être total. (Peut survenir à la prise de produits illicites.)
- Exultation : Satisfaction très forte résultant d'un état de fait.
- Excitation : Bonheur par anticipation d'une chose à venir ou bien : Cristallisation d'une joie future.
- Joie : Sentiment positif
- Soulagement : Sentiment positif ressenti suite à l'appréhension d'une chose négative qui n'a pas eu lieu.
- Aise : Fait de ne pas être dérangé par son environnement proche.
- Contentement / Satisfaction : Sentiment positif tiré de l'accomplissement d'une tâche.

C'est toi qui voit quelle définition tu leurs donnes. Ca me va.

Histoire de faire semblant que je bosse :

Citation :

Il est huit heures sept, le réveil entame les premières notes d'une chanson d'un groupe connu. Je bondit hors du lit, passe rapidement sous la douche, saute dans un polo et glisse dans un jean.
L'ordinateur ronronne comme le chat qui lui aussi vient de sortir d'une courte nuit.

Il est neuf heure trente, le martèlement continu du clavier approxime facilement les battements de mon coeur. Ce sera ce matin. La cadence augmente. Une fenêtre apparaît sur l'écran parcouru de soubressaut. Un lien me mène à l'endroit tant espéré et redouté. Une liste de noms inconnus défile devant mes yeux.

- "R"

Mon nom apparaît enfin. Un cri bestial explose malgré moi hors de ma bouche. Une envie de courir dans tous les sens et de l'annoncer à qui veut l'entendre me prend subitement.

- "Je suis admissible !"

J'en suis pas convaincu, va falloir que je le retravaille un chouilla.

Joie :

Citation :

Au rythme des balancements erratiques de l'engin métallique, je me laisse aller à une rêverie idéaliste. Dans le ronronnement de l'engin d'outre-Atlantique, je m'avance dans le beau pays d'Armorique. De vastes champs me murmure des envies de liberté à peine couvertes par les discussions qui m'environnent. Je sens des rayons réchauffer mes pensées jusqu'ici en hibernation. Je me plonge dans la contemplation d'une nature qui s'enfuit à mon approche. Je m'évade dans une échappée multicolore.

D'après tes définitions, je pense que ton premier texte est sensé décrire l'exultation. Si je devine bien, c'est qu'a priori tu auras réussi, au moins en partie.

Ton premier texte montre un sentiment très fort, que tu as décidé de décrire de manière instantanée et non sur la durée. Je trouve ca intéressant, dans le sens où ca met en relief la définition que tu as donnée ; ca l'enrichie. On a ainsi affaire à un sentiment certes très fort résultant d'un état de fait, mais qui peut aussi se définir par sa soudaineté, ainsi que sa brièveté. Il serait intéressant, mais aussi beaucoup plus dur je pense, de faire durer ce sentiment tout le long d'un texte.

A contrario, le sentiment de joie est beaucoup plus diffus. La définition n'était pas claire du tout, bâclée j'aurais tendance à croire, mais le texte est assez intéressant. Plus que la joie, j'y vois de la satisfaction, du contentement. Il n'y a pas de tâche accomplie, mais le texte est assez langoureux, très calme. Une rêverie, comme tu le dis dans la première phrase. Du coup, la définition évasive couplée avec ce ressenti transmis ne donne pas spécialement l'idée de "joie".

Je te demanderai de corriger juste la petit faute qui se trouve dans le premier texte, rien de bien pédagogique, juste un peu pointilleux.

Si tu veux on peut passer a autre chose. A moins que tu désires continuer sur cet exercice. Je pense que c'est plutôt réussi jusqu'ici, étant donné que tu as plus ou moins réussi à définir et à transposer l'idée associée.

Bon, correction effectuée.

Sinon, une définition moins "bâclée" pour la joie.

Joie : Sentiment diffus de bien être et d'appréciation de l'instant présent sans contrariétés.

Je me remet au boulot dès ce week-end, alternant préparation d'un concours et ça pour me détendre.

Ceci n'est pas un vœu pieu. Quoique ça, seul l'avenir nous le dira.

Soulagement :

Citation :

Dans les vrombissement harmoniques des mécaniques, une admirables rangée ininterrompue de couleurs vibrantes et variées processionnent devant moi.
Du carmin au parme, le rythme monotone des rugissements bariolés me transmet une langueur agitée.
Du vert au blanc, tous sont réunis dans ce flou d'un marron d'un très joli ton.
Parmi les effluves de pétrole, de terre et de poussière, l'odeur grasse d'une baraque à frites sature l'air.
Dans les relents de grillades, une dissonance se fait entendre. Des coups de sifflets me tirent de ma torpeur. Je saisi mon sac. Je me précipite vers l'agitation. Une, deux. Des fanions blancs et jaunes. Ça s'agite. Des cris tentent de réprimer le défilé inhumain des costumes bariolés. Une, deux.

Devant moi, une forme inanimée, auréolée de pourpre. Un cri. Je bondis.
« Les jambes ! On le sort ! »

Une fois sur le côté, il bouge, s'anime. Il est sauvé.

Est ce que tu veux passer à autre chose ?



Pour ce qui est du soulagement, j'aime bien ce petit texte, même s'il est ultra saturé d'adjectifs en tous genre. La monté en tension est plutôt pas mal, notamment due à cette accumulation jusqu'au dégout de ces adjectifs. Mais le soulagement... est moins perceptible. On a du mal à se défaire de cette tension, et cette chute ne le permet pas vraiment. L'esprit se dit "oui c'est bon", mais les tripes sont encore tendues.

Si tu considères que l'exercice est plutôt réussi, nous pouvons changer de sujet, en effet.

Effectivement, même si sur le coup, je savais qu'il allait bien, la tension s'est déchargée sur tout le reste de la journée, lentement. J'avoue que la chute est brutale. Mais c'est aussi un peu l'effet que ça m'a fait, un temps de tripes nouées malgré le fait que j'ai réalisé qu'il n'avait rien, que ce n'était que superficiel bien qu'impressionnant. Un choc.

Tu me disais que lorsque tu écris, tu te laisses trop porter par le cours de l'écriture,e t que tu n'arrives pas à tenir ta trame, qu'elle s'effiloche. Je te propose donc de faire un travail en deux temps : tout d'abord, nous allons élaborer une trame, précise, de ton récit. On rédigera après.

Je te demanderai donc d'établir une trame de base. Un objectif, un point de départ, et quelques idées pour y arriver. Sur le thème que tu désires ( à moins que tu préfères que je t'en donne un)