La forêt des mille Sapins [zone publique]

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Lùthien regardait intensément Aspharoth, plongeant son regard au plus profond, comme tentant de percer un secret. En vérité elle était furieusement curieuse. Il lui avait délicatement essuyé la joue, frisson électrique au contact de leurs peaux. Et maintenant...

-Et bien montrez moi, je suis curieux de voir ca.

Elle le regardait comme un énigme et soudain son visage se ferma sous le coup de la détermination. Elle fit volte-face.

Très bien, ne bougez pas de là, je n'en ai pas pour très longtemps.

Sa voix avait un ton de défi, dur malgré son accent chantant. Pendant qu'Aspharoth cherchait un endroit où s'installer confortablement, l'elfe allumait un feu en cinq minutes avec le bois qu'elle rassemblait. C'était un tout petit feu, bien cerné, ne risquant pas de s'étendre, comme en font ceux qui vivent en forêt. Une fois le feu lancé, Lùthien regarda encore quelques secondes Aspharoth, réflechissant. Puis elle disparut entre les arbres. L'homme commençait à se demander ce qu'elle faisait quand elle revint avec une brassée d'herbes diverses.

Sortant un couteau de sa botte droite, l'elfe vida prestement les poissons avant de les étendre sur de grandes feuilles. Elle se lava conscensieusement les mains dans le ruisseau avant de revenir à sa préparation. Elle tria les herbes qu'elle avait ramené, en effritant certaines entre ses doigts, assaisonnant les poissons. Elle referma ensuite les feuilles autour d'eux et les mit à cuire sous la cendre qui avait commencé à se former.

Pendant toute l'opération, qui n'avait duré qu'une petite demie-heure, l'elfe n'avait cessé de jeter des coups d'oeil à Aspharoth et, pendant la cuisson, elle le dévisagea ouvertement, un petit sourire énigmatique apparaissant par moment, assise sur ses talons, les bras autour des genoux. De temps en temps, elle allait voir les poissons, tatant et humant à travers les feuilles. Enfin elle eut un sourire satisfait et les sortit des cendres. Elle s'approcha du rocher où s'était assis Aspharoth, déballa l'un des poisson et lui tendit, reprenant sa position d'attente à quelques pas de lui, patiente comme si elle essayait d'apprivoiser un loup.

Aspharoth un sourire au coin des lèvres, n'arrêtait pas de fixée l'elfe pendant qu'elle préparait les poissons avec soin. Elle s'activait pour lui montrer son talent, ramassant du bois, cueillant des feuilles et des brins d'herbes. Lùthien surveillait de très près la cuisson de leur repas, dévisageant Aspha. Choses qui le mis mal à l'aise alors il regarda l'eau coulait. Elle vint le rejoindre tenant dans ses mains une feuille noircit par les cendres. Elle déballa le poisson et lui offrit. Le peintre la remercia et commença à déguster le mets improvisé mais raffiné. Chaque bouchée était meilleurs que la précédente.

-Succulent, je n'ai jamais mangé de poisson si bien préparé.

L'elfe à quelques pas de lui le regardait manger.

-Vous ne m'avez pas dit que vous aviez faim? Venez manger à mes côtés, je suis gêné d'être le seul à me rassasier

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Lùthien regardait Aspharoth manger avec un sourire satisfait. Il semblait apprécier bien que mal à l'aise face à l'elfe.

-Vous ne m'avez pas dit que vous aviez faim? Venez manger à mes côtés, je suis gêné d'être le seul à me rassasier

Je voulais être sûre que vous appréciez...

S'installant sur le rocher, tout près d'Aspharoth, elle commença à manger son propre poisson.

C'est une des préparations que je préfère.

En parlant, ses yeux pétillaient de malice et on voyait bien qu'elle retenait un rire, comme à une bonne blague. Aspharoth avait l'air de se régaler, n'oubliant pas de manger les herbes parfumées. Montrant sur le sien, elle précisa

Ces herbes, très parfumées, sont à manier avec délicatesse. Comme bien souvent avec la nature, tout est une question de dose. Trop peu n'a aucun intérêt, trop provoque un drame, mais la bonne dose... délie les langues et les gestes plus efficacement que l'alcool et sans les effets secondaires. En plus, elles ont bon goût !

La voix de l'elfe était frémissante, légère. Elle mangeait avec appétit son poisson, savourant elle-même les herbes.

Après tout, vous faites partie de ma pêche, aussi je vous prépare à ma façon.

Elle lui dit cela avec un sourire franc, ses yeux dorés emplis d'excitation contenue.

*La chasse est un vrai plaisir, mais saura-t-il être une bonne proie et l'apprécier de la même façon?*

Après la requête d'Aspha, l'elfe vint s'asseoir a côté de lui et commença a manger se succulent poisson. Aspharoth se régalait mangeant sans hésitation les herbes aromatiques que Lùthien avait pris soin d'aller cueillir. Elle commença a expliquer la subtilité du dosage de ses arômes, insistant sur le fait qu'il fallait un équilibre parfait pour qu'on les sente suffisamment mais pour ne dénature pas le repas, tout comme dans la nature. Le peintre remarqua en lui que c'était comme pour tout, comme dans ses tableaux où il faut faire attention de pas mettre trop de crasse et rester en harmonie dans les couleurs.Puis affichant un franc sourire elle lui dit:

- Après tout, vous faites partie de ma pêche, aussi je vous prépare à ma façon.

- Je fais partit de votre pêche? Comment ça?

Surpris par les paroles de l'elfe, il posa le reste de son poisson sur le rocher et la regarda droit dans les yeux...

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Lùthien posa un regard triste sur Aspharoth.

*Il n'a pas écouté... Ni avec son coeur ni avec ses oreilles...*

Posant le restant de son poisson sur le côté, elle se mit à genoux, les mains au sol, plongeant ses yeux dorés dans ceux d'Aspha, si proche que leurs nez se frôlaient.

Pensez-vous que je ne m'intéresse qu'aux animaux?Il existe une traque bien plus passionnante...

L'herbe commençait à faire sentir ses effets et, avec un soupir de vant l'air d'incompréhension qu'affichait l'homme, elle continua son explication.

Tant pis pour le plaisir, je vais tout vous dire. Dommage vous étiez pourtant intéressant et mignon, dit-elle en lui caressant doucement la joue.

Quoi de plus passionnant que de traquer un homme, ou une femme, qui suscite votre intérêt. L'amener à ne voir que vous, troubler son coeur au point qu'il ne puisse plus battre qu'en votre présence, sans qu'il ne puisse soupçonner d'être une cible... Mais un trophée n'est valable que s'il prend conscience de sa valeur. Et alors, malgré la façon de faire, il vous sera reconnaissant de l'avoir révéler à lui-même.

Elle se pencha un peu plus, approchant ses lèvres de l'oreille d'Aspharoth.

Bien évidemment, les révélations ne sont en général faites qu'à la fin de la traque, quand le plaisir est partagé et que chasseur et proie se confondent et se fondent. C'est un moment magique.. mais dangereux pour le chasseur qui peut tomber dans son propre piège.

Un frisson la parcourut.

C'est le moment que je préfère et qui rend la chasse si passionnante, souffa-t-elle dans un murmure. C'est vraiment dommage, vous auriez fait une proie de choix.

Son souffle était chaud sur la peu de l'homme et elle tremblait sous l'effort qu'elle faisait pour ne pas se laisser plus aller aux effets de l'herbe qu'elle avait mise. Effort difficle alors qu'elle avait déjà mangé plus des trois-quarts du plat et qu'Aspharoth seulement la moitié. La faim sans doute l'avait pousée à cette faute de débutante, l'obligeant à se dévoiler avant son hôte.

* Oh, si j'ai écouté... *

Après les paroles de déceptions de Lùthien Aspharoth eu un léger sourire. L'elfe baissait les yeux pour montrer sa tristesse. Aspharoth lui caressa tendrement la joue et lui redressa le visage pour la regarder droit dans les yeux. Aspha lui adressa un large sourire réconfortant. Puis de son autre mains replaça la mèche rebelle de l'elfe derrière son oreille pointu, il approcha son visage de celle ci et murmura:

- Qui vous dit que je n'ai pas compris votre chasse? Etes vous sur que le proie n'est pas devenu chasseur et le chasseur traqué? Ne croyez vous pas que ma question très stupide n'était pas faite pour vous déstabilisez?

Aspharoth approcha encore plus ses lèvres de l'oreille de l'elfe et murmura encore plus sensuellement:

- Chasser une femme est vraiment passionnant en effet, mais chasser et être chassé en même temps est encore plus excitant... Je vous est certes jusqu'à maintenant laissé tout faire mais je suis comme ça un chasseur passif, qui attends, tends un piège lentement à sa proie.

Il fit frotter tendrement son nez le long de la joue de l'elfe, il avait très envie d'y déposer un baiser mais il se retint et revint murmurer à son oreille, en étant si près que ses lèvres la touchait par moment.

- Ne faites plus cette mine déçu, la chasse ne fait que commencer... Vous ne connaissez qu'une partie de votre proie, il vous en reste encore bien d'autre à découvrir et je n'ai qu'une envie continuer a vous traquer encore un peu plus... Vous faire tomber dans un autre de mes pièges...

Il la regarda droit dans les yeux, moment d'échange intense entres les perles dorée de l'elfe et les perles gris-bleuté d'Aspha. Il eut un moment d'hésitation... Puis ne pouvant résister il ferma les yeux et embrassa Lùthien.

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Quand Aspha posa sa main sur sa joue, son coeur fit un bond. Au fur et à mesure de ses paroles, il se mit à battre de plus en plus fort, de plus en plus vite. Ses yeux se mirent à flamboyer et un petit sourire commença à prendre naissance sur ses lèvres.

*Je le savais, cet écho...*

Le fil de sa pensée fut balayé lorsque l'homme, cachant ses magnifiques yeux, l'embrassa doucement. Le sang de Lùthien était bouillant et elle se laissa emportée par cette fièvre, répondant passionnément au baiser d'Aspharoth. Ses doigts se plantèrent convulsivement dans le sol. Sauvagerie et douceur se mêlaient en elle, tourbillonant follement dans son esprit et ses membres. Comme une louve assoiffée, elle avait envide se jeter sur lui. Comme un chat bien dressé, elle retint ses griffes et lima ses crocs.

*Pas encore !*

L'avertissement résonna dans sa tête comme un coup de tonnerre et Lùthien se rejeta brutalement en arrière. Ses yeux brûlant replongèrent dans le ciel orageux de ceux d'Aspha.

Vous êtes vraiment... intéressant.

Elle avait le souffle court et un sourire satisfait éclairait son visage.

Cette chasse promet d'être vraiment passionnante, où le chasseur est chassé, où la proie mène la traque.

Elle prononça ces mots avec gourmandise, chat se pourléchant les babines en vu du repas. D'un geste vif qu'il n'eut pas le temps de voir, elle lui égratigna l'oreille, recueillant la perle rouge qui en résultat sur le bout de la langue.

A moi, ma tendre proie, sussura-t-elle.

D'un doigt, elle suivit la courbe de sa machoire, passant doucement son pouce sur ses lèvres, qu'elle effleura des siennes.

Aspharoth se sentait comme transporté par la caresse de son doigts puis de ses lèvres. Il vit le reste de poisson de Lùthien et se rappela qu'il n'avait pas non plus finit le sien. Après se long baiser il n'avait plus faim mais ne voulait pas gâcher un si bon repas. Il finit alors son poisson, l'elfe l'imita. La journée suivait son cours et il fut bientôt le milieux de l'après midi, un soleil de plomb survolait la forêt. L'endroit où ils se trouvaient était assez découvert, l'air y était donc lourd. Aspha avait très chauds, le soleil, le baiser et les herbes y étaient pour beaucoup. Il regarda l'elfe et lui demanda:

- Je meurt de chaud, pourquoi ne pas se baigner dans la rivière?

Sans même attendre sa réponse le peintre se leva et marcha en direction de la rivière. Il déboutonna peu à peu sa chemise puis la fit glissé lentement sur ses épaules. Il s'avança doucement dans l'eau, il traversa le petit courant où Lùthien avait pêché leur repas. Derrière se courant le lit de la rivière était plus profond. Aspharoth jeta un coup d'œil par dessus son épaules en direction de l'elfe et plongea. Il ressortit la tête de l'eau, sa chevelure éparpillant des gouttelettes d'eau dans tout les sens. Il se tourna vers sa chasseuse chassé et lui souris.

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- Je meurt de chaud, pourquoi ne pas se baigner dans la rivière?

Lùthien sourit, approuvant. Elle regarda son compagnon de chasse enlever sa chemise, admirant son corps fin. Il plongea et ressortit ruisselant d'eau, éclaboussé de soleil. L'elfe hésita un instant. Elle n'avait aucune pudeur mais savait que cela en choquait parfois. Seulement on ne se baigne pas en cuir. Aspharoth la regardant, elle lui fit un clin d'oeil et disparut dans la forêt.

Elle revint dans la clairière quelques instant plus tard, en sous-vêtements d'un blanc contrastant étonnament avec le cuir noir qu'elle avait juste avant. Elle s'avança dans l'eau, fraiche caresse sur ses cuisses élancées, savourant le regard d'Aspharoth. Elle plongea comme il l'avait fait un peu plus tôt, se redressant en le frôlant, ses yeux dorés accrochant le gris de ceux de l'homme.

L'eau s'écoulait en suivant ses courbes, les fins sillons de cicatrices sur son ventre pour enfin rejoindre le flot de la rivière. L'elfe sourit, dégageant les épaules d'Aspharoth de ses longs cheveux. Traçant avec son ongle de fines arabesques sur son torse, elle le détaillait avec un sourire satisfait.

On dirait que tu peinds souvent dehors, tu n'as pas la blancheur caverneuse de ceux qui ne voient jamais le soleil, s'abîmant les yeux dans quelque pièce fermée.

L'elfe l'avais rejoins dans l'eau, se frottant contre lui et plongeant ses yeux dans les siens. Elle dessinait avec son ongle sur son torse quand elle lui dit:

On dirait que tu peins souvent dehors, tu n'as pas la blancheur caverneuse de ceux qui ne voient jamais le soleil, s'abîmant les yeux dans quelque pièce fermée.

En effet je peins régulièrement en plein air, immortalisant des scènes de mère nature. J'aime sentir le vent sur ma peau ou entendre le coulis de l'eau, cela me donne l'inspiration. J'ai l'impression de peindre plus avec mon cœur dans ces circonstances

Il aperçut des cicatrices sur son ventre, laissant glisser son doigt le long, il lui demanda:

D'où te viennes ces blessures?

Il replongea alors son regard dans ses yeux.

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Lùthien souriait pendant qu'Aspharoth lui expliquait sa façon de peindre. Elle aimait beaucoup sa manière d'être, franc et proche de la nature. Elle allait lui répliquer au sujet du vent sur sa peau, quand les yeux gris accrochèrent son ventre.

D'où te viennes ces blessures?

Un voile de tristesse tomba sur le visage de l'elfe, éteignant la flamme vive qui brillait jusqu'à présent dans son regard.

Il est bon de se rappeler que la chasse est souvent dangereuse! dit-elle d'une voix froide et dure, que même son accent chantant ne réussit pas à adoucir.

S'écartant brusquement d'Aspharoth, elle replongea dans l'eau, se laissant tomber au fond, où elle resta un long moment.

Froid. Peur. Colère. Chagrin. Tourbillonnaient en une sarabande infernale au fond de son coeur.

Quand elle réemmergea, restant suffisament dans l'onde pour cacher ses cicatrices, elle semblait à nouveau maîtresse d'elle même. Aspharoth n'avait pas bougé, peut être légèrement inquiet de ne pas la voir remonter.

Aspharoth était inquiet du geste de l'elfe. Il s'en voulait pour les mots qu'il venait de dire. Elle réapparut en restant suffisamment dans l'eau pour cacher ses blessures. Elle c'était légèrement écarté d'Aspharoth. Il s'approcha d'elle et lui caressa la joue.

Excuse moi, je ne voulais pas te blesser. Il effleura alors les lèvre de Lùthien avec les siennes. Puis il la pris dans ses bras, la serrant tendrement contre son torse. Il posa sa tête sur celle de l'elfe, laissant son nez glisser sur le doux front humide de sa chasseuse. Il murmura alors:

Je veux que se moment dure aussi longtemps que le soleil brulera, aussi longtemps que l'eau de cette rivière coulera dans cette forêt. Peu importe nos passés, regardons notre avenir...

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Lùthien se laissa aller contre Aspharoth, répit bienvenu face aux tourments de son âme.

L'avenir...

Murmure léger comme une brise d'été, souffle ardent contre la peau fraîche de l'homme.

Se dégageant doucement de l'étreinte d'Aspharoth, l'elfe le regarda d'un air malicieux.

Pour l'instant je le vois bien avec des vêtements secs et un verre à la main, l'eau est vivifiante certes mais point trop n'en faut.

La peau de l'elfe était recouverte par la chair de poule et des tremblements commençaient à la parcourir. D'un ton résolu, elle ajouta

J'ai choisi ma vie et tu n'as pas à t'excuser de ne pas la connaître. A vrai dire ce devrait être moi qui devrait m'excuser de ma réaction, gâchant ce moment de plaisir... Mais je connais bien des façons de me faire pardonner...

Sa voix avait pris un ton sensuel et l'elfe vint se coller à Aspharoth pour l'embrasser avec fougue avant de se détacher en riant. Remontant sur la berge de sa démarche souple, Lùthien récupéra ses vêtements, qu'elle garda sous un bras.

Allons, viens, nous sécherons en rejoignant la moto. M'emmeneras-tu à la Taverne?

Le ton était joyeux et les yeux pétillants.

L'elfe commençait à greloter et proposa à Aspha d'aller au sec. Il savoura du regard son déhanché lorsqu'elle sortit de l'eau. Puis limita et sortit de l'eau.

Allons, viens, nous sécherons en rejoignant la moto. M'emmèneras-tu à la Taverne?

Il s'avança vers elle en lui souriant, il l'embrassa langoureusement et lui dit :

Bien sûr je te l'ai promis. Galvorn est a l'autre bout de la carte, il nous faudra passer par Belthil mais la route est toute tracée.

La prenant par la hanche ils avancèrent tout deux jusqu'à la moto...

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En chemin, l'elfe récupéra sa veste. Elle appréciait la main d'Aspha sur sa hanche, chaleur irradiante qui accélérait le rythme de son coeur. Toutefois, un peu avant d'arriver à la moto, elle se pencha à son oreille

Ne me crois pas encore tienne...

Lùthien se dégagea doucement du bras de l'homme, passant devant avec un sourire entendu. Démarche ondulante, provocante, promesse soyeuse, l'elfe se rhabilla lentement une fois arrivée. Elle ébourrifa ses cheveux enfin secs et s'installa sur la moto, attendant qu'Aspharoth soit prêt. Il renfila sa chemise sous l'oeil attentif de Lùthien et prit place derrière elle.

N'hésites pas à me tenir cette fois, fit l'elfe avec un clin d'oeil avant d'enfiler son casque.

Elle démarra l'engin et ils reprirent la route menant à Belthil avant de bifurquer vers Galvorn.

Prenant leur temps, savourant leurs retrouvailles, il leur fallut plusieurs heures pour atteindre la forêt d’Echoriath. Main dans la main, Grendelor et son mari parcoururent le dernier kilomètre du sentier, émerveillés par le spectacle qui s’offrait à eux.

Le soleil se levait sur les montagnes, nimbant les neiges éternelles de rose, d’orange, les transformant en traînées de couleurs chatoyantes. Devant eux, les pins sortaient de l’ombre s’animant dans la brise matinale. Prévoyant la fraîcheur régnant dans les hauteurs, la jeune femme avait troqué sa robe contre une jupe longue ainsi qu’un pull moulant. Sur ses épaules, une cape chaude, sa compagne, Sharrya. Encore endormie au moment de leur départ, Noxa était restée à Sûl-Nar.

Enfin, ils pénétrèrent sous la voûte, assaillis par l’odeur de résine, le chant des oiseaux qui s’éveillent. Harmonie et paix. Grendelor fit un doux sourire à Nichiren.

Nichiren était avec sa femme pour découvrir ces lieux, à vrai dire le chevalier n'était jamais allé dans cet endroit, alors qu'il allait souvent non loin de là, à l'arène ou dans la montagne, ce qui pouvait paraitre vraiment paradoxal.

Cependant il n'était pas mécontent d'être dans cette foret qui respirait la tranquillité retrouvée, ainsi que sa reine apaisée et heureuse de nouveau. Les sables et la chaleur de Sûl-Nar sont bien différent des enchantements de la foret d'émeraude.

Main dans la main, les mariés se promenaient innocemment et nonchalamment, un havre de paix dans ces lieux, béni par la magie des Elfes.

"Crois tu qu'on verra des elfes ? Je veux dire pas ceux qui en sont sortis et qui vivent en nomade sur Ter Aelis, mais des habitants originels qui n'ont pas quitté leurs terres, n'ayant pas écouté l'appel de l'extérieur."

Grendelor resta silencieuses quelques instants avant de répondre à son mari.

J'ai bien peur que non. En général ils nous évitent. Peut être la peur de finir par répondre à cet appel. Néanmoins nous en verrons peut être quelques traces... Et si tu en as envie nous pourrons essayer de les trouver, de leur signaler que nous voulons les voir...

La jeune femme vint se blottir contre Nichiren.

J'aime bien cet endroit. Il me rappelle le parc mais il est beaucoup plus calme.

Elle déposa un baiser dans le creux de son cou.

Marchons un peu, nous trouverons peut être des indices.

"Malheureusement, les elfes sont bien plus malins que nous, nous ne sommes qu'humains, certes avec d'immenses pouvoirs mais les elfes resteront toujours puissants en leurs lieux et territoires. On peut bien essayer de trouver leur cité enchantée."

D'un air de défi, le chevalier regardait sa reine, plus que probablement pour trouver ces elfes des bois ensemble.
C'était un jeu, difficile mais qui pourrait bien amuser. Sans trouver d'elfes, la ballade serait toute façon enchanteresque

"Allons y ensemble et regardons sans troubler la quiétude des lieux !"

Non loin de là sans doute des elfes les épiaient, amusés ou troublés, seuls eux le savaient.

Une chasse au trésor, un jeu de piste ardu et passionnant. Voilà qui fit sourire Grendelor, ses yeux pétillants d'anticipation. Entrelaçant ses doigts dans ceux de Nichiren, ils marchèrent, doucement, les sens aux aguets, chuchotant pour ne pas troubler la nature. De temps en temps, la jeune femme signalait des plantes à son mari, lui expliquant leur utilité. Ils virent quelques cerfs, des écureuils préparant l'arrivée de l'hiver. Mais de trace d'elfes. Grendelor se demandait si elle pourrait les sentir par l'esprit mais ne le tenta pas, ça aurait gâché leur traque.

Quelques heures plus tard, ils n'avaient toujours rien trouvé de probant, les quelques traces pouvant avoir été laissées par des habitants de Ter Aelis lors de leurs promenades. La jeune femme se sentait bien, en paix, et souriait largement. La faim commençant à les tenailler, ils se dirigèrent vers la rivière afin de s'installer. Ils avaient emmené de quoi pique-niquer, déployant une couverture près de l'eau. Grendelor se nicha contre le chevalier tout en attrapant une grappe de raisins.

Observant l'arbre, le chevalier constata que le fruit cueilli était à maturité parfaite et au delà, il aurait été mauvais pour l'arbre de tenir le fruit, il était bon et tout à fait comestible.
L'arbre n'aurait pas à souffrir de la perte du fruit, le chevalier cueilli en observant scrupuleusement ce respect de la nature (enseigné par Grendelor elle même d'ailleurs), quelques fraises des bois présents non loin de là.

"J'espère que tu aimes les fraises ma reine, il y en a tout plein dans ce coin, c'est un vrai trésor"

Grendelor sourit à son mari.

Je ne suis pas sûre qu'elles soient encore bonnes, la neige va bientôt arriver en ces lieux. Mais quelques fois la nature nous réserve de bonnes surprises, ajouta-t-elle en regardant Nichiren.

Elle l'embrassa doucement, passant sa main sur sa nuque, ébouriffant les cheveux courts du chevalier. Quittant le nid douillet de ses genoux, elle se leva pour ramasser une poignée de fraises qu'elle lava dans le courant limpide, mais glacial. La jeune femme revint bien vite vers son mari et se blottit à nouveau dans ses bras, lui offrant une fraise et attendant son verdict.

"Biens mûres !" Fit le chevalier avec un grand sourire

Mais le chevalier se posait toutefois une question et Grendelor l'avait précédé sur le fait, des fraises aussi bonnes alors que l'hiver approchait, ce n'était pas vraiment naturel, ou du moins pas connu des humains.

"Tu penses que ce sont des fraises elfiques, qui peuvent pousser aussi en hiver ? En tout cas elles sont très bonnes tu devrais les goûter c'est excellent !"

Nichiren offrit une fraise à Grendelor afin qu'elle déguste ce fruit délicat et délicieux.

Hedoniste marchait tranquillement dans les bois. La neige recouvrait l'ensemble des branches . Cet endroit devait être superbe en été. Le vent passa entre les troncs ancestraux et vient piquer les joues de l'aventurier. Il resserra le col de sa tunique et enfila sa capuche.

Cette forêt était réputée comme magique ou tout du moins connue pour abriter des créatures magiques. Et certaines d'entre elles intéressait plus particulièrement Hedoniste. Les elfes.
Il en avait déjà rencontrés en ville, ceux-là étant souvent des sages émérites et des vendeurs de matériel de très bonne qualité mais il n'en avait jamais rencontré de "sauvages" comme on les nommait couramment. Hedoniste n'aimait pas ce terme. Il préférait les appeler "elfes sylvestres".
Cette tentative d'approche n'était pas désintéressée, loin de là.
Il possédait dans son sang les réminiscences d'une origine elfe qui lui avait été léguée par la famille de sa mère. D'où ses yeux bleus en amande et ses cheveux d'un blond presque blanc.

Il marchait lentement, prenant soin de n'écraser aucune branche. Le moindre bruit pouvait réduire sa tentative à néant.
Après quelques minutes, il sentit une légère odeur de feu. Après plusieurs années à traquer divers ennemis et bestioles, son odorat et son art du pistage avait atteint un niveau plus qu'acceptable.
Il suivit la piste olfactive précautionneusement durant quelques instants.
Et il les vit enfin, ceux qu'il cherchait. Ses ancêtres elfes.

"Tu penses que ce sont des fraises elfiques, qui peuvent pousser aussi en hiver ? En tout cas elles sont très bonnes tu devrais les goûter c'est excellent !"

Cueillant du bout des lèvres la fraise que lui tendait Nichi, Grendelor put constater à quel point elle était bonne.

En effet, c'est étrange.

La jeune femme réfléchit un instant.

Finissons les et allons voir plus profond dans la forêt dans cette direction, proposa-t-elle en montrant la sente qui filait à côté des fraises.

Approuvant de la tête, le chevalier avala avec gourmandise quelques fruits avant d'aider sa femme à replier la couverture qu'ils avaient emmenée. Ils reprirent leur exploration à pas de loup. Elle ouvait sentir une présence non loin de là.

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