[Zone Discussion] Je discute, donc. (Tome V)

Xupi !!!!!!!!!!

Dans la zone de discussion, je dis "cute" !! Un grand Joyeux Noel !!! (oui oui, maintenant, parce que je vais oublier, ou que j'aurais la flemme tout à l'heure).

Puisque je suis encore devant mon ordi à minuit et que j'ai saoulé pas mal de monde avec la date exacte de noel... puisqu'il s'agit aussi d'une norme sociale - il parait - intégratrice :


Quoi, je suis contradictoire, comme nana ?

Cette vidéo est excellente Xupi. En la voyant, je pense à deux choses : tout d'abord, Daft Punk ne s'encombre pas de beaucoup de mots pour composer ses morceaux ; ensuite, le texte de Harder, Better, Faster, Stronger possède une force d'impact troublante. Toute la brièveté et l'énergie de la langue anglaise, servie par une orchestration efficace, affleure dans ce refrain. C'est un déchainement de puissances brutes, véritable défouloir de l'imagination. Strict et tranchant. Le plus antique topos de l'écriture poétique y occupe une place de choix : l'infini dans le fini. La sublimation des êtres et des choses ne se conçoit pas, tout juste peut-elle être exprimée dans un superlatif sadien, dans une entreprise de surenchère perpétuelle qui ne connait et ne peut connaître de fin - harder, better, faster, stronger.

Gold... Prends un autre sucre d'orge et tais toi.

Non... C'est merveilleux de comprendre que ce que l'on vit, d'autres l'étudient.
C'est notre seul réconfort Téclis...

"Fire walk with me"

Vivre avant de comprendre, c'est déjà en soi un grand confort !

Et puis, à défaut de se taire, il ne refusera pas un sucre d'orge au moins !?

D'ailleurs, toi non plus ?!

Consommer et commenter : c'est peu comme manger le bouche pleine ! ^^

Pour Goldy, c'est "Hélas, quand je parle à vous, je parle à moi" (Pour reprendre la phrase d'Hugo) ...par contre, il a l'art de captiver avec du Daft Punk, c'est fort !

En tout cas, j'en veux un d'sucre !

Avoir conscience de ne pouvoir parler que de soi, c'est un bon chemin pour réussir un jour à détruire nos névroses.
Du sucre ? Sucre ? *_*

Pour une fois qu'il s'enthousiasme pas sur du sexe, moi je dis pari réussi ^^

il y a une autre vidéo avec des hommes en slips avec les mots sur le corps mais je trouvais les doigts plus impressionants

j'aime pas le sucre d'orge

Lorsque le sucre d'orge
Parfumé à l'anis
Coule dans la gorge d'Annie
Elle est au paradis

(C'était la parenthèse gainsbourienne)

Teclis a écrit:

Vivre avant de comprendre, c'est déjà en soi un grand confort !

Il ne s'agit pas de vivre avant de comprendre : je ne vois pas bien du reste ce que la vie a à avoir avec les Daft Punk. Il s'agit de comprendre pour mieux apprécier. Il y a ceux qui absorbent par intraveineuse et se font une gloire de sentir (en fait ils ne sentent rien, ils s'abrutissent), et il y a aussi ceux pour qui le monde est un vaste point d'interrogation, une question sur laquelle ils se construisent aussi bien intellectuellement que sentimentalement. Je plains ceux qui "consomment" sans plaisir. Il n'y a pas de sujet noble, sur lesquels il faudrait faire de profondes réflexions, et de sujets bas qui n'appelleraient pas à commentaire. En fin de compte, il n'y a que vous, le monde, et ce que vous pouvez en tirer. A chacun d'opter pour le parti qui lui convient le mieux : celui de la brute ou du créateur. A chacun de faire son "Examen de minuit".

Nous avons, pour plaire à la brute,
Digne vassale des Démons,
Insulté ce que nous aimons,
Et flatté ce qui nous rebute...

Goldmund :

Citation :

Il n'y a pas de sujet noble, sur lesquels il faudrait faire de profondes réflexions, et de sujets bas qui n'appelleraient pas à commentaire.

La compréhension est un excellent moyen pour apprécier différemment. Il me semble qu'au fil du temps, les goûts changent. Ils évoluent selon notre sensiblilité "psychologique" mais aussi de cette sensibilité intelligente, construite au fil de nos découvertes, qui nous fait apprécier des travaux ou des oeuvres qui autrefois nous paraissaient sans intêret ou dénuées beauté.
Cette réflexion sensible nous fait aussi considérer avec déférence ou bienveillance des sujets qui nous restent étrangers, mais dont on comprend l'impact sur une population donnée, parce qu'elle répond aux critères nécessaires pour pouvoir l'admirer.

Citation :

sensibilité intelligente

J'aime bien la liaison de ces deux mots : elle dépasse la simple hiérarchie "sens" puis "extrapolation" ; en somme, un coeur malin qui connait instinctivement la dialectique et l'euphorie - battement savant. Le cerveau : une matière psycho-sensible, et une mécanique calculatoire ? Le cerveau a ses secrets et le coeur est le premier confident.

Je continue à soutenir qu'un sucre d'orge vaut mieux qu'une longue analyse en ce jour.

Une sensibilité intelligente, c'est en effet assez bien trouvé.

Je ne crois pas en la distinction du coeur et du cerveau : je crois en l'intelligence dans toute sa complexité, dans ses recoins obscurs, dans ce qu'elle a de résolument inavouable. Les plus belles preuves d'intelligences sont peut-être justement celles qui s'épanouissent dans l'illogisme, et ce n'est pas un vain paradoxe. Le monde dans lequel nous vivons, j'en suis intimement convaincu, est agité par une mécanique du fantasme. Où nous croyons voir de la logique, de la rigueur ; la rentabilité des choses et des êtres ; la raison de tout : il n'y a en fait que des images bourdonnantes qui nous ramènent à une mythologie intime et secrète. Nous ne sommes pas des êtres raisonnables, nous sommes profondément croyants, mystiques, poètes : et l'athée comme le prosélyte. Nous vivons dans un monde inondé de sentiments. Notre essence première est d'hallucination. Voilà entre autre pourquoi je ne distingue pas les beaux arts des manifestions les plus quotidiennes de l'humaine sensibilité. Cela ne veut pas dire que toutes les oeuvres se valent, mais toutes ont quelque chose à nous apprendre, ont quelque chose à nous dire sur nous-même. Je disais dans un précédent papier que la création littéraire était euphorique. Cela n'est vrai que parce qu'il y a des lecteurs égoïstes (c'est-à-dire artistes) pour ramener ce qui est écrit à eux-même, lui donner un sens ; compléter ce qui est fondamentalement inachevé en édifiant sa personne en plein coeur d'une écriture qui n'est pas la nôtre. Soyez égoïstes, et autorisez-vous à rêver un peu.

Citation :

le monde dans lequel nous vivons, j'en suis intimement convaincu, est agité par une mécanique du fantasme. Où nous croyons voir de la logique, de la rigueur ; la rentabilité des choses et des êtres ; la raison de tout : il n'y a en fait que des images bourdonnantes qui nous
ramènent à une mythologie intime et secrète.

Ta capacité à déployer avec éloquence les idées est agaçante, si bien qu'on a l'impression que tu nous poses un doigt sur la bouche afin de parler à notre place - mieux. Assujettir comme dirait Barthes, pourtant il n'est pas question bien sûr d'incliner l'autre : l'autre est un prétexte pour écrire, le mobile du criminel. Au fond, ce qu'on veut dompter, c'est nous-même. Et c'est pourquoi il y a cet intérêt de stylisation du moi dans toutes pratiques et dans toutes consommations. C'est bien sûr un compliment derrière ces mots.

Autrement, j'ai subitement à l'esprit le terme qui désigne un phénomène psychologique. Le faviez-vous ? Le mot qui correspond au fait de reconnaître des visages, des formes humaines ou autres dans le monde se nomme la pareidolie, littéralement le faux semblant. Qui n'a jamais reconnu des animaux, des visages dans les nuages ? Y a un requin dans le ciel ou alors un pépé fume la pipe près d'un dauphin nuageux ! Le philosophe Bergson avait fait l'hypothèse que cette faculté était à l'origine des nos représentations mentales et de nos rêves ; une sorte de chose, de métamorphe sensible aux pulsions et aux fantasmes qui revêt un semblant de réalité.

C'est très intéressant, j'apprends un nouveau mot. Et j'en profite pour te remercier de ce gentil commentaire.

Goldmund :

Citation :

Le monde dans lequel nous vivons, j'en suis intimement convaincu, est agité par une mécanique du fantasme.

Cette mécanique, si c'en est une, est-elle propre à notre monde ? Notre société déploie des efforts d'une rigueur extrème pour toucher le plus en profondeur nos fantasmes.Que ce soit par l'intermédiaire de la publicité, du cinéma, de l'écrit, de l'Art en général, ce sont toujours nos fantasmes qui sont sollicités.
Mais n'était-ce déjà pas le cas à l'époque médiévale quand l'église multipliait l'existence de saints capables de miracles ?

Les fantasmes ont ceci de particuliers, c'est d'être méconnus de nous mêmes ou de vivre infiment cachés afin de rester protégés.

Mais, ce sont ces fantasmes qui sont moteurs de création, justement parce qu'ils touchent notre sensibilité.

Propre à notre monde, sans doute pas : propre à l'espèce humaine (à d'autres espaces encore ?), je le crois. Et il n'est pas d'ailleurs surprenant que nos ancêtres les plus éloignés y aient été sujets. Rien de nouveau sous le soleil, dit l'Ancien testament.

qu'entendez vous précisément par fantasme ?  (je suis pas sur de bien comprendre vos propos.)

Ce soir, attention, soirée Camus sur france 2 ! Pour ceux que ça intéresse...

Juste pour info, voici un site qui propose des ebooks gratuits et est aussi un lieu de publication pour auteurs amateurs... avis aux intéressés ! Je ne le connais pas du tout, pour ma part !

http://feedbooks.com/

Tarataaaaaaaaaaaata !

Une soudaine envie de discuter. Mais de quoi, grande question. Tellement de sujets se bousculent dans ma pauvre tête !

On va donc rester aux bons vieux sujets bien chiants genre... pourquoi tout est en anglais maintenant !!!!!!!!!!!!! MAIS POURQUOI ?!!!!