Qui a volé Edéa ? [Enquête]

Et elle courait, courait. Fuyait. Derrière elle, Dame Cassiopée et Tobine suivaient sa course rapide. Essayant de garder son sang froid, elle revivait les derniers instants, tandis que défilait le tunnel. L'intervention de Ramrod, sa bourde affligeante, l'apparition soudaine de l'ange aux immenses ailes, puis leur propre course dans le labyrinthe des couloirs... Dans quel guêpier s'était-elle jetée?

Alors que sa confusion s'atténuait peu à peu, elle ralentit: le couloir se faisait de plus en plus sombre. Une majestueuse porte se dévoila soudain au bout de la coursive. A croire que fuir Ramrod faisait pousser des ailes, pour se retrouver au fin fond de l'aile Est de l'Académie. Pour se retrouver dans les quartiers des élèves, devant cette porte si gigantesque, que Nahïs avait peine à pousser le lourd battant. Suivie toujours des deux amies, la lutine entra dans la pièce.

Ici, le plafond se paraît de couleurs au rythme des humeurs des élèves circulant dans la salle. Il était issu d’une prouesse technique ayant donné bien du fil à retordre aux ingénieurs de Wilwarin. Aujourd'hui, nuancée de teintes allant du carmin à l‘ambré, la voûte attestait du trouble de la lutine. Au centre de la pièce, une table. Massive. Elle remplissait tout l’espace, ornée de miettes de pain semées ça et là, comme vidée à la va-vite. Car il était bien connu que les élèves préfèrent languir dans le chaud cocon de leur couette… C’était un inextricable mélange de fourchettes à l‘abandon, bouts de pizza, crêpes Suzette, échaffaudage d’assiettes, taches de confiture, bols à moitié vides dans lesquels flottaient des cadavres de céréales, sandwichs égarés, un amoncellement de fruits exotiques, et une immense corbeille à pain qui garnissait la table. Et aussi beau était le plafond, il ne parvenait pas à faire oublier le magnifique désordre qui régnait … S’éclaircissant la gorge, Nahïs enfin apaisée se tourna vers les deux amies:

-Ahem… C’est notre coin pour déjeuner… enfin, coin…galerie conviendrait mieux peut-être, sourit-elle. Même si l’on voit que les élèves ne sont pas préoccupés par la propreté du lieu!! Enfin, je dis ça… je participe au bazard ambiant je crois…

Les deux amies la regardaient, médusées par le désordre ambiant. La lutine poursuivit à la hate:
- Mais vous savez, on range de temps en temps…

Toujours silencieuses
- Et Sephi vient d’arriver à l’Académie! Vous savez, lui et ses crêpes… puis chacun ajoute son grain de sel! La belle époque, c’est quand Teysa était parmi nous! Alala… le sombre bonhomme avait un appétit à toute épreuve!
Bon j’avoue, c’est un vrai capharnaüm… mais cela nous permettra peut-être de trouver des indices! La porte au bout de la salle mène aux chambres… qui sait? Peut-être trouverons-nous quelque chose d’intéressant! Conclut Nahïs, soudain plus enjouée.

Enfin arrivé ! Pas facile d'aller à la cité flottante. Le seul moyen, si on n'avait pas la possibilité de voler, était de prendre ce drôle d'appareil qu'est le dirigeable. Il a suffit à Slider de se planquer sur le ballon, oui, sur le ballon. Ce dernier, gonflé d'hélium, était en effet très confortable. Et puis, de là haut, la vue était très magnifique. Le dirigeable a finalement décollé, et, deux jours durants, a volé vers la légendaire cité céleste. Il ne fut pas le seul à voler d'ailleurs...

Parvenu à la cité, Slider scruta les alentours. Ou peuvent bien crêcher les A.D ? Je suppose qu'ils sont dans une sorte de ces grands bâtiments, pensa t'il. Il regarda autour de lui et son regard fut attiré par un bâtiment plus grand que les autres. Les voilà !

Le maître voleur n'eût aucun mal à entrer dans le bâtiment. Comment est il entré ? Par la porte principale, pardi ! Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Mais la difficulté s'accrut vers les derniers étages. Effectivement, seuls les gardiens et les Ames Damnées ont accès au sommet de l'immeuble. Qu'importe, les bouche d'aérations conduira Slider la ou il le souhaite : Vers les enquêteurs, les Ames damnées et un éventuel indice. Pratique ces bouches d'aérations ! Après tout, elles n'ont pas été nommées grand-routes des voleurs pour rien. Après quelques minutes à ramper dans le dédales de tuyaux carrés, notre ami trouva ce qu'il chercha. Il entra discrètement dans la pièce ou se déroula une conversation.

Cassiopée, Nahis, et d'autres enquêteurs parlait avec Ramrod, l'être de plus puissant de tout Ter Aelis. Il dégageai une puissante aura. Ne jamais provoquer sa colère. Slider écouta. Puis, désintéressé, il chercha un indice. Au lieu de cela, il trouva Dounette, affairée, en train de ranger quelques précieux livres. Elle était magnifique à contempler, et d'une gentillesse légendaire. C'est elle qui a convaincu Ramrod de l'utilité de Slider. Par chance, les Ames Damnées sont bonnes et justes. Slider eût du mal à détacher son regard de la belle jeune femme. Il aurait bien voulu la voir plus longtemps, et même lui parler, mais il a une enquête en cours, et on lui serait redevable s'il parvient à trouver le voleur, ou même trouver un indice.

Tiens, une ombre. Etrange. Elle a laissé cet étrange parchemin. Avec discrétion, notre voleur s'en empara et ne pût s'empêcher de lire. Seulement voilà, le parchemin était écrit dans une langue inconnu... en tout cas pour lui. Peut être que cassiopée pourra le déchiffrer, se dit il. Facile, elle vient juste de partir dans les sombres couloirs de l'académie. Mais avant de partir, il déposa une rose bleue sur le bureau de Dounette (un vrai magasin sous sa cape). "Avec les compliments de Slider" indiqua le parfum de la rose. Seules les femmes d'une grande sensibilité peuvent déchiffrer ce parfum. Ramrod n'y verra que du feu.

En route pour les couloirs sombres. Les ténèbres, enfin ! Les amies de tout voleur qui se respecte. Le voleur marcha, marcha et marcha encore. Quand cela va t'il finir ? Soudain, au détour d'un virage, une pièce bizarre. Les enquêteurs.

-"Qui est là ? " demanda cassiopée.
-"J'ai peur", déclara Nahis.

Une ombre se détacha. Slider.

-"Ceci pourra peut être vous aider" dit Slider en tendant le parchemin à Cassiopée. Elle le prit puis le Maitre voleur disparut dans les ténèbres.

Arrivées à l’extrémité du long tunnel, Nahis poussa une lourde porte et les trois femmes se retrouvèrent dans le quartier des élèves. Cassiopée n’y avait jamais séjourné même si elle suivait les cours de l’Académie. Sa qualité d’élève du collège graphique lui permettait de vivre sur Atalante près des espaces marins. Elle venait d’ailleurs rarement sur Wilwarin.

Nahis paraissait soulagée de se retrouver dans ces lieux où régnait l’ordre des individus vivant détachés du monde et de ses obligations. Partout s’entassaient vêtements sales, vieux reliquats de repas pris sur le pouce et papiers volages.

Alors que Nahis les guidait vers le fond de la pièce, Cassiopée perçut distinctement un mouvement de tissu froissé et déplacé à proximité. Quelqu’un était dans la pièce.

- Qui-est là ? dit-elle

Une ombre surgit de nulle part, effrayant Nahis sur son passage. L’homme caché dans la pénombre lui tendit un parchemin que Cassiopée prit avec méfiance puis il s’évanouit dans l’ombre aussi subrepticement qu’il était apparu. Tobine avait esquissé un geste pour le suivre mais l’homme avait déjà disparu.

Cassiopée se retrouvait le parchemin dans les mains, s’interrogeant encore sur le personnage.
Elle examina attentivement les traces laissées par un sceau que l’on avait fait sauter brutalement. Il lui faudrait se pencher sur cela plus tard. Elle déroula la feuille. Sous leurs yeux médusés, se trouvait dessiné un plan.

- Etrange… Pourquoi donc cet homme nous a-t-il procuré ce plan ?

Puis observant de plus près le dessin, elle constata que l’espace représenté était particulièrement vaste.

- De quel plan peut-il s’agir ?

Tobine avait juste haussé les sourcils d’un millimètre, à peine surprise par l’arrivée de l’homme. Mais Nahïs avait fait un bond en arrière devant cette apparition soudaine. Qui avait disparu aussi vite. Mais qui était cet homme? Mister mystère…

Cassiopée tournait et retournait le plan qu’avait laissé l’homme entre ses mains, cherchant une fois de plus un indice, aussi minime soit-il. Et il y en avait plusieurs. La lutine hésita, puis éluda la question:

- Un sceau… seuls les hommes de pouvoir ont l’honneur de frapper leur parchemin d’un sceau, non? On pourrait monter à l’étage des mentors pour chercher un sceau similaire, ou alors découvrir dans les archives quelle institution utilise celui-ci?

Soudain enjouée, Nahïs frappa dans ses mains:
Allez hophophop!!! On se bouge! Pas envie de moisir ici! A vos marques… Prêts? Partez!!!

La gamine piqua un sprint vers l’escalier le plus proche. Médusées, l’elfe et la naïade échangèrent un regard. Décidément…

A l’étage des mentors, non seulement l’ordre régnait, mais le décor rayonnait de somptuosité. Les mentors ne se refusaient décidément rien, pensa Nahïs amusée. De grands drapés bleus tombaient le long de colonnes agrémentant le corridor. Entre les colonnes, des portes sculptés s’ouvraient sur l’appartement de chaque mentor. Par où commencer?

La première porte qui se présenta à Nahïs, Cassiopée, et Tobine, avait une poignée recouverte de poussière, comme si personne ne l’avait ouvert depuis bien longtemps. Elle s’ouvrit dans un grincement lugubre. Laissant Cassiopée et Tobine avancer dans la pièce, Nahïs hésitait à rompre le caractère sacré que représentait l’Autorité… Respirant un grand coup, elle finit par entrer elle aussi. Des toiles d’araignées… Beuh. Aucun parchemin à la ronde. Donc aucun moyen de comparer avec le sceau du leur. Demi tour droite.

La deuxième porte était cadenassée. Cassi passa donc à l’action, ensorcelant le vilain cadenas qui leur barrait la route. Sous l’effet de l’enchantement, celui-ci tomba à terre dans un bruit sourd. Un grognement se fit entendre derrière la porte… Hésitante, la naïade poussa la porte doucement… Nahïs se tordit le cou pour discerner quelque chose dans la pénombre, entre les hautes statures des deux dames. Le grognement s’intensifia. Cassiopée se tourna vers la lutine, l’air inquiet, et celle-ci réfléchit à toute vitesse. A qui ce bureau appartenait-il? Soudain, la lutine comprit.

-Ferme, ferme la porte!! Vite! Cria-t-elle affolée.

Cassiopée ne chercha pas à comprendre et obéit aussitôt.

-Ce sont… ce sont les deux cerbères de TrOn je crois… Ils ont fait un carnage l’autre jour en terrorisant deux élèves. Ils venaient voir TrOn… Il n’était pas là lui, mais ses cerbères, si ! Heureusement qu’ils sont malades. Parce que mon mentor n’étant plus là, ils dépérissent…

Troisième porte. Auraient-elles plus de chances?

La lutine les menait tambour battant. Tobine et Cassiopée la suivaient dans le repaire des mentors de l’académie.
Nahis n’hésitait pas, elle ouvrait porte après porte, ne craignant rien. Elle menait la recherche. Pourtant, l’Académie restait réellement vide….

Tobine se dirigea vers une entrée bien close et s’introduisit seule dans la chambre.
Cassiopée s’enhardit à son tour et pénétra dans le seul appartement dont l’accès restait grand ouvert.

Un grand désordre y régnait. Il exhalait de l’espace une odeur de bête, prenant à la gorge les arrivantes. Un immense lit défait occupait l’aile Nord de la pièce. Sur les murs, Cassiopée reconnut des tableaux peints par Solyane, une nouvelle graphiste du collège qui exposait également dans le consortium. Ainsi, la personne vivant ici s’intéressait à l’Art, voilà qui était motivant ...

- As-tu vu Nahis ? Celui-là collectionne les tableaux. A mon avis, ça peut valoir le coup de chercher plus en profondeur ici. Avec un peu de chance, on va trouver le tableau dans un tiroir.

Mais les tiroirs et les étagères ne révélèrent aucun trésor. Des livres. Beaucoup de livres.

Cassiopée s’approcha de la baie vitrée. Elle eut juste le temps d’apercevoir une silhouette courbée et ratatinée se cacher derrière les rideaux de la fenêtre qui lui faisait face. Ce gardien avait ses observatrices ou peut-être même une admiratrice.

Elle contourna ensuite un vélo d’appartement bien placé en évidence devant l’écran de télévision.

Alors qu’elle circulait lentement à travers l’espace, évitant d’un pied léger les vêtements usagés, Nahis ne bougeait plus. Elle semblait pétrifiée.

Constatant le changement d’attitude de la lutine, Cassiopée la regarda incrédule :

- Nahis ? Que t’arrive-t-il ? Tu sembles apeurée tout d’un coup ?

Nahis la regardait fixement, l’anxiété marquant son petit visage mutin.

- Dépêche-toi. Fit-elle. Nous devons partir d’ici très vite.

Sans se précipiter, mais ne prenant pas la remarque de Nahis à la légère, elle poursuivit ses investigations tout en lui demandant ?

- Mais, dis-moi au moins ce qui t’inquiète tant ?

Cassiopée venait d’éviter un énorme tas de papiers déchirés et brûlés. Elle en déplia un et lut à haute voix :

Frissonne d’une caresse
Laisse donc la tendresse
Augurer les prémices
D’une seconde de délice.

Elle connaissait ces vers… Qui donc les avait écrits ?

- Sais-tu qui écrit ceci ? C’est en tout cas quelqu’un qui se cherche beaucoup ? As-tu vu la quantité de brouillons ?

Nahis avait encore pali.

Sur le bureau chargé de livres, elle reconnut certains titres qu’elle appréciait particulièrement : « La fée Carabine ». Elle se tourna vers Nahis :

- Tu l’as lu celui-là ?

Mais Nahis restait muette, rigide.

Elle entra dans la salle de bains, se prenant les pieds dans le pèse personne qui trônait en plein milieu de l’espace. Un string léopard trainait dans un coin. Cassiopée sourit pensant soudain aux dessous des robes rouges… Ramrod aussi portait de jolis caleçons.
La pièce était encore chargée de l’humidité lourde et chaude d’une douche prise il y a peu de temps.
Elle ressortit de la pièce un peu déçue.

-Je me demande bien si nous trouverons quoi que ce soit ici…
Mais dis-moi Nahis. Pourquoi doit-on nous en aller si vite ?

Alors, d’un mince filet de voix, petit souffle timide, Nahis murmura un mot, un seul :

- Tr0n….

Réforme de l'académie.
Création du comptoir.
Dossier d'élèves.
Parchemins en tout genre sous l'bras.

De la poussière sur le museau, il ne restait plus qu'à fermer la grande porte de l'hémicycle. Tout devait être millimétré pour la réouverture prochaine. Loupiotte à la main, cadenas verrouillé. Un peu de repos bien mérité. Le demi troll reprenait tranquillement le chemin de ses appartements. De son allure déguingandée, il reprit sa grosse hache aux reflets noirâtres, la traînant par flemme. Il venait de sortir de la douche et de son entraînement physique au duel à deux mains contre manequins désarticulés. Il rouillait depuis tout ce temps.

Sniff Sniff ?

Ca sent l'braquage ! L'odeur de poudre !

Une étrange... Des bruits à l'étage.

"Mouarf."

Allons donc rigoler un bon coup avec ces cambrioleurs.

Une bonne tête fracassée contre un vélo ça a toujours du bon.

Lavabo. Le teint lavabo. La bouche crayeuse, le sang s’était retiré du visage de Nahïs. Les yeux fixes, la nuque raide, elle ne voyait plus. Ni Cassi ni la « magnifique » chambre de TrOn. Tout était brouillard, et seuls les sons parvenaient aux oreilles de la lutine. Pétrifiée, elle s'était tournée vers la porte grand ouverte. Poum poum poum poum. Des pas? POUM. POUM. POUM. POUM. Pire que ça.
-TrOn…
Vains mots pour avertir Cassiopée, il était déjà trop tard. Le troll surgit dans l'embrasure de la porte. Les narines frétillantes, la bouche pendante.

Lavabo. Lave misère. Nahïs se souvenait. Un mois plus tôt, les yeux gonflés d’amertume, penchée au-dessus de ce bloc de faïence, elle laissait le siphon aspirer ses pleurs. Aspirer ses peurs. Son mentor disparu, elle avait parcouru l’Académie et ses milliers de couloirs dans tous les sens, traversé les ponts jalonnant la cité, sans jamais le trouver. Puis l’aventure l’avait embarqué… Aujourd’hui elle se retrouvait dans la chambre même du gardien de l’Académie, son mentor attitré, violant allègrement les codes établis. Et voilà que devant elle se dressait Tr0n, brandissant une énorme hache. Le sang de Nahïs ne fit qu’un tour. Nom de nom! Ça ne lui suffisait donc pas de disparaître sans mot dire, il fallait en plus que les deux amies lui servent de casse-croûte! Hors de question.
Bondissant vers lui, Nahïs l’apostropha violemment:

- Non mais je rêve!! Pose cette hache!! On n'est pas comestibles! Je te signale que tes cerbères sont encore en vie si tu désires des amuse-gueules! Et puis c’est quoi ces manières? Tu sais que je t’ai cherché pendant tout ce temps? Oh, surtout ne fais pas genre que tu étais affairé! Ça ne prend pas avec moi. Pose cette hache. Elle ne te va pas du tout de toute façon. Et puis tu pourrais ranger ta chambre hein! Bon je t’accorde que tu n’étais pas censé recevoir des invités, mais, tout de même…

Pendant sa vitupération, Nahïs avait entrepris de débarrasser TrOn de sa grosse hache… non sans mal.

La première difficulté pour Nahis fut de contourner le gros tas de manuscrits entassés entre le troll et elle-même. Elle enjamba donc le fouillis gênée par l’obstacle et Tr0n se dressa face à elle, immense et baveux, l’air féroce d’un ours mal léché sur le visage.
Alors qu’elle s’apprêtait à le déposséder de l’énorme hache qu’il tenait en main, et qu’à cette fin elle lança sa petite menotte dans sa direction, elle eut la surprise de voir sa main traverser la bête. Tr0n était totalement inconsistant. Vide.

Pour Cassiopée, cette énigme fut vite résolue. Tr0n avait piégé sa chambre afin de retenir d’éventuels visiteurs non désirables jusqu’à sa venue. Elle était convaincue que devant elles, se tenait une image du gardien de l’Académie, un simple hologramme fort bien imité.
Décidant qu’il était urgent de partir de ce lieu devenu dangereux, elle attrapa Nahis par le bras et la traina à l’extérieur de la chambre alors qu’au loin résonnaient des pas lourds qui pouvaient très bien correspondre à la démarche balancée du mentor littéraire.

Elles prirent la direction opposée au bruit, précipitant leurs pas légers, Cassiopée entrainant Nahis vers le bout du couloir. La nymphe étoilée ne savait pas où menait cette allée mais aucune autre solution ne s’offrait à elles.

Dans un murmure, elle dit à Nahis :

-Nahis ! vite ! dis-moi où nous arrivons ?

Nombre de messages : 170 Age : 60 Date d'inscription : 25/11/2007

Une suite de pas légers sortit tobine de sa rêverie éveillée.

Son entrée dans cette pièce l’avait ramenée quelques mois en arrière, lorsque, élève de l’Académie, Garg Kertome la faisait étudier.

Une plongée dans l’or, le rubis et la nuit l’avait persuadée. Elle était dans l’antre de son mentor.
Un lourd bureau d’ébène sur lequel trônaient des encriers, des parchemins noircis d’une écriture fine, une plume dorée posée sur une feuille à peine entamée, tout confirmait le départ précipité de l’habitant de ces lieux.

Les tentures des murs mêlaient l’or et le vermeil. Un paravent dissimulait un vaste lit recouvert de soie écarlate et noire.

Un décor flamboyant et sombre.

Tous ses conseils et commentaires remontèrent à sa mémoire…

Mais la course furtive l’obligea à réintégrer le présent.

Tobine se précipita dans le couloir.

Cassiopée et Nahis passérent devant elle. A la vue de la crainte marquant leurs visages, tobine leur emboîta le pas sans chercher d’explication.

La fuite paraissait urgente.

-Nahis ! vite ! dis-moi où nous arrivons ?

Le murmure de Cassiopée parvint aux oreilles de Nahïs, affolée, alors qu'elles arrivaient toutes les trois au bout du couloir. Face au mur. Nahïs tourna la tête à droite, puis à gauche. Aucune issue. Pas de portes, non. L'Académie avait été conçue ainsi. Les élèves surpris dans le couloir des mentors finissaient eux aussi au fond de la coursive, et comme les trois jeunes filles, entendaient le pas des mentors se rapprochant, priant de toutes leur forces pour tomber sur celui qui serait compatissant. Ce n'était pas le cas de TrOn. Si c'était bien lui qui les suivait. Dans son école, il fallait marcher au pas. Ou sinon, c'était la porte. Pas de deuxième chance. Les élèves marchaient donc au bâton, à la carotte, et aux corvées ménagères. Nahïs avait presque l'impression qu'elle était parmi ses murs depuis une éternité. D'ailleurs, sa conduite des derniers jours laissait à désirer, il ne manquait plus qu'un mentor découvre qu'elle avait introduit à l'intérieur même de l'Académie deux espionnes. Ce serait véritablement la fin des haricots.

Pressée par Cassiopée, dont l'esprit affolé cherchait en vain une porte de sortie, acculées qu’elles étaient au fond du corridor telles des proies faciles, Nahïs s‘exhorta au calme. Il fallait qu‘elle se souvienne. Il était possible de sortir d‘ici, les générations d‘élèves s‘étaient succédées et la lutine savait qu‘il existait une voie de sortie.
Rappelle-toi intima-t-elle à sa mémoire. Il le fallait. Au fin fond du couloir, le rire caverneux du mentor se fit entendre, hérissant ses poils. Plaquant ses mains contre ses oreilles, Nahïs crispa ses yeux. Ne plus entendre, ne plus voir. A l’abri de sa tête, des images rapides se succédèrent. Kinder… oui c’était un nom comme ça, qui un jour avait fanfaronné pouvoir s’échapper du couloir maudit. Kinderwalker! Ça y était! Tout lui parut clair soudain. La scène avait eu lieu à la sortie de l’amphithéâtre, et Nahïs s’était retrouvée derrière l’ex élève Kinderwalker, le faussement sérieux Kinder… Dans un sourire sarcastique, celui-ci clamait fort qu’il ne fallait surtout pas avoir peur des gardiens. Et pour preuve, on pouvait leur échapper, même coincée dans le fameux couloir à mentors. Intéressant par la conversation, et surtout d’une curiosité disproportionnée, Nahïs avait suivie le cortège d’amis, pour écouter la fin de cette passionnante histoire…
Comment avait-elle pu oublié?

Elle ouvrit les yeux. Dans un chuchotement fébrile, Nahïs expliqua la marche à suivre aux deux femmes. Il suffisait de soulever la lutine, pour que celle-ci puisse toucher le haut de la tenture ornant le corridor. Puis elle attraperait la clé, cachée depuis des lustres dans les replis de la draperie.

Aussitôt dit aussitôt fait.
Le cœur battant la chamade, Nahïs s’empara du crochet retenant la clé. De toutes ses forces, elle tira dessus. La clé ne se décrocha pas. Au fond du couloir, les pas avaient repris avec plus de vigueur. Et un hurlement ogresque que signifia aux trois filles que le sieur TrOn, il n’y avait plus à en douter maintenant, venait de découvrir ses appartements mis à mal par Cassiopée. Il fallait se dépêcher. Tobine jeta un regard des plus anxieux à la lutine suspendue aux bout de ses bras fins et musclés. Cassiopée s’impatienta, il ne fallait pas qu’elle fussent découvertes. Un fin filet de sueur se répandit sur le front de Nahïs qui s’acharnait à décrocher la clé.
Subitement, elle se pencha, et de ses petites dents aiguisés s’efforça de couper le fil. La clé lui tomba dans la main. Toujours suspendue dans les airs grâce aux bras de Tobine, elle enfonça la clé dans un trou du plafond à l’apparence d’une moisissure et dont personne n’aurait soupçonné grand-chose. Puis elle souleva une trappe de ses deux mains avec les forces qui lui restait. Le tout n’avait pas pris plus d’une minute, et la lutine se retrouva les cheveux blancs d’une poussière de plâtre. Réfrénant son envie d’éternuer, pour ne pas alerter le mentor, elle se glissa dans l’ouverture rapidement, et s‘aventura dans la sombre galerie. Tobine et Cassiopée la rejoignirent presque aussitôt, laissant le mentor s’époumoner tranquille. A présent, son pas furibond se dirigeait à grands pas vers la voie sans issue. Il espérait bien trouver une proie alléchante coincée ici. Sans plus attendre, Cassiopée referma la trappe.

Ce fut le noir total.

Nombre de messages : 170 Age : 60 Date d'inscription : 25/11/2007

« La peur donne des ailes »

Cette pensée éclata dans l’esprit de tobine.

Après avoir soutenu Nahïs, elle ne sentait plus ses bras. Même si la lutine était légère comme une plume, la crainte de voir surgie Trön l’avait en partie tétanisée. Elle s’élança vers l’ouverture et attrapa les mains tendues vers elle. Malgré cela, elle se sentit partir dans le vide. Heureusement, Cassiopée l’aida à reprendre son équilibre dans cette sombre galerie.

Tobine ignorait tout de ce lieu.

Etait-ce juste une soupente destinée à se cacher avant le départ des mentors ?
Ou bien un vrai passage dérobé dont les issues étaient soigneusement tenues secrètes par les élèves ?

Dés que Cassiopée eut refermé la trappe, un noir profond enveloppa les jeunes femmes. Quelques minutes furent nécessaires pour retrouver une vision partielle et distinguer ce qui les entourait. Elles s ‘éloignèrent le plus silencieusement possible de l’ouverture, guidées par l’affaiblissement des grognements du mentor. Celui-ci allait être fort déçu de ne trouver qu’un peu de poussière à la place des victimes espérées.

Elles avaient à peine avancé lorsqu’elles se heurtèrent à un mur.

Tobine chuchota :

« Devons-nous revenir sur nos pas ou bien l’une de vous connaît-elle la sortie de ce providentiel passage ?
Enfin pour le moment nous sommes à l’abri de la vindicte de Trön, réfléchissons et donnons chacune notre avis sur la suite des évènements. »

Puis, elle s’assit le temps de reprendre son souffle. Cassiopée semblait pensive et Nahïs examinait les lieux aussi attentivement que le permettait le peu de lumière diffusée par de fins interstices entre certaines pierres.

-Veux-tu que je t’apporte de la lumière Nahis ? Ou bien vos yeux, comme les miens se contenteront des lueurs diffuses ?

Comme Nahis, concentrée, ne répondait pas, Cassiopée conclut en son for intérieur qu’il aurait été dommage de se priver des seules sources d’informations qui leur provenaient des interstices entre les pierres. Si la lumière s’infiltrait dans l’espace restreint qui leur servait de cage, c’est que la liberté n’était pas lointaine.

Tobine chuchota :

-Devons-nous revenir sur nos pas ou bien l’une de vous connaît-elle la sortie de ce providentiel passage ?
Enfin pour le moment nous sommes à l’abri de la vindicte de Tr0n, réfléchissons et donnons chacune notre avis sur la suite des évènements.

Nahis semblait profondément refermée sur elle-même. Elle s’était recroquevillée, les yeux plissés sous l’effort de la réflexion, serrant ses genoux de ses petites mains et son menton reposait sur ses poings qu’elle tenait crispés.
Cassiopée la contempla un moment avant de répondre :

-Seule Nahis saurait dire où conduit ce lieu qui a forcément sa voie de sortie puisqu’il rejoint le secteur des chambres de mentors. Si Nahis a su trouver la clé, elle doit également savoir comment trouver le chemin qui nous mènera dehors… Mais nous ne sommes guère plus avancées concernant le vol du tableau, si ce n’est ce plan qui ne nous mène nulle part pour le moment… Etrange cet homme qui nous a apporté ce document comme un voleur…

Comme elle se taisait, elle sentit l’odeur… Elle était un peu entêtante et semblait avoir pour source les minces rayons lumineux qui passaient entre les pierres. Il s’agissait d’un parfum de fleurs capiteux et enivrant.

Sombre, il faisait sombre dans cet espèce de tunnel. Parfait. Un endroit idéal pour se soustraire à la vue de tous. Obscurité, amie du voleur, de l'assassin, de l'espion. Le noir, les ténèbres, protections du voleur. Ses alliés sûr.

Une vrai partie de plaisir cette enquête. L'aventure, l'action, l'infiltration, tout y était. Slider contempla tranquillement le groupe d'enquêtrices, loin de se douter qu'il les épiait.

-Parti, déclara Nahis.
-Etrange cet homme, je me demande ce qu'il m'a donné, répond Cassiopée. C'est un plan !
-Et ici, il y a un sceau. Seuls les hommes de pouvoir ont l’honneur de frapper leur parchemin d’un sceau, non ? On pourrait monter à l’étage des mentors pour chercher un sceau similaire, ou alors découvrir dans les archives quelle institution utilise celui-ci ?

Soudain enjouée, Nahïs frappa dans ses mains :

-Allez hophophop!!! On se bouge! Pas envie de moisir ici! A vos marques… Prêts? Partez!!!

Le groupe s'éloigna par l'escalier le plus proche, suivi de près par l'ombre. Ils arrivèrent à l'étage des mentors. Que dire... C'est richement décoré, bien ordonné, bien rangé.

-On se croirait chez des aristos, pensa Slider. Vous devez bien avoir une petite chose pour votre cher ami Slider.

Il délaissa un instant le groupe afin d'inspecter ce petit bout d'étage en profondeur. Il doit bien y avoir quelque chose d'intéressant pour un modeste voleur. Cette cassette rempli de pièce d'or ? Non, trop lourd. Cette statuette en argent ? Trop lourd aussi. Ah ! Voici ce qui ferai l'affaire : des diamants.

-Certaines personnes ne savent plus quoi faire de leur argent, heureusement je suis là pour les aider, héhéhé ! Hmm... qu'a t-on derrière cette porte ? Hum... des chaussettes sales... intéressant.

-Ferme, ferme la porte!! Vite!

Qu'est ce que c'est ? L'aurait-on repéré ? Le voleur ferma la porte, glissa rapidement vers le groupe pour tenter de comprendre. Il comprit que cette exclamation ne lui était pas destinée. Très vite, il se recamoufla dans l'ombre la plus proche.

-Ce sont… ce sont les deux cerbères de TrOn je crois… Ils ont fait un carnage l’autre jour en terrorisant deux élèves. Ils venaient voir TrOn… Il n’était pas là lui, mais ses cerbères, si ! Heureusement qu’ils sont malades. Parce que mon mentor n’étant plus là, ils dépérissent…

Cassiopée referma la porte, peut-être aura t-elle plus de chance avec la troisième porte. Plusieurs minutes s'écoulèrent Nahïs, enthousiaste, ouvra porte après porte. Etrange, l'académie semble comme vidé de ces habitants. Ou peuvent-ils être ? Tobine se dirigea vers ce qui semble la porte la mieux fermée et s'introduisit seule dans la chambre. De leur côté, l'elfe et la lutine se dirigèrent
vers la seule chambre ouverte, suivit de très près par Slider.

Dans la pièce y régnait une puanteur bestiale, une odeur de troll. Un lit défait, un capharnaüm monstrueux... Il va en falloir du temps pour fouiller la pièce. Toujours dissimulé dans l'ombre, le maître voleur évita Nahïs et cassiopée en zigzagant entre elles et alla inspecter de son côté, dans le fond de la pièce. Il passa devant la baie vitrée et s'aperçut, d'une part que Cassiopée regardait dans sa direction, et d'autre part une étrange présence de l'autre côté de la fenêtre d'en face. Paniqué, il se cacha dans un coin et attendit. Rien ? Ouf ! Elle ne l'a pas repérée, mais la silhouette ne lui a pas échappée.

Il poursuit son investigation, encouragé par le bruit du farfouillement des jeunes femmes. Visiblement, le propriétaire de la pièce aimait les tableaux : il en a accroché partout. Très joli, celui-ci. Si seulement Slider savait peindre comme cela... Des livres, des papiers brûlés, il y en a vraiment pour tout les goûts. Tient, qu'est ce que ceci ? Des chaussettes moisies. Décidément, S est verni en chaussette, ces temps-ci. S, c'est le surnom que les voleurs donnaient à Slider. Ce dernier s'imagina de retour à l'auberge des bras coupés, repaire de bandits en tout genre.

-Alors S, c'était comment cette excursion chez les mentors ?
- M'en parle pas G, J'ai fouiné dans les chaussettes sales de l'académie.

Bonne barre de rire dans l'auberge.

Le silence anormal de la pièce le sortit de ses pensées. Quelque chose de louche se préparait.

POUM ! POUM ! POUM ! POUM !

On dirai que le propriétaire va faire irruption dans la pièce. A toute vitesse, L'ombre se glissa au plafond, dans le coin juste au dessus de la porte. D'ici, aucun risque de se faire remarquer.

-Sniff Sniff ?

-Ca sent l'braquage ! L'odeur de poudre !

Aïe, repéré on dirait !

-"Mouarf."

-Allons donc rigoler un bon coup avec ces cambrioleurs.

-Une bonne tête fracassée contre un vélo ça a toujours du bon.

-On r'tourne dans nos trous ! Mince, c'est vrai, on est piégé comme des rats, se dit Slider. Mais qu'est ce qu'il pue !

En dessous, cela n'allait guère mieux. La lutine était comme pétrifié, tandis que l'elfette continuait de fouiller la pièce comme si de rien n'était. C'est alors que le monstre fit son apparition. Alors ce monstre était.. heu... enfin tout ce qu'on peut dire c'est que c'était un troll monstrueux. C'est alors que Nahïs choisissa le moment d'agir

- Non mais je rêve!! Pose cette hache!! On n'est pas comestibles! Je te signale que tes cerbères sont encore en vie si tu désires des amuse-gueules! Et puis c’est quoi ces manières? Tu sais que je t’ai cherché pendant tout ce temps? Oh, surtout ne fais pas genre que tu étais affairé! Ça ne prend pas avec moi. Pose cette hache. Elle ne te va pas du tout de toute façon. Et puis tu pourrais ranger ta chambre hein! Bon je t’accorde que tu n’étais pas censé recevoir des invités, mais, tout de même…

Courageuse petite fille. Elle tenta de s'emparer de la grosse hache de Tron, mais n'y parvient pas. Elle passa au travers de lui. Un hologramme. Drôlement bien fait. Les intrus étaient bluffés. Il devait y avoir un tas d'autres pièges ici. Un coup de chance que personne n'en ait déclenché d'autre. Cassiopée comprit qu'il ne fallait pas rester ici. Elle prit Nahïs par le bras et l'entraina à l'extérieur de la chambre, de peur du retour du propriétaire, du vrai cette fois-ci. Et effectivement, des pas lourds se firent entendre par ou est entré le faux Tron. Pas le temps de trainer, il faut partir. Et c'est toujours en glissant dans l'ombre que Slider s'éclipsa de la chambre, en suivant les deux jeunes femmes, rejointes par Tobine. Oh, les diamants. Ne pas les oublier. Demi-tour de Slider. Retour dans la chambre. Ou sont-ils ? Les pas se font de plus en plus lourds.

POUM ! POUM ! POUM ! POUM !

Les diamants ! Ils étaient là. Maintenant, retourner dans le tunnel. Cela va être difficile. Le vrai Tron (qui était plus laid que le faux) s'était déjà engagé dans le tunnel. Comment repasser devant lui sans se faire repérer ? En utilisant une ruse vieille comme le monde. Comme cette pile de livre est instable. Que se passerait-il avec un coup de vent ? Notre cher voleur ouvrit la fenêtre (en espérant que le mentor n'ait pas remarqué que celle-ci était fermée à son arrivée, sinon ça va être cuit pour l'incursion incognito). Les livres tombèrent.

-Grumpf ! Cé koi, ça ?

PAM ! POUM ! PAM ! POUM !

Retour du monstre dans la piaule.
Héhé, ça a marché. Slider se faufila derrière Tron puis coura silencieusement dans le tunnel. Les trois femmes ont ouvert un passage, qui a l'air de se refermer rapidement. Vite, plus vite. Il parvint à se glisser in extrémis avant que le passage ne se referme. Et maintenant ? Le noir total. Enfin pas tout à fait, l'oeil mécanique perçut la chaleur corporelle des enquêtrices, dévoilant leur courbes. Le petit groupe se heurta à un mur.

« Devons-nous revenir sur nos pas ou bien l’une de vous connaît-elle la sortie de ce providentiel passage ?
Enfin pour le moment nous sommes à l’abri de la vindicte de Trön, réfléchissons et donnons chacune notre avis sur la suite des évènements. » déclara Tobine.

-Besoin d'aide mesdames ?

Elles sursautèrent, elles n'étaient pas seules.

Hum, un mur. Il y a un passage derrière ce mur. Je vois de la lumière, et il y a comme une odeur. On dirai l'odeur de la rose que j'ai laissé à Dounette. Oups ! Oubliez ces derniers mots, mesdames. Alors ou peut-il être ce bouton... ah ! Le voici.

BRRRRROOOOOOMMMMM !

-Par ici mesdames.

BRRRRROOOOOOMMMMM !

Dans une sorte de grondement, à mi-chemin entre le hurlement des motobylettes slalomant dans les ruelles et la sirène d'un navire revenant au port - quoique moins puissant tout de même - le mur devant lesquelles étaient stoppées les jeunes femmes se leva, faisant suffoquer Nahïs, déjà auréolée d'une couronne de plâtre.

- Mécékoiça? cékoiça?

Le mur avait finit de s'élever, et ouvrait un passage quelque peu éclairé, aux parois lisses et brillantes. Tobine, aux aguets, surtout très inquiète de ne pas avoir perçue la présence de cet homme longiligne, s'éclaircit la gorge.

- Hum. Je crois qu'on ne devrais pas trop tarder... Je me méfie de... Enfin. Je veux dire, bref, allons-y.

Ni une ni deux, Cassiopée se jeta dans l'ouverture, lançant un regard perplexe au jeune homme qui leur avait montré la voie. Qui était-il? Comment pouvait-il connaître les passages de l'Académie, cette forteresse aux secrets pourtant bien gardés? Même Nahïs n'avait pas su...

Cette dernière, faisant fi de toute prudence, s'était avancée plus loin encore que Cassiopée sur le passage découvert.

- Hé !! Venez vite voir !!

Le chemin tracé par le jeune homme commençait en effet à s'incliner dangereusement... Bizarre. A genoux, Nahïs poursuivit sa descente puisqe nul autre chemin n'était possible. Derrière elle, Cassiopée, suivie de Tobine, le mystérieux garçon fermant la marche. L'heure des explications viendrait plus tard, le plus urgent sur le moment était de sortir de cette situation.

La voix de Cassiopée s'éleva dans le tunnel :

- Nahïs ! Es-tu bête ! Laisse toi glisser tranquillement, cette pente ressemble de plus en plus à... un toboggan !!

Effectivement, la lutine s'était arrêtée : le sol glissait trop. La surface lisse ne lui permettait pas de s'accrocher. Délicatement, Nahïs s'assit et décollant ses mains des parois, elle se laissa glisser. Tout doucement au départ, puis de plus en plus vite. Ses fesses s'échauffaient, mais rien n'arrêtait cette chute vers l'avant, le tube devenu toboggan devenait de plus en plus abrupt. La bouche ouverte, les yeux écarquillés pour essayer de distinguer quelque chose, Nahïs ne savait pas s'il fallait rire ou hurler. Complètement allongée, le corps désarticulé, le toboggan pour enfants était devenu une véritable dégringolade pour la lutine.

Le tunnel s'élargissait peu à peu. l'élève ne sentait plus ses fesses, seulement une légère odeur de brûlé. Inquiétant. Soudain, elle déboucha à l'air libre, dans un magnifique vol plané, et un hurlement à faire pâlir n'importe qui. Le derrière dans les ordures, la tête couverte d'épluchures, un regard fou et perdu , telle était Nahïs.

Le groupe avait bien réussi à sortir de l'Académie, ça oui. Mais par la déchetterie. Quoi d'autre de plus distingué ?

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Tobine était inquiète.

Pour la deuxième fois, cet homme se surgissait comme par enchantement avec la nette et noble intention de les aider.

A quelle caste furtive pouvait-il bien appartenir ?

BRRRRROOOOOOMMMMM !

Le mur s’effaça. Le problème de la sortie était résolu.

« Hum. Je crois qu'on ne devrais pas trop tarder... Je me méfie de... Enfin. Je veux dire, bref, allons-y. »

Nahïs et Cassiopée s’élancèrent dans le passage. Tobine suivit ainsi que le jeune homme.

Bientôt, l’inclinaison du sol s’accentua fortement et les parois lisses ne laissaient aucun doute sur l’usage de ce passage.

Les trois complices glissèrent comme dans un toboggan géant. La vitesse augmentait et il n’y avait aucun moyen de la contrôler.

Lorsque la lumière éclaircit le bout du tunnel, tobine se sentit soulagée même si dans sa tête, les interrogations tourbillonnaient plus vite qu’elle-même dans le toboggan.

Nahïs hurla. Cassiopée poussa un cri étouffé par…on ne sait quoi.

"OuuuuuOuf !"

D’extrême justesse, tobine évita Nahïs et Cassiopée. et atterrit sur un souple matelas de détritus.

Elle regarda autour d’elle. Mais oui ! Ils étaient bien arrivés en direct dans la déchèterie. Malgré les odeurs quelque peu incommodantes, la nouvelle coiffure de Nahïs la fit éclater
de rire. Cassiopée ne put s’en empêcher, elle non plus.

Le jeune homme semblait s’être déjà éclipser.

Sa faculté d’apparaître et de disparaître devenait une énigme dans l’énigme. Comme si elles avaient besoin de questions supplémentaires !

« Je pense, mes Demoiselles, qu’un brin de toilette serait le bienvenu.
Cassiopée, pouvons-nous aller dans l’aile de repos du collège des Arts Graphiques ? »

Cassiopée tentait de se dépêtrer du tas d’ordures dans lequel elle avait atterri. Mais plus elle cherchait à sortir les jambes de l’espèce d’amalgame qui l’entourait, plus elle s’enfonçait. Pour se rehausser, elle ne pouvait que s’appuyer sur des débris dont certaines mollesses évoquaient parfaitement les odeurs qui l’envahissaient.

Dépitée, elle observa ses compagnons. L’homme qui les avait rejointes le temps de la descente vers ces enfers orduriers avait disparu. Tobine restait là, bras ballants et leurs regards se croisèrent avant de se tourner vers la lutine.

Cassiopée ne put alors réprimer son rire. Nahis semblait avoir revêtu son habit de carnaval et sa coiffure ébouriffée et garnie de friandises malodorantes la rendait comparable à un saltimbanque en cavale.
Ce n’est qu’après avoir sollicité leur aide pour sortir de l’immense poubelle dans laquelle elle avait atterri, que Cassiopée put enfin réfléchir à leur état.

-Comme tu le dis si bien Tobine, une toilette est plus que nécessaire pour refaire surface. Je ne vois qu’un lieu où nous diriger. Si nous avons réellement dégringolé le chenal d’évacuation des déchets de Wilwarin, nous sommes très proches de ta boutique de gourmandises. Le mieux est que tu nous offres l’hébergement pour la nuit….

Et soudain un sourire élargit sa face :

-Et je pourrai enfin goûter aux mascottes de fruits juteux avec des pétales de grésillons au chocolat ?

Soudain enjouée, elle attrapa les deux femmes par un bras pour les entrainer vers l’extérieur.
C’est en chantant à tue tête qu’elles se dirigèrent vers la boutique.

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Soudain enjouée, Cassiopée attrapa les deux femmes par un bras pour les entraîner vers l’extérieur.
C’est en chantant à tue tête qu’elles se dirigèrent vers la boutique.

Les jeunes femmes avaient juste à traverser la rue pour un brin de toilette bienvenu.
Toutes trois revêtirent des toilettes adaptées avant de se retrouver dans le salon de thé.

Cassiopée gourmande passa de suite sa commande.
La lutine hésita puis se décida pour un baba.
Tobine choisit un jus de litchi accompagné d’un clafoutis.

Les trois amies s’installèrent dans une alcôve loin des curieux et déplièrent le plan fourni par l’inconnu mystérieux.

« Est-ce qu’une de vous reconnaît le sceau frappé sur le parchemin ? » Demanda Tobine.

« Quel est cet endroit ? » enchaîna Cassiopée

Amusées, elles éclatèrent de rire, enfin un vrai moment de détente après toutes les péripéties de la journée.

« Nous réfléchirons mieux maintenant que nous sommes propres et rassasiées »

Cassiopée et Tobine s'étaient penchées attentivement sur le parchemin. Mais Nahïs s'était laissée emporter par le goût savoureux de la myriade de gâteaux que l'elfe avait apporté. L'arôme subtil du chocolat flottait, et subrepticement attirait la lutine loin de la conversation. Il avait tissé une toile envoûteuse, et quand les papilles de la jeune fille furent entièrement prisonnières du moelleux et fondant cacao, celui libéra la multitude de saveurs fruitées qu'il avait pris amoureusement sous son aile . Ce fut un florilège de bouquets parfumés, alliant la douceur sauvage de la fraise des bois à l'acidité pulpeuse de la framboise. Puis, l'impression s'évanouit imperceptiblement. Et Nahïs ouvrit les yeux. Le plateau de gateaux était vide. Elle fronça les sourcils. Qui avait osé tout manger ? Qui avait osé la priver d'un pareil délice ? Elle s'apprêtait à geindre quand son regard se posa sur sa délicate jupette : pleine de miettes, celle-ci pendait tristement. Feignant un air studieux, la lutine cacha les miettes dans les replis de sa petite jupe. Puis mine de rien, elle se rapprocha de ses coéquipières, et réintégra la conversation.

Le plan s'étalait sur les genoux de Cassiopée, et Tobine se maintenait penchée pour mieux l'examiner. Le sceau, ornant le plan, semblait être une arabesque enroulée sur elle-même, tel un serpent marin. D'un style un peu vieillot, calligraphié, il avait davantage l'air d'une peinture que d'un quelconque plan d'architecte.

- Et pourquoi n'irions-nous pas voir à Atalantë, que les graphistes nous renseignet sur l'origine d'une telle estampe ?

Aller sur Atalante… Leur enquête les ramènerait donc sur les lieux même du vol ? A leur point de départ ? En songeant à toutes les péripéties qui avaient jonché d’embuches leur progression, le sourire de Cassiopée s’éteignit.

Depuis le temps qu’elles menaient leur enquête, elle et Tobine, avaient perdu nombre de compagnons valeureux, comme Calaïs ou VaineLarliclos. Certains en resteraient blessés à vie peut-être. Ainsi, elle s’inquiétait de ce qu’il était advenu de Home +. L’homme chat était habité d’une si grande douleur lors de leur dernière rencontre qu’elle envisageait le pire pour son cas. Leurs combats n’avaient pas été sans blessures. Elles pouvaient, toutes deux, s’estimer heureuses d’en être sorties indemnes. Elle se demanda soudain si le jeu en valait la chandelle.

Mais près d’elle Nahis semblait resplendir tant ses yeux brillaient à l’idée de poursuivre leur proie. Alors, engouffrant la dernière bouchée d’une croustillante nougatine fondante et parfumée des senteurs de l’été, elle acquiesça :

- Allez ! C’est dit ! Retournons donc sur l’archipel des premières mers et allons quérir auprès de nos amis l’aide dont nous avons besoin ! Je demanderai l’aide de Smirtnoff en personne s’il le faut, mais nous trouverons !!

Sur ces mots, les trois femmes se levèrent d’un commun élan et d’un pas décidé allèrent s’enquérir auprès du chef de la passerelle du moment où Wilwarin passerait au dessus d’Atalante.

Sur leur chemin, les jeunes femmes purent remarqué une svelte silhouette, accoudée au bord d'une des grandes arcades qui faisait office de fenêtre.

Tournée vers la mer qui s'étendait à perte de vue, les milliers de petites étoiles de lumière naissantes sous les rayons de soleil sur la vaste étendue d'eau venait se refléter sur les yeux dorées de cette inconnue. Tant de pensées lui traversaient l'esprit depuis ces derniers mois. Qui avait bien put lui dérober l'une de ses plus belle toiles... D'autant plus que cette oeuvre avait une certaine valeur sentimentale à ses yeux... Il s'agissait d'un cadeau... d'un présent... qu'elle avait faite à un de ses vieux amis... Ramrod...

La légère brise qui berçait tout Atalantë souleva ses longs cheveux d'un noir de jais qui se mirent alors à flotter derrière elle. Elle ferma les yeux... inspirant à plein poumon l'air marin avant de soupirer légèrement. L'elfe jetta un dernier regard las vers la mer, notamment à Belthil luisant au fond, avant de faire demi tour pour s'en retourner à son atelier de verdure où l'attendait sa nouvelle toile en cours de réalisation.

C'est alors qu'elle aperçut le trio s'approchant d'elle. Un sourire plein de douceur se dessina à la commissure de ses lèvres. Lentement, elle leva la main, la posant avec grâce et légèreté au niveau de son coeur et s'inclina en guise de salutation avant de se redresser.

"Bien le bonjour très chères. Heureuse de faire votre connaissance."

Sa voix était d'une très grande douceur, mais dans le timbre, on pouvait nettement y lire une sagesse remontant à des temps immémoriaux, ce qui donnait un côté mystérieux à cette apparence de poupée de porcelaine.

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Tobine n'aimait pas le vide. D'après le chef de passerelle, il restait deux heures avant le survol d'Atalante. Juste assez de temps pour trouver une solution très rassurante pour leur descente.

Le pouvoir de Cassiopée sur les vents offrait la possibilité d'utiliser son nid-fleur. Un berceau en bois extrêmement léger tressé par un aigle, trois corolles géantes de datura comme voile pour les ralentir, voilà le moyen de transport que tobine proposa à ses amies.

Après leur installation dans la nacelle, Cassiopée se concentra et un vent léger les souleva du jardin. Tobine ne vit rien de la descente mais Cassiopée et Nahis semblèrent l'apprécier. L'infime choc de l'arrivée fit ouvrir les yeux à tobine. Les trois jeunes femmes sautèrent du berceau et s'élancèrent vers les ateliers. Sur le chemin, une fine silhouette attira leur attention. Edéa, perdue dans ses pensées, goutait la chaleur du soleil.

Elle se tourna vers elles et leur sourit gracieusement.

"Bien le bonjour très chères. Heureuse de faire votre connaissance."

Tobine était très heureuse de cette rencontre. Edéa, l'auteure de la toile disparue, allait les accompagner un moment, c'était un signe évident du destin. L'enquête approchait de sa fin.

La descente fut courte et beaucoup trop rapide pour Cassiopée qui gonflait encore ses poumons d’air chargé de nuages. Elle avait encore les yeux remplis d’horizons sans fin quand leur nid se posa délicatement sur le sol.
Guider leur nacelle sur les courbes douces des courants descendants fut un jeu d’enfants qu’elle tenta de poursuivre le plus longtemps possible. Tobine était encore verte à leur arrivée. Cassiopée était à chaque fois surprise combien l’idée même d’un envol pouvait déstabiliser son amie. Elle réagissait dans les airs comme
si elle se dégonflait, perdant de sa superbe et se ramollissant littéralement.

Comme Nahis, du sourire plein les yeux, galopait déjà joyeusement vers la voie principale menant vers le collège, Cassiopée entraina Tobine qui reprenait déjà quelques couleurs.

Quelle ne fut pas sa surprise quand une voie inconnue les interpela.
Cassiopée eut tôt fait de reconnaître dans la souple silhouette qui les dominait sur un balcon de verdure, Edea, l’héroïne de leur enquête.
Cassiopée rougit légèrement, tentant de maîtriser l’émotion qui l’étreignait devant cette si célèbre peintre dont elle raffolait les toiles.

Stoppant leur course sous les fenêtres de la Belle, elles engagèrent une conversation sur le temps et la venue de l’été, quand tout à coup les propos dévièrent involontairement vers le sujet qui les tenait toutes à cœur. Aussi Cassiopée proposa :

- Nous ne savons toujours pas qui a pu voler la toile représentant notre âme damnée, pourtant quelques indices nous portent à croire qu’il s’agit d’un Habit Bleu portant des vêtements de haute confection et d’une texture raffinée. L’enquête sur Wilwarin ne nous a rien apporté sinon un plan qu’on n’a pas su lire. Nous rejoindrais-tu pour y jeter un coup d’œil ?

Edea observa attentivement les inconnues face à elle.

Tout d'abord, son regard se porta sur une jeune femme, qui resta pour le moins silencieuse. Elle étira sensiblement son sourire, alors que son attention se portait sur la personne qui venait de lui adresser la parole. L'étrange elfe plongea ses yeux dorés dans ceux de la deuxième dame avec une grande douceur, comme si, elle arrivait à lire ces émotions. Elle ne put s'empêcher de d'élargir son sourire, ses joues se rosissant subtilement, réalisant qu'elle rencontrait l'une de ses admiratrices.

Mais après de brèves présentations, la discussion prit un autre chemin : celui de l'enquête menés par le trio sur la disparition de l'une de ces toiles... Et quelle toile... Edea écouta les dires de Cassiopée.

**Ainsi donc, le ravisseur serait un des Mentors du Collèges de Beaux Arts d'Atalantë?**

La nouvelle la laisser pantoise. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Comment un de ses collègues avait-il put faire une chose pareil... C'était insensé!

C'est alors que la proposition de la jeune femme face à elle fut offerte à elle sur un plateau d'argent. Bien évidement qu'elle souhaitait poursuivre cette affaire avec elles. Elle si elle ne lui avait pas proposé, elle lui aurait certainement demandé elle même.

"Je veux bien vous aider. Du moins, du mieux que je le puis."

Nombre de messages : 54 Date d'inscription : 22/11/2007

Bswaaaaaaaaar.
Gendarmerie nationale, vos papiers, siouplait.

Nahïs, Tobine et Edea sursautèrent, vu qu'il n'y avait en fait personne, mais Cassiopée soupira alors qu'elle baissa la tête : une boule de poils bleus d'une petite dizaine de centimètres de haut inspectait le dessous des robes des demoiselles, en tournant autour de leurs jambes, visiblement très intéréssé et prenant des notes.

Ah oui. Bon bon bon. Mesdames, mesdemoiselles, désolé d'intervenir de manière si triviale dans votre poursuite, mais je me dois de vous annoncer que vous enfreignez l'alinéa 4 de la règle N°8 du Rôle-Play. Si, si. Il continuait lentement son inspection, inspectant le galbe des mollets de Nahïs, puis alors qu'il zieutait avidement un peu plus haut, une main plus grande que lui fouetta l'air à quelques millimètres de sa tête et manqua de le faire voltiger.
Rhôo, si on peut plus tâter son melon avant d'acheter, maintenant ...
Il s'écarta pour mieux se placer au-milieu des jeunes femmes, le sourire carnassier et goguenard et les pattes sur les hanches.

Vouai vouai, ça va pô du tout, ça, les filles.
L'alinéa est bien clair : vous ne pouvez continuer sur ce pays, en étant 4 femmes seules.
Ca pourrait créer une rupture du continuum espace-temps-crêpage de chignon.
Sans parler que vous concentrez en un seul point, un bon tiers de la gente féminine du pays, ce qui arrange fortement mes plans drague pour ce week-end.

Nan nan. Il vous faut un homme au milieu de tout ça.

Ignorant leurs mines déconfites ainsi que la stupeur marine qu'affichait Cassiopée,
il continua fièrement, pointant un ongle effilé vers son poitrail.

JE vous accompagne.
Par ordre des ... ânes bâtés.
fallait bien que je précise ça, comme s'ils m'avaient à leur botte, ces deux foutus charnus. Namé.

Nombre de messages : 170 Age : 60 Date d'inscription : 25/11/2007

"Je veux bien vous aider. Du moins, du mieux que je le puis."

Tobine était fort contente de l'acceptation d'Edea. Avoir avec elles l'auteure de la toile donnait une nouvelle dimension à leur enquête.

Brusquement...

Bswaaaaaaaaar.
Gendarmerie nationale, vos papiers, siouplait.
Ah oui. Bon bon bon. Mesdames, mesdemoiselles, désolé d'intervenir de manière si triviale dans votre poursuite, mais je me dois de vous annoncer que vous enfreignez l'alinéa 4 de la règle N°8 du Rôle-Play. Si, si.

Une voix jaillit du néant. Trois des jeunes femmes sursautèrent. Cassiopée, pour sa part, gardait le regard fixé à terre.
Tobine vit alors une boule de poils bleus effleurée ses chevilles. Elle reconnut Julius, l'impénitent dragueur de filles.

Elle fut soudain très dubitative sur la réalité de cette règle du rôle play mais la compagnie de cette adorable peluche ne pouvait que se révéler amusante et elle se garda bien d'élever le moindre doute.

Tobine se tourna vers les autres demoiselles et demanda avec un grand sourire :

"Allons-nous accepter cette présence intempestive ?
Et surtout, vers devons-nous nous diriger maintenant ?
Je ne connais guère l'archipel des premières mers, c'est donc à vous de nous guider... "

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