[Lunaires] Venez à nous !

« Oyez oyez brave gens ! Venez à moi, venez ouïr mes dires. Vous, petits êtres de basse fosse, vous que le monde d’en haut a choisi de rejeter et d’oublier. Oui, lui-même qui se drape dans l’orgueil et le mépris et se permet de nous juger. Vous mes amis venez à moi, je vous invite à l’ultime drôlerie de notre époque. Je vous convie, camarade, à une festivité destructrice qui ébranlera les fondations de notre société gâtée.

Vous, les arlequins de notre société, suivez mon ombre dans la joie de la lune, acceptez votre folie et laissez-la vous guider jusque dans le méandre infini de l’art onirique de la vie. Ce que ces seigneurs appel de l’art n’est qu’une parodie éhontée de leur propre stupidité. Nous, nous sommes la lie de la société, qu’ils disent, nous sommes la fange, la pourriture, nous ne valons pas mieux que les porcs qui croupissent dans les étables, qu’ils racontent… et bien laissons les causer entre eux, se convaincre eux mêmes de leur haute supériorité.
Mais, messieurs dames, quand nous arriverons dans leur belle bibliothèques pour prendre la place de leur œuvre insipide d’autosatisfaction, que nous les ferons choir de tout leur orgueil démesuré… leur chute sera longue et l’atterrissage dure, car notre voie est bien plus bruyante que la leur, notre cœur est multiple et notre art grandiose. Oui, mesdames et messieurs, car c’est notre art qui crée la vie de ce monde, notre art qui se répand et fais battre le cœur du pays, et non l’art élitiste de ces être immondes que nous ne pourrions regarder de peur de nous salir.

Mes camarades, le monde est vaste et nous sommes son apogée ! Leur monde étriqué ne pourra jamais contenir notre force effrontée d’art phalénique. … car nous sommes les champions de la lune, comme elle, changeant, silencieux mais magnifiquement lunatique dans nos incessantes effronteries et flagorneries ! Regardez-nous ô beaux seigneurs, regardez la voie de l’ombre, la voie de la nuit se lever, il est temps de laisser la place à la lune et de vous incliner devant nous car nous sommes à jamais les maîtres de ce monde ! »

L’elfe salua, sourit et disparut… tandis que sa voix résonnait encore dans le cœur de la vie.

D'un bond leste, un éclair vint se jucher sur la petite esplanade que venait de quitter l'elfe. La silhouette n'était que mouvement, ombres et couleurs vives : la danse était trop rapide pour que l'on y distingue quoi que ce soit d'autre. De ce tourbillon de frénésie s'envolait une mélodie saccadée qui semblait suivre les gestes.

Peu à peu, la danse se calma et atteint une vitesse raisonnable. Sous une avalanche de soieries multicolores émergea une grosse et débordante femme, en équilibre sur la pointe de ses pieds. Elle se mouvait avec une grâce et une énergie détonnantes. Son balet se termina sur un cri perçant jeté au ciel et la femme s'immobilisa.

Ses yeux étaient ceux d'un faucon : d'un ocre pointu. Elle promena son regard sur la foule et déclama d'une traite d'un ton monocorde :

La lie ma lipe mon amie. Pouët je suis et je vis mes mots comme eux me transforment. La Lune ? Pfff ! Chuis plus changeante et plus rond' qu'elle. Sauf quand je change, bah, forcément ! Pour le moment, là, chuis Cordelia. Chuis de nulle part et de personne mais là...

L'énorme corps fondit tout d'un coup pour devenir celui d'un fin jeune homme. Le visage n'avait pas changé, tout juste avait-il mincit. Cordelia fit un large sourire et termina d'une voix posée et chaleureuse :

... là, tu m'amuses, mon gars. J'veux être de la partie.

Sephi, était là, dans la foule, observant le discours de son ami.
Quand la jeune métamorphe apparut. Il la reconnut sans problème.
D'un geste leste il monta sur l'estrade, une quille à la main.
La posant calmement sur son épaule tout sourire.

Si les catacombes de Galvon t'attirent, je t'en prie suis donc Teysa.
Cela étant, tes mots peuvent trouver plus bel écho.
Rien de mieux pour ça que de folles pitreries dans les rues.

Le visage de l'elfe était joueur. Comme lors de ce duel qu'ils avaient eu.
D'un sourire l'elfe s'avança, disparaissant là où son ami était déjà partie.

Allez, suis donc. Te perdre dans le bas monde n'est conseillé par personne.
Mais l'ambiance te plaira.
Que la folie t'emmène donc avec nous.

Le visage de Cordelia s'illumina à la vue de l'elfe. Un joueur ! Décidemment, cette confrérie lui plaisait de plus en plus.

La rue ou les égouts, j'm'en fiche bien, tant que je peux rire et me moquer !

Elle fit un salto-avant pour descendre de l'estrade et suivit l'elfe dans l'inconnu...

Erlidann avait entendu parlé de cet étrange rassemblement de pariah amateurs des arts de la rue, des beautés que l'on trouve au cœur des mots et de cette vivante représentation de l'art en évolution perpétuelle...

Vivre caché ne me gène pas le moins du monde, dans une forêt comme dans les recoins cachés d'un ville, peut m'importe!

Le semi-elfe pris pied sur l'estrade puis, tout en cherchant du regard un Enfant de la Lune qui se cacherait dans la foule autour de lui, reprit :

Si je ne suis pas le meilleur, j'aime ce qui est beau, j'aime la vie grouillante des rues que vous me décrivez là. La lie de la société? Qu'importe cela si nous créons la société à la lumière de la Lune ?
Si vous voulez de moi, j'en serais, la lune m'a toujours inspiré...

Sephi était plongé dans ses pensées.
Les mouvements incontrôlables des astres entrainant les destinés de chacun s'accélérait.
La guerre s'annonçait de plus en plus. Que faire pour la lune quand si peu de monde est encore en état de la soutenir ...

Il fut tiré de ses pensées par une voix qui s'adressait plus à elle même, le demi-elfe ne l'ayant point encore aperçut. Un adepte, apparemment.

Une lune d'un noir profond s'éveilla dans son coup, son regard prit une légère teinte rougeâtre.

Ainsi donc tu nous cherches ? Quel est ton donc ton nom demi-elfe ?
Sais-tu qu'une guerre s'annonce et que nous ne pourrons y échapper ?

L'elfe se laissa tomber aux côté de ce dernier.

Es-tu prêt à tout sacrifier pour sauver une folie vagabonde et cette ville de l'engeance qui lui veut du mal ?
Je sens déjà ton attirance pour la lune, en cela tu as un avantage, réponds donc aux questions et suit moi!
Une nuit de folie et de joie va commencer, pour ton entré parmi nous.

L'elfe descendit dans la rue et s'engagea dans une ruelle, lentement la lune noir s'évanouit, une blanche apparaissant de l'autre côté. Laissant lentement son regard s'adoucir.

Oui, je vous cherche, on murmure votre nom ici et là et ces chuchotements m'ont menés ici. Je me nomme Erlidann, j'ai quelques talents qui sauront trouver leur utilité. Je n'ai pas d'attaches, aucune personne à laisser derrière moi et trouver une cause à défendre m'intéresse même si ce n'est qu'une folie lunaire, une inspiration nocture ou de simple plans sur la comète. Une perspective de guerre ne m'enchante guère mais je pense qu'à ne pas choisir son camp, on finit entre deux feux.

A ces mots, il se leva, jeta un dernière coup d'œil à la lune qui s'était éclipsé à l'apparition de l'elfe et venait de reparaître. Se battre pour la Lune, se battre pour ça, ça en vaux la peine, aucun doutes. Enfant de la lune, enfant de nulle part, Erlidann était intrigué mais enthousiaste à la perspective de cette nouvelle vie qui s'ouvrait à lui.

L'elfe semblait songeur.

Erlidann ... Soit, suit moi donc, il est dit que tu verras les palais lunaires.
Puisses tu t'y plaire et en profiter longuement.

L'elfe conduisit Erlidann jusqu'aux portes des Palais, par des chemins perdus dans Galvorn, passant par les égouts et les ruelles les plus sordides et les moins visibles.
Il se retourna vers son accompagnateur.

Puisses tu graver ces lieux dans ta mémoire, personnes ne doit savoir où ils sont à moins d'y être conviés.
Ne soit jamais suivit et la lune brillera longtemps au dessus de toi.
Tu peux te choisir un lieu à toi dans ces palais, sauf les rares déjà pris par les quelques confrères.
Tu y rencontreras probablement Teysa. Je suis d'une façon la pleine lune et lui la lune noir. A deux nous formons les extrêmes de cette confrérie. Il sera ravit de ta présence.
Je te laisse vagabonder, je serais à la grande salle si tu as des besoins ou question.

- Ou d’aide… qui sait, il pourrait me rencontrer ?

Teysa apparue dans l’embrasure d’une porte, sa peau pâle jurant avec le grand manteau d’ombre flottant derrière lui, ses cheveux noir et blanc lui donnait un aspect étrange, qui m’était mal à l’aise. Il s’approcha de sa démarche sensuelle, son pas flottant semblait ne pas toucher le sol, ses gestes plein de grâce, subjuguait l’auditoire, mais toute cette beauté restait empreinte d’une sensation de peur indicible, d’une menace ambiante. Teysa sourit découvrant ainsi ces dents acérer. La nouvelle-lune était entrée dans la pièce.
Il tendit une main nonchalante au semi-elfe.

- Je suis Teysa, le prince des rêves, la face sombre de cette communauté, c’est un plaisir de recueillir une personne avec un tel potentiel…

Laissant sa phrase en sus pant, Teysa plongea ses yeux améthystes, dans ceux d’Erlidann, laissant l’impression dérangeante de lire son esprit.

Erlidann découvrit avec étonnement les magnifiques palais dédié à la lune et ses enfants. A peine se fut-il avancé vers l'entrée à la suite de Sephi que Teysa apparu en face de lui.

- Je suis Teysa, le prince des rêves, la face sombre de cette communauté, c’est un plaisir de recueillir une personne avec un tel potentiel…

Si une impression de puissance retenue et de menace palpable l'enserra, Erlidann n'en montra rien à part un léger mouvement d'étonnement qui passa sur son visage au moment de serrer la main du maître de ces lieux.

- Comme vous le savez déjà, je suis Erlidann et suivre le chemin de la lune m'intéresse, c'est pourquoi je suis venu à vous. De l'aide ou bien des questions? Oui, j'en ai quelques unes pour comprendre au mieux le fonctionnement de cette communauté. Ai-je des obligations envers elle ? Quelles sont-elles? Quel serait notre rôle dans une guerre dont les rumeurs circulent à voix basses dans Galvorn ?

- vos obligations ? Et bien a partir d’aujourd’hui vous devez votre vis a notre confrérie, vous êtes un fils de la lune et même s’il n’y a pas de réelle autorité vous devez obéissance et respect a la nouvelle et a la pleine lune de la confrérie. Bien sur vous serez affiliez a la phase lunaire qui vous correspond le plus. Quand a la guerre, elle est inévitable et notre rôle est tout simplement de défendre la ville contre les usurpateurs.

Teysa souriait, découvrant ainsi ses crocs, ajoutant ainsi a la menace de son aspect.

Des larmes, un cri, des rires, des gémissements, combien sont-ils aujourd'hui ?
Les yeux de Cocoon fermés sur un monde que lui seul pouvait voir. Les voix comme les images allaient et venaient comme les marées de l'océan, mais au vu de ce qu'il se disait dans le coin, "comme les phases de la lune" ferait très bien l'affaire.

L'endroit était neigeux, chose rare pour le jeune homme. Le manteau blanc qui s'était déposé sur ces terres lui rappelait certains souvenirs, mais aussi sa condition. Quelque part, tout ca était beau, il n'était peut être pas si mal tombé que ça. Allons donc ?

Prenant un peu de neige dans ses mains, il l'écrasa pour en faire une petite boule compacte, et garda son contact glacé contre sa paume quelques secondes. Le temps pour la glace de se faire une place contre lui et de connaître son nouvel arrivant, car il allait probablement rester là un moment.

Une petite troupe était assemblée entre ce qui semblait être deux bâtiments tout à sa propre image, opposés, attirants de par leur originalité; Mais aussi, comme les perles brodant un manteau de fourrure, scintillants dans cet éclat général.

Il ne restait plus grande marche à faire pour rejoindre les structures, et Cocoon n'entendit pas ce qui se disait entre ces deux personnes désormais proches de lui.

Un ying dans un yang, il était habillé de noir, de pied en cape, dans un long manteau lui aussi, comme pour faire injure à la pureté générale, ou pour se faire remarquer, c'était selon ...

Approchant de ce qu'il attendait être, avec de la chance, son futur chez-lui, il garda les paupières à demi closes car vrillées par toute cette lumière, et salua d'un geste silencieux de la main les formes sombres qu'il apercevait devant lui.

Son écharpe au teint sombre masquant le bas de son visage, et ses cheveux masquant une bonne partie du front, ses tempes et ses yeux étaient à peu de chose près la seule chose que l'on voyait de lui.

SPLOTCH !

Cela faisait tout juste quelque secondes que Cocoon s'était arrêté quand une énorme boule de neige surgit de nulle part et s'éclata sur son visage emmitouflé. Un rire caverneux et malsain résonna dans l'air glacé. Les branches tordues des arbres frissonnèrent.

Cocoon se frotta les yeux, essayant de découvrir l'origine de cette attaque. Alors qui tournait sur lui-même, cherchant de toutes parts un responsable, il aperçut un enfant, nu, les deux pieds dans la neige. Sa peau était d'une pâleur mortelle. Seuls ses yeux et sa bouche, immenses puits écarlates, apportaient une touche de couleur sanglante sur ce corps.

L'enfant prit la parole d'une voix grinçante et plaintive.

Tu as cassé ma jolie boule de neige ! Vilain ! Je vais te manger si tu ne t'excuses pas ! Pis d'abord, t'es qui toi ?

Teysa humait l'air froid de Galvorn, arpentant les rues presque vides. Il écoutait le crissement de la neige sous ses pas se rappelant ce passé lointain dans son village montagnard.
La sortie d'un croisement le vit arriver à l'embouchure d'une place, où il put apercevoir un jeune homme se faire harceler par un étrange petit garçon.
Il reconnue, plus d'instinct que de visue, son amie Cordelia.

- Cordelia! Arrête donc de traumatiser les passants.

Il posa sa main sur la tête de l'enfant qui lui renvoya un regard exaspéré et mauvais.
Il se tourna alors vers le nouvel arrivant, le dévisageant, plongeant ses yeux améthystes dans le tréfonds de son âme. Un sourire dessiné sur son visage pâle découvrait des crocs acérés.

- Et vous jeune homme, qu'est-ce donc, qu'il vous agréer de venir dans notre superbe cité.

Dit-il en découvrant d'un large geste les bâtisses délabrées qui entouraient la place, la neige accentuant d'autant plus le coté lugubre de la cité.

SPLOTCH !

Le froid glacial des cristaux glacés s'insinua au travers de son écharpe en tissu, et certains éclats fondirent sur sa peau, coulant lentement vers le cou de cocoon. Fermant les yeux, il s'essuya le visage et balaya la neige sans grande émotion apparente, comme si la lassitude habitait ses gestes.

Le regard neutre et percant de la silhouette fixa l'enfant, puis le grand homme qui lui posa une main sur la tête, ils devaient se connaitre...

Cordelia, le nom de l'enfant, venait de le menacer de le manger s'il ne s'excusait d'avoir brisé sa boule. Avancant de quelques pas vers le duo, il laissa trainer ses pieds dans la poudreuse, continuant de fixer l'enfant, et s'arrêta non loin de lui. Laissant planer les murmures du vent quelques secondes il eut un rictus invisible derrière son masque de toile, et nonchalamment souleva d'un coup sec son pied gauche pour envoyer une large trainée de neige dans la direction de ce personnage petit bien que menacant, qui se la prit en pleine face.

Ses yeux s'adoucissant alors que Cordelia reculait sous la surprise et "l'attaque", il lui répondit avec une douceur plus chaude que ce que laissait transparaitre ses yeux:

-Excuses moi, tiens, voilà de quoi en refaire une, j'espère que tu ne m'en veux pas.

Restant sur le qui-vive, s'apprêtant à esquiver une possible contre attaque, il s'adressa à la seconde personne présente sur les lieux, qui l'avait abordé avec plus de politesse.

-J'aimerais trouver un refuge pour mon séjour en ces lieux, et j'ai entendu beaucoup de bien de cet endroit...

Reluquant les deux structures, et surtout le palais, son regard changea imperceptiblement, comme absorbé par la beauté et l'originalité de l'endroit, puis fixa ce qui semblait être une auberge tout à fait traditionnelle.

-Peut être qu'en parler autour d'une boisson serait plus adéquat ? Je viens de loin et mes mains commencent à geler de l'intérieur.

L'homme avait répliqué à sa boule de neige avec humour, réussissant à surprendre Cordelia. Oh ! Qu'il était bon d'être surprise ! Redonnant un peu de couleurs à sa peau blafarde, elle s'approcha de l'étranger et lui toucha la poitrine. Sur sa main courraient maintenant de lumineuses volutes vertes et oranges.

Excuse moi, tiens, voilà de quoi en refaire une, j'espère que tu ne m'en veux pas.

T'en vouloir ? Oh non ! Je te remercie chaudement, plutôt : cette neige est un beau présent !

Cordelia éclata d'un rire léger, ce qui eut pour effet de faire voler ses lèvres en mille confettis de chair. Une bouche plus féminine et sensuelle se dessina à la place.

Suis-moi, allons à l'intérieur puisque le froid semble étrangement te déranger.

Elle tendit une main vers son compagnon.

Teysa nous suivra si l'envie lui prend. Ou il nous rejoindra plus tard... c'est qu'il a fort à faire en ce moment !

Poussant doucement Cocoon, une main dans le bas de son dos, elle le dirigea vers ce qui pouvait se rapprocher le plus d'une auberge dans cet étrange village.

Au hasard, de son périple qui débute, Nayima se dirige vers cette région qui peut sembler inhospitalière de premier abord, Echoriath. Le voyage est bien triste lorsque le paysage ressemble à un immense désert de neige parsemée de dunes rocailleuse. Bien que tout ce blanc ne dérange pas la jeune fille, bien au contraire, elle lui rappelle sa chère lune ; mais c’est bien davantage la solitude qui assaille Nayima. Si seulement il y avait au moins quelques arbres auprès desquels elle pourrait trouver un peu de réconfort. Vivement qu’elle arrive à cette ville qu’elle voit au loin depuis peu.

Enfin arrivée dans la cité, Nayima découvre deux grands bâtiments. L’une semble être une auberge, pourquoi ne pas entrer, elle a bien besoin de repos, et après tout, une auberge est le meilleur endroit pour faire des rencontres et être informé sur les bons lieux, les bons coins, ou même pour simplement écouter un conteur narrer de surprenantes aventures tout un sirotant une bonne boisson.

Décidément nombre de gens rentrait dans l'auberge.
Elle n'était pourtant pas si populaire d'habitude. Plutôt déserté malgré la qualité de son service et des boissons présentes.
Elle appartenait par contre aux Lunaires dans la légende de Galvorn et les gens n'y venait donc que rarement. Craignant de sombrer dans une étrange folie.

Cependant une ombre de surprise et un immense sourire s'inscrivit sur son visage quant il aperçut Cordelia.
La jeune métamorphe semblait de retour. Elle était accompagnée d'une personne qu'il ne connaissait pas.
L'elfe leur fit signe de venir partager sa table.

C'est un plaisir de vous revoir, si vous me présentiez votre compagnon ?
Je devine que Teysa est dehors et rechigne toujours autant à entrer ici ...

A peine les deux jeunes gens s'était-il assis qu'une jeune demoiselle entra à son tour dans la taverne.
Sephi était d'excellente humeur, tout se passait comme prévu. Aussi voyant le peu de monde dans la taverne, il héla la nouvelle arrivante.

Hey, mademoiselle venez donc vous joindre à nous. C'est un bien beau jour pour faire de nouvelles rencontre.
Vous pourrez nous conter les nouvelles d'où vous venez et entendrez ici de quoi assouvir vos oreilles de nombres de récit si vous le souhaitez.

Une lune blanche brillait sous ses long cheveux d'argent. L'elfe baignait dans le calme et une sérénité totale.

Cordelia venait d'entrer dans l'auberge, poussant devant elle son nouveau compagnon, quand une tête connue la salua.

C'est un plaisir de vous revoir, si vous me présentiez votre compagnon ?
Je devine que Teysa est dehors et rechigne toujours autant à entrer ici ...

Hé, Jongleur Fou ! Tu es donc encore de ce monde ?! En effet, Teysa-ze-black est encore dehors, il essaie de faire fondre la neige par la force de sa pensée...

Elle ajouta à mi-voix, tandis que son visage se plissait en un tourbillon sombre :

Le pire c'est qu'il pourrait réussir, le bougre...

Cordelia semblait à présent perdue dans ses pensées, oubliant la question de Sephi. Son corps se froissait et se dépliait au rythme de bruits mécaniques venus de nulle part. L'arrivée d'une jeune elfe dans la taverne tira la métamorphe de sa torpeur mouvementée.

Oh ! Encore quelqu'un ? C'en est trop ! Je veux des noms !

Attiré dans l'auberge, Cocoon fit ses premiers pas dans une des deux loges lunaires. L'ambiance et la décoration étaient tout ce qu'il y avait de plus typique d'une auberge. Les tables en bois, l'odeur de l'alcool et de la nourriture, une légère odeur de fumée mélant cuisine et feu de bois. De bons souvenirs revinrent à son esprit, qui fut bien vite ramené à la réalité par deux éléments nouveaux.

Une personne, visiblement un ... elfe si l'on en croit la description académique (oreilles pointues, traits fins, tout ça... ) les invita à s'assoir. Il semblait de bonne humeur, mais au vu de ce qui trainait comme ragots sur cet endroit, il valait mieux ne pas compter ce fait comme une valeur stable.

A peine eurent ils approchés, et cordelia échangeant quelques mots avec lui, qu'une nouvelle personne entra à leur suite.

Cordelia, justement, devant tant d'agitation, qui aux traits de visage de l'elfe laissait deviner que ce n'était pas l'habitude du lieu, demanda des noms. S'asseyant sur un des bancs, près de l'elfe, cocoon retira son écharpe masquant son visage, laissant apercevoir une peau trop pâle par rapport à la moyenne, luisant presque de concert avec l'éclat de la lune. Son visage, moins subtil et fin que celui de son voisin, laissait voir des cicatrices toutefois discrètes gravées dans son épiderme. Du vermeil et de la lavande se chamaillaient sur ses lèvres pour prouver qui était la couleur dominante, son nez fin, aux narines étroites, était calé entre deux yeux d'un bleu presque électriques. Chose qui pouvait déranger dans son regard, c'était que ses iris n'étaient pas pigmentés de façon fixe, et que tel des volutes de fumées, les couleurs déambulaient avec paresse autour de deux soleils noirs, comme des couronnes célestes encerclant une lumière nocturne.

Un sourire fut de mise avant de prendre la parole, puis celui ci laissa couler ces mots :

-Je m'appelle Cocoon, c'est un honneur d'arriver enfin ici.

Erlidann venait de se lever avec la lune, comme à son habitude. Une fringale le mena jusqu'au rez-de-chaussée de l'auberge dans laquelle il avait passé la journée à dormir. Il vit que la salle principale était déjà occupée par plusieurs personnes dont Sephi qu'il avait déjà eu l'occasion de croiser lors de son entrée dans la confrérie des enfants de la lune. Le jeune semi-elfe aux yeux mi-clos avait au côté une sorte de polochon il affichait le sourire rêveur de celui qui sort à peine de bras de Morphée après une bonne nuit.

- Tiens, du monde dans notre auberge ? Il ouvrit une large bouche et ponctua sa phrase d'un baillement à peine réfréné. C'est pas courant !

-Je m'appelle Cocoon, c'est un honneur d'arriver enfin ici.

- Moi, c'est Erlidann. Enchanté.

- Bonjour Sephi ! Bonjour vous autres ! Je peux me joindre à vous ?

A peine entrée dans l’auberge, s’habituant au brusque changement de température et aveuglée par la lumière, Nayima s’entend être hélée. Ainsi donc, il y a vraiment pas mieux qu’une auberge pour faire des rencontres. A peine entrée, un jeune elfe l’invite à rejoindre sa table où il était déjà accompagné de deux autres individus. Les gens du coin semble très amicaux ! Ravie de l’opportunité de siroter une boisson en bonne compagnie, Nayima s’approche de la table.

Une jeune femme semblait fort étonnée de sa venue, l’elfe qui l’avait invité aussi d’ailleurs. Y’avait-il quelques choses d’étrange sur elle. C’est vrai qu’avec ce voyage, elle avait l’air, comment dire… un peu débraillée, mais pas à ce point quand même, hein ?

Oh ! Encore quelqu'un ? C'en est trop ! Je veux des noms !

Une quatrième personne fait son apparition, elle semble encore fort endormie. Lui aussi semble étonné !

Tiens, du monde dans notre auberge ? C'est pas courant !

Je m'appelle Cocoon, c'est un honneur d'arriver enfin ici.

Moi, c'est Erlidann. Enchanté.

Bonjour Sephi ! Bonjour vous autres ! Je peux me joindre à vous ?

Bonjour, je m’appelle Nayima, ravie de vous rencontrer ! Merci de m’inviter, je viens d’arriver en ville, accepteriez-vous de me la présentez ?

Que de monde, que de monde ! Un elfe, une gamine terroriste spécialisée dans la boule de neige, un homme-polochon sortant tout juste des bras de Morphée, et une demoiselle semblant quelque peu perdue. Il y avait de quoi ne plus savoir où donner de la tête !

Alors que tout le monde se rapprochait de la tablée, la dernière venue demanda à se voir présenter la ville, ce à quoi cocoon répondit par réflexe :

-Vous présenter à une bonne chopine, je pense que c'est par cela qu'il faudrait commencer !

Laissant quelques secondes trainer son regard aux alentours, et plus spécifiquement par les fenêtres, le jeune homme s'adressa à sephi, qui semblait être un habitué (vu qu'erlidann ne semblait pas au mieux de sa forme pour répondre à une question, bien que visiblement, lui aussi, soit un habitué; Témoigna en silence son compagnon polochonesque).

-Ville...ville... contraîrement à certains lieux de ter aelis, peut on vraiment appeler cet endroit une ville ? Deux bâtisses dans la neige ? A moins que la plus grande partie soit cachée sous terre ? Une ville souterraine ? J'aimerais visiter moi aussi, si l'un de vous en a le temps et l'envie. Il reste du café par ici ?

Les volutes colorées de ses iris s'agitèrent un peu plus vite, tournant plus perceptiblement dans ses yeux, sous l'effet de l'impatience.

De la nouveauté ! Des gens ! Tous uniques, étranges et fous ! Que de plaisirs à venir ! Depuis son départ, les Lunaires semblaient s'être enrichis d'un déglingué de plus, un certain "Erlidann"... ah ! elle le reconnaissait : ils s'étaient croisés sous un arbre, Cordelia ne savait plus vraiment quand ni où. Et cette elfette, Nayima : elle lui faisait l'effet d'un vent de fraicheur dans cet univers de folies sombres auquel la métamophe était habituée. Quant à celui qui avait si brusquement cassé sa boule de neige, Cocoon... ses yeux... ses yeux avaient quelque chose de familier.

C'était décidément de bien belles rencontres !

Entendant Cocoon réclamer du café, elle sauta sur l'occasion pour se rendre utile. Laissant une partie d'elle-même sous la forme d'un ourson en peluche, fièrement posé sur un tabouret autour de la table où tout le monde s'était installé, elle se transforma en un pichet géant d'où s'échappaient de délicieuses volutes de café. Cordelia-cruche s'éleva dans les airs et servit chaque personne, qu'elle le veuille ou non, dans les verres en bois prévus à cet effet.

Tandis que la Cruche servait, l'Ourson prit la parole. Son visage poupin et ses courts bras battant l'air au rythme du discours avaient un côté un peu ridicule et touchant devant lequel on ne pouvait s'empêcher de sourire.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, vous êtes ici dans l'anti-chambre du royaume des Lunaires. Cette auberge sert peu... j'ai toujours soupçonné qu'elle n'était là que pour la décoration... enfin bref ! Cocoon, tu as raison, le plus intéressant se trouve sous nos pieds : tout un réseau de couloirs et de salles qui parcourent Ter Aelis toute entière. Ou tout du moins, le chemin entre ici et Galvorn !

Qu'est-ce qui vous amène ici, tous autant que vous êtes ? Que savez-vous des Lunaires ?

Et bien, Cordelia ne laissait pas la moindre part aux mystères. Pourtant bien plus entourait cette taverne.
Elle était d'une certaine manière pour tout lunaire le moyen le plus rapide d'accéder à Galvorn sans passer par les galeries. Cela il le découvrirait en temps voulus, si jamais leur curiosité était suffisante.

L'elfe souriait, regardant le café refroidir dans la tasse, qu'il ne boirait probablement pas.

Et si, avant de parler des raisons de leur présence, ces deux jeunes gens nous parlaient d'eux avant ?
J'ai toujours aimé entendre les récits des autres. Au final nous aurons la raison de leur venue, que ce soit par volonté ou hasard.

L'elfe regarda lentement Nayima et Cocoon, lequel se lancerait dans la première histoire.
la soirée s'annonçait riche en nouvelles et récit.
Sephi salua Erlidann au passage, étonné de le voir si près du sommeil à cette heure.

Ensuite, je vous présenterais la ville si vous le souhaitez jeune elfe. Et peut être quelques mystères de plus.

Les yeux pétillants de malices, l'elfe s'adossa confortablement contre sa chaise et attendit que l'un d'eux prennent la parole.

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