Le Parc aux Mille Essences [zone publique]

Nombre de messages : 63 Age : 39 Date d'inscription : 06/02/2010

Les pensées du vagabond, furent troublées par un jeune trublion en pleine course. Quand l’enfant lui passa devant, Cly revient à la réalité du parc et à sa propre réalité. Il suivit du regard un instant l’enfant qui stoppa nette sa course quelques centaines de mètres plus loin. Cly revint à ses jolies fleurs qui se balançaient au gré de l’air chaud quand deux autres personnes déboulèrent derrière l’enfant. Elles lui passèrent devant trop occupées à courir derrière le petit pour s'arrêter.

Il décida que l’endroit était bien fréquenté pour un jardin, dans son monde les gens avaient troqué les fleurs contre la mécanique et leur agréable odeur conte celle de la vapeur. Ils avaient même échangé certain de leur membres biologique contre des mécaniques. A cette pensée il regarda son bras gris bleu faite principalement d’un métal aussi précieux que quasi-indestructible, le tantale.

Il leva toute sa masse et ramassa une fleur. Il lui adressa un sourire qu’elle seule pouvait voir. Il se remit en marche, ses pas résonnants dans la terre, sa fleur à la main.

Quelques dizaines de mètres plus loin il s’arrêta net. Un homme avec une canne était immobile au milieu du chemin, se dernier semblait interloqué de la présence d’un serpent. Cly reprit sa route en direction des deux amis. Le serpent perturbé par les vibrations émises par les déplacements du géant rampa jusqu'à disparaitre dans les herbes. Arrivé derrière l’homme, il se figea à sa hauteur.

-Il semblerait que ce serpent vous pose question ou je me trompe ??

Rumulus sortit de ses pensées lorsque l’homme lui adressa la parole. Du coin de l’œil, il vit ledit serpent disparaître dans un buisson.

-Effectivement. Comme de nombreux animaux qui habitent ce parc, mentit-il ne voulant surtout pas faire allusion à ce qui s’était produit un peu plus tôt. La faune de Ter Aelis est très diversifié et est très différente de ce que j’ai pu voir sur mon monde et sur plusieurs autres que j’ai visités durant ma vie.

Rumulus recula un peu pour pouvoir regarder dans sa totalité l’homme dont il ne connaissait pas le nom.

-Bref, je suis Rumulus et je hante ce parc depuis fort longtemps et je suppose que vous aussi vous avez un nom?

L’ex-président émit un sourire en coin comme il le faisait si souvent, attendant que son interlocuteur lui réponde.

Cassiopée avait suivi la mère et l’enfant dans l’oasis, subissant la compression de tous les pores de sa peau par l’air brûlant du désert. Le passage du sas qui menait au désert de Sul Nar n’était pas agréable pour une nymphe qui aimait l’eau au point d’y plonger des jours entiers pour se ressourcer. Pourtant le soleil se laissait glisser sur ses épaules comme le baiser chaud de l’amant, qui bouleverse et qui brûle.

L’angoisse de Grendelor était si forte que sa sœur aurait pu la saisir à pleines mains. Mais c’est Sargas qui inquiétait la Dame des Etoiles.

Elle le regardait à présent de ses grands yeux limpides qui auraient pu alors inonder les lieux si au-delà n’avait brûlé la flamme d’Issac.

- Tu devais me montrer ce qui était le plus beau dans le parc Sargas. Tu me le montres ?

Elle avait prononcé cette phrase mais son cœur lui en criait un autre. Elle aurait voulu le secouer et lui demander de l’attendre, de ne pas lâcher son dragon sans qu’Issac soit à ses côtés, de ne pas risquer sa vie…
Les âmes multiples échangeaient leurs regards au travers des grands replis de non-dits qui exprimaient plus que ne cachent les mots. Sargas écoutait ce qu’Issac lui disait.

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-Je nomme Cly

Cly regarda encore l’endroit ou le serpent avait disparu. Il se tourna vers Rumulus, l’homme avec une canne. Le vagabond regarda l’objet avec attention. Il n’en avait vu que dans les livres d’histoires, cela datait de la période ou l’homme ne maitrisait pas la biomécanique. On lui avait appris que c’était un outil archaïque qui servait à se maintenir debout de façon stable. Elle avait l’air si naturel. Cela l’intriguait quelques peu.

-c’est bien une véritable canne que vous avez là ?

Le géant se décida à rejeter sa cape sur ses épaules pour avoir plus de liberté de mouvements. Il laissa ainsi apparaitre son corps en parti constitué de mécanique complexe en symbiose avec ses nerfs et le reste de sa personne. Son bras gauche entier était fait de métal et pourtant il tenait toujours délicatement la petite fleur rouge qu’il avait ramassée un moment plus tôt. Le reste de son corps dissimulé sous ses vêtements laissait entendre qu’il y avait plus que son bras de mécanique.

- Est ce que je peux la regarder de plus près ? J’en ai vu seulement dans mes livres.

-C’est effectivement une canne. Toutefois, elle est faite de matériaux synthétiques, puisque sur mon monde, le bois n’est plus utilisé comme matériaux. Et puis, les cannes sont de ces nombreux objets que mon peuple a su garder pour le simple plaisir de l’esthétisme, malgré la technologie et la science qui ne cesse de croître.

Rumulus leva la canne et tira sur le pommeau d’argent pour laisser entrevoir une épée mince et effilée, très tranchante et particulièrement légère.

-Sans compter qu’elle est quelque peu particulière.

Il tendit la canne au dénommé Cly.

Alors que Cassiopée s’inquiétait pour le fils de Grendelor encore si jeune, ce dernier, qui s’était blotti dans les bras de la mère, sans pousser un cri et encore moins pleurer, se détacha du doux cocon qui l’enveloppait. Extirpant un bras, puis laissant glisser sa petite jambe vers le sol, il se retrouva à terre et Grendelor le laisser aller. C’est sans courir, cette fois, qu’il se dirigea vers le plan d’eau qui baignait le centre de l’oasis.

Il faisait chaud et lourd. L’air ambiant les enveloppait tous d’un film poisseux. L’eau n’était même pas froide au toucher. Elle paraissait semblable à un bouillon prêt à être bu et Cassiopée n’aspira plus qu’à s’y plonger. Elle regarda Grendelor qui les suivait tranquillement et se dévêtit. Elle fut surprise de voir Sargas avancer dans l’eau sans plus se préoccuper du reste, aussi se précipita-t-elle pour le rattraper quand elle le vit littéralement plonger une tête dans la soupe.

Au même moment, elle l’accompagnait et nageait à ses côtés. Sargas avait l’agilité de l’enfant-poisson, donnant de fougueux coups de reins pour augmenter son élan.

C’est alors, qu’elle distingua un éclat brillant vers lequel Sargas s’avançait à larges brassées. La lumière de la surface se reflétait sur un petit autel méticuleusement sculpté et douillettement loti dans un creux de la roche, au fond du lac. Ils s’approchèrent tous deux et l’enfant caressa un instant une petite statuette de femme, ronde comme un symbole de la fertilité. La sculpture taillée dans le quartz était enchâssée dans l’autel et seuls pouvaient la contempler ceux qui osaient s’aventurer sous les eaux du désert.

Lorsqu’ils ressortirent de leur bain, Cassiopée resta un moment songeuse, comme envoutée par le trésor que lui avait dévoilé Sargas. L’enfant, lui, restait à ses côtés, il semblait prêt à rire aux éclats. Le soleil les sécha rapidement.
Grendelor les attendaient sous un arbre dont Cassiopée ne connaissait pas le nom mais qui s’étalait dans le ciel comme une gigantesque queue de paon. Il en avait les couleurs autant que la forme.

- Cette sculpture recèle un pouvoir immense sais-tu ? Je suis heureuse que ton fils me l’ait montrée bien que je me demande comment il en connaissait l’emplacement… Je vais rentrer à présent. Mais je passerai demain matin voir Sargas. Il est grandement temps que nos êtres se rencontrent.

Elle embrassa chaleureusement Grendelor et caressa tendrement les cheveux rougeoyant de son fils, puis quitta l’oasis alors que Grendelor s’attardait à profiter de la douceur épuisante du désert.

Lorsqu’elle passa le sas qui la ramenait vers le centre du parc, elle frissonna tant la différence de température était surprenante.
Elle repensait à son filleul et à ses pouvoirs qui l’impressionnaient. Elle n’avait jamais vu d’enfant ainsi conçu. Elle repensa au poison qui s’étendait lentement, très lentement en son sein.
Tout en laissant son esprit partir dans toutes ces directions, elle avait marché suffisamment pour se retrouver sur les lieux qu’elle avait quittés un moment auparavant.
Là, elle se retrouva face aux deux hommes qu’elle avait croisé un moment plus tôt. Ils discutaient entre eux cette fois, et elle se dirigea dans leur direction.

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Cly hésita un instant puis finalement saisit l'objet comme s'il s'agissait de verre fragile. Le géant l'inspecta sous tous les angles. L'objet lui plaisait bien.

Et bien, elle est magnifique.

Il la rendit à son propriétaire et trouvait que cela lui donnait une certaine prestance. Il se demanda un instant si un homme de sa taille et de sa consistance pourrait en avoir une. Cela le fit sourire d'imager un vagabond avec une canne.

Je pense que ce genre d'objet ne me conviendrais pas, cela reste tout de même un objet précieux.

Cly releva les yeux. Une ombre semblait se diriger vers eux.

On dirait une des personnes qui est passée en courant devant moi, il n'y a pas si longtemps. La connaissez- vous Rumulus, vous qui semblez familier de l'endroit ??

-Bien que ce soit un objet particulièrement élégant, il reste qu’il m’est utile à moi-même.

En même temps il se frotta inconsciemment la jambe gauche, là ou se trouvait sa terrible blessure d’enfance qui lui avait presque coûté ses deux jambes, qui lui avait perdre sa mère, causé le suicide de son père et le faire sombrer dans une amnésie totale de son enfance et adolescence qui perdure toujours aujourd’hui. Il ne se souvenait pas de l’incident, ni de ses parents, amis, famille…de sa propre personnalité et de ses modèles d’avant l’accident. Chose qui le suivrait toute sa vie apparemment et qui avait forgé celui qu’il était aujourd’hui. Malgré tout, peu de gens étaient au courant de son passé, ayant toujours fait en sorte de le cacher à autrui. Ce qui avait été particulièrement utile lors de ses nombreuses années passées chez les Services secrets Jadéen. Ainsi que sa carrière politique qui lui avait permis de se protéger de ses opposants qui avaient de la difficulté à prévoir ses décisions et à cerner l’homme qu’il était. Ce qui lui avait donné une réputation d’homme redoutable et particulièrement intelligent. Mais ce passé était déjà très loin. Il entendit Cly s’adresser à lui et l’ex-président sortit de ses pensés pour remarquer une personne qui s’approchait d’eux.

-Je ne la connais que de réputation, mais je ne l’ai jamais véritablement rencontré hélas! Il me semble que c’est la délicieuse Cassiopée. Une grande amie de Dame Grendelor, maîtresse de ce parc. Et je pense que vous n’êtes pas le seul à l’avoir croisée, j’ai manqué de lui rentrer dedans, là-bas, sur ce sentier.

Rumulus désigna celui-ci avec la pointe de sa canne, pour ensuite se retourner vers Cassiopée qui les rejoignit bien assez vite.

-Bonjour très chère. Cassiopée si je ne m’abuse? Ou bien ma vision me jouerait des tours. Je n’eus point l’occasion de vous rencontrer face à face, malgré ma présence plus ou moins constante dans le pays. Une lacune qui se révélera être, je l’espère, qu’un simple souvenir.

Cassiopée faisait à présent face à deux personnages très disparates, l’un paraissait porter son âge et sa classe sociale, alors que l’autre, recouvert de sa cape ne laissait visible que son visage.
Le plus menu des deux semblait la connaître au moins de réputation et la salua :

-Bonjour très chère. Cassiopée si je ne m’abuse? Ou bien ma vision me jouerait des tours. Je n’eus point l’occasion de vous rencontrer face à face, malgré ma présence plus ou moins constante dans le pays. Une lacune qui se révélera être, je l’espère, qu’un simple souvenir.

Cassiopée lui tendit un bras gracile en lui disant :

-Je suis bien Cassiopée, mais songez que je n’ai pas le plaisir de vous avoir encore rencontré et que vous m’êtes inconnu.

Comme son visage s’illumina d’un sourire, elle se pencha vers le second homme qui se tenait légèrement à l’écart.

-Vous m’êtes tout aussi étranger, mais je serais ravie de vous être présentée. Connaissez-vous le parc ? Grendelor a vraiment réalisé une œuvre d’art n’est-ce pas ? Pour ma part, je n’en ai visité qu’un infime partie.

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-Vous m’êtes tout aussi étranger, mais je serais ravie de vous être présentée. Connaissez-vous le parc ? Grendelor a vraiment réalisé une œuvre d’art n’est-ce pas ? Pour ma part, je n’en ai visité qu’un infime partie.

Cly considéra la dame un instant. Elle parlait avec douceur et ne semblait pas effrayé par sa taille ou les parties métallique qui recouvraient son corps.

-Je me nomme Cly, je viens d’arriver.

D'un geste léger il s'accrochait la petite fleur rouge qu'il avait cueillis un peu plus tôt. Au contact du métal celle-ci sembla retrouvé toute sa fraicheur.

-Qui est grendelor ?

Quand le dénommé Cly accrocha à sa boutonnière une jolie petite fleur rouge que Cassiopée n’avait encore jamais vue, il dégagea son bras de dessous sa cape. Un bras mécanisé et métallique. Pourtant, la fleur semblait apprécier son contact.
Etonnée par le monument qui se trouvait devant elle, Cassiopée eut tout à coup envie de le toucher.
Sans trop réfléchir à ce qu’elle faisait, elle avança subrepticement la main vers une des parties métalliques de son corps et la toucha du bout de doigts. Sous ses doigts, la vitalité courait et elle pouvait sentir le cerveau agile qui habitait ce corps androïde.
Elle retira bien vite sa main, alors que la rosée lui montait aux joues.
Génée par ce geste qu’elle avait à peine maitrisé, elle se concentra sur la question que l’homme venait de lui poser :

-Grendelor ?
Vous ne connaissez pas ma sœur de cœur ?
Elle est pourtant la reine de ce parc et la plus importante soigneuse de tout notre pays.

Sur ces derniers mots, Cassiopée se remémora les nombreuses fois où Grendelor était venue lui sauver la vie ou à l’un de ses proches. L’image de Smirtnoff qu’elle avait cru mort lui revint à la face avec une violence qui la fit blanchir d’effroi.

Alors qu’elle tentait de s’extraire de ce noir souvenir, elle revit Grendelor comme elle l’avait vue dans l’antre de Sanz, sous l’aspect de cette entité sombre, austère, aussi royale que ténébreuse et puissante. Elle-même ne connaissait pas complètement la femme qui l’avait choisie pour être sa sœur et qu’elle pouvait sentir où qu’elle soit.

Rumulus observa l’échange avec intérêt, tout en caressant la petite fleur fragile au fond de sa poche qu’il avait cueillie pour agrémenter son thé d’un goût délicieux, mais aussi d’un arôme envoûtant. Mais celui-ci allait attendre, puisqu’une nouvelle rencontre était beaucoup plus intéressante que des expérimentations scientifiques qu’il s’adonnait dans ses temps libres pour découvrir de nouveaux arômes de thé. Chose assez particulière qu’il n’avait pu expérimenté durant sa vie. Malgré le stress et l’angoisse permanente qu’il avait endurés durant plus de 70 ans, c’était non le thé, mais l’alcool qui l’avait soutenu durant cette époque difficile. L’ex-président bénit silencieusement la providence de l’avoir fait découvert ce coin de pays et ainsi réussir à arrêter l’alcool, chose que son foie appréciait actuellement.

-Grendelor? Dit-il. Une grande Dame dont j’ai eu le plaisir de rencontrer de multiple fois. Elle se promène à sa guise dans ce parc, peu importe l’heure et le jour. Elle est à la fois la maîtresse de ce parc et son serviteur le plus dévoué. Mais bref, je suis incorrigible! On me nomme Rumulus, ancien Président d’une lointaine République. Je parcours ce parc depuis longtemps déjà et pourtant je n’en aie pas encore découvert tous ses trésors. Mais le plus beau, je dois l’avouer, est la Dame qui lui a donné la vie.

L’ex-président afficha un petit sourire en coin, pour ensuite afficher un air embarrassé.

-Mais ne lui dites en rien je vous en pris. J’en serais beaucoup embarrassé. Comme la première fois que nous nous sommes rencontrés, c’était dans ce parc, sur un quelconque sentier. Elle a d’ailleurs utilisé ses talents de soigneuse pour atténuer la douleur d’une vieille blessure.

Son visage s’était subitement assombri et un voile noir recouvrit son regard pendant un instant. Inconsciemment, il frotta sa cuisse de la jambe droite avec sa main qu’il retira aussitôt, se rendant compte de son égarement.

-Mais bon, je m’égare, se ne sont de que vague et inintéressantes élucubrations, dit-il en affichant de nouveau un sourire en coin. J’imagine que tout comme Cly vous n’êtes pas un habitué du parc?

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Le géant ne bougea pas quand Cassiopée posa ses doigts sur son bras. Il avait pris l'habitude d'être une curiosité. En effet depuis qu'il avait quitté son monde, beaucoup en avait eu peur, d'autres étaient fascinés. la majorité des gens qu'il avait croisé avant d'échoué dans ce monde ne lui avait jamais adressé la parole ou s'était arrêté à lui posé des question sur sa mécanique.

-Non, je ne l'ai pas encore eu la chance de la rencontrer. Ne serais-ce pas une dame aux cheveux turquoise que j'ai aperçu il y a quelques heures ?

Cly dirigea son regard vers Rumulus. le vagabond savait qu'il intriguait. La majorité se demandait comment il fonctionnait et s'il était humain. Mais cet endroit et les gens qui l'habitait lui semblait très différents de ceux qu'il avait rencontré jusqu'à maintenant.

-En effet, je viens de découvrir cet endroit, c'est le premier de ce monde que je visite. Il me parait fort intéressant. J'aimerais en savoir plus.

Cly se mit à penser que peut être, ici, il n'aurait plus besoin de se cacher sous son immense cape grise.

Quand Rumulus se présenta à Cassiopée, celle-ci s’étonna :

-Ainsi vous êtes président ? Mais d’où venez vous donc ?

Cette interrogation elle se la posa immédiatement après en découvrant le dénommé Cly.

-Et vous donc ?
Vous venez du même endroit ? Vous vous connaissez déjà ?
Pour ma part, je connais Grendelor depuis que je vis en Ter Aelis. Nous nous sommes appréciées dès les premiers instants et nous avons choisi d’unir nos vies par un lien plus fort que l’amitié. Savez-vous qu’elle a eu un beau garçon ? Vous l’avez peut-être vu passer tout à l’heure non ?

Cassiopée parlait à présent sans prendre le temps de s’arrêter, comme pour cacher son trouble… Tout en parlant, elle suivait du regard une libellule qui voletait autour d’une fleur plus grosse que son poing, dont le cœur rempli d’un liquide bleu pétrole formait une sorte de cuvette de velours autour duquel s’épanouissaient sept pétales, comme des larmes pourpres.
Attirée par la fleur, elle ne put résister à l’envie de recevoir le joli jus bleu dans sa main.
Mais à peine, touchait-il sa peau qu’il se mit en mouvement, formant une spirale au flux incessant dans lequel venait se mêler une pluie de poussières lumineuses.

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-Et vous donc ? Vous venez du même endroit ? Vous vous connaissez déjà ?
Pour ma part, je connais Grendelor depuis que je vis en Ter Aelis. Nous nous sommes appréciées dès les premiers instants et nous avons choisi d’unir nos vies par un lien plus fort que l’amitié. Savez-vous qu’elle a eu un beau garçon ? Vous l’avez peut-être vu passer tout à l’heure non ?

Cassiopée avait parlé d'une traite, Cly cru qu'elle n'aurais pas assez de souffle pour finir sa phrase. Elle se posait un tas de question. Le vagabond aussi s'en posait beaucoup quant à toutes ces nouvelles pour lui.

-Nous, nous sommes rencontrés un peu plus tôt sur ce même sentier.

Un jeune garçon?? oui le géant s'en souvenais. Il étais passé devant lui en pleures. C'était quelques instants avant la dame aux cheveux turquoise et Cassiopée.

-Oui je l'ai aperçu qui courait comme un petit diable.

Rumulus ne répondit pas tout de suite à Cassiopée, mais l’observa un moment pendant qu’elle semblait admirer une fleur qui devait sûrement se trouver dans le guide de la flore de Ter Aelis. Il entendit que Cly réponde aux nombreuses questions de Cassiopée avant de répondre à la première question de celle-ci.

-Je suis un ex-président pour être plus précis. Je viens d’un monde lointain qui se nomme Jadis. Une république que j’ai dirigée pendant plus de 30 années. J’ai quitté mon poste en plein milieu de mon huitième mandat avant de venir ici, prendre de longues et paisibles vacances et peut-être même prendre définitivement ma retraite.

Rumulus se remémora les têtes éberluées des sénateurs lorsqu’il avait annoncé devant le sénat sa démission. Ce souvenir délicieux le fit sourire un moment. Il écouta ensuite Cly répondre aux dernières questions de Cassiopée avant d’intervenir de nouveau dans la conversation.

-J’ai moi-même aperçu le jeune garçon tout à l’heure, à l’extrémité de ce sentier. Il m’a beaucoup intrigué je dois dire. Mais pas autant que l’étrange phénomène que j’ai assisté juste après. Je ne sais pas si vous l’avez senti Cly mais il y avait de la tension dans l’air. Une tension telle, que la nature tout autour de moi est devenue silencieuse comme la mort. Chose assez troublante si vous voulez mon avis.

Surtout que cette tension avait ravivé la violente douleur de son ancienne blessure à la jambe droite. Une douleur qui était habituellement causée aléatoirement et jamais d’une façon constante. Or, cette fois-ci, c’était un élément extérieur qui avait ravivé cette douleur, chose qui ce n’était jamais produit auparavant.

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Cly resta interloqué quelques secondes. Des tensions. Maintenant que Rumulus le disait, oui le jeune garçon en pleurs trainait derrière lui une drôle d'aura. Cly était trop absorber dans ses pensées quand l'enfant lui était passé devant pour l'avoir remarqué plus tôt.

-c'est donc le fils de Grendelor. Il possède une puissante aura.

Cly regarda un instant dans la direction ou l'enfant était parti.

-J'ai remarqué que beaucoup d'habitants de ce monde sont dotés de pouvoirs. En avez-vous ?

Cly regardait Rumulus et Cassiopée, intrigué par la présence de tant d'être magiques différents dans un même endroit.

En écoutant Rumulus puis Cly, Cassiopée songeait à Sargas et combien il devenait important de l’éduquer avant qu’il ne soit envahi bien trop tôt par un pouvoir si grand qu’il pourrait le submerger.
Quand Cly lui évoqua les pouvoirs magiques des aelisséens, elle devint grave.

- Ter Aelis détient elle-même un pouvoir. Cette terre génère la magie et vous pourriez bien, vous aussi, vous découvrir des facultés inconnues. Les Enfants de l’Unique qui combattent toutes féeries en sont eux-mêmes atteints sans vouloir le reconnaître. Nul n’y échappe avec le temps.

La magie circule dans nos veines comme un vent qui nous pousse à créer et à concevoir des merveilles.

Lorsqu’elle se tut, un besoin intense de créer l’enlaça et elle ne put résister au geste de recueillir entre ses mains le fin rayon de soleil qui perçait entre deux feuilles du magnolia qui les surplombait. Sous ses doigts, il se tressa au souffle de vent qui passait par là, formant une guirlande lumineuse ponctué du souffle léger éparpillé en notes fraiches et sonnantes.

Lorsque les derniers sons s’envolèrent, emportant avec eux les volutes de lumière, elle reprit d’une voix sourde :

- Le fils de Grendelor, Sargas, est mon filleul par le Sang…

Une forme encapuchonnée rôdait dans les allées de la zone montagnarde du Parc. Sous la capuche se dessinait un visage légèrement soucieux sur lequel les lèvres s'agitaient sans relâche, comme si elles récitaient une quelconque formule. Mais les yeux devaient être trop cachés par le tissus pour bien discerner les irrégularités du chemin car les pieds se prirent soudain dans une racine légèrement protubérante et la porteuse de cape s'écroula de tout son long dans la poussière.

MAIS C'EST PAS POSSIIIBLE!

Après ce cri du cœur, la forme se releva alors que la capuche dissimulant son identité était tombée, laissant voir le visage fin d'une Tàranis profondément agacée. Elle s'assit au pied de l'arbre auquel appartenait la racine sournoise sur laquelle elle avait trébuché et laissa aller sa tête contre le tronc avec un long soupir.

Après quoi elle sortit un long morceau de bois qui se voulait être une flûte et se mit à souffler doucement une mélodie apaisante. Sous le couvert des buissons, quelques yeux curieux se dessinèrent, leur propriétaires hésitant à montrer plus qu'un bout de museau et ces iris écarquillés. La flûtiste les fixait les uns après les autres sans cesser sa musique, une lueur engageante dans le regard. Un hérisson curieux fit un mouvement en avant quand un bruit de pas lui fit rebrousser chemin. Tous les yeux avaient disparus quand Tàranis vit la jeune fille.

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Cly regarda Cassiopée un moment. Cette contrée est tellement magique qu'elle rend particulier tout ses habitants. L'automate se demanda si l'endroit prenait en compte les machines biologiques.
Le géant avait été conçu, il y a des centaines d'années, par un savant à la marge. En effet, les cyborg doté de personnalité était prohibé. Néanmoins sa biomécanique poussée, lui avait permis de développer une personnalité complexe. Devenu indépendant il avait survécu à son créateur et avait été contraint à l'exil à la mort de se dernier.

Il sortit enfin de ses pensées pour répondre à Cassiopée.

-Je n'entends parlé que de bien de la mère du petit et il a une tante à l'écoute. Je suis sûr qu'il deviendra quelqu'un de bien un fois ces chimères apprivoisées.

Cly passa machinalement son pouce sous les pétales de sa petite fleur. Cette dernière, collée à son fluide vital, semblait apprécier la promenade. De petits rameaux et racine commençaient à apparaitre distinctement et la fleur était du rouge le plus intense qu'elle pouvait.

Une jeune lutine se promenait dans la zone montagneuse. Elle regardait au loin, mélancolique, ne faisant pas vraiment attention à où elle allait, elle laissait ses pieds seul maître, et puis tant pis si elle tombait une bonne dizaine de fois, tant pis si elle se perdait, tout lui était égal ce jours la. Elle était soucieuse la petite lutine, en plein débat intérieur quand soudain elle entendit un cri rageur qui venait de plus loin devant. Discrètement elle s'avança vers la source de ce cris quand une mélodie retenti, venant brisé le calme ambiant de la montagne. Il provenait certainement d'une flûte ; comme envouter elle ce dirigea vers ce son si doux doucement s'approcha de plus en plus jusqu'à ce retrouvait en fasse d'une jeune fille, adossait contre un arbre une petite flûte entre les doigts. Elle la regardait droit dans les yeux, ceux de la lutine d'un marron chocolat s'éclairèrent devant la beauté de ce spectacle et l'espace d'un instant elle eu l'impression de volée. Elle entendait les murmures de son cœur, ravit par cette douce mélodie. Une légère brise tournoyait autour des deux jeunes filles comme si il n'y avait plus qu'elles, comme si le temps c'était arrêtait. Quand le silence se fit le temps repris son court. La jeune lutine ne savait que dire, elle avait était envoutée par c'est quelques notes, et n'arrivait plus à prononcer un seul mot. La gorge sèche et le cœur battant elle réalisa tout à coup à quelle point elle devait avoir l'air bête et s'empressa de dire:

-C'était... J'ai...Je...

La jeune fille avait l'air amuser par le bégaiement de la lutine, qui s'empourpra.

-Ce que je veux dire c'est que... Enfin... Je suis vraiment désolée je sais pas ce qu'il m'arrive. Je voulais pas vous écouter, mais je... J'ai...Vous avais...

Elle faisait de grands gestes en désignant la flûte, elle s'agitait et ce sentait de plus en plus gourde, elle n'aspirait qu'a une chose, partir en courant quand la jeune fille se mit à rire.

Nombre de messages : 2050 Age : 27 Date d'inscription : 07/02/2008

Egorann s'étira. Une musique mélancolique, accompagnée de quelques rayons de soleil qui lui chatouillaient les paupières, l'avait réveillée. Elle se retourna sur son nid de feuilles sèches, retirant au passage le plaid qui la recouvrait, cala sa tête sur l'oreiller et laissa ses sens vagabonder. Son regard se fixa sur le bout de ciel qu'elle voyait entre les racines, son nez se concentra sur une odeur sucrée, ses mains caressèrent la douceur de sa couverture et ses oreilles se tendirent en direction des voix qui venaient d'au-dessus d'elle. Souvent, elles étaient ponctuées d'un éclat de rire qui résonnait comme une poignée de grelots.

Elle passa sa tête entre deux des racines qui la surplombaient, s'appuya sur le sol, dans une flaque de lumière, et souris à la vue de l'échange qui se déroulait façe à elle. La cousine d'Egorann était appuyée contre 'larbe de cette dernirèe, et riait façe aux mouvement désordonnés d'une jeune lutine. Elle éclata à son tour de rire et déclara:

Vous êtes bien réveillées à cette heure-ci! Qui est la joueuse de flute? C'était un réveil parfait, merci!

Malgré l'arrivée de la lutine, Tàranis ne cessa pas de jouer immédiatement. Elle observait avec attention l'attitude entière de la nouvelle venue, qui semblait profondément touchée par la musique. Elle laissa ses doigts ralentir et se taire enfin et la réaction de Brennie ne se fit pas attendre. Toute baigayante et agrémentant ses balbutiements de grands gestes désordonnés, la lutine avait visiblement un mal fou à retrouver le contrôle de ses émotions. Un rire clair s'échappa de la gorge de l'elfe qui faillit s'étrangler de surprise quand une tête surgit d'entre les racines, et dans un sursaut compulsif s'éjecta de sa place. Elle se retrouva (encore une fois) étalée dans la poussière et sa flûte s'envola à quelques pas de là.

Vous êtes bien réveillées à cette heure-ci! Qui est la joueuse de flute? C'était un réveil parfait, merci!

Elle se redressa en s'époussetant, ramassa le morceau de bois et prit un courroucé.

Mais de rien, c'était un plaisir...

Puis, avisant la position étrange de sa cousine, elle eut un petit rire en l'imaginant terrée telle un rongeur dans son terrier.

Depuis quand joues-tu au lapin Ego?

L'elfe posa alors les yeux sur Brennie, qui ne semblait pas se détendre et lui adressa un sourire amical accompagné de ces mots:

Oui... Il y a des gens étranges en Ter Aelis. On s'y habitue.

La petite Brennie était de plus en plus fébrile, quand soudain elle aperçut Egorann. Elle eu un léger mouvement de recul et manqua de s'évanouir. Elle n'entendait plus rien, les battements irrégulier de son cœur recouvraient les paroles des deux jeunes filles. La jeune lutine était immobile ses yeux marron chocolat grands ouverts, les mains moites, et une respiration de plus en plus difficile. Elle était en colère, en colère contre elle même, en colère parce que sa réaction était trop disproportionné. Elle avait peur et elle n'aimait pas avoir peur. Dans ses yeux un mélange puissant de rage et de la frayeur. Soudain elle ferma les yeux pris une grande respiration et fis un tout petit pas en avant. Invisible à qui n'y prêterait pas attention. Mais elle, elle le savais c'était son premier pas à elle, son premier pas vers elles, vers eux, ses premiers pas en tant qu'Aelisiènne. Son cœur repris un rythme normal et de ce fait sa respiration aussi. Elle entendit que l'on s'adresser à elle en c'est termes:

-Oui... Il y a des gens étranges en Ter Aelis. On s'y habitue.

Elle esquissa un petit sourire en guise de réponse. Puis ses yeux ce posèrent sur Egorann, elle était dans une position très comique. Et pour la première fois elle rit, fort et clair. Ce n'était pas tant la petite fille qui l'a faisait rire, c'était plus sa réaction et la tête qu'elle avait due avoir à s'agiter comme une démente. Au début surprise les deux jeune filles échangèrent un regard curieux puis explosèrent de rire à leur tour. Quand elles furent toutes trois calmées, Brennie pris la parole:

-Je n'ai jamais été très douée, pour m'exprimer. Je m'appelle Brennie, j'ai due vous faire une drôle d'impression mais je suis très timide et il m'arrive très fréquemment de perdre le contrôle de mes émotions. C'est un spectacle parfois très comique comme vous avez put le constater...

Nombre de messages : 2050 Age : 27 Date d'inscription : 07/02/2008

-Je n'ai jamais été très douée, pour m'exprimer. Je m'appelle Brennie, j'ai due vous faire une drôle d'impression mais je suis très timide et il m'arrive très fréquemment de perdre le contrôle de mes émotions. C'est un spectacle parfois très comique comme vous avez put le constater...

Egorann séchait des larmes de rire en écoutant les expliquations balbutiantes de la jeune lutine. Après le dernier mot de celle-ci, l'elfe retint un nouveau pouffement derrière sa main; elle se hissa ensuite sur le sol de terre poussiéreuse et s'accroupit sur les racines de son arbre, le sourire aux lèvres.

A la phrase de sa cousine, elle se trouna vers elle et, avec un léger froncement de sourcils, elle lui parla en ces termes:

En quoi suis-je un lapin? Et, de plus, les gens ici sont TOUS bizarre. pas seulement quelques-uns.

Se tournant cette fois vers Brennie, elle lui sourit de toutes ses dents et demanda à la cantonade:

Vous dirait-il, mesdemoiselles, d'aller boire une choppe de quelque chose quelque part? Ou simplement de nous promener ici?

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