[Musique] "La vie, c'est toujours les mêmes chansons"- Brassens.

Luke - La sentinelle



Luke est un groupe que j'aime beaucoup, comme Louise Attaque, le groupe a quelque chose qui fait QUE...




Paroles de La sentinelle :


J'ai vendu ma misère pour une voix de soumission
Au fond de moi la sentinelle pour y briller sans exception
Et les sourires étaient les mêmes

A-t-on le cri du coeur, la vérité ou la raison ?
Vous n'entendez donc que la bête
Et ses réponses à vos questions

{Refrain}
Est-ce que la fièvre est un délit d'opinion ?
Est-ce que ma peine était un vote de sanction ?
La sentinelle qui trouve réponse à mes questions
Serait-ce la bête, serait-ce la bête, ou bien l'oppression ?

Mon prix sert de silence aux fossoyeurs de compassion
Aux mijorés la suffisance, aux incendiaires de l'unisson
Quand un sourire décède d'avoir sourit à l'opinion
A cette soupape, cette sainte atèle, j'aurais pu encore dire non

{Refrain}

Serait-ce la bête, serait-ce la bête, ou bien l'oppression ?

Ravale donc ta rengaine, ravale donc tes sanglots,
De l'amour ou d'la haine, qui donc aura bon dos ?

Cris de guerre, pas en faux-frère mais en son nom
J'ai donné ma main à l'enfer,
Sous vos crachats, ma rédition

{Refrain}

Goldmun, il chante en allemand normalement ^^

https://www.youtube.com/watch?v=VXytaD5AKyM

Si je me rappelle bien, le bonhomme ci-dessus posta un jour du Arpanet (de l'art pas net ça arrive peut-être aussi).

Je continue.

Jeunesse lève toi, c'est un très beau texte. Je discutais hier avec une étudiante en lettres souhaitant enseigner le français et la littéraire en ZEP, de l'impérieuse nécessité de créer dans l'esprit des jeunes générations des connexions, des raisonance entre une "culture" classique et la culture dans laquelle ils baignent aujourd'hui, entre l'héritage et la modernité. Il ne s'agit pas de faire étudier du Grand Corps Malade, il ne s'agit pas d'abaisser le niveau d'une quelconque façon, mais de faire ce qu'ils attendent de nous sans jamais oser nous le demander: leur expliquer pourquoi, aujourd'hui, il n'est pas totalement aberrant de lire la Princesse de Clèves. Le leur expliquer non pas bêtement, en les forçant à la lire, mais au contraire, en ne craignant pas de remettre en cause cette culture, de la juger à l'aune de nos propres idées, à la lumière du siècle qui est le nôtre. Cette chanson de Saez ferait un outil de travail intéressant.

Un mot sur les paroles. La jeunesse selon Saez ne se résout pas dans l'être mais dans le faire: c'est un mouvement, une dynamique au sens propre du terme; le fantasme d'une destruction magistrale, d'une inversion des valeurs; le mythe d'une rupture qui est aussi bien rupture sociale, politique, culturelle que rupture avec la réalité: il faut "faire du bruit à réveiller les morts". Magique-circonstanciel est ce grand corps dont le soulèvement est, au-delà du changement de posture, rien moins qu'une aspiration vers Dieu. Changer l'homme disait encore Rimbaud, pour un monde réenchanté, utopique. Voilà un texte engagé, mais qui ne s'engage contre rien, dans l'impossibilité qu'il est de cibler un ennemi. Je veus bien brandir ma pancarte contre la mort ou les chagrins d'amour, je ne suis pas certain d'être entendu. Oeuvre engagée, oui, dans la forme, mais oeuvre poétique sur le fond.

Et parce qu'il est amusant de croiser les textes, je vous propose de confronter une oeuvre d'extrême gauche avec une oeuvre d'extrême droite, traitant exactement du même sujet. Il s'agit d'une page écrite par Wells:

"On a expliqué aux jeunes qu'ils sont l'espoir de la terre et que leurs instincts naïfs sont préférables à toute la sagesse de l'humanité péniblement acquise. Tout manque de maturité est, par nature même, un retour en arrière. L'embryon humain rappelle l'époque cambrienne. L'esprit infantile récapitule les étapes du singe et du sauvage. Le jeune adolescent, la jeune adolescente sont des barbares, prêts à faire revivre tout le romantisme de pacotille que nous autres, adultes, sommes en train de balayer. Les jeunes ne sont peut-être pas conservateurs, mais ils sont instinctivement réactionnaires. [...] L'esprit des jeunes est un esprit médiéval. Il nous ramène à l'âge de la persécution, à l'âge de la théologie et de la peur urgente. La jeunesse cherche à faire taire ou à tuer le critique, non pas parce qu'elle croit intensément, mais par peur de ne pas croire. Sa violence recouvre une lâcheté intellectuelle profonde: la peur d'une phase d'indécision, l'horreur d'être laissée sans but. L'originalité des jeunes est le plus souvent un simple renversement infantile des choses établies. L'indépendance des jeunes n'est qu'une résistance primitive contre l'instruction."

AsPhArOtH a écrit:

Goldmun, il chante en allemand normalement ^^

Haha, comme quoi