[Divagation] Les courants d'air

Quand je suis arrivée sur Ter Aelis, il y aura bientôt quatre ans, j'avais les pieds dans l'eau et la tête dans les étoiles.
Aujourd'hui, j'ai les pieds sous l'eau et la tête au delà des étoiles.

J'ai grandi...

Ne pas se noyer. Tenir droite. Pour lui. Etre son roc, son cocon.

Note pour moi même: abandonner toute vie sociale et vivre à jamais dans mon lit pour éviter la douleur.

Note pour moi même : se noyer tant qu'il faut dans la magie du quotidien, l'esprit éclairé par le bonheur pour mieux se rendre compte que chaque histoire est unique, chaque personne est précieuse. Ainsi, même seule, je n'aurai plus peur.

Le vent souffle ce soir.

Souffle, souffle petite brise.

Rafraîchit les idées.

La créature n'a pas de nom à proprement parler, mis à part celui qu'on lui donne en laboratoire: Expérience 112.
Elle fait partie de ces choses qui n'auraient jamais du être, mais que les hommes, et d'autres races obscures, se sont amusées en secret à fabriquer dans l'ombre de caveaux interdits. Si par chance vous veniez à vous retrouver dans sa geôle, son lieu de captivité où elle se fait examiner, analyser et torturer sous toutes les coutures, si par malheur même vous seriez encore vivant après tout les barrages et dangers qui interdisent son accès; Alors bien plus que la santé physique, c'est votre raison qui mourrait en ces lieux maudits.

Cette aberration, aux dernières nouvelles, est enfermée dans un vaste bocal. Un aquarium sordide, baigné d'un liquide semi-translucide bleuté, auquel est relié un véritable complexe de machineries et de câbles divers. La taille du centre et des équipements servants à contenir expérience 112 se rapprocherait, dit-on, de celle d'une demi douzaine de centrales nucléaires. Des quantités inimaginables d'énergie et de matériaux sont englouties chaque jour parce projet dément.

Expérience 112, car nul n'a jamais osé lui donné un nom, est une faille spatio-temporelle à elle seule. Son corps n'est pas fait de chair, ni d'os, ni de sang. L'ironie étant qu'à sa conception certes hasardeuse, elle ressemblait à un innocent bout de réglisse, un échantillon d'algue noire bêtement prélevé sur une côte nordique. La créature naquit dans ce bocal, et y fut ferrée par des calculs infinis et la création de deux vortex énergétiques. A l'instar d'un aimant qu'on tiraillerait par ses pôles, la créature est "bloquée" entre deux trous de vers, deux points de néant dans notre réalité. Ainsi contenue, elle fut progressivement nourrie par à-coup en désactivant quelques centisecondes à peine son étau immatériel, avec la plus méthodique précaution.

Peu à peu, le discret trait noir augmenta en taille, en largeur, en complexité jusqu'à devenir une sorte de fagot compacté de lianes sombres. Elles étaient unies, presque unies entre elles, mais des espaces les séparaient toujours au gré de ses ondulations. Un début de noyau se formait au premiers tiers, à ce qui pourrait grossièrement se comparer à une tête. Une petite noix grossit de plus en plus que la créature était nourrie par ses détenteurs.

Le projet innommable se développait dans l'ombre, toujours un peu plus, gagnant en puissance devant les yeux émerveillés des créateurs. Il représentait l'avenir. Il serait notre espoir, notre "demain".

Face au surdéveloppement de la population humaines, à la rarification des ressources planétaires, et à l'impasse provoquée par l'absence de colonies spatiales potentielles, il restait encore cette option: aller en chercher dans d'autres réalités, d'autres plans.

Et c'est là qu'intervenait expérience 112: une créature domestiquée capable de voyager entre les couches infinies de réalités et de plans. Elle serait capable d'entrer en phase et de passer d'un plan à l'autre, d'un monde à l'autre, n'ayant aucune limite spatiale.

La créature devint une sorte de monstre aux milles appendices. Ses tentacules éthérées devenaient plus longues, et disparaissaient mystérieusement en une sorte de bruine à ses extrémités, malgré son immersion dans le liquide nutritif. Les particules restaient proches de leur hôte, comme si, tout en se mouvant, elle attendaient que l'autre partie du corps revienne d'une brume invisible.

Les analyses indiquaient une activité anormale, et les chercheurs conclurent qu'"elle" était déjà en train de se développer dans un "ailleurs". Bientôt, elle pourrait passer entièrement dans l'alter-espace. La joie éclata dans le groupuscule, et les recherches se portèrent sur la domestication de la bête. Ils cherchèrent donc à communiquer avec elle par quelque moyen que ce soit: ultrason, choc électrique, ondes vocales, signaux visuels... Aucune méthode n'apporta satisfaction... Ce ne fut que bien trop tard que la solution apparut aux yeux des malheureux. Ils n'avaient pas réussit à l'éduquer, à la "dresser". Et le jour où l'expérience 112 comprit qu'elle était prisonnière... La décision de garder sous secret absolu les archives, et les données, de de l'équipe du secteur indigo fut prise peu après cette sombre période. Nul ne sait ce qu'il s'est réellement produit lorsque la bête se déchaîna, ni ce qu'il advint de ses infortunés créateurs. Et la zone a été déclarée sinistrée, ainsi que condamnée pour raison de sécurité majeure.

Ce que nous en savons, pour notre part, c'est que la créature a disparut, et qu'elle a laissé derrière une terre impie, une insulte à la nature et à la création tout entière. Une sorte d'étron d'adieu, et bien sûr une marque indélébile sur notre planète. Une nouvelle équipe cherche désormais à créer une cadette à la première tentative, afin de la maîtriser et de tenter la réparation de ce qui a été atrocement mutilé, à savoir la réalité elle-même.

Mais cela ne nous dit rien qui vaille. Et nous craignons pour l'avenir de notre monde. Puisse l'omnimessie nous sauver tous...

Spoiler:

Il y a des choses qui ne devrait pas être.

Pourquoi, pourquoi lui ????

Il nous manquera tant.

Alors ce sera le 25 octobre.

Saviez vous que quand vous écrivez "emote", mais que votre main droite est décalée d'un cran à gauche, ça donne "elite" ?
Coïncidence ? Je ne pense pas.

Notre chatange national n'est pas mort. Non, il est même bien vivant et il connait de bons bars (mais ça, personne n'en avait jamais douté).



Je reviens repue de souvenirs, de sentiments. Les garde, les choyer, les manipuler. Me vêtir de leur soie. En faire des bouquets de plénitude. Les boire avidemment. Les lécher lentement.
Me bercer dans sa mer.

Trop d'empathie nuit à la survie.



Il me faut toujours des jours pour me remettre de ces jours. Des jours d'oscillations, entre nostalgie et repli. Ouvrir la porte des souvenirs puis la refermer bien vite et s'enfuir. Se cacher, oublier le bonheur par crainte.
Peur.
Peur de se tromper, encore. Peur d'avoir mal, encore. Peur de faire souffrir, encore.
Rejeter le futur.
Enfermer le passé.
Ne garder que le présent.

Once we were shadows,
When she saw me, she ran to me,
Then we walked together
Sometimes we had different views
And she was running away
Wihout her, i felt heavy like a rock
And I realized
That now we are lights.

Trust me, I won't hurt you. Not anymore. My dear love.

Citation :

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Ne faites PAS F5.
J'vous avais prévenu. Hein que j'vous avais prévenu. Alors bon. Vot' faute, hein.


E-loader, reviens-nous !

Découverte philoso-sociologique du moment :
Tout faire pour que mes deux enfants ne deviennent jamais comme ces personnes avec qui je travaille.
Leur apprendre que responsabilité rime avec fierté et courage, que l'on doit aimer ce qu'on fait pour le faire correctement et que l'argent, même s'il est primordial, ne doit pas tout représenter pour eux. En tous cas, jamais jusqu'au point de marcher sur son prochain, son collègue, son ami. Jamais.

ou alors, variante socio-psychopatique :
Leur apprendre dès leur majorité le maniement d'une arme à feu, de lourd calibre de préférence.
Mieux vaut fusiller les cons que chercher à les guérir, après tout.
*cherche une cartouche*