Qui a volé Edéa ? [Enquête]

Quand Cassiopée sentit un frôlement sur ses chevilles, elle sursauta, mais quand le frôlement devint plus appuyé, un redoutable souvenir lui revint en mémoire. Elle baissa les yeux pour se trouver au dessus de cet horrible pompon bleu pompeur de sang ! Elle n’osait plus bouger, craignant qu’un simple mouvement attire les dents du carnivore. Elle gardait en tête les traces douloureuses de sa dernière rencontre avec la bête. Aussi, préféra-t-elle le laisser se rincer l’œil ; un regard, même appuyé, valant mieux qu’une morsure.

Le rongeur de carne abandonna enfin ses jupons pour profiter des dessous de Nahis , aussi put-elle se détendre pour écouter les propos de Julius qui n’arrêtait pas de bavarder sans qu’elle ne réussisse à se concentrer sur les mots qu’il prononçait.

Soudain, un éclair de compréhension la fit presque trembler. Le monstre voulait les escorter !!
Non !!

Pourtant Tobine en paraissait ravie.
Elle s’empressa d’ajouter :

- Heu ! Julius… Non c’est inutile. Tu sais bien que l’habit ne fait pas le moine et ta couleur n’implique pas le gendarme crois moi ! Nous avons toutes beaucoup vécu…. Un homme n’est plus utile…. Heu ! Peut-on vraiment te ranger du côté des hommes ?... Sur ces derniers mots elle se tut ; craignant pour ses chevilles et tentant de les camoufler comme elle le pouvait.

L'insolente peluche aux penchants pervers et sadiques lui reniflait les mollets. Autrement dit zieutait sans vergogne les dessous de Nahïs. Le sang de celle-ci ne fit qu'un tour. Son bras fouetta l'air, à deux doigts d'envoyer valser la boule poilue. Et il avait l'audace de s'inviter dans leur voyage. Sans gêne, ce type ! Croyait-il vraiment être à la hauteur ? A voir le bout de ses oreilles pointer à quelques millimètres du sol, la lutine pouffa. Et ça se proclamait mâle ! Ca s'annonçait mal.

- Heu ! Julius…, risqua Cassiopée. Non c’est inutile. Tu sais bien que l’habit ne fait pas le moine et ta couleur n’implique pas le gendarme crois moi ! Nous avons toutes beaucoup vécu…. Un homme n’est plus utile…. Heu ! Peut-on vraiment te ranger du côté des hommes ?...

- Ecoute miniature. C'est bien beau de vouloir jouer au gendarme, seulement... Ahem. Nahïs se stoppa. Un regard de Cassiopée lui indiqua clairement que le moustique à ses pieds n'était pas si inoffensif qu'il paraissait. Et que le provoquer n'était pas du tout, mais alors pas du tout indiqué si elle voulait reprendre la route entière.

- Oui, enfin je veux dire... minauda-t-elle. J'ai rarement croisé quelqu'un à ma hauteur dans le pays. Qui plus est, un spécimen mââle !

Tobine se crispa sous l'intonation perçante d'adoration de Nahïs. Son tympan gauche était fort endommagé, la douce elfe plus habituée au bruissement des feuilles d'arbres qu'à la faune sauvage des cités.

Lançant une oeillade appuyée au monstre qui la matait les yeux luisants, la lutine s'accroupit et murmura dans un soupir :

- Julius, mon cher Julius... Non pas que je veuille t'éloigner, mais dame Cassiopée est un vrai dragon quand elle s'y met... j'aime autant mieux ne pas la froisser dans l'immédiat, ça me porterait préjudice... Rendez-vous demain soir à la Taverne...

- Bon les filles ! On s'active ? Allez sus au Consortium ! clama Nahïs, le teint empourpré, non sans jeter un dernier regard lourd de signification au carnicureuil. Puis un regard éperdu vers Edea. Comprendrait-elle l'urgence du moment ? La duperie ne fonctionnerait peut-être pas...

Nombre de messages : 54 Date d'inscription : 22/11/2007

La boule de poils, baba, avait suivie la tirade de Cassiopée puis celle de Nahïs. Même si cette dernière semblait lui proposer outrageusement la botte - ce qui aurait dû faire abondamment glousser le carnicureuil, puis l'inciter à uriner sur les chevilles de sa proie pour indiquer sa propriété - Julius restait outré d'une parole encore flottante dans son esprit :
"Heu ! Peut-on vraiment te ranger du côté des hommes ?... "

Et alors que Nahïs haranguait sa troupe de crêpeuse de chignons, on vit Julius subitement plonger les deux pattes avant dans son entrejambe, fourrageant dans sa fourrure.
... Me ranger du côté des hommes ... Mmmrff ... Vais t'montrer si on peut me ranger chez les hommes ... moi ... le Rocco du Noisetier à pois ... OooOOh ... 'Vais vous la flanquer sous le museau pour vous prouver que chez les carnicureuils tout n'est pas si petit naméééééhoooooooo ...
Tâtonnant, écartant les touffes de poils pendant quelques secondes, Julius trouva enfin, fier comme un petit garçon qui sait s'habiller tout seul, l'objet de sa convoitise. il releva la tête, l'œil mauvais vers les femelles moqueuses ... pour constater qu'elles avaient déjà fait une bonne vingtaine de mètres en direction de l'archipel.
Sa mâchoire heurta les pavés avec un bruit creux.
Ses yeux brillèrent d'un rouge profond presque noir, ses oreilles s'étaient couchées vers l'arrière de colère.

FRRZHKXMPH.
Elles l'auront voulues, ces charnues !

Il plongea vers le petit bousquet de fleurs à côté de lui, en tira une oreillete anthracite qui avait marinée assez longtemps dans le compost. Il se l'harnacha sur l'oreille droite, appuya sur le bouton et attendit une seconde.

OUAIS C'EST MOI.
BON ... Quoi, moins fort ?, rhoo chuis énervé hein ...
Hm ? ...
Ouais bé la prochaine fois tu y vas, toi.
Des vautours, je te dis ! Elles ont mis en doute ma virilité mythique !!
A moi !!
Moi qui ...
Ouais bon - ok - je fais court.
...
Hm.
...
Ah bon ??
...
Tu rigoles, là ?
Ah.
Non.
...
Hm.
...
Et chuis obligé, c'est ça ?
...
Bon.
...
T'es chiant, tu parles trop là.
...
(Non non, j'ai rien dit)
Ok, comme tu veuuuuuuuuux ...
... De toutes façons, hein, c'est toi-qui-commandes.
... Gros sac.

Et il rappuya sur l'oreillette.
Julius jeta un regard encore vers le quatuor, au loin, entrant dans le Consortium.
Il fit claquer deux fois ses dents efillées en émettant un petit grognement de satisfaction.

'Vais pas vous lâcher tout de suite, finalement ...
Et ... Nahïs, ma mignonne, on ira voir si ma rose est déclose, foutrepoil des baballes en furie.
YeK.

Nahïs avait pris la tête de la troupe féminine. Vite, vite ! Mettre le plus d'espace entre elle et la boule de poils. C'est tout ce qui lui importait. Mais quelle sotte de s'être enferrée de la sorte avec un pareil animal. C'était sorti tout seul. Elle n'avait pu se retenir de broder face au regard lubrique du carnicureuil. Et maintenant, l'impression d'avoir le diable à ses trousses était devenue bien plus qu'une expression. Une réalité. Aussi vite entrées dans le Consortium, elles étaient aussi vite ressorties par la porte de derrière. Il fallait rejoindre le Collège, avait-dit Cassiopée. Nahïs s'était une fois de plus trompée.

Les trois femmes suivaient la lutine qui cavalait sans effort apparent. Un virage. Hop ! A droite. Croisement. Hop ! Gauche toute ! Droite-gauche, gauche-droite ! Les pavés glissaient, des moisissures fleurissaient le long des îlots de maisons. Bienvenue dans les ruelles immergées. Les trois-quart de l'année sous l'eau, ces allées pointaient leur nez à la venue de l'hiver. Elles montraient à tous leur antique beauté, conservée on ne sait par quel enchantement...

Elle se rapprochait, elle le sentait. Le Collège était forcément tout près, pensa Nahïs essoufflée, les cheveux emmêlés, collés au front. Mais lorsqu'elle leva les yeux, Nahïs tomba de haut : fragile alliance d'art gréco-romain, le bâtiment se détachait en arrière-plan dans le ciel sombre que les étoiles commençaient à peupler. Si lointain. La lutine s'assit, de dépit. Ca n'était pas possible, elles étaient pile en face tout à l'heure ! Sur la voie qui les conduisait au collège, là où elles avaient rencontré la belle Edea ! Le coeur chaviré, la lutine se tourna, une fois encore, vers Cassiopée :

- Je suis désolée... je pensais... je pensais que c'était un raccourci, chevrota-t-elle.

Puis, pleine d'espoir elle regarda Edea :

- Mais toi qui semble si douée... tu pourrais peut-être réparer mon erreur et nous conduire au plus vite au Collège ? Sans marcher ni courir ?

Edea arqua un sourcil, observant la créature à poils azurés aux manières déplacées qui s'amusait à leur faire la morale, mais en plus à les charmer. Décidément, elle aurait vraiment tout vu.

L'Elhyarin porta son regard sur Tobine. Celle-ci demandait l'avis du reste du quatuor quant à la présence du petit animal à leur côté, ainsi que le chemin à suivre. Edea allait parler quand la voix de Cassiopée résonna à ses oreilles. Ce petit être s'appelait donc Julius. Apparemment, les trois jeunes femmes autour d'elle avaient déjà eu affaires à lui, et toutes semblaient s'en méfier. Pourquoi faudrait-il avoir peur d'une boule de poil si petite?

Mais voilà que l'écureuil se mit à bougonner, et un mot attira son attention : "carnicureuil". Cela n'avait rien de vraiment rassurant quand on le décomposait. Carni- pour chair, viande, et -cureuil pour écureuil? Voilà qui rendit la belle aux cheveux d'ébène un peu plus méfiante.

Edea était restée silencieuse, suivant Nahïs qui avait pris la tête du groupe. Elles passèrent par divers endroits de la mystérieuse cité plus familier les uns que les autres. Quand la troupe empruntèrent les ruelles immergées, bon nombre de souvenirs resurgirent dans l'esprit de l'elfe d'or. Les réminiscences de l'ancien temps firent surface, celles qu'elle tentait de retranscrire dans ses mémoires. Mais également des images des deux dernières années, depuis son réveil dans cette nouvelle Atalantë.

Mais la belle avait un autre objectif à l'heure actuel : tenter de semer le trouble fait. Plus elle avançait, plus l'Elhyarin se demanda où elle se dirigeait. Et il ne lui fut pas difficile de reconnaître le lieu où elle avait rencontré les trois détectives. Edea croisa le regard de Nahïs. Sur son visage, un délicat sourire s'était dessiné.

"Bien sûr. Il suffit de demander."

Les yeux de l'elfe d'or luisait légèrement sous l'astre lunaire, tel ceux d'un félin, ce qui lui permettait de voir aisément dans l'obscurité. De sous sa cape, elle sortit un pinceau qu'elle vint tapoter du bout des doigts. Instantanément, les poils se transformèrent en une magnifique flamme blanche, éclairant ainsi les alentours.

"Allons-y!"

Edea repris donc les rênes du petit groupe, les conduisant directement au Collège des Beaux-Arts en deux temps, trois mouvements. Devant elles, une grande porte ouvragée s'imposa. A cette heure, les derniers cours devaient être terminés, les étudiants avaient quitté les lieux pour rejoindre leur logement. Seuls les mentors et le personnel de service pouvaient y pénétrer. L'Elhyarin s'approcha de l'entrée, passa sa main à quelques centimètres des imposante poignées puis un claquement retentit. La porte pivota sur ses gonds, laissant l'accès libre au quatuor. Edea emboîta le pas, et s'avança jusqu'au centre du vaste hall dont le plafond était une grande coupole par laquelle on pouvait y apercevoir les étoiles. Mais le temps n'était pas à la contemplation de l'architecture antique du bâtiment. Derrière le groupe, la porte se refermait déjà, par mesure de sécurité.

"Que vouliez-vous faire au Collège?"

Quel soulagement de constater que le carnicureuil ne les suivait pas !
Mais que faisait donc Nahis ? Cassiopée avait la sensation d’avoir à voler pour pourvoir la suivre. Pourtant, ne disposant pas des ailes adéquates, elle se contentait d’à peine fouler le sol de ses pieds comme portée par un vent rasant le bitume. Il n’en demeurait pas moins que l’effort consenti lui faisait ruisseler les cheveux, les lui collant sur son visage qui virait au carmin dans les lueurs d’un soleil couchant.
Le souffle légèrement haletant, elle poursuivait la lutine tentant de ne point l’égarer.
Quand elles se retrouvèrent sur les lieux mêmes qu’elles avaient quittés peu de temps auparavant, elle épia de tous côtés craignant voir surgir Julius d’un quelconque buisson.
Elle fut donc soulagée quand Edea accepta de les guider vers le collège des Arts graphiques.
Une haute dignité émanait de l’elfe qui devait descendre d’une haute lignée. Sa démarche élancée et souple s’harmonisait bien mieux avec celle de la Dame de étoiles que la course poursuite inconsidérée de Nahis.
Enfin, elles se retrouvèrent toutes trois sous la grande coupole du collège.
Cassiopée n’était pas venue dans ces lieux depuis bien longtemps et son visage rayonna un instant à l’idée d’apercevoir le vampire dont elle était si friande.
Pourtant, elle dut bien vite atterrir et laisser ses songes dans les limbes pour répondre à Edea qui leur demandait :

- Que vouliez-vous faire au collège ?

Après avoir vérifié qu’elles étaient seules, Cassiopée répondit :

- Nous avons réussi à réunir que peu d’informations concernant le vol du tableau, mais nous sommes certaines qu’un mentor en est le responsable et que celui-ci est en relation avec le monde elfique si l’on en croit la qualité des tissus qui l’habillent. Lorsque nous avons enquêté sur Wilwarin, l’Académie de littérature ne nous a pas permis de trouver le voleur, mais nous y avons prélevé ce plan….

Comme elle déroulait le plan sous les yeux d’Edea, elle mit le doigt sur le sceau.

-Vois-tu ceci, il nous a semblé que ce signe nous guidait vers le collège… Reste maintenant à découvrir ce que nous voulons découvrir…. Mais quoi ….. ?

Wilwarin... L'Académie littéraire... Ce fut ces quelques mots qui faillit bien perdre Edea au plus profond de ses songes. Voilà bien longtemps qu'Edea n'y avait point mis les pieds, et ce pour diverses raisons... L'une qui la rendrait heureuse, et l'autre qui pourrait lui coûtait la vie et ce à cause d'une seule personne. Nyphus... Les divinités antiques s'acharnaient sur leur sort, préférant les priver de leur bonheur d'être enfin réuni après de nombreux siècles que de voir la race des Elhyarin renaître...

Ses pensées se perdirent, accompagné d'un bref soupir las et lourd de sens. Mais Cassiopée réussit à la ramener parmi elles, en lui déroulant un parchemin. L'elfe d'or se remémora tant bien que mal ce que venait de lui dire la jeune femme face à elle avant qu'elle ne se laisse envahir par ses tourments.

** Informations sur le vol du tableau... certaines qu'un mentor est responsable... en relation avec le monde elfique... **

Edea regarda plus attentivement le sceau que lui désignée la détective, puis arqua un sourcil.

"Hum... Il s'agit du sceau du Collège, reconnaissable à ses pinceaux entrelacés. Vous ne vous êtes pas trompées en vous dirigeant sur Atalantë. Par contre, en ce qui concerne le plan..."

La douce elfe prit délicatement le parchemin des main de Cassiopée et l'observa minutieusement. Elle fronça un peu les sourcils, réfléchissant à quoi cela pouvait bien correspondre. S'il y avait l'emblème des Beaux-Arts, cela ne pouvait s'agir que d'une carte de l'archipel des Premières Mers. Soudain, un détail lui sauta aux yeux et son regard s'écarquilla de stupéfaction.

"Mais bien sûr! Venez, suivez-moi."

L'Elhyarin traversa le restant du hall, ses cheveux d'ébène flottant avec légèreté derrière elle tout comme ses amples vêtements. Elle prit quelques couloirs et escaliers, passant par des endroits faiblement éclairés. En quelques minutes, le groupe arriva devant un mur de pierre dont l'état laissait présagé qu'il n'était pas de la première jeunesse.

"Nous voici dans les fondations du bâtiment. Comme vous pouvez le constater, l'architecture est quelque peu différente de celle du hall et des étages supérieurs où ont lieu les cours. Peu de personnes descendent ici, et rares sont ceux qui en ont un libre accès. Et si je vous ai mené ici, c'est à cause de ceci."

Edea pointa du doigt un symbole étrange dessiné sur le plan.

Qui a volé Edéa ? [Enquête] - Page 7 Marque

"Il ne s'agit pas d'un dessin, ou d'une indication du chemin à prendre dans ce dédale de souterrains, mais tout simplement d'un mot dans une langue antique dont seule une poignée de personne en connaisse encore l'existence."

L'elfe d'or se détendit un peu, avant de continuer ses explications.

"Cela signifie : Observatoire. Nous sommes au point le plus haut de la cité, donc rien de tel pour pouvoir voir les étoiles sans être déranger. Je ne pense pas que l'auteur du vol sache le sens exact de ce symbole, mais il s'en est servi de point de repère, vu que le deuxième symbole est celui indiquant l'ancien agora, là où se situe actuellement le Consortium des Arts. Et si ma mémoire est bonne, un peu plus loin..."

Elle se déplaça d'un petit mètre avant d'attraper une poignée dissimulée derrière une statue, ce qui eut pour conséquence de faire pivoter une cloison d'ouvrir un passage.

"... il y a un tunnel. Ils s'agissaient des sorties de secours. A l'époque, elles n'ont quasiment jamais servi. Mais vu la facilité d'ouverture, quelqu'un est passé par ici récemment."

Edea se retourna vers Cassiopée, Nahïs et Tobine, toujours son pinceau luminescent à la main.

"Vous êtes prêtes? J'espère que personne d'entre vous n'est claustrophobe au moins..."

-Vous êtes prêtes? J'espère que personne d'entre vous n'est claustrophobe au moins...

Non, la lutine n'était pas du tout, mais alors pas du tout prête. Une nouvelle escapade ne la tentait guère. Et pourquoi devrait-elle toujours courir pour avancer aussi vite que ses amies ? La vie n'est pas juste. Nahïs était petite, c'était un fait. Elle avait simplement espéré qu'Edea comprendrait, mais à son grand désespoir l'Elhyarin s'entêtait à vouloir la faire suer à nouveau.

Soudain, elle s'aperçut que le faisceau du pinceau éclairant l'étroit passage révélait une chose bien curieuse.

- Mais oui ! Regardez ! s'exclama Nahïs volubile. Quelqu'un est passé il y a vraiment peu de temps, on voit les traces de ses pas s'imprimer dans la poussière ! Et olala ! Les pas se dirigent vers nous ! Le voleur, si c'est bien lui, est donc venu du Consortium jusqu'au Collège !

Toute à son excitation, Nahïs poursuit d'un ton exalté :

- Et donc, on n'est pas OBLIGE de rentrer dans le tunnel ! Imaginez, le voleur a peut-être caché le fruit de son vol dans les décombres qui nous entourent ! Ou enterré je ne sais quoi, un indice, une clé, bref, un truc qui nous permette de le confondre ! J'ai pas raison j'ai pas raison ?
Ou seulement à moitié tort ?

Cassiopée restait songeuse devant le motif désignant l’observatoire : « Le point le plus haut pour pouvoir voir les étoiles sans être dérangé ». Qu’était donc devenu cet observatoire ? Elle mourrait d’envie de s’engouffrer dans cette partie des souterrains. Pourtant, Edea ne semblait pas les diriger dans cette direction. Elle avait ouvert un passage dans le mur sombre et son pinceau lumineux parvenait à peine à en éclairer l’entrée. Cet immense puits de noirceur ne lui plaisait guère. Comme Nahis, elle aurait volontiers refusé l’invitation. Elle n’était pas claustrophobe mais peut-être qu’un abus de souterrains risquait de nuire à sa santé, elle qui se ressourçait dans les grands espaces.

Elle s’apprêtait donc à suivre d’un mauvais gré le peintre, quand Nahis toute excitée tressauta devant des traces en provenance du passage.
Captant l’énergie dégagée par l’excitation de la lutine, elle recueillit une illumination dans le creux de sa main et l’approcha des empreintes.
Sans se préoccuper des autres, sans émettre un son, elle les suivit. Elle sentait les pas légers de la lutine à ses côtés et percevait dans son dos la lueur du pinceau d’Edéa. Tobine ne devait pas être bien loin.
Les traces sur le sol étaient encore fraîches, simplement recouvertes d’un léger voile de poussière. Elles avaient la régularité que donne la démarche d’un individu sûr de lui, certain qu’il ne sera pas poursuivi.
Soudain, elle s’arrêta.
Au côté d’un pas, venait d’apparaître de toutes petites empreintes un peu griffues…
Elle attendit que ses amies puissent comme elle, prendre conscience de ce phénomène et dit :

- Ces petites traces sont vraiment toute fraîches… Elles paraissent presque dater d’aujourd’hui.

Nombre de messages : 54 Date d'inscription : 22/11/2007

Tu devrais dire "de maintenant", en fait.
Tu repasseras, pour le jeu de piste. Tu vaux pas une livre de moëlle.
M'enfin bon, les poissons, on leur demande que de nager hein ...
La voix venait d'un peu plus loin dans le tunnel. Une voix que toutes avaient déjà reconnues. Une petite silhouette d'à peine 20 centimètres de haut, découpant la pénombre, se dirigea vers elles en remontant le tunnel.
Dodelinant gentiment sur ses deux pattes arrières, Julius semblait revenir de la cueillette aux champignons : la tête haute et le sourire niais, il croisait ses petits bras derrière son dos, sa queue fouettant précautionneusement le sol derrière lui.
Il espérait que personne n'avait encore remarqué qu'il effaçait les traces de pas au fur et à mesure.

Stoppant à hauteur des jambes du quatuor, il leur adressa son plus beau sourire : celui où on voit jusqu'à ses gencives.

Ca biche, les dindes ?
Heureusement que je vous retrouve, dis donc.
Je suivais la piste, et je me disais bien que ça allait ... vous servir.
...
Parce que ça mène nulle part, en fait.

Il attendit une seconde, mais nulle réaction ne vint : ses yeux rubis se plissèrent de réflexion.

Ouais aloooors ... D'habitude, mon arrivée ne provoque pas ce genre de béatitude niaise, hein.
Je dirais même que là, vous devriez être en train de vous crêper le chignon pour avoir mon corps.
Mais bon.
En même temps ... J'ai faim, alors ... vous agitez pas trop, conclut-il en fixant les mollets d'Edea, une lueur brillante dans le regard.

Edea écarquilla les yeux quand une voix non inconnue parvint à ses oreilles. Elle posa son regard en direction des quelques paroles prononcées et pu voir sans mal le carnicureuil. Il avait réussi à les retrouver le fourbe... L'elfe d'or fronça légèrement les sourcils, quand elle remarqua le petit mouvement de queue de droite à gauche sur le sol. Ce qu'il pouvait être malin... et sans nul doute complice...

L'Elhyarin reprit une attitude un peu plus distinguée, plus droite. Mais tout en gardant un oeil sur la bestiole azurée à ses pieds, notamment parce que celui-ci observait ses mollets avec un peu trop d'attention à son goût. Les yeux dorés d'Edea se tintèrent d'une légère lueur violacée.

**T'approches pas trop près ou il risque de t'arriver malheur petit carnicureuil...**

"Bon, le Don Juan, c'est pas que tu es de mauvaise compagnie, mais nous ne comptions pas rester plantées ici. Surtout à contempler ton abominable pelage bleu."

Nombre de messages : 170 Age : 60 Date d'inscription : 25/11/2007

Tobine n’était pas une fanatique des souterrains mais elle préférait nettement cela à un voyage dans les airs. Elle ne connaissait pas cette région de Ter Aelis et suivit tranquillement les jeunes femmes.

Le pinceau lumineux d’Edea et la flamme de Cassiopée éclairait fort peu le chemin dans le tunnel. Tobine s’efforçait de ne pas perdre ses amies de vue.

Soudain, la voix reconnaissable de Julius résonna dans le noir.

Tobine était légèrement surprise et déçue. Eclairé par Cassiopée, la peluche venait de découvrir un sourire de carnassier affamé. Et ses paroles reflétaient un machisme désopilant de la part d’un si petit mâle.

**T'approches pas trop près ou il risque de t'arriver malheur petit carnicureuil...**

"Bon, le Don Juan, c'est pas que tu es de mauvaise compagnie, mais nous ne comptions pas rester plantées ici. Surtout à contempler ton abominable pelage bleu."

Tobine était totalement d’accord avec Edéa, elle n’avait guère envie de traîner dans ce sombre passage.

« Oui ! Avançons ! Nous ne sommes plus très loin de la solution, j’espère ! Ce n’est pas un animalcule azuré qui va nous arrêter. »

En voyant le carnicureuil planté devant elles, la tête haute, les bras dans le dos, arborant un air de provocation maligne, Cassiopée fut intriguée. Cet animal se montrait trop souvent dans leur environnement pour qu’il soit présent par simple hasard. De plus, il était évident qu’il ne pouvait se trouver au fond de ce souterrain en même temps qu’elles par simple coïncidence. Il ne pouvait les avoir suivies puisque les empreintes qu’elle avait détectées et qui lui appartenaient les précédaient… Julius savait quelque chose, elle en était à présent certaine.
Et il n’était pas question qu’il reparte sans elles, quoiqu’en disent ses amies et quoique leurs mollets puissent en souffrir…
Pourtant, elle était certaine que le carnicureuil pouvait les faire tourner en bourrique et manipuler la petite canaille n’allait pas être chose aisée.
Soudain, prenant une décision qu’on put juger comme inconsidérée, elle s’enveloppa d’un souffle entêtant avant de s’adresser à la petite peste :

- Oh Julius ! Ainsi tu nous as retrouvées ? Je me suis demandée ce qui t’avait fait t’éloigner de nous. Ne nous avais-tu pas promis ton ardeur pour nous escorter ?

Nombre de messages : 54 Date d'inscription : 22/11/2007

"Le petit Julius est demandé à l'accueil"
Écartant démesurément ses babines de telle sorte que même les dents du fond firent son sourire, le Carnicureuil porta une attention toute tendre à Cassiopée, du haut de sa quinzaine de centimètres.
Effectivement, Marine malice, si je suis là, c'est pour vous escorter et vous honorer de mon ... de mes ... de ma présence.
Adressant un regard moisi et cramoisi à Edea et Tobine, il s'approcha des mollets de la dame d'eau et huma quelques secondes un mollet en s'humectant les lèvres. Puis, d'un mouvement vif que nul n'avait vu venir, il bondit jusqu'à la cuisse de Cassiopée, grapilla jusqu'à sa poitrine pour enfin se jucher sur son épaule gauche, dignement.
Aaaah voilà, voilà !
D'ci on y voit mieux, quoique le panorama juste en-dessous valait bien sa couverture d'FHM, la vache !
Hm Hm.
Bon, ma belle, mes dames et megères, si vous voulez bien suivre le guide le plus sex d'Atalantë ...
C'est par là !
Et d'un index impérial, Julius désigna la porte par laquelle le quatuor féminin venait d'arriver.
Avec un gigantesque sourire et les poils de la queue bien ordonnés.

Le charnu aux poils lustrés était monté sur l'épaule de Cassiopée. Nahïs le scruta d'un air soupçonneux : n'en profitait-il pas pour glisser son regard lubrique dans le décolleté de la dame ? Rien n'était moins sûr. Toujours est-il que, juché de la sorte, Julius indiqua d'un air péremptoire qu'il fallait... rebrousser chemin. La lutine ne moufta pas. Après tout, elle s'était suffisamment fait remarquer comme ça, de jérémiades en maladresses, il vallait mieux pour elle qu'elle n'ouvre pas la bouche. Qui sait ce qui en sortirait cette fois...

Aussi, elle se fit toute petite. Si petite que le carnicureuil et ses quinze centimètres ne la remarquèrent pas.

La boule bleue, d’une douceur incroyable, s’était glissée sous la robe de Cassiopée et circulait sur son corps pour atteindre le creux de son épaule. La Dame des eaux ne put réprimer l’envie de frôler sa tête contre la fourrure épaisse de l’écureuil. Le moelleux et la finesse du velu caressait sa peau d’une manière bien agréable. Pourtant, Cassiopée ne put réprimer une grimace sous le choc lié à l’odeur qu’il diffusait. Le croqueur de viande avait du dépouiller une proie depuis peu de temps, car il empestait le fauve sous des effluves bien plus nauséabondes encore.
Alors que Julius leur suggérait de rebrousser chemin, Cassiopée fut un instant courroucée. Julius les prenait-elles pour des girouettes ?
Usant d’un charme ancestral, elle émit autour de l’animal une aura onctueuse et veloutée qui n’avait jamais failli à rendre les bénéficiaires dociles.
Puis, d’une voix à la fois rauque et suave :

- Oh mon cher Julius ! Toi dont les ancêtres sont tous nés en ces terres, Toi qui es l’être le plus à l’écoute des aelisséens ! N’as-tu pas remarqué que nous venions de là ? Nous savons que cette voie ne nous mènera qu’à des déconvenues. Je suis sûre que tu pourrais nous guider.

Puis, baissant le ton, sous l’air de la confidence :

-Ne le dis à personne, mais ce soir, nous avons, toutes les quatre, rendez-vous avec un peintre de Ter Aelis et nous cherchons le chemin qui nous mènera vers de jolis plaisirs. Je suis sûre que, TOI, tu peux nous comprendre.

Nombre de messages : 54 Date d'inscription : 22/11/2007

Saisi d'un frisson, d'une vue trouble et d'hallucinations aquatiques où des sirènes se caressaient voluptueusement la queue, Julius eut, alors que Cassiopée lui adressait la parole, un vertige soudain. Son petit corps tangua un moment à l'entente des doux mots de la dame d'eau, puis stabilisa verticalement et se secoua mignonnement sa tête ronde. Seule une langue pendante hors des mâchoires effilées témoignait de ce qu'il venait de vivre.
Le Carnicureuil soupira longuement de plaisir, ses yeux carmins nageant dans l'ourlet des lèvres de son hôte d'épaule.

FFFTT... Heu ... Sainte molaire ...
Quand tu n'te sens plus chatte et que tu deviens chienne ... et qu'à l'appel du loup, tu brises enfin tes chaînes ...
Toi ... Toiiiii ...
Il soupira une deuxième fois, totalement avachi sur lui-même et pointa mollement le tunnel d'où il était venu, la bave aux lèvres. Sans quitter la tutélaire des yeux, qui louchaient pour le coup.

Le Peint ... la ... SORTIE, c'est par lô.
'Fin, je crois, moi j'y suis pour rien, je sais rien, j'avais piscine ce jour-là ...
T'es joliiiiiiiiiiiiiiie, t'es tellement jolie, comme une entrecôte de Kraken au Whisky ... *soupir*

Il n'en fallut pas plus au cortège féminin pour s'engrouffer dans le tunnel. Voûté et aux parois humides, il descendait de manière prononcée dans l'obscurité. S'éloignant de l'entrée lumineuse, elles n'y virent bientôt plus et un virage anguleux finit de présenter la descente comme périlleuse. Le silence était lourd de craintes.

...

JULIUS. TA MAIN.
Oh ? Qu'est ce qu'on est gauche dans le noir, rhôlala ....

Julius s'était trouvé un perchoir, et la lutine se retrouvait une fois de plus essoufflée de suivre ces demoiselles. Obligée de marcher une fois de plus, c'était une fois de trop.Tout était la faute de ce maudit écureuil ! Aussi, la lutine boudait, en queue de peloton, la bouche grognonne et les yeux chiffons. Car le tunnel qu'elles parcouraient en ce moment était loin de ressembler à une promenade de santé ! Rendez-vous compte : on n'y voyait goutte. Sans aucun doute, cela forçait à l'imagination... Et si on les suivait ? Et si elles se perdaient ? Dans le silence absolu qui régnait, seuls résonnaient le glissement des pas sur la pierre. Leurs échos faisaient naître de drôles de monstres dans la tête de la rêveuse. Plus de ciel à contempler pour elle, ni de nuages où se prélasser. C'était un monde froid et noir ici. Au coeur de pierre, comme son vampire de directeur. Atalantë n'avait cessé de la décevoir. Plus jamais, se promit-elle. Plus jamais elle ne reviendrait.

- Aïe !

Nahïs se frotta le front, tout endolorie. Parce qu'en plus de faire tout noir, le tunnel virait ! C'était la fin du monde. Elle soupira. Ne dit rien pour être polie, faire sa courageuse comme les grandes de devant. Je suis peut-être petite, mais dans la tête, je suis très grande, se disait-elle. Une micro seconde plus tard :

- On est bientôt arrivé ?

Nombre de messages : 170 Age : 60 Date d'inscription : 25/11/2007

Après avoir marché quelques minutes ou quelques heures -le temps semble si long dans l’obscurité- un petit « Aïe ! » retentit bientôt suivit d’un « - On est bientôt arrivé ? »
Tout cela ramena tobine à la situation présente.

Tout au long de leur enquête, de nombreux habitants, connus ou plus mystérieux, les avez aidés. Mais là, un doute s’élevait sur les réels desseins du carnassier pelucheux. Le tunnel ne paraissait pas avoir de fun. Le noir était intense et le silence légèrement angoissant. Pas le moindre courant d’air frais, pas la plus petite lueur pour les guider vers une proche sortie.

Un brusque tournant, une marche puis deux et encore un virage, impossible de se repérer, de sentir la direction générale de ce passage.

Soudain, un minuscule rai de lumière apparut. Hallucination ou vérité. Tobine s’empressa d’accélérer le pas. Cette faible lueur n’éclairait pas suffisamment pour leur permettre de courir.

Elles arrivèrent enfin devant une lourde porte. Le jour passait difficilement sous le battant. Quatre poitrines laissèrent échapper un soupir de soulagement. Le carnicureuil eut un rire égrillard.

Tobine examina la porte afin de trouver le système d’ouverture. Ses doigts courrait sur le vieux bois noueux. De marges ferrures indiquaient le sens d’ouverture et à l’opposé, elle fint par atteindre le loquet. Edea et Cassiopée poussèrent ensemble et enfin la porte grinca sur ses gonds pour révéler une pièce lumineuse où tous reconnurent ...

... Aspharoth.

Le peintre qui, quand il entendit la porte s'ouvrir, tira un grand drap blanc sur ce qu'il était en train de regarder. Il se retourna pour faire face au groupe. Ne perdant pas tout à fait le nord, il se racla la gorge et s'avança vers elles les accueillant.

- Bonjours mesdames ! Que puis-je pour vous?

Un sourire, un peu forcé, se dessina sur son visage.

Nombre de messages : 54 Date d'inscription : 22/11/2007

Il sautilla soudain sur l'épaule de Cassiopée, montrant du doigt et l'autre main sur la bouche, comme un enfant qui montre une bêtise :

Là ! Là ! AHA ! Voyez, Voyez ! Je vous avais pas menti, hein !!
Je vous ai bien amené jusqu'au ... jusqu'à ...
OUH PUREE DE NOM D'UN OS.

Une infinie seconde dura dans la tête de Julius, alors que le fil de sa déduction s'agencait dans sa tête comme un splendide bouchon de boulevard parisien à 9h du matin ...

Hé mais bouge-toi crétin !
Crétin ? Qui ça, crétin !
Namého, tu la bouges ta caisse ?
Je-Te-Dis-Que-C'est-MA-Place, Ici !!
Vire de là, toi !
Dites donc, le mot "Voleur" là-bas, vous vous poussez, oui ?
Je suis sur la bonne voie, dégage !
Je livre, merde, j'ai le verbe "dénoncer" dans mon camion !!
Et moi le terme "Que je suis con", alors la ferme gros naze !
Gros ... QUOI ??
Mais j'ai la fin de la phrase, quoi ! Laissez-moi passer !!
Rhô, mais voyez bien que ça bouchonnne derrière !
Placez-vous dans la bonne file, vous là-bas !!
Tu sais où je vais te la mettre, la file ???

Et alors que le dernier morceau de puzzle de sa déduction s'encastrait et lui donnait enfin la plénitude de sa débilité absolument sans pareille ... Julius s'évanouit : ses yeux carmin roulèrent dans leurs orbites et il bascula en arrière, sans un bruit, de l'épaule de la naïade.
Tête la première, descente sur un mètre et soixante-sept centimètres.

Le sang de l'elfe d'or ne fit qu'un tour.

"Aspha!!!"

Les yeux d'Edea se posèrent sur le Gardien d'Osphalte. Un regard mêlé d'incompréhension, de questions, et d'une soudaine colère. L'air souffla doucement, soulevant délicatement ses longs cheveux d'ébène.

"Ne me dit pas que... c'est toi qui a osé voler mon tableau?!"

Sa voix était tremblante, tout comme l'était sa main. Comment avait-elle pu tomber sous le charme de l'homme qui un jour se retrouverai face à elle, soupçonner de lui avoir dérober une toile offerte à un de ses meilleurs amis? Elle avait confiance en lui... et une part d'elle espérait ne pas s'être trompé sur la personne...

Nombre de messages : 170 Age : 60 Date d'inscription : 25/11/2007

Lorsque tout le monde fut sorti du passage, tobine regarda attentivement la salle où ils venaient d'arriver. Elle comprit pourquoi Edea parlait d'observatoire. Une large baie vitrée ouvrait sur le consortium. Un vieux rideau permettait d'occulter la lumière le soir. C'était une pièce circulaire aux murs de pierres anciennes couverte d'une coupole transparente. Celle-ci donnait une vue sublime sur le firmament laquelle on pouvait se perdre. Tobine apprécia de revoir le ciel après la balade dans le noir du tunnel.

Un léger bruit de chute ramena tobine sur terre. Julius avait chu de son agréable perchoir. Il fallait qu'il soit bien perturbé pour se laisser aller comme ça.

Edea avança un étonnement mêlé d'inquiétude peint sur son doux visage.

"Aspha!!!"

"Ne me dit pas que... c'est toi qui a osé voler mon tableau?!"

Devant elle, Aspha souriait. Un grand tissu blanc masquait un objet, certainement une œuvre. Mais laquelle ? Est-ce celle qui avait disparut ? Ou bien une surprise préparée par un charmeur pour la délicieuse elfe, objet de tous ses regards enamourés?

Un rapide coup d'œil permettait de réaliser qu'un atelier d'artiste avait été installé dans cet ancien observatoire.

Le long du mur, des instruments étranges et variés étaient posés sur un bureau, couverts de poussière. Alors que juste à coté d'Aspha, trônait une table chargée des outils du peintre.

Tobine se tourna vers Aspha :

Quelle est donc la surprise que tu caches derrière toi ?

Apparemment, la poisse était de son côté. Quelle idée aussi de confier cette tâche à cette imbécile de peluche bleu lubrique... Enfin, maintenant fallait se sortir de ce pétrin. Pas gagné, gagné. Il voulut s'approcher de sa cher et tendre et la prendre dans ses bras mais quand il croisa son regard noir il oublia cette idée sur-le-champ. Demi-tour toute, torsion, pliage des genoux, torture des chevilles. Tout en se dirigeant vers le tableau recouvert d'un drap blanc, qu'il replaça soigneusement, il murissait, tant qu'il pouvait, une solution potable, ou non, dans sa tête. Et ce soir, au repas, soupe de neurones...
Les mots d'Edea lui faisait encore frissonner le poil.

Alooooors. Eu ton tableau? Où ça? Quel tableau? Je savais même pas qu'on t'avais volé un tableau. Et une surprise? A non a pas de surprise. C'est pas mon anniversaire. Je suis dans la merde...

Il marqua une pause. Pas clair tout ca.

En fait je cherche le commanditaire du vol.. Eu d'une commande. Commande. Pour me faire payer. Elle... Il m'a donné rendez-vous ici. Et... Pas âmes qui vivent à part vous.

Curieuse coïncidence non?

Cassiopée avait suivi Edea qui s’était engouffrée la première dans le tunnel, suivant ainsi les indications du carnicureuil. Ce dernier, s’était installé comme chez lui dans son décolleté, utilisant ses courbes ainsi qu’un hamac. Elle dut à plusieurs reprises le détourner de velléités de tâter du terrain vers les régions sensibles de son anatomie.
Quand enfin, la lumière éclaira le bout du tunnel, elles accélérèrent leur course distançant un peu Nahis qui rechignait à les suivre dans ce dédale humide et froid.

Elles durent pousser la lourde porte de bois à deux, mais c’est Edéa qui fit son entrée la première dans les lieux.
Mais le cri d’Edea à la vue de son amant à la place du voleur annoncé, fut pour Cassiopée comme un cri d’alarme.
Elle regarda le peintre ébahi et sentit la chute de Julius sans faire un geste pour le retenir.

C’est le trouble du peintre qui alerta ses sens et la fit réagir d’une manière dont elle ne se serait pas crue capable un instant plus tôt.

Elle posa la main sur sa gorge, là où Julius avait laissé sa trace chaude. Les yeux dans le vague, comme si elle regrettait cette étole vivante qui mettait si bien ses yeux en valeur. Elle se baissa pour prendre l’animal dans ses mains. Il paraissait raidi par l’émotion, les quatre fers en l’air et les yeux exorbités. Elle effectua un massage léger sur son thorax menu puis souffla vers son visage un air chaud dans lequel venaient se mêler des senteurs de gentianes aussi envoûtantes qu’épicées.
Julius réagit immédiatement sous l’effet grisant et ses yeux se mirent à tourner vers un puits sans fond, longues spirales de démence.
Cassiopée s’adressa alors à lui, ignorant Aspharoth qui semblait être devenu aussi pâle qu’un mort bafouillant sa défense :

-Dis-moi, Julius… Si je te demandais de sortir les crocs pour tâter de la carne fraîche ? Ça te dirait ?

Et sans plus de préambules, elle lança Julius au visage d’Aspharoth.

» Le Renouveau d'Edea
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