Les courants d'air (Tome IV)

Je suis désolé si je te trompe. Vraiment, mais depuis le temps qu'on se tourne autour, il fallait bien que ça arrive. Le moment où l'un de nous deux va voir ailleurs voir s'il peut y trouver un surplus d'affection et de satisfaction à mettre dans ses bagages. Je sais que tu ne va pas apprécier, c'est un peu vache de ma part, surtout après tout ce que je t'ai dit. Après toutes ces heures d'une attente fébrile qui nous ont mené dans cette confusion étrange. Je te trompe, je rêve des bras d'une autre. Quand j'entends sa voix c'est tout mon corps qui déraille, j'ai juste le temps de cligner des yeux pour endiguer le flot d'émotion qui me submerge. Elle est belle, plus belle que toi même. Et si je te fais cette déclaration ce n'est pas pour te narguer, ni pour te faire pleurer, simplement que tu comprennes qu'entre nous, c'est différent. Elle est gentille et attentionnée, un rien dévergondée mais terriblement passionnée. Elle me donne plus que toi, ça paraît égoïste peut-être mais quand je suis avec elle je n'ai pas l'impression d'être dans une impasse.

Et puis, ne fais pas les mijaurées, j'ai deviné depuis bien longtemps dans tes yeux que tu couches avec bien d'autres que moi, d'autres bien plus forts et habiles que moi. C'est de la poudre aux yeux que tes larmes que tu verses, tu fais la surprise face au juste retour du bâton. Mais tu m'as trop trompé pour que je fasse voeu d'abstinence maintenant que le choix se présente. Tu ne m'as pas suffisamment donné, peut-être était-ce le plus que tu pouvais mais tant pis. Rassure toi, ce n'est pas un adieu, au pire un au revoir, mais au fond de moi je sais que c'est un à bientôt. Ecriture, je te trompe pour une autre femme, une vraie cette fois.