[Divagation] Les courants d'air

double pouce !

Lorsque Jon se réveille ce matin là, perdu sur une plage inconnue près d'un monticule de bocks de bière à moitié vidées jonchant le sable fin et souillé de vomissures et de ruines d'hymens rouges et séchés, il sait qu'il aura des problèmes pour le restant de la journée.

Pourquoi son père a-t-il laissé trois messages sur le répondeur de son frère ?
Pourquoi le téléphone de son frère est abandonné au fond du sac à dos vert d'un inconnu barbu et ronflant, qui refuse obstinément de se réveiller ?

Non loin de là, les premiers touristes allemands envahissent à nouveau ces plages de l'atlantique, sandales aux pieds, bob sur la tête, wurstels et jus d'airelle dans la glacière.

Jon, lui ne sait s'il doit se rendre immédiatement à l'hôpital le plus proche à la recherche de Nathalie, ou s'il doit d'abord maquiller les décombres suspects et les restes infâmes de cette débauche nocturne sans commune mesure avec la simple "soirée autour du feu", coutumière des groupes d'adolescents de son âge.

Mais Jon n'est déjà plus un adolescent. Et il se souvient avoir brièvement partagé l'intimité d'une culotte en coton et de sa propriétaire. Qui était-elle ? Quelle langue parlait-elle ? Etait-elle non seulement majeure ?

Face à son destin, incapable de surmonter le trou noir de sa gueule de bois, le jeune homme devra remonter la piste de ces souvenirs nauséeux, jusqu'à retrouver son frère perdu.

Déjà les gendarmes s'avancent vers lui sur cette plage matutinale. Au loin on entend le ressac doux et régulier des jeunes vagues du jour.

Un peu moins loin, les remugles de biles emplissent l'air, font fuir les touristes allemands et attirent les mouches aux abdomens chatoyants bleus et verts.

Il est sept heures du matin ce samedi du mois de juillet 2012.



Dans ce premier roman, le jeune auteur Jérémy Ayasses explore les aléas d'un garçon de son âge, à travers les remontées d'alcool et de drogues et les souvenirs vaporeux d'une nuit d'été. LA NUIT.

J'ai donné mon corps à la nuit, ne nous parle pas d'une simple cuite sur la plage entre garçons et filles désoeuvrées, laissés à eux-mêmes par un cruel été et prêts à tout pour se sentir vivants et trouver leur place entre l'enfance et le monde des adultes.

Bien au-delà de ce rite de passage juvénile, le roman nous emmène là où nous n'osons regarder : dans la folie quotidienne de nos illusions perdues. Chaque ligne nous rappelle que nous avons agis de même à un âge où le monde se dérobait sous nos pieds, à une époque où la société nous voulait du bien et ne respectait notre désenchantement qu'avec une lugubre compassion amusée et méprisante.

J'ai donné mon corps à la Nuit, le roman de l'été.


Extrait :

Citation :

"Allo ?
- oui Jon !
- Mais... Mark, c'ets toi ?
- non Jon.
- Mais qui êtes vous ?
- Je suis ton père.
- Papa ? Mais... pourquoi ? Je veux parler à mon frère !
- Il n'est pas là ! Il est trois heures du matin. Il est temps de rentrer tu ne crois pas ?
- Je... Je ne peux pas ! Je... Je veux savoir.
- Mmm.
- Papa ?
- Oui ?
- Etait-ce si différent à ton époque ?
- A ton âge j'étais à la Guerre. Tu te souviens le Golfe ? Quand je suis parti pendant des mois avec l'armée.
- Tu n'avais pas mon âge, à cette époque ! C'était en
- Tu étais déjà né et j'avais ton âge.
- Tu veux dire qu'à cette époque c'était plus facile ? Vous étiez tous responsables c'est ça ? Vous saviez que ça n'allait pas durer ?! Papa ! Je ne sais plus qui je suis ! Je veux...
- Calme-toi Jon. Ce n'est pas grave. Fais ce que tu as à faire. Tout ce qui appartient à cette nuit est sans conséquence sur tes meilleurs lendemains...
- Papa, il y a cette fille qui frotte ses nichons contre mon dos. Je rois...
- Ok.
- Merci Papa !"

Jon raccrocha, laissa tomber le téléphone de l'inconnu dans le sable alors qu'il pensait le remettre dans sa poche. Il se retourna pour faire face à l'adolescente. Celle-ci, à demi-nue et à genoux, se cambra le plus qu'elle pu en face de lui pour vider cul-sec une nouvelle bouteille de bière. Puis elle se redressa d'un coup, lança sa bouteille vide à l'obscurité de l'instant et s'approcha de Jon. Elle perdit l'équilibre et se rattrapa de justesse avec les avants bras. dans le sable.

"On va baiser, mec ! Oh ouai ! tu vas me prendre et me donner tout ce que t'as de meilleur en toi. Mais pour ça, avant ça !, quelle heure il est ? On s'en fout ! D'abord, je vais dégueuler. Tu vois là bas ? Derrière la dune ? Je vais me lever et je vais aller faire pipi là bas, derrière la euh... dune ! Et on dirait qu'en fait je vais faire pipi alors qu'en vrai je vais gerber ET pisser ! Mais pour que ça soit ro.. ro... romantiqueuuuhhhh"

La fille finit sa phrase dans une violente éclaboussure de bile. Une marée nauséabonde s'approchait des pieds nus de Jon. Il lui fallait déguerpir. Et surtout retrouver ses chaussures neuves.

On en parle dans la Presse :


"Splendide. D'une honnêteté encore jamais vue" - Le Nouvel Obs

"Certainement LE livre de l'été ! A lire sur toutes les plages de France" Madame Figaro

"Craspek, dérangeant, génial" - Les Inrock

"Jérémy Ayasses, où la success story du nouveau Marc Levy" - Pèlerin Magazine

Les pelleteuses c'est hasbeen.

Nous pour le pétrole on a des supertankers belges.



Dites, Ogame, c'est pas un jeu vidéo php tout moisi ?

Ah si oui. Un jour je comprendrais, sans doute, en devant adulte, le fait de partager de la grande littérature de superbes écrivains sur des fora de ce type... Sans doute le manque de volonté qui nécessite un besoin irrepressible de se prouver qu'en un mois on va écrire, l'apassion et l'apathie branlatoire d'un groupe de tocards de khagne ou d'universitaires pas encore repentis qui procrastinent et qui n'a pas pipé mot à l'argumentaire pétrolifère, je l'accorde, d'une communauté délétère mais qui a le mérite elle au moins de ne pas pisser sur son auditoire. Le barbarisme littéraire alors oui, notre supertanker belge, il va trouver du pétrole. Et on va leur déverser sur la gueule, parce qu'on a pas peur d'Ellis Island, nous.

C'est trop camion.