Le Troquet Romantika [zone publique]

Presque décidée à franchir le seuil, Kyara avait observé sa nièce la frôler et se poser à une table. Pendant un moment elle se figea, que quelqu'un l'oublie ne l'avait pas blessé, mais les souvenirs qu'elle ressassait sans cesse faisait s'écraser sur le sol des gouttes au parfum de tristesse. Ses doigts étaient fermement accrochés au cadre de la porte.

Ainsi donc elle était elle même cet ange qu'elle avait vu dans ses rêves. Mais quelque chose la dérangeait, cette Silissia lui semblait toujours plongée dans le sang et la tourmente, pourquoi ? Prise de vertige comme si quelqu'un voulait l'empêcher d'en savoir plus sur son passé, elle du se raccrocher à la barrière métallique de la passerelle.

C'est à cet instant qu'elle le vit ! Il était là dansant sous ses pupilles affaiblies, s'approchant visiblement calmement mais le sourire aux lèvres. Dans un effort, elle redressa son être et son tatouage repris des couleurs. C'était une surprise lui insufflant un immense bonheur, il avait pourtant dit qu'il ne serait pas là de la semaine.

- Green ? Je suis si heureuse de te voir ! Mais tu devais rentrer plus tard ?!

L'enfant essuya rapidement ses joues et franchit les pas restant pour se retrouver fasse à cette silhouette chérie. Sans lui laisser le temps de répondre, ses frêles bras vinrent se nouer autour de la nuque de l'aviateur. Les douces lèvres de la jeune femme se déposèrent sur les siennes.

- Je me demande comment tu as fait pour me retrouver...

Ils ne s'étaient pas vus depuis peu de temps mais déjà elle avait mille et une choses à lui conter. Saisissant sa main, elle l'entraîna dans le troquet des amoureux.

Amoureux transi, Green serrait fort sa Princesse contre lui. Il sentait sa robe étrangement glacée, en cette chaude fin d'après-midi dans les cieux. Elle avait pleuré, c'était visible, mais il n'osa pas le relever. Il était d'ailleurs trop heureux de la voir lui sourire, pour entâcher ce jolie visage qu'il contemplait.

- A vrai dire, je savais que tu serai ici. Je ne sais comment... Une intuition, sans doute. A moins que tu ne me l'ai insufflé involontairement, qui sait de quoi d'autre tu es capable.

Par le bras, elle l'emmena dans le troquet, qu'il n'avait pas encore visité. C'était là une atmosphère hautement romantique, et Green put apprécié les desseins du bar, de réunir les amoureux. Il trouva cependant bien frustrant d'y venir seul, et en déduisit alors une cause possible de la peine de son aimée.
Ils s'installèrent dans un fauteuil moelleux, Kyara assise sur les genoux de son fiancé, rappelant leur première ballade au parc. Le nectar que Green avait commandé arriva sur leur table. Il en sirota une gorgée, puis offrit un sucré baiser à la pèche à sa demoiselle.
Ils s'embrassèrent un moment, au milieu du troquet, déchaînant tout le pouvoir de leur tendresse et de leur douceur. Le pilote tenait la jeune femme par les hanches, dans une positions à la fois possessive, et affective. Il passait ses mains le longs de son corps, lui caressant les cheveux, la nuque, le dos...
Quand, enfin, ils cessèrent après avoir s'être donné l'un à l'autre tout l'amour qu'ils avaient manqué pendant cette absence, il buvèrent un moment leur consommations respectives.

- Est-ce que tu es prête, maintenant, pour venir emménager dans ma maison de Sûl-Nar ? demanda Green les yeux plongés dans ceux de sa belle.

* Belle journée en définitive.*

La douceur de son amant lui avait terriblement manqué. Elle se laissa donc bercé par toute cette tendresse et cette sensation sucrée qu'elle ressentait. Les délicates caresses de son homme lui arrachèrent quelques frissons. Puis vint la question qu'elle attendait avec impatience. Elle se mit à s'agiter légèrement sous l'excitation.

- Est-ce que tu es prête, maintenant, pour venir emménager dans ma maison de Sûl-Nar ?

La jeune femme se enlaça son fiancé et lui adressa un de ses plus beau sourire.

- Oh oui je suis prête ! J'attendais que tu me le proposes...

Ses lèvres douces se posèrent sur celle de son tendre ami. Ses deux petites billes noisettes se perdirent dans la verte prairie s'offrant face à elle. Les iris si pures de Green la fit rougir. Mais elle se reprit. Il fallait qu'elle lui parle de quelque chose de très sérieux.

- Heu... Mon amour ?! J'aimerais te poser une question. En faite vu que je serais seule chez toi en semaine et que tu n'es pas vraiment rassuré, que de me savoir dans des rues mal fréquenté sans toi ne te rassure pas, j'ai pensé que je pourrais peut être prendre un animal de compagnie... Qu'en penses-tu ? J'ai déjà discuté avec mon frère angélique. J'ai pensé à une bête peu féroce qui pourrait me protéger en ton absence... Un léopard des neiges... Mais Astri m'a dit que c'était très dangereux. Il pense m'entraîner au maniement des armes mais me certifie que je n'aurais aucun mal à m'y "remettre"...

L'enfant sembla être un peu effrayée par cette idée.

Rêveuse et douce, Grendelor attendait quelqu'un dans une attitude songeuse, joueuse, tournant sa bague comme hypnotisée. Avec patience la reine attendait au troquet romantika, une personne chère à son coeur d'or.

La personne qu'elle attendait était là, avec un grand bouquet de roses rouge. Passant près d'elle, il l'embrassa discrètement dans le cou avec douceur, en disant quelques mots enfantins et complices.

"Qui c'est ?"

A ces mots, elle répondit tout aussitôt dans une voix rassurée et teinte de joies immenses. Les yeux illuminés par sa présence, sa force, sa voix et son souffle.
Se retournant, elle ne fut pas déçue, le chevalier était là avec un cadeau à la main, un cadeau de roses qui pourrait lui plaire. Un grand sourire s'esquissait et les corps se rapprochaient alors comme par enchantement. Il s'embrassèrent comme les nouveaux mariés qu'ils étaient.

Un baiser entre ces deux êtres était comme un instant magique et bienheureux.Grendelor caressait le visage de Nichiren de sa douceur féerique, dans un geste retrouvé et amoureux. La main du chevalier touchait et caressait la belle chevelure soyeuse et turquoise, avec amour. La communication passait avec tendresse avec ce doux baiser.

* Quel doux baiser !*

Juliette entrait au Troquet Romantika quand elle croisa Nichiren et Grendelor en train de s'embrasser. Un peu jalouse, elle détourna les yeux et accéléra pour aller s'attabler dans le fond de la salle, seule. Toujours seule. Attendait-elle quelqu'un? Seul l'avenir nous le dira.

* Pfiouuuuuu, je suis jalouse !*

La jolie jeune femme posa alors ses coudes sur la table et plaça sa tête dans ses mains, indifférente aux bruits autour. Il ne lui restait plus qu'à attendre celui qui peut-être ne viendrait pas.
Attendre.

- Désolé Ju’ de mes amours, ma gardienne favorite, mais j’étais coincé dans les embouteillages !

Juliette regardait l'elfe qui venait d'apparaitre sous ses yeux, encore essoufflé de sa course. Des embouteillages, hein? La jeune Atlante hésitait entre une colère froide et une franche envie de rire. Parce qu'on avait beau dire, il était quand même adorable, les joues toutes rouges et tout désolé.

- Je suis encore en train de me demander si tu mérites mon pardon, tu vas devoir trouver...

La jeune femme regarda la carte, un peu assoiffée par cette chaude journée de Mai. Elle se retourna alors et commanda un cocktail, elle avait besoin d'un rafraichissement.

- Mais ne nous appesantissons pas plus sur ton retard, tu es là maintenant.

Juliette reçut la bourrade du coude avec le sourire, mais en trébuchant légèrement. C'est qu'il était fort le bougre. Elle avait remarqué sa gêne lorsqu'elle avait parlé de se faire pardonner et décida de ne pas exploiter cette piste finalement. Ce serait bien plus drôle plus tard.

- Non ! A la place, on va plutôt prendre deux blue lagon, comme tes yeux, ma belle !

- Tu commandes en mon nom hein? Mais je te fais confiance.

La jeune femme sourit à Mido qui continuait sur sa lancée.

- Que deviens tu sinon ? Je ne te vois pas souvent à l’académie, on n’a pas souvent l’occasion de se croiser ! C’est bien dommage, tes blagues moisies me manquent …

Lui rendant son coup de langue, Juliette rit franchement.

- Moisies? Mes blagues? Moi au moins je n'ai jamais eu de quelconque retard à me reprocher. Alors au lieu de dire des bêtises... Surtout que je vais bien et même plus que bien ! Juste étonnamment fatiguée.

La demoiselle rapprocha alors sa chaise de celle de son compagnon, histoire de renforcer un peu l'intimité pourtant déjà omniprésente.

Juliette se retourna à son tour vers la table à quelques centimètres d'eux.

- Hum, il a pas tort Midooou d'amour, même si ce n'est pas forcément dit avec doigté. Je suis désolée messieurs, vous êtes adorables mais ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus... SEULS.

Espérant qu'il ne prendraient pas trop mal l'allusion, Juliette se retourna vers Mido qui avait pris une pose de... poseur de façon fortement exagérée. Riant sous cape, elle décida de faire comme si elle n'avait rien vu et se rapprocha de façon à voir sa réaction.

- Et sinon, tu n’es pas trop seule dans cette grande académie ? L’autre gardienne n’est pas souvent là, et les mentors sont plutôt rustres par moment. Tu n’as pas non plus d’animaux, ça doit être triste par moment … Heureusement que je suis là pour égailler le tout !

- Oh oui, si tu savais. Que ferais-je sans toi hein?

La jeune atlante lui fit alors un demi-sourire en coin tout à fait suggestif.

Pivoine. Oui, c'était bien le mot. Voire cramoisie devant l'évocation de leurs "prouesses".

- Midouuuu tout ça devait rester SE-CRET. Je te rappelle qu'on est espionnés.

La jeune Atlante coula un regard en coin à la table d'à côté, qui devait avoir tout entendu. TOUT LE MONDE devait avoir tout entendu. Elle était foutue, perdue, finie. Sa réputation détruite. Ses espoirs de mariage à jamais envolés. Elle vit sa vie défiler devant ses yeux : Maman, papa, la fuite en kayak...

...

*Quelques secondes plus tard, par terre*

- Oh, je me suis évanouie?

Juliette s'assit et regarda autour d'elle, perdue.

Du calme, du calme... C'est pas vraiment grave ?!

- Pas vraiment grave ?! Cet elfe m'a volé mon télétransporteur ! Celui que m'a offert Ramrod ! Et tu oses me dire que ce n'est pas grave ?!

Euh... Le Crieur venait donc de débarquer en trombe dans le paisible Troquet Romantika, sous les yeux ébahis des couples profitant de l'ambiance...

- On en à rien à faire de l'ambiance à la noix ! Il est où ??????? Il avait une espèce de choucroute sur la tête marron !!

En général toute personne humaine appellerait ça une chevelure chatain. L'homme visiblement en colère se dirigea droit à une table où des solitaires sirotaient morosement différents nectars. Il se saisit d'un elfe mais après vérification le reposa. Tu ne peux pas attaquer des gens comme ça sous prétexte qu'ils sont des elfes !

- M'en fiche !

Le Crieur colérique continuait de sillonner les tables quand il s'arrêta à l'une d'elle. Un couple semblait en pleine conversation des plus douteuse sur...

- C'est lui !!!!

Oui bon, pas la peine de crier, je suis à côté moi ! Bref, dans un élan de rage intense, il saisit le flacon posé sur la taaaa... Aaahhh non pas le flacon !!!!!!!!

- Espèce de malpoli ! Avant de voler un objet à quelqu'un on demande ! Tiens avale ça !

Non ne lui fait pas boire ! Trop tard... L'abrutit récupéra son précieux objet avant de se retourner vers l'assemblée interloquée par ce tapage nocturne.

- Bon les roucouleurs ! Finissez vos filtres d'amours et ensuite allez vous balader mains dans la main jusqu'au magnifique panthéon qui vient d'être construit pour y déposer vos offrandes, et comme je suis un mec sympa, je vous fourni le plan : Le Panthéon. Mes plus humbles salutations.

Tu es un idiot ! L'espèce de chose se dirige vers la sortie tout fière de sa bêtise.

- Mais pourquoi tu me traites comme ça d'un coup ?

Parce que lit ce qu'il y a écrit sur la fiole que tu as prise !

- A... Aphrodisiaque... Gloups !

Ouai. Ben maintenant avec tes bêtises, on a interêt à filer.

- Mais attends moi !!! Je t'assure je l'ai pas fait exprès !!!

*Zuif*

*Zuif*

A ce bruit incongru en ces lieux plus qu'au raffut que fit le jeune crieur, Grendelor se détacha de Nichiren en se demandant ce qu'il se passait. Tout ce qu'elle remarqua fut le regard libidineux que posait Mido sur Juliette. il semblait prêt à sauter sur la pauvre gardienne qui était affalée par terre, essayant de se relever. La dame turquoise déposa un petit baiser sur la joue de son mari avant de décider que Mido et Ju' faisaient bien ce qu'ils voulaient.

Détournant le regard, la jeune femme s'assit à côté du chevalier, face au panorama, prenant son bras pour lui passer autour des épaules. La tête posée sur son épaule, elle eut un soupir d'aise.

Je crois que je pourrais passer ma vie dans tes bras. Ici ou ailleurs, partout tant que c'est avec toi.

"Avec toi et rien qu'avec toi dans tes doux bras, ma reine d'amour, ma femme chérie, pour toujours, promis."

Fit en susurrant le chevalier Nichiren en la regardant doucement dans les yeux, les lèvres frôlant celles de Grendelor.
Ce restaurant pour amoureux était une bénédiction en tout cas pour les amoureux, fiancés, ou encore d'être inconnu qui allaient faire le premier pas vers le monde de l'amour ou de la complicité polie. Les sentiments d'une tendresse infinie coulaient comme des caresses sensuelles et charnelles. Les paroles au doux exquis entraient dans l'âme, en son intérieur charmé, annonçait l'orgasme.

Dans cet hôtel pas très California où il se passe des choses étranges, ici c'était le comble du paradis, un Eden intérieur à musique douce et sucrée aux oreilles, charmant le miel de la pensée, de sucre doux étaient les paroles d'amour. Une chanson résonnait dans l'hôtel comme un invitation à s'embrasser avec délicatesse et respect.

"Je t'aime !"

Les lèvres étaient posés, d'un doux et tendre baiser, dans ce restaurant, au combien excellent ou tout n'était que luxe, calme et volupté.

Tout n'était que luxe, calme et volupté. La pensée de son frère vint l'ébranler, lui faisant perdre le fil de ses idées. Que lui avait-on demandé ? Qu'importe, son esprit était ailleurs. Ses iris fixant le vide, ses mains posés sur le torse de Green, elle divagua un instant à la recherche de souvenirs perdus. Doucement une main vint lui effleurer le visage et la sortit de sa torpeur.

- Oui ? Eh bien je t'avouerais que malgré la dangerosité d'aller chercher un tel animal je ne suis pas contre. Ce sont vraiment des bêtes fascinantes ! Savais-tu que le léopard des neiges vit en couple, qu'il ne sait pas rugir ? On dit aussi que la puissance qu'il a dans les pattes il peut bondir jusqu'à 6m en hauteur. C'est vraiment un animal magnifique. Dis, si je pars avec Astrinou, tu me laisses aller en chercher hein ? Promis il ne dormira pas dans le lit.

Son petit visage s'approcha doucement de celui de son amant pendant que ses mains remontaient le long de son corps pour se loger autour de son cou. Ses petits yeux se mirent à briller d'envie. Avec grande une grande délicatesse, Kyara déposa son front contre celui de son fiancé. Elle sentait dans son souffle tout le délicat senteur de la pêche qu'il venait de boire. Elle ferma les yeux pour mieux apprécier ce moment. Il semblait réfléchir.

- Je comprendrais que tu me dises non tu sais. Je ne suis plus une enfant depuis bien longtemps. Ne me ménage pas.

Comme pour s'excuser elle déposa sur ses lèvres un baiser, n'osant se retirer, voulant le faire durer une éternité.