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Franz

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeVen 6 Nov - 21:51

Franz Kafka.


"Nous avons besoin de livres qui agissent sur nous comme un malheur dont nous souffririons beaucoup, comme la mort de quelqu'un que nous aimerions plus que nous-mêmes, comme si nous étions proscrits, condamnés à vivre dans des forêts loin de tous les hommes, comme un suicide - un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous."


"Le bonheur, je ne pourrai l'avoir que si je réussis à soulever le monde pour le faire entrer dans le vrai, dans le pur, dans l'immuable."


"La musique est une amplification de la vie sensible. La poésie, par contre, est une façon de maîtriser, de sublimer."



"Depuis que je suis en mesure de penser, l’affirmation de mon existence spirituelle m’a donné des soucis tellement graves que tout le reste m’a été indifférent."
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Questo

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Masculin Nombre de messages : 227
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeVen 25 Déc - 3:17

"Le rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l'image de la mort ; un engourdissement nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l'instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l'œuvre de l'existence. C'est un souterrain vague qui s'éclaire peu à peu, et où se dégagent de l'ombre et de la nuit les pâles figures gravement immobiles qui habitent le séjour des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions bizarres : - le monde des Esprits s'ouvre pour nous" Gérard de Nerval, Aurélia
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Ruby

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeJeu 11 Fév - 4:10

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant d'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Poème saturniens, Verlaine
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Franz

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeJeu 29 Avr - 0:12

"Le regard indifférent est un perpétuel adieu." Malcolm de Chazal
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Layz
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeJeu 29 Avr - 10:25

" La peinture vient de l'endroit où les mots ne peuvent plus s'exprimer. "
[Gao Xingjian]
La Montagne de l'âme
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Chikoun
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeJeu 29 Avr - 14:38

Je suis perplexe quant à cette dernière citation. Je serais plutôt de l'avis contraire, ou tout du moins je nuancerais. La peinture est selon moi le moyen d'expression du sens commun qui se tait, à l'instar de la poésie. La où l'on ne peut plus s'exprimer par des phrases "normales", le langage fait appel à des formes plus imagées, telles la peinture ou la poésie. Une sorte de sublimation, d'expression de l'indicible.
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Franz

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeLun 3 Mai - 23:48

C'est encore plus long que ça normalement, mais je trouve ce passage tellement exquis :


"ô funeste ascendant ! ô joug impérieux !
Quels sont donc mes devoirs, et qui suis-je en ces lieux ?
Perfide, de quel nom veux-tu que l' on te nomme ?
Toi, l' épouse d' un dieu ; tu brûles pour un homme !
Dieu cruel, prends pitié du trouble où tu me vois,
à mes sens mutinés ose imposer tes lois.
Tu tiras du cahos le monde et la lumière,
hé bien, il faut t' armer de ta puissance entière.
Il ne faut plus créer... il faut plus en ce jour,
il faut dans Héloïse anéantir l' amour.
Le pourras-tu, grand dieu ? Mon désespoir, mes larmes,
contre un cher ennemi te demandent des armes ;
et cependant, livrée à de contraires vœux,
je crains plus tes bienfaits que l' excès de mes feux.
Chères sœurs, de mes fers, compagnes innocentes,
sous ces portiques saints, colombes gémissantes,
vous, qui ne connaissez que ces froides vertus,
que la religion donne... et que je n' ai plus,
vous, qui dans les langueurs du zéle monastique,
ignorez de l' amour l' empire tyrannique ;
vous enfin, qui n' ayant que Dieu seul pour amant,
aimez par habitude, et non par sentiment :
que vos cœurs sont heureux, puisqu' ils sont insensibles !
Tous vos jours sont sereins, toutes vos nuits paisibles.
Le cri des passions n' en trouble point le cours.
Ah ! Qu' Héloïse envie et vos nuits et vos jours !
Héloïse aime et brûle au lever de l' aurore,
au coucher du soleil elle aime et brûle encore,
dans la fraîcheur des nuits elle brûle toujours.
Elle dort pour rêver dans le sein des amours.
à peine le sommeil a fermé mes paupières,
l' amour, me caressant de ses aîles légères,
me rappelle ces nuits, chères à mes désirs,
douces nuits, qu' au sommeil disputaient les plaisirs !
Abailard, mon vainqueur, vient s' offrir à ma vue :
je l' entends... je le vois... et mon âme est émue."



Reécriture des Lettre d'Héloïse et d'Abélard.
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Franz

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeSam 8 Mai - 21:46

"Le belge est très civilisé
Il est voleur, il est rusé
Il est parfois syphilisé
Il est donc très civilisé."


Baudelaire, F. du M., La Civilisation belge.
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Teclis
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeVen 3 Sep - 12:55

« Et pourtant, dis-je, même quand il n'y aura plus personne pour lire les histoires que nous écrivons tant bien que mal, même quand les expositions resteront désertes et que les musiciens joueront leurs compositions devant des rangées de fauteuils vides […] les histoires que l'on écrira, les tableaux qu'on peindra, les musiques que l'on composera, les choses stupides, folles, incompréhensibles et inutiles dont tu parles seront pourtant toujours la pointe extrême de l'homme, son authentique étendard. ». Le K. Dino Buzzati.



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Teclis
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeJeu 30 Sep - 23:17

"Comment dire au revoir ?
- Et bien... Comme on s'est dit bonjour !"


Le Dernier Empereur de Chine
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Nicolas




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Pseudo : Andy de Falque
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeVen 5 Nov - 19:37

Les enfants comme Ada sont les inventeurs des plus pures philosophies. Van fut jugé digne d'être initié à un petit système de sagesse moins d'une semaine après son arrivée. La vie de l'être humain se décomposait en un certain nombre d'éléments ou « choses » classifiées et hiérarchisées: les « choses vraies » peu fréquentes et d'un prix inestimable, les simples « choses » qui formaient le tissu banal et quotidien de l'existence, et les « choses fantômes » ou « brouillards », comme la fièvre, les maux de dents, les atroces déceptions et la mort. Trois ou quatre « choses » formaient une « tour » lorsqu'elles survenaient simultanément, un « pont » lorsqu'elles se succédaient de façon immédiate. Les « vraies tours » et les « vrais ponts » étaient les joies de la vie ; quand par surcroît les tours se présentaient en série, alors on accédait à la félicité suprême ; mais cela n'arrivait presque jamais. Dans certaines circonstances et sous certains éclairages une « chose » neutre pouvait paraître ou même devenir en effet « chose vraie ». Inversement, elle pouvait se condenser en « brouillard » fétide. Quand la joie et le sans-joie formaient un mélange (mélange simultané et échelonné sur la pente de la durée), on avait affaire à des « tours ruinées » ou à des « ponts écroulés ».
Les détails picturaux et architecturaux de cette métaphysique garantissaient à la petite Ada des nuits moins pénibles que les nuits de Van et, ce matin-là (comme la plupart des matins), il eut l'impression de revenir d'une contrée infiniment plus lointaine et lugubre que celle d'où sortaient Ada et le soleil.
Elle souriait ; ses lèvres charnues étaient poisseuses et luisantes.
(Quand je t'embrasse, , lui disait-il quelques années plus tard, je me rappelle toujours ce matin bleu où tu mangeais « une tartine de miel » sur ton balcon. Cela sonne en français tellement mieux que « bread and honey ».)
La beauté classique du miel de trèfle, lisse, pâle, translucide, s'écoulant de la cuiller en nappe uniforme, imprégnant de son cuivre jaune liquide le pain beurré de mon amour. La mie attendrie imbibée de nectar...
« Chose vraie ? » demanda-t-il.
« Tour... »
Et la guêpe.
La guêpe explorait l'assiette. Les anneaux de l'insecte palpitaient. « Nous essaierons d'en manger une, après, dit Ada mais il faut qu'elle soit gavée pour avoir bon goût. Elle ne saurait évidemment nous piquer la langue. Il n'est bête au monde qui veuille toucher à la langue d'un homme. Quand le lion a fini son pèlerin - les os, et le reste - il laisse toujours la langue et l'abandonne, comme ça, dans le désert (petit geste désinvolte).
– J'ose en douter.
– Allons, c'est un mystère bien connu. »
Ses cheveux proprement brossés (ce qui n'arrivait pas tous les jours) brillaient d'un lustre noir qui contrastait avec la pâleur mate de son cou et des ses bras. Elle portait un tee shirt rayé (celle dont il aimait tout particulièrement, en rêve, à dépouiller son torse tortillant). La toile cirée était divisée en petits carrés bleus et blancs. Une couleur de miel s'étalait sur le peu de beurre qui restait au fond de la fraîche terrine.
« Admettons ! Et la troisième “chose vraie” ? »
Elle le regarda, longuement. Une goutte de feu le regarda, goutte dorée suspendue au coin de ses lèvres. Le petit masque de velours d'une violette tricolore qu'elle avait portraiturée la veille le regarda, dans sa coupe de cristal.
Elle ne dit rien. Elle passa la langue sur ses doigts écarquillés sans cesser de le regarder. N'obtenant pas de réponse, Van quitta le balcon. Ada vit sa tour s'écrouler lentement dans le silence du soleil.



Ada ou l'Ardeur, Vladimir Nabokov
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Franz

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeMer 15 Déc - 18:50

Dernière acquisition.
La préface de Poète... vos papiers ! de Léo Ferré.




Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Poetevospapiersfolio

"La poésie contemporaine ne chante plus. Elle rampe. Elle a cependant le privilège de la distinction, elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore. Cela arrange bien des esthètes que François Villon ait été un voyou. On ne prend les mots qu'avec des gants: à "menstruel" on préfère "périodique", et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires ou du codex. Le snobisme scolaire qui consiste à n'employer en poésie que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main. Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse. Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, c'est la poésie qui illustre le mot.

L'alexandrin est un moule à pieds. On n'admet pas qu'il soit mal chaussé, traînant dans la rue des semelles ajourées de musique. La poésie contemporaine qui fait de la prose en le sachant, brandit le spectre de l'alexandrin comme une forme pressurée et intouchable. Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes: ce sont des dactylographes. Le vers est musique; le vers sans musique est littérature. Le poème en prose c'est de la prose poétique. Le vers libre n'est plus le vers puisque le propre du vers est de n'être point libre. La syntaxe du vers est une syntaxe harmonique - toutes licences comprises. Il n'y a point de fautes d'harmonie en art; il n'y a que des fautes de goût. L'harmonie peut s'apprendre à l'école. Le goût est le sourire de l'âme; il y a des âmes qui ont un vilain rictus, c'est ce qui fait le mauvais goût. Le Concerto de Bela Bartok vaut celui de Beethoven. Qu'importe si l'alexandrin de Bartok a les pieds mal chaussés, puisqu'il nous traîne dans les étoiles! La Lumière d'où qu'elle vienne EST la Lumière...

En France, la poésie est concentrationnaire. Elle n'a d'yeux que pour les fleurs; le contexte d'humus et de fermentation qui fait la vie n'est pas dans le texte. On a rogné les ailes à l'albatros en lui laissant juste ce qu'il faut de moignons pour s'ébattre dans la basse-cour littéraire. Le poète est devenu son propre réducteur d'ailes, il s'habille en confection avec du kapok dans le style et de la fibranne dans l'idée, il habite le palier au-dessus du reportage hebdomadaire. Il n'y a plus rien à attendre du poète muselé, accroupi et content dans notre monde, il n'y a plus rien à espérer de l'homme parqué, fiché et souriant à l'aventure du vedettariat.
Le poète d'aujourd'hui doit être d'une caste, d'un parti ou du Tout-Paris.
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé. Enfin, pour être poète, je veux dire reconnu, il faut "aller à la ligne". Le poète n'a plus rien à dire, il s'est lui-même sabordé depuis qu'il a soumis le vers français aux diktats de l'hermétisme et de l'écriture dite "automatique". L'écriture automatique ne donne pas le talent. Le poète automatique est devenu un cruciverbiste dont le chemin de croix est un damier avec des chicanes et des clôtures: le five o'clock de l'abstraction collective.

La poésie est une clameur, elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie; elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche. Il faut que l'oeil écoute le chant de l'imprimerie, il faut qu'il en soit de la poésie lue comme de la lecture des sous-titres sur une bande filmée: le vers écrit ne doit être que la version originale d'une photographie, d'un tableau, d'une sculpture.
Dès que le vers est libre, l'oeil est égaré, il ne lit plus qu'à plat; le relief est absent comme est absente la musique. "Enfin Malherbe vint..." et Boileau avec lui... et toutes les écoles, et toutes les communautés, et tous les phalanstères de l'imbécillité! L'embrigadement est un signe des temps, de notre temps. Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes. Les sociétés littéraires sont encore la Société. La pensée mise en commun est une pensée commune. Du jour où l'abstraction, voire l'arbitraire, a remplacé la sensibilité, de ce jour-là date, non pas la décadence qui est encore de l'amour, mais la faillite de l'Art. Les poètes, exsangues, n'ont plus que du papier chiffon, les musiciens que des portées vides ou dodécaphoniques - ce qui revient au même, les peintres du fusain à bille. L'art abstrait est une ordure magique où viennent picorer les amateurs de salons louches qui ne reconnaîtront jamais Van Gogh dans la rue... Car enfin, le divin Mozart n'est divin qu'en ce bicentenaire!
Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes. Qu'importe! Aujourd'hui le catalogue Koechel est devenu le Bottin de tout musicologue qui a fait au moins une fois le voyage à Salzbourg! L'art est anonyme et n'aspire qu'à se dépouiller de ses contacts charnels. L'art n'est pas un bureau d'anthropométrie. Les tables des matières ne s'embarrassent jamais de fiches signalétiques... On sait que Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes, que Beethoven était sourd, que Ravel avait une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique, qu'il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok, on sait que Rutebeuf avait faim, que Villon volait pour manger, que Baudelaire eut de lancinants soucis de blanchisseuse: cela ne représente rien qui ne soit qu'anecdotique. La lumière ne se fait que sur les tombes.

Avec nos avions qui dament le pion au soleil, avec nos magnétophones qui se souviennent de "ces voix qui se sont tues", avec nos âmes en rade au milieu des rues, nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions. Le seul droit qui reste à la poésie est de faire parler les pierres, frémir les drapeaux malades, s'accoupler les pensées secrètes.

Nous vivons une époque épique qui a commencé avec la machine à vapeur et qui se termine par la désintégration de l'atome. L'énergie enfermée dans la formule relativiste nous donnera demain la salle de bains portative et une monnaie à piles qui reléguera l'or dans la mémoire des westerns... La poésie devra-t-elle s'alimenter aux accumulateurs nucléaires et mettre l'âme humaine et son désarroi dans un herbier?
Nous vivons une époque épique et nous n'avons plus rien d'épique. A New York le dentifrice chlorophylle fait un paté de néon dans la forêt des gratte-ciel. On vend la musique comme on vend le savon à barbe. Le progrès, c'est la culture en pilules. Pour que le désespoir même se vende, il ne reste qu'à en trouver la formule. Tout est prêt: les capitaux, la publicité, la clientèle. Qui donc inventera le désespoir?
Dans notre siècle il faut être médiocre, c'est la seule chance qu'on ait de ne point gêner autrui. L'artiste est à descendre, sans délai, comme un oiseau perdu le premier jour de la chasse. Il n'y a plus de chasse gardée, tous les jours sont bons. Aucune complaisance, la société se défend. Il faut s'appeler Claudel ou Jean de Létraz, il faut être incompréhensible ou vulgaire, lyrique ou populaire, il n'y a pas de milieu, il n'y a que des variantes. Dès qu'une idée saine voit le jour, elle est aussitôt happée et mise en compote, et son auteur est traité d'anarchiste.

Divine Anarchie, adorable Anarchie, tu n'es pas un système, un parti, une référence, mais un état d'âme. Tu es la seule invention de l'homme, et sa solitude, et ce qui lui reste de liberté. Tu es l'avoine du poète.
A vos plumes poètes, la poésie crie au secours, le mot Anarchie est inscrit sur le front de ses anges noirs; ne leur coupez pas les ailes! La violence est l'apanage du muscle, les oiseaux dans leurs cris de détresse empruntent à la violence musicale. Les plus beaux chants sont des chants de revendication. Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations. A l'école de la poésie, on n'apprend pas: on se bat.
Place à la poésie, hommes traqués! Mettez des tapis sous ses pas meurtris, accordez vos cordes cassées à son diapason lunaire, donnez-lui un bol de riz, un verre d'eau, un sourire, ouvrez les portes sur ce no man's land où les chiens n'ont plus de muselière, les chevaux de licol, ni les hommes de salaires.
N'oubliez jamais que le rire n'est pas le propre de l'homme, mais qu'il est le propre de la Société. L'homme seul ne rit pas; il lui arrive quelquefois de pleurer.
N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la morale, c'est que c'est toujours la morale des autres.
Je voudrais que ces quelques vers constituent un manifeste du désespoir, je voudrais que ces quelques vers constituent pour les hommes libres qui demeurent mes frères un manifeste de l'espoir."
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Franz

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeJeu 17 Fév - 18:06

Correspondances d'Arthur Rimbaud.



"Arthur Rimbaud à Georges Izambard


Charleville, 25 août 70.

Monsieur,

Vous êtes heureux, vous, de ne plus habiter Charleville ! — Ma ville natale est supérieurement idiote entre les petites villes de province. Sur cela, voyez-vous, je n’ai plus d’illusions. Parce qu’elle est à côté de Mézières, — une ville qu’on ne trouve pas, — parce qu’elle voit pérégriner dans ses rues deux ou trois cents de pioupious, cette benoîte population gesticule, prud-hommesquement spadassine, bien autrement que les assiégés de Metz et de Strasbourg ! C’est effrayant, les épiciers retraités qui revêtent l’uniforme ! C’est épatant comme ça a du chien, les notaires, les vitriers, les percepteurs, les menuisiers, et tous les ventres, qui, chassepot au cœur, font du patrouillotisme aux portes de Mézières ; ma patrie se lève !... Moi, j’aime mieux la voir assise ; ne remuez pas les bottes ! c’est mon principe.
Je suis dépaysé, malade, furieux, bête, renversé ; j’espérais des bains de soleil, des promenades infinies, du repos, des voyages, des aventures, des bohémienneries enfin ; j’espérais surtout des journaux, des livres... — Rien ! Rien ! Le courrier n’envoie plus rien aux libraires ; Paris se moque de nous joliment : pas un seul livre nouveau ! c’est la mort ! Me voilà réduit, en fait de journaux, à l’honorable Courrier des Ardennes, propriétaire, gérant, directeur, rédacteur en chef et rédacteur unique : A. Pouillard ! Ce journal résume les aspirations, les vœux et les opinions de la population, ainsi, jugez ! c’est du propre !... — On est exilé dans sa patrie !!!!

Heureusement, j’ai votre chambre : — Vous vous rappelez la permission que vous m’avez donnée. — J’ai emporté la moitié de vos livres ! J’ai pris le diable à Paris. Dites-moi un peu s’il y a jamais eu quelque chose de plus idiot que les dessins de Grandville ? — J’ai Costal l’Indien, j’ai la Robe de Nessus, deux romans intéressants. Puis, que vous dire ?... J’ai lu tous vos livres, tous ; il y a trois jours, je suis descendu aux Epreuves, puis aux Glaneuses, — oui ! j’ai relu ce volume ! — puis ce fut tout !... Plus rien ; votre bibliothèque, ma dernière planche de salut, était épuisée !... Le Don Quichotte m’apparut ; hier, j’ai passé, deux heures durant, la revue des bois de Doré : maintenant, je n’ai plus rien ! — Je vous envoie des vers ; lisez cela un matin, au soleil, comme je les ai faits : vous n’êtes plus professeur, maintenant, j’espère !...
Vous aviez l’air de vouloir connaître Louisa Siefert, quand je vous ai prêté ses derniers vers ; je viens de me procurer des parties de son premier volume de poésies, les Rayons perdus, 4e édition, j’ai là une pièce très émue et fort belle ;

Marguerite

Moi j’étais à l’écart, tenant sur mes genoux
Ma petite cousine aux grands yeux bleus si doux :
C’est une ravissante enfant que Marguerite
Avec ses cheveux blonds, sa bouche si petite
Et son teint transparent...

Marguerite est trop jeune. Oh ! si c’était ma fille,
Si j’avais une enfant, tête blonde et gentille,
Fragile créature en qui je revivrais,
Rose et candide avec de grands yeux indiscrets !
Des larmes sourdent presque au bord de ma paupière
Quand je pense à l’enfant qui me rendrait si fière,
Et que je n’aurai pas, que je n’aurai jamais ;
Car l’avenir, cruel en celui que j’aimais,
De cette enfant aussi veut que je désespère...

Jamais on ne dira de moi : c’est une mère !
Et jamais un enfant ne me dira : Maman !
C’en est fini pour moi du céleste roman
Que toute jeune fille à mon âge imagine...

...................................................................


— Ma vie à dix-huit ans compte tout un passé.
— C’est aussi beau que les plaintes d’Antigone dans Sophocle.
— J’ai les Fêtes galantes de Paul Verlaine, un joli in-12 écu. C’est fort bizarre, très drôle ; mais vraiment, c’est adorable. Parfois de fortes licences ; ainsi :
Et la tigresse épou — vantable d’Hyrcanie
est un vers de ce volume — Achetez, je vous le conseille, La Bonne Chanson, un petit volume de vers du même poète : ça vient de paraître chez Lemerre ; je ne l’ai pas lu ; rien n’arrive ici ; mais plusieurs journaux en disent beaucoup de bien.
— Au revoir, envoyez-moi une lettre de 25 pages, — poste restante, — et bien vite !

A. Rimbaud

P.-S. - À bientôt, des révélations sur la vie que je vais mener après... les vacances..."


___

"Charleville (Ardennes), 28 août 1871.


Monsieur,

Vous me faites recommencer ma prière: soit. Voici la complainte complète. Je cherche des paroles calmes: mais ma science de l'art n'est pas bien profonde. Enfin, voici. Situation du prévenu: J'ai quitté depuis plus d'un an la vie ordinaire pour ce que vous savez. Enfermé sans cesse dans cette inqualifiable contrée ardennaise, ne fréquentant pas un homme, recueilli dans un travail infâme, inepte, obstiné, mystérieux, ne répondant que par le silence aux questions, aux apostrophes grossières et méchantes, me montrant digne dans ma position extra-légale, j'ai fini par provoquer d'atroces résolutions d'une mère aussi inflexible que soixante-treize administrations à casquettes de plomb. Elle a voulu m'imposer le travail, perpétuel, à Charleville (Ardennes)! Une place pour tel jour, disait-elle, ou la porte. Je refusai cette vie; sans donner mes raisons: c'eût été pitoyable.

Arthur Rimbaud."



___


"À Ernest Delahaye, juin 1872 à Charleville.

Parmerde, Jumphe

Mon ami,

Oui, surprenante est l'existence dans le cosmorama Arduan. La province, où on se nourrit de farineux et de boue, où l'on boit du vin du cru et de la bière du pays, ce n'est pas ce que je regrette. Aussi tu as raison de la dénoncer sans cesse. Mais ce lieu-ci: distillation, composition, tout étroitesses; et l'été accablant: la chaleur n'est pas très constante, mais de voir que le beau temps est dans les intérêts de chacun, et que chacun est un porc, je hais l'été, qui me tue quand il se manifeste un peu. J'ai une soif à craindre la gangrène: les rivières ardennaises et belges, les cavernes, voilà ce que je regrette.
Il y a bien ici un lieu de boisson que je préfère. Vive l'académie d'Absomphe, malgré la mauvaise volonté des garçons! C'est le plus délicat et le plus tremblant des habits, que l'ivresse par la vertu de cette sauge des glaciers, l'absomphe! Mais pour, après, se coucher dans la merde!
Toujours même geinte, quoi! Ce qu'il y a de certain, c'est: merde à Perrin. Et au comptoir de l'Univers, qu'il soit en face du square ou non. Je ne maudis pas l'Univers, pourtant. - je souhaite très fort que l'Ardenne soit occupée et pressurée de plus en plus immodérément. Mais tout cela est encore ordinaire.
Le sérieux, c'est qu'il faut que tu te tourmentes beaucoup. Peut-être que tu aurais raison de beaucoup marcher et lire. Raison en tout cas de ne pas te confiner dans les bureaux et maisons de famille. Les abrutissements doivent s'exécuter loin. de ces lieux-là. Je suis loin de vendre du baume, mais je crois que les habitudes n'offrent pas des consolations, aux pitoyables jours.

Maintenant, c'est la nuit que je travaince. De minuit à cinq heures du matin. Le mois passé, ma chambre, rue Monsieur-le-Prince, donnait sur un jardin du lycée Saint-Louis. Il y avait des arbres énormes sous ma fenêtre étroite. A trois heures du matin, la bougie pâlit; tous les oiseaux crient à la fois dans les arbres: c'est fini. Plus de travail. Il me fallait regarder les arbres, le ciel, saisis par cette heure indicible, première du matin. Je voyais les dortoirs du lycée, absolument sourds. Et déjà le bruit saccadé, sonore, délicieux des tombereaux sur les boulevards. - je fumais ma pipe-marteau, en crachant sur les tuiles, car c'était une mansarde, ma chambre. A cinq heures, je descendais à l'achat de quelque pain; c'est l'heure. Les ouvriers sont en marche partout. C'est l'heure de se soûler chez les marchands de vin, pour moi. je rentrais manger, et me couchais à sept heures du matin, quand le soleil faisait sortir les cloportes de dessous les tuiles. Le premier matin en été, et les soirs de décembre, voilà ce qui m'a ravi toujours ici.

Mais en ce moment, j'ai une chambre jolie, sur une cour sans fond, mais de trois mètres carrés. - La rue Victor-Cousin fait coin sur la place de la Sorbonne par le café du Bas-Rhin et donne sur la rue Soufflot, à l'autre extrémité. - Là, je bois de l'eau toute la nuit, je ne vois pas le matin, je ne dors pas, j'étouffe. Et voilà.


_ Il sera certes fait droit à ta réclamation! N'oublie pas de chier sur La Renaissance, journal littéraire et artistique, si tu le rencontres. J'ai évité jusqu'ici les pestes d'émigrés caropolmerdis. Et merde aux saisons et colrage.

Courage.
A. R.

Rue Victor-Cousin, Hôtel de Cluny."


___

Acte de Renonciation



Je soussigné Arthur Rimbaud, 19 ans, homme de lettres, demeurant ordinairement à Charleville (Ardennes, France), déclare, pour rendre hommage à la vérité, que le jeudi 10 courant, vers 2 heures, au moment où M. Paul Verlaine, dans la chambre de sa mère, a tiré sur moi un coup de revolver qui m'a blessé légèrement au poignet gauche, M. Verlaine était dans un tel état d'ivresse qu'il n'avait point conscience de son action.

Que je suis intimement persuadé qu'en achetant cette arme, M. Verlaine n'avait aucune intention hostile contre moi, et qu'il n'y avait point de préméditation criminelle dans l'acte de fermer la porte à clef sur nous.

Que la cause de l'ivresse de M. Verlaine tenait simplement à l'idée de ses contrariétés avec Madame Verlaine, sa femme.

Je déclare en outre lui offrir volontiers et consentir à ma renonciation pure et simple à toute action criminelle, correctionnelle et civile, et me désiste dès aujourd'hui des bénéfices de toute poursuite qui serait ou pourrait être intentée par le Ministère public contre M. Verlaine pour le fait dont il s'agit.

A. Rimbaud.

Samedi 19 juillet 1873.
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Nicolas




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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeJeu 3 Mar - 0:14

Puis elle avait d’étranges idées :
_ Quand minuit sonnera, disait-elle, tu penseras à moi !
Et, s’il avouait n’y avoir point songé, c’étaient des reproches en abondance, et qui se terminaient toujours par l’éternel mot :
_ M’aimes-tu ?
_ Mais oui, je t’aime ! répondait-il.
_ Beaucoup ?
_ Certainement !
_ Tu n’en as pas aimé d’autres, hein ?
_ Crois-tu m’avoir pris vierge ? exclamait-il en riant.
Emma pleurait, et il s’efforçait de la consoler, enjolivant de calembours ses protestations.
_ Oh ! c’est que je t’aime ! reprenait-elle, je t’aime à ne pouvoir me passer de toi, sais-tu bien ? J’ai quelquefois des envies de te revoir où toutes les colères de l’amour me déchirent. Je me demande : « Où est-il ? Peut-être parle-t-il à d’autres femmes ? Elles lui sourient, il s’approche… » Oh ! non, n’est-ce pas, aucune ne te plaît ? Il y en a de plus belles ; mais, moi, je sais mieux aimer ! Je suis ta servante et ta concubine ! Tu es mon roi, mon idole ! tu es bon ! tu es beau ! tu es intelligent ! tu es fort !
Il s’était tant de fois entendu dire ces choses qu’elles n’avaient pour lui rien d’original. Emma ressemblait à toutes les maîtresses ; et le charme de la nouveauté, peu à peu tombant comme un vêtement, laissait voir à nu l’éternelle monotonie de la passion qui a toujours les mêmes formes et le même langage. Il ne distinguait pas, cet homme si plein de pratique, la dissemblance des sentiments sous la parité des expressions. Parce que des lèvres libertines ou vénales lui avaient murmuré des phrases pareilles, il ne croyait que faiblement à la candeur de celles-là ; on en devait rabattre, pensait-il, les discours exagérés cachant les affections médiocres ; comme si la plénitude de l’âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l’exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.


Gustave Flaubert, Madame Bovary
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeDim 29 Mai - 13:36

Livre que m'a conseillé personnellement un de mes professeurs de Littérature. Je viens d'achever sa lecture. Je suis troublée.


"J'étouffai les réflexions que ce style faisait naître en moi. La terre que j'habitais avec Ellénore était située à peu de distance de Varsovie ; je me rendis dans cette ville, chez le baron de T**. Il me reçut avec amitié, me demanda les causes de mon séjour en Pologne, me questionna sur mes projets : je ne savais trop que lui répondre. Après quelques minutes d'une conversation embarrassée : « Je vais, me dit-il, vous parler avec franchise : je connais les motifs qui vous ont amené dans ce pays, votre père me les a mandés ; je vous dirai même que je les comprends : il n'y a pas d'homme qui ne se soit, une fois dans sa vie, trouvé tiraillé par le désir de rompre une liaison inconvenable et la crainte d'affliger une femme qu'il avait aimée. L'inexpérience de la jeunesse fait que l'on s'exagère beaucoup les difficultés d'une position pareille ; on se plaît à croire à la vérité de toutes ces démonstrations de douleur, qui remplacent, dans un sexe faible et emporté, tous les moyens de la force et tous ceux de la raison. Le cœur en souffre, mais l'amour-propre s'en applaudit ; et tel homme qui pense de bonne foi s'immoler au désespoir qu'il a causé ne se sacrifie dans le fait qu'aux illusions de sa propre vanité. Il n'y a pas une de ces femmes passionnées dont le monde est plein qui n'ait protesté qu'on la ferait mourir en l'abandonnant ; il n'y en a pas une qui ne soit encore en vie et qui ne soit consolée ». Je voulus l'interrompre. « Pardon, me dit-il, mon jeune ami, si je m'exprime avec trop peu de ménagement : mais le bien qu'on m'a dit de vous, les talents que vous annoncez, la carrière que vous devriez suivre, tout me fait une loi de ne rien vous déguiser.
Je lis dans votre âme, malgré vous et mieux que vous ; vous n'êtes plus amoureux de la femme qui vous domine et qui vous traîne après elle ; si vous l'aimiez encore, vous ne seriez pas venu chez moi. Vous saviez que votre père m'avait écrit ; il vous était aisé de prévoir ce que j'avais à vous dire : vous n'avez pas été fâché d'entendre de ma bouche des raisonnements que vous vous répétez sans cesse à vous-même, et toujours inutilement. La réputation d'Ellénore est loin d'être intacte. – Terminons, je vous prie, répondis-je, une conversation inutile. Des circonstances malheureuses ont pu disposer des premières années d'Ellénore ; on peut la juger défavorablement sur des apparences mensongères : mais je la connais depuis trois ans, et il n'existe pas sur la terre une âme plus élevée, un caractère plus noble, un cœur plus pur et plus généreux. – Comme vous voudrez, répliqua-t-il ; mais ce sont des nuances que l'opinion n'approfondit pas. Les faits sont positifs, ils sont publics ; en m'empêchant de les rappeler, pensez-vous les détruire ? Écoutez, poursuivit-il, il faut dans ce monde savoir ce qu'on veut. Vous n'épouserez pas Ellénore ? Non, sans doute, m'écriai-je ; elle-même ne l'a jamais désiré. – Que voulez-vous donc faire ? Elle a dix ans de plus que vous ; vous en avez vingt-six ; vous la soignerez dix ans encore ; elle sera vieille ; vous serez parvenu au milieu de votre vie, sans avoir rien commencé, rien achevé qui vous satisfasse. L'ennui s'emparera de vous, l'humeur s'emparera d'elle ; elle vous sera chaque jour moins agréable, vous lui serez chaque jour plus nécessaire ; et le résultat d'une naissance illustre, d'une fortune brillante, d'un esprit distingué, sera de végéter dans un coin de la Pologne, oublié de vos amis, perdu pour la gloire, et tourmenté par une femme qui ne sera, quoi que vous fassiez, jamais contente de vous.
Je n'ajoute qu'un mot, et nous ne reviendrons plus sur un sujet qui vous embarrasse. Toutes les routes vous sont ouvertes : les lettres, les armes, l'administration ; vous pouvez aspirer aux plus illustres alliances ; vous êtes fait pour aller à tout : mais souvenez-vous bien qu'il y a, entre vous et tous les genres de succès, un obstacle insurmontable, et que cet obstacle est Ellénore. – J'ai cru vous devoir, monsieur, lui répondis-je, de vous écouter en silence ; mais je me dois aussi de vous déclarer que vous ne m'avez point ébranlé. Personne que moi, je le répète, ne peut juger Ellénore ; personne n'apprécie assez la vérité de ses sentiments et la profondeur de ses impressions. Tant qu'elle aura besoin de moi, je resterai près d'elle. Aucun succès ne me consolerait de la laisser malheureuse ; et dussé-je borner ma carrière à lui servir d'appui, à la soutenir dans ses peines, à l'entourer de mon affection contre l'injustice d'une opinion qui la méconnaît, je croirais encore n'avoir pas employé ma vie inutilement. »

Je sortis en achevant ces paroles : mais qui m'expliquera par quelle mobilité le sentiment qui me les dictait s'éteignit avant même que j'eusse fini de les prononcer ? Je voulus, en retournant à pied, retarder le moment de revoir cette Ellénore que je venais de défendre ; je traversai précipitamment la ville ; il me tardait de me trouver seul.

Arrivé au milieu de la campagne, je ralentis ma marche, et mille pensées m'assaillirent. Ces mots funestes :

« Entre tous les genres de succès et vous, il existe un obstacle insurmontable, et cet obstacle c'est Ellénore », retentissaient autour de moi. Je jetais un long et triste regard sur le temps qui venait de s'écouler sans retour ; je me rappelais les espérances de ma jeunesse, la confiance avec laquelle je croyais autrefois commander à l'avenir, les éloges accordés à mes premiers essais, l'aurore de réputation que j'avais vue briller et disparaître. Je me répétais les noms de plusieurs de mes compagnons d'étude, que j'avais traités avec un dédain superbe, et qui, par le seul effet d'un travail opiniâtre et d'une vie régulière, m'avaient laissé loin derrière eux dans la route de la fortune, de la considération et de la gloire : j'étais oppressé de mon inaction. Comme les avares se représentent dans les trésors qu'ils entassent tous les biens que ces trésors pourraient acheter, j'apercevais dans Ellénore la privation de tous les succès auxquels j'aurais pu prétendre. Ce n'était pas une carrière seule que je regrettais : comme je n'avais essayé d'aucune, je les regrettais toutes. N'ayant jamais employé mes forces, je les imaginais sans bornes, et je les maudissais ; j'aurais voulu que la nature m'eût crée faible et médiocre, pour me préserver au moins du remords de me dégrader volontairement. Toute louange, toute approbation pour mon esprit ou mes connaissances, me semblaient un reproche insupportable : je croyais entendre admirer les bras vigoureux d'un athlète chargé de fers au fond d'un cachot. Si je voulais ressaisir mon courage, me dire que l'époque de l'activité n'était pas encore passée, l'image d'Ellénore s'élevait devant moi comme un fantôme, et me repoussait dans le néant ; je ressentais contre elle des accès de fureur, et, par un mélange bizarre, cette fureur ne diminuait en rien la terreur que m'inspirait l'idée de l'affliger.

Mon âme, fatiguée de ces sentiments amers, chercha tout à coup un refuge dans des sentiments contraires. Quelques mots, prononcés au hasard par le baron de T** sur la possibilité d'une alliance douce et paisible, me servirent à me créer l'idéal d'une compagne. Je réfléchis au repos, à la considération, à l'indépendance même que m'offrirait un sort pareil ; car les liens que je traînais depuis si longtemps me rendaient plus dépendant mille fois que n'aurait pu le faire une union reconnue et constatée. J'imaginais la joie de mon père ; j'éprouvais un désir impatient de reprendre dans ma patrie et dans la société de mes égaux la place qui m'était due ; je me représentais opposant une conduite austère et irréprochable à tous les jugements qu'une malignité froide et frivole avait prononcés contre moi, à tous les reproches dont m'accablait Ellénore.

« Elle m'accuse sans cesse, disais-je, d'être dur, d'être ingrat, d'être sans pitié. Ah ! si le ciel m'eût accordé une femme que les convenances sociales me permissent d'avouer, que mon père ne rougît pas d'accepter pour fille, j'aurais été mille fois heureux de la rendre heureuse. Cette sensibilité que l'on méconnaît parce qu'elle est souffrante et froissée, cette sensibilité dont on exige impérieusement des témoignages que mon cœur refuse à l'emportement et à la menace, qu'il me serait doux de m'y livrer avec l'être chéri, compagnon d'une vie régulière et respectée ! Que n'ai-je pas fait pour Ellénore ? Pour elle j'ai quitté mon pays et ma famille ; j'ai pour elle affligé le cœur d'un vieux père qui gémit encore loin de moi ; pour elle j'habite ces lieux où ma jeunesse s'enfuit solitaire, sans gloire, sans honneur et sans plaisir : tant de sacrifices faits sans devoir et sans amour ne prouvent-ils pas ce que l'amour et le devoir me rendraient capable de faire ?

[...]

Le jour allait renaître ; je distinguais déjà les objets. Je reconnus que j'étais assez loin de la demeure d'Ellénore. Je me peignis son inquiétude, et je me pressais pour arriver près d'elle, autant que la fatigue pouvait me le permettre, lorsque je rencontrai un homme à cheval, qu'elle avait envoyé pour me chercher. Il me raconta qu'elle était depuis douze heures dans les craintes les plus vives ; qu'après être allée à Varsovie, et avoir parcouru les environs, elle était revenue chez elle dans un état inexprimable d'angoisse, et que de toutes parts les habitants du village étaient répandus dans la campagne pour me découvrir. Ce récit me remplit d'abord d'une impatience assez pénible. Je m'irritais de me voir soumis par Ellénore à une surveillance importune. En vain me répétais-je que son amour seul en était la cause ; cet amour n'était-il pas aussi la cause de tout mon malheur ? Cependant je parvins à vaincre ce sentiment que je me reprochais. Je la savais alarmée et souffrante. Je montai à cheval. Je franchis avec rapidité la distance qui nous séparait. Elle me reçut avec des transports de joie. Je fus ému de son émotion. Notre conversation fut courte, parce que bientôt elle songea que je devais avoir besoin de repos ; et je la quittai, cette fois du moins, sans avoir rien dit qui pût affliger son cœur."


Adolphe de Benjamin Constant.



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Franz

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeDim 26 Juin - 22:47

John Keats m'obsède depuis quelques temps. Extrait des Lettres à Fanny Brawne.



"The morning is the only proper time for me to write to a beautiful Girl whom I love so much: for at night, when the lonely day has closed, and the lonely, silent, unmusical Chamber is waiting to receive me as into a Sepulchre, then believe me my passion gets entirely the sway, then I would not have you see those Rhapsodies which I once thought it impossible I should ever give way to, and which I have often laughed at in another, for fear you should [think me] either too unhappy or perhaps a little mad.
I am now at a very pleasant Cottage window, looking onto a beautiful hilly country, with a glimpse of the sea; the morning is very fine. I do not know how elastic my spirit might be, what pleasure I might have in living here and breathing and wandering as free as a stag about this beautiful Coast if the remembrance of you did not weigh so upon me I have never known any unalloy'd Happiness for many days together: the death or sickness of some one has always spoilt my hours—and now when none such troubles oppress me, it is you must confess very hard that another sort of pain should haunt me.
Ask yourself my love whether you are not very cruel to have so entrammelled me, so destroyed my freedom. Will you confess this in the Letter you must write immediately, and do all you can to console me in it—make it rich as a draught of poppies to intoxicate me—write the softest words and kiss them that I may at least touch my lips where yours have been. For myself I know not how to express my devotion to so fair a form: I want a brighter word than bright, a fairer word than fair. I almost wish we were butterflies and liv'd but three summer days—three such days with you I could fill with more delight than fifty common years could ever contain."

Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Keats_signature_150

Je fais suivre également une traduction :

"Le matin est le seul moment qui me soit propice pour écrire à une belle et si chère jeune fille : car la nuit, quand ma solitaire journée s'est écoulée, et que ma chambre, non moins solitaire, silencieuse et sans harmonie, s'ouvre comme un sépulcre pour me recevoir, alors, croyez-moi, la passion se donne libre cours, et, je ne voudrais pas - dans la crainte que vous me croyiez malheureux ou peut-être un peu fou - que vous fussiez initiée à ces déclamations auxquelles j'avais cru jadis impossible de m'adonner jamais, et dont les auteurs m'avaient si souvent prêté à rire.
Je suis, pour l'instant, à une jolie fenêtre de cottage, donnant sur une vue de collines, avec une échappée sur la mer ; la matinée est ravissante. Je ne sais quelle élasticité mon esprit atteindrait, ni quel plaisir je pourrais avoir à vivre ici, à respirer, à errer, libre comme un cerf, le long de ce rivage magnifique, si votre souvenir ne pesait ainsi sur moi ! Je n'ai jamais eu de joie sans alliage longtemps de suite : toujours la mort ou la maladie de quelqu'un a empoisonné mes jours ; - et maintenant, quand aucun chagrin de ce genre ne m'oppresse, convenez qu'il est dur qu'une autre sorte de peine me poursuive. Interrogez-vous, ma bien-aimée, et voyez si vous ne vous trouvez pas très cruelle de m'avoir envoûté ainsi et dépouillé de toute liberté ? Voulez-vous me le confesser dans la lettre qu'il vous faut m'écrire immédiatement, et dans laquelle il faut faire tout votre possible pour me consoler ; rendez-la enivrante comme une liqueur de pavots pour me griser - écrivez les mots les plus doux et les baisez afin que mes lèvres puissent au moins se poser là où se seront posées les vôtres. Pour moi, je ne sais comment exprimer ma dévotion à une créature aussi belle : il me faut un mot plus beau que "Beauté". Je rêve toujours que nous soyions des papillons qui n'ayions à vivre que trois brèves journées d'été - et ces trois journées, s'il m'était donné de les vivre avec vous, contiendraient pour moi plus de félicité que cinquante années de vie ordinaire."

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeLun 27 Juin - 10:04

Mon cachot bien-aimé dans ton ombre mouvante
Mon œil a découvert par mégarde un secret.
J'ai dormi des sommeils que le monde ignorait
Où se noue l'épouvante.

Tes couloirs ténébreux sont méandres du cœur
Et leur masse de rêve organise en silence
Un mécanisme ayant du vers la ressemblance
Et l'exacte rigueur.

Ta nuit laisse couler de mon œil et ma tempe
Un flot d'encre si lourde qu'elle en fera sortir
Des étoiles de fleurs comme on le voit d'un tir
La plume que j'y trempe.

J'avance dans un noir liquide où des complots
Informes tout d'abord lentement se précisent.
Qu'hurlerais-je au secours? Tous mes gestes se brisent
Et mes cris sont trop beaux.

Vous ne saurez jamais de ma sourde détresse
Que d'étranges beautés que révèle le jour.
Les voyous que j'écoute après leurs mille tours
A l'air libre se pressent.

Ils dépêchent sur terre un doux ambassadeur
Un enfant sans regard qui marque son passage
En crevant tant de peaux que son joyeux message
Y gagne sa splendeur.

Vous pâlissez de honte à lire le poème
Qu'inscrit l'adolescent aux gestes criminels
Mais vous ne saurez rien des nœuds originels
De ma sombre véhème

Car les parfums roulant dans sa nuit sont trop forts.
Il signera Pilorge et son apothéose
Sera l'échafaud clair d'où jaillissent les roses
Bel effet de la Mort.

Jean Genet - Marche Funèbre, X.
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Franz

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeLun 21 Nov - 15:50

‎"Ainsi caracolais-je de radioscope ordinaire en médecin communal, par un matin d'automne époustouflant d'insignifiance où m'agaçait un point de côté. [...] C'était pas un point de côté, c'était un cancer de biais. Y avait à mon insu, sous-jacent à mon flanc, squattérisant mes bronches, comme un crabe affamé qui me broutait le poumon. Le soir-même, chez l'écailler du coin, j'ai bouffé un tourteau. Ca nous fait un partout."

Desproges.
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Franz

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeDim 1 Juil - 20:59

"La poésie est parole aimante, parole émerveillante, parole enveloppée sur elle-même, pétales d'une voix tout autour d'un silence." Christian Bobin.
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Erlidann

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeDim 1 Juil - 21:12

J'apprécie beaucoup cette citation, merci Franz de l'avoir partagée.
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeVen 10 Aoû - 16:19

Ça en mettra un coup aux poètes.

"Celui qui écrit en aphorismes et avec du sang, celui-là ne veut pas être lu, mais appris par cœur"

Ca aide à réfléchir sur le degré de désir de nos grands poètes et de leur ego.
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeMer 22 Aoû - 21:19

"Une œuvre est belle comme quelqu'un est beau. Cette beauté dont je parle... provoque une érection de l'âme. Une érection ne se discute pas... Notre époque se dessèche à force de parlotes et d'idées." - Cocteau.
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Franz

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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeVen 14 Sep - 22:15

‎"Now a soft kiss -
Aye, by that kiss,
I vow an endless bliss." Keats
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeMar 18 Sep - 21:34

"Logic is a wall, I built it, on the other side is terror.” - Margaret Atwood.

Traduction : "La logique est un mur, je l'ai construit ; de l'autre côté réside la terreur."
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MessageSujet: Re: Eclat en pièces détachées [Citations]   Eclat en pièces détachées [Citations] - Page 8 Icon_minitimeMer 19 Sep - 12:28

Citation :
Se libérer, ne croyez surtout pas que c’est être soi-même. C’est s’inventer comme autre que soi. Autres matières : flux, fluides, flammes… Autres formes: métamorphoses. Déchirez la gangue qui scande “vous êtes ceci”, “vous êtes cela”, “vous êtes…”. Ne soyez rien : devenez sans cesse. L’intériorité est un piège. L’individu ? Une camisole. Soyez toujours pour vous-mêmes votre dehors, le dehors de toute chose.

LA Zone du dehors d'Alain Damasio
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