Le Parc aux Mille Essences [zone publique]

Il était perché dans un des rosiers du parc. Il se reposait, prenais le temps de vivre, de sentir la vie autour de soit. Toutes ses choses importantes que l’on oublie, mais qui construise la vie. Il laissait ses pensée vagabondé vers d’étranges contrés celle des rêves, et des démons.

Il écoutait ses rêves depuis plusieurs heures quand il entendit alors les pas d’une promeneuse égarée, elle aussi dans le fil de ses pensées. Il l’observa un peu, elle vagabondait au hasard des sentiers du parc, perdu dans les senteurs des roses qui l’entouraient.

Il l’observait la jolie dame depuis un moment, quand un bruit venu de la grille du parc attira son attention. Green venait de pénétrer dans le parc. A partir de se moment Teysa, put observé les errements des deux damoiseaux. Qui se cherchaient et se recherchaient sans vraiment le faire. Ils erraient au fil des senteurs en espérant se retrouver. Cette situation avait une certaine beauté, un certain romantisme indéniable qui arracha un sourire à Teysa.

Green tourna brusquement la tête, elle était là.
Sous un grand rosier épanouie, elle était assise, rappelant quelques contes de fillettes naissant dans les roses. Elle se dressa, tandis qu'il combla les quelques pas qui les séparaient. Elle le gratifia d'un sourire, peut-être un peu gênée. Lui avait l'oeil brillant.
Il sourit à son tour.

- Bien le bonsoir Mr Green Partizan.

Sa voix était chaleureuse. Green, qui était un peu intimidé, pour une fois, se laissa mettre en confiance par la demoiselle. Il demeura à la contempler, des pieds à la tête. Elle laissa tomber son châle, lentement, sensuellement, laissant ses bras nus, et découvrant une superbe robe cerise, assortie aux rosiers qui les entouraient. Rompant le silence, elle ajouta :

- Je m'excuse mais je suis venue en avance, j'avais peur de me perdre. Avez vous fait bon voyage jusqu'ici ?

Reprenant contenance, Green mit fin à son silence, avant que celui-ci ne devienne gênant.

- Bonsoir, Miss Kyara. Pour moi il n'est pas vraiment question de voyage, j'habite ici ! Il m'arrive parfois même de passer des nuits dans le parc. Mais je vous en prie, appelez moi simplement Green.

L'aviateur s'approcha un peu plus de la demoiselle, sans aller trop près pour ne pas la mettre mal à l'aise. Il plongea un regard très profond, dans l'abime de ses yeux. Il murmura, avec complicité :

- Vous êtes ravissante, ce soir...

En voyant les deux protagonistes se retrouver le visage de Teysa s’illumina. Le semi elfe se rapprocha un peut plus près pour ne pas perdre une goutte du de la délicieuse romance qui se préparait sous ses yeux. Il entendit alors la conversation des deux damoiseaux, mais surtout, il le visage rayonnant de green quand celui-ci aperçus la belle. En effet green était en train de se noyer dans les yeux de kyara. Si quelqu’un ne le repêchait pas bientôt on n’était pas près de le retrouver, tellement il était ballotté par les iris magnifique de la belle.

Le tableau était magnifique, les deux tourtereaux entourés de rosier se faisaient la cours, le tout dans une grâce magnifique et une complicité romantique.

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Egorann se leva du bord du feu en s'étirant.

Je réfléchirait plus tard aux commandes que vous m'avez faites, les filles! je vais me balader dans le parc! Nalimen? Tu viens?

Le renard lui répondit par un grognement. Il se frotta contre Shal puis vint se coller a Egorann, tandis que celle-ci s'éloignait. Elle avançait, admirait le paysage. Une multitude de gouttelettes de rosée sur une toile d'araignée, un arbre au feuilles rouges brillantes...Soudain, elle s'arrêta. Il y avait des voix non loin de là. Deux précisément. Elle s'arrêta, usa d'un autre de ses sorts pour les rendre invisibles, elle et son renard. Ils s'avancèrent doucement, écartant buissons et arbustes. En arrivant derrière les deux personnes, elle sourit: Kyara et Green...

Pour ne pas les déranger, elle se recula précipitamment. Un peu trop peut-être, car la branche sur laquelle elle avait posé le pied craqua. Pour ne pas qu'on les remarques, elle attrapa son renard adroitement, le mit sur une de ses épaules, et attrapa la branche se trouvant au-dessus d'elle. Elle s'y accrocha, et se mit a l'escalader. Quelques secondes après, elle se retrouva face a face avec un être qui la regardait d'un air interrogateur. Elle se mit a chuchoter.

Heu... je peut rester, messire Teysa, ou je dois aller dans un autre arbre?

Telle une rose l'enfant s'empourpra. Son esprit n'était pas habitué à des compliments, du moins pas sur ce corps ci. Saisissant le bras de son compagnon de cette soirée, Kyara commença à engager plus sérieusement la discussion.

- Monsieur Green, je vous remercie de me faire découvrir un tel endroit, il éveille en moi des choses que je pensais perdue à jamais. Mais je vous prie de ne pas me faire de tel compliment. je n'ai l'âge mental que d'une jeune fille de seize années pour le moment, je ne suis pas encore apte à les assimiler correctement. Mais cela me touche quand même.

Son regard noisette se porta sur la lune naissante. Un soupir de ravissement s'envole de ses lèvres roses.

- Vous avez raison ce jardin est tout simplement sublime, digne d'être la plus grande merveille de ce monde. L'idée que vous avez eu est absolument génial si je puis me permettre de le dire ainsi.

La voix cristalline de jeune demoiselle se tut quelques instants pour apprécier le silence. Puis elle leva les yeux et fit un clin d'oeil au jeune homme et à la petite elfe posés discrétement sur le rosier qu'elle venait de quitter.

- Monsieur Green ,vous avez l'air d'avoir voyagé avant d'habiter ici. Cela vous génerez de me parler du monde extérieur ?

La jeune femme fixait les différentes allées et emprunta celui de droite bien qu'elle n'avait pas la moindre idée de l'endroit où cela la ménerrait.

Teysa regarda Egoranne avec un sourire et lui répondit doucement :

- Ne vous en faites pas, vous pouvez rester je ne mord pas… enfin pas trop.

Il se retourna pour continué a observé le couple ravissant et se remplir de leur nobles sentiments. Mais en voyant Kyara tourner à droite il dit a Egoranne « je vais vous laisser ma demoiselle il y a une histoire que j’aimerais continuer à suivre, mais bien sur vous pouvez m’accompagner » et il lâcha un sourire puis fila discrètement.

Green était pendu aux lèvres de son invitée. Il acquiescait à chacune de ses phrase, buvant littéralement ses paroles. Ca ne lui ressemlait pas vraiment, lui qui était plus à l'aise avec les femmes, habituellement. Mais il se laissait porter cette fois, par la demoiselle, tout comme il se laissait porter par les senteurs infinies du parc.

- Monsieur Green ,vous avez l'air d'avoir voyagé avant d'habité ici. Cela vous géneree de me parler du monde extérieur ?

Le jeune homme senti la pression de la demoiselle sur son bras. Il posa sa main sur la sienne, comme pour la rassurer. Il se tournait vers elle, et s'exclama dans un petit rire :

- Green tout court ! Je n'ai nullement besoin de la distinction de "monsieur", ajouta-t-il en souriant franchement. Eh bien, le monde exterieur...

Il soupira. Les yeux dans les étoiles, il contemplait la douce nuit, tandis que le bleu marine avait remplacé dans les cieux, le bleu pâle du crépuscule, et qu'il s'était teinté d'innombrables lumières.

- Je passe ma vie à l'explorer, en vérité, et ce depuis très longtemps. Pendant la semaine, je parcours les airs en avion, ne faisant escale qu'une fois par jour, à Wilwarin, pour reprendre du carburant et des vivres. Belthil, la capitale, est très mondaine et technologique. Je ne l'apprécie guère, pour vous l'avouer. J'aime bien mieux ce pays de chaleur et de sable, de parfum et de vent. Hélas, je ne peux l'apprécier que deux jours par semaine, malheureusement. Vous, êtes habitante de la cité ? Je ne vous avais remarqué que de rares fois, comme quand nous avons eu cette petite discussion à propos d'une de vos oeuvres déposée à la bibliothèque.

Green eut un sourire encourageant. Il s'était détendu, arpentant les chemins du parc avec la demoiselle à son bras. Cela évoquait de lointain souvenirs, en lui...

Quand Green entama son récit sur ses voyages, la demoiselle écarquilla ses jolies pupilles pour mieux en apprécier le contenu. Kyara aimait se nourrir des souvenirs d'autrui pour combler les siens. Ses frères ne l'avait emmené que quelque fois dans leurs voyages dans les autres contrées. Puis vint la question qu'elle esperait ne pas entendre. Mais il avait été franc avec elle alors point de cachoterie. L'emprise de son bras se ressera encore un peu. La jeune femme soupira et inspira les délices d'une Tango dont la teinte rosée se dressait non loin d'elle.

- En vérité M... enfin Green, je ne suis pas d'ici. Je ne suis en quelque sorte qu'une pièce raportée. Il me semble que j'ai beaucoup voyagé dans d'autre monde... mais je dis bien il me semble car je n'en garde aucun souvenir. C'est pour cela que j'essaie de me nourrir de souvenir propre à chacun, car les miens me manquent cruellement. Alors disons que je suis une nouvelle habitante de la cité. Son sourire qui se faisait géné, reprit toute sa splendeur. Et le plus important c'est que je m'y sente bien.

Son bras se détacha de celui de son compagnon pour caresser les pétales douces d'une roses à la teinte de l'innocence. Elle la trouvait le contraire de la tango qui n'était certas pas une roses magnifique mais qui avait une senteur divine, alors que la blanche était d'une beauté extraordinaire mais n'avait aucune odeur. Cela la plongea dans une profonde réfléxion sur son être. Qui était-elle ? Une magnifique plante sans âme, ou une plante des plus médiocre mais avec une âme des plus douce ?

- Oh je m'excuse de ma petite absence durant la quelle nous n'avons pas pu avoir de discussion aussi interessante que lors de la critique de ma nouvelle, ce que j'avais apprécié d'ailleurs, mais j'ai du rester enfermé quelques temps dans les appartements de mon cher frère pour une rééducation sentimental.

Ce terme la fit presque rire. Son corps se déplassa en direction de Green, puis elle reprit la même place que quand elle l'avait quitté. Kyara voyait déjà la fin de la roseraie, ainsi le couple d'un soir rentrerait dnas un autre univers.

- Je vais certainement vous paraître curieuse et pour cause je le suis, mais avez-vous une famille ? Ou quelqu'un qui ère dnas vos pensées comme dnas votre coeur ? Sa voix marqua une courte pause. Enfin cher ami je comprendrais que vous ne me répondiez pas.

Le barbecue avait eu un grand succès et avait été rembalé, il ne restait que peu de restes qui seraient dévorés de toute façon (pas de gaspillages) par les gourmands et les gourmets. Le parc s'animait de nouveau d'émotions, de sentiments et de ballades innocentes.
L'insouciance du moment sans doute, l'air semblait chaud et le vent frais à l'intérieur du parc, contrastant avec le désert.
Nichiren tenait Grendelor sur ses genoux, regardant tout les deux l'horizon. Nichiren carressait et massait doucement les mains fines et satinées de sa reine en lui susurrant quelques mots doux.

"Ne sont ils pas mignons tout ces gens qui vivent dans ce parc ?"

Le chevalier parlait en regardant toutes les personnes présentes qui balladaient ou profitaient du parc pour se détendre ou pour vivre dans ce havre de paix.

"Tout ça, c'est grâce à toi, tu as crée un Eden ici."

La dame turquoise se blottit contre son chevalier et lui murmura un merci plein d'émotion contenue. Elle était heureuse de voir le Parc animé, vivant. C'était son enfant, en attendant d'un avoir un de chair, et elle le chérirait toujours. Le partagé avec les êtres chers à son cœur mais aussi avec les parfaits inconnus était un bonheur à chaque fois renouvelé. Elle percevait tous les promeneurs, empathie et télépathie en harmonie pour former un paysage chatoyant reflétant les émotions et la position de chacun.

Elle percevait sa future belle-sœur, heureuse mais toujours plongée dans le doute, petite flamme rose bordée de noir, accompagnée d'une lueur plus intense, d'un beau vert profond qu'elle avait appris à reconnaitre comme celui du grand voyageur de Ter Aelis. Dans ce paysage intérieur, se détachait une luciole dansante, du jaune vif de la jeunesse et de la curiosité, Egorann.

Grendelor fronça les sourcils. Avec qui était-elle? Une flamme sombre et pourtant... Elle s'illuminait régulièrement d'un rose touchant. Elle était curieuse de savoir mais elle préféra rester dans les bras de Nichiren, surveillant son petit monde sur l'écran de son esprit.

Green, se laissa reprendre le bras par son invitée. Il lui sembla qu'elle s'y accrochait comme si elle craignait de défaillir à chaque pas. Il effleura sa main, pour la rassurer, tandis qu'ils passaient sous un grand protique de bois, sur lequel les rosiers s'étaient élevés jusqu'au sommet ; Il marquait la fin de la roseraie.

- Je vais certainement vous paraître curieuse et pour cause je le suis, mais avez-vous une famille ? Ou quelqu'un qui ère dans vos pensées comme dans votre coeur ? Sa voix marqua une courte pause. Enfin cher ami je comprendrais que vous ne me répondiez pas.

Green l'observa avec intérêt.

- Venez, dit-il en tendant le bras vers un banc en pierre sous une pergola.

Ils s'assirent. Kyara était réellement craquante, avec le bas de sa robe traînant sur ses jambes fines. Et Green l'avait remarqué. Il se laissait porter par le charme de la demoiselle, comme on pouvait respirer les fleurs du parc. Il était vivant.

- J'ai une famille, oui. Mon père vit à Belthil, très loin d'ici. Et ma mère habite à Wilwarin. J'ai des cousins dans toute l'Aelis. Pardonnez-moi, je suis assez gêné d'évoquer tout cela devant vous, qui avez vos souvenirs à la dérive.

Il la regarda d'un air un peu triste, un peu mélancolique. Il lui pris la main, et la serra avec douceur et protection.

Teysa avait suivi les deux damoiseaux, en sautant de branche en branche, avec la discrétion qui était la sienne.

Il se nourrissait de la beauté du tableau et des sentiments qui s’en échappait.

La scène était magnifique, les deux tourtereaux assis sur un banc dans un magnifique jardin de rose.

Teysa assis sur sa branche juste au dessus de la scène, regardait la tendresse qui en émanait.

Devant la symphonie de beauté qui émanait de se couple Teysa ne put s’empêcher d’utiliser un peu de magie de façon tout a fait stupide.

D’une vague de sentiment il décrocha une bonne quantité de pétale qu’il chargea en tendresse et il les laissa pleuvoir sur les deux damoiseaux.

Puis il grava l’images des tourtereaux sous la pluie de pétale dans une écaille d’ombre pour la laissé tombé avec les pétales devant le superbe couple.

La nuit était douce, pourtant elle était persuadée qu'il ferait froid dans le désert. Peut être était-ce la serre qui émettait de la chaleur ? Ainsi il avait bien une famille. Tant mieux, être seul est la chose la plus déprimante qu'il soit. Le ciel devenait sombre... cela lui rappelait bien trop son esprit, sauf qu'il n'y avait aucune étoile ni aucun astre pour éclairer sa route. Quelque chose d'étrange se passa au moment où Green lui saisit la main. Des pétales de roses tombèrent en une pluie agréable et empreint d'une singulière odeur qu'elle affectionnait. Il n'y avait pas d'air... Était-ce lui ? Elle leva la tête mais ne vit pas le jeune homme caché dans les branchages. L'une d'elle vint frôler sa joue dans une caresse exquise tandis que d'autres se logèrent dans sa chevelure. Elle cligna des yeux plusieurs fois dans une expression d'incompréhension des plus total.

- Euh ... C'est de vous ? Demanda-t-elle en montrant le rideau vermeille. En tout cas elles sont sublimes !

Son sourire s'éclaira comme celui d'une enfant devant le joué de ses rêves. Sa peau paraissait bien plus pâle sous la belle Lune, mais sa beauté n'en paraissait que plus éclatante. Puis elle se permit de redescendre ses doux yeux noisettes sur l'être qui l'avait invité. D'un coup d'oeil discret elle se permit de le détailler. Mais s'en rendant compte, ses joues changèrent de teinte. Son regard se figea sur un magnolia essayant d'oublier ce à quoi elle pensait, pour essayer de reprendre un court normal de leur conversation. Mais pour se sentir plus à l'aise, elle se tourna de manière à poser son dos contre le bras du pilote. Sa tête bascula en arrière pour mieux contempler le ciel. Il était temps de reprendre un ton un peu plus sérieux pour ne pas laisser les sentiments prendre le dessus.

- Surtout, je vous prie de ne pas vous blâmer d'avoir une famille, au contraire, cela me fait plaisir. Et puis moi aussi j'en ai une, même si je sais que nous sommes liés simplement par les sentiments que je ressens pour eux. Mais ça me va. Elle marqua un court temps de pose. Pourtant je ne peux m'empêcher de penser à ce que j'ai pu être ... C'est vrai ? Quelques images me reviennent de temps en temps mais je n'y comprends rien.

Un soupire brisa le silence qui venait de s'instaurer.

- Finalement je pense qu'il est mieux d'arrêter de penser au passé et de me tourner vers le future, reconstruire ma vie. Réapprendre absolument tout. Après tout, je ne peux plus rien faire ... et puis je me sens bien ici.

Les effluves des derniers rosiers de la serre venaient lui chatouiller les narines. Elle avait enfin décidé de ce qu'elle voulait faire. Après tout, ne dit-on pas que la vie est un éternel recommencement. Et bien soit ...

Green demeura droit. Il appréciait beaucoup qu'une demoiselle s'adosse contre lui. Aussi, il essaya de rester immobile, pour qu'elle ne soit pas gênée par ses mouvements. Autour du couple, la jungle du parc semblait immobile, et même les oiseaux de nuit s'étaient tut pour laisser couler le romantisme de la scène.

- Je pense que vous avez raison. Savoir d'où l'on vient ne signifie pas toujours savoir où l'on va. Et tenter de se confondre dans le passé n'amenerai rien de bon.

Immitant la jeune fille, il porta son regard au loin dans le ciel, à travers l'immense verrerie du Parc. Kyara semblait détendue, appuyée contre son épaule. Elle respirait doucement, sa poitrine s'élevant, puis retombant, dans un mouvement gracieux.

- J'aime beaucoup la détresse, aussi triste que cela puisse paraître. Elle m'attîre énormément. Je pense que ça doit être une caractèristique humaine. Mais en général, j'essaye d'en sortir les gens que je rencontre, plutôt que de les faire ressasser leurs souvenirs, ou leurs non-souvenirs, justement comme dans votre cas.

Il inclina légèrement sa tête dans sa direction, et les yeux brillants, lança :

- L'important pour vous ne doit pas être votre passé, mais ce que vous pouvez accomplir désormais. Vous êtes encore jeune, moi aussi. Imaginez ce que nous pouvons faire, l'un et l'autre. Mon rôle ne se résume pas à tenir les Bibliothèques, et si l'on me désigne Maître des clefs, il manque à mon trousseau, la clé d'un coeur, pour que je puisse l'ouvrir et le faire vibrer pleinement...

L'enfant méditait sur les mots du jeune homme. C'est vrai, elle devait avoir une vingtaine d'année, ou peut être un peu moins. Mais lui combien avait-il ? Finalement peut importe. Il était le gardien des clés ? Cela l'intriguait. Mais il y avait une chose qu'une pauvre petite aussi naïve qu'elle ne comprenait pas.

- Il est vrai que nous avons du temps devant nous. Mais vous êtes le maitre des clés... Avez vous songé à vous rendre en lieux interdit ?

Le danger... n'aspirait-elle pas simplement à la tranquillité ? Et puis le lieux se prêtait plus à la douceur qu'à la violence et l'adrénaline.

- Mais quand vous dites qu'il vous manque une clé... vous l'a-t-on volé ? Où l'avait vous simplement égaré.

Le regard de Green avait étrangement changé de lueur, elle venait de le remarquer. Elle était persuadée de passer à côté de quelque chose. Mais pourquoi lui parlait-il ainsi, et ces yeux ... Doucement, le rythme cardiaque de la demoiselle s'accéléra. Une chaleur délicate s'empara de son corps.

- Vous paraissez ... troublé Green. Vous sentez vous bien ?

Aucun mouvement. Elle se retint presque de respirer.

Green demeura figé un moment. Il ouvrit la bouche, une fois, deux fois, mais aucun son n'en sortie. Reprenant contenance, il pris une grande inspiration, et se lança.

- Ni volée, ni égarée, en vérité. Simplement, celles qui sont passées entre mes mains, je les ai rendues. L'amour nous file entre les doigts... Mais ne parlons plus de cela. Après tout, n'avons nous pas décidé qu'il fallait mettre les malheur de coté, ce soir ?

Il redevint enjoué, la gratifiant d'un clin d'oeil. Green devait faire preuve d'un sang-froid assez important, pour ne pas se dévoiler. Mais il s'était souvent fait la promesse, également, de ne pas retenir ses envies. Aussi était-il tiraillé entre deux voies. Pour s'extraire de la situation quelque peu gênante, au vu du silence pesant qui s'installait progressivement, il feinta. D'une audace terrible, il pivota et s'installa à cheval sur le banc, afin que la jeune fille se retrouvât entièrement allongée sur lui. Doucement, tendrement, il passa ses mains autour de sa taille.

- Il fait un clair superbe, n'est-ce pas ? dit-il d'une voix profonde, calme.

En guise de réponse, une chouette émis à travers le parc, un lointain hululement...

Comme s'il un souffle l'avait faite tomber, elle se sentit attirer vers l'arrière mais étrangement l'arrivée fut douce. Avec une délicatesse redoutable, Kyara se sentit enlacé. Elle n'essaya pas de se dégager ... Des choses qu'elle avait du mal à comprendre arrivait. Pourquoi avait-elle si mal ? Dans son dos, elle sentait battre avec un rythme aussi élevé que le sien, le coeur de Green. C'était la première fois qu'elle était aussi proche d'un homme autre que ses grand frères. C'était réellement étrange.

- Oui... Elle est vraiment particulière ce soir ...

Elle hésita quelques instants, puis finalement laissa parler son instinct. Les doigts fins de la demoiselle se posèrent sur ceux de son hôte. Elle ne savait pas comment réagir dans une telle situation. Rien d'anormal après tout, c'était la première fois. Le silence n'était pas vraiment pesant, juste un peu long. Elle essaya de le briser.

- Green, arrivez-vous suffisamment à voir le ciel ? Ma chevelure doit vous gêner ... Voulez-vous que je la remette un peu en place ?

Un de ses mains se détacha et tout en soulevant la tête, elle ramena ses cheveux derrière sa nuque. Elle était contente que le jeune aviateur ne puisse pas observer son visage d'un rouge semblable à la rose éclose. Et délicatement elle vint remettre ses frêles doigts de pianiste à leur place initial.

- Cher ami, est-ce une impression ou il fait légèrement plus chaud ?

Son coeur se mit à battre légèrement plus fort.

Green était détendu, à nouveau. Il tenait dans ses bras une jeune femme, chose qu'il n'avait pas faite depuis des lustres. Et pourtant, toute sa tendresse et sa douceur étaient restés semblables. Plus encore, elles explosaient réellement en cet instant où leur corps proches faisaient un.
Tout disparaissait peu à peu... La pergola, le banc, la végétation, le parc... Seul demeurait le ciel, tandis que même le dôme de verre semblait s'être évaporé. Green rêvait, et il avait l'impression de communiquer ce rêve à sa complice. Le silence s'allongeait, mais il n'était pas gênant. Green sentit un contact très agréable, sur ses doigts, mais instinctivement, garda le visage en l'air, à contempler les étoiles.
Murmurant, elle adoucit le silence. Green sentit la main féminine aller ajuster ses cheveux, puis revenir contre la sienne.

- Cher ami, est-ce une impression ou il fait légèrement plus chaud ?

Green déplaça sa main sur celle de Kyara, et lentement, pour ne pas la brusquer, passa ses doigts entre les siens. Il avait conscience d'aller très loin, et à la fois, sentait que si elle pouvait être quelque peu gênée par leur position, elle lui était agréable.

- Vous êtes tout contre moi, ma chère, dit-il tendrement...

Un... Deux... Trois... Quatre... Désespérément elle essayer de compter ses battement de coeur pour vérifier qu'elle n'ait pas de fièvre... Mais rien. Chaque frolement de leur peau la faisait frissonner. Sentiment proche et lointain. Un mot lui vint à la bouche.

- Amour ?

Elle connaissait bien celui que l'on appelait fraternel. Mais celui qu'il y avait entre Grendelor et Nichiren, comment le nommait-on alors ? Etait-ce ce qu'elle ressentait ? Son sang bouillonnait. Les doigts de Green, ils vinrent s'emparer des siens dans une étreinte douce. Une question lui brûlait les lèvres. Elle se contorsionna un peu en essayant de ne pas faire mal au jeune homme. Puis naïvement, elle posa ce qu'elle ignorait.

- Dites Green, suis-je... comment dit-on déjà ? Ah oui, en train de tomber amoureuse ?

Elle marqua une courte pose. Son regard avait rencontrait celui de l'aviateur.

- Qu'est ce que l'amour ? Comment sait-on quand l'on aime quelqu'un ?

On ne pouvait lui en vouloir d'une telle question. Après tout, sa mémoire était perdu. Son châle qui était encore sur ses épaules, glissa pour rejoindre le sol en silence.

Green sourit, longuement, le regard lointain. Lentement, il approcha sa main du visage de la belle, lui caressa la joue. Elle avait le regard aussi profond qu'un abime, une expression interrogative qui glissait sur ses lèvres.

- Amour, amour. C'est comme un carillon qui résonne dans le vent.

Il marqua une pause, semblant chercher dans les méandres de son esprit. Il serra plus encore la main de la jeune femme. Il paraissait être transporté dans un autre monde, de rêverie. Il soupira, vivant...

- C'est quelque chose qui ne s'oublie pas, dit-il en lui adressant un clin d'oeil. Au fond, on sait lorsqu'on est, lorsqu'on tombe amoureux. On le sait, on le sent. Je ne peux pas vraiment expliquer... C'est un sentiment complexe, si simple à la fois. C'est une invitation au voyage, au voyage dans les pensées de quelqu'un d'un autre. Un autre que l'on désire, que l'on recherche. C'est une osmose à travers la passion, la tendresse, à travers la folie aussi... Je sais que tu n'as pas oublié. Dans tes moments passés, tu as aimé. Tu connais cette force qui pousse chacun à l'impossible, à l'imprévu. A la légèreté et l'allégresse.

Il remonta l'une de ses mains et la posa sur sa poitrine. Il pressa le tissu de sa robe contre sa peau, doucement.

- Je sens ton coeur, frapper, fort, en toi...

Il la regarda intensément, avec ces grands yeux qui voudraient murmurer "mange moi"...

Le ciel s'était-il éclairé le temps d'un instant ? A moins que ce fut son âme ? La jeune amnésique avait compris ce qu'il voulait dire. Elle essaya de retrouver au fin fond de son esprit un quelconque sentiment similaire. N'y avait-il qu'eux dans le parc ? Certainement pas mais c'était tout comme. Fouillant, remuant, triant. Tout n'était que chaos dans sa mémoire. Mais quelque chose brilla et elle s'y accrocha. Chaleur, douceur, force parfois même violence. C'était donc cela de l'amour. Dans un effort désespérée, elle essaya de comparer ce qu'elle avait pu ressentir avant. Mais maintenant le doute n'était pus possible. La concentration fut difficile avec les yeux de Green, brillant comme deux phares cherchant à attirer un pauvre marin égarer pour qu'il ne s'échoue pas dans les récifs. Combien de temps c'était-il passé depuis le début de la soirée ? Absolument aucune idée. D'ailleurs quelle importance ?

- Je vois ... Mais mon coeur n'est pas le seul à battre fort me semble-t-il.

Sa main était toujours posé sur le torse du jeune homme. Seul un fin tissus séparait ses doigts de sa peau. Elle s'en rendit compte rapidement mais ne retira pas sa main. Maintenant ils étaient face à face. Leur souffle se mêlait presque. Combien leur restait-il ? Pas vraiment beaucoup.

- Green, n'avez vous pas peur des conséquences que ce geste aura ? Je ne suis qu'une amnésique sans le moindre avenir. Mais il me semble que dans votre trousseau il y est une clé qui m'appartienne, seulement il semblerait que j'en ai trouvé une moi aussi. Dois-je vous la rendre ou la garder un peu ?

La voix cristalline s'était perdu dans le silence de cette nuit dans un autre monde ... bien plus loin que celui de leur corps.

Ambre, fatiguée de l'ambiance animée de la ville haute, cherchait un endroit où se reposer un peu loin du brouahaha de la cité. C'est tout naturellement que ses pas la conduisirent en direction du parc. Elle avait besoin d'un endroit calme pour réfléchir. Cela faisait quelques temps à présent qu'elle était arrivée en Aelis, et elle aimait cet endroit. Elle ne venait que très rarement au parc, mais c'était toujours pour elle un grand moment de plaisir durant lequel elle pouvait se retrouver et faire le point sur ses pensées.

La bouffonne pensait se retrouver seule. Mais elle aurait dû se douter que par une nuit comme celle-ci, ce serait loin d'être le cas. Au loin elle distinguait plusieurs personnes qui semblaient faire un pique-nique, un barbecue ou rire ensemble, elle ne savait pas trop. Elle aurait bien aimé aller voir de qui il s'agissait, mais elle n'osait pas troubler une réunion qui semblait si joyeuse. Au loin, elle entrapercevait deux silhouettes assez proches l'une de l'autre. Là-bas aussi, il serait malvenu de se présenter à l'improviste.

Ambre sourit. Cet endroit lui semblait paisible et accueillant, doux comme le printemps. Elle ouvrit sa besace pour en laisser sortir sa marmotte-tortue-taupe. Celle-ci s'étira longuement, baîlla en faisant scintiller ses dents au soleil puis bondit hors de son refuge pour se précipiter vers le petit groupe qui avait l'air si joyeux.

La bouffonne la laissa faire avec un sourire mais ne fit aucun mouvement pour se lancer à sa poursuite. Que son animal s'amuse s'il le souhaitait, la jeune femme n'avait vraiment pas envie de perturber cette joyeuse réunion. Au lieu de cela, elle posa sa besace au pied d'un arbre et retira sa coiffe de bouffonne pour la première fois depuis longtemps. La brise se mit aussitôt à jouer avec sa longue chevelure de jais, la mêlant aux bandes colorées de son costume délavé dans une danse paresseuse.

Ambre poussa un grand soupir avant de se mettre à chantonner doucement. Des silhouettes issues de sa mémoire apparaissaient peu à peu sous ses yeux, souvenirs heureux d'un temps révolu, la faisant sourire, le regard dans le vague. La bouffonne commença à danser lentement, comme bercée par le son de sa propre voix, avant de se mettre à enchaîner les figures, mais là aussi avec douceur, comme si ses membres soudain engourdis ne pouvaient plus fonctionner qu'au ralenti.

La jeune femme se sentait bien ainsi. Elle entendait des rires au loin, le bruissement du vent dans les feuilles, et peut-être le ruissellement d'un cours d'eau, quelque part. Réalité ou imagination ? Elle ne faisait plus réellement attention à ce qu'il se passait autour d'elle, concentrée sur elle-même. Elle ne se rendit pas compte que sa danse la menait peu à peu en avant, de plus en plus près de la joyeuse bande réunie, absorbée par la magie du moment.

Et d'un coup. Tout fut fini. Alors la bouffonne se redressa et se rendit compte qu'elle se trouvait en face de beaucoup de personnes, certaines qu'elle connaissait et d'autres non. Elle ne put s'empêcher d'éclater de rire. Et salua gracieusement ses spectateurs improvisés, assez contente de leur air ébahi, au final. Elle attendit leur réaction avec un sourire, le visage baigné d'une douce lueur de joie.

Green posa lentement sa main sur celle de la demoiselle, l'appuyant plus encore contre son coeur. Il lui sourit, presque naïvement. Au loin, on percevait l'ombre, qui commençait à filer, tout doucement. Ils avaient passés toute la nuit ensemble, et le matin était amoureux. Il avait plongé ses yeux de braise dans les siens, il y avait déversé toute sa tendresse et sa passion.

- Gardez cette clef, Princesse. Vous l'avez trouvée, elle vous appartient. L'important n'est pas ce qui se passera après que je vous ai embrassé, mais plutôt, ce que vous ressentirez à ce moment là.

Il s'approcha plus encore de son visage, mêlant leur deux respiration. Leurs lèvres se touchaient presque. Elle demeurait parfaitement immobile, figée comme une statue de bronze. Souriant, il lui murmura :

- Seriez-vous effarouchée par le Maître des Clefs, Kyara ?

Alors, lentement, dans un mouvement qui parut durer des heures, tandis que le monde était suspendu à leurs vies, les amants se rapprochèrent, se rencontrèrent. Leurs paupières se refermèrent. Un baiser. Tendrement, Green passa ses bras autour de sa belle, caressant sa peau sous sa robe de cerise. Un autre. Une paleur apparut à l'orée de la jungle. L'aviateur passa ses doigts dans les longs cheveux de Kyara. Elle l'embrassait avec toute sa timidité, et toute sa passion à la fois, d'une douceur infinie. Un oiseau lançait une lente et mélodieuse complainte, à travers le parc endormie.
Il se recula à peine. la contempla un moment...

En observant la danse de ambre, Teysa décida qu’il était tant de quitter le couple sous leur pluie de pétale de tendresse, pour se joindre au rire et conversation, provenant du feu de camp.

Il profita de l’apparition de Ambre pour pouvoir se mêler au groupe de façon inaperçue. Mais, quand tout le monde restai bouche bée devant sa danse endiablée, lui ne put s’empêcher de complimenter la dame sur sa danse endiablée.

- Quel danse magnifique ! Quel rythme ! Franchement très chère vous êtes épatantes. Vos pas infernale, et votre danse diabolique, prennent cette assemblée de cours, nous laissant béat face à tant de beauté.

Il fit une belle révérence et baisa la main de la bouffonne, puis se redressa, un immense sourire au lèvre

Invité

Une plume vole et virevolte au gré du vent, baladant ses tissus sur de vifs courants d'air, esquivant les rares nuages du paysage. Soudain! Bousculée par une bourrasque violente, la voilà jetée bien bas sur terre. Tant bien que mal, elle plane entre les arbres dont elle approche les cîmes. Voilà qu'une épine se présente; d'un geste adroit la plume se tord et se contorsionne. Ouf, la collision est évitée.

Paf!

Elle n'avait pas vu la grosse feuille qui choyait d'un immense pinède. Cible abattue, elle chute violemment, se casse et se brise presque contre les branches.

Un corbeau confortablement perché assista à ce drame. D'un petit bosquet, il regardait la plume tomber de son ciel. Indifférent spectateur, il laissa choir la pauvre créature. Ses pupilles s'écarquillèrent cependant lorsque de cette petite chose blanche sortit soudain un énorme bras, gros comme celui d'un homme. Un pied surgit alors, accompagné d'une jambe. Bottée! Une main se forma sur le bras, qui ensuite se ganta. Foutredieu! Ca ne va pas! se dit le corbeau. L'intelligent animal eut la présence d'esprit de quitter son bosquet pour un bambou non loin.

Trait d'esprit qui lui sauva la vie: l'énorme machin s'écrasa sans grâce aucune dans son précédent habitacle. Le corbeau s'approcha lentement de la masse inerte qui se présentait à lui. Qu'est-ce?

-Nom de nom d'une plume. Vent damné!

Une plume qui parle? C'est impossible. Le corbeau s'en alla donc pour laisser vaquer l'étranger à ses occupations: sans doute son esprit lui jouait-il un tour.

-Merci du coup de main, l'ami! grogna le corps. Un corps qui se relevait péniblement. Un corps, précisons-le, vêtu de manière fort élégante. Le jeune homme, car il s'agissait d'un mâle peu âgé, épousseta son gilet de corps gris.

"Enchantement à la mords-moi-le-noeud...Au moins, j'ai mes vêtements cette fois."

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