[Divagation] Les courants d'air

"Alors Monsieur Vb, quelles sont les démarches commerciales que vous allez mettre en oeuvre sur ce type de poste ?
- pardon ? Les...?
- démarches commerciales !
- ah pardon, je ne maîtrise pas trop le vocabulaire des vendeurs de télé, vous me voyez un peu au dépourvu là, j'ai postulé pour un poste administratif...
- Et sinon quelles sont vos qualités dans ce domaine ?
- bon, déjà je suis assez calme...
- ah bon ?! j'ai pas l'impression.
- non, là vous me voyez stressé. C'est pas la même chose.
- oui enfin vous pouvez vous détendre, c'est qu'un entretien d'embauche...
- c'est à dire que je vais jouer ma carrière future sur cet entretien !
- oui de suite les grands mots, monsieur Vb.
- ouai disons que je suis pas "foufou"
- et sinon ? vos défauts ?
- mmmhhhh... là tout desuite il n'y a rien que me vient.
- Menteur donc !
- Non, c'est faux ! "

A t-on le droit de stresser pour rien ?

Avouons que ce serait plutôt sympathique.
Comme ça je ne stresserais plus, quant il le faudra.

Franz FM ca ROXXXXX!!

Je viens d'apprendre la mort du poéte ex-junk, musicien punk et écrivain Jim Carroll. Je suis en retard, il est mort en Septembre 2009. Je n'étais pas au courant.

Il a écrit ça lorsqu'il avait 17 ans dans son journal intime. Journal intime qui deviendra par la suite l'oeuvre autobiographique, The Basketball Diaries.

Citation :

Hiver 1966

Plus je lis, plus je ressens le besoin d'écrire, tous les jours un peu plus violemment. Je pense à la poésie et à mes façons de l'aborder comme un bloc de pierre brute prêt à être taillé, comme ça, les mots ne sont jamais une limite désespérante pour moi, simplement des outils à forger. Les images me viennent du casier qu'on a tous là-haut (ça me vient toujours en images), à l'étage supérieur du ciboulot, et je les balance comme on pose des briques, des fois proprement, bien alignées, des fois n'importe comment, branlantes et prêtes à vous tomber dessus par la suite. Comme une maison dont il faut parfois démolir une pièce pour en faire une de dimensions différentes, ou bien la reconstruire pour que le reste de l'édifice tienne debout, prenne un sens .... ou au contraire n'en prenne aucun. Et quand c'est fini, je suis défoncé comme si j'avais consommé ce qui traîne dans vos poches, voyez ?

Il y a ce journal que j'ai entamé dont le personnage principal est le plus grand héros qu'on puisse imaginer, ce putain de New York, cette ville en folie. Bientôt je vais réveiller pas mal de mecs en sursaut, et ils vont comprendre, ceux-là, dans leurs belles rues bien propres à doubles garages privés, ce qui se passe dehors, dans les impasses et les arrière-cours. J'ai une voie d'accès à tous vos canaux de communication intimes, les mecs. Je suis qu'un môme dégourdi, un peu plus chaque jour, et je prendrai ma revanche sur vous pour les haines stupides que vous léguez en héritage, pour tous les cauchemars d'enfants de la guerre que vous avez fait planer sur mon lit tailladé, ces rêves de bombes tombant sur la falaise à laquelle je m'accroche. Peut-être simplement un livre de huit pages, et chaque fois qu'on en tourne une, une partie du Pentagone part en fumée. Ca, c'est du boulot.

Tant qu'on en est aux avis de décès, j'ai appris hier que J.D Salinger était mort.
Bon il était vieux et tout ça, mais je trouvais que c'était un foutu écrivain, bien sur il était connu pour un seul livre catcher in the rye : l'attrape coeur et après il s'est renfermé, mais moi ce livre m'avait marqué, c'est pour ça que je ne remet jamais vraiment les programmes scolaires qui ne m'ont jamais déçu.


C'est marrant, suffit de s'arranger pour que quelqu'un pige rien à ce qu'on lui dit et on obtient pratiquement tout ce qu'on veut.