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| [Dark-SF]Mostenfer | |
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Nirwar
Nombre de messages : 14 Age : 32 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 30/07/2011
| Sujet: [Dark-SF]Mostenfer Dim 31 Juil - 20:02 | |
| Je vais donc vous présenté l'un de mes récits, je crois que Mostenfer est l'un de mes plus réussit, pour la bonne raison que je l'ai recommencé un grand nombre de fois. Cet univers, j'ai tenté de l'adapté en JDR et pour l'instant , les quelques retours ont tous été très positifs, faut croire que le résultat est pas mal ^^ - Spoiler:
- Citation :
Mostenfer ’’Incubus in figurà hominis’’ ’’humanitatis devorare’’ Le démon à forme humaine Le dévoreur d’humanité Chapitre 0 : « Réveilles-toi ! Je t’ordonne de te réveiller ! » Cette voix, ma voix, me réveille en plein sommeil. Mais, aucun souvenir de rêve, de cauchemar, de vie. Cette étrange sensation de flotter…elle est agréable, tranquille. Ça doit être comme ça que les… Encore un trou noir. Je ne sais plus rien. Pas de souvenirs, d’énormes connaissances, la preuve que pourtant j’ai vécu, cette envie de hurler au monde que j’existe, que j’ai déjà vécu. Puis, sensation désagréable, on m’extirpe de ce doux liquide, le froid agresse ma peau, je me retrouve allongé, quelqu’un arrache quelque chose de mon visage. La pression s’élève puis finalement quelque chose cède, j’ai l’impression qu’on m’arrache le visage et le ventre de l’intérieur. Puis, je peux ouvrir les yeux, une lumière agressive emplit mes yeux, je parvins à voir un long tube rouge de sang sort par ma bouche. Avant de les refermés. Puis enfin, je peux de nouveau respirer, des gens se mettent à parler, ils se félicitent, parlent de succès et de renaissance. Soudain un bruit, incessant, insupportable : « Arrêtez-le. Dis-je, ma voix était réduite à un murmure. _ Il, il parle ! S’écria l’un d’eux. _ Déjà ? Il a vraiment évolué. S’exclama un autre. _ Arrêtez-le ! Criais-je cette fois. J’ouvris les yeux, j’étais posé sur une table, la salle était blanche, tout comme les combinaisons des hommes en face de moi. _ Le diagnostique est en cour, toutes ses fonctions vitales sont bonnes, ses sens sont en cours de test. Donné moi le flacon Z-903, puisqu’il parle déjà, on va l’aidé un peu. Le bruit cesse, puis soudain, une douleur terrible, venant de toute part, sur la peau, sous la peau, mon corps tout entier n’est plus que douleur. Je suis tétanisé, secoué de spasmes, je sens qu’on me déplace, puis soudain, plus rien, le vide. On m’a enfermé dans un endroit noir, silencieux, vide. Malgré le noir complet et stable, mes yeux commencent à deviner la forme de cette cage, je tremble encore un peu, doucement j’ouvre puis ferme le poing. Fasciné, je recommence, mais j’ai l’étrange sensation de l’avoir déjà fait. Alors que doucement je prenais lentement conscience de mon corps, une sensation bien désagréable surgit : une faim terrible, meurtrière. Le temps semblait arrêté, me laissant tirailler par la faim, jusqu'à ce que je sente un gaz qui m’endorme, doucement, doucement… « Reviens-moi, maintenant ! Je suis ton guide, je t’indiquerai la voie à suivre, ne crois personne d’autre que moi, ai foi en moi et je te montrerai » _ Me montreras quoi ? Qui ? » Mais aucune réponse ne vint. Resta le silence, comme si le temps était arrêté. Après un long moment, le calme fut rompu, le noir devint lumière, le silence, un bourdonnement et une étrange odeur décupla ma faim. On m’arrache de cette cage, me menotte et me suspend par un crochet au plafond et on ouvre sur moi un puissant jet d’eau froide. Malgré le hurlement de la tuyauterie et le fracas de l’eau, je devine la présence de quatre personnes. Cette information me fit oublier le froid, le bruit, la lumière, restait la faim, une faim terrible comme si on m’ordonnait de manger, de manger tout ce qui était là, ces hommes et femmes qui sentaient si bon. Puis on me décroche, un bras s’attarde contre ma joue, sans plus réfléchir, je tourne la tête et fait claquer ma mâchoire, déception, rien. En réponse, on me donne un violent coup dans le dos, on me répand une poudre sur le corps et de nouveau de l’eau. « Tu vois, c’est vraiment un monstre » dit le gars qui m’arrosait. Puis on m’attache un masque sur la tête, me cachant les yeux, une grille devant la bouche, on me met une chemise, un caleçon puis un pantalon .Sans comprendre pourquoi, le tissu souple sur ma peau me procure une grande satisfaction. En quelques instants, je passais de nu à un élégant costume fait sur mesure. Puis, on m’injecte un produit dans la nuque. L’effet est instantané : Le noir et le silence deviennent ma réalité. Quand je revins à moi, je ne suis plus dans la même salle, celle-ci est sombre, plus exigüe, une unique lampe est suspendue au dessus de la table. Mes deux poignets sont accrochés aux accoudoirs de ma chaise. Petit, gros, gras, puant la sueur, les cheveux gras mal coiffés, respirant bruyamment, le souffle court et habillé avec un costume semblable au mien mais, avec une ceinture trop serrée pour son ventre proéminant, un homme se tient assis en face de moi. « C’est Oscar » Je me rendis compte que seul moi pouvais l’entendre, c’était donc mon subconscient ou de la télépathie. Soudain quelqu’un toussote dans mon dos, sans doute un garde. « Bon, et bien, puisque vous êtes revenu à vous, nous pouvons, commencer ? Cela vous convient-il ? demanda Oscar, d’une voix légèrement tremblante et essoufflée. _ Que me voulez-vous ? Oscar. A l’audition de son nom, il ouvrit des yeux affolés, sa respiration accéléra encore et des perles de sueur commencèrent à apparaître. _ Je, comment, comment connaissez-vous, mon nom ? Ce n’est, pas normal, ça ne devrait pas… dit Oscar, ses paroles découpée par ses courtes inspirations. Je ne sais pas pourquoi, mais sa détresse me détends. _ Je n’en sais rien, je le connais, c’est tout. Répondis-je simplement, d’un ton méprisant. _ Bon, passons là-dessus. Je suis ici pour vous parler de votre avenir. _ Que voulez-vous dire ? _ Eh bien, votre corps appartient à la société GenWarTech, je suis l’un de leurs représentants. Aussi, vous travaillerez pour nous. J’ai ici le contrat présentant toutes les conditions, j’imagine que vous voudrez le lire plus tard. _ Bien sûr, mais à condition que vous réussissiez à me convaincre. Dites-moi tout. _ Eh bien, en premier lieu, nous possédons toutes vos données anatomiques, qui représentent d’ailleurs un important investissement. Ensuite, nous pouvons très largement vous entretenir, nous possédons plusieurs résidences de grand luxe ainsi que de fonds financiers quasi illimités. « J’ai bien plus à t’offrir, avec eux, tu ne seras pas libre, tu devras être leur fidèle serviteur » _ Je ne suis pas disposé à vous servir au doigt et à l’oeil. Qu’avez-vous à m’offrir par rapport à cela ? _ Heu…je. Il recommença à suer de plus belle. _ Alors ? Insistais-je. _ Eh bien, disons que nous pourrons négocier vos droits et vos devoirs une fois en règle. « Ils ne te laisseront pas partir, tu vas devoir te frayer un chemin » _ Je demande à ce que vous me laissiez partir. _ Je ne peux pas. Votre corps représente trop d’argent, en fait vous n’avez pas le choix, vous devrez signer ce contrat de gré ou de force. Répondit Oscar avec un ton froid qui ne lui correspondait pas. Ne croyez-vous pas qu’accepter avec des avantages serait plus raisonnable que de se faire dresser sans le moindre répit ? « Question rhétorique, tu sais ce que tu dois répondre » _ Dans ce cas, j’accepte. Mais sachez que j’ai horreur qu’on me force la main. Le visage jusqu’alors neutre d’Oscar s’éclaire, il se penche en avant, son ventre frotte contre la table, tendant un contrat avec un crayon attaché dessus. _ Vous revenez donc à la raison, vous m’en voyer ravi, voici donc le –dit contrat. Nous allons vous faire confiance, je vais demander que vous soyez détaché, mais vous ne devrez pas faire de gestes brusques, juste lire puis signé ou faire une simple croix à l’endroit prévu à cet effet. Oscar fit un signe de la main à l’un des gardiens derrière moi, il s’approcha avec un bruit de tintement de clés, je sentis la pression autour de mon poignet droit tombée, tandis que la tension dans la pièce, elle, s’accrue terriblement. Oscar redevint grave, tout en sueur, une très forte pression pesant sur ses épaules. Sous les yeux d’Oscar et de mes gardiens, je commence à lire le contrat. Il parle de démarches administratives, de l’histoire de la société GenWarTech, mais aucunement de moi, dès que je finis une page, je dépose une croix en bas de celle-ci, faisant croitre le sourire d’Oscar. Puis vint la dernière page, celle-ci sue attirer tout mon intérêt : Cette dernière page est la preuve que vous existez, Vous êtes la propriété de GenWarTech, en aucun cas Vous ne pourrez être en désaccord avec un ordre donné. Voici votre première mission, votre premier ordre : Vous allez révéler exactement tout ce que vous savez A l’homme qui est en face de vous. Tout refus de Coopération sera punie par de lourdes sanctions. « Tu vois, il n’y a que la douleur et la frustration qui t’attends avec eux, écoutes-moi et tu seras riche crains, aimé et puissant » Je pose la mine du crayon dans la case de signature. Oscar est comme fou. Il me faut gagner du temps, le temps de pouvoir élaborer un plan pour me libérer des gardes et d’Oscar. « Donc vous dites que mon corps représente un très lourd investissement ? _ Cet exact, pourquoi ? _ Si j’ai bien lu, il est stipulé qu’en cas de litige, ils seront résolus avec de lourdes sanctions. _ Je vois et bien sachez que nous préfèrerons détruire notre travail plutôt que de le voir détourné de sa fonction première, c'est-à-dire, nous servir. _ Donc c’est un contrat d’asservissement que vous me soumettez, c’est bien ça ? Oscar se leva avec un léger sourire aux lèvres. _ Sache qu’avant d’être dégradé, j’étais assigné aux services de renseignement, je ne sais pas pour quoi tu vaux autant d’argent, mais saches que les horreurs des nazi, à côté des miennes, sont du menu fretin, alors je te conseil de… Je ne laisse pas Oscar finir sa phrase, car toutes les conditions sont réunies : Les gardes se sont rapprochés et Oscar est à quelques centimètres de moi. Tout en bondissant de ma chaise, je plante le crayon dans la partie inférieure de la bouche d’Oscar, traversant son triple menton, la scène semble se dérouler au ralentit, si ralentit que tout semblait possible et imaginable. « Bien, maintenant que tu es lancé, éteins la lumière et enlèves ce foutu masque » Encore en l’air, je tends mes jambes vers le sol, attrape le dossier de la lourde chaise et la faisant basculée sur mon dos, l’envoya directement dans le lustre suspendu. J’arrache mon masque, cette fois, tout est clair, visible, je distingue avec une infinie précision chaque chose en mouvement. Ainsi, je pus esquiver avec une grande facilitée la balle tirée par l’un des gardes, voyant la balle, parcourue de vibrations à grande vitesse, telle une pépite d’or sur un lit de charbon. En un instant, je me retrouve derrière l’un des gardes, le plus petit, sans qu’il ne m’ai vu, présentant mes mains, prêt à lui tordre la nuque, mais je suis alors pris d’une hésitation. « Tu hésites à prendre la vie de l’un d’eux ! S’exclama la voie Mais crois-tu seulement qu’ils le feront pour toi ? » Le craquement retentit dans la pièce éteinte. Je vois l’autre garde se tourner et tirer aussitôt, je suis alors aspergé du sang de son défunt collègue qui me servait de bouclier humain. Je laisse tomber le cadavre à terre qui s’étale telle une marionnette désarticulée. « Patron, je crois que je l’ai eu, il y a un autre interrupteur ? _ On, mais ouvi la pote pouait ête une boe idée… Bon, ça sent les emmedes à plein ez si tu l’as buté. Dit Oscar qui venait d’arraché le crayon de sa bouche, la langue perforée refusait d’articuler normalement. » Pendant ce temps, j’avais enlevé mes chaussures et m’était faufilé sans un bruit derrière de deuxième garde, il tendait l’oreille, à l’affut du moindre bruit, l’arme bien callée contre son épaule, prêt à faire feu .Un second craquement sinistre le mit hors-course, Oscar n’y comprenait pas grand-chose : « Bon ! Tu l’ouves cette pote ?! _ Pas tout de suite. Répondis-je. On va discuter un peu avant. _ Qui ? Toi ! _ Oui, j’ai bien des questions à te poser. _ A oui, ze les connais déjà ces questions : « Qui suis-ze ? », « Comment ze sais tout ça ? », « Pouquoi ? ». Eh bien moi, egarde-moi bien, z’ai une tès simple éponse. » Avant même que je ne puisse bouger, le bruit du coup de feu retentit dans la pièce, le corps d’Oscar tombe par terre en même temps que la douille du révolver dans sa poche, une bonne partie de sa cervelle et un morceau de son crâne coller sur le mur à sa droite. Je me retrouve alors au milieu de trois corps plus ou moins meurtri dans une salle tapissée de sang. Je commence alors à fouiller dans les papiers devant la chaise d’Oscar, il y a le contrat en triple exemplaire, une fiche d’ordre pour Oscar, tâche administrative barbante j’imagine, il y a une feuille comportementale me concernant, qu’il avait commencé à remplir, ainsi que trois photocopies de feuilles semblables déjà remplies ainsi qu’une pochette cartonnée de format A3. Je prends le tout, prends les lunettes de soleil et échange mes habits avec ceux d’un garde pour enfin sortir de la pièce.
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| | | Nirwar
Nombre de messages : 14 Age : 32 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 30/07/2011
| Sujet: Re: [Dark-SF]Mostenfer Mar 2 Aoû - 17:29 | |
| Voici donc la suite ! Bonne lecture - Spoiler:
- Citation :
- Derrière la porte, se cachait un monde de lumière, blanc, éblouissant, je du refermer la porte avant de l’entrebâillée un peu pour m’habituer doucement à la lumière, malgré les lunettes. Après de longues minutes, mes yeux purent enfin s’ouvrir à ce nouveau monde, c’était un long couloir blanc au sol gris clair, le silence y était agréable, je n’avais pas même encore eu le temps de faire le point sur ma situation. Je ne sais ni où je suis, ni qui je suis, une voix inconnue me « guide » et je viens de tuer trois homme avec une facilité incroyable, dès que l’odeur de sang humain me parvient, j’ai les papilles qui s’affolent, j’ai des connaissances incroyable, je connais le monde, l’anatomie de l’homme, je connais le combat, les pirouette et la psychologie. Je n’ai par contre ni souvenir ni émotions, je ne sais ni comment, ni pourquoi, ni depuis quand je vis…Soudain une équipe de nettoyage apparue, discutant tranquillement, deux femmes en blouse blanche se tenaient à un lourd chariot. Je constatai la présence de beaucoup de sang sur moi, assez pour dire que j’ai saigné abondement du nez, mais il me fallait pour cela simuler au plus vite et le plus rapidement possible.
Il me fallait donc choisir entre deux options : Les tuer ou me faire passer pour un autre. Les tuer retarderait la diffusion de la nouvelle tandis que leur parler me ferait gagner en crédibilité et donc, pourrait me permettre de m’évader d’ici sans trop faire de vague. Je choisis donc la crédibilité : « Mesdames, vous pourriez m’aider, je suis aveugle et j’ai beaucoup saigné du nez, pourriez vous me conduire à l’infirmerie s’il vous plait ? « Tu dois t’en débarrasser, les humains ne sont pas dignes de confiance. Tues les rapidement qu’on en finisse » Je réalisais soudain une chose, mon instinct, ma faim, m’entrainait de plus en plus vers les humains, plus qu’une simple faim, c’était maintenant un désir profond qui me prenait au ventre, mon corps voulais manger des humains, maintenant, ces deux femmes. « C’est ça ! Tu as compris, les humains ne sont rien d’autre que du gibier » Au fur et à mesure que ce désir croissait, je sentais des picotements me prendre derrière la nuque. « Monsieur, ça va ? Demanda l’une des femmes de ménage, intriguée par mon manque d’attention. _ Je…c’est parce que j’ai perdu beaucoup de sang, ça doit être pour ça. Répondis-je, faussement déstabilisé. _ Et bien, nous allons vous conduire à l’infirmerie, parce que ça n’est pas super rassurant votre état. « Ton corps se nourrit d’adrénaline, après l’action et la surprise, c’est la douleur qui en produit le plus, laisse la venir, accepte la et tu en seras bien plus que récompensé » Petit à petit, le picotement devenait de plus en plus désagréable, puis vinrent d’autres picotements. Les femmes me guidèrent jusqu’au chariot où je pu prendre appuis, les picotements devenaient de moins en moins supportable, puis, sans trop comprendre pourquoi, une vague d’énergie me submergea, me coupant de la réalité. Quand je revins à moi, j’étais couvert de sang, le chariot était en piteux état, mais semblait neuf comparé aux restes des deux femmes, il ne restait d’elle qu’un amas d’os couvert de chair, des odeurs peu exquises planaient dans le couloir. Je m’empresse de mettre les corps dans des sacs plastique et de faire un minimum de ménage, dans l’un des tiroirs, je trouve une tenue de nettoyage, je me défais de mes habits tachés de sang pour me déguiser en agent d’entretient. Il régnait dans le couloir un silence de mort, une légère odeur de sang, j’étais repus, tout allait bien. Pas après pas, les dalles blanches, défilaient sans fin, le crissement cyclique des roues du chariot amplifiaient cette impression d’infinité, toujours les mêmes portes, toujours les mêmes virages, encore les mêmes portes, durant cette marche sans début ni fin, me tourne en tête les même questions : qui suis-je, pourquoi suis-je ici, depuis combien de temps étais-je dans cette cuve. L’envie de m’arrêter pour lire les papiers prélevés sur Oscar monta en flèche, il me fallait cependant sortir de ce bâtiment au plus vite. Je sors de ma torpeur quand, enfin, je tombe sur un plan du site, ou plutôt, de l’étage : Encore quatre virages et j’atteignais une issue de secours, issue qui me mènerai au troisième sous sol, étant au septième, c’était plus proche de la sortie. Je passais la porte et me retrouvais au pied d’un énorme escalier en colimaçon, tout de métal, il y régnait un froid qui marquait une réel différence avec le long couloir tempéré. Il semblait ne pas avoir de fin, montant sans s’arrêter, éclairé par de faibles ampoules incrustées dans les murs gris et froids. Alors que j’entrais dans la cage d’escalier, j’y trouvais un plan du bâtiment simplifié : _ Les labos sont au niveau -6. _ Réseaux et communication au niveau -5. _ Les dortoirs au niveau -4. _ L’armurerie au niveau -3. _ Réfectoire et infirmerie au niveau -2. _ Sas et sécurité au niveau -1. _ Hangar et réception au rez-de-chaussée. _ Bibliothèque et couverture au niveau 1. _ Direction au niveau 2. A la vue de ce panneau, deux choses me tracassaient : L’une, il n’y a avait pas de septième sous-sol, l’autre, les dortoirs, je devrai traverser les dortoirs afin de pouvoir rejoindre l’escalier qui me mènera jusque la sortie. L’idée de tuer encore me dérangeait et me réjouissait à la fois, une partie de moi m’indiquait que c’était profondément défendu, mais une autre partie, m’y incitait, comme si tuer faisait partit de ma raison de vivre. Je commençai à monter les escaliers tranquillement et silencieusement quand soudain, mes jambes cessèrent de me soutenir, c’est soudain, comme si mes muscle devenaient mou, que mon esprit s’embourbait, aucune douleur, je me noyai dans le néant. « Résiste, tu ne peux pas mourir alors que tu es en si bonne voie. Reprend le contrôle. Je te l’ordonne ! Ce n’est qu’une drogue, ne leur donnes pas raison ! » Incapable de bouger, je commençais à me concentrer sur ses dernières paroles, les tournants et retournant dans mon esprit, peu à peu, mon esprit revint, partiellement, puis entièrement, je m’extirpai de cette torpeur non naturelle. Après un temps qui me parut infini, je réussis enfin à me redresser, quelques instants plus tard, je repris mon ascension, les mains tremblantes mais la tête libérée. C’était très probablement une drogue, censée m’éliminer en cette situation. J’étais sauf grâce à son intervention. « Je ne sais pas qui tu es, ce que tu es, ni comment, ni pourquoi tu es dans ma tête, encore moins pourquoi tu as ma voix, mais pour m’avoir sauvé d’une mort tragique, je vais te choisir un nom…Mostenfer. J’ai ce nom en tête depuis mon éveil, je ne sais pas ce que cela signifie… « Cela ne se peut, car c’est…ton nom. J’ai déjà existé, j’ai donc déjà un nom, mais pour un nouveau départ, je veux bien que tu me nomme » « Alors ce sera…Malum, car tu es l’origine de ma déchéance vers cette vie. « Cela me conviens, dorénavant, je répondrais au nom de Malum. Maintenant que tu as compris ce que je suis, je vais te révéler deux choses très importantes sur toi : _ La première, tu n’es pas humain, juste un humanoïde. _ La deuxième, tu as déjà vécu, aujourd’hui, tu n’as fait que renaître. » Je m’assieds sur une marche, je devais me laisser un peu de temps pour me reposer quelques instants, mais aussi pour faire le point sur la situation présente. Je me suis réveillé il y a approximativement trois heures, depuis, j’ai tué cinq personnes, découvert mon nom et j’ai sur moi un grand nombre d’informations. Je n’ai aucune idée des informations dont ils disposent sur moi, ni s’ils sont au courant de la situation. Maintenant j’apprends que je ne suis pas humain, je n’ai aucune idée de ce que ça signifie, mon corps est-il artificiel ? Qui est Malum ? Qu’elle est cette histoire de renaissance ? Cependant, une chose est sûre et certaine : il faut que je sorte d’ici, le plus vite et le plus discrètement possible.
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| | | Nirwar
Nombre de messages : 14 Age : 32 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 30/07/2011
| Sujet: Re: [Dark-SF]Mostenfer Mar 25 Oct - 10:14 | |
| Après une longue absence, me revoici me revoilà, pour me faire pardonner, je vous met la totalité du récit sur Mostenfer (parce que j'en ai profiter pour avancer) Cependant, j'ai un lâcher l'affaire, alors à quand la suite ? On verra bien - Spoiler:
- Citation :
- La pénombre ambiante me permet de voir sans lunette de soleil, chose particulièrement appréciable, la différence est incroyable, j’arrive à discerner un nombre étourdissant de détail tout autour de moi. Contrairement au septième sous-sol, les escaliers sont inconnus des services d’entretien, il y règne plusieurs odeurs dont certaine particulièrement dérangeante : avec l’odeur du métal humide, du renfermé, il y avait celle des rats, de la cigarette et d’autre encore que je préfère ne pas diagnostiquer. Tout, ou presque, est humide, les marches, les rampes et les murs sont glissants, l’escalier qui est en colimaçon assure une chute mortelle.
L’ascension est longue, rythmée par les gouttes d’eau, le bruit de pas sur les marches et parfois, le couinement d’un rongeur. « Mostenfer, je tenais à te dire que tout comme toi, je n’ai pas choisi ma situation, ne va pas croire que c’était un souhait de ma part, toutefois, je suis aussi désireux que toi de retrouver mon identité. _ Je suis quelque peu surprit de confession de ta part Malum, cela prouve que tu as une conscience malgré tout ! Mais aussi que, malgré ta connaissance apparente de ces lieux, peut-être même de ce monde, tu ne disposes même pas d’information sur toi, si tu n’es pas juste une partie de ma conscience. » Encore un peu plus loin, le plafond de la cage des escaliers apparu, encore quelque pas et j’allai enfin pouvoir sortir de ce monde au rythme monotone et au froid morbide. Arrivé devant la porte, je remis mes lunettes et appuya sur la poignée, il me fallait trouver un nouveau costume, des toilettes et une arme... Lorsque je poussais la porte, dans un grincement désagréable et remarquable, un flot de lumière sous-estimé m’éblouis totalement. Quand mes yeux furent accoutumés à la lumière ambiante, je découvris que cinq personnes se tenaient face à moi, dans des uniformes gris clair en coton, ils étaient plutôt musclé, particulièrement un, qui semblait avoir un contrôle quasi-totale sur ses camarades. « T’es qui toi ? Je t’ai jamais vu ici, et pis regarde toi, tu es couvert de sang ! Hurla-t-il. Sa réaction assurait un fonctionnement bestial et primitive, voir même impulsif. Il me fallait jouer serré, car physiquement, il me dominait. _ Soldat, comment osez-vous adresser la parole à un de vos supérieur direct ! _ Il va prendre cher lui ! Combien tu paris sur le boss ? Murmura l’un des subordonnés à l’autre. _ Quinze clopes qu’il rentre chez sa mère ! répondit tout fort le confident. _ Veuillez-vous taire, c’est entre lui et moi. Hurla de nouveau le leader. Tu sais qu’il est gravement puni de s’adressé au responsable d’un niveau sans marque de respect et ici, c’est moi qui assure le bon respect des règles. _ Je n’ai pas à recevoir d’ordre de qui que ce soit, aussi responsable que vous soyez, veuillez me trouver un uniforme et de quoi me restaurer. _ Ça tu vas le payer au prix fort ! Il s’élança vers moi, le poing serré, le coude en arrière, prêt à m’assener un puissant coup. Alors que la monstruosité musculaire est lancée vers moi, tel un flash, comme programmé, ma main s’abat sur l’avant de son poing et dans un jeu de jambe, non calculé mais apparemment destiné, accompagne le leader jusque dans la cage d’escalier. Le résultat m’impressionna autant qu’il en effraya les spectateurs. _ Oh la vache ! Bon bah, passez, on ne va pas vous chercher d’ennuis, promit. « Les hommes se soumettent très facilement à la loi du plus fort ainsi qu’à la moindre intimidation » Je me mis à marcher d’un pas tranquille vers eux, certain prirent un air apeuré, d’autre admiratif, enfin, un dernier, distrait, essayait de comprendre et reproduire mon geste. Sous des regards analysant le moindre de mes gestes, je passai à côté d’eux, puis les ayant dépassé, je me retournai brusquement, leva le bras doucement vers l’un d’entre eux. _ Toi, où sont les vestiaires et les toilettes ? Au début, je crus qu’il allait fondre en larme, puis, la voix chevrotante, il m’indiqua : _ Les toilettes, première à droite, sur votre gauche ensuite, les vestiaires, plus loin sur la droite. _ Bien, adieu. » Les indications se révélèrent vraie, mais je me rendis en premier lieu aux vestiaires qui se résumaient en fait à une gigantesque pièce aux murs gris, aux néons clignotants, mais surtout, à l’armée de casiers collés aux murs, là je trouvai, parmi des centaines, un casier d’ouvert, j’y jetai un œil et y trouva un jeans, une paire de chaussure de ville, un polo noir à manche courte et une veste blanche. Plus loin, on pouvait entendre une douche couler, le plus vite possible, je remplaçai ses habits par les miens. Ensuite, je revins sur mes pas, les hommes attentifs à mon itinéraire. Allant jusqu’aux toilettes, j’ouvris la porte, je me retrouvai devant un humain à l’air étrange, c’est en notant la présence de lunette de soleil que je compris que c’était moi, tel un enfant dans une salle de bain, je commençai un rituel de grimace et de pauses étranges : La forte lumière m’obligeait à garder les lunettes, ma peau était d’un blanc quasi maladif, cadavérique. Aucune pilosité, le liquide dans la cuve devait réprimer toute forme pileuse ou alors je n’en disposais pas, des veines proéminentes serpentaient sur le haut de mon crâne, descendaient le long de mes tempes pour enfin longer mes oreilles. Les muscles de ma mâchoire étaient, étrangement, très développé et même mes dents n’étaient humaines : petites et pointue, elles se terminaient en pointe recourbés vers le fond de ma bouche, tel un reptile, je n’étais pas fait pour manger des légumes ou même mâcher quoi que ce soit. Puis, les yeux fermés, je retirai mes lunettes, je les rouvris doucement pour diminuer l’impact de la lumière, soudain je pus voir très distinctement mes yeux : Deux globes oculaires parfaitement noir, ni iris ni quoi que ce soit, mes yeux étaient deux gouffres de lumière, soudain, de multiples questions commencèrent à me hanté « Pourquoi ? », « Que suis-je ? », « Comment ? ». En quelques instants, tout mon monde s’écroula, ni humain, ni animal, j’étais bien un esprit torturé dans un corps artificiel. L’esprit vide, les deux coudes appuyés sur le meuble, les mains sur la nuque, le visage vers le bas, respirant profondément, je commençai à m’imaginer une autre vie, une vie faite de tendresse, de vie et de bonheur.
« Désolé de te sortir de tes délires, mais tu ne seras jamais capable d’avoir une vie idyllique si tu restes ici. Mais saches que derrière le bonheur, se cache la peine, derrière la tendresse, se cache la cruauté et derrière la vie, se cache la mort. Le plus grand pouvoir des humains réside dans leur capacité à s’imaginer heureux, en paix ou en vie, malheureusement pour toi, tu n’es pas humain » Alors que je relevais la tête, quelque chose tomba d’une poche : un trousseau de clé, une aubaine pour moi, sans maison ni véhicule, je pourrai peut-être accéder aux deux. Mais en le ramassant, je perçus un léger bruit, venant du plafond, juste dans un coin, derrière moi. Me retournant d’un coup tout d’abord je ne vis rien, ébloui par la lumière juste devant, mais avec les lunettes de soleil, je pus parfaitement voir que c’était une caméra de surveillance. C’est quand la porte se referma derrière moi que l’alarme générale se mit à retentir, mon objectif était clair, il me fallait soit, sortir avant que les issues soit verrouillés, soit, prendre une monnaie d’échange. Dans tous les cas, il me fallait faire profil bas le plus longtemps possible pour ne pas être débordé.
« Sachant que je suis au niveau -4, il n’y a pas de moyen de sortir directement, les escaliers et les ascenseurs sont surement déjà surveillé, je vais donc devoir, soit trouvé un moyen de les contourner ou que devrais me tailler un passage. » pensais-je. Les escaliers me parurent la meilleure des solutions du fait qu’ils soient en colimaçon, c'est-à-dire, seules les personnes en face de moi pourront me tirer dessus, ce qui réduirait énormément les ouvertures. Après une rapide consultation d’un plan, je découvre deux accès vers la sortie, le premier, un escalier de secours, arrivant directement à l’extérieur, avec un palier à chaque étage et le second, deux escalier, l’un partant de l’autre bout de l’étage vers le niveau -2 et l’autre partant du niveau -2, arrivant dans le grand hall, l’escalier de secours devait être surveillé par caméra et son accès restreint. Il me faut faire attention, toutefois, l’alerte est déjà lancée, une erreur de plus ne peut pas tellement aggraver la situation.
« Souviens-toi de tes propres pensées, tu ne sais pas grand-chose sur eux, mais eux savent énormément de chose sur toi, tous ce que tu fais était peut-être déjà convenu. »
« Soit, prenons l’accès principal dans ce cas, nous verrons bien une fois sur place comment nous pourrons améliorer ma position. Dans ma nouvelle tenue, je m’élance vers l’escalier, d’un pas léger, rapide, mais pas suffisamment pour être remarquable. « Salut Charlie, t’as finis ta journée toi aussi ? me lance un homme marchant derrière moi, nous ne sommes pas seuls dans le couloir, il a reconnu les habits, mais je ne corresponds surement pas au profil de ce ‘’Charlie‘’. Sur ma droite, une salle où il est indiqué « garde-manger », j’ouvre la porte et y entre, comme si je faisais cela tous les jours. Sans grande surprise, l’autre homme m’a suivi, il affiche un grand sourire, mais pas celui d’un ami à un ami, plutôt celui d’un usurier à son client. _ Alors, Charlie, il faut qu’on ait une discussion, une discussion entre quatre-yeux. Tu sais, l’argent ne pousse pas comme ça, il faut des combines, de la confiance, de la patience, mais surtout, de la rigueur. _ Je ne suis pas Charlie, cependant ton histoire m’intéresse, continues. _ Tu n’es pas Charlie, laisse-moi voir ça espèce de rat ! S’exclama l’homme, le poing serré, prêt à frapper.
Il avance vers moi, sans de manière, j’enlève mes lunettes de soleil, il resta là, le regard rond, il est surpris, il n’y a pas de mal à cela. Je lui attrape la gorge et le jette à terre, de tout mon poids sur sa gorge, la lumière de son regard faiblit, ses mouvements désordonnées ralentissent, il meurt, doucement, le visage tordu dans une grimace risible. Au bout d’un moment, il ne bouge plus, son visage tend vers le violet, de plus en plus. Sans plus attendre, je le traine vers le bureau duquel il sortait, le laissant par terre, je regarde autour à la recherche d’un objet bien précis, en quelques instants, je trouve ce qu’il me fallait, avec le câble du lustre, je fais un nœud de pendu et y suspend le cadavre, renversa sa chaise à ses pieds, une asphyxie en vaut une autre non ?
Rapidement, je ressors de la pièce, et me dirige vers la dite porte principale. L’ascenseur est soudain hors service, constat non professionnel, mais compte tenu des cris venant de l’ascenseur en pleine chute, l’ascension se fera donc à pied. Alors que je suis prêt à ouvrir la porte, j’entends un étrange bruit venant de derrière la porte, comme si une énorme bourrasque d’air se déplaçait dans la cage d’escalier. Une explosion venue des étages supérieurs balaye la porte, elle me heurte si violement que je sens plusieurs côtes rompre, mon épaule dans un craquement humide et horrible prend un angle étrange et je sens ma tête comme attirée irrésistiblement vers le sol. Avec moi, un nombre considérable de personne sont rependues dans la pièce.
Quand je refais surface, je constate que la salle a été vidée, la porte était très largement encastrée dans le mur derrière moi, il y avait du bruit, un bruit étouffé, une très forte odeur de brulé, la chair, de papier, le sol…
Je suis incapable de bouger, la douleur tétanise mon corps, brouille ma perception du monde extérieur. Je me décide alors à ouvrir les yeux : Le visage vers le plafond, il y a comme un brouillard qui le blanchit, je ne vois rien de ce qu’il y a autour de moi. J’aurai bien voulu tourner la tête, mais même mon cou refuse de répondre.
Puis soudain, sensation étrange, je sens encore une fois monter en moi cette rage, mais cette fois, elle est salvatrice, surpassant la douleur, l’effaçant presque. Enfin, l’envie de me lever et de détruire tout ce qui se présenterait à moi commence à m’emplir, faisant chauffer mes muscles, mon cœur accélère, cette montée en puissance me donne un sentiment de puissance effroyable, effaçant toute incertitude. Soudain, tout disparu, la douleur, la rage, le monde, le bruit, la lumière tout, je suis de nouveau dans cette étrange bulle protectrice, m’interdisant l’accès à mon corps.
« Que comptes-tu faire maintenant ? J’ai désormais le contrôle de ton corps, nous avons échangé nos places, mais contrairement à toi, je ne suis pas faible. Tu m’as pris pour ton allié, pour un assistant, mais tu n’étais jamais autre chose que le défenseur de mon futur corps ! Ta rage est ma force, je serai ton sanctuaire. » « Ainsi donc tu penses m’avoir enfermé dans une cage, mais saches que je ne renoncerais jamais, sens le plutôt ! Je l’ai constaté la dernière fois, cette bulle n’est pas solide, je vais très bientôt reprendre ma place. » Première tentative, je commençai par tendre le bras. La paroi était élastique, mais avec l’étrange impression qu’elle était impalpable. Seconde tentative, je tendis les deux bras en même temps, résultat lui aussi infructueux. Après un nombre incroyable d’essais, je me mis en boule, les bras autour des jambes, le front posé sur les genoux, pensant tout d’abord, dormant ensuite. Bien plus tard, je rouvris les yeux dans cette prison trop tôt oubliée, j’inspirai fortement, bloquai et étirai mes bras. Je pus noter alors que la bulle avait pris tout à fait la même forme que mon corps, cette bulle, c’est en fait mon esprit. « Tu as enfin compris, tu es prisonnier de ton propre esprit, tu seras désormais spectateur de ta propre existence » « Je suis prêt à payer le prix fort pour retrouver ma liberté ! » Je me mis à penser à quelque chose d’énorme, de gigantesque, de titanesque et que je voulais prendre sa taille. L’effet fut immédiat : mon esprit ne cessa de croitre à une vitesse fulgurante, Malum fut bientôt pris de panique : « Que fais-tu, tu vas nous tuer tous les deux ! Tu es fou, je, je, je vais te détruire avant que ça n’arrive ! » Je sentis mon esprit se heurter à quelque chose de minuscule, mais dangereux, l’esprit de Malum, il me faudrait un rien de temps pour l’écraser. « C’est gigantesque ! Jamais je ne…je te maudis Mostenfer, moi, Malum t’inflige une blessure qui ne guérira jamais, je vais prendre avec moi ton humanité ! » C’est alors que je sentis une terrible déchirure, comme si quelque chose venait d’arracher une partie de cette prison, alors que la présence de Malum se faisait de moins en moins forte, Je sentit plusieurs choses changer, mais de façon absolue, effaçant étrangement toute trace d’un autre moi. Je fus tiré de cet état par des voix : « C’est lui monsieur ? demanda une femme. _ En effet, il est en mauvais état. Lui répondis un homme. Apportez un brancard, je le veux maintenant. Hurla-t-il à l’intention d’autres personnes. Après un moment qui devait être de l’hésitation, ou un problème de perception de ma part, je sentis un contact contre la gorge, pas fort, mais présent. _ Monsieur, il est vivant. Continua la femme. _ Super, dit-il machinalement. Et mon brancard ? _ Il arrive monsieur. _ Il devrait déjà être arrivé et repartit même ! hurla-t-il de plus belle. _ Ou, oui monsieur. _ Qui…dis-je d’une voix très faible. _ Si tu veux savoir qui nous sommes, tu le sauras bien assez tôt, mais si tu veux savoir ce qu’on fait ici, nous sommes ici pour te récupérer, le boss tient à toi on dirait, mais surtout pour botter le cul de GenWarTech ! dit-il. Et on se débrouille pas mal du tout, hein les gars ! Hurla-t-il par-dessus son épaule. _ Très bien même, monsieur ! Répondirent plusieurs hommes et femmes que je ne pouvais pas voir non-plus. _ Ça va surement faire un peu mal, mais après ça ira. » Me dit un homme en me balançant la crosse de son arme sur la tête, puis, telle une photo en train de bruler, mon champ de vision commença à rétrécir, avant que je ne tombe dans un coma artificiel.
Doucement, tout doucement, je reviens à moi. Le corps engourdi, la bouche pâteuse, mes oreilles sifflent, mes yeux pleurent, je ne vois rien du tout et je suis encore trop faible pour bouger ne serait-ce qu’un doigt. « Ah tiens ! dit une voix masculine, avec un accent étrange, juste en face de moi. Hey r’garde ! Il est rev’nu parmi nous ! _ Qui ? demanda une voix féminine plus loin. _ Le canard ! Mais à ton avis, de qui ch’pourrais bien parler à ton avis. T’sais Jenna, ta nouvelle teinture blonde t’va à merveille ! dit-il haut et fort, je comprenais difficilement leurs paroles, l’esprit encore semi-comateux. Ah, elle est belle, ça c’est sûr, mais bon, si elle n’sert qu’à promener ses fesses à gauche à droite, ch’préfère encore ma mère ! Et toi, tu dis quoi ? Rien, bien sûr, t'es encore dans les choux ! Et ben t’sais quoi, va faire dodo ! » Dit-il avant de me frapper d'un grand coup sur la tête.
« Ben tu vois qu’j’ai pas frappé trop fort ! Cette fois-ci, malgré une forte douleur à la tempe, je comprenais parfaitement ce qu’ils disaient, mais une lampe en face de moi m’empêchait d’ouvrir les yeux : _ Vous n’êtes qu’une brute, dit la femme. _ Ouais, mais ch’uis aussi le meilleur Doc de la ville ! Alors j’répare tout ! Dis-donc, y fait soif ici, va donc m’chercher ma gourde et un pack, tu veux ? _ Mais…commença-t-elle. _ Y'a pas d’mais, tu vas m’chercher ma gourde et un pack et pis c’est tout ! dit-il avec son étrange accent. Et oublie surtout pas ma gourde ! cria-t-il. Bon, à toi maint’nant, t’sais c’qui m’intéresse encore plus que la médecine : la médecine sur les humains pas normaux ! Et plus ils sont durs à analyser et plus j’les aime, toi, je n’ai jamais vu ça avant toi ! Mais le boss est curieux lui aussi, sauf que lui ce n’est pas pour la médecine, lui c’est pour les trophées d’chasse ! Alors du coup j’analyse puis il combat ! Depuis qu’il a entendu qu’un nouveau « Monstre » avait été créé, il est comme fou ! D’autant plus que j’n’ai toujours pas fini de t’analyser : ton squelette, ton sang, ton cœur, tes yeux, ta peau, tes mains, tes organes…Rien d’tout ça n’est normal chez toi, t’es une vraie boucherie ambulante ! Y t’ont ouvert, y t’ont remplacé ça et ça, y z’ont r’fermé et pis z’ont secoué et t’voilà ! T’imagines, y a une semaine, t’avais plein de côtes de pétées, et ben plus maintenant ! Un vrai char d’assaut qui se répare tout seul et très vite ! Mais ch’comprends rien à rien, y z’ont utilisé une nouvelle méthode avec une nouvelle technologie. T’es pas très causant comme type, j’me trompe ? _ Je ne vois aucun intérêt à communiquer avec toi. _ Tu parles ?! Alors j’me présente, Croque. Ok, j’vois, encore une amnésie sélective, y n’ont aucun respect pour l’cerveau eux ! J’imagine que t’as une tétrachiée de connaissances, mais aucun souvenir. _ Que me veux-tu ? _ Ch’uis un scientifique, aussi un super doc ! En gros hyper curieux et toi, toi tu m’intéresses énormément, si tu me donnais quelques informations, j’en serais comblé ! _ Pourquoi te donnerais-je une quelconque information ? _ Parce que j’ai moi-même des données sur toi qui seraient susceptibles de t’intéresser ! _ Que souhaites-tu savoir ? L’impression que tout avait changé était étrange, ni désir, ni haine, juste curiosité, Malum avait fini le travail de GenWarTech : Maintenant, mon âme comme mon corps n’avaient plus d’humain que la forme. _ Ben déjà, tes yeux, tu vois en couleur ou en noir et blanc ? _ Pardon ? _ T’as pas compris ? Es’que tu vois des jolies p'tites couleurs partout ou pas ? _ Eh bien, disons que je vois en couleur. _ Lesquelles ? _ Vous souhaitez vraiment que je vous récite le spectre visible ? _ T’es pas très drôle mais ce s’ra plus productif. Allez hop, fous-moi ta tête dans l’machin et pis t’attends qu’se soit fini, d'acc ? » Dit-il en désignant une machine étrange. Après une longue période de tests, je fus libéré de la machine infernale de Croque. « Mais bon sang, c’est quoi c’bordel ! hurla-t-il. _ Qu’y a-t-il ? _ Tes yeux sont tout sauf normaux. Y z’ont même pas la même structure interne ! Le nerf est quatre fois plus gros, ton iris est, soit super dilaté, soit je n’sais trop quoi et en plus, tu peux voir en couleur avec ça ! Continua-t-il en hurlant. Si jamais je trouve celui qui l’a fait, je, je, je l’embrasse ! Puis je lui extraie tout ! » Soudain, le téléphone de Croque sonna : « Oh merde, c’est l’heure, bon je décroche. _ Maintenant ? Non il n’en est pas question, je suis sûr qu’il vaut une fortune et toi tu veux tout casser ? _ J’espère que c’est vrai ! Il raccrocha. _ Et ben, tu vas pouvoir t’amuser avec le boss, j’espère que tu vas vite comprendre le truc, sinon, tu ne feras pas les quinze premières secondes. » Croque retourna à son ordinateur, puis se retourna rapidement ; c’est quand je vis le pistolet anesthésiant entre ses mains que je compris pourquoi.
Une odeur douce, une température agréable, l’air légèrement humide, une sensation de bien-être. Je n’avais vraiment pas envie de quitter cet espace de béatitude. Puis, après avoir savouré chaque instant, je me résolus. J’ouvris les yeux sur une jeune femme se tenant devant moi, « Bonjour ! Je suis Katia, j’ai été désignée pour vous relaxer et vous préparer pour le combat à venir. Le combat débutera dans neuf minutes exactement, si vous souhaitez manger quelque chose…
_ Je vais refuser cette offre, pour éviter toute question, je suis anthropophage. _ En effet et je vous remercie ! Dans ce cas, souhaitez-vous un massage ? _ Allons-y ! La découverte des plaisirs physiques était inédite chez moi. Savourant chaque instant, l’odeur enivrante liée au contact des mains sur ma peau étaient tout simplement divins. _ Il est l’heure, rhabillez-vous. Si vous souhaitez, vous avez des armes à disposition. _ Merci mais non. Il ne peut pas être si fort que ça. _ Oh, vous savez, rares sont les personnes à avoir duré plus de quelques secondes, le record reste une minute quatorze secondes ! Il est improbable qu’il soit un jour battu. Une dernière chose, il n’y a pas de cérémonie, le combat débute officiellement une seconde avant l’ouverture de l’accès à l’arène, vous arriverez face à votre adversaire qui comme à son habitude vous attaquera directement. _ Merci du conseil. Simple question, il y a des paris sur le combat ? _ Oui, 374 contre 19 pour le boss. » Elle quitta alors la salle, une musique plutôt bruyante fit son apparition, faite de basses, de percussions, de bruits électroniques et de cris bestiaux. La foule était en délire, le sol tremblait, les bruit de barrières secouées s’entendaient même à travers l’épaisse porte blindée. La porte s’ouvrit sur l’arène, circulaire, de quinze à vingt mètres de diamètre, sableuse et aux murs lisses. D’imposants impacts de balle étaient tant bien que mal rebouchés. Soudain, sous les cris d’une foule déchaînée, la porte en face de moi explosa, la musique monta en volume jusqu'à faire trembler le sable sous nos pieds, à travers le nuage de poussière et de sable, je devinais une silhouette masquée et drapée. Le nuage n’est pas encore tombé qu’un bruit mécanique s’entends Soudain quelque chose me prend aux tripes, ne laissait pas d’hésitation possible, de toutes mes forces, je m’élance vers la gauche, je ne le voyais toujours pas, caché par sa cape : caché sous sa cape, il se retourne en tenant fermement appuyée la gâchette d’une mitrailleuse lourde. Le bruit des douilles tombant au sol, la musique ou le bruit de chaque détonation n’était rien comparé au vacarme créé par les balles venant rebondir ou se ficher dans le métal froid et dur composant les murs de l’arène, la puissance est énorme, j’ai la chair de poule, mon adversaire se met à hurler de rire. Je ne réfléchis plus, pas besoin, le faisceau mortel se rapproche, limité par la vitesse de rotation de mon adversaire. Courir, seulement courir, courir et espérer. Soudain je sens le débris d’une balle frapper l’arrière de mon épaule gauche, le moment était venu. Je bloque mes pieds au sol et m’effondre, le faisceau passe, les balles écrasées et brûlantes me tombent dessus, et soudain, un rire, je me relève et repart dans l’autre sens, courant de plus belle, le faisceau change de sens, il est bientôt à cours de balle, il est devenu sérieux, mais il veut quand même jouer avec moi, alors que le faisceau arrive à ma hauteur, je tente un saut désespéré, suivit d’un silence, enfin, il ne reste plus que la musique assourdissante et le cliquetis de l’arme à cours de munition. « Mesdames et messieurs, notre nouveau participant à déjà dépassé les quinze premières secondes. Il mérite quelques encouragements ! Le hurlement d’une foule déchaînée retentit alors dans l’arène avec un écho macabre et robotique créé par le métal. Bondissant sur les grillages, ils frappaient dessus frénétiquement, couvrant presque totalement la puissante sono, mon adversaire choisit ce moment pour lancer la mitrailleuse lourde sur le côté, ainsi que la cape qui le couvre. Les hurlements et des bruits de grillages s’en font plus insistants. _ Je me présente : Goth ! Tu t’es bien débrouillé tout de suite, mais je ne vais faire qu’une bouchée de toi ! Prépare-toi à un combat éclair qui te dépassera totalement. Maintenant je le vois parfaitement, bien plus musclé qu’un homme normal, il est vêtu d’une combinaison noire apparemment hermétique et d’un masque légèrement doré reflétant tel un miroir. Alors qu’il se fait acclamer par les spectateurs, faisant monter les cris, hurler de plus belle la musique, un frisson me parcourut l’échine, tel un faisceau électrique, une puissante douleur commença à emplir mon corps. Je me retrouve à genou, je ne peux réprimander le hurlement qui tente de sortir. Mais cette fois-ci c’est différent, peut-être parce que Malum n’est pas là. La douleur augmente par palier, par vague, naissant dans mon crâne, puis déferlant jusqu'à mes pieds. Je n’entends plus rien, je ne sens plus rien, cette douleur m’écrase, me coupe de la réalité. Je sens soudain mon corps bouger, se remodeler, mes articulations craquent, mes muscles protestent, mes habits craquent, plus tard, la douleur disparaît de mon corps, je me sens léger, mais surtout, j’ai faim, une faim meurtrière, dévastatrice.
Alors que je me remets de ce terrible passage, je sens quelque chose de chaud sur mon visage, du sang, un filet de sang s’écoule sur mon visage depuis mes yeux, je ne vois plus du tout de la même manière, les lunettes me gênent, je vois tout au ralenti, je ne distingue de Goth que la chaleur, une silhouette de couleur rougeâtre. Je vois alors Goth arriver sur moi, lentement, si lentement, est-ce bien normal ? Mes mouvements ne sont plus mus que par l’instinct, enfin, j’arrive à hauteur de Goth, il est prêt à frapper. J’esquive le coup sans aucune difficulté, étrange mouvement, je ne peux plus me déplacer qu’à quatre patte, c’est si vif, si rapide. Je frappe Goth à la mâchoire, sous le choc, il est propulsé, le masque se détache et ses pieds quittent le sol, il va s’écraser un peu plus loin. Il est lent, même dans sa chute, alors qu’il arrive au sol, j’abats mon poing de toutes mes forces sur son sternum, il crache quelque chose de chaud, du sang sûrement. Son sang n’est pas normal, beaucoup trop chaud, alors qu’il touche le sol, il se met à bouillir, le sol aussi : de l’acide ! Il tente de me parler les mots sont incompréhensibles, le sol fume, pourtant je sens attiré vers lui, j’ai faim, j’ai tellement faim, il faut je mettre en pièce, qu’il arrête de bouger. Je suis à genou à côté de lui, je lève les bras, alors que ses lèvres se rejoigne et se sépares encore, je vois tout juste son visage se transformer, j’abas mes deux coudes sur sa cage thoracique, un craquement retentit, me rejetant en arrière, je répète le mouvement, encore, encore et encore. Bientôt ce sur quoi je frappe cède, mes deux coudes plonge en son corps, son sang jaillit, se repend, une fumée atroce sort de son torse qui semble en fusion, tout y est chaud, brulant, mais si le sol fond, moi je ris, je ne suis pas sensible à son sang. Un besoin de hurler me prend, rejetant ma tête en arrière, un cri animal sort de ma gorge, je sens mes mains trembler, il faut que je mange, déchirant la combinaison autour de son bras droit, je m’empare de son bras et mordant à pleine dent dans celui-ci, je tire en arrière, sentent les fibres musculaire se rompre doucement, un hurlement sort du mourant, malgré la douleur il est toujours conscient, ne me souciant plus de ce détail, j’avale goulument ce que j’ai pris de son bras et me recommence, le sang et la chair parcourent pour la première fois mon œsophage, la sensation est divine, petit à petit, repu je laisse là mon adversaire probablement encore vivant.
Je me remets doucement du combat, l’adrénaline s’évapore doucement dans mes muscles, mon corps retourne à la normale, mes yeux aussi. Mes habits déchirés me donnent une allure pittoresque .Soudain, j’entends de nouveau le bruit métallique du mécanisme de la porte de l’arène, cette fois-ci, quatre hommes sortent de la salle de préparation. « Qui êtes-vous ? Je suis réellement surpris de voir seulement quatre hommes. _ Nous sommes les gardes du corps de Goth. Selon notre éthique, nous avons dans ce genre de situation deux options : Faire avec toi, ce que nous avons fait avec Goth, c'est-à-dire, garantir ta sécurité mais aussi t’aider à gérer ton environnement, ou bien, nous pouvons te combattre. Pour ma part, je n’aime pas les cinglés dans ton genre, alors je vais te combattre et prouver que tu n’as rien d’un surhomme, que tu ne mérites pas le rôle de Chef. Dit l’un d’eux, il se tenait au milieu, sûr de lui, un sourire accroché aux lèvres, discret mais intarissable, les cheveux courts redresser avec du gel, de fines lunettes de soleil, habillé uniquement avec du cuir soit marron foncé, soit noir. Un des trois autres était habillé pareillement, un autre était en jeans, déchirer en plusieurs endroits, des chaînettes tintant et pendant de divers endroits, une grosse barbe, une cascade de cheveux châtains, une quantité de piercing, de bracelets et de bagues impressionnantes. Avec tout cela s’ajoutait de lourdes chaussures et un long manteau noir. Il était le seul d’entre eux à dépasser les 1m75. Le dernier avait un T-shirt blanc rayé de fines bandes de couleurs multicolores, suffisamment serré pour voir qu’il n’avait pas un buste Herculéen. Avec, il avait un jeans, serré lui aussi, avec une ceinture aux couleurs inimaginables. Il avait une paire de lunette de vue, une barbe naissante et une légère crête, sur le haut du crâne, sculptée avec tant de gel qu’elle en semblait cristalline. _ Et donc vous pensez venir à bout de moi ? À vous quatre ? _ Tu sais, nous avons prouvé notre valeur, nous sommes tous d’un niveau égal ou supérieur à Goth ! Dit celui à la crête. _ Mais vous êtes tous très largement inférieur à moi, le fait que vous soyez humain fait de vous des êtres faibles, ne me considérez pas comme votre égal, s’en est presque insultant. _ Tu vas voir tu es si supérieur que ça ! Hurle celui à la crête. Il court vers moi, le poing serré, mais alors je note une chose : ses pas dans sable laissent des énormes trous, il est en fait énormément plus lourd qu’il ne le laisse paraître. Alors qu’il commence à étendre le bras, pour me toucher en pleine cage thoracique, je le saisis et me servant de la force déployée, je m’écarte, je fais un pas de côté et l’envoie plus loin. Mais alors, je me rends compte que la masse que je déplace est bien plus grande que celle attendue, l’efficacité de mon enchainement n’en est que décuplée : Il touche le sol, rebondit une fois, tournoi sur lui-même, glisse sur le sol et avec un bruit de déchirure, s’encastre dans le mur en métal, la poussière me cachant le moindre détail, il y a cependant plus important : ses trois collègues. Je suis en train de me retourner, j’ai alors une étrange impression, la suivant, je commence à reculer tout en me retournant, une dague de lancer creuse alors une entaille sur le côté de mon visage, alors que sa place était dans ma tempe gauche. Je regarde donc l’origine de la lame, c’est le barbu, il est sur le point de lancer deux shurikens, d’un mouvement rapide, il balance ses mains et lâche les deux projectiles. Facile, trop facile, mais soudain, j’entends un cliquetis, les shurikens sont à deux mètres de moi, un imprévu arrive alors : les cinq lames des deux shurikens se détachent, ils sont trop prêts, beaucoup trop, je ne peux rien faire, en un instant, je sens l’acier froid franchir ma peau, mon buste, mon visage et mes deux bras sont touchés, heureusement, mes yeux n’ont rien. « Héhéhé, t’es bientôt mort ! _ Qu… Je n’ai même pas fini ma phrase que l’acier planté dans ma peau chauffe et explose. La douleur est abominable, mais en tout point différent des douleurs habituelles, celle-ci vient de l’extérieur. Ma respiration est perturbée, incontrôlable, je suis parfaitement lucide, ma position est pire que mauvaise. _ Ils sont bien n’est-ce pas ? déclara le barbu. Et encore tu ne sais pas le meilleur, j’en ai encore plein d’autre pour toi ! Le sifflement qui suit ne me dit rien de bon, je dispose mes bras de façon à protéger mes yeux, puis, je me rends compte d’une chose, enfin : La douleur, le combat, tout cela est source massive d’adrénaline, plus le combat durera, plus je gagnerais en force et en rapidité. Cependant, la douleur était bel et bien là, quand les pointes d’acier rencontrèrent encore une fois ma chair, la déchirant, puis la déchiquetant. J’étais rendu à un stade encore jamais atteint, mon corps est meurtrit, mon excitation est telle que j’en tremble, ma vision est devenue totalement différente, je ne distingue plus les choses qu’avec des nuances de violets. Je me retourne vers mon adversaire, ce que je vois, au milieu d’un monde violacé, trois silhouettes doré. La première étant celle de mon adversaire, je commence à fixer avec intensité le barbu, j’ai l’impression de plonger en lui, comme si un zoom sans fin était lancé, il semble perturbé, plus je m’enfonce en lui, plus je ressens de chose, alors que je commence à voir des images, images floues, musiques bruitées…lui se met à hurler de terreur.
Mais tel un réservoir que l’on purge, toute cette excitation, toute cette adrénaline amassée partait à une vitesse incroyable, je dus bien vite relâcher ma pression sur le barbu, pour me retrouver dans un état normal, mais avec suffisamment d’adrénaline pour pouvoir combattre. Je me sens lourd, lent et faible : j’arrive à ma limite physique, mon corps souffrait, de blessure, mais aussi du mauvais traitement que je lui infligeais. Peut-être que finalement, je ne suis pas si supérieur aux humains… « Qu’est-ce que tu racontes là ? Tu es pitoyable Mostenfer ! Moi qui te croyais capable de te débrouiller sans moi, de prendre ma succession, tu es bien faible ! Bien que tu sois une version soi-disant améliorée de moi-même » « Toi ! Je croyais pourtant t’avoir détruit ? » « Moi aussi, jusqu'au moment où je me souvienne de mon nom, mon vrai nom ! Tout comme toi, si tu viens à découvrir ton véritable nom, tu pourras enfin te libérer. Je me présente, Adana. » « Tu es…une femme ? Ce n’est pas possible puisque ta voix est… » « …La tienne ! Je n’ai accès qu’à ton esprit, aussi, je dois utiliser ta voix, je me rappelle parfaitement de la période où moi aussi on me nommait Mostenfer, je subissais un entrainement insoutenable, je passais des mois entiers à me battre, à tuer, à courir…mais je n’avais pas c’est yeux, on m’en avait parlé, décrit, mais je ne les avais pas. Une merveille doublée d’une plaie. » « Tu veux dire que…il y a eu plusieurs ‘Mostenfer’ ? Plus de deux ? » « Bien plus, Mostenfer existe depuis que l’on souhaite avoir l’assassin parfait : rapide, discret, silencieux, dépourvu d’émotion et toi, tu es le dernier, l’héritier de notre travail, du travail de nombreux cobayes, tu as noté le nombre sur ta fiche ? a-85, à ton avis, qu’est-ce que ça veut dire ? » « Ça a commencé à 0-00 j’imagine, alors plus de deux mille cobayes ont participé au projet Mostenfer. Cela veut dire que tu t’appelais a-84 ? » « Absolument pas, je me nommais 9-d5, ils ont épuisé un grand nombre de postulant pour arriver finalement à toi ! Mais l’heure n’est pas à la causette, plonge et laisse-moi finir ça » « Surement pas, laisse-moi finir, ensuite nous pourrons parler, échanger »
Je rouvre les yeux et constate que tout cela n’a duré que quelques instants, mon corps est toujours douloureux, l’ennemi, toujours à la même place. Le Barbu avait les yeux exorbités, la bouche ouverte dans une expression de terreur, ses mains étaient crispées, les muscles de son corps extrêmement tendus, du sang coule de ses mains, ses doigts écrasaient deux shurikens, qu’il tenait au moment de mon, de ma…je ne sais pas. Restait les deux derniers, ils n’avaient toujours pas bougé, pas le moindre mouvement depuis que le premier à parler, ni bronché lors de l’échec de leurs deux compagnons. Pour des humains, ils me ressemblent beaucoup. « Dire que tous ensemble, vous auriez pu me vaincre…peut-être. Dis-je, pour les tester. _ Non, à moi seul, je peux te vaincre, te mettre à terre et te réduire en un tas informe de chair sanguinolente, mais le travail d’équipe est plus intéressant, alors nous le ferons à deux. Dit le premier d’entre eux. » Il commence à courir vers moi, je l’imite, bien vite, on est face à face, puis, mes pieds quittent le sol, mon dos se courbe, mes poumons se vident, je suis propulsé en arrière. Mais il ne m’a pas touché. Haletant, je me relève doucement, ma vue divague, allant de sombre à clair et j’ai les oreilles qui sifflent. Je sens encore une force irrésistible me pousser, me soulever, je me retourne et vois une étrange forme dans les deux paumes de mon adversaire, qui sont côtes à côtes, comme s’il tenait quelque chose à bout de bras vers moi, puis je suis encore propulsé, mais, je n’ai pas encore touché le sol que déjà, une autre force riposte, me fait craquer de toute part, pour me renvoyer dans une autre direction. Heureusement, mes os sont solides, ils ne cassent pas malgré la violence des coups, « Mais qu’elle est donc cette étrange force qui leur permet de me frapper sans me toucher ? » Je touche enfin le sol, il est dur et chaud, je ne saigne pas, je n’ai rien de casser, mais j’enrage, quel est le secret de leurs paumes ?
Un bruit sourd me sort de mes réflexions, c’est l’homme à la crête qui revient à la charge, je sens son impressionnante masse d’ici, le bruit de ses pas est imposant, mais il est maladroit et lent, tellement lent…il se sert de son élan et de sa masse, son pied droit se plante au sol, je saute au même moment, et atterrit sur le pied qui devait me balayer., Rien ne casse, il est beaucoup plus solide qu’un humain normal
Trébuche sur moi avec un bruit métallique, il me fait trébucher, mais lui va plus loin, sur l’un de ses collègues, alors, je le vois mettre ses deux mains face à lui, et un étrange son apparait, tandis que l’air entre eux deux devient trouble, puis, l’homme étrange avec la crête ralentit, et finit par être repoussé, une fois repoussé, le bruit s’arrête alors que l’homme sépare ses deux mains. « J’ai compris, ils utilisent le son, à fréquence basse mais ultra forte, si bien que les vagues produites agissent sur les objets solides » Je me mets alors à courir, bien plus vite que mes deux adversaires, puis, j’atteins le barbu, sur lui, je trouve deux dagues de lancer, je saute et lance l’une d’entre elles sur le premier, et sans attendre, je lance l’autre un peu plus tard, dans le même axe, les deux dagues files, puis, la première est déviée, mais la seconde passe, profite du trou de la première et se plante dans l’émetteur sonique de sa main gauche, s’en résulte une gerbe d’étincelle, puis, son corps commença à se convulser, son sang était en train de couler sur les composants électroniques du système, bientôt, un crépitement et son corps prend feu. « Bravo, tu as tué mon camarade, maintenant, je vais pouvoir, sous les yeux de cette foule déchainée, pouvoir comment on combat dans mon gang. Comme tu as dû le comprendre, nous utilisons des émetteurs soniques, mais tu as dû oublier une chose, le son est bien plus dangereux que ça. Prépare-toi, moi je suis déjà prêt. _ Tu es bien trop sûr de toi, mes capacités sont bien au-delà de votre réalité. _ Je ne suis moi-même plus dans cette réalité ! » Il retire alors ses lunettes pour laisser voir ses yeux morts, il me les lance aussitôt dessus, il met ses mains d’une étrange manière, les doigts tendus vers les lunettes, soudain, la paire de lunette prend une vitesse effroyable, c’est de justesse que je l’esquive. Mais déjà, il est dans une autre posture étrange, la main droite vers moi, les doigts écartés, la main gauche derrière lui, les doigts repliés vers l’intérieur, un bruit aigüe extrêmement puissant apparait, mais je tiens encore, mais incapable de bouger, paralyser par le son. Il ramène son autre main devant lui, les doigts toujours vers l’intérieur, une onde de choc est produite, je ne peux rien faire. La force de l’onde est si puissante que lui-même recule d’au moins cinquante centimètres, trébuche, doit mette ses mains au sol pour se relever. L’onde choc qui me percute est comparable à un mur qui avancerait, une force irrésistible, elle me brise plusieurs côtes rien qu’en entrant en contact avec moi, elle me propulse contre le mur derrière moi, puis m’écrase dessus. Je ne peux plus respirer, ma vue se trouble, mon sang coule le long de mon corps, mon épaule gauche est défaite, ma jambe droite ne risque plus de me soutenir, petit à petit, tout devient noir, vais-je mourir ici ? Stupide hypothèse, je ne dois pas mourir ici, pas maintenant, il va falloir se reprendre puis ruser. Je sens alors mon corps craquer de toute part, l’adrénaline à activer ma transformation, comme avec Goth, mes muscle, mes articulations, mes os, tous bougent, ainsi, je récupère mon bras. Réfléchissons, il est aveugle, mais il maîtrise le son, ce qui explique pourquoi il est si alaise, même au court d’un combat, le son sort de ses paumes, par deux émetteurs, si je les détruits, il ne pourra plus se diriger aussi bien. Il pourrait m’être utile à l’avenir, je dois donc éviter de le tuer, tout en prenant un minimum de risque. « Tu réfléchis trop, c’est pourquoi tu ne peux gagner contre moi, je suis fort, intelligent et douer, tu n’es que le rêve de fou qui voulait contrôler ceux des autres, mais il n’a pas abouti, tu n’es qu’un cauchemar de plus, seulement, je ne dors pas. » En effet, le choc m’a assommé, je réfléchis donc au ralentit, mais est-il trop tard ? La lueur dans ses yeux m’indique que oui, je ne saurais jamais qui j’étais, ni qui je serais… L’onde de choc créé n’était pas la même que la précédente, beaucoup plus concentrée, plus destructrice, quand elle enfonça mes cotes brisées dans ma cage thoracique, le sang qui me monta à la bouche avait un goût de défaite, doucement, la douleur s’efface, l’idée de mourir ne me réjouis pas mais c’est aussi un soulagement.
Rien, toutes ces conneries sur le paradis, l’enfer, le tunnel, tout ça, c’est que du baratin pour les vivants, le vide, le noir, le silence, rien d’autre. Juste là, mais suis-je bien mort ? J’ai l’étrange impression qu’on me gratte de l’intérieur. Qu’on me laisse tranquille bon sang, je suis mort, un peu de respect. Mais les morts sentent-ils vraiment ça ? Les morts peuvent-ils vraiment ressentir tout cela ?
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| | | Nirwar
Nombre de messages : 14 Age : 32 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 30/07/2011
| Sujet: Re: [Dark-SF]Mostenfer Mar 25 Oct - 10:15 | |
| La suite ici, sinon je dépasse la taille maximale des post --" - Spoiler:
- Citation :
- Oh non ! De la lumière, mais pas de tunnel, juste mes paupières, je ne suis pas mort, je n’ai même pas mal, rien, juste froid, en effet, je suis dans un tas de cadavre déchiqueté, nu. Bon sang, où suis-je, pourquoi ne suis-je pas mort ? Il va me falloir des explications. Il y a des cadavres par tout, au-dessus, en dessous, je commence à me frayer un chemin, au bout de trois essais je me retrouve dans de la boue, mais pas celle du fond, il fait plus froid, les cadavres sont plus frais. Je traverse la couche de boue tant bien que mal, c’est alors que des cris retentissent, des cris d’horreur, des adolescents me vois sortir de la terre, ils doivent maintenant penser que les mort-vivants existent ! Ils sont sous un abri, plus en hauteur.
Je suis dans une décharge, peut-être y a-t-il des vêtements dans le coin ? Je fais trois pas et à bout de force, je m’effondre sur le sol froid, heureusement pour moi, ma tête n’est pas dans la boue. Plus tard, bien plus tard, je me réveils, dans une position inconfortable, installé sur un fauteuil, sous une sorte d’abris constitué de taule, de bois et de ficelle. Sur moi, une grande couverture et devant moi, par terre, des haillons, tout ceci doit probablement être l’œuvre des adolescents. Je leurs suis maintenant redevable, quelle poisse, mais peut-être sauront-ils m’aider. Tout d’abord, il me faut m’habiller, d’abord avec ces haillons puis…je trouverais bien quelque chose à me mettre. Il ne fait pas chaud, mais pas vraiment froid, je suis encore faible, je titube à chaque pas, mais je me renforce aussi, de quoi m’habiller et de quoi manger, voilà maintenant mes objectifs, bien qu’ils soient étroitement liés. Je me mets alors à marcher au milieu de ce paysage post-apocalyptique, où l’électroménager en miette côtoie les carcasses de voiture et les canapés éventrés. Au loin, j’entends plusieurs bruits de pas, avec un tintement de clé et le murmure d’un dialogue. Je monte donc sur une montagne de déchet métallique en causant le moins de bruit possible, arrivé à ma hauteur, deux hommes, l’un en salopette de travail, et l’autre en jeans et T-shirt discutent, je devine que l’un prends le relais de l’autre, alors que je les suivais à portée d’oreille, je me retrouve devant une chose à laquelle je n’avais pas songé : mon reflet. Tout d’abord, une impression de dégout me saisit, mon visage est squelettique, des mèches noires, grâces et longues d’une vingtaine de centimètres. Le guerrier ultime que je suis n’inspirait plus la peur, mais la pitié, plus le désespoir, mais la faiblesse. Je repris ensuite la poursuite des deux collègues. Après un long moment, ils se séparèrent, je choisis de suivre celui en jean et en T-shirt, attendant le moment opportun, je lui bondis dessus, lui brisant la nuque en même temps, maintenant, il me faut être rapide, je prends le cadavre sur mon épaule droite, et commence à m’enfoncer dans les décombres, ensuite, je le débarrasse de ses habits, c’est alors que je pus enfin me délecter de son corps, n’ayant pas de couteau à proximité, ou du moins, pas d’objet de confiance, je me mis accroupis à côté de lui et commença, à pleine dent, à lui soustraire ses meilleurs morceaux. Bien vite, de lui ne resta qu’un tas de viscères et d’os. Repus, je mets ses vêtements et retourne là où on m’avait installé, à l’abri du soleil, du vent et de la pluie qui menace de tomber, pour pouvoir digérer en paix. « Tiens, il a trouvé des habits, il est mieux comme ça. Murmura une voix féminine. _ Ouai mais je pense qu’il les a plutôt volé. Ajouta la voix cassée d’un garçon, en train de muer, sur le même ton. _ Tais-toi, tu vas le réveiller avec ta voix de nul. Ajouta une autre pareillement. Ils étaient donc au moins trois, j’en avais deviné cinq avant de sombrer. _ Bonsoir. Dis-je en ouvrant les yeux sur les cinq adolescents. Je vous dois beaucoup à vous tous. Comment puis-je me rembourser de cette dette ? _ Euh…désolé de vous avoir réveillé. Comment doit-on vous appeler ? _ Vous ne m’avez pas réveillé, sachez-le. Vous pouvez m’appeler…Franck. _ Et bien ravie de vous avoir aidé Franck, je me présente, je suis Anita. Dis l’une d’entre eux, elle n’était pas la plus grande, mais semblait être la tête de ce petit groupe, vêtue d’une chemise blanche rayé de fines bandes de couleurs, d’un jean bleu ouvert en divers endroits avec une ridicule minijupe noire et violette toute fripée et de chaussure plate et larges de couleur noire délavé. Elle avait une queue de cheval assez longue, châtain clair, quelques points rouges parsemés sur son visage et un appareil dentaire. _ Moi je m’appelle David, mais j’ai une question. Dis un des deux garçons, lui, avait encore l’air d’un petit garçon, des cheveux courts, blondinet, un peu enveloppé, avec une chemise blanche avec des carreaux formés de lignes orange clair, un pantalon beige et des chaussures de ville noires. _ Je t’écoute. Répondis-je, me doutant un peu de la question. _ Pourquoi vous…commença-t-il. _ Non ! S’écria une autre fille, celle-ci était tout à fait différent des autres, les cheveux long, parsemé de mèches violettes, un visage blanc avec des yeux noirs et des lèvres rouges, une combinaison noire à manches courtes desquelles sortait un filet enveloppant ses bras, des collants de coton noir avec de larges rayures violettes et de lourdes chaussures noires en cuir. On avait qu’on n’en parlait pas, David ! _ Vous voulez savoir pourquoi j’ai des yeux noirs ? Si je vois avec ? Comment j’ai fait pour atterrir ici ? Je ne peux pas vous dire grand-chose, ils vous causeraient bien des souffrances. _ T’inquiètes pas, on ne dira rien. Tu peux compter sur nous ! S’écria un autre, en T-shirt, un jeans menaçant de tomber, des cheveux en pétard, une fine paire de lunette sur le nez, une boucle d’oreille du côté droit, et des chaussures de marche. Et moi c’est Romain, même si tout le monde m’appelle Rom’s. _ Ce n’est pas le fait que vous parliez, mais que vous sachiez, toute personne ayant des informations sur moi mourra de ma main. _ Tu sors de quel film toi ? Demanda, l’air distant, le dernier de la bande, un peu endormi, les yeux cernés, une casquette vissée sur la tête, un piercing au sourcil, un sweat vert, un jean vert, des chaussures marron clair. _ Ça va pas Kévin ! S’écria Anita. _ Non, il a raison, mon histoire n’a rien de normale, peut-être que quand tout sera calmé je pourrais vous en parler, en attendant, vous ne connaîtriez pas un endroit sûr, tranquille et à l’abri des curieux ? _ Ben, pourquoi pas chez toi Gothy ? Dit Romain. _ C’est vrai ! Mes parents ne sont jamais là, ils ne se rendaient même pas compte quand ils étaient chez moi. Dit la gothique en désignant ses amis. En fait, je m’appelle Pierrette, mais, je préfèrerais que tu m’appelles comme tout le monde, « la Bourge » ou « Gothy ». _ Merci de me proposer ton foyer, mais je crains que je ne puisse pas accepter cette offre, je ne puis me permettre d’être en contact pendant longtemps avec des gens. _ Je vous assure, ça ne me dérange en rien, en plus, il fait chaud, vous ne les verrez jamais, surement que moi. _ Et vous ne manquerez de rien, nous pourrons venir vous voir, on est en vacance, encore une semaine et demie. Ajouta David. _ Je ne sais pas, c’est contraire à mon enseignement d’accepter de l’aide, mais après tout, pourquoi pas, pourrais y prendre une douche ? Dis-je. « Tu ne peux leur faire confiance, ce ne sont que des enfants, s’ils sont capturés, ils parleront très vite, trop vite. Je croyais que tu ne faisais plus confiance aux humains ? Est-ce leurs frimousses, leur petite taille ou leur appétissante odeur qui t’a fait changer d’opinion ? » _ Non, vous devrez prendre une douche ! Plaisanta Gothy. _ Pour une fois, je suis d’accord avec toi la Bourge, il sent le rat crevé ! Ajouta Romain. _ Bon Romain, il est l’heure, on doit y aller. Dit Anita. A bientôt les gens ! _ OK, bon bah salut ! Conclu Romain. _ Ouai, ben, je dois y aller aussi, à plus ! S’écria David en faisant demi-tour. _ Pourquoi un départ si massif ? Demandais-je, en regardant Gothy. _ Eh bien, un couvre-feu est en cours, alors, vu qu’ils sont presque tous voisins, ils doivent partir à la même heure, pour arriver dans les temps. _ Et Kévin ? _ Moi ? Je ne risque rien, le Lieutenant de la ville est mon père, bien qu’il soit stupide, il ne laisserait pas son fils se faire arrêter. Donc, je peux rentrer tranquillement. Bon, j’y vais, au revoir. _ Ne fais pas attention à lui, c’est un vrai cyberdépendant, il ne sort jamais vraiment de son univers virtuel, il est plus utile au sein du groupe qu’autre chose. On devrait commencer à rentrer, c’est par là. Dit Gothy en indiquant une direction de la main.
Je pars avec la dites ‘Gothy’, la nuit commence à tomber, doucement. _ En quoi une telle larve peut-elle être ’utile’ ? _ Et bien…j’ai honte de le dire, mais il est riche, son père est influant, il a une très grande mémoire, mais il est totalement associable, alors en échange de services, on lui accorde une place. _ Alors faire partie d’un groupe est si important que ça ? Au point de devoir des « services » pour entrer dans une communauté à l’âge de 16 ans ? _ Ici, c’est la guerre, entre gangs, il a bien sûr des plus grands et plus fort que nous, mais c’est nous qui avons le plus de respect, parce que nous avons déjà éliminé un gang adverse. _ Comment ça ? _ On les a enterré vivant, tous, tous les huit, depuis, aucun ne nous cherche d’ennuie, beaucoup par contre souhaitent nous rejoindre. Mais il nous fallait un membre exceptionnel, je crois bien que ta venue risque de nous être utile, si tu acceptes de nous rejoindre bien sûr. _ Moi ? Allons bon ! Parce que j’ai les yeux noirs ? _ Non, parce que tu es sorti vivant de la fosse à cadavre. Tu as eu des problèmes avec Goth et sa bande, ce qui est étonnant, c’est que tu t’en es tiré. Notre aide ne te sera apportée que si tu nous aides avant. _ En quoi aurais-je besoin d’une bande de gosse ?
Nous sommes devant chez elle, elle ouvre la porte, et allons nous assoir dans le salon.
_ Ici, nous sommes à quatre cents kilomètre d’où tu viens, donc, tu ne sais pas par où aller… _ …je peux me renseigner… _ …tu peux avoir besoin d’arme, nous sommes en mesure de te fournir très facilement et rapidement… _ …Je peux en voler ou en acheter moi-même… _ Le boss de la ville viens d’être tué, mais il n’a pas de successeur, un combat entre gang est organisé. Le combat est sous forme d’une guerre ouverte. Si nous gagnons, nous serons prêts à te soutenir dans tes entreprises. _ Très bien, qu’il en soit ainsi, mais si jamais vous trahissez cette parole, je vous traquerais et vous tuerait tous, jusqu’au dernier. Aussi, j’ai une seconde condition, je veux pouvoir manger en paix. _ Manger en paix ? Ça veut dire quoi ça ? _ Je suis anthropophage, alors je veux pouvoir manger tranquillement sans que personne ne vienne m’emmerder, tu comprends ? _ Je…Heu…tu, tu manges vraiment, des gens ? _ Si je te le dis ! _ Dans ce cas, mange le voisin s’il te plait, il est pénible et il m’a insultée ce matin. Moqua Gothy. » Je pars de la maison au moment même, il est 20h48, et vais frapper chez le voisin. Il ouvre la porte, c’est un homme musclé qui ouvre, en bonne forme, il doit avoir un goût excellent. « Qu’est-ce que vous me voulez ? Les gosses dorment là-haut. _ Oh ! Presque rien ! Dis-je en entrant, je le saisis à la gorge. _ Qui est-ce ? demanda sa femme. _ C’est pour un sondage madame, je vous rends votre mari tout de suite. Dis-je haut et fort. Au même moment, je sers les mains si fortes sur son cou qu’un peu de sang commence à sortir par son nez, en quelques instants, Son corps devient comme mou, ses jambes flagellent puis il finit par mourir asphyxié. J’avance un peu dans le couloir, j’entends la femme, à ma droite, dans le salon, devant moi, il y a la cuisine, j’y vais et prends un couteau de bonne taille. Je me rends dans le salon, sans un bruit, j’y trouve la femme à faire un tricot devant la télévision, elle ne me voit pas, ne m’entends pas non-plus. D’un geste bien précis, je lui plante le large couteau en haut de la nuque, elle est tuée sur le coup. Un filet de sang coule le long de son corps. Je retourne chercher le mari, il me faut me dépêcher si je les veux encore chaud. Je le ramène à côté de sa femme, je vais chercher un tablier, une marmite, un pic à viande dans la cuisine, ainsi qu’un livre de chasse que je trouve dans une bibliothèque.
Je commence par disposer le salon, j’éteins la télé, pousse la table basse et le sofa pour plus de place, ensuite je découpe tranquillement les habits, et allonge la femme et le mari l’un à côté de l’autre sur le carrelage je mets ensuite les gants en latex qu’il utilisait pour ses prises, ce n’est que justice après tout. Suivant attentivement le livre de chasse, l’homme et le sanglier ne doivent pas être si différent, je commence par découper les testicules ainsi que le pénis de l’homme. Ensuite je me prépare à retirer la peau des deux victimes, c’est non sans mal que j’y parviens, ensuite, je procède à l’extraction du foie, j’ai la chance de ne pas être tombé sur de gros buveurs ! Je pose le foie et vais chercher une grande assiette dans laquelle je mets les deux foies, recouvre le tout d’un torchon et mets tout cela au frigo. Ensuite, j’ouvre plus amplement le ventre et extrait leurs intestins pour récupérer délicatement ce qu’ils appellent, la graisse intestinale, je la mets petit à petit dans la marmite, j’arrive à faire tout cela sans même les percer. Je vais chercher une poubelle, la ramène, et y jette les intestins après les avoir détachés. Je continus avec l’extraction des reins, j’enchaîne avec la découpe des quadriceps, mollet et les différents muscles des épaules… Après un moment, une fois tout cela préparé, je commence la cuisson, doucement, la viande chauffe, l’huile crépite, mon excitation monte, l’eau m’en monte à la bouche, je rajoute précautionneusement diverses épices, l’odeur est délicieuse, soudain, Gothy arrive, elle me trouve dans la cuisine, en train de surveiller le four. « Mais qu’est-ce…non…tu n’as pas fait ça ? _ Si tu veux voir madame et monsieur, ils attendent bien sagement dans le salon. Gothy revint en pleur. _ Tu es un monstre, sa femme, était une femme gentille… _ Eh bien, sache qu’elle n’a pas souffert. Tu voudras gouter ? C’est bientôt prêt. Demandais-je avec une pointe d’humour. _ Je te déteste, tu ne devrais pas exister. » Elle repartie aussitôt chez elle en fermant la porte derrière elle. Une demi-heure plus tard, c’était cuit. Le repas fut succulent, bien meilleur que tout ce que j’avais mangé jusque-là.
Dans les produits ménagers, je trouve quelques produits suffisamment agressifs pour pouvoir faire disparaître le sang des instruments utilisées, lentement, calmement, je replace et nettoie la cuisine, une odeur agréable plane dans le rez-de-chaussée de la maison, les enfants dorment bien, ce serait dommage qu’ils ne se réveillent.
Je commence à monter, l’escalier grince, c’est dommage. Sans me préoccuper de faire de bruit, je le monte de façon naturelle, comme le père l’aurait fait.
J’entends un bruit de pas rapide se voulant discret, le bruit d’un interrupteur et le grincement des lattes d’un lit : il y en a au moins un qui ne dors pas, c’est un véritable problème, il faudra jouer la discrétion, je ne peux pas me permettre de les faire crier. Dommage que je sois repu, une chair jeune et tendre doit-être délicieuse.
Me voilà sur le palier du premier étage, qu’y a-t-il ici ? La machine à laver le linge tourne à plein régime, c’est déjà ça. Doucement, je me penche devant une porte en bois peinte en blanc tendant l’oreille, cherchant un bruit de respiration, rien.
Avec la plus grande délicatesse, je pousse sur la poignée, là je découvre un grand lit blanc deux place, quelques bougies et des encens sont allumés, monsieur préparait une surprise à madame ! J’ouvre la porte d’une armoire et y trouve plusieurs tenue de l’homme, j’ouvre une grande valise et y dispose tranquillement tous les habits que je trouvai intéressants. Ensuite, je me rends à l’autre armoire et là je trouve les affaires de madame, je prends aussi quelques vêtements et les dispose dans une autre valise. Ils ont vraiment des goûts exquis si je trouve à qui donner, elle sera ravie. Au fond de son armoire, il y a un coffre-fort, il faudra que je cherche la clé, un peu d’argent n’est jamais de trop !
Je me rends à la pièce voisine, une salle de bain, je prépare une trousse de toilette pour monsieur et madame, ce soir, ils partiront en vacance avec les enfants. Soudain, horreur, le téléphone fixe sonne, il retentit dans la maison tel un écho, les mélodies s’enchaine sans interruption, quand enfin le répondeur se déclenche : « Bonsoir monsieur Prolu, désolé de vous déranger à cette heure si tardive, mais je ne pourrais venir réviser votre installation électrique demain matin, je vais devoir reporter ça à la semaine prochaine, ces travaux n’étant pas déclarés, ils passent après mon chantier. Désolé du dérangement »
Respirant à fond, j’essaye de me calmer et ainsi évacuer l’adrénaline, il ne faut pas que je me transforme, tout c’est bien déroulé jusqu’ici, ce n’est pas le moment de tout gâcher. J’arrive non sans mal à me calmer, ma vue est légèrement troublée. La respiration encore tremblante, je reprends la simulation de départ en voyage, je jette les trousses de toilettes dans les valises, et ferme les volets. Je monte d’un étage, l’escalier semble grincer de plus en plus, c’est une abomination.
J’entends un lit grincé, il est évident que quelqu’un ne dors pas encore, cependant, il fait semblant de dormir, autrement dit, quand j’entrerais, il aura les yeux fermés, caché sous la couette, alors allons lui rappeler que ce n’est pas bien de trainer trop tard le soir.
Du haut des escaliers, j’ai le choix entre trois portes, je colle mon oreille à celle de gauche, rien, un bruit de tuyauterie, une salle de bain. Celle du milieu, je perçois une légère respiration, lente et régulière, la poignée est ronde, ma main se referme autour tel un tentacule dessus, je la pousse en la soulevant légèrement, évitant ainsi d’éventuels grincements. La petite fille dort bien, âgée d’environ 6 ans, son souffle est régulier, elle ne fait pas semblant. Rousse avec des taches de rousseur sur les pommettes des joues, ses globes oculaires bougent sous ses paupières, elle fait probablement un rêve, son tout dernier. Sa chambre n’est pas très grande, son lit en remplissait la moitié, des poupées de chiffons y étaient un peu partout, comme surveillant dans une immobilité et un silence totale tout ce qui s’y passait. Je me penche sur elle, posant mes mains à côté de sa tête, sur le lit, son souffle me caresse le visage, je décolle d’un coup mes mains du lit pour les mettre sur les tempes de l’enfant, ses yeux s’ouvres une expression surprise, mais déjà son regard se vide de substance, la nuque ayant pris un angle étrange dans un craquement humide.
L’expérience était intéressante, voir la vie s’en aller, les battements affolés du cœur pendant un instant, puis comme s’essoufflant, de plus en plus lent, les muscles qui se relâchant, une odeur d’urine, la tête tombant sur le côté, tout était magique, comme une symphonie muette.
La bordant dans son lit, je quitte la chambre sans un bruit et referme la porte. Où es le garçon ?
« Mais que fais-tu ? A quoi va bien te servir cette mascarade ? » « J’ai besoin de manger, je ne peux me permettre de me faire remarquer par GenWarTech ou par Goth » « Tu es plus malin que tu n’en a l’air, mais pourquoi tant de soin ? » « Tu vas bien voir, le résultat va bien vite se dessiner, jamais ils ne me trouveront »
Soudain, derrière moi un bruit de pas sur le plancher, je me retourne immédiatement, l’enfant de trouve maintenant devant moi, je me jette dessus, à genou sur sa cage thoracique, de nombreux craquements sourds indique que de nombreuses côtes sont brisées. Il ne peut plus respirer, bientôt, il suffoque et finit par ne plus tenter de respirer du tout. Je le soulève moins facilement maintenant, ce fameux ‘’poids mort’’, je le remets dans son lit et comme sa sœur, je le borde comme l’aurai fait leur mère en allant se coucher.
Ainsi je peux monter tranquillement à l’étage, le bureau surement. En effet, je trouve la chambre des parents, une salle de bain pour eux et un grand bureau.
Ça fait plusieurs jours que je ne suis pas sorti, il me faut me faire oublier. Cependant, les anciennes présences humaines me hantent : le parfum de madame, la sueur de monsieur, les jouets des enfants me rappellent que j’ai faim, tellement faim. Je dois aller chasser, tuer, manger…j’en ai les mains qui tremblent d’excitation rien que d’y penser.
Il est 18h30, les humains sont réglés comme des horloges, ils rentrent du travail, fatigués, négligeant, des proies faciles en somme.
J’apprécie beaucoup les vêtements style « riche », chauds, souples, ils procurent aussi une étrange satisfaction, comme si tout était possible rien qu’en les portant. La chemise est encore fraiche, sentant toujours la lessive, tout comme le pantalon beige de smoking, ainsi que la veste allant avec. Un grand manteau noir avec capuche est de rigueur, avec des lunettes de soleil, on ne risque pas de me découvrir. Il ne faut pas que je me salisse, je ne sais pas encore comment fonctionne la machine à laver le linge.
Grande capuche sur le visage, je marche le visage caché de la lumière des lampadaires : l’hiver est là, la nuit est précoce. Le sol est blanchâtre et glissant, je passe à côté d’une personne courbée, immobile et appuyée sur ses deux cannes, sa chair doit avoir un goût horrible.
« Monsieur, pourriez-vous m’aider ? Mon dos me fait mal et… _ Je peux effectivement vous aider. Marcher seul ainsi est trop suspect, accompagné d’une personne âgée, je passerai inaperçu. Où voulez-vous aller madame ? _ Oh merci ! Si vous saviez combien je… _ Où voulez-vous aller ? La vieille femme était surprise, puis se ressaisit. _ Je…je vais chez ma fille, elle n’habite pas loin, c’est, c’est par là ! reprit la vieille femme, en montrant une direction avec l’une de ses cannes. _ Votre fille est-elle seule ? _ Et bien…elle a une petite fille mais elle a quitté son mari… _ Non, est-elle seule dans sa maison ? _ Ah, ça ! Eh bien, Sofie doit être avec sa fille, Juliette. _ Et elle saura s’occuper de vous ? J’essaye tant bien que mal de prendre un ton attentionné, jouant aux humains. _ Oh oui ! C’est un très bon médecin, un très bon médecin, c’est la fierté de la famille. _ D’accord. Elle n’est surement pas aussi bonne que Croc mais elle saura me dire quelques choses sur moi, mon corps et peut-être ma conception. La fille et la grand-mère seront très certainement des gênes, surtout la grand-mère en fait.
Après une trentaine de minutes à arpenter les rues, nous arrivons enfin à la dite maison, assez grande, une grille à digicode restreint l’accès à la ridicule parcelle qui sépare la maison de la grille, trois centièmes de neige y prônent. La vielle femme actionne vivement la sonnette, quand la porte s’ouvre, le son résonne toujours. « Maman ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? Et vous qui êtes-vous ? _ Sofie, je suis venue parce que j’étais seule chez moi et toi tu es seule avec ta fille, et ce charmant homme est celui qui m’a évitée de me casser la patte. Sofie regarda alors dans ma direction. _ Eh bien…merci, vous souhaiteriez boire quelque chose ? _ Bien sûr qu’il va boire quelque chose, il vient de marcher trente minutes avec une vieille femme inconnue. _ Maman, s’il te plait…Sofie est apparemment accoutumée à ce que ça mère incite les autres à entrer chez elle. _ Pourquoi pas. Réponds-je simplement. »
Elle appuie sur un bouton à l’intérieur auquel réponds un cliquetis dans le verrou de la grille.
La maison sent le bois, le neuf et le propre. Un grand couloir central bordé de porte mène à une porte au verre trouble, on entend un bruit d’enfant venant de l’étage, un enfant en train de raconter une histoire avec des poupées ou des figurines. Elle nous emmène derrière la porte vitrée, la cuisine en fait, assez spacieuse, elle est faite à l’américaine avec un bar. « Je suis bien contente d’être tombée sur vous, sinon je n’aurai pas même fait la moitié de la route à l’heure qu’il est ! s’exclama la vieille dame en se laissant tomber sur une chaise avec un coussin. _ Je vous remercie d’avoir amené ma mère jusqu’ici. _ Ce n’est rien, par contre je n’ai pas l’habitude de prendre de café. Réponds-je, en commençant à relever la capuche. _ Monsieur, ne vous a-t-on jamais appris à enlever ses lunettes de soleil dans une maison ? Fit remarquer la grand-mère sous le regard noir de sa fille. _ Je m’en excuse, mais sinon je ne vois rien, je suis éblouis avec un brin de lumière. _ C’est ressent ? Enfin je veux dire, je suis ophtalmologue donc je pense pouvoir vous aider. _ Ophtalmologue ? En effet vous pourriez m’aider. Répondis-je. La réaction qui allait suivre me parait évidente, ce qui dirigea mon choix de mot. _ Bon bah moi les toilettes m’appellent. Dit la grand-mère avec un clin d’œil peu discret à sa fille. Une fois la porte refermée, Sofie éteint la lumière de la pièce pour allumer celle d’une pièce voisine, elle m’enlève alors mes lunettes. Elle pousse alors un cri, soudain mais puissant avant de plaquer ses mains devant sa bouche, mes lunettes se brisent sur le sol, je la regarde, elle aussi, on pourrait croire qu’elle allait pleurer. Pour une raison que j’ignore elle se met alors à me parler en chuchotant : « Mais…que vous est-il arrivé ? _ Pourquoi chuchotez-vous ? Demandais-je à voix haute. _ Chut ! Ma mère est probablement en train de nous espionner. Je garde le silence tant sa réflexion est pitoyable. Mais ces yeux…Comment ? « Mostenfer, je croix bien que tu as du succès avec elle, ta première conquête, bravo ! » « Je te prierai de garder le silence quand je parle, Adana. » _ Mes yeux ? Je ne sais pas, j’espérai justement trouver des réponses avec vous. _ Euh…je dispose de quelques instruments ici, je pense pouvoir vous apporter quelques réponses, mais pas forcément celles que vous attendez. _ Soit, une information en vaut bien une autre, mais attention, je vous le dis, je suis vraiment très sensible à la lumière. _ Eh bien, mon cabinet est à l’étage, si vous voulez bien…Commence-t-elle. _ Quels examens comptez-vous m’y faire passer ? Coupe-je.. _ Euh…simple routine, rien d’impressionnant, rassurez-vous ! Elle semblait surprise par ma soudaine réaction. _ Ça me va dans ce cas, allons-y. »
La dite Sofie ouvre alors une porte et telle une enfant peur d’être surprise, l’ouvre doucement et avance, sur la pointe des pieds. Apparemment, malgré son âge, elle a gardé quelques malheureux réflexes. Je ne saurai dire qui dans cette histoire m’inquiète le plus, la mère voulant caser sa fille, ou la fille qui n’assume pas son âge ni les actes désespérés de sa mère. Toujours est-il que je la suis, en faisant le moins de bruit possible, c’est-à-dire en me déplaçant normalement.
Arrivé à l’étage, Sofie semble quitter son état de petite fille, ce n’est pas plus mal. « Euh, excusez-moi, mais…vous avez un nom ? Me demande Sofie. _ Un nom ? Est-ce que j’ai un nom ? Oui, enfin, ce n’est pas à proprement parler un nom, je me nomme Mostenfer. _ Mostenfer ? C’est assez… _ Atypique ? Ben même temps, avec la gueule que j’ai… _ Oui, c’est vrai que vu ainsi, disons que…en dehors de vos yeux vous… _ Non, coupe-je soudainement, non…je ne suis plus à proprement parler humain. Je souhaiterai juste savoir à quel point. _ Bon, dans ce cas, installons-nous, la machine est un peu imposante mais rien de dangereux, je vais juste regarder au fond de vos yeux avec un rayon lumineux. « Ne fais pas ça, ça risque de réveiller quelque chose » « Qui es-tu pour me parler ainsi, je suis encore libre de mes actes » « Oui, mais cet examen va physiquement réveiller quelque chose en toi, tu ne le sens pas ? Que quelque chose cloche ? » « Mais non, tu délires, pas possible non plus qu’elle travaille pour GenWarTech sinon je l’aurai sentit » « Ne fais pas ça je te dis c’est dangereux pour toi ! » « Mais tu vas la fermer ! Je sais ce que je fais, tu n’es qu’une erreur de calcul par GenWarTech perdue dans ma tête, alors maintenant fermes là ! » _ M…Mostenfer, ça va ? Me demande Sofia, visiblement intriguée, mon énervement semble se voir sur mon visage. _ Oui ça va ! Cris-je, encore énervé. Oh, pardon Sofia, c’est…un vieux souvenir qui a refait surface. Rien de bien méchant. Allons-y, commençons cet examen. »
Adana a visiblement comprit le message, elle ne fait plus acte de présence, peut-être n’aurais-je pas dû m’emporter.
La dite machine est de belle taille, elle met du temps à chauffer, Sofia exécute avec précision toute sorte de réglage : « il ne faudrait pas que je vous brule la rétine »
Je dois avouer que cette machine a le don me faire appréhender l’examen, mais il faut que je sache, je ne peux pas rester sans savoir ce que je suis. « C’est bon, la machine est prête ! Tu…vous pouvez vous installer. _ D’accord, je me mets comment ? _ C’est très simple, tu poses ton menton là, et tu regardes droit devant toi, dans ce tube, moi de l’autre côté, je pourrais, observé ton œil. _ Ok, ça me va. Réponds-je en m’installant comme indiqué. » Alors que je m’installe, je sens une étrange impression, une sorte de nostalgie. Comme un lointain souvenir, une expérience passée, un signe du passé s’offrait à moi. La machine chauffe encore, mais j’entends un sifflement, un sifflement strident, insupportable, ça doit-être lier à la chauffe de la machine…surement ça. « Vous tremblez, ça va bien ? Demande alors Sofia. _ Non, ce sifflement me dérange, vraiment beaucoup, la machine est encore longue à chauffer ? _ Hum…Mostenfer, j’ai commencé l’examen, il n’y a aucun sifflement, aucun, ce doit être des acouphènes ou…je ne sais pas, lié au stress. _ C’est impossible, le sifflement est bien là, et ce tube, il est si noir, comment pouvez-vous regarder avec ça ? _ Vous…vous êtes en train de faire une hallucination ? je suis en train de projeter de la lumière au fond de votre œil pour le scruter. Vous êtes sûr que ça va bien. »
Soudain, je sens quelque chose contre mon œil, je ne peux pas bouger, c’est horrible, quelque chose approche, va…va toucher mon œil, je ne peux pas bouger, c’est horrible, impuissant, totalement. Je ne peux pas bouger, pourtant je suis sûr de ne pas avoir de lien. Cette chose va toucher mon œil, l’attraper, mais pour quoi faire ?
C’est alors que j’entends une voix, une voix masculine, elle vient de la droite, elle me dit « ça va aller, vu le prix que tu as mi, ça va aller » la voix est rassurante, rauque, grave, sûre. Il y a alors un mouvement de la machine une douleur horrible, comme si…comme si mon œil était arraché de son orbite…puis plus rien, le sol, sombre, noir, moi haletant, je suis à quatre patte, visage vers le sol…quelqu’un me touche le dos, je reconnais la main de Sofia, son odeur, il n’y a plus cet homme…ni cette machine. « Mon œil ! » De suite, je plaque ma main contre le côté droit de mon visage, mon œil est bien là…visiblement encore éblouit par l’examen.
« Mostenfer…ça va ? _ Je…je ne sais pas…mon œil, cet homme, cette machine… _ Je n’ai pas touché à votre œil, et nous sommes seuls dans la salle et je suis une femme. Je…je crois que vous avez été victime d’une hallucination. _ Pire, je suis…presque sûr…que c’est un souvenir, qui a refait surface. Existe-t-il des machines…ressemblant à celle-ci, capable…d’arracher un œil ? _ De quoi ? Mais c’est horrible, en plus on ne peut pas, il faudrait découper l’orbite, si…non… » Sofia me tape sur l’épaule, me fait signe de me relever, elle a une main devant la bouche, visiblement, quelque chose la tracasse, elle va chercher une petite lampe, elle éclaire le tour de mon œil, passant son doigt ganté sur mes paupières. Elle laisse soudain la lampe tomber, je ressens chez elle une grande détresse. Visiblement, elle en sait quelque chose…il faut que je me calme et lui en parle. « Aller, calme-toi, CALME-TOI ! » « Je te l’avais dit que ce serait douloureux » « Que sais-tu de cette histoire ? » « Je sais au moins ce qu’il s’est passé à ce moment, puisse que j’étais là » « Hein ? Mais que… » « N’oublie pas, moi aussi, fut un temps, je me nommais Mostenfer, j’ai assisté à ta ‘’construction’’, à la folie de l’Homme et de la Science » « Pourquoi ne jamais me l’avoir dit ? Que sais-tu d’autre ?...Réponds moi ! »
Adana ne me réponds pas, elle est soit en train de réfléchir, ou tout simplement pour me punir de ne pas l’avoir écoutée. Mais au moins je sais une chose, ce que je viens de vivre, je l’ai vraiment vécu, dans le passé…un autre moi qui subissait cette horrible opération, pire, j’avais payé pour la subir. « C’est de la folie, je serai donc devenu celui que je suis…de mon plein gré ? J’aurai même payé pour le devenir ? » « Je ne crois pas que tu sois apte à juger les humains, leurs envies ou leurs actes… » « …Enfin ! C’était moi ! » « Peux-tu dire si ta vie actuelle est meilleure que ta vie humaine ? » « Je ne peux pas le dire, mais ce n’est pas une vie que je subi en ce moment ! » « Tu es pourtant libre et bien portant » Cette réflexion, j’avais beau l’avoir examiné, que ce soit Adana qui me le dise, ça ne fait pas du tout la même chose. « Quoi qu’il en soit, je refuse de te devoir quoi que ce soit, il n’est pas question que ma vie soit régit par ton expérience. » Je reprends mes esprits Sofia est toujours tétanisée, face à moi, la lampe torche c’est éteinte en touchant le sol, je n’ai pas besoin qu’elle le dise, elle a trouvé des traces indiquant qu’on m’a bel et bien extrait les yeux des orbites, je n’ai plus besoin d’elle, visiblement, elle est incapable de me fournir plus d’info : « Eh bien Sofia merci, grâce à toi j’en sais un peu plus sur moi. Malheureusement… _ Vous nous quittez ? Vous êtes sûr de ne pas vouloir rester ? _ Si, si je reste. J’affiche un grand sourire, j’ai un instrument pointu dans la main, j’ai noté qu’il est tranchant mais je ne sais pas à quel point. _ Vous restez ? Eh ben alors quoi ? Elle semble à la fois déçue de ne pas avoir raison, mais heureusement de me voir rester. _ Moi je reste…pas vous ! » Sans lui laisser comprendre le sens de mes paroles, je plante l’outil en dessous de son sternum, remontant vers l’intérieur de sa cage thoracique. Il faut quelque seconde pour qu’elle réalise ce qui vient de se passer, mais déjà elle tombe, déjà je disparais. Elle va mourir rapidement, encore plus si elle essaye de retirer l’outil.
Les escaliers grincent, j’entends la vieille femme en bas, probablement dans le salon, en train de regarder une émission abrutissante à la télévision. « Sofia ? _ Non, c’est moi, Sofia…est occupée. _Oh, je vois et alors, c’était bien ? _ Mieux que je ne l’avais espérer, maintenant, ça va être à votre tour. » J’ai tout juste le temps de voir son visage surprit, je la frappe en plein visage, la sensation de l’appareil dentaire se promenant dans sa bouche est écœurante. Elle est assommée, assommée mais pas inconsciente. _ Vous savez, je suis vraiment heureux de vous avoir accompagnée jusqu’ici, mais ça va vite devenir invivable, alors je vais être complaisant. Je la traine par le col jusque dans la cuisine, ouvre la porte du jardin et la pousse dans l’épaisse croute neigeuse. _ Vous voilà au grand air, passer une bonne nuit » Je ferme la porte à clé, la vielle femme n’a déjà plus assez de force pour se relever.
Sans perdre de temps avec ce pitoyable spectacle, je tourne les talons et retraverse la cuisine, le repas est en train de cuire, l’odeur m’est agréable, même s’il y a vraiment trop de verdure dans l’une des casseroles. J’éteins le feu de la gazinière et reprend mon chemin vers la sortie. Le parquet du hall d’entrée grince affreusement, cette maison est aussi vieille qu’elle le laisse paraître. Arrivé à la porte d’entrée, le prends les clés de Sofia, ferme des volets de devant et le pas léger, me dirige vers la sortie. Dehors l’air semble hostiles, les nuages de vapeur apparaissent et disparaissent au rythme de ma respiration, cet instant est à moi et moi seul, magique, doux et silencieux. Le silence des rues enneigées en pleine nuit n’est rompu que par quelques voiture roulant au ralentit et un faible appel à l’aide, ça ne durera pas.
Voiture familiale, sobre, banale, classique, même si son style ne me reviens pas, avoir un véhicule sera très pratique, même s’il me faudra trouver de quoi l’alimenter.
La nuit touche à sa fin alors que le moteur ronronne doucement, le ciel commence à s’éclaircir, il fait toujours aussi froid. Je vais devoir faire attention avec ces meurtres, de ne pas les localiser sur une zone, afin de ne pas être repérable, du moins pas tout de suite. L’idée de tuer encore, dans de pareilles conditions, de pouvoir me repaître de la chair d’un autre être, me fait déjà saliver et frémir d’impatience. Mais avant ça, il me faut des informations sur la ville ou celles voisines, Gothy me sera d’un grand secours pour ça.
Après un petit moment, je suis enfin de retour chez Gothy, mon nouveau chez moi. Je gare maladroitement la voiture à quelques mètres de là. Une fois devant la porte, le soleil approchant à grand pas, je me retrouve soumis à un dilemme : Comment faire pour entrer ?
Sonner réveillerai tout le monde, les parent descendraient, frapper risque de faire la même chose, ou au contraire, ne réveiller personne, enfoncer la porte, vu la taille et le poids, mon épaule cassera avant le loquait ou l’armature de la porte, je n’ai pas de téléphone ni le numéro de Gothy. « Comment fait-on pour ouvrir une porte ? » « Avec une clé » « Non, ça c’est pour la déverrouiller »
J’appuie sur la poignée et la porte s’ouvre, dire que c’est finalement l’hypothèse la plus simple qui était la plus valable. La maison que je découvre est immense, silencieuse, chaude, telle une créature titanesque en train de dormir.
Tout ici transpire l’argent, les gamin ne se trompaient pas en appelant Gothy « La bourge ». J’enlève mes chaussures, les gardant à la main je commence à visiter les lieux, ouvrant prudemment chaque porte, la refermant un instant plus tard. De toute façon, la terre cuite et le marbre ne grincent pas. Il faut que je trouve Gothy pour savoir où et comment dormir.
Après un rapide tour de la maison, je note qu’il y a une cave, un jardin, un garage, le rez-de-chaussée et deux étages, beaucoup d’espace pour trois personnes. La chambre des parents se trouve au premier, celle de Gothy au deuxième, visiblement, chacun à sa salle de bain personnelle.
J’entre dans la chambre de Gothy, m’installe sur un fauteuil en face de son lit : « Gothy, réveille-toi ! Elle met un moment à émerger, quand elle me voit, elle se retient tout juste de crier. _ Mais ! Tu fous quoi dans ma chambre ? Surtout à une heure pareille ! _ Eh bien figures-toi que je ne connais pas ta maison et je ne sais pas où dormir. Gothy réfléchit un moment, son visage est fatigué, elle ne tarde pas à replonger la tête dans l’oreiller en marmonnant : _ Ah…ben, prends le matelas sous mon lit, mais pas de problème, hein ? »
En effet, le bout d’un matelas dépasse de sous son lit, j’ai une idée de quoi elle parle par « pas de problème », mais je n’ai pas l’intention de déchiqueter le matelas, ni de la manger ou de la violer, si tenté qu’elle ne soit pas consentante.
Il faudra que je creuse la question : Suis-je toujours attiré physiquement par les autres ? Suis-je capable de m’accoupler, de procréer ?
Plongé dans mes pensées, j’installe et fais machinalement le lit, je sens le regard de Gothy sur moi tandis que je retire ma chemise et mon pantalon, avant d’aller sous les draps. Il ne me faut pas longtemps avant de basculer dans le sommeil, la journée a été longue.
Je me réveille brutalement, quand Gothy, en se levant, me tombe dessus. Nuit sans rêve, ou je ne m’en rappelle pas, toujours elle-t-il qu’elle a été brisée par Gothy. Elle se met à rire : « C’est vrai que t’es là ! J’espère que je ne t’ai pas fait mal, mais je dois aller au bahut là. _ Nan, ça va, pas de mal, en dehors que ma nuit est maintenant finie. Tu as une idée de ce que je peux faire de ma journée ? _ Ben, tu n’as cas te trouver un job. _ Je croyais que je bossais pour toi et tes potes. _ Ouai, pas faux, au fait, tu veux qu’on te paie combien ? _ Vu que tu me loges et me caches, un minimum, mais je n’ai aucune idée de ce que ça peut représenter, disons que nous verrons au fur et à mesure, donnez-moi ce que vous envisagiez et on négociera au fur et à mesure. _ Okay, ça me va, mais reste pas ici, tu pourras bouger dans la ville, elle n’est pas grande mais ça va, je fini les cours à 11h, reprends à 13h et fini le soir à 17h. Tu m’accompagnes jusqu’à mon bahut, tu viendras nous rejoindre à 11h devant le bahut, okay ? _ Ça me va. Laisses-moi le temps de me préparer et on est parti. _ Hey doucement ! J’ai mon petit dej’ à prendre moi ! _ Pierrette ? Elle se retourne immédiatement vers moi à l’audition de son prénom : _ Quoi ?! Et je ne veux pas que tu m’appelles comme ça ! _ Je t’attends dehors. _ Ouai c’est ça. » Elle est nerveuse cette petite, et elle déteste vraiment son nom, dire que je ne connais pas même le mien, quelle ironie ! Doucement, je descends les escaliers, dehors il pleut, mon premier contact avec la pluie, elle n’est pas très froide les gouttes ruisselles sur mon crane, mon visage, la sensation est plaisante, je retourne à l’intérieur pour prendre un parapluie, elle a beau ne pas être froide ni agressive, ce geste me semble des plus logique. Le ciel est sombre, la lumière douceâtre des phares de voiture circulant m’éblouis à peine, le bruit de la pluie m’envahi doucement, comme si c’était la plus belle musique que je n’ai jamais entendue, après réflexion, c’est le cas, c’est le son le plus agréable que je n’ai entendu jusque-là. Je ferme les yeux, lève le visage vers le ciel, je referme le parapluie. Les gouttes doucement ruissellent sur mon visage, léchant chaque parcelle de ma peau, ses imperfections, doucement, je passe ma main de mon menton vers l’arrière de mon crâne, la sensation me rappelle cette plénitude, cette sérénité quand j’étais dans la cuve de gestation à GenWarTech, je nage dans une quiétude et une sérénité parfaite. Je sens cette fille, Gothy, doucement approcher, malgré elle, elle vient de briser cet instant magique. Sans attendre qu’elle m’interpelle, je me retourne, brièvement : « On peut y aller maintenant ? »
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